La Baliste (Navire d'event - X3)

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Silmeria
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Silmeria » dim. 14 févr. 2021 02:01

La tension qui pesait sur ce navire devenait plus palpable, les esprits étaient profondément nerveux. Son entrée n'avait sans doute rien fait pour améliorer ça. Silmeria avait oublié que les mercenaires avaient leur fierté et qu'ils n'appréciaient guère qu'on se montre autoritaire à leur égard, généralement ils faisaient ce pourquoi on les payait et s'en allaient en quête d'un nouveau contrat. Mais qu'en était-il de ces hommes et de cet équipage ? Le premier se manifestant à elle était l'homme en armure noire. Le plastron était en écaille de dragon dont les reflets hypnotique et violets dansaient au grès des lumières du jour. Assez massif grâce à son armure, ses traits étaient assez fins, une longue chevelure blonde et des yeux en amande laissaient entrevoir un passé Ynorien.

Ezak, ainsi était son nom. Sergent et Champion de Crean, Silmeria s'était presque étonnée de ne pas avoir appris la présence d'un Champion des Treize dans cette expédition, mais son départ était si précipité, peut-être n'avait elle que peu d'information et que son confrère d'infamie pourrait compléter ses lacunes. Elle posa la main sous la poitrine, dévoilant davantage la plume de Xenair puis entamait doucement une humble révérence et s'apprêtait à le saluer jusqu'à ce qu'un autre ne décide d'intervenir.

C'était la fameuse Liche, il ne s'était pas avancé et son ton semblait nettement moins respectueux que celui d'Ezak. Silmeria ne quittait pas le Champion de Crean des yeux tout en écoutant la Liche prétexter qu'elle n'avait jusque là aucune information de sa présence ici, que les deux Généraux n'avaient pas annoncé sa présence et pire encore, il remettait en doute son autorité en pointant du doigt son sang Elfique. Certes, les Sindels n'étaient pas à proprement parler prompts à devenir des assassins, mais tout peuple a ses bêtes noire, toute race trouve bien en ses rangs quelques individus différents. Elle eut un léger sourire et prit parole à son tour, s'assurant que son timbre reste bien doux et mesuré afin de ne pas envenimer le caractère de ce squelette.

" En effet, j'ai bien du sang Sindel dans les veines. Mais puis-je remarquer que... " Elle pointa du doigt tour à tour les différents membres d'équipage et mercenaires. " Notre Champion de Crean semble Ynorien, nous avons des humains, des sangs mêlés. Il me semble que le seul Garzok soit laissé à la dérive et pourtant à vous écouter, c'est lui qui aurait plus sa place ici. "

Elle tourna le regard vers la Liche, ce fameux Lord d'Azraël. Il la toisait de tout son haut d'un regard malveillant, - à moins qu'un squelette ne puisse regarder quelqu'un amicalement - Il exhortait davantage de preuve pour la croire sur parole, prétextant que la situation ne laissait pas de place à la moindre approximation.

" J'ai eu plusieurs noms, peut-être que l'un d'eux vous éveillera quelques souvenirs. La Lame Perfide, la petite ombre de la mort, Rose, Silmeria, la Plume Noire ou encore... Hrist. " Non sans afficher un petit sourire sincère. " Je suis ravie de voir votre souci de la rigueur et de la droiture, refusant l'approximation, c'est probablement pour cela que vous pillez une jonque ? Vous n'étiez peut-être pas assez préparés pour ce qui nous attend ? Quant à la preuve de ce que j'avance... "

Cèles, sa Faera assistait à cette rencontre sous le signe de l'hostilité et dit en s'alarmant : (" Dis, tu te souviens d'un jeune homme énigmatique à Omyre il y à de ça quatre ans ? Tu l'as déjà rencontr ée cette liche mal lichée, c'était un nécromancien il me semble ! Tu lui a fait voir le monde des Ombres avec tes bracelets, même qu'il a dégueulé après l'expérience ! Je suis sûre et certaine que c'est lui... On peut dire qu'il a changé. ")


Silmeria tira la Tueuse de Mage à laquelle était accrochée la plume de Xenair, son symbole d'Assassin du Général et cligna sur l'ombre que laissait Azra sur le pont. Apparaissant instantanément devant lui elle glissa en un éclair la lame sous son menton comme si elle s'apprêtait à lui trancher sa gorge inexistante. Son coup s'arrêta dans le vide, elle retourna doucement sa lame en présentant sa garde aux yeux de la Liche, laissant entrevoir le Symbole des assassins de Xenair.

Le Capitaine Von Klaash venait tout juste de revenir, juste à temps pour empêcher le Capitaine Laeten d'intervenir, face à ce spectacle, il s'était avancé d'un pas, prêt à hurler à tous de se calmer mais Von Klaash posa la main fermement sur son épaule et secoua la tête.

" T'en fais pas mon gars, ils font juste connaissance, tu les connais, ça grogne mais ça ne mord pas trop. "

Laeten dit alors d'une voix calme mais ferme : " Pas de règlement de compte sur mon bâtiment ! "

Von Klaash lâcha doucement la pression qu'exerçait ses doigts sur l'épaule de Laeten, leurs regards se croisèrent tandis qu'il surenchérissait :
" Ne t'en fais pas, te dis-je. Elle fait ça pour marquer les esprits. " Puis jeta tout de même un oeil à la scène avant d'ajouter " J'espère... " Laeten le fusilla du regard, le Capitaine de la Baliste n'appréciait à l'évidence pas les prises d'initiative trop manifestes sur son navire.

Silmeria avait eu quant à elle assez de temps pour observer autour d'elle, les marins étaient de plus en plus nerveux, beaucoup s'observaient à la dérobée, d'autres regardaient le Capitaine, attendant un signe de sa part, fallait-il intervenir ? Est-ce que ça suffirait à calmer la situation ? Mais la femme retira d'elle même la sa lame en murmurant à son oreille.

" Je me souviens d'un jeune homme en chair et en os, qui me demandait jadis ce qu'une femme comme moi faisait dans une ville comme Omyre. On dirait que tu as fini par trouver tes Lords Nécromants... Tu as maigri depuis. Plus que la peau sur les os. "

Elle se détacha de la Liche avec un grand sourire. Avec la plume de Xenair sous les orbites, il n'aurait pas pu ne pas la voir. Restait à savoir si c'était là une preuve suffisante de son identité.


Pendant ce temps là, quelques mètres plus bas une chaloupe manœuvrée par cinq hommes approchait de la jonque. L'homme qui ne ramait pas utilisa un crocher pour s'arrimer à la Jonque militarisée dont le mat déchu avait défoncé une bonne partie du pont.

" Ils y vont pas de main morte, Ohé ! Du bateau, venez et montez, on vous conduit à bord de la Laide-les-Maines. "

------------------

Clignement sur Azra, lame sous la gorge pour lui présenter la plume qui sert de symbole aux assassins. Pas d'attaque.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Ezak
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Ezak » dim. 14 févr. 2021 21:24

Et vous vous demandez pourquoi je déteste Omyre et tout ce qu’elle accouche…


Azra eut la réaction que je manquai d’avoir, celle que je rejetai à quelques instants pour bien prendre cette vipère à son propre piège. La langue en décomposition du Lord se délia donc avec violence pour lui réclamer des preuves. Ce que j’avais fait de manière sous-entendu. La Sindel dont les vêtements étaient déchirés de toute part, répliqua aves de forts bons arguments. Alors qu’elle parlait, je reconnus la plume, signe de son appartenance à Xénair. Nous allions peut-être pouvoir parler. Mais c’était sans compter son attitude cavalière. LA jeune Sindel apparue en un instant près du Lord Azrael, lui glissant sa dague sous la gorge. S'en étais trop ! Je me mordis la langue jusqu’au sang. Les battements de mon cœur qui explosait déjà sous ma poitrine, devinrent encore plus puissant. J’étais enragé ! Comment pouvait-elle seulement oser lever l’arme sur un de mes alliés ? Tout ce qu’elle venait de faire me remonta à la figure avec violence. Mentir, ordonner et cette fois menacer. Un d’Arkasse ne pouvait laisser tel acte impuni. Même les Treize, tous Généraux qu’ils soient s’étaient fait rembarrer sèchement dans le Bagne.... Combien de fois il faudrait le répéter ? Ezak d’Arkasse n’ouvrait les cuisses pour personne.

En arrière-plan, Laeten s’insurgea alors que le reste de l’équipage retenait son souffle. Le Capitaine semblait agacé, il ne voulait pas de raffut sur son bateau. Tiens donc… Alors pour ça, il allait devoir jeter par-dessus bord la vermine. J’étais en train de rentrer dans un tel état de colère que je me promettais de faire un déluge de sang. Le compagnon d’Azra, dont je ne connaissais toujours pas le nom s’élança contre l’elfe grise, mais il fut arrêté par son maître, d’un geste.

La dessus, la Sindel relâcha Azra dans un sourire qui me fit vriller la tête. Tant de condescendance ? Comment pouvait-elle seulement se pavaner au milieu d’hommes armés, en nous menaçant tous, sans que quiconque lève le doigt, avec ce sourire de garce sur le visage. Elle lança un certain nombre de sobriquets tous aussi ridicules les uns que les autres. Minable ! Qui elle pensait impressionner ? Ceux-là qui m’accompagnaient peut-être, et qui avaient si peu d’ego qu’ils se laissaient marcher sur les pieds par le première inconnue venue. Mais au risque de faire de la redondance, c’était mal connaître Ezak d’Arkasse. Après Kurgoth, voilà qu’une nouvelle âme Omyrhienne tentait de contourner l’ordre établi. Je n’en pouvais plus ! S’en était finit du désordre, chacun allait retrouver sa place, à commencer par cette garce irrévérencieuse.
Alors… Vous comprenez maintenant, pourquoi je détestais tant Omyre et tout ce qu’elle vomit ? Ces sauvages méconnaissaient l’ordre.

Je dégainai ma lame et la glissai sous la gorge de la jeune femme. Instantanément, dans un crissement, quatorze autres lames allèrent se pointer vers la jeune femme. L’encerclant de toute part de fers avides. Sa première erreur avait été de se rapprocher de nous. Quelle débutante... Et c'était çà, qui prétendait nous superviser ? Pitoyable.

Le visage déformé par la haine, je laissai ma voix sortir comme un fouet qui claque.

« Ici, vous n’êtes personne. »

Je passai ma langue sur mes lèvres encore dégoulinantes du sang des corps que je venais de boire.

« Que l’on soit clair. Votre petit jeu stupide ne m’amuse pas. Vous n’êtes qu’un pion de Xenaïr puisque vous ne portez aucun signe indiquant que vous êtes une gradée. Et pourtant, vous venez ici, avec arrogance, ordonnez des choses stupides à un membre du cercle des officiers de la Reine, anobli par elle, en mentant sur vos attributions. Mais qui êtes-vous pour dévoyer l’autorité de la Reine Noire à des fins personnelles ? Qui êtes-vous pour ordonner quoi que ce soit à un gradé des armées ? C’est un crime de lèse-majesté ! »

Ma main commença à trembler d’une rage que j’avais du mal à contenir.

« En plus de cela, vous levez la main sur le Lord Azrael, l’un de mes alliés, qui plus est, reçoit ses attributions directement du Prédateur Ultime, et tout cela en nous faisant perdre notre temps en pleine mission capitale pour la Reine, alors que toute une flottille de navire avance sur nous en ce moment même ?! "


J'avais viré au rouge.

"Espèce de petite écervelée ! Vous dépassez les bornes ! Vous allez apprendre où se trouve votre place !»

J'appuyais un peu plus ma lame contre la femme, haineux.

« Je vous laisse le choix. Soit vous continuez à vous pavaner devant nous et je vous exécute pour les crimes que vous venez de commettre envers la Reine. Soit vous retournez sur votre navire pour continuer à cracher votre bile ailleurs. Je ne veux plus entendre vos mensonges grossiers, subir vos menaces éhontés et voir votre sale tronche tout sourire son mon nez. Testez moi, et vous saurez bien vite qui est Ezak d’Arkasse. »

Sans la quitter du regard, je m'adressai au Capitaine.

« Capitaine, la Reine Noire n’attends et ne supporte nulle usurpation de son autorité ! Nous avons un plan et nous nous y tenons. Vous vous y êtes engagé ! Dîtes à vos… amis de rejoindre leur navire. Après nous avoir aidés, ils retourneront pleurer dans les jupes de Xenaïr où iront continuer leur petit numéro de saltimbanques ailleurs, où ils feront ce qu’ils veulent. Je m’en fou... Tant que c’est loin d’ici. »

Laeten s’énerva et vociféra dans notre direction de nous calmer, avant d’exhorter le Capitaine de l’autre navire de s’en aller avec la Sindel, le Garzok et… Mikkah. Sans sourire, je laissai mes yeux planter sur la femme.

« Vous avez entendu ? Hors de ma vue. »

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Daemon
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Daemon » mar. 16 févr. 2021 21:30

Daemon pouvait encore entendre le tombereau d'insultes proféré par Kurgoth, laissé à son sort, dont seule l'énigmatique jeune femme semblait se soucier. Sa blessure en travers de la poitrine l'inquiétait davantage. Une douleur montait à chacune de ses respirations et cela commençait à lui donner la migraine, sans compter la voix perçante de la nouvelle venue qui investissait le bord comme son domaine. Daemon n'avait pas oublié le regard noir qu'elle lui avait lancé. Elle s'imposait parmi les soldats et aventuriers avec une confiance presque outrageuse. Après avoir lancer des ordres de ci de là, elle se présenta comme une envoyée de Xenaïr et attendait que les mercenaires de Karsinar se manifestent. Il réalisa aussi, assez tardivement, qu'il s'agissait d'une sindel. Pourtant sa taille était fort réduite, même ridicule en comparaison de son assurance démesurée...
Ezak fut le premier à se présenter comme sergent de la Reine Noire, puis vint Azra, qui ne mâcha pas ses mots, se demandant à quelle légitimité pouvait prétendre une elfe grise dont la venue n'était pas annoncée. La sindel ne perdit rien de sa condescendances et souligna le sang mêlée de certains, en l’occurrence Ezak, qui avait une ascendance ynorienne, puis elle se présenta sous de nombreux noms : la lame perfide, la petite ombre de la mort, Rose, Silmeria, la Plume Noire ou Hrist... Elle leur demanda alors si ravager une jonque faisait partie de leurs attributions, signe qu'elle était bien informée, avant d'annoncer qu'elle avait des preuves de ce qu'elle annonçait.

Sa présence s'évapora alors dans les ombres, le temps d'un clignement, elle présentait sa dague sous la gorge d'Azra. Le sang de Daemon ne fit qu'un tour et il dégaina dans l'instant et se précipita sur elle. Sabre au clair, il se figea au dernier moment, la main gantée de la liche l'interrompant.

« Tu t'adresses à un Lord nécromant. Fait preuve d'un peu plus de respect, sinon... »

Silmeria lui adressa un regard neutre, presque innocent, comme si le sens de son intervention lui échappait. Elle ignora son intervention et commença à conter une étrange nouvelle, dans laquelle elle se souvenait d'un jeune en chair et en os, qui se demandait comment pouvait survivre une femme comme elle dans les rues d'Omyre. Elle s'adressait à Azra, sans aucun doute, et cela confirmait les dires de Kadria. Sous ses airs de liché séculaire, Azra demeurait un jeune homme investit d'une puissance nécrotique qui le dépassait... La fameuse Silmeria arriva donc à la conclusion qu'il avait bien trouvé ses nécromants, avant de le railler de manière bien familère.

Daemon abaissa son sabre, sans pour autant quitter l'étrange demoiselle des yeux. Ses provocations ne lui plaisait guère, et il devait avant toute chose veiller à la sécurité de son nouveau Lord.

Silmeria se dégagea nonchalamment, pour mieux se retrouver sous la menace de la lame d'Ezak qui avait perdu son calme. Ses hommes suivirent et l'elfe grise fut cernée par une herse de fer. Le sergent, rouge de colère, n'appréciait guère l'attitude de la nouvelle venue et mettait en doute son rang au sein des forces omyriennes... S'emportant encore, il lui laissa le choix entre continuer à se pavaner, ou retourner sur son navire.

Le capitaine de la Baliste haussa alors la voix et invita Silmeria à recouvrer son bâtiment avec l'orc et Mikkah. Apparemment les deux capitaines avaient prévu de travailler de concert pour isoler un navire Kendran, dont la flotte commençait à approcher dangereusement.

Daemon rangea son sabre et s'adressa à Azra :

« Elle ne manque pas de toupet... Tu la connais ? Elle semblait bien familière avec toi. »

Le Premier Messager ne lui répondit pas immédiatement. Il lui fit signe de le suivre et rejoignit Ezak pour initier ses messes basses, car Silmeria ne lui était pas inconnue... Il l'avait rencontré il y a « fort longtemps » à Omyre, où ils avaient traqués un orc ensemble afin de lui tirer des informations et le tuer... Elle s'était aussi intéressé à son cas, car comme lui, elle était possédée par des entités maléfiques. L'instabilité de la sindel n'aurait pas beaucoup évoluée depuis, et se serait même agavé selon ses craintes. Silmeria était dangereuse et ils devaient se méfier d'elle, encore davantage maintenant qu'ils l'avaient menacé de leurs lames.
Daemon échangea un regard consterné avec Ezak, sans réellement douter des mises en garde de son mentor.
Azra s'emporta alors et maudit les serviteurs sanguinaires d'Oaxaca. La soupçonnant de vouloir s'accaparer tous les honneurs suite à leur mission. Ce qui n'était pas difficile à croire, la présence impromptue de la sindel était une véritable épine dans le pied, et Daemon voyait clair dans le jeu de son compère ; la suite s'avérait plus compliquée que prévu.
Les mises en gardes achevées, Ezak proposa de se concentrer sur leur mission, prêtant leur confiance aux capitaines, tout en veillant les uns sur les autres. Le semi-elfe acquiesça de la tête de manière entendu.

Tandis que les matelots s'affairaient à gonfler les voiles pour leur prochaine destination, Daemon trouva un coin ou se poser et examina sa blessure en détail, jugeant qu'il pouvait poursuivre ainsi sans user de ses précieuses potions. Il chercha Mikkah du regard, avant de s'apercevoir qu'il était présent au loin, sur l'autre navire.
Modifié en dernier par Daemon le ven. 19 févr. 2021 03:55, modifié 3 fois.

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Azra
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Azra » mar. 16 févr. 2021 22:07

Arek tenta d'intervenir :

(Attend, je sens sa faera, c'est...)

Mais il était trop tard. En guise de réponse, elle sembla... littéralement disparaître dans les ombres. Avant même d'avoir réalisé ce qui se passait, Azra avait une lame sous la gorge. Tous ses sens lui envoyaient des informations contradictoire ! Tuer ! Ne pas bouger ! Elle déclama alors des mots qui lui firent finalement comprendre pourquoi il avait pensé la connaître. Il s'agissait de Silmeria, la possédée d'Omyre... un souvenir lointain... Elle était redoutable à l'époque, et il la savait dangereuse. Il était claire que ce passé était révolu. Elle était maintenant une ennemie mortelles. En même temps elle semblait différente. Plus marquée, et, bien sûr, blonde. C'était vraiment étrange...

Daemon se rua à l'attaque, furieux, et Rendrak était aussi prêt à agir, mais Azra fit un signe de main pour les retenir. Ils n'étaient pas en situation avantageuse, et de toute façon, le semi-elfe n'avait guère de chances face à une telle adversaire. Azra lui-même n'était probablement pas capable de la vaincre en duel...

Elle finit par s'écarter en distribuant ses ordres. Elle était vraiment décidée à diriger tout le monde, ici ! Et c'est alors que, à la surprise de tout le monde, la réaction la plus violente eut lieu. Ezak rouge de colère, tira son épée et la mit sous la gorge de la tueuse, la menaçant de représailles si elle ne rejoignait pas bien vite son bateau.

Alors qu'elle se retirait calmement, Daemon demanda à Azra s'il la connaissait. Celui-ci lui fit signe d'approcher et il alla à côté d'Ezak pour les mettre tous les deux au courant.

« J'ai déjà rencontré cette femme quand j'étais à Omyre, bien qu'elle ait beaucoup changé. Elle a fait appel à moi pour traquer un garzok et tirer de lui des informations, avant de le tuer. Je pense qu'elle est réellement au service d'Oaxaca... mais à l'époque elle s'intéressait aussi à moi car, tout comme moi, elle était possédée par une entité maléfique. »

Il serra les poings :

« Si j'ai réussi à me débarrasser de mon parasite, aux vus des changements en elle, je dirais que ce n'est pas son cas ! Et même sans ça, la façon dont vous l'avez menacé tous les deux vous vaudra sûrement bien des ennuis de sa part... Des ennuis potentiellement mortels ! »

Et donna finalement un coup de poing dans le bastingage :

« La peste soit des serviteurs sanguinaires de la déesse noire ! Comme d'autres, elle ne verrais sûrement dans notre élimination qu'un moyen de prendre toute la gloire pour elle ! Partager les mises à mort ne l'intéressera pas. Comment allons-nous réussir notre mission dans ces conditions ? Bah ! De toute façon, à mes yeux, son sacrilège la condamne à mort ! »

Restait à savoir comment venir à bout d'un tel adversaire. Enfin bon, il allait falloir être prudent, mais la mission primait sur le reste, et la flotte kendrane approchait. Il se tourna vers le capitaine, énervé de tout ce bazar et, déclara :

« Faites ainsi que vous avez prévu. Attaquons un navire écarté, comme nous avons fait ici. Et tenons nous prêt, il y aura encore beaucoup de morts aujourd'hui ! »

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Eldros Rougine
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Eldros Rougine » mer. 17 févr. 2021 08:31

La tension qui s’empare du navire est succulente. A deux doigt de tourner au bain de sang, j’en serais ravi si je n’étais pas moi aussi plongé dedans. L’ambiance s’est d’avantage obscurcie dès le moment où le navire pirate à la décoration de proue intéressante s’est approché du notre. Les capitaines semblent se connaître ce qui n’est en soit pas étonnant car je suis certain d’avoir déjà aperçu ce navire à Darhàm ainsi que quelques visages parmi l’équipage. Si l’échange entre eux se passent bien il y a néanmoins un, ou plutôt une, ombre supplémentaire au tableau qui devient tout juste supportable. Une elfe, grise, étonnement petite comparée aux autres engeances de sa race que j’ai déjà pu apercevoir. Peut être s’agit-il d’une anomalie dû à une consanguinité ou une éventuelle expérience ratée, qui sait de quoi sont capables ces idiots de Sindeldi, expérimentant je ne sais quoi sur leur archipel. Si sa taille physique est ridicule il en est autrement de son gosier, bien trop ouvert à mon goût et si j’arrive à dissimuler ce que je pense de sa tentative de diriger notre groupe incapable de s’entendre, il n’en est rien de la part du sergent d’Arkasse qui demande l’identité de cette nouvelle venue en exposant son grade via sa bague. Le messager de Phaïtos réagit également, se moquant d’un petit rire de ses déclarations. La petite elfe rétorque par quelques paroles en l’air, se targuant tout de même de posséder plusieurs noms, avant de reproduire une chose qui me semblait bien avoir vu lors de son apparition sur le navire, se fondant dans l’ombre, elle apparait en un clin d’oeil devant la liche pour la menacer d’une lame sous la gorge.

Mon regard glisse vers Laeten, retenu par le capitaine Von Klaash qui lui assure que ce ne sont que des présentations. Pourtant même lui ne paraît pas rassuré. Est-il tenu en laisse par cette petite elfe ? Tout cela est ridicule, le mystère et l’aura de mort qui plane autour d’elle m’agace plus que ses origines. Elle s’éloigne d’Azraël comme Von Klaash l’avait prédit mais la situation ne s’améliore pas pour autant car c’est au tour du sergent d’Arkasse de cracher sa hargne et son sentiment vis à vis de tout ça. Sa haine est belle à voir et comme au camp quand il s’en est prit au Garzok, il dégage quelque chose qui me stupéfie sur place. A la fois d’un effroi qui me régale et d’une fascination curieuse sur l’origine de ce sentiment qui nait lorsque il s’emporte ainsi.

D’une certaine manière, l’elfe grise à réussi à désigner un ennemi contre tout le monde accepte de faire union. J’ignore si c’est un coup de maître ou l’heureux hasard de sa stupidité de vouloir ainsi imposer sa place au-dessus d’hommes violents encore sous la frénésie du combat. Dans tous les cas, il est clair que ça va mal finir et je m’approche du butin ramassé sur la jonque pour m’équiper plus convenablement. Je m’empare d’un sabre Ynorien et d’un bouclier de bois alors que c’est au tour de mon capitaine de perdre patience. Voilà presque deux ans que Phaïtos a mit Jiat Laeten sur ma route et je ne l’avais jamais vu ne serait-ce que s’emporter. Il vocifère pourtant d’une colère sincère, mettant à exécution l’idée de Von Klaash de séparer les mercenaires. Il désigne la petite lame perfide et le barde pour retourner sur la Laide avant de discuter d’un plan pour poursuivre notre mission avec son homologue pirate pendant que je défais un des abreuvoirs du sergent de sa cuirasse tressée. Encore une chose étonnante de la part du gradé Omyrien. Il est à la fois un homme intéressant et la promesse d’un outil exceptionnel. Je sais que pour l’instant je peux me servir de sa force, de son grade, de ses hommes, il est donc quelqu’un avec qui je ne dois pas me fâcher pour le moment. Mais je comprends au regard de Laeten que le prochain à défier son autorité en paiera le prix fort quel que soit son grade. Enfin, la cause de cette zizanie ne semble pas dénuée de talent de ce que j’ai pu voir sur cette façon de se mouvoir et l’emprise qu’elle a sur le capitaine qu’elle accompagne. Je me garde donc bien de donner mon avis, ne pouvant pas encore choisir le camp gagnant. Dans tous les cas, ma loyauté va à Phaïtos et à lui seul.

Laeten termine d’expliquer son plan, se mettant d’accord avec Von Klaash pour aborder un navire par les deux bords, l’agripper et l’isoler en le tirant à l’écart de ses alliés. La manœuvre est délicate mais nous avons le vent de notre côté. Ce n’est pas à moi de penser aux détails car autre chose me préoccupe. Si l’elfe grise accepte à priori de quitter La Baliste pour le moment, nous serons de nouveau amenés à nous rassembler sur le navire volé. Hors, il est clair que nous avons peu de chances de ne pas nous entretuer une fois que le cap sera mit sur le camp Kendran. Je vais devoir faire profil bas, n’étant pas en position de force. Le mieux est de me servir du sire d’Arkasse et de ses hommes tant qu’ils restent en vie. J’ai au moins l’avantage d’être probablement le seul à savoir naviguer ce qui me rends indispensable pour mener le navire à bon port. J’ignore de quoi sera fait la suite et j’attends un signe qui pourra me guider.

(Ô Phaïtos. Comptes sur moi. )

(( Je m'empare d'un sabre Ynorien, d'un bouclier en bois et d'une cuirasse tressée. Je laisse le soin à Silmeria de te confier les détails du plan des capitaines :) ))

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Mikkah-El Sôdehbek
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Mikkah-El Sôdehbek » mer. 17 févr. 2021 22:53

Ta seule pensée et unique priorité en revenant sur le pont de la Baliste fut de trouver de quoi panser tes mains douloureuses. La plupart de tes membres étaient lourds voire douloureux à cause de cette brusque dépense d'énergie non préméditée. Pour autant tu avais réussi à échapper à ce combat presque blessures Tes avant-bras portaient quelques lignes rouges et tes paumes, en dehors de la vive sensation de brûlure, avaient aussi quelques croûtes de sang séché. Tu trouvas de quoi les nettoyer, pour commencer, et en profitas pour poser le sabre que tu avais ramené (tu t'en occuperais plus tard). Ce faisant, tu te fis la réflexion que tu devrais apprendre à combattre avec tes jambes. Tes mains et les muscles de tes bras étaient trop précieux pour les risquer ainsi dans chaque combat. Tu trouvas une sorte de pommade qui calma la sensation de brûlure et des bandages. Ce fut à peu près à cet instant-là que tu remarquas qu'un autre large bâtiment était en train de s'amarrer à la Baliste. Ton cœur se remit à battre vite, mais il n'y eut pas d'adrénaline pour l'accompagner. Si c'était un nouveau combat, tu irais te cacher, point barre. Tu te mis à bander soigneusement ta paume - la corne sur tes doigts avait été assez épaisse pour les protéger - sans quitter du coin de l’œil les nouveaux arrivants. Ce fut alors que tu t'aperçus qu'ils étaient, en réalité, déjà sur le pont. Il s'agissait d'une femme et en fait d'une femme, une elfe à la peau grisée, et d'un imposant marin. Même manœuvre de ton cœur stupide. Même calme blasé que tu lui infligeas. Finissant de panser tes mains, et surtout sous l'emprise de ta curiosité, tu récupéras le sabre et tu te rapprochas de tes "compagnons" qu'elle venait de rejoindre.

Vu son comportement envers Laeten, la personne accompagnant la Sindel devait sûrement être le capitaine dont le navire finissait de s'amarrer au vôtre. Tu reportas donc ton attention sur l'elfe - bien plus intéressante. Elle écarta sa cape pour révéler deux blasons dont l'un que tu reconnus pour l'avoir vu flotter allègrement au camp de Karsinar. Au moins, cela signifiait qu'elle était une alliée. En quelque sorte.

(Vu la tête des mes autres "alliés", je ne sais pas si son arrivée nous sera bénéfique ou complètement mortel.)

Laeten demanda à l'autre capitaine la raison de leur présence, mais ce fut la Sindel qui répondit. En l'entendant dire qu'elle venait vous superviser - vous, les mercenaires - tes poings se serrèrent et tes narines se dilatèrent. Hors de question. Elle vous demanda de faire un pas en avant et alors que tu t'y refusais catégoriquement, les cris de Kurgoth encore sur la jonque attirèrent son attention. (Et la tienne par la même occasion - tu l'avais oublié, celui-là.)

Ezak se présenta en premier. Pas étonnant. Il devait être assez fier de son rang de sergent quand le reste de la troupe comprenait un squelette errant et un barde faiblard. Ou peut-être était-ce qu'il voulait tester l'autorité de l'elfe en lui montrant qu'il était aussi un gradé. Tu te refusais toujours d'obéir pour ta part. Azra prit la parole et sembla exprimer ton sincère sentiment. Machinalement, tu te décalas vers lui, de sorte à être à ses côtés. La Sindel s'offusqua (et oui, elle avait raison ; ta propre présence ne se pouvait expliquée), mais, sous ta sidération, mima d'attaquer Azra à la gorge.

(Vous rêvez tous plus ou moins de vous faire ça en vrai. Mais...)

(Elle, elle escompte qu'on lui obéisse. Ça n'arrivera pas.)

Du coin de l’œil, tu vis Laeten sur le point d'intervenir, mais l'autre capitaine l'en empêcha. Daemon aussi voulu intervenir, mais Azra l'arrêta pareillement. L'elfe grise était loin d'avoir l'accueil auquel elle voulait s'attendre - et pourtant un Garzok pouvait témoignait que ce n'était pas la fraternité qui étouffait les gens, ici. Pourquoi pour une fois, personne n'agissait... ? Et puis enfin, Ezak intervint. En répliquant le geste même de la femme contre elle-même. Mais son discours fut beaucoup plus... jouissif. Tu te surpris à sourire. Laeten put enfin laisser libre cours à sa colère et ordonna à l'autre capitaine de reprendre avec lui la Sindel, Kurgoth et... toi. Tu fis une drôle de tête quand il te désigna.

(Récapitulons : il t'ordonne d'aller sur le bateau avec l'insupportable et le déchaîné.)

"Il y a méprise. Je compte survivre, moi. Et donc réussir la mission qu'on nous a confiée. Ce pourquoi j'ai l'intention de rester sur le bateau qui a le plus de chance de réussite. Celui-là" finis-tu en tapotant du pied.

Tu jetas un coup d’œil à Daemon. Tu lui avais sauvé la vie ; il était en quelque sorte le seul vrai allié que tu comptais sur cette mer entière. Il était aussi l'un des moindres en position de force. Inutile de donner l'occasion à Laeten et le reste de l'équipage (ou qui que ce fût d'autre, finalement) de reporter leur haine de la Sindel sur ta personne. Tu finis par hausser les épaules en soupirant.

"Soit."

À part ton propre désagrément, il n'y avait pas grand chose que ta présence sur l'un ou l'autre bateau changerait. En te dirigeant vers l'autre bateau, tu fis coulisser ton luth sur ton ventre. Refrain en levée, tempo modéré (étonnant), ré ré, la la.

(Du sang et des os, compagnons, rempliront les cimetières... Non, clairières. Maculeront les clairières. Et dernier refrain : Allez à Phaïtos compagnons, je vous laisse tous derrière.)

(Tu seras avisé de garder ce dernier refrain pour toi.)

(Je sais.)

Hrp : je récupère un sabre d'un soldat ynorien
Mikkah - Voleur Haffiz

Multi : Kay de Kallah

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Silmeria
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Silmeria » jeu. 18 févr. 2021 02:16

Bien que le doux Lord Nécromancien que Silmeria venait de taquiner avait eu la bienveillance de retenir ses sbires et protecteurs, la jeune femme tout sourire s'en éloigna de quelques pas. C'était cependant sans compter sur le Sergent Ezak d'Arkasse qui n'avait pas vu d'un bon oeil les provocations de la jeune femme. Il avait tiré l'épée au clair, ivre de rage qu'il était, derrière lui, ses soldats l'imitèrent sans attendre. Manifestement ils étaient formés avec grande discipline et avaient suivi leur chef sans réfléchir. Ezak fulminait, il n'avait pas digéré cet affront et remettait tout en cause, sa présence, son identité, son grade.

Bien entendu, elle aurait pu expliquer avec précision qui elle était vraiment, mais il était à l'heure actuelle probablement très hermétique, en valait pour preuve, sa lame collée à sa gorge. Silmeria sentait une légère coupure apparaître sur son cou sous la morsure du métal encore chaud des corps qu'il venait de pourfendre. Elle ne souriait plus, préférant une expression neutre et attentive de ce qu'il disait. Sous le coup de la colère, il avait beaucoup de chose à dire et menaçait maintenant de la mettre à mort sur l'heure si elle ne regagnait pas son navire. '(' Je trouve ça un peu facile, assoir sa domination de la sorte, tout le monde savait que tu allais la rejoindre, ta coque de noix. C'est un peu comme dire Olalala, si le soleil se lève demain, j'irai aux champignons et boire un coup avec Dédé , Tout le monde sait qu'il va se lever le soleil, aussi vrai qu'on partait, forcément il se donne du crédit. Tu vas faire quoi ? Ils sont quinze, non, seize, et ça seulement parce que je ne compte pas vite. Ah, et on avait pas dit qu'on venait fédérer ? ")

Cèles tirait un léger sourire en coin aux lèvres de Silmeria, elle n'en fit pas plus, Ezak appuyant de plus en plus fort sur sa gorge comme pour donner davantage de poids à sa menace. Il lui rappela son nom, lui disant de ne pas l'oublier, cela sonnait presque comme une menace. Elle savait qu'il ne représentait pas une menace trop grande, complètement aveuglé par sa fureur, l'écume et le sang aux lèvres, il était l'exemple même de ce qu'elle avait toujours eu face à elle.

Toute sa vie Silmeria avait assassiné des soldats et des officiers pour le compte des Murènes, de Xenair et par extension, de la Reine Noire. Et tout ça pour au final retrouve encore et toujours des soldats et des officiers sur sa route, tous l'arme au poing et l'écume aux lèvres. Quant bien même sa lame mordait sa chair, elle n'était pas étrangère à ce genre de situation, en tant normal, elle aurait cligné derrière lui et lui aurait enfoncé sa lame dans la gorge, cela aurait eu au moins le mérite de le rendre plus silencieux quoique tout aussi ensanglanté. Mais elle n'en fit rien, bien que l'ombre intérieure de Hrist sentant la menace grattait et tâchait de sortir. Elle sentait la force de son âme-sœur tout faire pour s'extirper et quitter sa prison de ténèbres, cette grève dans laquelle son âme errait en pleurs. Il ne fallait pas qu'elle puisse sortir de son esprit, si Hrist apparaissait en pleurs devant un homme l'arme à la main, personne n'aurait pu prévoir sa réaction et si ça se trouve, Silmeria reprendrait connaissance avec autour d'elle, des corps sans vie à perte de vue. Préférant alors le poison au fer, elle s'avança doucement, laissant à Ezak le soin de faire couler un peu de sang de Sindel et elle lui dit non sans un ton provocateur :

" En effet, le monde se souviendra-t-il d'Ezak d'Arkasse, l'humain qui tira quinze lames face à une femme seule, avait-il alors assez d'hommes pour affronter un Roi ? "

Derrière eux, les Capitaines s'agitaient. Von Klaash ne parvenait plus à contenir le Capitaine Laeten, il exhortait tout le monde au calme et à la tempérance, interdisant strictement les combats à son bord. Probablement enorgueilli par la discipline à bord de son navire, il fit baisser la tension à bord du navire, Silmeria allait le quitter non sans adresser à Ezak un dernier regard, détaché, neutre, comme s'ils n'étaient que deux inconnus partageant un regard dérobé en se croisant dans une grande rue.

Elle laissa alors les aventuriers dépêchés par les Treize à bord de la Baliste, emportant avec elle un ménestrel boudeur ainsi qu'un Garzok.

A peine eurent-ils posé une botte sur le pont de la Laide que les marins détachaient les amarres de cordages et manoeuvraient pour naviguer à bonne distance de l a Baliste.

Von Klaash et Silmeria allèrent à la barre, le Capitaine manifestement pensif, la jeune femme quant à elle essuyait du bout des doigts le léger filet de sang qui coulait de son cou.
" J'imagine que tu n'as pas fait une si bonne impression. Tu sais, tu es face à des mercenaires, ils aiment pas trop l'autorité soudaine, je ne te le dirai jamais assez, il faut du tact, il faut se faire respecter par ces gars comme étant une soeur d'arme et pas une provocatrice. Tu n'as pas encore prouvé ta valeur au combat, ces gars là, ils ont vécu des combats ensemble, certains peut-être depuis des années. Tu arrives là avec la grâce d'un herpès, fallait s'y attendre. Ca va, ta gorge ? "

Elle frottait ses doigts collants de sang et dit plus bas :
" Tout s'est parfaitement déroulé. Je voulais voir quelque chose. "

Von Klaash prit la barre et lança la manoeuvre en criant quelques ordres à la volée. La chaloupe qui secourait le dernier rescapé du combat était montée au cordage par six hommes robustes, bientôt l'équipage pourrait faire jouer la voilure et gagner en vitesse, se tenant prêt au combat.

" Et qu'est-ce que tu voulais voir de si important ? Si on se ferait tuer ? "
" Absolument pas. Ma mission est secrète encore, je voulais voir qui serait capable de s'interposer lorsque le moment fatidique sera venu. J'ai cru voir qui me barrerait alors la route. "

Ils voguèrent un temps en silence, la chaloupe remontée, les marins escortaient un solide Garzok en armure jusqu'à eux.
" Tu comptes faire quoi de ces deux hommes ? Ceux qui ont levé l'arme ? "
" Tu as toi même dit. Ces hommes n'ont que faire des mots. Ezak d'Arkasse devra vivre en craignant les ombres qui caressent sa nuque quant à ce jeune Shaakt, la vie en mer est rudement dure et les accidents arrivent si vite. "
" N'empêche, quand vous aurez ce navire Kendran, il faudrait que nous escortions votre bâtiment un temps, histoire que vous ne soyez pas tous ensemble, le but de cette mission est quand même que vous arriviez à bon port, si je puis dire. Sache que la Laide accueillera ceux qui le désirent, même Ezak et cette liche. La mission est trop importante pour être bafouée par vos états d'âme. "

Silmeria lui adressa un étrange regard, le toisant de haut en bas. " C'est assez surprenant de la part d'un homme qui a pelé sa seconde parce qu'un marin lui avait adressé un regard lubrique. "

Après quelques secondes, elle souffla :
" Je crois que Katalina ne te réussit PAS DU TOUT. "

Le Garzok rescapé leur fut alors présenté. Un marin de la chaloupe prit parole envers le capitaine Von Klaash et dit : " Capitaine, le Garzok qu'on a récupéré sur la Jonque veut vous parler. " Il salua distinctement de la tête et prit congé sans attendre. Autour d'eux, le navire semblait changé, il n'était plus question d'apprécier le vent et les embruns marins, tous les hommes échangeaient en criants, des ordres volaient, des cordes grinçaient, on remontait de la cale des rateliers d'armes et de pièce d'armure, les grapins noirs étaient huilés à leur cordages et les hommes commençaient à se préparer, ils étaient désormais presque tous armés.

Le solide Garzok prit parole immédiatement :

" Je suis Kurgoth, capitaine Kurgoth, jusqu'à ce que ce tas de bois ne coule." en désignant la jonque d'un signe de tête.

Afin de les laisser discuter sans trop marquer sa présence, Silmeria recula d'un bon pas. " Capitaine Kurgoth hein, la Laide-les-Maines est sous mon commandement. Je suis le Capitaine Von Klaash. Ces mercenaires semblent pas vouloir de toi à leur bord, est-ce que tu es une forte tête ? Tu dois ton salut à Silmeria, ici présente. Elle ne laisse personne derrière, elle a été envoyée pour prêter main forte et s'assurer que votre mission se déroule bien. "

Le Garzok observait Silmeria de façon singulière, comme s'il essayait de trouver quelque chose en elle qu'il pourrait utiliser pour lui aussi marquer sa domination. (" Heureusement qu'ils ne font pas comme les animaux, à force de vouloir marquer leur autorité, l'un d'eux aurait fini par te pisser sur les bottes. Mon immortalité pour voir ça une fois ! ")

"Disons... Que la susceptibilité de leur capitaine le rend incapable de supporter quelques différences culturelles... Sans même parler de son avarice."
" Ah ! Sacré Laeten. Sois tranquille Kurgoth, ici tout ce qu'un Capitaine exige de ses semblables est du respect, un cœur hardi et de la vaillance en combat. Pour le reste... " Il désigna du bras la flotte Kendranne qui envahissait la mer en face d'eux.

Von Klaash laissa les deux aventuriers un temps, il avait fort à faire et il fallait que l'assaut soit organisé, rapide et efficace.

"Si on m'avait dit qu'un jour, je devrais remercier une sindel... Mais notre mission est secrète! Comment en as-tu connaissance? Qui t'envoie?"

(" Décidément, il faudrait qu'ils comprennent que ce secret n'en est plus un depuis longtemps.")

Silmeria s'inclina poliment pour saluer Garzok sans pour autant entrer dans une formalité qui n'était plus nécessaire.

" Je suis envoyée par Xenair. Il ne pouvait pas superviser la mission lui même aussi il m'a envoyée le faire pour lui. " Avait-elle dit simplement.

Entendant cela, Kurgoth fronça les sourcils, lui aussi ne semblait pas enclin à la croire sur parole et demanda : "Je ne savais pas que Xenair était lié à cette mission. Tu as une preuve que tu viens bien de sa part? Et que sais-tu à propos de cette mission, d'ailleurs ?"

Silmeria n'appréciait pas plus que ça ces éternelles remises en question, mais elle se mit un instant à la place des mercenaires, n'aurait-elle pas demandé également quelques preuves matérielles afin de s'assurer qu'il ne s'agisse pas d'un espion ? Quoiqu'encore un espion organisé ne serait pas venu sans fausse preuve mais elle fit contre mauvaise fortune bon coeur et présenta la Tueuse de Mage à laquelle la plume de Xenair était accrochée. " J'ai cette lame, ornée de la plume de Xenair. Symbole de mon appartenance aux assassins de la Reine. Xenair a un regard sur tout ce qui se fait. Tuer le roi et son état major, c'est assez logique qu'il garde un oeil sur pareille mission. "


Elle soupira l'air distraite, observant les nombreux navires et les flammes du combat à venir. Des pluies de flèches et de traits meurtriers semblaient flotter dans les airs. Autour d'eux, l'eau grouillait de plus en plus, les monstres de Perailhon fendaient les eaux écumeuse prêts à se heurter lourdement aux navires Kendran et les envoyer par le fond.

Elle reporta son attention sur le Garzok au visage brûlé.

" J'ai donné l'ordre à Von Klaash de tracter un navire Kendran avec l'aide de la Baliste. L'équipage ira nettoyer le navire Kendran mais il est impératif que le bâtiment reste intact. Prépare toi. Si je me souviens bien, un Garzok ne saurait refuser un combat. " Souffla la jeune femme soucieuse du combat à venir.

Kurgoth ferma la lourde visière de son casque et dit fermement :

" Un prêtre de Thimoros ne saurait refuser un combat." Ce qui ne manqua pas de creuser un sourire sincère dans le visage fatigué de Silmeria. Ils se séparèrent. Elle avança sur le pont tout en vérifiant machinalement que ses armes étaient bien positionnées, caressant la plume du bout du doigt, la garde de la Rengaine de l'autre main, sentant le Serpent de Kiraes serrer ses anneaux au haut de sa cuisse gauche, dissimulé sous sa robe aux nombreuses déchirures.

Von Klaash avait repéré un navire, Silmeria lui cria : " Fais attention à ces créatures dans l'eau ! Elles sont au moins aussi bêtes que toi et ne feront pas la différence entre nous et les Kendrans "

Von Klaash vociféra à grosse voix :
" Je ne tiens pas d'ordre d'une femme sur mon bâtiment, je commande la Laide alors si tu veux prendre la barre et l'équipage, fais le si tu en es capable. "

Silmeria leva les yeux au ciel. " L'ivresse du combat à venir, j'imagine... Crétin." Souffla-t-elle entre ses dents.

Le navire Kendra repéré par le Capitaine se séparait de l'affrontement entre les forces de Perailhon et les forces Kendranne, il s'apprêtait à faire un détour pour regagner le gros de la flotte ce qui l'isolait un temps et il n'avait pas le vent en sa faveur.

L'équipage de la Baliste était côte à côte avec celui de la Laide, ils laissaient un espace presque étroit entre eux, il y avait la place pour un navire tout au plus, les deux bâtiments étaient si proches qu'on aurait pu croire qu'ils allaient s'affronter entre eux. Autour de Silmeria, sur les bastingage, on moulinait déjà les grapins noirs dans un bourdonnement assourdissant, la voilure se réduisait et les marins avaient achevé d'enfiler le cuir protecteur qui leur sauverait peut-être la vie en combat. Nombre d'entre eux claquaient le métal contre la balustre pour donner un air menaçant aux navires approchant. Silmeria plissait les yeux, elle cherchait à identifier le Capitaine du navire Kendran, si elle parvenait à cligner sur lui, le prendre en otage et obtenir de lui qu'il fasse cesser le combat immédiatement, elle aurait un solide avantage et économiserait de nombreuses vies à son bord.

Le moment tant attendu approchait, elle venait de trouver le Capitaine, un homme à la barre orné d'une coiffe militaire différente permettant de le distinguer facilement pour son équipage, lui aussi prêt au combat.

Elle posa doucement la main sur la Tueuse de Mage, laissant la magie noire envahir son corps, elle visualisait l'endroit exact où elle pourrait apparaître, si cela se déroulait comme elle le prévoyait, elle se voyait déjà glisser sa lame mortelle sous la gorge du Capitaine et tâcher de le soumettre dans le meilleur des cas.

La Murène se concentra, après tout, le nom de sa Caste allait peut-être prendre un sens nouveau, elle qui sévissait cette fois-ci sur les océans. La lame à demi sortie, elle se pencha en avant, prête à cligner tandis que les grapins étaient lancés en direction du bastingage ennemi.

---------------------------------------------

HRP :

Tentative d'accrocher le navire Kendra avec les grapins par la Laide-les-Maines,

Silmeria va employer un clignement sur le Capitaine ennemi repéré afin de lui glisser sa lame sous la gorge et le forcer à déposer les armes.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Eldros Rougine » jeu. 18 févr. 2021 16:30

Le bain de sang est évité et rapidement le navire se remet en effervescence sous la direction de Laeten qui arbore toujours un air furieux.

« Préparez vous messieurs ! C’est l’abordage de votre vie ! »


Une acclamation s’élève sur le pont alors que La Baliste prend de la distance avec l’amas d’épaves qui s’enfoncent déjà dans l’eau, côte à côte avec la Laide. Je remarque que le Garzok a posé pied dessus. Rien pour me plaire, je pensais être débarrassé de ce porc au cerveau bouillit et de ses plans absurdes. Mais visiblement, la petite nouvelle ne tolère pas qu’un membre, aussi dangereux soit-il, soit abandonné. Quel poisse. J’allais devoir composé avec ce maudit Orc. J’entends Azra parler d’elle, la décrivant comme dangereuse. Cela ne me mets pas dans une position facile, je vais devoir gagner son attention sans perdre la relative confiance du sergent. Quant au message de Phaïtos, il semblerait que mon dieu parle encore à travers lui car ii m’apprend assez de choses à son sujet. Je vais donc devoir attirer l’attention de cette tueuse, sans pour autant perdre celle du sergent. Peut être qu’ils seront assez manipulables pour servir correctement le plan prévu.

« Monsieur Rougine ! Vous attaquerez la timonerie une fois sur le navire, vous prendrez trois hommes avec vous. »

J’incline la tête et me mets en place alors que l’autre capitaine semble avoir désigné une cible. Les grappins sont préparés à tribord, les arbalètes chargées posées contre le bastingage, la baliste de proue prête à tirer. Les hommes sont en place, prêt à entamer un second abordage qui risque d’être bien plus difficile que le précédent.

« Ne les laissez pas trancher les liens surtout. Nous devons absolument éloigner ce navire de ses alliés. »

Nouvelle acclamation, surpassant le fracas de l’eau, le grincement de la coque et le claquement des voiles grandes ouvertes.

((Tentative d'accrocher le navire Kendran avec les grapins par La Baliste. Eldros va attaquer la timonerie une fois sur le navire pour prendre le contrôle du cap.))

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TheGentleMad
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par TheGentleMad » jeu. 18 févr. 2021 21:17

-----K-----


Kurgoth continua de proférer des menaces jusqu'à ce que la Baliste se soit assez éloignée de lui à son goût. Suite à cela, il entreprit de soigner sa blessure à la jambe, commençant par ôter ses protections. Après avoir déchiré un pan de voile pour l'enrouler autour d'un débris de bois, il alluma sa torche de fortune grâce à son silex et amadou, puis vint écraser la partie enflammée contre sa blessure qu'il maintenait fermée par son autre main. Bien qu'il ne fut pas médecin, le barbare avait appris que les saignements faisaient partie de ces blessures à soigner immédiatement et que la cautérisation était pour cela une formidable méthode pour ceux qui, comme lui, en supportait la douleur. Alors que les flammes léchaient sa chair, l'odeur de viande brûlée lui montait aux naseaux, lui ouvrant l'appétit. Appétit qu'il s'empressa de satisfaire dès qu'il eut jeté à l'eau sa torche, une fois soigné, en arrachant avec ses crocs un morceau du premier cadavre qu'il trouva.

Le chevalier entreprit alors de récupérer le butin resté sur son navire. Étant donné la nature de sa mission, il estimait qu'il n'aurait guère de temps dans le camp kendran pour se faire un butin de guerre et, contrairement à celui du prochain navire que le groupe aborderait, le butin de sa jonque n'avait à être partagé. Il ramassa ainsi tout l'équipement qu'il lui était possible d'emporter, n'oubliant pas de mordre un morceau de viande dans chaque cadavre dépouillé avant de le balancer à la mer. À l'arrière du navire, Kurgoth découvrit même deux coffrets remplis de yus qu'il récupéra sans hésiter un instant. C'est alors qu'il vit une chaloupe approcher. L'un des marins l'invita à monter à bord pour le conduire sur un navire dont il ne saisit pas entièrement le nom.

"La laide-des-quoi ? Ca me dit rien. Pourquoi vous voulez me faire monter à bord ?"

Les marins se contentèrent de le presser à bord, arguant que les kendrans arrivaient. Tournant le regard vers le sud, Kurgoth constata que les premiers navires de Kendra Kar commençaient en effet à participer à la bataille navale. Puisqu'il avait eu de le temps de récupérer tout le butin qu'il pouvait porter, le garzok accepta de monter à bord et fut conduit à un navire bien plus impressionnant que la Baliste. Sitôt sur le pont de la Laide-des-Maines, les marins de la chaloupe annoncèrent l'arrivée du garzok à leur capitaine. Le chevalier s'avança alors vers l'humain barbu au tricorne pour se présenter, désignant de la tête la jonque tout en parlant.

"Je suis Kurgoth, capitaine Kurgoth, jusqu'à ce que ce tas de bois ne coule."

Son homologue, Von Klaash, se présenta en demandant comment le barbare avait fini abandonné sur la jonque, puis présenta la minuscule sindel avec qui il s'entretenait comme celle ayant donné l'ordre de le secourir. Le colosse posa alors un regard curieux sur celle qui ne faisait qu'environ les deux tiers de sa taille avant de répondre au capitaine.

"Disons... Que la susceptibilité de leur capitaine le rend incapable de supporter quelques différences culturelles... Sans même parler de son avarice."

Le barbu le rassura aussitôt en lui faisant comprendre qu'il n'était pas le même genre de capitaine que Laeten, puis s'en alla donner des ordres pour la suite des opérations. Le garzok se tourna alors vers l'elfe censée leur prêter main forte et s'assurer de la réussite de leur mission pour demander un ton inquisiteur.

"Si on m'avait dit qu'un jour, je devrais remercier une sindel... Mais notre mission est secrète ! Comment en as-tu connaissance ? Qui t'envoie ?"

Tout en s'inclinant devant lui, elle se présenta comme l'envoyée de Xenair, lequel l'aurait envoyée pour superviser cette mission qu'il ne pouvait superviser lui-même. Ni Karsinar, ni Sarl n'ayant évoqué une quelconque implication de l'assassin, Kurgoth fronça les sourcils en répliquant :

"Je ne savais pas que Xenair était lié à cette mission. Tu as une preuve que tu viens bien de sa part? Et que sais-tu à propos de cette mission, d'ailleurs ?"

Tandis qu'elle roulait des yeux au ciel, laissant Kurgoth comprendre qu'il n'était pas le premier à demander cela, Silmeria présenta une dague ornée d'une plume de Xenair et dévoila en effet les détails de la mission qu'il était donc inutile de lui cacher. Suite à cela, elle informa le barbare d'un plan qu'elle semblait avoir mis au point avec l'équipage de la Baliste, puisque les deux navires se venaient de se séparer. Lorsqu'elle demanda si un garzok tel que lui refuserait un combat, lui faisant comprendre que l'abordage aurait bientôt lieu, le chevalier sourit d'un air sadique avant de rabattre sa visière en répondant :

"Un prêtre de Thimoros ne saurait refuser un combat."

[HRP: récupère les yus et autant de stuff que possible puis rejoint la Laide]
845mots
Modifié en dernier par TheGentleMad le ven. 19 févr. 2021 13:42, modifié 1 fois.

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Azra
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Azra » jeu. 18 févr. 2021 22:09

Ezak estimait qu'il allait falloir aviser le moment venu. En attendant, ils étaient d'accord pour se concentrer sur la bataille. Le navire approchait de la cible et même temps que leur nouvel allié, et le capitaine ordonna à Eldros de se concentrer sur la timonerie. Rendrak était là, solidement capé. Azra, toujours aussi peu habitué à la mer, s'accrocha lourdement au bastingage, à côté d'Ezak et de Daemon. Au choc, il serait prêt à tenir... et prêt à bondir à l'assaut !
Modifié en dernier par Azra le ven. 19 févr. 2021 12:19, modifié 1 fois.

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Ezak
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Ezak » ven. 19 févr. 2021 05:12

Pendant tout le temps de la mise-au-point, la Sindel ne bougea pas d’un iota. Au contraire elle resta totalement stoïque, je crus même distingué le temps d’un instant la commissures de ses lèvres bougé, de manière presque imperceptible. Lorsque j’eus finis, elle approcha même légèrement sur ma lame qui libéra sur sa peau pale une parure carmin, mon présent pour elle. En remerciement je reçu une phrase avec des mots teintés d’ironies et dans laquelle j ‘étais dépeint en lâche. Je plissai les yeux, l’observant avec dédain et en retour j’eus droit à un regard neutre, vide sans expression avant qu’elle ne se détourne de moi, en traversant les haies de fers qui la cernait comme si rien ne s’était jamais passé. Je sus à cet instant, qu’à travers ce regard échangé, un lien s’était tissé entre nous. Une liaison dangereuse, qui risquerait de mal tourner car j’eus cette désagréable sensation, que j’allais devenir une obsession pour elle. Mais il ne fut nullement question de coup de foudre ici. Nul tonnerre ne grondait à l’horizon, mais le glas, lui, tintait bruyamment. Croyez-moi, j’en fus marqué.

Je le regardai s’éloigner, ne la quittant du regard que lorsqu’elle pénétra dans son navire, même lorsqu’Azra s’approcha de moi avec le batardé Shaakt. Ses paroles confirmèrent mes intuitions. Elle était dangereuse. Le Lord la connaissait, et semblait induire qu’elle était parasité par quelque chose, avant d’affirmer que l’avoir menacé nous exposait. Il avait l’air agité, je ne sus dire si il était en colère, désespéré, inquiet. La Sindel-aux-milles-noms semblait faire son effet. Azra était d’avis qu’elle méritait la mort.

Je me rappelai de la rapidité avec laquelle elle s’était retrouvée sous le nez de mon acolyte, et je compris à quel point je devais dorénavant rester sur mes gardes. Mais malgré tout, je ne comptais pas me laisser marcher dessus. Nous étions deux dominants, toute cette tension était inévitable. Je me tournai enfin vers Azra lorsque notre nouvelle amie s’arracha à ma vision. Si le traitement de cette dernière était à l’ordre du jour, il y avait une situation plus urgente :

« Pour l’instant, on s’applique à détourner ce navire et on discutera après de ce qu’on fera d’elle. En attendant, veillons les uns sur les autres... »

Je m’avançai sur le pont pour observer la situation. Notre homme blessé fut mis à l’abri pendant je transmettais à mes hommes les derniers ordres en hurlant assez dort pour faire entendre ma voix parmi les cris de l’équipage qui retombait dans sa transe guerrière, haranguée par leur Capitaine.

« Ecoutez-moi ! J’espère que vous avec bien observer les techniques ynoriennes. On va les appliquer et les améliorer. Rangs resserrés, formez un mur de bouclier de deux rangés pour vous protéger des flèches ennemis. Quatre d’entre vous, les meilleurs tireurs, ramassez les arcs que nous avons récupéré. Vous formerez la troisième ligne couverte par les boucliers. Dès que nous sommes à portée de notre cible faîtes feu. Priorisez les cibles qui chercheront à défaire les liens des grappins. Allez en vitesse ! »

Les hommes se placèrent en formation alors que j’agrippai ma lance, me plaçant dans la troisième ligne des tireurs, bien décidé à refaire la même manœuvre qu’au combat précédent. Alors que je me plaçai je criai à tous mes alliés présent :

"Et surtout veillez à faire des prisonniers !"

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Eldros Rougine
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Eldros Rougine » mer. 2 juin 2021 15:14

Je bloque le cap vers le large et quitte la timonerie pour remonter vers la proue, examinant de plus près les gréements en donnant de nouvelles consignes, plus calmement, à l’équipage. Je me penche ensuite à bâbord, observant la côte qui s’éloigne avant de pousser un profond soupir. Nous l’avons fait, nous nous sommes extirpés de ce traquenard.

(Merci Phaïtos. )

Je me détourne de l’eau pour observer le pont et mon regard se pose sur le Garzok se remettant de son dernier tour de force consistant à renverser la lourde passerelle de bois. Je m’approche de cette brute, cette force de la nature au visage hideux. L’air sérieux mais non hostile je déclame d’un ton grave.

« La relation entre Thimoros et Phaïtos est depuis toujours tourmentée. Pourtant, ils ont su trouver les moyens de s’entendre pour déployer la magie obscur sur ce monde. Nous, de la même façon, pour des raisons évidentes, nous ne serons jamais amis, encore moins des frères... Mais à l’image des Dieux que nous vénérons, nous pouvons trouver un moyen de nous entendre pour quelque chose de plus grand. Ne vous en faites pas pour Laeten, je saurais le convaincre de vous laisser monter à bord. »

Ce n’est pas pour le rassurer, simplement pour mettre les choses à plat. Pragmatique, il rétorque d’un ton qui m’étonne, même si je n’en montre rien. Loin de l’orc provocateur et stupide qu’il a été depuis notre rencontre. Il affirme que nous pouvons temporairement nous entendre et qu’il me fait confiance pour convaincre Laeten, admettant qu’il n’a pas d’autre choix. Une chose réglée plus rapidement que je m’y attendais et ce n’est pas pour me déplaire. J’ai cependant encore une question à lui poser malgré mon dégoût de lui adresser la parole.

« J’ai une question à te poser au sujet de Thimoros. Peut être seras-tu en mesure d’y répondre. C’est au sujet d’une légende le concernant, il aurait un jour versé une larme que Phaïtos a transformé en fragment d’Olath et serti à un anneau pour rappeler que nulle être est infaillible. Aurais-tu une idée de ce qui pourrait faire pleurer Thimoros ? »

Il réfléchit un instant, faisant bouger sa trogne immonde.

"Cette légende ne me dit rien. Cela est peut-être arrivé lorsqu'il dut bannir sa fille de Nyr'tel Ermansi ou que l'âme de celle-ci fut emprisonnée."

Une larme de tristesse, voilà qui est décevant. Mais une information reste une information, même si géographiquement cela ne m’est d’aucune aide. Le Garzok ajoute qu’il doute qu’un tel anneau existe.

« Il existe. Phaïtos me l’a montré. »

Il garde le silence, plissant les yeux pour me regarder d’un air suspicieux. Je tourne les talons pour retourner à la navigation après avoir trouvé de quoi bander ma main. Rien de spécial ne se passe durant les heures de trajet et c’est en fin de journée alors que la lumière du jour est en train de décroître que la vigie annonce voir un navire à l’horizon plus au nord. Je déploie la longue vue et confirme qu’il s’agit de La Baliste avant de mettre le cap sur le navire au loin que nous atteignons pendant la nuit, guidé par la lueur des lanternes.

Laeten nous accueille en personne, secondé par ses officiers. Il nous observe quelques instants avant de nous inviter tous à monter, même Kurgoth sans même un mot de ma part, il le met cependant en garde d’un regard. Il désigne ensuite un homme pour accompagner Silmeria et Kurgoth chez Velley pour qu’il s’occupe de leurs blessures et m’ordonne de l’accompagner dans la capitainerie.

Je pénètre à sa suite dans la cabine et m’assois dans le fauteuil face à son bureau quand il m’y invite. Il s’installe à son tour et extirpe deux godets et une bouteille d’un tiroir pour me servir à boire.

« Que s’est-il passé ? »

Demande-il posément en poussant un godet vers moi. Je tends ma main intact pour l’attraper et l’agite sous mon nez pour en laisser remonter les effluves qui viennent me piquer les narines.

« Nous avions des traîtres dans nos rangs. »

Le visage de Laeten passe par différentes expressions, d’abord la surprise. Il s’attendait sans doute à ce que nous ayons simplement essuyé un revers face à la garnison du camp puis c’est la colère qui s’empare de son visage. Un sentiment plutôt rare chez lui ce qui le rends à la fois plus impressionnant et plus savoureux. Il porte son godet à sa bouche, le vidant d’une traite avant de se resservir un verre, reprenant par la même occasion un air réfléchi, laissant transparaître sa colère seulement dans le ton qu’il utilise pour me demander qui nous a trahis. Je trempe enfin mes lèvres dans la boisson ambrée, réchauffant ma bouche et ma gorge. La douleur à ma main se fait moins pesante, mon esprit se revitalise pour trouver les noms des traîtres.

« Ezak d’Arkasse. »

Sans doute l’instigateur de cette trahison, fort heureusement pour nous le cerveau pathétique de tout ceci. J’admets qu’il a été assez malin pour me tromper mais seulement parce que j’ai manqué de clairvoyance, en ce qui concerne l’exécution de son plan, voir du but de celui-ci, tout était pathétique, si bien qu’en supériorité numérique et en profitant de l’effet de surprise, il n’avait pas été capable de le mener parfaitement à bien.

« La liche. Le lord Azraël et son larbin, Daemon. »

Des soit disant messagers du corbeau, des hérétiques, des brebis égarés, des usurpateurs. Les termes ne manquent pas pour décrire ces deux clowns. Enfin, le barde, je me souviens clairement du moment où il est descendu de la charrette du Garzok pour se présenter avec son hideux sourire.

« Mikkah-El Sôdehbek. Le barde. »

C’est étonnamment son nom et son visage qui apparaît le plus clairement dans mon esprit alors qu’il est paradoxalement celui qui m’a causé le moins de tord, je lui voue une haine équivalente aux autres. Surtout, grâce à ses premières interventions consistants à frapper Ezak et en dirigeant ma fiole enflammé vers ses hommes. En réalité rien ne me permets de le désigner clairement comme un traitre, voir comme un complice. Je le vois plutôt comme un opportuniste mais le fait est qu’il n’est pas dans mon camp et qu’il est donc dans le camp opposé, faisant de lui un ennemi.

« Et mes hommes où sont-ils ? »

« Je sais qu’ils se sont fait capturés, j’ignore si ils sont encore en vie. »

« Je vois. »

Il s’empare d’un papier et d’une plume et commence à écrire tout en commentant.

« Allez faire soigner votre main monsieur Rougine. Soyez certains que ces personnes ne pourront plus jamais prendre la mer sereinement, ni même arpenter un port libre. Leurs noms, leurs descriptions et leurs actes seront révélés à tous les capitaines de Darhàm, de Belsia, d’Eniod et même d’Exech. »

J’incline la tête et quitte la cabine pour rejoindre à mon tour l’infirmerie du navire.


[XP : 0,5 (discussion avec Kurgoth) + 0,5 (discussion avec Laeten)]

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Silmeria
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Silmeria » jeu. 10 juin 2021 01:27

Hrist étendit ses jambes, adossée au bastingage depuis leur départ du campement, elle n'avait pas bougé de là où elle s'était échouée. Encore admirative de l'effort incroyable du Garzok, gravement blessé pourtant, mais qui a su trouver en lui assez de puissance pour faire basculer la passerelle et libérer l'Azurion de la menace d'un abordage. Quelques flèches étaient encore enfoncées à quelques endroits du navire et les voiles en portaient aussi les stigmates. Mais ils étaient en vie et " libres ". Face à cette ironie qu'était de fuir à bord du navire qui devait les mener à la victoire, Hrist fulminait. Elle avait trouvé une pointe de flèche qu'elle employait à se curer les ongles avant d'attaquer la terre qui encrassait ses bottes.

Son état état lamentable, l'adrénaline du combat retombant, son corps montrait des signes de faiblesses, manque de sommeil, de nourriture, déshydration, blessure. Ses tempes battaient au rythme de son coeur et la migraine devenait de plus en plus marquée. La sueur perlait sur son corps et de nombreux nœuds de nerfs roulaient sous ses muscles dans un tiraillement désagréable. Faute de pouvoir trouver un endroit assez confortable pour récupérer un peu d'énergie, elle se rendit directement en Capitainerie, elle savait qu'un lit s'y trouvait et de toutes façons, elle ignorait tout des manœuvres maritimes aussi, elle ne manquerait à personne sur le pont.

Se laissant échouer dans le lit elle ferma les yeux et tomba presque instantanément dans un mélange de songes désastreux. Elle y vit un échec cuisant, le visage d'Ezak et ses railleries, le traîtres qui feignaient leur appartenance à la Reine Noire. Et encore le visage d'Ezak vint la hanter et alimenter une colère sourde et pesante. En ouvrant les yeux, tourmentée par sa colère, elle comprit. L'odeur du scélérat était imprégnée dans les draps et la paillasse, aussi son subconscient avait assimilé ça à la présence de l'homme. Hrist s'assis au bord du pageot et enfonça ses ongles dans le cadre de bois qui fermait le matelas.
Soudainement, sa crier gare ou réaliser pleinement ce qu'elle faisait, Hrist tira la Tueuse de Mage et frappa avec une violence inouïe à plusieurs reprises. Elle s'imaginait Ezak, paisiblement endormi et fantasmait son visage ahuri, réalisant avec douleur qu'il avait été retrouvé. Il aurait voulu crier mais aucun son ne viendrait, seul un hoquet ensanglanté fera baver une coulure de sang le long de son menton, protégeant de ses mains les nombreuses plaies profondes sur son ventre, il succombera en quelques secondes. Les mains couvertes de sang, de longues gerbes carmin peignant les cloisons de bois de la Capitainerie, Hrist voyait Ezak éventré quelques secondes avant que moqueur, son subconscient ne la replonge dans la triste réalité... Un enfer de plumes, de la paille et des plumes partout à deux mètres à la ronde et un trou béant dans le lit qu'elle occupait. Sans même remarquer qu'elle avait des plumes jusque dans les cheveux, elle tira le ligne éventré au dehors et le jeta par dessus bord pour retourner dans la Capitainerie où elle dormit, cette fois-ci paisiblement, lovée dans le cadre en bois qui sentait bon le parfum poudré de la plume et de la paille.

Ce fut un soldat qui vint pour la réveiller, Hrist extirpée de son sommeil encore profond se leva avec un mélange d'ingratitude et de soulagement, enfin ils avaient trouvé la Baliste et enfin ils étaient un peu plus en sécurité, avec un équipage autrement plus complet que la demi-douzaine de soldats qui leur était accordé. En embarquant encore complètement dans le gaz, Hrist vit quelques échanges entre les marins qui, voyant arriver Kurgoth à leur bord, se demandait si Laeten n'allait pas se montrer encore obtus et réitérer ses menaces à l'encontre du Garzok. Elle ne le connaissait pas depuis bien longtemps mais elle savait qu'il ne se ferait pas prier pour lui arracher la tête à main nue s'il le faisait.

Un jeune guérisseur s'occupa de Hrist et de Kurgoth, bien que pour la femme, le travail était un peu plus rapide, une magie d'une douceur inexplicable, mêlant soulagement et tiédeur bienvenue emplit son corps, chassant la douleur et le maléfice que laissait la blessure à sa poitrine. Tous deux formidables rescapés, ils restèrent un long moment à récupérer leurs forces. Seule la faim motiva la Murène à se lever, elle jeta un oeil à Kurgoth, celui-ci toujours alité semblait dormir. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour trouver à bord du navire l'endroit où les graisseux préparaient les repas de l'équipage. Aucun signe d'Eldros ou du Capitaine Laeten, la femme se contenta de se servir sous le regard médusé du cuisinier qui objecta, précisant qu'il avait déjà pour consigne de lui préparer un repas mais la Murène fit la sourde oreille. Elle chipait des morceaux de viande fumée, quelques poignées de fruits secs et une pomme un peu abîmée. Le cuisinier voyait rouge, par souci de provocation uniquement elle tira sa lame et la passa devant le visage du garde-manger pour la planter dans un morceau de viande et le ramener à elle juste à son nez et à sa barde. Quelques injures éclatèrent mais Hrist les entendit avec beaucoup de satisfaction et de légèreté.

" Si ta consigne est de préparer à manger, fais-le. En silence. " De toutes façons, elle se moquait bien de ce qu'irait dire ce gâte-sauce, l'heure n'était clairement pas à ce genre de chamaillerie, qui irait s'occuper d'une altercation entre un marmiton et une tueuse en pleine crise ? Le ventre plein, elle se sentait déjà mieux mais poussa le vice à remplir une écuelle en bois d'un sacré morceau de viande grasse conservée dans le sel. Un morceau qui manquerait peut-être à une demi douzaine d'homme tant il était gros. Elle envoya pêle-mêle dans l'écuelle une poignée de noix, quelques fèves en bouillon et un demi oignon, sentant que le cuisinier passait par trop de couleur - du dégoût à la colère - elle estima qu'il y avait assez et retourna à l'infirmerie pour déposer près de Kurgoth la gamelle pleine qu'elle venait de préparer.

S'allongeant dans la seconde banquette au confort très sommaire, elle ferma de nouveau les yeux, sans parvenir à s'endormir cette fois-ci, mais au moins... Elle était vivante. Certains devraient en répondre.

[XP : 0,5 (repos)]
La petite plume de la Mort.

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Eldros Rougine
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Eldros Rougine » jeu. 17 juin 2021 14:37

Ma mâchoire se crispe, contenant mon grognement de douleur et de rage tandis que le fil glisse dans ma chair pour rapprocher les pans de ma peau. Velley oeuvre avec concentration, loin du dégoût que pourrait soulever mes blessures à un estomac fragile. Lavée de la poussière, de la terre et du sang séché à l’alcool fort pour éviter la surinfection. Je peux distinguer les plaies béantes qui ornent ma main. Le jeune chirurgien commente que j’ai de la chance de conserver encore tous mes doigts mais je sais bien que la bonne fortune n’a rien à voir avec ça. C’est la foi, ma piété, qui me permets d’avoir encore une main ferme après tout ceci pour exercer le châtiment divin de mon vénéré Phaïtos. Je ne le contredis cependant pas, le laissant faire ses points de croix sur ma peau clair, lui demandant simplement entre deux inspirations pourquoi il n’utilise pas sa magie.

« J’ai utilisé beaucoup de ressources pour sauver vos amis. Je me demande comment le Garzok a pu survivre à ses blessures. Le soigner de manière plus conventionnelle nous aurait coûté tout notre stock de fil. »

Dit-il avec un air sincèrement navré avant d’ajouter.

« Puis... j’ai remarqué que vous possédiez des fluides d’obscurité, je ne sais pas ce qu’il pourrait se passer si nos magies se rencontraient. »

Je détourne mon regard méprisant de l’orc encore alité, agacé de devoir subir la lente et gênante couture par sa faute, pour revenir vers le blondinet qui, bien qu’il remarque mon regard pesant, se refuse à lever les yeux de ma main.

« C’est bientôt fini Quartier-Maître. »

Dit-il comme pour se défaire de mon regard. J’inspecte alors son travail, la couture permettant de solidariser mon pouce au reste du membre, celle traçant un long sillon de mon majeur jusqu’à la moitié de mon avant bras et enfin l’entaille qui perçait ma main de part en part, perpendiculaire à la seconde blessure. Les fumiers se sont acharnés à détruire l’instrument d’un courroux divin sans y parvenir. Preuve de leur incompétence, leur manque de foi et de leur lâcheté. Ils regretteront amèrement cette attaque sur ma personne.

« Si vous le désirez, je pourrais faire un essai avec ma magie demain. J’ai besoin de me reposer. »

« Très bien. Merci Velley. »

Dis-je avec sympathie toute feinte. Si l’orc et la tueuse ont bien compris que je n’avais rien d’amical, l’équipage l’ignore encore et je dois reprendre cette posture de sous officier à l’écoute. Je me lève du tabouret pour arpenter le faux pont jusqu’à l’air libre, suivant les ballots pour conserver l’équilibre. La nuit est éclairée par l’astre lunaire qui s’est extirpé de derrière les quelques nuages, dessinant sur l’horizon une ligne blanche ondoyante. J’arpente le pont quasiment désert à ces heures, si ce n’est les quelques hommes qui s’occupent de conserver le cap et la vitesse du bâtiment. Je rejoins la proue et m’accoude au bastingage tout en fixant les eaux sombres et profondes. L’obscurité me rappelle celle du sort vu dans mon rêve. Une capacité que j’ai réussi à reproduire mais pas à maîtriser. Je me concentre sur la noirceur venant du fond de l’océan et laisse les fluides de ténèbres agir. Rapidement, comme à ma première tentative, ceux-ci ne se font pas prier pour se libérer, répandant un voile sombre que je parviens à mieux contrôler ou plutôt mieux canaliser.

La fumée englobe mes jambes, mon buste, mes bras, montant jusqu’à mon cou comme une marrée noire, laissant au final que mon visage à découvert. Je contrôle ma respiration pour ne pas montrer de signe d’angoisse face à cette ombre qui me recouvre peu à peu jusqu’à faire disparaître toute la lumière quand enfin je me laisse aller. L’obscurité devient totale, la lune disparait, l’océan disparait, même la rambarde sur laquelle mes mains sont fermement ancrées devient invisible. Je suis plongé dans une bulle de ténèbres que je laisse encore gonfler. Peu à peu, l’angoisse disparaît pour m’apporter un sentiment de sérénité, noyé dans l’obscurité propre à mon dieu. Je prends mon temps, profitant de cette accalmie dans mon être avant de chercher à diriger ce voile épais. Je me concentre sur lui et cherche à m’ouvrir une voie pour apercevoir à nouveau les eaux profondes. Le sort me résiste, je le vois se déchirer comme une pâte à pain, se séparant peu à peu pour me laisser apercevoir la nuit presque éblouissante comparé aux ténèbres que je quitte. Mes fluides acceptent de me laisser la main, me permettant de me défaire de la magie qui me recouvre. L’accord tacite qui lie notre cohabitation semble se parfaire, me donnant un sentiment de puissance tout à fait exaltant.

((Tentative d’apprentissage du sort Voile de ténèbres.))


[XP : 0,5 (soin) + 2 (apprentissage validé)]

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Silmeria
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Silmeria » ven. 18 juin 2021 02:48

Au loin, la ville d'Oranan se dessinait. Des colonnes de fumée montaient aux cieux et la Murène avait l'étrange impression de ressentir l'agitation qui devait écraser la ville. Elle entendait quelques bruits malgré le souffle du vent et devenait folle d'excitation. Elle aurait presque voulu ordonner qu'on abandonne du fret pour voguer plus vite jusqu'au siège. Sans même s'en rendre compte, elle avait tiré une lame pour ne pas avoir les mains vides et désoeuvrées, ses doigts commençaient à poignarder le bastingage déjà grandement usé par les combats précédents. Hrist sautillait sur place et répétant des coups de lame jusqu'à ce qu'une main puissante vienne lui saisir le bras.

Manifestement, Kurgoth s'était remis de ses mésaventures et des mauvais traitements dont il était l'infortuné victime. La magie du jeune guérisseur avait suffit à son oeuvre et le voilà debout, probablement aussi impatient qu'elle d'en découdre. Cependant, un élan de sagesse provoqué par l'amertume de leur récente défaite, il lui dit de garder ses forces pour la bataille, de plus, le Capitaine susceptible n'accepterait pas qu'on s'attaque à son navire.

Elle le regarda un temps, presque interdite de voir qu'on s'oppose ainsi à elle et décida d'en rire. Pour seule défense elle dit à Kurgoth combien elle était surprise de le voir ainsi se méfier du Capitaine et de sa susceptibilité. Même s'il n'en était rien, il s'agissait là d'une pirouette pour détourner l'attention de son geste, si on lui demandait avec précision pourquoi elle maltraitait cette rembarde de bois, la femme n'aurait pu fournir aucune raison valable. Kurgoth ne mordit pas à la provocation, se contentant de répondre avec certaine clairvoyance qu'il admirait l'équipage sous ses ordres et ne désirait en aucun cas être privé d'une chance de combattre pour avoir irrité le pirate.

Reportant son regard au loin, elle sentait déjà la présence de la Mort, sa vieille amie.

Enfin le navire accosta non loin de la ville. La grève était déjà occupée et très vite les Garzoks interceptèrent le navire duquel Hrist descendit, suivie de ses compagnons et des soldats de Latrille, revêtus pour l'occasion en simple mercenaire, ayant laissés derrière eux les insignes de Kendra Kâr par prudence.

Les guerriers venus à leur rencontre reconnurent le symbole que Hrist agitait devant eux, la fameuse plume de Xenair. Sous bonne escorte, ils patientèrent un moment avant de voir l'arrivée d'un émissaire appelé par les Garzoks. L'homme ne lui était pas inconnu, il s'agissait d'un même émissaire de Xenair qui avait secouru Hrist dans la prison Shaakt quelques semaines plus tôt. Il ne semblait plus aussi bavard, comme si leur dernière rencontre datait déjà de plusieurs années. Il semblait déjà savoir que leur mission était un échec, aussi il ne transpirait pas la sympathie et se contenta de demander qui étaient les deux aventuriers qui l'accompagnait, les désignant d'un bref mouvement de tête. Ce à quoi Hrist répondit en tout simplicité :

" Des Murènes, comme moi. "

Il observa un temps de silence, manifestement il n'était pas décidé à donner le moindre indice sur ce qui les attendait plus loin dans le siège encore en construction par les nombreux garzoks qui grouillaient partout. Cèles ironisa en se disant qu'au moins, Kurgoth se sentirait chez lui. Sous bonne escorte, ils gagnèrent le campement jusqu'à une tente montée et couverte de peaux de bête et y entrèrent.


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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par TheGentleMad » dim. 20 juin 2021 12:31

-----K-----


Assis contre le bastingage après avoir balancé la passerelle, Kurgoth vit Rougine s'approcher de lui. Après avoir évoqué la relation entre les dieux sombres, il proposa une entente entre les deux mercenaires et assura qu'il parlerait à son capitaine pour que le garzok soit accepté sur la Baliste. D'une voix grave, le barbare répondit :

"Nous pouvons nous entendre temporairement pour servir la cheffe de guerre suprême, je n'en doute pas. Pour ce qui est de ton capitaine, je te fais confiance. Vu la situation, je n'ai de toute façon pas d'autre option."

Semblant satisfait de la réponse, le pirate se mit alors à parler d'un anneau fabriqué autour d'une larme de Thimoros et demanda donc au prêtre ce qui aurait pu faire pleurer un tel dieu. Lui, qui avait passé une année au temple d'Omyre, n'avait jamais entendu parler de cela et n'avait jamais songé que sa divinité tutélaire puisse pleurer.

"Cette légende ne me dit rien. Cela est peut-être arrivé lorsqu'il dut bannir sa fille de Nyr'tel Ermansi ou que l'âme de celle-ci fut emprisonnée."

C'était la seule hypothèse qui lui venait en tête, mais il était lui-même si peu convaincu par cela qu'il s'empressa d'ajouter :

"Mais je doute d'un tel anneau existe."

Le pirate conclut alors la conversation en affirmant que Phaïtos lui avait montré cet anneau avant de s'éloigner. Le chevalier le regarda s'éloigna en plissant des yeux puis resta assis à regarder l'équipage s'activer attendant l'arrivée auprès de la Baliste. Les navires se rejoignirent au milieu de la nuit. Si Laeten fit signe à ses hommes sans dire un mot d'accompagner les aventuriers à l'infirmerie, Kurgoth sentit et lui rendit son regard appuyé. Là le garzok enleva son armure, s'allongea et s'endormit, laissant le médecin lui appliquer ses baumes apaisants. A son réveil, il remarqua une gamelle débordant de nourriture à son chevet. Supposant qu'il s'agissait d'un cadeau de l'elfe, aucun marin n'oserait sacrifier autant de nourriture pour une bête haïe par leur capitaine, le garzok lâcha un "merci" à l'assassine endormie, avant d'avaler goulûment sa ration. Son corps toujours douloureux, il se rallongea et ferma les yeux en attendant d'arriver pour laisser le médecin finir son travail.

Il fut réveillé quelques heures plus tard par une odeur de brûlé et décida de sortir sur le pont. Là, il vit les colonnes de fumée émerger d'Oranan assiégée, mais ce qui attira plus que tout son attention fut l'elfe surexcitée qui poignardait le bastingage. Le chevalier s'approcha alors et d'une prise ferme, immobilisa le poignet en mouvement constant en prévenant :

"Garde ça pour la bataille à venir. Le capitaine est susceptible."

Après une grimace nerveuse, elle se mit à éclater de rire, raillant la façon dont Laeten semblait impressionner Kurgoth. Le barbare n'avait cependant pas l'intention de céder à de telles provocations maintenant, la guerre était imminente et rien de ne devait l'empêcher d'y participer. Ainsi, il relâcha sa prise et répondit calmement :

"Si quelque chose devait m'impressionner, ce serait la dévotion des marins qui obéissent à ses caprices... Et je ne veux pas rater la bataille, coincé sur une jonque."

L'elfe calmé, il resta accoudé au bastingage près d'elle, regardant la cité et se préparant mentalement à la confrontation avec Karsinar. Cette confrontation risquait de se montrer encore plus humiliante que la dernière qu'il avait eue avec Khynt.
603mots

XP : 0,5 (voyage en mer)]

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