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Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre
Chapitre XI : Le passeur
Après avoir quitté la maison d'Aile Grise qui se trouvait plus ou moins au centre de la cité, Akihiko se dirigea de nouveau vers l'est, en direction du quartier des déshérités. L'artère principale, particulièrement fréquentée et qui traverse de part en part la cité, fut particulièrement ardue à passer. Néanmoins, le fulguromancien usa de sa maîtrise du magnétisme pour faire chuter une série de casseroles accrochées à une échoppe. Attirant celle la plus éloignée de lui, la casserole en mouvement percuta une bonne partie de celles qui étaient accrochées, ce qui fit un grand bruit en plus d'en f'aire tomber certaines, ce qui détourna encore plus l'attention. Avec la majorité des regards braqués sur un marchand incrédule, qui se demandait ce qui avait bien pu se passer pour que ses produits tombent par terre avec un vent aussi plat qu'une mer d'huile, l'humain n'eut pas de mal à traverser les quelques mètres de la rue sans se faire repérer. Il s'enfonça de nouveau dans les ruelles tortueuses de Nessima à son grand soulagement. Là, il rencontra de moins en moins de patrouille de gardes et ce qu'il avait cru voir comme une baisse de la propreté dans le quartier d'Aile Grise n'était rien comparé magma boueux qui pouvait presque recouvrir la totalité des pavés des rues.
Le second visage de Nessima se dévoilait à ses yeux et avec lui, la dure réalité du système de classe qui régissait les Sindeldi. Certes, la différence entre les nobles et les petites gens étaient une réalité dans tout les lieux et toutes les races qu'il avait visité ou croisé, mais elle était encore plus marqué ici. Néanmoins, les Sindeldi qu'il croisait ne semblaient pour la plupart ne pas s'en soucier, continuant à vivre leur vie malgré le fait qu'il ne pourrait jamais se libérer de leur condition et ce pendant plusieurs centaines d'années.
(Là où nous les humains avons la chance d'avoir une vie courte qui nous permets de vivre plus fort nos émotions du fait de notre espérance de vie réduite, un elfe qui peut vivre des centaines, des milliers d'années, ne trouve -t-il pas la vie fade et sans intérêt après avoir vécu si longtemps ?)
(Ta question est pleine de bon sens, du moins pour un humain. Pour toi, ta culture, ta façon de vivre a été conditionnée pour se restreindre à une vie courte, d'où cette volonté de vivre intensément. Les elfes, avec leurs milliers d'années d'existence, ont adoptés une approche plus contemplative.)
(Mmmh... Ca se tient. Et toi dans tout ça ? Tu as vécu des dizaines de milliers d'années.)
(Nous les faëras... Nous avons l'habitude de voyager dans le temps, d'y jouer comme sur un terrain de jeu. Nous n'avons pas peur de mourir alors ce sont des problèmes qui nous sont inconnus. En revanche, avoir connu et m'être attaché à des dizaines de porteurs a finit par me peser. Mais avec toi, cela change quelque peu. Tout les événements qui gravitent autour de toi rendent ta vie des plus surprenantes, même pour moi. Surtout ce lien si particulier que tu as avec les femmes. Et qui m'agace profondément, il serait temps que tu deviennes un homme.)
(Pardon ?!) se sidéra le jeune homme, manquant de rentrer dans un passant.
(Tu es incapable de rester impassible devant une femme et elles te font tourner la tête. Un jour, ça te perdra... Alors mon p'tit Akihiko il serait temps de se servir de ce que la nature t'as pourvu en tant qu'homme, tu seras peut être plus à l'aise après ça !) se moqua sa Faëra, dont la chevelure avait des reflets dorés et verts.
(Très spirituel Amy, très spirituel.) railla en retour l'humain avec un pointe d'embarras qui su mua en frustration en entendant le rire du petit être résonner dans sa tête.
Ignorant les moqueries de la résidente de son médaillon de Faerunne, il continua son chemin, évitant les patrouille. D'un coup d'oeil, il aperçut le soleil en train de se coucher dans son dos, passant derrière les hauts remparts de la ville. Il pressa alors le pas, progressant encore plus en avant dans le quartiers des parias. Il déboucha alors sur une petite place où de multiples échoppes s'installaient à la tombée de la nuit. De nombreux passants arrivaient et circulaient entre les différents commerçant, achetant ou non des produits divers et variés, allant de la simple brochette de légumes grillés à la fiole de liquide aussi douteuse que son vendeur, en passant par un vendeur à la sauvette de couteaux entreposés à l'intérieur d'un long manteau noir. Avec sa cape de piètre qualité, Akihiko passait inaperçu assit sur un banc, où sa carrure et sa faible taille était moins remarquable. Il observa le ballet des acheteurs, les négociations des marchands, le tout dans la langue commune. Amy lui apprit que les Sindeldi nobles préféraient employer l'ancienne langue Sindelle pour se différencier de leurs paires n'ayant pas accès à ce genre d'éducation. En entendant des brides de conversations çà et là, il comprit qu'il se trouvait sur le lieu éphémère du Marché Noir de Nessima. Loin de l'image que Akihiko pouvait se faire d'un marché illégal, celui n'avait d'illégal que son installation. La plupart des produits vendus était somme toute commun ou simplement rare, mais pas illégaux. Il y avait bien quelques types louches dans le lot, mais très minoritaires. C'était en fait le marché itinérant du quartier des déshérités.
Akihiko vit alors du coin de l'oeil un Sindel a la carrure épaisse s'approcher de son banc pour s'asseoir à quelques dizaines de centimètres de lui. Toujours le visage dissimulé par la capuche, il ne dit rien, occupé à glaner des informations.
"Eh, l'étranger."
Le Sindel venait de parler à voix basse. Sans réagir, le jeune homme prépara silencieusement à utiliser sa magie.
"T'es pas d'ici, ça se voit. T'es quoi ? Un Hïnïon ? Un humain ? Les deux ?"
Akihiko ne réagit pas mais se tendit brusquement.
"J'crois qu'on veut tout les deux la même chose. t'es v'nu au Marché Noir pour te tirer hein ? Pas d'bol, c'est pas ce genre de marché ici. Mais nous, on veut pas d'emmerdes. Alors les indésirables comme toi, on veut pas que ça traîne dans le quartier, ça nous causera que des problèmes."
A ces mots, Akihiko se leva et parti comme si de rien n'était, entrant dans la première rue qu'il croisa. Comme attendu, le Sindel le suivit silencieusement. Après une seconde bifurcation, il se trouva dans une impasse peu fréquenté. Profitant de l'occasion, l'homme posa une main sur son épaule.
"Ecoute, maintenant tu vas m'suivre bien tr..."
L'enchanteur se retourna brusquement du coté opposé à sa main, entrant dans sa garde. Il poussa de tout son poids sur le corps du Sindel avec son épaule, l'écrasa contre le mur et darda le stylet qu'il avait préalablement sorti sous sa gorge. L’exécution de l'attaque ne prit qu'une demi seconde ce qui fit transpirer d'un coup abondamment son poursuivant.
"C'est vrai que je cherche à m'enfuir de cette ville, mais quelque chose me dit que si je traite avec toi, je risque plus de finir mort ou livré que dehors à siroter une petite bière. J'ai raison ?"
Le ton glaçant de l'Ynorien fit froid dans le dos à son interlocuteur, qui n'ouvrit cependant pas les lèvres. Une pression supplémentaire du srylet faisant perler le sang délia finalement la langue de l'homme.
"Y a... Y a qu'le boss qui peut te faire sortir. il a les gardes de la porte du quartier dans la poche. Ils regardent jamais c'qu'il peut bien ramener de en dehors de la ville après quelques yus, ni ce qu'il veut en faire sortir. Moi j'te ferai rien, promit !
- Il y a intérêt... Et il se trouve où ce Boss ? Ouvre moi le chemin." ordonna Akihiko en poussant en dehors de l'impasse le brigand, le stylet dans le creux de son dos.
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Akihiko entra dans une pièce, en haut d'un des rares bâtiments de deux étages, à mi chemin entre le port et le lieu du Marché. Il ressemblait à un ancien hangar désaffecté, reconverti en planque de malfrats. Une grande pièce commune s'y trouvait d'ailleurs, emplit de divers caisses et autres barils. Quelques hommes attendaient ça et là, dont certains bandés comme s'il avait récemment été blessés. Personne ne réagit en le voyant passer, certains de l'issu si il tentait quoi que ce soit. Son otage se détendit même, rassuré d'être dans un milieu familier. Il le guida vers un escalier qui menait à une passerelle de bois, donnant sur l'ensemble de l'entrepôt et dont une porte renforcée détonnait sur le mur de pierre.
Dans le bureau en face de lui, un Sindel l'attendait. Il avait une allure raffinée mais portaient des vêtements riches qui avaient perdu la majeure partie de leur éclat, usés jusqu'à la corde. Ses cheveux ramenés en une queue de cheval dégageait un visage anguleux, fin, rehaussant des lèvres fines. Derrière lui, un autre Sindel avec les bras croisés revêtant une cotte de maille et une hache à double tranchant pendaient à la ceinture. Un air taciturne, des cheveux noirs coupés court, le parfait archétype du garde du corps. Qui se tendit en voyant entrer le malfrat suivit du jeune homme.
Le Sindel qui devait sans doute être le fameux boss prit alors la parole.
"Eh bien eh bien, je ne m'attendais pas à ce que vous rentriez tout les deux dans ce sens là.
- J'ai un peu de répondant lorsqu'on me titille un peu. C'est vous le boss ?
- C'est moi. Et a qui ai-je l'honneur ?
- Je suis un Ynorien qui se retrouve traqué pour avoir eu le malheur de transmettre un message ici. Je veux donc sortir de cette foutue ville. En un seul morceau.
- Mmhmmh.. répondit le Sindel en croisant les doigts.
Voilà bien des années que je n'ai pas vu un Ynorien ici. Très bien, cela fera 500 yus.
- Pardon ? demanda Akihiko, incrédule.
- 500 yus. C'est le prix à payer pour sortir de cette ville. Vous sortirez dans une charrette bâchée et une fois dehors, vous serez libre de vous faire tuer où bon vous semble.
- Ca me semble bien trop facile. Un simple paiement peut régler ça ?
- Voyez-vous, monsieur l'Ynorien, j'étais un noble il y a quelques dizaines d'années. Puis, pour un différent avec un cousin, j'ai été destitué de mon titre, renié et chassé par ceux que je considérais comme ma famille. Je me suis retrouvé seul et sans moyen au milieu de ceux que je considérais comme des moins que rien, des pauvres. Et c'est en leur sein que j'ai trouvé ma vraie "famille", celle que j'ai choisi. Tout cela pour dire que votre disparition emmerdera bien les nobliaux qui vous traquent et leurs toutous qu'est la Milice, et cela suffit à mon bonheur. En plus de la petite compensation financière, évidemment, ajouta dans un sourire suffisant le Sindel.
- Et comment puis-je savoir que je peux vous faire confiance ?
- Vous n'en avez pas, répliqua d'un ton froid le Sindel.
Mais vous n'avez pas vraiment d'autres opportunités, je suis le seul capable de vous faire sortir, je peux le garantir. Enfin, vous pouvez également tenter de passer en force une des portes. Ca nous permettra d'organiser des paris sur la distance que vous ferez en dehors des murs avant de finir criblé de flèches. Vingts mètres pour ma part.
- Trente, grogna le SIndel derrière lui.
- Tenu ! Alors Monsieur l'Ynorien, la bâche ou la course-hérisson ?"
Avant que Akihiko ne puisse répondre, une explosion se fit entendre, suivit de cris de surprise et de colère résonnant dans le bâtiment, dans la salle en bas. Le Sindel se tourna, regarda à travers la fenêtre crasseuse qui était dans son dos, avant qu'une flèche n'en vienne fracturer un carreau. Il se rassit alors presque tranquillement alors que le garde du corps s'empressait de barricader la fenêtre avec un volet intérieur prévu à cet effet, et qui avait visiblement déjà servi vu son état.
"Bon, on dirait que notre petite discussion va attendre un moment. L'ancienne bande qui contrôlait le Marché n'a pas apprécier qu'on leur mette une pilée et qu'on prenne leur place, du coup ils tentent de se venger. C'est la troisième fois ce mois-ci, on dirait que ça ne leur a pas suffit, dit-il alors qu'une autre explosion de flammes retentit dans le loin.
Et on dirait qu'ils ont amenés un pyromancien avec eux cette fois-ci, où est-ce qu'ils ont bien pu le trouver celui-là ?"
Le regard du Sindel se fixa sur le jeune homme et un sourire se dessina sur son visage.
"Eh, l'Ynorien. Je te propose un marché. Mater cette bande de rigolos ne poserait pas de problèmes pour mes gars en temps normal, mais on a déjà subit pas mal de pertes et si on peut les réduire, ça serait mieux. Va les aider dans la salle en bas et pour chaque ennemi que tu élimineras, je réduirai ton transfert de 50 yus. Par contre si tu n'en affrontes aucun, tu pourras t'asseoir sur mon aide. Entendu ?
- Comme vous avez dit, j'ai pas vraiment le choix hein ?" répondit le jeune homme en se retournant et dégainant la Kizoku, laissant entendre un sifflement admiratif de la part du Sindel dans son dos.
L'enchanteur sorti de la pièce et eu alors une vue d'ensemble sur la cohue sanglante qui avait lieu. La double porte de bois qu'il avait franchit quelques minutes auparavant avait été réduite en cendres, dont des copeaux carbonisés étaient éparpillés ça et là. Un des hommes qui devait se trouver trop près de la porte à ce moment là avait été soufflé. Il s'était écrasé contre une caisse qui s'était à moitié effondrée sous l'impact : la question n'était pas de savoir c'il était vivant ou non, plutôt de savoir comment il était mort : l'impact ? Les flammes qui avaient brûlé une grande partie de son corps ? Les échardes incandescentes qui avaient percé son corps ? Probablement un peu des trois. pour le reste, les deux bandes rivales s'affrontaient au corps à corps alors que des archers des deux côtés tentaient de tirer sur les archers d'en face en jouant à un cache-cache entre les objets entreposés.
Et, enfin, protégée par un garde à large bouclier, se trouvait une femme à l'allure patibulaire qui possédait un livre à la main, rougeoyant.
(Tiens, le pyromancien est une pyromancienne.)
(Essaye de ne pas la laisser t'intimider !) le charia Amy.
(Cause toujours ma p'tite.)
Akihiko, du haut de la plateforme, fut prit pour cible par un archer qui héla son collègue sur sa droite, portant une arbalète. L'enchanteur les vit armer leurs armes respectives et le viser, leurs pointes en acier reflétant les flammes qui léchaient des débris de bois à côté d'eux. Il s'apprêtait à plonger à terre quand la pointe des flèches attira son attention. Elles étaient en acier, donc n'étaient-elles pas sujettes à ses pouvoirs magnétiques ? Lorsque la flèche et le carreau fusèrent, Akihiko tendit la main dans un geste qui tenait plus du geste instinctif que d'une volonté ferme et résolue. Ses fluides firent leur effets au sein de la main du fulguromancien et un puissant champ magnétique en émergea. Les deux projectiles se figèrent une fraction de temps dans l'air avant que la pointe de ces derniers se retournent dans l'autre sens avec un mouvement du doigt de l'enchanteur, puis elles repartirent vers leurs lanceurs originels suite à un mouvement du poignet de ce dernier. Incrédules, les deux Sindeldi virent leur flèche et leur carreau se retourner littéralement contre eux. Si l'archer put in extremis éviter la flèche qui lui entailla la mâchoire, son collègue eut moins de chance et le carreau s'enfonça profondément dans le ventre de ce dernier, le tétanisant sous le choc. Un archer du Boss ne rata pas l'occasion et tira une flèche qui alla se loger dans la gorge du blessé, étouffant dans un gargouillis de sang le hurlement qui commençait à monter. L'archer égratigné hurla quelque chose à ses collègues, probablement de faire attention au type encapuchonné.
Le type encapuchonné en question se dépêcha de descendre les escaliers, mais un autre brigand lui face, le regard mauvais et armé d'une dague et d'un cimeterre. Sans plus de forme de cérémonie, Akihiko lui envoya une volée d'éclairs qui lui tétanisa les muscles, avant qu'un coup de pied en pleine poitrine rendu aisé par les marches de différence ne l'envoi bouler en bas de l'escalier. Un craquement horrible à l'arrivée lui indiqua que l'elfe gris s'était probablement brisé quelque chose. Il se releva pourtant, le bras gauche sur lequel il était tombé formant un angle répugnant et non naturel.
Armé de son seul cimeterre, il chargea Akihiko à peine descendu des escaliers pour provoquer le combat au corps à corps. Le fluide de foudre recouvrit la lame telle une membrane luisante violette et un court combat s'engagea. Handicapé par la douleur de sa blessure, son adversaire ne put montrer l'étendu de ses talents d'épéiste. L'équilibre de l'humain n'était pour sa part pas affecté, étant donné qu'il avait encore le contrôle de son bras dans son ensemble pour garder son équilibre. Parades et coups s’enchaînèrent, mais les chocs répétés avec l'arme électrifiée eurent tôt fait d'engourdir le bras de l'adversaire qui dans un énième coup, perdit toute sensation dans son bras ce qui lui fit lâcher son arme. Akihiko lui ouvrit alors proprement le torse, tranchant à travers son armure de cuir de médiocre qualité.
Il n'eut pas vraiment le temps de souffler qu'il vit qu'un autre combat faisait rage à proximité de lui, mais un problème se posa alors.
(Je suis sensé aidé lequel ?!)
Jusque là, il n'avait fait que riposter à des attaques, il n'avait donc pas eu de soucis à identifier ses adversaires. Mais au milieu d'une cohue où les belligérants n'avait pas la gentillesse d'avoir des signes distinctifs pour différencier les camps, c'était une autre paire de manche pour un inconnu comme lui. Surtout qu'avec la nuit qui avait commencé à tomber, la pénombre commençait peu à peu à s'étendre et les maigres torches encore intactes éclairaient trop peu pour des yeux non Sindeldi.
Il était au moins sur du camp de la pyromancienne, c'est donc vers elle qu'il se tourna. bien lui en prit car un trait de feu vola justement dans sa direction, qu'il esquiva en se laissant tomber au sol, effectuant une roulade pour se remettre debout. Le seul souci, c'est que son poignet inerte cogna un objet qu'il n'identifia pas au cours de la manœuvre, lui voilant la vision sous le coup de la douleur. Il n'eut d'autre choix que de se reprendre rapidement et d'essayer de contourner la mêlée générale pour prendre à revers la magicienne. Derrière une caisse, il vit deux archers se cacher d'une volée de flèches. Vu qu'il se trouvait de ce côté du hangar, ils ne pouvaient qu'être de son côté et le héla brièvement.
"Eh, toi. Qui sont nos alliés ?" dit-il en pointant la mêlée de son sabre.
Hurlant par dessus le mugissement des flammes qui venaient de s'écraser contre une jarre d'huile, l'archer lui indiqua deux Sindeldi portant des épaulettes en plates vieillit mais bien entretenues. Ils étaient armés de boucliers et d'épées et affrontaient trois autres Sindeldi armés quant à eux des armes d'hast. L'enchanteur se rua vers le combat déséquilibré qui prit une tournure encore plus dramatique quand le bouclier écarté par une hallebarde vicieuse, la lance d'un deuxième adversaire empala le sbire du Boss, la pointe ressortant dans son dos. Lorsque les deux se tournèrent vers l'homme restant, Akihiko déboula comme un forcené et activa la marque de Rana imprimé dans la Kizoku Rana. Une puissante aura de vent l'envahit alors que le temps lui même semblait s'être légèrement ralenti sous l'effet de la vitesse. Deux coups ultras rapides se succédèrent, le premier de taille avant que la lame ne décrive une boucle pour descendre et remonté en un coup ascendant. Le Hallebardier eu le temps de se protéger de sa hampe du premier coup en la mettant à la verticale, mais ouvrit sa garde pour le coup suivant qui lui trancha le bras. Sentant le danger arriver et son compagnon crier de douleur alors qu'il s'effondrait sur le sol, le lancier se retourna et lança un coup de sa lance en arc de cercle pour faire reculer Akihiko. La pointe de la lance agrippa les maillons de la côte de Faerunne mais ne percèrent pas la défense de son propriétaire. Il contre-attaque avec une autre double attaque, profitant encore des effets de la marque. Mais ne bénéficiant plus de l'effet de surprise, Akihiko souhaitait surtout temporiser. Son lancier para le coup tandis que celui qui attaquait le deuxième sbire du Boss dut quant à lui reculer, laissant le temps de respirer une poignée de secondes.
(Akihiko ! Attention !)
L'avertissement de sa Faëra arriva trop tard, et un second trait de feu frappa le jeune homme sur le côté gauche du visage. Si la cape arrêta la majeure partie des dégâts, elle était désormais foutue et ne pouvait plus couvrir son visage humain dont la joue gauche commença à cloquer. Une douleur supportable mais cuisante, la colère commença alors à faire son chemin dans le coeur de Akihiko qui en avait marre de cette ville dans laquelle il était venu pour livrer un simple pendentif. Le premier lancier fut la malheureuse cible de sa fureur et une volée d'éclairs le frappèrent au torse, projeté depuis la main du fulguromancien. Il vacilla sous le choc et Akihiko en profita pour se glisser sous sa garde haute du fait de sa taille et transpercer de part en part son torse. Il hoqueta et cracha un filet de sang qui tomba sur les lambeaux de la cape de son tueur. Se retournant pour faire face au second lancier, il vit que celui-ci était sur le point de perdre, l'un des archers ayant renseigner l'enchanteur lui avait loger une flèche dans l'épaule. L'inattention coûta cher à l'Ynorien. Le hallebardier tombé au sol, qui avait perdu un bras mais qui n'était pas mort, planta une dague dans le pied gauche de Akihiko, le clouant au sol. Il la retira avec la ferme attention de poignarder une nouvelle fois celui qui l'avait amputer mais n'en eut jamais l'occasion. Tourmenté par la douleur de trop, il ne put rester debout. Mais quitte à tomber, autant le faire bien ! Il retomba de tout son poids sur le visage de son agresseur, lui brisant le nez avec son genou dans un craquement et envoyant pour de bon le Sindel dans les profondeurs de l'inconscience. Se tournant sur le dos, il ne put constater qu'avec effarement une boule de feu plonger sur sa position. Une main salutaire lui agrippa le col et le tira en arrière, l'empêchant d'être frappé de plein fouet par l'attaque enflammée, mais la chaleur qui se dégagea à l'impact fit à moitié fondre ses bottes que Akihiko retira en grande hâte, arrachant une partie de la peau de ses tibias. La chaleur et la douleur qui en résulta lui fit perdre conscience, pendant une poignée de secondes avant que les cris de la bataille n'atteignent ses oreilles et le ramène à la dure réalité. Le Sindel qui l'avait secourut s'avéra être le même qu'il avait aidé à se défaire de son lancier. Dans un sens, ils étaient quittes. L'adossant près des caisses à l'abri des combats immédiat, il repartit aider ses camarades sans un mot de plus à son égard. Akihiko pour sa part, sorti sa gourde pour boire une nouvelle potion de guérison. Elle n'était pas assez puissante pour stabiliser sa blessure au pied, mais elle soulagea néanmoins la douleur en guérissant des brûlures au visage et aux jambes.
Ayant de nouveau les idées claires mais n'étant plus en mesure de se déplacer par lui même avec aisance. A l'aide de la Kizoku, Akihiko se remit difficilement debout. Il trébucha sur un débris de bois mais rattapa à l'un des piliers soutenant l'édifice. Il s'empressa de se cacher derrière quand un nouveau trait de flammes vint percuter le dit pilier. La chaleur fit chauffer la joue précédemment cloquée, causant une gêne désagréable. Les multiples mouvements qu'il avait fait avait également rouvert la blessure à son poignet, rendant le tissu qui lui servait de bandage poisseux de sang.
(Elle commence à me chauffer celle-là...)
(Tu crois vraiment que c'est le moment de faire de l'humour ?!)
Dans un rire amer, le jeune homme canalisa la magie dans sa main, près à déchaîner la puissance élémentaire de la foudre. Il sortit de son pilier et dans un geste rageur, projeta trois puissants éclairs contre la magicienne. Prise de court d'être ciblée par une magie aussi rapide, elle ne put éviter le sort qui la frappa au bassin. Elle s'écroula au sol, se tenant le ventre. Son protecteur, déjà en prise avec deux adversaires, ne put rien faire de plus que de lui crier de se relever. Elle essaya bien de se relever, mais un autre arc électrique la toucha à l'épaule, la maintenant au sol. Ce fut également le cas de Akihiko qui s'écroula à son tour au sol, vidé de force et ses réserves fluidiques au plus bas. Il pouvait cependant entendre le Sindel sensé protéger la pyromancienne hurler des ordres de retraite, ainsi que des bruits de fuite accompagnés de cris de victoire. Ces bruits furent bientôt remplacer par ceux des blessés agonisants au sol, du crépitement des flammes pas encore éteintes.
Un bruit de porte s'ouvrant troubla le silence, accompagné par le bruit de bottes descendant l'escalier menant à la salle. Akihiko vit alors le Boss s'arrêter devant lui, s'accroupir devant lui pour se mettre à sa hauteur et lui dire avec un sourire narquois :
"Bien joué l'Ynorien. Ca fera donc 300 yus."