Le Palais Royal

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Yuimen
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Le Palais Royal

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 13:15

Le palais Royal



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Au centre de l'immense cité de Tahelta trône le majestueux palais royal, manifestation ultime de la puissance et de la richesse du Royaume de Sarindel. Gigantesque, constitué d'innombrables bâtiments, tours, annexes, cours et jardins, il est entièrement construit avec un rare marbre blanc délicatement nuancé de bleu. Toute la ville semble s'axer autour de lui, ce qui n'est pas qu'une impression car le rythme de Tahelta se calque à celui de ce lieu de pouvoir, véritable ville dans la ville, où toutes les décisions importantes concernant l'ensemble du royaume de Sarindel sont prises.

L'ensemble du palais est entouré de murs d'assez faible hauteur et percés de plusieurs portes fortifiées, rien qui puisse arrêter une armée décidée mais suffisants pour compliquer notablement une intrusion, d'autant plus qu'ils sont sévèrement gardés, comme l'ensemble des lieux. Un corps d'élite de quatre cents Sindeldi triés sur le volet assurent la garde de la demeure des souverains du Royaume de Sarindel, eux-mêmes disposant d'une garde personnelle de cent Elfes Gris, la Garde Royale. Autant dire qu'il vous faudra montrer patte blanche et avoir une excellente raison d'entrer, sans quoi vous serez impitoyablement repoussé. Outre le contrôle effectué aux portes, plusieurs cordons de sécurité protègent l'intérieur du palais, attendez-vous à devoir répéter votre laïus un certain nombre de fois si vous avez l'intention de rencontrer les souverains ou l'un des puissants Ithilausters qui leurs servent de conseillers.

L'intérieur des bâtiments est aussi splendide que l'extérieur, gravures, sculptures, tableaux, tapisseries, soies et velours, rien n'est trop beau pour le couple royal Sindel (Couple de régents à l'heure actuelle). Seule une toute petite partie du palais est ouverte à la populace: l'antichambre et la vaste salle où le Roi (Régent) donne audience à ses sujets, une matinée par mois. Outre cette partie "publique" et les vastes appartements royaux, vous trouverez des casernes pour la garnison, des écuries pouvant accueillir un millier de chevaux, des cuisines d'une taille à faire pâlir la grande salle de n'importe quel château. A cela s'ajoute bien évidemment tous les ateliers divers nécessaire à la bonne marche de cet immense complexe et même un petit mais sublime temple dédié à Sithi et réservé à la noblesse. Une véritable armée de serviteurs officie jour et nuit et, par ailleurs, une partie de la cour réside presque en permanence au palais, chaque famille de la haute noblesse y ayant des appartements réservés et apportant avec elle ses propres domestiques, si bien qu'au total ce ne sont pas loin de cinq mille personnes qui vivent quotidiennement dans ce palais.

PNJ importants résidant la plupart du temps au palais:

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Tanaëth Ithil
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Re: Le Palais Royal

Message par Tanaëth Ithil » lun. 23 sept. 2019 15:36

Nous arrivons quelques instants plus tard aux portes du monumental palais royal de Tahelta, solidement gardées par une demi-douzaine de gardes d'élite harnachés de magnifiques armures de mithril bleu. Vigilants, ils croisent les fers de leurs hallebardes à notre approche, façon claire de montrer que nous ne passerons pas sans avoir de sérieuses raisons de franchir ces murs. Tandis que je m'apprête à me présenter aux gardes, Elzekiël me retient par le bras et me souffle :

"Tsssk! Il ne convient pas qu'un seigneur se présente lui-même. Ici plus que n'importe où ailleurs les apparences sont reines."

Sans me laisser loisir de répondre, elle s'avance vers les soldats pour leur déclarer à la manière d'un héraut claironnant une noble arrivée dans une salle du trône :

"Sa Seigneurie Tanaëth'tar Ithil, de Nessima, Première Lame de Sithi et Instructeur de la milice Taheltienne, invoque son droit séculaire à se rendre en ses appartements."

Je tique nettement à cette mention de mon rôle occulte de représentant de Sithi, improuvable en l'état, mais le mal est fait, si mal il y a. Les gardes ne sont pas en reste et froncent les sourcils à cette annonce des plus inhabituelles. Leur officier semble hésiter à nous questionner plus amplement mais, après m'avoir dévisagé durant quelques interminables secondes des pieds à la tête, se borne à répondre :

"J'ai connu votre père, Seigneur, et vous lui ressemblez comme deux gouttes d'eau. Passez."

Je retiens avec peine une réplique cinglante, l'idée que je ressemble à mon traître paternel n'ayant rien pour m'enchanter, mais je me contente de hocher la tête de mon air le plus hautain avant de faire signe à ma garde d'avancer. Dès que nous sommes hors de portée des oreilles des gardes, je grogne à l'attention de ma cousine :

"N'évoque plus cette histoire de Première Lame, bon sang! Tu sais bien que je ne peux en aucune manière le prouver!"

Ekzekiël me retourne un sourire d'une rare innocence et me réplique à mi-voix :

"Vraiment? Tu as vaincu Sylënn et Athyërel, le champion de Nessima, en duel. Qui songerait à douter de la pertinence de ce titre?"

"Tout le monde, par Sithi! Nous ne sommes plus à Nessima, personne n'est au courant de cela, ici!"

"Eh bien ils ne vont pas tarder à l'être, fais-moi confiance", réplique la bougresse avec malice.

"Je ne tiens pas à ce que le Clergé me taxe d'hérétique, ma réputation est assez sulfureuse comme ça dans ma ville natale, pas besoin d'en rajouter une couche ici."

"Tanaëth. Si tu veux que la Régente accepte de t'envoyer sur Nirtim en tant que représentant du Royaume, ne crois-tu pas qu'il faut faire en sorte que ce genre de choses parvienne à ses oreilles?"

Force m'est d'admettre, de mauvaise grâce, que cela étayerait mes prétentions, mais de toute manière je ne peux poursuivre ce débat car nous parvenons au contrôle suivant. La même scène se répète plus ou moins, à ce détail près que l'officier n'a jamais dû croiser mon père et qu'Ekzekiël doit cette fois énoncer ma filiation pour convaincre les gardes de nous laisser poursuivre notre chemin. Enfin, après une longue marche et deux contrôles de plus, nous parvenons au fastueux bâtiment abritant les appartements réservés aux nobles lignées. Un serviteur obséquieux s'empresse de nous conduire à ceux attribués à ma famille puis s'enquiert de nos éventuels besoins, à quoi je rétorque sans laisser le temps à ma cousine d'en placer une:

"Veuillez informer la Régente que je sollicite une audience privée, pour affaires d'état urgentes et importantes."

"Certainement Monseigneur, je m'y emploierai avec diligence."

Là encore je dois prendre sur moi pour ne pas lui répliquer qu'il peut bien prendre toutes les diligences qu'il veut du moment qu'il ne traîne pas, tant m'agace ce maniérisme pompeux. Mais avec un imperceptible soupir, je me limite à le remercier d'un petit signe de tête et lui demande encore de m'apporter un repas chaud car, si ma garde a eu le temps de se nourrir durant mon passage chez Brëanal, ce n'est pas mon cas et je crois bien que je pourrais avaler un boeuf entier.

Les appartements de ma Lignée sont vastes, constitués de plus d'une dizaine de pièces plus luxueusement meublées encore que ma demeure Nessimoise. Des portes munies de rares panneaux en verre donnent accès à un petit jardin privé, signe de l'influence et de la puissance conséquentes que possédait ma famille en des temps meilleurs. Pour une fois je ne suis pas mécontent que les choses soient quasiment immuables en notre royaume, sans quoi nous nous serions retrouvés dans quelque modeste réduit perdu dans un recoin sombre des lieux...

Ne sachant trop combien de temps nous devrons patienter, nous prenons le parti de nous installer confortablement et, après le repas demandé, je profite de la fastueuse salle d'eau pour me rendre présentable au cas où la Régente pourrait me recevoir dans les prochaines heures. Propre comme un sou neuf, je me plonge ensuite dans le grimoire que j'ai dérobé chez mon ennemi Avërenn, le pompeux "Essai de classification des reliques occultes, par Nivenn'tar Leäthen". Une façon comme une autre de m'empêcher de trop penser à l'entrevue qui m'attend et qui, même si je ne l'admettrais jamais à haute voix, me noue les tripes. J'y trouve une mention succincte de la cape que je possède, une autre sur les légendaires épées Vorpales qui ne m'apprend rien que je ne sache déjà. La plupart des autres reliques évoquées me sont totalement inconnues et, pour la plupart, n'attisent guère mon intérêt. L'une d'elles, pourtant, finit par attirer mon attention : un bijou, ressemblant à une griffe, qui aurait appartenu à un grand prêtre de Thimoros. Nommé "Ongle de Malveillance" par Nivenn, il aurait été vu pour la dernière fois lors d'une bataille près des ruines de l'antique cité Garzoke d'Astérok et terroriserait tant les ennemis de son porteur qu'ils hésiteraient à l'attaquer. Voilà qui me serait fort utile dans les temps à venir, si je ne m'abuse... Notant cette information dans un recoin de mon esprit et me promettant de me renseigner sur le sujet une fois dans la région, je poursuis ma lecture en attendant que la Régente daigne me recevoir.

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Gamemaster6
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Re: Le Palais Royal

Message par Gamemaster6 » lun. 23 sept. 2019 19:51

Intervention pour Tanaëth

Deux jours passent pour Tanaëth et sa garde, au cœur du Palais Royal. Au matin du troisième jour, on frappe à la porte et un serviteur maniéré et bien habillé se présente alors, invitant sa seigneurie à le suivre jusqu’à la salle du trône. Marchant lentement, probablement trop pour ceux qui le suivent, le serviteur les conduit à travers un dédale d’immenses couloirs au sol tapissé et aux murs et plafonds richement décoré de peintures, sculptures et métaux précieux en tout genre. Nombreux sont les nobles à se promener dans les immenses jardins qu’ils traversent ensuite, suivit par les chuchotements et les regards qui se tournent dans leur direction.

Ils arrivent finalement jusqu’à une immense double porte où quatre gardes en armure de mithril bleu, hallebardes à la main, les examinent avant de finalement ouvrir les lourdes portes, dévoilant une immense salle. Un large et haut plafond fait de voûtes entrecroisées est soutenu par de larges colonnes où sont accrochées les draperies des armoiries de tous les domaines du Royaume de Sarindel. Comme un chemin, un large tapis coloré au sol est vierge de toute présence, les courtisans, nobles et serviteurs étant dispersés de part et d’autres, tournant la tête lorsque le serviteur, s’étant avancé de quelques pas, clame, haut et fort.

- Sa Seigneurerie, Tanaëth’tar Ithil, fils de feu Veyann’tar Ithil et Maeyl‘tar Ithil, Seigneur de la maison Ithil, Instructeur de la milice de Tahelta, Champion de Nessima, Pourfendeur de Klakhyss la Peste-Mer, a demandé et obtenu audience auprès de Ses Excellences.

S’inclinant bien bas, il fait des pas de côté pour laisser à Tanaëth la possibilité d’avancer. Assis, les deux régents, comme la grande majorité de la Cour présente, observent le Sindel tandis qu’il approche. La régente, une Sindel d’une grande beauté à la chevelure rousse et portant une robe élégante couvrant jusqu’à ses pieds, se tient fermement sur son siège, le dos droit, fixant d’un regard neutre le Sindel qui s’avance vers elle. A ses côtés, un Sindel aux vêtements somptueux n’adopte pas la même posture, un coude nonchalamment appuyé sur le bras de son siège, visiblement ennuyé par ce qu’il se déroule autour et devant lui. Il accorde un rapide regard à Tanaëth avant se redresser imperceptiblement, donnant à peine l’illusion de s’intéresser à celui qui s’approche. Lorsqu’il arrive devant les Régents, bloqué par deux gardes en armures d’apparat et aux visages cachés par un heaume richement décoré, de nombreux chuchotements ont lieu autour de lui, créant un brouhaha qui agace rapidement la rousse Régente.

- SILENCE !

Plus un bruit ne se fait entendre, même les respirations semblent soudainement devenues imperceptibles suite à l’injonction de la Régente qui fixe Tanaëth d’un air toujours aussi neutre, avant de prendre la parole.

- Votre réputation vous précède, Seigneur Ithil. Votre présence, tout comme votre demande, sont inattendues au sein de ce palais, mais on m’a assuré que cette dernière était de la plus haute importance et je vous le demande donc : Que souhaitez-vous Tanaëth’tar Ithil … Première lame de Sithi ?

Ce dernier titre provoque de nouveaux murmures et un haussement de sourcil de la part du Régent qui, soudainement, accorde une attention toute particulière à Tanaëth, attendant lui aussi que le Sindel prenne la parole.
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Tanaëth Ithil
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Re: Le Palais Royal

Message par Tanaëth Ithil » lun. 23 sept. 2019 22:18

Il nous faut patienter deux jours entiers, jusqu'au matin du troisième, pour qu'un serviteur aussi maniéré et obséquieux que celui qui nous a accueillis, vienne me chercher pour l'audience désirée. A une allure digne du rythme de croisière d'un escargot épuisé, il nous conduit au travers du palais, via une interminable successions de couloirs si fastueusement décorés que c'en est indécent, jusqu'à la salle du trône. Je ne peux m'empêcher d'éprouver une sourde colère à la vue des incrustations de métaux précieux, des tapisseries dont la moindre nourrirait toute une cité pendant un mois, tant le contraste avec ce que j'ai vu dans les quartiers pauvres est percutant. Fort heureusement Sindalywë insuffle d'apaisantes pensées en mon esprit, me répétant à l'envi que je dois à tout prix être calme et posé pour mener la valse diplomatique qui se rapproche inexorablement à chacun de mes pas.

Nous finissons par parvenir devant une colossale double porte contrôlées par quatre gardes en armure bleue qui, après nous avoir soigneusement examinés, nous ouvrent l'huis. Se dévoile alors une nef immense au plafond constituée de voûtes artistiquement entrecroisées et soutenu par de hautes colonnades où sont suspendues les armoiries des sept Domaines du Royaume. Au sol, un tapis argenté forme comme une allée jusqu'aux trônes, si éloignés que je douterais être capable de tirer une flèche à pareille distance avec ma relique de glace. S'il m'étais jamais arrivé de douter de la puissance de mon pays, ce spectacle se chargerait de me remettre les idées en place... Mais ce qui me fait grimacer intérieurement, c'est que l'audience n'aura rien de privé : toute une foule de nobles et de courtisans se tient de part et d'autre de l'allée centrale et, pire, Baëler, le Régent, est également présent. Peut-être reculerais-je si, avant que je n'aie pu esquisser le moindre geste, le serviteur nous ayant guidés ne s'avançait pour clamer tel un héraut en mal d'auditoire :

"Sa Seigneurerie, Tanaëth’tar Ithil, fils de feu Veyann’tar Ithil et Maeyl‘tar Ithil, Seigneur de la maison Ithil, Instructeur de la milice de Tahelta, Champion de Nessima, Pourfendeur de Klakhyss la Peste-Mer, a demandé et obtenu audience auprès de Ses Excellences."

Sithi miséricordieuse! J'affronterais plus volontiers toute une armée de Garzoks que les quelques dizaines de paons colorés et futiles qui se pavanent dans cette salle mais, le vin étant tiré, il me faut le boire, si aigre soit-il. Le braillard s'incline alors, si bas que je me demande un instant s'il ne va pas choir sur le nez, avant de s'écarter pour nous laisser le passage. Réprimant à grand peine un soupir de désespoir, j'avance de ma démarche la plus altière en direction des trônes tandis que ma garde se déploie protocolairement afin de me préserver de toute approche non désirée.

(Tu parles d'un farce...) maugréé-je intérieurement, ce qui ne manque pas de provoquer un ricanement de ma petite compagne fluidique.

La Régente est une très belle femme dotée d'une inhabituelle crinière rousse et vêtue d'une longue robe touchant le sol. Sa posture est droite et ferme, contrairement à celle de son époux qui se tient presque avachi sur son trône, de l'air de celui qui s'ennuie à en crever. C'est à peine s'il m'accorde un regard, mais il se redresse tout de même d'un rien, le strict minimum pour satisfaire aux convenances, en somme. Tout en avançant, je sens sur moi les nombreux regards de cette assemblée de volailles caquetantes, mais je n'en ai que faire, toute mon attention étant rivée sur ceux, celle plus certainement, que je dois convaincre. Parvenu à quelques pas des marches donnant accès au trône, deux gardes Royaux en armure d'apparat et munis de heaumes qui dissimulent leurs traits s'interposent, m'indiquant par là la limite à ne pas franchir. Docile, je m'immobilise aussitôt et, d'un discret signe de la main, fait signe à mes protecteurs de reculer à distance raisonnable tandis que le brouhaha ne cesse d'augmenter dans la salle. Un vacarme que la régente ne parait guère apprécier car elle intime sèchement le silence à sa cour, avec une autorité remarquable car c'est à peine si l'on entend encore quelques discrètes respirations après son ordre. Neutre, la dirigeante déclare que ma réputation me précède et que ma venue en ces lieux, tout comme ma demande, est une surprise. Elle me demande ensuite ce que je lui veux, usant de ce foutu "Première Lame de Sithi" que ma bougresse de cousine a si négligemment lâché aux gardes du palais. Comme de juste, il n'en faut pas davantage pour que le régent me manifeste un soudain intérêt, j'aurai une chance indécente si le Clergé ne m'alpague pas dès ma sortie de cette foutue salle... Chassant mes noires pensées, je m'incline dans les règles de l'art avant de répondre d'un ton respectueux :

"Mes hommages, Excellences. Ayant hérité de la position de mes parents suite à leur décès, je me devais de venir vous présenter mes respects, ainsi que ceux de mon épouse Sylënn'tar Ithil, commandante de la Garde Militaire de Nessima, naturellement."

Je laisse filer un bref silence afin de souligner ma déclaration puis reprends :

"Outre cela, c'est une affaire grave qui m'amène devant vous. J'ai appris d'une source, digne de la plus grande confiance puisqu'il s'agit de Messire Robert de Pérussac, Duc de Luminion, que la situation se dégradait sur Nirtim. Cela ne fait aucun doute : Oaxaca s'apprête à repartir en guerre. Il me faut vous préciser à cet égard que, désireux de faire payer à cette maudite les exactions commises contre notre Royaume, j'ai combattu des mois durant les forces d'Oaxaca en Omhyrie, nouant ainsi une relation de confiance avec le Seigneur de Pérussac ainsi qu'avec quelques autres personnalités influentes. Je bénéficie par ailleurs de solides amitiés au sein de la noblesse d'Anorfain et je ne suis pas sans avoir quelques précieux contacts parmi les Thorkins de Mertar."

Nouvelle pause, aussi courte que la précédente, avant de poursuivre :

"Je présume que vous connaissez l'importance stratégique cruciale du Duché de Luminion, que l'on surnomme à juste titre le "verrou Kendran", dans la guerre qui sévit sur Nirtim. S'il tombe, le Royaume Kendran tout entier sera menacé. Et si le Royaume Kendran tombe, Oaxaca ne tardera pas à régner sur tout le continent. Qu'elle se tourne alors vers nous et nous serons quasiment seuls face à son écrasante puissance. J'ai bien conscience qu'il serait par trop délicat pour notre pays d'entrer en conflit ouvert sur ce lointain continent, mais nous avons été durement touchés par cette guerre, ici même, en notre capitale. Plusieurs de nos colonies ont également été conquises, alors je vous le demande : laisserons-nous ces actes odieux impunis? Ne soutiendrons-nous pas les ennemis de notre ennemie avant qu'il ne soit trop tard?"

A nouveau un modeste temps de silence, presque théâtral, puis j'achève :

"Voici donc mon humble demande, Excellences : envoyez-moi avec ma garde personnelle sur Nirtim en tant que représentant officiel de notre Royaume. Autorisez sa Majesté Solennel VI à requérir l'un de nos cynores pour acheminer des troupes à Luminon en cas d'extrême nécessité et ce soutien, même s'il est relativement symbolique, renforcera sans le moindre doute les liens de notre pays avec le Royaume Kendran, voire avec l'Anorfain, dans ce conflit qui nous touche également de près."

Comme par inadvertance, je mets ma mystérieuse broche en forme de sablier en évidence, peut-être aura-t-elle le pouvoir d'inciter les Régents à accueillir ma requête d'un meilleur oeil?

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Gamemaster6
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Re: Le Palais Royal

Message par Gamemaster6 » mar. 24 sept. 2019 19:29

Intervention pour Tanaëth


Calmement, l’ait toujours aussi neutre, la régente ne lâche pas Tanaëth des yeux durant l’entièreté de son discours, seuls le clignement de ses yeux et le léger mouvement de sa poitrine indiquant qu’elle est belle et bien vivante face à lui. A ses côtés, le Régent, lui, semble bien plus agité par les paroles du Sindel et fronce les sourcils à plusieurs reprises, manquant d’interrompre à plusieurs rprises la palabre, se retenant visiblement de justesse. Serait-ce de la bienséance ou alors les légers coups d’œil qu’il lance à la Régente qui ne l’incitent à ne pas faire de vague ? Tout est-il que les courtisans ne se privent pas de murmurer tout au long du discours de Tanaëth. Les noms d’Oaxaca sont repris, de même que ceux des diverses régions mentionnées par le Sindel. Tous attendent avec impatience, angoisse ou intérêt la réaction des Régents. Celle-ci ne se fait pas attendre une fois que Tanaëth cesse de parler et c’est le Régent qui prend la parole, attirant tous les regards, surpris pour la plupart.

- Pensez-vous vraiment que nous donnerons une telle responsabilité à un Sindel se faisant passer pour un champion de Sithi ? Ce n’est pas parce que vous connaissez quelques barbares çà et là que votre demande est légitime, Tanaëth’tar Ithil !

Le mépris qui émane du Régent lorsqu’il prononce le nom complet de Tanaëth n’échappe à personne et, s’il est attentif, ce dernier pourra apercevoir un très léger haussement de sourcil de la part de la Régente. Un haussement loin d’être de bon augure…

- Vous devriez être enfermé à Raynna pour hérésie à ainsi vous proclamer…

Un silence de mort envahit soudainement la salle et les yeux du Régent se posent sur son épouse qui, soudainement, a commencé à tapoter ses doigts sur le bras de son siège. Comme si une certaine raison s’emparait de lui, le Régent se tait face au regard de son épouse avant que celle-ci ne repose les yeux sur Tanaëth, dérivant à peine une seconde sur sa broche avant de fixer ses prunelles dans les siennes, comme si elle tentait d’y déceler quelque chose, avant de prendre la parole à son tour.

- L’heure n’est pas aux querelles intestines, je pense que vous le savez, cher époux…

Ce dernier semble sur le point de se tasser sur son siège pour échapper au regard inquisiteur de son épouse.

- Nous reparlerons de ce… titre, lorsque les troubles qui secouent le royaume ce seront apaisés, car troubles il y a, vous en êtes visiblement conscient, Seigneur Ihtil. Et pourtant, vous choisissez de quitter le Royaume pour venir en aide à des barbares humains sur un autre continent ?

La question soulève quelques murmures, rapidement éteints lorsque la Régente reprend la parole.

- La menace que vous décrivez, Oaxaca, est bien évidemment problématique et il est de mon devoir, de notre devoir, de protéger notre Royaume et notre peuple de cette engeance qui a déjà frappé ici-même, comme vous l’avez souligné.

Elle se tait quelques instants et seul l’examen minutieux du front et des yeux de la Régente peut donner à Tanaëth la raison de ce silence : elle est en pleine réflexion. Puis, d’une voix claire, elle ordonne.

- Sortez !

Aussitôt, la masse de courtisans et de serviteur est refoulée par les gardes qui n’approchent pas de Tanaëth et de sa suite. La régente attend patiemment que la salle se vide et fixe alors Tanaëth avec une intensité nouvelle.

- Vous n’êtes pas sans ignorer que cette maudite a non seulement percé nos défenses et tués nos souverains, mais aussi humilié notre Royaume de la plus basse des façons en agissant de la sorte. Il est en effet peut-être temps que notre pays agisse plutôt que de laisser mourir les siens des mains des armées abjectes de cette prétendue déesse.

Elle croise alors les mains devant elle, se penchant légèrement.

- Votre demande, bien qu’inattendue, n’est pas dénuée d’intérêt. Si vous êtes aussi confiant que vous le semblez dans vos relations avec les autres… peuples, soit, nous pouvons vous accorder ce privilège.

Le Régent, ébahis, se lève soudainement.

- Vous n’y pensez pas ?! C’est un…

- Imbécile, à n’en point douter, à venir ainsi en se présentant comme Première Lame de Sithi, je l’ai fort bien compris. Contrôlez-vous, mon époux, ou souhaitez-vous sortir comme le reste des courtisans ? L’heure est grave, nos armées dispersées, nos forces amoindries et nos colonies ravagées. Faites taire votre rancœur et agissez pour notre peuple !

Se tournant vers Tanaëth, elle répond finalement à ses demandes.

- Je vous laisse une chance, Tanaëth’tar Ithil, une unique chance, de redorer votre blason, de prouver votre loyauté et d’agir pour le bien du Royaume. Vous n’en répondrez qu’à moi et à Sithi, mais, à la moindre erreur, à la moindre suspicion de trahison ou d’échec, votre retour se fera dans une cage et votre seul foyer sera le trou puant de Raynna, et ce pour le restant de vos jours, suis-je clair ? Quant à cette histoire de cynore... j'attendrai votre premier rapport pour me décider, rendez-le donc fort convaincant, Seigneur Ithil.
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Tanaëth Ithil
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Re: Le Palais Royal

Message par Tanaëth Ithil » mar. 24 sept. 2019 21:42

Semblable à une imperturbable statue, seul le léger mouvement de sa poitrine et quelques clignements d'yeux trahissant qu'elle est en vie, la Régente écoute l'entièreté de mon discours sans m'interrompre. Son époux en revanche, fronçant à plusieurs reprises les sourcils, parait se faire violence pour ne pas intervenir. Au sein de la foule de courtisans, murmures et chuchotis fusent allègrement, le nom de la sombre déesse et des lieux évoqués surnageant dans le brouhaha ambiant. Mais, pour moi, ce raffut pourrait aussi bien ne pas exister : je ne lâche pas la seule personne qui compte, la rousse Ylyth, des yeux. Cela ne m'empêche pas de ressentir obscurément les émotions qui agitent la volaille colorée : inquiétude, intérêt, impatience... tous se demandent quelle sera la réaction des dirigeants des Enfants de Sithi à mes paroles. Je dissimule pour ma part de mon mieux l'anxiété qui me taraude les entrailles tel un fer vicieux, mais je ne peux totalement cacher ma surprise lorsque, contre toute attente, Baëler prend la parole.

La voix emplie d'un sourd mépris, il me demande si je pense vraiment qu'ils vont confier pareille responsabilité à un Sindel se faisant passer pour le Champion de Sithi puis assène que ce n'est pas parce que je connais quelques barbares que ma demande a la moindre légitimité. Mon regard d'obsidienne, soudain rivé au sien, doit flamboyer en cet instant. Et cela ne s'arrange pas lorsqu'il ajoute, faisant hausser les sourcils de son épouse de manière inquiétante et instaurant un silence de mort dans la salle, que je devrais être envoyé séance tenante à Raynna.

(Silence Tanaëth! Silence par Sithi!)

Brûlante, ma colère est semblable à un volcan sur le point d'entrer en éruption, si proche du point de non-retour que j'en frémis imperceptiblement.

(Pauvre petit con! Tu crois que ton putain de bagne me fait peur? J'en sors, bouffon! Allez! Regarde-moi bien dans les yeux, tu y vois le moindre doute? La moindre trace de mensonge? Non, tu ne vois rien! Rien que ton écrasante stupidité, parodie de Sindel!)


(TANAËTH!)

(Oui! Ça va, je la ferme!)

Jamais cela ne m'a semblé si difficile, jamais je n'ai éprouvé pareil désir de balancer mon poing ganté de mithril dans la face de l'un des mes frères, hormis peut-être lorsque j'ai brisé cet assassin d'Averenn. Mais je me contiens, offrant aux Régents un masque de pierre lisse et impénétrable. Je danse sur une fine cordelette suspendue au-dessus d'un abîme, je le sais, et le moindre faux pas, si infime soit-il, me précipitera dans le vide. Une erreur infinitésimale et je perdrais... tout. Alors que mes pensées défilent à la vitesse de l'éclair, la Régente se met à tapoter l'accoudoir de son trône du bout des doigts en signe d'agacement. Mais il n'est apparemment pas dirigé contre moi car, alors qu'elle lui jette un bref regard, son mariole d'époux trouve soudain que se taire ne serait pas une si mauvaise idée, ce qui m'éclaire passablement sur leur relation. Ylyth pose ensuite brièvement les yeux sur la broche d'argent que j'arbore puis, après m'avoir scruté quelques secondes d'un regard perçant, remarque que l'heure n'est pas à la division, comme son cher et tendre devrait le savoir. A ces mots, ce dernier se tasse sur son siège comme si cela pouvait lui permettre d'échapper au courroux de sa femme, ce qui manque de peu me faire éclater de rire. Mais là encore je me fais violence pour demeurer de marbre, ce qui me vaut un murmure approbateur de ma petite compagne de fluide.

La Régente reprend en affirmant que nous reparlerons de ce titre de Champion de Sithi une fois les troubles apaisés, à quoi je réponds d'une très légère inclinaison du visage. Elle s'étonne que, étant conscient des problèmes internes de notre royaume, je préfère tout de même aller porter assistance à des "barbares humains" sur un autre continent.

(Pchhhhut! Tu te tais), m'intime sévèrement ma Faëra alors qu'à nouveau l'envie d'ouvrir ma grande gueule me taraude. Pas tellement pour relever son racisme, mais pour lui faire comprendre que c'est notre peuple que je tente d'aider, bien plus que les humains auprès de qui je veux aller combattre. Une fois encore les murmures se répandent dans la salle, vite balayés lorsque la Régente reconnaît que la menace d'Oaxaca est effectivement problématique et qu'il est de son devoir, de notre devoir, de protéger le royaume du Crépuscule de ses exactions. Je plisse légèrement les yeux d'attention en voyant son front se marquer de discrètes ridules, signe de profonde réflexion me semble-t-il.

(Bon, c'est maintenant que ça se joue) songé-je en retenant mon souffle.

A ma plus grande surprise, elle ordonne alors à sa cour de sortir, ce qui déclenche un vaste exode joliment accéléré par sa garde, qui ne fait cependant pas mine de s'approcher de moi ou de mes chaperons. Une fois la nef désertée, me fixant d'un regard d'une rare intensité, elle suppose que je sais que, non seulement les troupes d'Oaxaca ont percé nos défenses et tués nos souverains mais, qu'en plus, cela constitue une véritable humiliation pour notre nation. Elle ajoute, à mon plus grand soulagement, qu'il serait peut-être effectivement temps d'agir plutôt que de laisser périr les nôtres sans lever le petit doigt. Comme précédemment, je me garde soigneusement de l'interrompre et opine simplement d'un petit signe de tête pour indiquer que je partage totalement cette pensée. Elle poursuit en disant que ma demande, quoique imprévue, n'est pas dénuée d'intérêt et que, puisque je semble si confiant dans mes relations avec les peuples que j'ai mentionnés, ils peuvent m'accorder le privilège demandé!

(Non Bien-Aimé, sauter de joie ça ne se fait pas, dans ce contexte) ironise Sindylawë alors qu'en effet, je prends durement sur moi pour ne pas montrer à quel point j'exulte. Je m'étais interdit de trop espérer, jusqu'à cet instant, mais j'ai réussi! Cependant le Régent, bien loin de partager mon excitation, se lève d'un air ébahi et s'offusque de cette décision :

"Vous n’y pensez pas ?! C’est un…"

Sa rousse épouse le coupe aussitôt, d'une manière qui me fait imperceptiblement grimacer :

"...Imbécile, à n’en point douter, à venir ainsi en se présentant comme Première Lame de Sithi, je l’ai fort bien compris. Contrôlez-vous, mon époux, ou souhaitez-vous sortir comme le reste des courtisans ? L’heure est grave, nos armées dispersées, nos forces amoindries et nos colonies ravagées. Faites taire votre rancœur et agissez pour notre peuple !"

Je jette un discret regard, aussi noir que les entrailles du Rock Armath, à ma cousine, la maudissant intérieurement d'avoir évoqué ce titre qui pourrait me valoir les pires ennuis. Loin d'en être perturbée, la petite garce me retourne un petit sourire narquois, auquel je ne peux répondre car il me faut aussitôt reposer toute mon attention sur la Régente qui achève :

"Je vous laisse une chance, Tanaëth’tar Ithil, une unique chance, de redorer votre blason, de prouver votre loyauté et d’agir pour le bien du Royaume. Vous n’en répondrez qu’à moi et à Sithi, mais, à la moindre erreur, à la moindre suspicion de trahison ou d’échec, votre retour se fera dans une cage et votre seul foyer sera le trou puant de Raynna, et ce pour le restant de vos jours, suis-je claire ? Quant à cette histoire de cynore... j'attendrai votre premier rapport pour me décider, rendez-le donc fort convaincant, Seigneur Ithil."

A ces mots qui signifient sans conteste la fin de l'entrevue, je m'incline dans les formes puis accroche fermement son regard pour lui répondre :

"Jamais depuis les temps anciens d'Eden le blason de ma Lignée n'a été terni, Excellence. Votre confiance m'honore, je ne vous décevrai pas."

Suivi par ma garde, je me retire alors protocolairement et retrouve aux portes de la salle le serviteur qui m'a annoncé. Une fois les lourdes portes refermée, il m'informe qu'une lettre de marque me sera confiée afin d'attester du rôle officiel qui vient de m'être attribué, à quoi je rétorque :

"Très bien. Apportez-le moi au plus tôt dans mes appartements, je vous prie."


De retour dans ces derniers, je laisse enfin libre cours à ma satisfaction, à la plus grande surprise de mes chaperons qui ne m'ont jamais vu me lâcher ainsi, tel un jeune elfe venant de recevoir son cadeau d'anniversaire bien plus que comme un austère seigneur du Royaume de Sarindel. Ladite lettre de marque m'est remise le lendemain, porteuse du prestigieux sceau de cire argentée de la Royauté Sindel, que j'observe avec une étrange incrédulité. Voilà quelques mois à peine je n'étais qu'un banni sans nom errant sur les routes et voilà que je suis désormais envoyé officiel de mon pays...

(Oui, enfin souviens-toi de ce qu'elle t'a dit, hein, garde la tête froide.)

(Hey, j'ai tout de même le droit d'être fier du chemin accompli, non?)

(Pense plutôt à celui qu'il te reste à faire!)

(Tsss, quelle rabat-joie tu fais, des fois!)

(C'est pour ton bien!)

Renonçant à argumenter plus avant, je prépare sans plus tarder mes affaires et invite ma garde à faire de même, si bien que, quelques minutes plus tard, nous reprenons la route de l'aire d'embarcation d'Air-Gris.

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