Les Portes Noires et Remparts

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Yuimen
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Les Portes Noires et Remparts

Message par Yuimen » mar. 2 janv. 2018 14:15

Les Portes Noires et remparts d'Omyre

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De hautes murailles noires en écailles faites d'Olath, métal élémentaire de l'obscurité, surplombent massivement la ville qui est d'une densité incomparable. Des orques patrouillent nuit et jour, armés jusqu'aux dents, sur de longues distances en hauteur. Ces remparts se terminent en véritables pointes d'acier acérées à une trentaine de mètres de haut. Attention à ne pas passer par dessus bord, les orques ne font pas de cadeau...

La haute muraille noire est munie de quatre grandes et imposantes portes noires, toutes aussi immenses que les remparts. Ces portes sont gardées nuits et jours par de nombreux soldats Orques, et rien n'échappe à leur vigilance. Et encore, ça n'est pas qu'à l'extérieur que ces guerriers patrouillent. Ils sont également présents sur la porte, assez large pour former un chemin de ronde. Ceux là sont armés d'arbalètes et ont l’œil acéré.

Mais on raconte que, parfois, quelques puissants trolls gardent l'intérieur de la cité, très proches des portes. Il vaut mieux être invité, si vous voulez entrer, les Orques ne plaisantent pas avec les importuns et la mort les attend, si ça n'est pas l'esclavagisme ou les geôles et salles de torture de la cité noire.

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TheGentleMad
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Re: Les Portes Noires et Remparts

Message par TheGentleMad » mer. 30 janv. 2019 11:54

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Kurgoth et Krel'Ka marchèrent sur l'ancienne route elfique, reliant à son port fluvial, jusqu'au crépuscule. Cette partie du voyage fut, de loin, la plus simple. Il n'y avait plus, ni de mousses se dérobant sous leurs pas, ni de racines menaçant de crocheter leurs pieds, ni de créatures rôdant dans les ombres des fourrés, ni même, d'ailleurs, d'étrange humain parcourant les airs dans un attelage volant. Les deux voyageurs purent donc presser le pas et profiter de l'endurance naturelle de leur race pour avancer parmi le flux de passant se rendant au port depuis la ville ou, comme eux, à Omyre depuis le port. Ils croisèrent sur ce trajet la même foule que Kurgoth avait pris l'habitude de voir aux portes de la cité noire; on y trouvait des mercenaires, solitaires ou en clans, venant chercher ou allant s’acquitter d'une mission, des marchands venus vendre leur marchandise, qu'il s'agisse d'objets "trouvés", de butin de guerre, ou d'esclaves, épiant sans cesse à leur droite et à leur gauche pour éloigner les potentiels voleurs, des tire-laines furetant pour dérober ces mêmes marchands hors de la ville, là où nulle milice ne les observerait pour récupérer leur prise quelques mètres plus loin, et, bien sûr, quelques soldats en patrouille envoyés pour la garde de nuit au port ou revenant de leur garde de jour.

Alors qu'ils se rapprochaient des hauts remparts d'Olath, la foule se concentra, comme à son habitude, autour des points de contrôle d'entrée. Toujours devant sa compagne de voyage, Kurgoth usa de sa carrure pour fendre la foule, jouant tantôt des coudes, tantôt de son regard sanglant, pour finalement s'en extirper, tout en ayant soigneusement gardé Krel'Ka derrière lui, et arriver devant les gardes. Alors que ceux-ci se mirent en position devant le prêtre pour lui bloquer le passage, la femelle le contourna d'un pas agile pour se planter devant les soldats, tenant dans sa main une sorte d'insigne, et déclarer:

"Je suis Krel'Ka, officier sous les ordres de Khynt, lieutenante de la reine noire Oaxaca."

Les deux gardes échangèrent un regard, puis se rapprochèrent pour échanger à voix basse sur ce qu'ils devaient faire. Tandis que la lieutenante de Khynt semblait confiante, je sentis une certaine colère poindre chez mon maître.

(Ton amie semble confiante qu'est-ce qui ne va pas?)

(Ces deux-là, je les sens pas. Le simple fait de nommer Romthaars’t me permet de rentrer sans contrôle et ils hésitent alors qu'elle se présente comme officier de Khynt... Tu as vu, tout comme moi, à quel point Khynt lui fait confiance, Krel'Ka est forcément connue de la plupart des soldats d'Omyre.)

Les deux soldats se tournèrent alors vers les voyageurs et invitèrent la militaire à entrer en ville d'un ton mielleux. Mais dès qu'elle fut passée, ils bloquèrent le chemin au barbare, prétextant que, s'il n'avait pas d'insigne à présenter, il devrait d'abord être fouillé, ce qui ici signifiait "dépouillé", ignorant le fait qu'il accompagne l'officier de Khynt. N'ayant aucune envie de se plier à cette mascarade, et sans laisser à Krel'Ka le temps d'intervenir, Kurgoth saisit à la gorge les deux gardes de ses épaisses mains brunes. Mais, avant qu'il n'eût le temps de les menacer de tout ce qu'un prêtre de Thimoros pourrait leur faire, une voix rocailleuse tonna sur la gauche du religieux.

"Qu'est-ce qui se passe ici?"

Un vieux garzok en armes, semblant étonnement âgé pour un soldat, venait de se lever et se dirigeait dans leur direction. Aussitôt Krel'Ka bondit à sa rencontre et ils commencèrent une discussion qui sembla plutôt correspondre à celle que deux amis auraient , vu depuis la position du barbare qui, bien qu'il n'entendait rien, passait son impatience sur les gardes en resserrant inexorablement son étreinte au fil des secondes. Lorsque l'un des gardes parut sur le point de vaciller, Krel'Ka qui jetait des regards dans leur direction, pris congé du vieux garde avec un sourire avant de se précipiter vers Kurgoth, sourcils froncés.

"C'est bon, lâche-les! Le vieux Granok est un ami, tu peux passer. On est à Omyre ici, pas au fond des bois. Laisse-moi gérer la prochaine fois."

Le barbare relâcha son emprise et voulu hausser les épaules, mais l'officier avait déjà fait volte-face et avançait à grands pas en direction du palais. Laissant derrière lui les gardes à genoux en train de tousser, il s'élança à sa suite, un peu penaud.
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TGM
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Re: Les Portes Noires et Remparts

Message par TGM » sam. 23 mars 2019 20:23

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Ma course m'entraîne vers la porte Sud de la ville noire, c'est décidé, je fiche le camp d'ici avant de me faire dépecer vivant. Sachant que mon allure de miséreux ne m'a jamais attiré la moindre sympathie de la part des gardes de la ville, je ralentis le pas pour paraître normal et cherche un moyen de me faufiler hors de la ville. En marge du flux principal de voyageurs, j’aperçois un shaakt se débattre avec ses esclaves sous l’œil amusé des gardes. On m'a dit bien des choses sur ces elfes esclavagistes à la peau sombre, notamment qu'il ne faut jamais s'y fier, mais je dois sortir de cette ville et cette scène vient de me donner une idée. Je m'approche donc du shaakt et de sa marchandise sans en avoir l'air. L'elfe semble vouloir faire avancer sa troupe enchaînée hétéroclite la fouettant dune main et tirant sur les chaînes de l'autre, mais ces esclaves ont l'air bien décidés à ne plus bouger. Discrètement, je me glisse derrière eux jusqu'à atteindre celui qui me paraît être leur meneur. Alors que personne ne me regarde, je me baisse pour saisir à pleines mains les liens entravant ses pieds et me relève brutalement en les tirant de toutes mes forces. Surpris, celui-ci ne parvient pas à garder l'équilibre et bascule en avant attirant l'attention de son maître, de ses camarades ainsi que des gardes. À présent que je suis repéré, je me dois de jouer mon rôle à la perfection. Je bondis alors sur son dos, tire sa tête en arrière en l'agrippant par les cheveux et plaque mon fendoir sur sa gorge en criant :

"Combien de fois va-t-il falloir te battre pour que tu comprennes ? T'es qu'un esclave ! Tu vaux presque rien ici ! Si tu continues à te rebeller, ça sera plus rentable pour nous de t'abattre pour nourrir les autres !"

Je ne veux cependant pas laisser au shaakt le temps d'voir une réaction compromettante, alors je me tourne vers lui et annonce dans la foulée :

"Désolé pour mon retard chef. Je me suis encore fait plumer au jeu et j'ai dû dépouiller un clodo pour ne pas revenir à poil. Regardez donc le peu que j'ai pu tirer de lui."

Si les esclaves restèrent interdits, les gardes éclatèrent de rire et nous moquèrent allègrement, autant moi que mon prétendu chef pour avoir un si mauvais associé. Le shaakt, silencieux, semble enclin à devenir mon complice dans cette mascarade. Je dois donc lui prouver mon utilité avant qu'il ne me désavoue, ce qui pourrait m'attirer plus d'ennuis que je n'en ai déjà. Toujours à cheval sur l'esclave à terre, je tire sa tête en arrière en redoublant d'ardeur et appuie ma lame sur son coup afin de faire s'écouler un mince filet de sang.

"Alors? Tu vas obéir ou je t'égorge ? Et vous ? Z'allez vous bouger ou vous préférez être vendus membre par membre ?"

Tous se résignent à obéir, même celui sur lequel je me tiens dont la frustration se traduit par larme coulant le long de ses joues. Un sourire se dessine sur le visage du shaakt qui apprécie le résultat de mon intervention et se décide à parler :

"Ah te voilà enfin ! C'est toi que je devrais enchaîner, tu me fais le coup à chaque fois, idiot que tu es !"

Il joue son rôle à la perfection, faisant à nouveau rire les gardes garzoks. À présent accepté, je me relève et hisse sur ces pieds l'esclave à terre. Mon nouveau chef demande donc au garde de pouvoir passer, en s'excusant pour la scène de ménage. Les garzoks, hilares, nous laissent passer sans plus de procès, déclarant qu'ils rigolent rarement autant à leur poste. Alors que nous faisons passer la file d'esclaves, le shaakt s'approche de moi et me chuchote :

"Je ne sais pas qui tu es et je m'en fous. Aides moi à amener la marchandise jusqu'à Darhàm et tu seras récompensé."

Je me contente d'approuver d'un hochement de tête avant de pousser les esclaves pour les faire avancer plus vite et laisser derrière moi cette ville où je ne serai sans doute plus jamais le bienvenu.

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TheGentleMad
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Re: Les Portes Noires et Remparts

Message par TheGentleMad » ven. 30 août 2019 14:48

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Une fois de plus, le garzok approchait des immenses portes d'olath, seuls points d'entrée sévèrement gardés de la cité noire. Que ferait-il une fois à l'intérieur ? Il pourrait certes rejoindre Romthaars’t au temple de Thimoros, c'était après tout le seul clan qu'il avait encore, mais comment son retour serait-il considéré ? Pourrait-il essayer de rentrer dans la milice ? Sa force lui permettrait sans doute de gravir rapidement les échelons et de se faire remarquer, mais n'ayant aucune idée de l'étendue de l'influence de Khynt, il craignait le déshonneur de se faire rejeter dès son arrivée ou dès qu'il se serait assez fait remarquer pour que le modifié entendent à nouveau parler de lui. Tandis qu'il réfléchissait, le garzok se mêla à la file d'attente sans chercher à la doubler et plongée dans ses pensées, ignora tous les regards qui se tournaient vers lui et l'antre de Balmor. Lorsque son tour arriva, le prêtre de Thimoros tendit machinalement son sac à dos pour laisser les gardes procéder à la fouille réglementaire et songeait à attendre les prochains jeux hebdomadaires dédiés à son dieu dans l'arène pour prouver sa valeur et que personne n'ose prétendre que l'Antre de Balmor était détenue par un faible. Il fut interpellé par un garde, probablement un gradé.

"Hé toi, le grand, où as-tu volé cette armure ?"

Kurgoth fronça les sourcils en le regardant pointer son torse, puis répondit simplement de sa voix grave :

"Nulle part."

La réponse ne parut pas satisfaire le soldat qui renchérit aussitôt.

"Te moque pas de moi, gros malin! Si t'étais en mesure de te payer des armures pareilles, le reste de ton équipement n'aurait pas l'air aussi minable en comparaison. Réponds donc !"

Le barbare baissa les yeux sur le reste de ses affaires et reconnut que si ses autres protections n'étaient pas de mauvaise qualité, elles paraissaient misérables à côté de l'armure. N'ayant rien à perdre à dire la vérité, il avoua simplement :

"C'est qu'il s'agit de l'Antre de Balmor, qui m'a été offerte par Khynt le modifié en personne. Si tu ne me crois pas, allons lui demander."

Le garde pâlit aussitôt à l'idée de déranger une personnalité si importante pour quelque chose d'aussi futile. Pour toute réponse, il se racla la gorge et ordonna à ses sbires d'abréger la fouille pour laisser passer Kurgoth. Celui-ci ricana intérieurement, il suffisait de suggérer d'aller déranger un des treize pour qu'on le laisse tranquille. En s'éloignant, il se fendit un signe de la tête en remerciement au gradé qui ne sut pas comment y répondre. Le remerciant autant pour l'avoir laissé entrer plus vite, mais aussi, et il était le seul à le comprendre ainsi, pour lui avoir trouvé son prochain objectif : renouveler son équipement.
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Re: Les Portes Noires et Remparts

Message par TheGentleMad » dim. 23 févr. 2020 00:05

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Le voyage de retour à Omyre fut long et épuisant pour le garzok. Bien qu'il ait vu de ses propres yeux Karsinar annoncer l'alliance avec les liykors, le barbare resta constamment sur ses gardes, assailli par ses cauchemars liés à ces créatures de la nuit. Après une semaine de marche durant laquelle le manque de sommeil mit son endurance à rude épreuve, il parvint enfin en vue des hauts remparts d'Olath. Arrivant sous l'ombre sinistre des remparts, il ne se mêla pas à la foule comme il put le faire par le passé, mais, son lourd paquetage sur le dos, il fendit la foule en deux écartant avec brutalité ceux qui se trouvaient sur son chemin. Le voyant arriver ainsi, deux gardes de la ville lui barrèrent la route lorsqu'il arriva à leur hauteur.

"Halte-là! Où tu crois aller comme ça ?"

"Au palais. J'ai des nouvelles du front ynorien."

Les gardes échangèrent un regard, un peu confus devant l’aplomb du prêtre de Thimoros, mais ne le laissèrent pas pour autant passer.

"Si tu reviens d'Ynorie à pied, c'est que ça ne doit pas être urgent. On va donc te fouiller, nos frères feront de même au palais si c'est vraiment là que tu vas."

Kurgoth s'expira en un long soupir avant d'attraper celui qui venait de lui répondre.

"Si tu veux me faire perdre mon temps, c'est toi qui apporteras le message. J'ai mieux à faire que déballer et remballer mon butin de guerre toute la journée. Dis à la Cheffe de Guerre Suprême que Karsinar a écrasé les troupes ynoriennes et fondé une alliance avec le clan Blakalang. Ils se dirigent actuellement vers Oranan pour en faire le siège et auront probablement besoin de tous les renforts disponibles. Allez, file !"

Après un instant d'hésitation durant lequel eu probablement l'idée d'attaquer le voyageur qui venait de le malmener, le garde décampa au pas de course. Kurgoth en conclu que si le lieutenant de la reine noire avait envoyé un messager monté pour annoncer sa victoire, la nouvelle n'était pas encore sortie du palais. Son message délivré, le chevalier se tourne vers l'autre soldat lui bloquant le passage.

"T'as vraiment envie de me faire déballer et remballer des restes d'armure ynorienne qui seront vendus dans une heure ou tu penses que la nouvelle que j'apporte valait bien le coup de bousculer les bouseux alignés derrière moi?"

Quelques protestations se firent entendre dans son dos, mais Kurgoth n'en avait cure. Devant le colosse, le garde, qui lui sembla d'ailleurs plus petit que la moyenne, hésita un moment puis bredouilla que son interlocuteur n'avait peut-être pas totalement tort avant de s'écarter. Sans perdre de temps, le barbare pressa le pas à travers les ruelles pour rejoindre la forge où il comptait revendre ses trésors de guerre.
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Re: Les Portes Noires et Remparts

Message par TheGentleMad » jeu. 9 avr. 2020 18:17

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Au départ méfiant et regardant le barbare d'un œil suspicieux, le marchand sembla se détendre à mesure que Kurgoth choisissait des objets à acheter. Pressentant la belle somme d'argent qu'il allait se faire, le vieux garzok se mit à commenter les différents objets avant de comment l'armure de son client tandis que celui-ci sortait sa bourse. Le prêtre de Thimoros confirma qu'elle était de facture thorkine puisqu'il s'agissait de l'antre Balmor, mais il ne s'attarda pas au marché et monta dans sa charrette pour prendre la direction de la porte Sud de la ville, celle menant à l'antre des exclus.

Quelques centaines de mètres avant d'arriver aux portes, Kurgoth vit un shaakt surgir de la foule et bondir à côté de lui dans la charrette. Alors qu'il s'apprêtait à le renvoyer au sol d'un coup magistral, le chevalier interrompit son mouvement, son passager lui tendant une petite bourse.

"Écoute mon grand, cette bourse est à toi si tu m'aides à sortir de cette ville pourrie. Dès qu'on est dehors, je disparais, t'auras aucun problème."

Pour toute réponse, le garzok jaugea le shaakt habillé de cuir en le détaillant des pieds à la tête avant de hocher la sienne et de récupérer la petite bourse qui rejoignit celle à sa ceinture. Prenant cela pour un accord, l'elfe se détendit et se présenta.

"Aaah, j'étais sûr que t'étais un type raisonnable quand je t'ai vu. Au fait, je m'appelle Khiroth Diulnun, content d'être tombé sur toi."

"Kurgoth."

Malgré le total désintérêt dans la voix de la peau-verte, son passager releva la ressemblance de leurs noms, arguant que cela signifiait qu'ils étaient fait pour s'entendre. Lorsqu'ils arrivèrent à hauteur des gardes, le shaakt commença à les baratiner, expliquant qu'ils étaient des marchands d'esclaves ayant vendu toute leur marchandise et s'en retournant en acheter, jusqu'à ce que Kurgoth ne l'éjecte littéralement de son véhicule en l'envoyant s'écraser contre les gardes.

"Cette vermine est recherchée. Je vous le laisse."

À ces mots, il fit signe à sa monture de reprendre sa route, les gardes trop occupés à maîtriser le shaakt se débattant pour s'intéresser à lui.

"Tu me le paieras, ordure ! Je me souviendrai de toi et te retrouverai. Tu vas me le payer très cher, parole de shaakt !"

Pour toute réponse, Kurgoth se retourna sans arrêter sa charrette, cahotant sur le chemin défoncé pour le défier une dernière fois avant de l'abandonner à son sort et continuer sa route.

"Je t'attends."
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Eteslë
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Re: Les Portes Noires et Remparts

Message par Eteslë » ven. 21 août 2020 16:38

Cité d'ombres

Haute, sombre, impénétrable et symbole d'une puissance sans commune mesure avec les vies mortelles qu'elle voit défiler. Telle est l'impression qu'a Eteslë lorsqu'elle voit pour la première fois la haute muraille d'Omyre, faite de ce métal noir duquel même la plus ardente lumière ne peut espérer s'échapper. La route qu'elle empruntait avec son compagnon de route a finalement rejoint celle, plus fréquentée, qui mène aux portes de la cité. Patrouilles armées, voyageurs et marchands, mendiants et esclaves, voilà ce qui se presse auprès des portes, qui s'agglutine pour entrer ou sortir de la capitale entourée de cette ombre métallique. La cogneuse observe, silencieuse, la cacophonie qui prend lieu et place du silence qui l'accompagnait jusqu'alors. Alors même qu'elle n'est pas encore parvenue aux portes, elle la sent, l'odeur de la ville, l'odeur des rues surpeuplées et sales, l'odeur du désordre le plus total à peine contenu par les armes, le sang et la violence.

Cela lui rappelle Darhàm. Dahràm et ses pirates, Darhàm et ses magouilles, Darhàm et sa capacité à absorber la vie même la plus innocente pour en faire un être violent et brutal, pour peu que l'être en question survive. Et tandis qu'elle approche, suivant la colonne des marcheurs, elle lève le nez, apercevant les hallebardes et arbalètes dans les mains des gardes enchâssés dans leurs lourdes armures, leurs yeux balayant d'un air supérieur la foule des pauvres hères qui s'amassent devant les portes, espérant rentrer avant que la nuit ne tombe et que ne sortent les créatures que nul ne veut voir dans sa vie. Un sourire sarcastique orne les lèvres d'Eteslë alors qu'elle contemple la muraille. Celle qui protège tout en asservissant ceux qui vivent sous son ombre. C'est pourtant la haute tour perçant vers le ciel qui abrite la déesse, mais c'est, pour elle, la muraille qui scelle le destin de ceux vivant ici.

- Pas fâché d'être arrivé. T'as un endroit où poser ta carcasse ? Hmm ?

- Non. Je trouverai.

- Juste pour que tu saches, ici c'est celui qui trouve qui garde. Si tu veux une place, faut te la faire. Enfin ça doit être dans tes cordes... Sinon y'a le rat putride. Hmm.

Elle ne répond que d'un hochement de tête tandis qu'ils arrivent finalement devant les gardes. L'un d'eux semble prendre plaisir à faire monnayer l'entrée à un Garzok chétif et vêtu de peu, s'amusant à faire monter le prix d'entrée alors que celui-ci cherche encore sa bourse. Il est violemment repoussé après l'avoir trouvé, mais finit par entrer, allégé de toutes ses possessions. Eteslë observe la scène d'un œil neutre, bien trop habituée à ce spectacle au cœur de la ville des pirates. Omyre ne semble guère différente. Lorsque c'est finalement son tour, elle approche avec le segtek. Le Garzok, faisant au bas mot une tête de plus qu'elle, les toise avant de s'adresser au gobelin baroudeur.

- Voyage productif, vieille canaille ?

- On peut dire ça. L'habituel, dans deux jours. Hmm.

- Et elle ?

- Une trouvaille prometteuse. Hmm.

- Ah ouais ? L'en a pas l'air.

- Elle a tué un traqueur à mains nues. Et fait le voyage à pied depuis Darhàm. Hmm.

- Hmpf, pas mal... Allez, circulez, mais je t'ai à l’œil, peau-glabre. Pas de barouf pendant mon tour sinon ta tête ira orner notre belle muraille. Suivant , et plus vite que ça, j'ai autre chose à foutre !

Elle jette un regard mauvais au Garzok mais le dépasse, suivant le Segtek sous l'arche menant à l'intérieur de la ville. Là encore, la présence armée est conséquente et elle se contente de suivre son guide jusqu'à ce que la muraille soit derrière eux et que l'atmosphère de la ville la prenne finalement à la gorge. Les rues grouillent de monde, de bruits et d'odeurs en tout genre. Surpeuplée et malfamée, la sombre cité s'ouvre lentement aux yeux de la cogneuse qui fait quelques pas aux côtés du Segtek avant que celui-ci ne se tourne vers elle, une expression satisfaite sur le visage.

- Bon, il ment, il a rien de mieux à foutre , c'est qu'un larbin, mais il aime se donner un genre, pour se croire important. Si jamais t'as besoin de crécher et que t'es pas regardante, y'a le rat putride comme je t'ai dit. Trois blocs, puis à droite, peux pas le louper. Sinon tu entres au hasard et tu fous les occupants dehors, ça en vaut parfois la peine. Hmm.

- Merci.

- De rien. Comme je t'ai dit, t'es prometteuse. Si jamais l'envie de castagner pour du pognon te vient, va au marché, cherche Gorik Unrs'Bral, un type moche qui vent des amulettes en toque. Demande après moi et il te filera le tuyau. Hmm.

- Je retiendrai.

- Parfait. Sur ce, à bientôt. Oh et bienvenue à Omyre ! Hmm.

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Ezak
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Re: Les Portes Noires et Remparts

Message par Ezak » ven. 8 janv. 2021 17:30

J’étais allé récupérer mon cheval aux écuries pendant que Gart s’était chargé de réunir mes hommes à la porte ouest, avec des provisions pour la route. Lorsque, monté sur mon fier destrier, je les vis, je ne pus m’empêcher de grimacer. J’avais oublié à quel point leur équipement était de piètre qualité. Des lames qui n'avaient plus tout leur tranchant. Une défense faite de boucliers en bois primaires, de métal rouillé et de casques inutiles. Toujours juché sur mon cheval, je fis plusieurs allez retour devant les cinquante hommes installés dans une formation en double ligne. Ils avaient l’air solides, leurs muscles saillants indiquaient qu’ils avaient bien entretenu leur condition physique. J’observai leur maintien. Ils avaient le dos droit, la tête haute et fixaient l’horizon sans cillé. Au moins, sur le plan de la formation militaire, ils semblaient être opérationnels. On était loin de ces hommes mal assurés, qui se dandinaient sur place dans un positionnement brouillon, lorsque Lorener me les offrit. Je jetai un regard plein de reproches à Gart.

« En deux ans vous auriez quand même pu leur trouver un meilleur équipement. »

« Ouais, j’aurais pu ! Mais ça ne faisait pas parti du contrat. »

Je levai les yeux au ciel d’agacement, mais je ne dis rien. Après tout, il avait raison.

« Bien, c’est ici que nos routes se séparent. »


« Oui. Tachez de ne pas mourir lors de cette guerre ! »

« Si vous avez bien formé mes hommes, il n’y a aucune raison pour que mes arrières ne soient pas bien gardés. »


Gart me répondit dans un sourire avant de m’attraper le bras en signe d’au revoir.

« Prenez soin de vous, Ezak. »

« Adieu Gart ! »

Puis en me tournant vers mes troupes :

« Formez deux colonnes et suivez-moi ! Nous partons pour l’Ynorie ! »

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Eteslë
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Re: Les Portes Noires et Remparts

Message par Eteslë » jeu. 27 oct. 2022 12:06

Convoi antipathique

- Sûr ?

- On n’a pas vraiment le choix… Allons-y. Hmm.

Le duo s’avance d’un pas qui se veut tranquille vers la porte gardant l’entrée de la ville. Il y règne une ambiance étouffante et avancer n’est pas aussi facile que d’ordinaire. On se bouscule, s’insulte. Quelques enfants pleurent, des gardes hurlent leurs ordres alors que des cris, de peur ou de douleur, résonnent un peu plus loin. Un capharnaüm dont les deux compères profitent, s’approchant rapidement de la muraille pour s’approcher du poste de garde où les garzoks sont encore en poste. La nouvelle ravit Virek qui ne perd pas un instant, suivit de près par une Eteslë aux aguets. Leur petite fulgurance au Rat Putride risque de leur jouer un tour s’ils ne fichent pas très ite le camp, elle en est certaine. Combattre quelques soldats mal organisés c’est une chose, mais vu celui à la tête du nouveau régime, mieux vaut ne pas tenter de faire le malin.

Parvenant finalement devant le poste des gardes, Eteslë s’adosse au mur comme si de rien n’était, laissant Virek faire son petit numéro. Une petite bourse change de main, une petite tape dans le dos suivit d’une poignée de main et d’un au revoir sobre et la voie leur est libre. Quelques mètres plus loin, les voilà en dehors de la ville, marchant vers les écuries où s’assemble un cortège de charrettes et de garzoks. Le seul humain est vraisemblablement celui dont Virek a parlé. Eteslë, tout en suivant Virek, l’examine d’un œil méfiant. Le type est l’incarnation même de la banalité. Ni grand ni petit, ni beau ni moche, ni musclé ni complètement flasque. Elle retient seulement, en dehors de sa coiffure couleur de blé, son hygiène qui semble plus sérieuse que ceux l’entourant. Une fois postée devant lui, tandis que Virek fait les présentations, elle l’observe un peu plus, détaillant son accoutrement, les deux épées pendant à sa ceinture. Elle hausse un bref sourcil lorsque Virek la présente comme son associée, mais n’ajoute rien tandis que l’humain fait de même désignant également le garzok qui se tient à côté de lui.

- Eldros Rougine. Et voici monsieur Bal-grel. Trouvez-vous des provisions pour le voyage et une place à bord d’une charrette. Nous partons bientôt. J’espère que vous savez vous défendre, je doute que la route soit de tout repos.

- Nous avons déjà des provisions. Et ne vous en faites pas, Eteslë ici présente est... plus que capable, elle a déjà fait la route seule. Hmm.

La cogneuse en question se désintéresse de la conversation, observant plutôt les garzoks aux alentours. Tous armés, la plupart bien bâtis, rien de surprenant en somme. Elle croit repérer un vieillard, mais ne cherche pas plus loin. Le convoi est relativement grand et bien armé, le voyage sera une promenade de santé comparé à son aller depuis Darhàm la dernière fois. La conversation entre Virek et Rougine touchant à sa fin, Eteslê offre un bref signe de tête à ce dernier et suit Virek, non sans vérifier l’état des portes. Rien ne semble se passer, leur assurant une fuite des plus faciles. Tout cela semble presque trop beau. Elle tient néanmoins à rester prudente avec le type dirigeant le convoi. Elle n’aime pas du tout son regard et sent qu’il cache quelque chose. Son visage était trop lisse, trop inexpressif pour qu’il ne cache pas ses émotions et les seuls à faire ça sont les assassins, les voleurs et les traîtres. Peu importe la catégorie à laquelle il appartient, elle n’a nullement l’intention de lui accorder sa confiance. Il est un mal nécessaire pour rejoindre Darhàm, voilà tout.

- Du balai le gobelin ! Tu marcheras derrière.

Alors que Virek s’est installé dans l’un des cheriots de queue, voilà qu’un Garzok, suivi de deux autres, décide soudainement de s’approprier le chariot. Levant les yeux au ciel, Eteslë s’interpose tandis que Virek tente vainement de régler la situation.

- Voyons, messieurs, il y a bien assez de place pour tout le monde vous ne pensez pas ? Hmm.

- Je ne partage pas un chariot avec une peau-glabre chétive et un gob pouilleux.

La remarque tire un reniflement amusé à Eteslë, attirant aussitôt l’attention sur elle. Chétive ? Pouilleux ? Bien qu’humaine, elle sait que son corps est sculpté pour le combat et loin d’être chétif et Virek, avec ses habits propres, ses bijoux et son air de bourgeois, est loin d’être pouilleux, bien moins que les trois hères aussi stupides que moches qui se tiennent devant elle. Cela ne semble pas plaire à celui qui semble être leur chef et qui s’approche, le dos droit, se voulant menaçant. La cogneuse reconnaît sans mal une intimidation basée sur la carrure plutôt que sur les compétences. Plus grand, plus large, il tente de le paraître encore davantage, tel un chat arquant son dos et hérissant ses poils. Il ne s’est pas mis en position de combat, n’a même pas levé sa garde et Eteslë décèle une demi-douzaine de façons de s’en débarrasser avant même qu’il ne puisse dire un mot. Elle le laisse cependant continuer. Peut-être va-t-il se montrer calme et raisonnable.

- Et ça te fait rire, connasse ? Je vais te faire avaler tes…


Avant même qu’il ne puisse terminer sa phrase, Eteslë frappe. Trop rapide pour qu’il puisse esquiver ou même réagir tant il ne s’attendait pas à une attaque, prouvant sa stupidité et sa faiblesse, trois coups de poings le cueille. Un premier au plexus solaire, un autre au foie et le dernier sous le menton. Le garzok s’écroule, inerte et inconscient, sous les yeux méduses de ses compagnons, le sourire de Virek et le regard satisfait d’Eteslë qui lui offre une moue dédaigneuse malgré sa perte de connaissance. Les choses se seraient sans doute envenimés, pour le plus grand plaisir d’Eteslë qui a de la frustration à dépenser, mais l’humain dirigeant le convoi prend la parole d’une voix forte, affirmant que ce genre de choses serait interdit, qu’il fallait suivre ses consignes sous peine de rendre son prêt. Comme quoi il promettait un avenir brillant. Elle lève les yeux au ciel tout en grimpant dans la charrette. Ce type ne se prend vraiment pas pour de la merde s’il pense que tous vont lui obéir parce qu’il le demande. Elle paie son trajet en servant de combattante, mais il n’est pas et ne sera jamais son chef si elle n’en a pas décidé ainsi.

- Intéressant personnage cet humain. Hmm.

- Je ne l’aime pas.

- Voilà qui m’étonne. Un autre humain, je pensais que tu t’entendrais avec lui. Hmm.

- Il est arrogant.

- Sans aucun doute, mais c’est une bien piètre raison pour ne pas l’aimer. Il y a bien une autre raison. Hmm.

- Une intuition.

D’autres garzoks montent dans la charrette, coupant court à la conversation et on dépose au milieu deux arbalètes, sûrement pour la protection du convoi. Installé sur le côté gauche, le dos contre le bois usé de la charrette, Eteslë se prépare mentalement pour un long voyage ennuyeux tandis tout se met finalement en branle. Déjà, les garzoks dans son chariot bavardent avec Virek qui semble bien décidé à se les mettre dans la poche. Elle tourne la tête et remarque, dans la charrette suivante, le regard mauvais de celui qu’elle a étalé et lui adresse un sourire narquois, semblant l’enflammer un peu plus. Peut-être que le trajet ne sera pas si ennuyeux, tout compte fait.

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