La Porte de l'Ynorie

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Yuimen
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La Porte de l'Ynorie

Message par Yuimen » ven. 29 déc. 2017 12:29

Porte de l'Ynorie

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La porte Nord-Ouest de la ville est épaisse et solide. Elle date de plusieurs siècles, du temps où les duchés des montagnes étaient un territoire nain devant se défendre des humains de l'Ynorie et des tribus gobelines de l'Omyrhie.

Cette porte est située au creux du col, là où la vallée est la plus étroite. Quatre chevaux ne passent pas de face à cet endroit-là.

La porte, de fabrication naine, est un excellent moyen de défense. Un Thorkin sur une chèvre peut franchir sans mal le passage, mais un humain sur son cheval ne passe pas l'ouverture, trop basse pour cela. A côté des battants d'acier, des murs quasiment aussi profonds que larges et hauts de près de dix mètres barrent le col étroit.


Les Kendrans du village ont ajouté une défense supplémentaire entre la porte et le village : une forêt de conifères a été plantée il y a une quinzaine d'années. Elle s'étend sur près de six cents mètres désormais.

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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » sam. 19 oct. 2019 15:57

Elle courrait toujours, à un rythme désormais moins soutenu, ménageant ses forces qui, elle le savait, risquaient de lui faire défaut si elle croisait de nouveau la route d’un éclaireur. Un léger vent de face l’angoissait. Il suffisait qu’ils lâchent des pisteurs à ses trousses et elle serait dans de sales draps. Sans compter les traces de sang qui goûtaient de son nouveau fardeau qu’elle portait à la ceinture, emballé dans du tissu pour tenter, sans grand succès de retenir le maximum de liquide vital et ne pas révéler sa présence. La clameur de la horde armée s’était peu à peu estompée, preuve en était qu’elle s’éloignait d’elle, mais elle n’était pas dupe. Son avance était loin d’être suffisante. Chaque pas la rapprochait autant de l’espoir que de l’inéluctable. Luminion serait prévenu, mais le serait-il à temps ?

Poursuivant son avancée, elle constata que, peu à peu, la forêt se clairsemait, que le sol était bien plus rocheux qu’auparavant. Elle constata bien vite qu’elle se trouvait dans un goulot de la vallée, bien plus étroit qu’auparavant et, soudainement, elle émergea des arbres et se protégea le visage, éblouit par le soleil. Elle se reprit bien vite et, essoufflée, constata l’impasse qui se dressait devant elle. Un immense mur barrait le col quelques centaines de mètres plus loin. Elle reprit sa respiration, s’appuyant sur ses jambes, avant de se redresser et de reprendre sa course pour arriver au plus vite. Chaque seconde comptaient, elle ne voulait pas en gâcher une seule. Elle se rua vers le mur, attirant rapidement l’attention de quelques gardes qui la regardèrent arriver sans réagir. Elle entendit un ordre bref claquer tandis qu’elle approchait des murs et une flèche se planta juste devant elle, la stoppant net. On lui ordonna de ne pas faire un pas de plus et elle hocha la tête, reprenant son souffle. La porte s’ouvrit et trois gardes sortirent, mains sur leurs armes tandis qu’Hatsu, prudemment, posait ses affaires au sol. Le plus gradé des trois la toisa un instant avant de rengainer son arme.

- Que faites-vous ici ? Vous savez que…

- Navrée, mais je n’ai pas le temps de discutailler.

Elle jeta à leurs pieds le fardeau qu’elle portait, révélant une tête de Garzok qui sembla surprendre les trois hommes. Elle enchaîna aussitôt.

- Une armée entière de ces peaux-vertes et autres créatures abjectes avancent par ici. Ils traversent la forêt pour ne pas être repérés à l’aide de créatures qui abattent les arbres sur leurs passages. Je dois absolument rencontrer le Duc et lui expliquer la situation, sinon, Luminion sera rasé sous peu.

- Vous êtes certaine de…

- Ai-je l’air de plaisanter ?! Je vous dis qu’on n’a pas le temps ! Ils sont à une journée de marche, peut-être moins ! S’ils arrivent maintenant, vous allez vous faire exterminer et le duché sera à feu et à sang !

Le gradé pâlit et acquiesça, rentrant en vitesse en faisant signe à Hatsu de le suivre. Elle ramassa ses affaires, emballa de nouveau la tête du garzok, pour s’assurer d’avoir une preuve et les suivit à l’intérieur. La porte, plus basse qu’elle ne l’aurait cru, se referma derrière elle et le gradé ordonna qu’on en barre l’accès et qu’on leur fournisse aussitôt des montures. Il donna des ordres brefs qui firent pâlir chaque soldat qui les entendit et ils s’éparpillèrent pour les effectuer. Il se tourna ensuite vers Hatsu.

- Vous êtes ?

- Hatsu et pressée. On peut y aller ?

Il acquiesça malgré le froncement de sourcil qui orna son front et enfourcha rapidement le coursier qu’on venait de lui apporter. Hatsu fit de même et ils filèrent aussitôt, galopant jusqu’au village, empruntant un sentier habilement dissimulé dans la forêt qui s’étendait à la suite du mur, dernier rempart avant la bourgade. Ils le traversèrent en toute hâte, manquant de renverser des habitants plusieurs fois, mais l’urgence de la situation était une excuse tout à fait valable. Hatsu savait qu’elle n’avait pas été très diplomate, mais les longues palabres n’allaient que gêner cette fois, elle devait faire vite. Ils galopèrent sur l’étroit chemin qui menait au castel, situé à l’écart du bourg, sur une éminence rocheuse. Loin d’être impressionnante, la forteresse ne rassura guère Hatsu, mais elle resta fixée sur son objectif, notant tout de même la position stratégique de l’endroit. Sitôt le castel atteint, elle sauta de sa monture et suivit le gradé jusqu’aux portes où il expliqua la situation à un intendant.

- Une armée ? Vraiment ? Et par quel prodige serait-elle passée inaperçue ?

- Elle coupe par la forêt. D’immenses créatures abattent les arbres pour permettre aux troupes d’avancer. Des Garzoks en grand nombre, mais aussi d’autres… êtres, en armure.

- Je vois…

Visiblement perplexe, l’intendant pâlit lorsqu’Hatsu lui montra la tête coupée du Garzok, probablement plus à cause de la vision que de la révélation de l’armée pour laquelle il semblait dubitatif. Il la fit néanmoins entrer, veillant cependant à ce que son fardeau puant ne l’accompagne pas avant de lui ordonner d’attendre que le Duc accepte ou non de la recevoir.

Elle se mit à faire les cents pas, nerveuse, sous le regard des gardes qui semblaient se demander ce qu’une jeune femme habillée de la sorte venait faire jusqu’ici. Elle avait déposé ses armes à l’entrée et ne pas avoir son arc sur elle lui donnait l’impression d’être encore plus vulnérable. La situation lui échappait et devoir attendre le bon vouloir de ce Duc la mettait hors d’elle. Elle nota cependant une étrange apparition, lorsqu’une Sindel, visiblement armée, passa non loin d’elle sans lui accorder plus qu’un bref regard. Elle ne s’était pas attendue à cela, mais s’abstint de tout commentaire. Elle donnerait également l’information concernant celle qu’elle avait vue au Duc, cela pourrait s’avérer utile. Chaque minute à attendre lui sembla durer des heures et elle avait de plus en plus de mal à se retenir de foncer directement chez le Duc sans y avoir été invitée. Mais des bruits de pas pressés finir par se faire entendre et elle vit enfin l’intendant revenir vers elle. Elle arrêta de tourner en rond et le questionna aussitôt.

- Le duc est-il disposé à me recevoir ? C’est de la plus extrême urgence !
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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » lun. 21 oct. 2019 22:38

Je soupire de soulagement. Madame Anya pointe une solide structure sur la route, à plusieurs centaines de mètres. Le groupe se détend après une seconde partie de voyage des plus intimidantes. Depuis l'altercation avec les gobelins à la frontière Ynorienne, nous n'avions croisé personne. Et je n'exagère pas en disant que les routes étaient vides de monde. Godril et Hâthur n'ont pas dormi depuis quelques jours et je lis la joie sur leurs visages malgré la fatigue et les cernes dessinées au charbon sous leurs yeux rougis. De mon côté, j'ai passé de longues journées à scruter l'horizon, tendant l'oreille à chaque bruit suspect et mouvement étrange et foutredieu, j'ai pu en sentir, des trucs pas nets. Personne n'a su de quoi il s'agissait, mais quelque chose gronde dans ces foutues montagnes. Nous avons repérés plusieurs points de fumées, captés le fracas de batailles se déroulant à la fois proche et loin de nous. Constamment sur nos gardes, la pression se relâche alors que nous approchons enfin de notre première destination : Luminion.

Je ne suis passé qu'une fois dans cette ville qui fait la liaison entre Mertar et Oranan et la halte n'avait duré qu'une demi-journée. Je me souviens encore de la forte présence de soldats entre les murs de la cité, imposant une certaine ligne de conduite aux habitants. J'en viens à me demander comment il est possible de vivre dans une ville fortifiée, à l'affût d'un danger qui ne vient jamais au bon moment. Quoi qu'il en soit, je suis soulagée de poser le pied à terre alors que la caravane s'arrête à plusieurs mètres de la structure de pierre. Je reconnais l'origine Thorkine de la construction et me perds un instant à me demander ce qu'elle fout ici, mais l'heure n'est pas aux conneries sans importance. L'ambiance ne s'apaise pas totalement et je reste concentrée malgré le soulagement. Quelque chose gronde dans ces foutues montagnes, oui. Je soupire à nouveau, mais de crainte.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » mar. 22 oct. 2019 11:22

Intervention pour Alfryda


Alors que la caravane marchande approchait de la Porte d’Ynorie, un homme d’armes humain, surveillant de ladite porte, les rejoignit d’un pas pressé. À bout de souffle dans son armure lorsqu’il arriva à leur portée, il s’adressa aux premiers membres de l’expédition qu’il croisa d’une voix suffisante, quoique saccadée de respirations lourdes, pour que tout le monde l’entende.

« Fuuuuu. Vite, vite… Fuuuuu. Hâtez-vous jusqu’à la porte, voyageurs. Fuuuuuuu. La région n’est plus sûre, les troupes d’Omyre approche : nous allons cadenasser le Verrou Kendran sous peu, et nul ne pourra plus le traverser. Fuuuuuu… Fuuuuuu. Dépêchez-vous ! »

Et, sans demander son reste, il fit volteface et reprit sa course en sens inverse, vers la porte.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 26 oct. 2019 11:41

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

I.I

Alfryda et Hatsu :

C’était la fin de l’après-midi, une fine pluie, averse automnale, tombait sur Luminion, détrempant le sol montagneux, mi-boue mi-roche. Les soldats humains finissaient de préparer la défense sous le ciel triste, allant se poster là où ils devaient être, là où leur entraînement leur commandait de se trouver. Sur les murs de la porte d’Ynorie, dans les deux tours flanquant la porte elle-même et sur le dessus du mur, bien qu’ils ne puissent être nombreux à cet endroit. Derrière la porte, aussi, pour pas mal de fantassins qui ne serviraient que si elle cédait. Ou en renfort de la porte, pour éviter qu’elle cède, ce qui semblait quand même peu probable vu la qualité d’œuvre architecturale toute thorkine de l’édifice.


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Soudain, du haut de la porte, audible dans toute la cité de Luminion, malgré les six-cent mètres la séparant de la porte d’Ynorie, un cor d’alerte, suivi d’une lourde cloche, tintèrent. L’armée ennemie était à vue. Rien de visible depuis la ville elle-même, bien entendu. Le col étroit était bien défendu, mais la menace viendrait-elle uniquement de là ? Les parois abruptes empêcheraient sans doute quiconque de se faufiler par-là, mais elles n’étaient pas si abruptes partout, partout autour de la cité. D’autres endroits étaient-ils en danger ?

Luminion avait installé dans la forêt séparant la ville de la porte plusieurs scorpions. Encore une fois, ceux-là ne serviraient que s’ils passaient la porte… Impossible de monter plus que l’unique baliste qui trônait en haut de la porte, là-haut.

Mais elles, la naine et l’Ynorienne, où iraient-elles se fourrer ? Depuis la place du marché, elles entendaient un vacarme d’enfer à l’extérieur de la cité. Métallique et guttural. Ça commençait…
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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » mer. 30 oct. 2019 15:13

La foule est dense et agitée, presque impossible à franchir. Je me laisse plusieurs fois emporter par ce raz-de-marée humain, finissant par retrouver mes moyens dans un endroit que je mets quelques instants à reconnaître. Sans être à bout de souffle, j'halète d'une peur, d'une panique ou de je-ne-sais quel émotion qui m'a volé mes forces pendant la course. Je me sais plutôt endurante, mais force est de constater que je supporte mal la pression. Quoi qu'il en soit, je finis par me remettre et m'avance vers cette immense passage utilisé pour entrer plus tôt dans la ville. Un rapide coup d'oeil m'indique que la caravane n'est déjà plus là et je crains le pire, effaçant l'horrible scénario de morts qui défile dans mon esprit en secouant la tête. Je ne vois plus Hatsu à mes côtés, mais je la sais tout à fait capable de me rejoindre là où nous avons décidé ensemble de nous rendre. La situation semble pourtant prête à déborder. Les forces militaires s'amassent aux différentes sorties de la cité et la porte de l'Ynorie, comme elle s'appelle, est déjà envahie de silhouettes trop grandes pour moi. À force de persévérance, je parviens à me rapprocher d'un type qui donnait des ordres à ses subordonnés une seconde plus tôt, le regard désormais figé sur les murailles de Luminion. J'attire son attention non sans respecter sa hiérarchie que je ne connais même pas, persuadée qu'il s'agit de la meilleure façon de l'aborder.

"Officier ! Officier, que se passe t-il ? L'ennemi est-il déjà ici ? Je peux peut-être vous aider, qu'importe comment !"

Hatsu n'allait pas tarder, j'en suis sûre.
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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » mer. 30 oct. 2019 21:37

Les sentiers de la guerre


Elle n’était pas stupide. Elle avait bien vu l’angoisse s’allumer peu à peu dans les yeux de la thorkine, à mesure qu’elle décrivait ce qu’elle avait vu. Pour autant, elle ne prit pas de pincettes, estimant que risquer sa vie valait bien la vérité et que. Pourtant, la question posée par la thorkine la surprit. Qu’elle lui demande ce qui avait poussé Omyre à agir de la sorte la laissa dubitative et elle répondit avec franchise, se gardant bien de lui dire que la question était pour le moins étrange.

- Je ne sais pas... Mais je ne pense pas qu'ils aient besoin d'une raison. Ils veulent conquérir Nirtim, Luminion n'est qu'une première étape, à mon avis.

Et cela l’angoissait. Elle se souvenait des rumeurs concernant les combats dans le Nord de l’Ynorie et, maintenant qu’elle avait vu cette armée, elle angoissait. Elle espérait que l’Ynorie serait aussi prompte que Luminion à réagir et qu’ils comprendraient la menace rapidement. Elle ne voulait pas rentrer et retrouver un pays ravagé par la guerre, le sang, l’acier, les flammes et la mort. La thorkine la ramena au présent en se présentant à son tour, sous le nom d’Alfryda, laissant apparaître un fin sourire sur le visage de l’archère. Lorsqu’elle demanda des précisions sur les étranges créatures de métal qu’elle avait aperçue, lui demandant ce qu’elle voulait dire.

- Rien de moins que ce que j'ai dit. Je ne sais pas ce que c'est ni quelle magie les fait bouger, mais il y avait des créatures faites de métal, haute de deux ou trois mètres, comme de grosses araignées.

Et tandis qu’elle allait lui répondre concernant son nom, un cor retentit dans la vallée. Un cor d’alerte qui glaça le sang dans les veines de l’ynorienne avant qu’elle ne tourne la tête vers l’origine, droit vers la porte.

- Et merde

Au vu de la réaction surprise de la thorkine, celle-ci ne s’attendait visiblement pas à cela, mais Hatsu avait suffisamment appris sur la guerre, en lisant des ouvrages ou en écoutant les récits des soldats, pour savoir ce que ce genre de cor signifiait. Nerveusement, un sourire sans joie déforma ses traits et sa voix, chargée d’anxiété, fut plus basse, plus grave.

- Un cor d’alerte, ils sont là.

Elle inspira profondément, rassemblant chaque petite parcelle de courage et de détermination qu’elle pouvait avoir avant de se tourner de nouveau vers Alfryda, désignant le mur d’un mouvement de tête.

- Je vais me rendre là-bas au plus vite, Alfryda. Qu'allez-vous faire ?

Elle perçut l’hésitation de la thorkine et s’attendit à la voir finalement partir, ce qui ne fut pas le cas. Observant une seconde celle qui allait peut-être se battre à ses côtés, elle hocha la tête et se hâta vers la direction du mur. Il n’y avait que quelques centaines de mètres à parcourir, mais elles le firent en courant, traversant le bois où, à la lisière la plus proche de la porte, soldats et scorpions attendaient, prêts à recevoir le moindre ennemi qui parviendrait à arriver jusque-là. Et ce fut-là, à cet instant précis que la jeune femme retroussa le nez, les sourcils se fronçant légèrement. Une odeur rance la prit soudainement à la gorge tandis qu’elle approchait de la porte de l’Ynorie. Une odeur tenace qui semblait imprégner chaque parcelle de la terre qu’elle foulait et chacun des hommes dont elle entrapercevait le regard.

(Loup… c’est…)

(Peur, Chasseresse.)

La peur de la mort, la peur de l’horreur qui menaçait à tout instant de s’abattre sur chacun d’entre eux avec violence, sans pitié, sans raison. Elle ralentit le pas, remarquant que la jeune thorkine n’était à cet instant plus à ses côtés. L’avait-elle à ce point devancée ? Avait-elle finalement décidé de fuir ? Elle n’en savait rien. Et alors que le vacarme d’une armée en marche se réverbérant sur les cols emplissait l’atmosphère de bruits lugubres, un sourire nerveux se dessina sur les lèvres de la jeune femme. La peur et l’excitation donnaient un mélange étrange qui s’affichait sur le visage de l’ynorienne qui frissonnait, son sang semblant soudainement bouillir dans ses veines. Elle reprit sa marche rapide vers les portes, effaçant ce sourire qui lui semblait de mauvais goût en cet instant. Son regard se porta sur les monts, puis sur la porte ou s’amassait une puissante force armée. Elle ralentit, réfléchissant à ce qu’elle, étrangère, pouvait faire, ce qu’elle pouvait apporter. Songeant à cela, elle s’approcha de la porte, s’écartant du chemin pour laisser les soldats se mettre en position. Elle porta ses yeux sur les monts alentours, vierges de toute activité, et elle fronça les sourcils lorsque l’image des créatures mécanique lui revint en tête. Elle avait traversé le col, elle savait que jamais ces créatures ne passeraient à deux de front, en emmener autant était étrange, tout comme attaquer de front…

(Par Rana…)

Elle fouilla la zone des yeux, son regard se posant sur le dos d’Alfryda, laissant un bref sourire se peindre sur le visage de l’archère. Elle n’avait pas fui, finalement. Elle s’approcha d’elle, entendit vaguement la question qu’elle posa à l’officier avant de poser sa main sur son épaule, lui offrant un sourire de circonstance, sans réelle joie.

- Désolée, j’aurai dû vous attendre.

Elle se tourna alors vers l’officier.

- Officier, mon amie et moi sommes prêtes à vous aider… et j’aurai aimé savoir si les monts étaient surveillés. Si ce n’est pas le cas, je pense que vous devriez envoyer des hommes se charger de cela, je me porte même volontaire si vous n’avez pas de force à utiliser. J’ai vu l’armée ennemie dans les montagnes et je pense que l’attaque sur la porte n’est pas la seule chose qu’ils peuvent tenter, mais qu’ils voudront contourner nos positions et passer là où nous ne les attendront pas. Si vous connaissez des endroits susceptibles d’être plus praticables que le reste, je serai d’avis de les faire surveiller très sérieusement. Je ne suis pas là pour vous donner des ordres, mais j’ai vu ce qui nous arrive dessus, et je pense qu’une précaution de ce genre, même si elle semble ridicule, pourrait faire la différence. Le mur n’a jamais été passé… mais les monts n’ont jamais été tentés et s’ils sont franchis, nous courrons à notre perte.

Tout en terminant sa phrase, son regard scruta les murailles naturelles qui encadraient la porte, cherchant une faille. S’il y en avait une, elle devait la trouver et empêcher que l’ennemi ne l’exploite librement. pour leur survie à tous.
Hatsu Ôkami, Chasseuse Ynorienne
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 2 nov. 2019 09:40

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

II.I


L’officier kendran regarda tour à tour les deux jeunes femmes, l’une humaine, l’autre naine. Il était engoncé dans une armure impressionnante, aux couleurs du Royaume Kendran, portant à la main une large et longue épée.

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Il prit la parole d’un ton sévère.

« Évidemment qu’ils sont là, pensez-vous que nous sonnons l’alerte par plaisir ? »

Aux mots de l’ynorienne, il soupira, et radoucit un peu son ton, qui restait toutefois militaire.

« Ce n’est pas pour rien que cet endroit se nomme le Verrou Kendran : la seule zone praticable, à moins de perdre énormément de temps et d’énergie à escalader les dangereuses falaises de roc cernant le val, cette porte est l’unique accès. »

Il grommela un peu, puis poursuivit.

« Mais oui, nous avons une tour de guet là-haut, avec quelques hommes pour la surveiller et l’ordre de nous prévenir en cas d’attaque par les hauteurs. En ce qui me concerne, que vous les rejoigniez eux ou restiez ici, ne vous mettez pas dans les piheuuuaaah ! »

Le sol venait de trembler, des bruits métalliques choquant sur la terre, la pierre se firent entendre. Hatsu pouvait en deviner l’origine, bien entendu, mais au cœur d’un tel enfer, en aurait-elle la conscience ? Tout ça venait de l’autre côté de la porte. Ils n’étaient plus en approche : ils étaient déjà là, juste derrière, à quelques dizaine de mètres à peine… Le commencement d’une bataille qui s’avérait sanglante.

Puis, elles remarquèrent toutes deux une sorte d’étrange portail s’ouvrir juste au-dessus de la porte, et une sorte de curieux personnage en sortir, sur les murailles, où il disparut de leur vue.

En haut des murailles, Xël venait de débarquer. Sur la Porte d’Ynorie. Et le spectacle qui s’offrit à lui était digne des plus angoissantes batailles sur Aliaénon. Au pied de la porte, une créature monstrueuse, grosse comme trois chevaux, toute de métal.

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Ses deux appendices tournoyants étaient arrimés dans le sol juste devant la porte, envoyant à tout va des mottes de terre dans tous les sens. Elle était suivie de tout un escadron de garzoks, des fantassins de première ligne. De la chair à canon, en quelque sorte : mal armés, peu protégés. Et il put remarquer aisément leur rôle : prendre la porte. Car de l’abdomen métallique de la créature, dressé vers le haut, montait une échelle d’acier, se déployant lentement. Et si la chose n’était pas abattue, elle leur permettrait un accès, certes succinct, mais un accès tout de même. Derrière cette cohorte, plus loin, deux autres de ces créatures, accompagnée cette fois de troupes bien plus lourdes. Pas des garzoks, non. On eut dit des humains, ou au moins l’avaient-ils peut-être été. Engoncés dans des armures épaisses et surarmés, ils attendaient…

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Et derrière eux, une marée de garzoks, encore… C’était tout Omyre qui déferlait sur le Royaume Kendran. Une armée d’invasion. Une armée qui n’avait qu’un but : annihiler le Royaume des Hommes.

Sur les remparts, qui faisaient pleuvoir sur la créature de métal des salves continues de flèches et de traits, un arbalétrier ayant remarqué Xël vint vers lui, le menaçant de son arme.

« Hé, vous, qu’est-ce vous foutez là ? Qui vous êtes ? »

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[Alfryda : 0,5 XP (Paaaaaanique)
Hatsu : 0,5 XP (J’te dis quoi faire wesh)]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » sam. 2 nov. 2019 16:41

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Mon portail me mène sur l'architecture inoubliable de la porte d'Ynorie. Difficile de me concentrer sur Luminion sans penser à cette muraille au creux du col, aux murs épais et hauts. Je me retrouve directement au dessus des troupes ennemis. Un spectacle angoissant s'étale devant moi, un champs d'ennemi qui cherche à menacer ceux que j'aime. Je serre les poings de colère en apercevant qu'encore une fois une armée nombreuse va être jetée contre une muraille sans tenir compte des pertes. Orcs, humains et créatures immenses et terrifiantes. L'une d'elle, tout en acier se fixe au sol à l'aide d'appendices tournoyants qui me donnent l'impression de me retrouver dans une scierie. De l'abdomen de la créature s'élève une échelle destinée à prendre la porte. J'observe un instant cette scène, m’imprégnant des quelques moments de calme avant que ne débute réellement l'atrocité d'une bataille. J'inspire lentement, laisse circuler le flux d'air dans mes poumons avant de doucement l'expirer avec une forte émotion. Les salves de flèches commencent à pleuvoir sur la créature d'acier qui ne semble pas s'en soucier. Un homme vient vers moi et me menace de son arbalète. Je cligne des yeux, surpris, avant de me rappeler que je débarque de nulle part en tant qu'inconnu. Pendant une fraction de seconde cela m'amuse mais quand je vois le visage tendu de l’arbalétrier je me retiens, sentant bien que le rire ne serait pas partagé. Je lève doucement les mains et m’accroupis pour éviter une éventuelle salve de flèche venant du camp d'en face. Une leçon que j'ai appris avec douleur à Esseroth où un instant d’inattention m'avait valu un carreau dans le bras. Heureusement, Karz était présent ce jour là. Je me présente d'une voix haute et clair pour couvrir le bruit ambiant.

" Mon nom est Xël ! Je viens de Kendra Kâr ! Les renforts ne seront pas là avant plusieurs jours, je suis venu apporter mon aide. Laissez moi vous débarrasser de cette créature. "

Doucement je me redresse et tourne le dos à l’arbalétrier pour me mettre face au vide. Je redescend mes mains et les joints devant moi pour y concentrer ma magie. J'observe l'échelle grandissant petit à petit, les scies projetant des mottes de terres avec un brouhaha terrifiant. Le flux d'air grisâtre forme un cercle entre mes mains avant de disparaître quand j'écarte mes bras soudainement pour former un portail sur le chemin de l’échelle télescopique. Un second portail s'ouvre à proximité du premier, dirigeant l’échelle vers la tête de la créature d'acier dans la direction d'une des étranges appendices. De cette façon j’espère que l'échelle pénètre le portail et pousse la tête immense vers les scies ou alors perfore simplement le crâne d'acier. Dans le pire des cas, cela tordra sans doute l'échelle si l'armure est trop solide ou la tête pas assez mobile. Si rien ne fonctionne, je pourrais toujours couper l’échelle en deux pour écarter le risque d'avoir un accès directement sur les murailles.

Je reste méfiant, j'ignore qui dirige ces troupes mais il ou elle nous réserve sans doute quelques surprises. J'avais échoué à défendre Esseroth, échoué à défendre Fan-Ming. Je n'échouerais pas ici. Cette armée de trouduc' n'ira pas plus loin.

>>>

((Tente d'ouvrir un portail sur le chemin de l’échelle pour la rediriger vers la tête de la créature pour la pousser vers une scie))
Modifié en dernier par Xël le dim. 10 nov. 2019 18:37, modifié 1 fois.

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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » sam. 2 nov. 2019 16:47

À en juger par son accoutrement, le gaillard semble au moins être du grade que j'utilise pour m'adresser à lui. Une gueule trop sévère pour ne pas avoir été témoin de dizaines de batailles, peut-être plus terribles que celle qui s'annonce. Je recule d'un pas quand il se retourne vers nous, installant un nouvel espace personnel pour ne pas avoir à lever la tête comme une oie en le regardant dans les yeux. Je regrette presque d'avoir posé la question lorsqu'il me répond sur un ton qui annonce le personnage à lui tout seul, rétorquant d'un cinglant sarcasme. Je ne dis mot, préférant me taire que de me vexer pour des broutilles sans importance aucune. De toute manière, il est inutile d'en dire davantage que Hatsu qui explique clairement la raison de notre venue jusqu'à lui. Soldat jusqu'au bout des doigts, l'officier semble s'obliger à nous rappeler l'impossibilité, ou presque, de prendre Luminion de revers grâce aux falaises qui protègent naturellement la cité. Je commence à comprendre, du moins à penser, qu'il nous prend pour deux bonnes femmes de la populace qui veulent à tout prix savoir ce qui est en train de se passer, mais le bougre reprend avant que je puisse m'y mettre. Ses yeux indiquent une tour qui monte au-delà des remparts, indiquant que la surveillance est en place grâce à quelques hommes qui scrutent les environs de toute menace venant des hauteurs. Si ce n'est pas ce qu'il dit clairement, j'entends que notre aide n'est pas la bienvenue et ses sous-entendus sont vite coupés par un soudain tremblement venant du sol lui-même.

"Qu'est-ce que... BON SANG !"

Sans prévenir, la terre vibre d'une secousse qui me monte jusqu'au crâne et m'oblige à rester sur mes appuis pour ne pas me balancer à son rythme. Un affreux raclement métallique vient inonder mes oreilles encore chastes des bruits de la guerre, le tout suivi du fracas de la pierre qui se brise. C'est donc comme ça que ça commence, une guerre contre Omyre ? Par un infâme orchestre qui ravage les tympans ? Le chahut semble toutefois trouver son public lorsque je jette un œil autour de moi, constatant du branle-bas de combat qui reprend de plus belle. Je n'entends plus que les cris, qu'ils soient des ordres ou de l'effroi. Je vois les troupes qui bougent de partout, longues-jambes qui se pressent jusqu'où elles peuvent les porter et je constate.

(Ce n'est pas chez moi. Qu'est-ce que je fous ici ?)

Immédiatement, je me frotte les yeux sans toucher mes gants, d'un revers du poignet. Si j'ai le temps de me poser ce genre de question, c'est que j'ai certainement mieux à faire. Sauver la cité ou l'aider à évacuer, on verra ça plus tard. Pour l'heure, il faut faire quelque chose et vite. Je m'assure de la présence de Hatsu à mes côtés et surtout de son état s'il demande la moindre intervention de ma part. Maintenant que tout a commencé, il faut savoir garder près de soi tout ce qui ressemble de près ou de loin à un allié. Son avertissement à l'officier me revient en tête et je pèse le pour et le contre pour prendre une décision dans l'urgence.

(D'après ce qu'il a dit, la tour suffira à empêcher une infiltration par les hauteurs, mais je comprendrais qu'elle soit toujours inquiète. Et ce bruit ? Tout l'monde semble courir vers les remparts, faut voir si j'peux filer un coup d'main. On va faire comme ça...)

Craignant qu'elle ne m'entende pas avec tout ce vacarme, j'attire son attention en allant jusqu'à la tirer par la manche de son vêtement.

"Hatsu ! HATSU ! Vous devriez monter en haut de cette tour ! De là-haut, vous déciderez où notre aide sera nécessaire ! Lorsque vous en aurez terminé, rejoignez-moi sur les remparts, je vais tenter d'aider ceux qui en ont besoin !"

Je restais quelques instants à portée pour entendre sa réponse, mais ma décision était prise. Je rejoindrais les troupes en haut des remparts pour défendre la cité contre je-ne-sais-qui... Ou je-ne-sais-quoi. Là, je saurais ce qu'il en est.
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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » sam. 2 nov. 2019 18:36

Tandis que la guerre approchait à grand pas, l’officier, engoncé dans une lourde armure aux couleur du royaume, d’un ton qui fit froncer les sourcils de Hatsu sembla se moquer de la jeune thorkine visiblement paniquée avant de soupirer et de se tourner vers l’ynorienne. Selon lui, la porte était l’unique accès et passer par les monts était bien trop coûteux en hommes. La jeune femme se retint de lui dire qu’Omyre se fichait pas mal de ses pertes à son humble avis, mais elle le laissa continuer et son regard suivit les indications de l’officier concernant une tour de guet, qu’elle aperçu, bien au dessus de la zone de conflit. Alors qu’il commençait très clairement à leur dire qu’elles étaient inutiles à ses yeux, le sol trembla soudainement, faisant vaciller Hatsu qui regarda autour d’elle sans comprendre avant que des bruits métalliques crissant contre la pierre ne lui mette la puce à l’oreille. Les machines infernales avaient commencé quelque chose, sans qu’elle ne sache quoi, mais el temps était compté, les ennemis étaient manifestement devant la porte. Alors qu’elle levai les yeux vers les remparts où l’activité fourmillait, un étrange phénomène eut lieu et un homme apparut de nulle part et disparut aussitôt de la vue de la jeune femme. Elle n’aimait pas ça, du tout.

Elle sentit Alfryda lui tirer la manche de son haut tout en l’appelant avec force, lui demandant de se rendre à la tour tandis qu’elle irait sur les remparts et qu’elle devrait les prévenir de la situation qu’elle pourrait apercevoir de là-haut. Elle haussa les sourcils, étonnée que la thorkine prenne cette décision, mais hocha la tête.

- Très bien. Que Rana vous protège, Alfryda.

Et tandis que la thorkine s’élançait vers l’escalier menant au sommet des remparts, Hatsu se mit à courir vers la tour indiqué par l’officier sans un regard pour ce dernier. Elle espérait sincèrement que son pressentiment s’avèrerait erroné et que seule la porte serait l’objet d’un assaut. Elle passerait peut-être pour une idiote, mais mieux valait cela que de subit une attaque violente à revers. Alors qu’elle longeait la falaise, elle vit un accès praticable, échelle et succession de nœud de corde permettant de rejoindre plus simplement le sommet. Sortant ses gants de cuir de son sac, elle les mit avant de commencer l'ascension. Si Echelle de corde du début avec grandement facilité son escalade, la suite fut plus ardue et elle dut prendre plus de temps pour chacun de ses mouvements malgré l’urgence de la situation. Arrivée à mi-chemin, elle jeta un œil en bas et constata l’avancée des choses. Difficile de ne pas distinguer l’énorme bête métallique qui était proche, trop proche des remparts, entourée de centaine de silhouettes en armes précédant deux autres titans d’acier avec leur escorte de guerriers aux sombres armures. Il semblait à la jeune femme que toute l’armée d’Omyre se tenait là et que son idée était finalement stupide, mais elle faisait confiance à son instinct et parcouru le reste de la distance l’approchant de la tour de guet. Elle manqua de tomber lorsque sa main glissa de son appui, la laissant presque suspendu dans le vide au-dessus des flancs de la falaise, se rattrapant de justesse avant de prendre quelques secondes pour souffler et de reprendre sa route.

Lorsqu’elle fut finalement en vue de la tour de guet, Hatsu décida de se faire discrète et d’observer attentivement l’activité avant de s’en approcher. Peu lui importait que l’officier soit persuadé que personne ne monterait jamais jusqu’ici, elle restait vigilante. SI l’ennemi souhaitait contourner la zone, cette tour de guet était un moyen de les en empêcher et serait donc une cible de choix pour une attaque discrète et meurtrière visant à empêcher toute communication. Lorsqu’elle serait assurée qu’aucun danger ne provenait de la tour, elle la rejoindrait et informerait les occupants de sa volonté de les épauler. En attendant, elle avançait en silence, derrière le couvert de la roche, attentive au moindre bruit ou mouvement suspect dans la zone. Peut-être trop prudente, mais un bon chasseur ne sous-estimait jamais son environnement ou ses proies et rien n’était plus dangereux qu’une certitude prévalant sur les faits. Elle ne devait pas baisser sa garde, jamais.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 9 nov. 2019 10:07

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

III.I

Alors qu’Alfryda grimpait vers le haut des remparts, Xël créait son portail sur la trajectoire de l’échelle de cette énorme créature de métal, sous le regard abruti de l’arbalétrier en chef. Cela fonctionna, en partie du moins, car l’échelle s’y engouffra et commença à descendre, sortant de l’autre portail, vers la tête supposée de la chose. Mais l’être monstrueux ne semblait pas dépourvu d’une certains conscience : l’échelle arrêta aussitôt sa progression et, après un instant, commença même à se rétracter, reculant vers le portail pour en sortir… La naine arriva à cet instant sur les hauteurs des murailles, et elle put voir tout le spectacle belliqueux qui s’y déroulait, ces troupes nombreuses, ces machines monstrueuses, ces arbalétriers et archers vidant leurs carquois sur la peau d’acier de l’engin de siège mécanique en bas des murailles sans grande efficacité. (Voir màj précédente pour le détail descriptif de ce qui arrive sur la porte.)

De son côté, Hatsu arrivait tout en haut des hauteurs surplombant la Porte d’Ynorie. Là siégeait une tour à l’architecture typiquement humaine, kendrane. Une tour de guet, renforcée, haut perchée, percée de meurtrières et mâchicoulis. Un bon endroit pour observer, un bon endroit à défendre.


Image


Tout semblait calme ici, pour l’instant du moins. Sans doute y avait-il des gens de Luminion postés dans la tour, mais elle ne les aperçut guère de l’extérieur. Et apparemment eux ne l’aperçurent pas plus, rampant discrètement contre la roche pour ne pas se faire voir. Aucun ennemi à l’horizon de ce côté-ci, bien que le bosquet en contrebas de la tour masquait possiblement leur escalade d’une paroi raide. De la tour, ça ne devait pas être visible non plus. Elle pouvait s’assurer de leur éventuelle présence en jouant les éclaireuses improvisées, prenant le risque de se faire flécher par les soldats de la tour à vue, ou pouvait tenter d’entrer en contact avec ces derniers. Ou tout autre choix qu’elle trouverait pertinent, tout autre plan qui lui frapperait l’esprit.

[Xël : 0,5 (portail)
Alfryda : 0,5 (ruée vers le chemin de garde)
Hatsu : 0,5 (grimpette et approche silencieuse)]
Image

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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » dim. 10 nov. 2019 17:46

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L’échelle s’engouffre dans le portail pour ressortir à côté de son crâne. J’apprends une première chose au sujet de ce cafard d’acier. Il est doté d’une conscience car l’échelle cesse de s’agrandir dès le moment où elle touche sa tête, elle commence même à se rétracter pour retourner à sa place, à la même vitesse lente en produisant ce cliquetis de machine. Un échec qui reste bienfaiteur car il nous fait tout de même gagner du temps. Mais j’ai peur de voir d’autres de ces machines de guerre apparaître, je serais incapable de gérer plusieurs échelles. Mes sorts de vent ne servent à rien pour l’instant, la phalange de Nessima en armure complète n’avait pas cillé face à mes sorts dans l’arène alors ce n’est même pas la peine d’imaginer repousser une horreur grosses comme trois chevaux lestée d’acier. Je me retourne en m’accroupissant à nouveau tout en coupant mon flux de magie, espérant trancher l’échelle avant qu’elle ne se rétracte complètement. Chaque armure à une faille m’avait dit la bretteuse avant son affrontement contre Garvus et elle avait en effet trouvé un moyen de briser la carapace de terre du mage, à mon tour de trouver une façon de percer cette armure. Mon regard se pose sur l’arbalétrier qui affiche un regard abruti avant de parcourir la courte muraille. Mon regard tombe sur une baliste doté d’un carreau qui pourrait blesser la créature. Mon regard se darde à nouveau vers l’homme qui m’a menacé.

" Vous êtes le responsable ici ? "

Sans attendre sa réponse je poursuis en désignant l’arme du doigt.

" Préparez vous à faire tirer cette grosse arbalète ! Pas la peine de viser, je m’occupe de ça ! "

Aussitôt dit, je me redresse pour inspecter l’armure de la bestiole. Une armure couleur rouille recouvrant son abdomen, son crâne, ses " bras ". Six pattes en acier qui supportent sans plier le poids inimaginable de l’insecte. Deux petites fentes sur sa tête laissent apercevoir deux lueurs jaunes, peut être des yeux. Des ouvertures trop étroites pour le carreau de l’arme de jet, je le crains. Mais il y a tout de même des parties qui semblent plus exposés. Entre le thorax et l’abdomen par exemple, qu’aucune plaque d’acier ne recouvre. Il y a aussi cette ouverture sur le côté du crâne à la jonction des appendices tournoyantes où j’aperçois d’étranges câbles. J’ignore à quoi ils servent mais j’imagine qu’un projectile aussi grand devrait causer quelques dommages.

Je concentre mes fluides pour ouvrir un portail devant la baliste pour que le projectile puisse y entrer sans risquer de prendre une attaque du cafard d’acier, je dirige ma magie pour ouvrir le portail de sortie à côté du crâne, face à la faille qui me parait plus fragile, toujours orienté vers une scie au bout de ses appendices.

" Tirez ! "

Hurlais-je d’une voix ferme en restant concentré sur mon sort.


>>>

((Fermeture du portail pour tenter de couper l’échelle + ouverture d'un nouveau portail reliant le tir de la baliste à l'ouverture sur le côté du crâne de l'insectoïde métallique. ))
Modifié en dernier par Xël le mar. 31 déc. 2019 11:02, modifié 1 fois.

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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » ven. 15 nov. 2019 21:41

Je repère rapidement les escaliers montants vers les remparts. Rien n'est indiqué, mais mon instinct me fait prendre un chemin que j'aurais deviné même saoul. Pas de bousculades, de collisions avec un genou dans la figure. En vérité, rien ne bloque ma route à mesure que je m'essouffle en attrapant la rampe pour me hisser à bonne vitesse et je finis les derniers étages en me balançant contre les murs pour y prendre appui. Finalement, je rencontre en personne le chaos d'une guerre qui débute. Les esprits sont encore trop clairs pour ne pas paniquer, les corps trop froids pour ne pas sentir le cœur qui se balance en découvrant l'ennemi aux portes de la cité. Pour ma part, j'ai les yeux aussi ouverts que ceux d'un chat aux aguets et je tente de deviner un chemin dans la masse de soldats postés sur les remparts.

À mesure que je progresse la joue écrasée entre deux hanches qui obstrue ma progression, le spectacle que j'observe constamment sait subjuguer son monde. L'armée est ici, plus à travers des mots et des sons de cor, mais bien présente dans tout ce qu'on pourrait s'imaginer d'une nuée de Peaux-Vertes d'Omyre. Je vois de larges masses musculeuses qui braillent torses nus ou dans des bouts d'armures à moitié défoncés, un stéréotype qui mettrait mon peuple hors de lui. Je me rattrape d'une bousculade en m'écrasant presque sur un bout de créneau, les oreilles sifflantes des flèches et des carreaux qui filent vers l'ennemi. Un fort grincement métallique attire mon attention vers le bas et j'en découvre l'origine dans toute sa splendeur, ou devrais-je dire sa disgrâce. La description de Hatsu résonne dans mon esprit à mesure que mes yeux parcourent les formes grotesques de la créature que je finis par définir comme de la machinerie d'un autre monde. Consternée, je ne peux détacher mon regard des deux scies qui tournoient à pleine vitesse en dégageant la terre comme s'il s'agissait de fromage. Je dois bien l'avouer, je le sens mal. Découvrir l'armée dans sa quasi-entièreté me fait paniquer et je me sens envahie d'une sensation qui dérange mon souffle et mouille mon front. Mais je sais déjà quoi faire.

Comme pour contrer le vertige, je m'abstiens d'admirer la multitude de bourreaux potentiels et m'intéresse sans plus attendre à la situation sur les remparts, là où mes petites mains pourraient certainement porter assistance. Je parcours le chemin en posant mon œil inquiet sur chacun des défenseurs du mur jusqu'à découvrir un humain qui contraste avec les uniformes militaires autour de lui, vêtu comme un civil. J'en viens à me demander s'il s'agit d'un volontaire désireux d'apporter son aide comme je le fais et je m'approche inconsciemment pour tenter de capter la conversation qu'il a avec l'un des arbalétriers. Finalement, je me perds à le regarder bouger ses bras et mains dans des gestes insensés jusqu'à l'apparition soudaine d'une forme surnaturelle en face de la baliste. Je m'écarte par réflexe, certaine qu'elle s'apprête à aspirer tous ceux à sa portée, mais je finis par comprendre qu'elle est le fait de l'étrange personnage. S'ils sont aussi étonnés que moi, les soldats s'affairent tout de même à armer la baliste et je finis par me ranger à leurs côtés, participant à la recharge de l'arme de siège en aidant à transporter la lourde munition jusqu'à la chambre de la baliste. On ne m'attendais certainement pas, mais tout ce qui peut accélérer la mort de l'abomination métallique se doit d'être fait. Et si l'on me donne des consignes, je tâcherais de m'y tenir du mieux que je peux.
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » ven. 15 nov. 2019 22:24

Cachée par la roche, Hatsu prit le temps d’étudier les environs. La tour, indubitablement construite dans le pur style kendran était en pierre et équipée de mâchicoulis et de meurtrières. Un endroit protégé, à n’en pas douter, mais elle n’irait certainement pas s’enfermer là-dedans avec la possibilité de se faire encercler. Un rapide coup d’œil en contrebas lui permit d’apercevoir un bosquet, rendant toute tentative d’approche difficile, mais aussi invisible aux yeux des guetteurs qui se trouvaient sûrement dans la tour. Elle prit rapidement la décision d’aller y jeter un oiel, mais elle devait d’abord s’assurer de ne pas se faire flécher à vue par ceux gardant la tour.

Tout était calme, peut-être trop. Elle s’approcha, frappa trois fois à la porte, suffisamment fort pour être entendu dans la tour, mais trop peu pour alerter toute la vallée. Il ne fallut pas longtemps pour que la massive porte en bois ne s’entrebâille et qu’une voix ne lui parvienne.

- Qui est là ? C'est pas vraiment le moment.

Cela fit hausser un sourcil à la jeune ynorienne. Ils ouvraient si facilement la porte en pleine invasion et ils étaient occupés ? Occupés à quoi ? Compter les oiseaux qui tournoyaient en prévision de la bectance qu’ils auraient sur les cadavres en contrebas ? Elle garda néanmoins ses réflexions pour elle et se présenta rapidement.

- Hatsu, volontaire. Un officier en charge de la défense du mur m'a envoyé ici. Quelque chose à signaler ?

Clair, rapide, elle voulait rapidement passer à ce qui l’intéressait. La réaction du soldat la surprit de nouveau.

- Hm. non, rien pour l'instant. Vous montez ?

La porte s’ouvrit plus largement et un homme, soldat de l’armée kendran visiblement, lui fit signe. Elle hésita à le suivre pendant un instant, peu enchantée à l’idée de s’enfermer là-dedans et quelque peu surprise par son attitude, mais finit par accepter d’un hochement de tête. Au moins elle aurait une idée de qui se trouvait là et de la vue qu’ils avaient sur les environs. Elle lui emboîta le pas en fermant soigneusement la porte derrière elle. La montée se fit en silence, uniquement troublé par la simple question de Hatsu qui se renseigna sur le soldat, lui demandant son nom.

- Hamfred. De Alkil.

Elle se contenta d’un hochement de tête te suivit donc Hamfred. De là-haut, elle aurait une meilleure idée de ce qu’elle allait faire, observerait les alentours avant d’aller vérifier d’elle-même si elle était simplement paranoïaque concernant un contournement, ou si elle avait, malheureusement, visé juste à ce sujet.
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 16 nov. 2019 08:58

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

IV.II


Tanaëth et Oryash, arrivant en ville, croisèrent une unité de cavalerie avançant au trot rapide vers la Porte d’Ynorie, quittant le bourg pour aller porter assistance où ils seraient plus utiles. De cet escadron monté se détacha celui qui les menait, le Duc en Personne, caparaçonné dans une armure de chevalier aux couleurs du Royaume.


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Arrivé à portée de voix des deux aventuriers, il souleva l’encombrante visière de son casque léonin et s’adressa à voix forte à Tanaëth.

« Sieur Tanaëth, vous êtes plus que bienvenu. Retrouvez-moi à la porte. À la porte ! »

Et il reprit la tête de son escadron. Tanaëth et Oryash durent chevaucher derrière eux, traversant une jeune forêt séparant le bourg de la porte via un large chemin aménagé. Arrivés à portée de l’édifice de la Porte d’Ynorie, l’elfe gris et sa compagne purent remonter la formation jusqu’au Duc. Il y avait là plusieurs centaines d’hommes prêts à se battre, fantassins pour la plupart, en plus de la cinquantaine de chevaliers du Duc. Parmi les troupes à terre, Tanaëth put remarquer les siens, sa compagnie, prêts à en découdre. Manquait son éclaireuse, celle qu’il avait lui-même envoyé traverser les lignes d’Omyre…

Le Duc l’apostropha :

« Alors, comment s’est passé votre entretien chez le Roi Nain ? Je… je dois vous dire quelque chose. »

Il paraissait ennuyé de devoir le faire en semblable condition, mais y alla tout de même.

« La personne que vous avez envoyée en éclaireuse n’est jamais revenue. Il… il m’a été rapporté qu’elle avait été faite prisonnière. »

Tous ces hommes attendaient là, derrière la porte. Car pour l’instant, il était hors de question de tenter une sortie : ouvrir leur seule défense équivalait à se suicider. Pour l’instant, donc, tout se passait plus haut, sur les hautes murailles de la Porte.

Là-bas, la jeune naine observa ce qui semblait être un puissant mage œuvrer pour la défense de la cité. Il prenait les choses en main, dirigeant le benêt lieutenant vers la baliste pour lui faire tirer son coup… Mais d’abord, un portail fut fermé, parvenant à sectionner partiellement l’échelle en rétractation. Sitôt le portail fermé, celle-ci recommença à se développer : même tronquée, la créature semblait vouloir la faire atteindre le haut des remparts.

Le lieutenant beugla à l’attention de Xël :

« J’espère que vous savez c’que vous foutez, ça prend une chiée de temps pour recharger un truc pareil. »

Puis, la baliste tira. (image pour avoir une idée de l’échelle du machin) son projectile traversa le portail nouvellement créé et vint percuter le côté de la tête de la créature de métal avec puissance… Une puissance suffisante pour qu’elle eut un violent soubresaut : l’une de ses scies circulaires plantées dans la terre meuble venait de s’arrêter brutalement, dysfonctionnelle, alors que l’autre continuait de pelleter des projections terreuse, sans rien creuser cependant, assurant juste la stabilité de la créature en sus de ses six pattes. Mais l’échelle continuait de monter. Et ce ne fut pas la pire nouvelle : Un second monstre d’acier s’avançait parmi les fantassins orques, qui commençaient à répliquer aux tirs d’arbalètes et d’arcs des soldats humains par leurs propres tirs à eux, les flèches commençant à fuser au-dessus du mur, sans menacer gravement les troupes derrière ce dernier, mais fauchant l’un ou l’autre des soldats perchés sur celui-ci. Ce fut le cas du soldat le plus proche d’Alfryda, d’ailleurs, qui reçut un trait d’arbalète en plein dans l’œil droit, et s’effondra mort aux pieds de la naine.

Donc, une seconde machine approchait, et pas des moindres : Si elle avait été là, Hatsu l’aurait reconnue. C’était celle qui, sur son dos de ferraille, transportait une prisonnière sindel, retenue prisonnière, consciente mais bâillonnée, par une cage de fer se refermant comme d’horribles pattes arachnéennes sur elle. Elle progressait parmi les piétons de l’armée ennemie, sans se soucier d’écraser les morts ou les vivants s’ils ne laissaient pas assez de place pour son passage. Elle serait bientôt à la hauteur de sa semblable en mauvais état…

Tout en haut des hauteurs surplombant la scène, une jeune ynorienne venait de pénétrer la tour de guet. Elle put, escaladant celle-ci, admirer le chef d’œuvre défensif de l’endroit : des meurtrières placées de tous les côtés, permettant à la fois vision et protection pour les tireurs. Ils arrivèrent dans une pièce où stagnaient une dizaine de soldats, premier étage cerné de boiseries et de huches de bois derrière lesquelles se protéger. Une échelle montait à un étage supérieur, qui semblait être à la fois les quartiers de vie et de repos des soldats, mais aussi leur dernier bastion : il leur suffisait d’escalader et de remonter l’échelle pour être pratiquement inatteignables. Les regards circonspects des soldats se posèrent sur la jeune civile, alors que son guide commentait :

« Du renfort, les gars. Une mioche, c’est ça qu’ils appellent du renfort. »

Quelques-uns grommelèrent, d’autres charrièrent dans un remugle aux borborygmes peu compréhensibles. L’un d’eux, soudain, s’écria :

« Là, là, ça… ça bouge ! »

Et de fait : ça bougeait. Plein ouest, dans cette petite forêt clairsemée que la jeune ynorienne avait aperçue, les arbres… s’effondraient sur eux-mêmes. Et elle en connaissait l’origine. Les machines-insectes géantes étaient déjà là, au sommet, et arrivaient à grands coups vers la tour de Guet. AU moins quatre, selon son estimation, bien qu’elles soient encore sous le couvert des arbres. Seules, ou accompagnées de troupes ? ça, elle ne pouvait pas encore le savoir, mais monter jusque-là n’avait sans doute pas été une sinécure. Si troupes il y avait, elles étaient peu nombreuses et en proie à la fatigue. Théoriquement, du moins.



[Xël : 0,5 (jeux de portails)
Alfryda : 0,5 (observation)
Hatsu : 0,5 (tourisme montagnard).]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » dim. 17 nov. 2019 09:33

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Ces satanés bestioles d’acier sont solides. Le tir de la baliste pénètre le corps métallique et provoque un arrêt spontané d’une scie et un violent à-coups. Mais elle reste debout, toujours stabilisé par son second bras et faisant à nouveau grimper son échelle.

Pour ne rien arranger, ce que je craignais est entrain de se produire. Un second insecte s’approche, portant sur son dos ce qui s’apparente à une prisonnière. Je plisse les yeux, méfiant, alors qu’une salve de traits ennemis s’abat sur les remparts. Je me baisse instinctivement pour me mettre à l’abri des archers adverses. Quelques hommes s’effondrent, je baisse mon regard vers l’un d’eux dont un carreau à traverser l’œil, faisant remonter une lourde colère dans ma poitrine. Je darde un regard noir vers les responsables en serrant les poings avant d’observer la créature d’acier au pied de la porte, encaissant sans broncher nos salves de flèches. J’observe le responsable des remparts, il reste silencieux, un peu ahuri. Nous ne pouvions pas attendre plus longtemps qu’il donne ses ordres.

" HEY ! "

L’interpellais-je en criant, accompagné d’un signe de la main.

" Dites à vos hommes d’arrêter de s’acharner ! Vous voyez bien que son armure est impénétrable ! Qu’ils se concentrent sur leurs arbalétriers ! Qu’ils les empêchent de tirer une autre salve ! Je vais m’efforcer de retenir les échelles ! "

Je dirige ensuite mon regard vers une Thorkinne rousse qui s’était spontanément dirigé vers la baliste pour aider à son chargement. J’ignore si c’est sa chevelure qui me rappelle Sibelle qui attire mon regard ou un cliché nain qui me laisse croire qu’elle sait se servir mieux que les autres d’un tel engin mais je m’adresse directement à elle plutôt qu’a un autre.

" Rechargez et tenez vous prêt à tirer ! "

J’incline la tête dans la direction de l’arbalétrier et de la naine avant de me concentrer sur le champs de bataille. D’un geste, je ferme mon portail et observe avec attention les deux cafards d’acier. Celui qui s’approche dresse ses scies tournoyantes, forçant les troupes à s’écarter pour ne pas se faire découper. Il s’approche sans détour et sans se préoccuper de ce qu’il a sur son chemin. Je regarde ensuite celui au pied de la porte, dardant son échelle vers le haut du rempart. Si je laisse les deux créatures atteindre le pied de la muraille, je ne pourrais pas empêcher les deux de créer un accès pour les troupes, je devais mettre une machine hors service, maintenant. Je concentre mes fluides et génère un nouveau portail, le premier s’ouvre sur le passage du cafard s’approchant, juste en face d’une scie tranchante. Le second s’ouvre sur le flanc de la machine devant la porte, à la jonction du thorax et de l’abdomen d’où sort l’échelle, une zone qui me parait plus fragile car dénué d’armure. J’espère trancher la créature en deux mais il est sans doute encore possible que ça ne suffise pas ou que, consciente de ce qu'elle fait, la créature portant la cage, s'arrête d'avancer. En tout cas, le premier impact devrait au moins neutraliser l’échelle.


>>>

((Ouvre un portail face à une scie de la créature qui s'approche pour toucher la zone d'où sort l’échelle de la créature devant la porte))
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Tanaëth Ithil
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Tanaëth Ithil » dim. 17 nov. 2019 19:42

La Phalange se vexe un peu à ma remarque sur le fait que nos montures aussi ont besoin de repos, jugeant que je la prends pour une ignare et affirmant qu'elle n'est pas idiote bien qu'elle n'ait pas mes connaissances. Je ne prends pas la peine de lui répondre, tant cette interprétation n'a rien à voir avec la pensée que j'ai exprimée, puis hausse les épaules lorsqu'elle réalise que sa tenue pour le moins légère a sans doute contribué à attirer les regards masculins sur elle en divers lieux. Elle rit ensuite à mon invitation à ne pas me prendre pour un godelureau incapable de maîtriser ses instincts et aisément manipulable, précisant que je ne suis pas vraiment son genre d'homme quoique je ne sois pas trop mal pour un Sindel. Rien d'étonnant à cela, il y a tout un monde entre nos manières de voir l'existence. Et puis, de toute façon, je n'ai guère la tête à la bagatelle ces temps, là où je ferais probablement du charme en temps normal j'offre actuellement une facette passablement fermée, ainsi qu'elle l'a remarqué lorsque nous étions à Mertar.

Après une courte nuit nous reprenons avant l'aube la route pour Luminion et, à peine y sommes-nous arrivés, croisons le duc en grand arroi et accompagné d'une escouade de cavaliers. Il relève la lourde visière de son heaume léonin en arrivant près de nous et s'adresse à moi d'une voix de stentor pour dire que je suis plus que le bienvenu et m'inviter à le retrouver à la porte d'Ynorie. Sans perdre une seconde, il remet sa troupe en mouvement et nous précède sur le chemin qui franchit les bois séparant la bourgade des fortifications scellant le défilé en direction d'Omyre. Arrivés là, nous pouvons remonter la file et le rejoindre au pied de la muraille où se trouvent également quelques centaines de fantassins ainsi que les membres de ma garde que je salue cordialement d'un signe de la main. Je remarque aussitôt l'absence d'Illays, l'éclaireuse que j'ai envoyée espionner l'armée ennemie, mais je ne m'en inquiète pas trop : le duc a pu la renvoyer en mission, elle peut se reposer, bref, de nombreuses possibilités peuvent justifier qu'elle ne soit pas là.

Le sire de Pérussac me demande alors comment s'est passée mon entrevue avec le roi Thorkin puis, visiblement pas très à l'aise, annonce d'un ton hésitant qu'il doit me dire quelque chose. Je sens mon ventre se nouer à ces mots que je ne peux que mettre en parallèle avec l'absence de la Sindel de ma garde, ce que le duc confirme en m'annonçant qu'elle n'est jamais revenue et qu'il lui a été rapporté qu'elle avait été faite prisonnière. Figé par cette accablante nouvelle, je garde un instant le silence, mon visage se métamorphosant peu à peu en un masque froid et inexpressif alors que je jugule, difficilement, la rage écarlate qui me submerge. Je ne cherche pas à la chasser, pas cette fois. Je me contente de transformer la haine aveugle qui pourrait s'emparer de moi en une fureur glaciale, calculatrice, puis lâche d'une voix dépourvue de la moindre émotion :

"Nous savions quels risques elle courait. Mais réjouissez-vous, Messire de Pérussac : nos ennemis viennent de faire une grossière erreur : ils m'ont mis en rogne, vraiment en rogne."

Seul signe visible de cette colère noire qui palpite en moi, les phalanges blanchies de mes mains sur les poignées de mes redoutable lames. Les Oaxiens paieront pour cela, ils paieront aussi pour les Sindeldi, hommes femmes et enfants, que j'ai vu se faire massacrer dans l'arène d'Omyre. Ils paieront pour leurs exactions au Naora et pour toutes les atrocités qu'ils ont commises un peu partout, ils paieront un prix si exorbitant qu'ils en pleureront des larmes de sang. Leurs lamentations couvriront le fracas des batailles, le sol de l'empire d'Oaxaca sera jonché de fosses communes aussi vastes que des champs. Je vais crever ces chiens, faire un tel carnage dans leurs rangs que les Garzoks maudiront pendant cent générations le jour où ils ont quitté leur monde pour venir sur Yuimen. Mais chaque chose en son temps, pour l'heure j'ai moi aussi une nouvelle à annoncer au Duc :

"L'entrevue avec le roi Thorkin s'est déroulée à merveille. C'est un digne souverain faisant montre d'une ouverture inhabituelle envers le monde extérieur et les autres peuples. Par ailleurs, il a anticipé ce qui se passe et tenait une armée prête à soutenir votre défense. D'ici quelques heures ils seront là et ils sont des milliers : fantassins lourds et légers, arbalétriers, artilleurs munis de balistes portatives montés sur des boucs de guerre et même une troupe de légendaires Berserkers. Je n'avais jamais rien vu de tel, nos ennemis ont du souci à se faire..."

Je laisse une seconde au Duc pour qu'il puisse assimiler l'information, puis j'ajoute :

"Mais dans l'immédiat, voyons à clouer au sol cette vermine Oaxienne, ils ne doivent pas franchir cette porte. Où voulez-vous que je me poste ? Sur le rempart pour essayer de flécher quelques-uns de leurs officiers et parer à toute tentative d'y poser le pied ? Ou préférez-vous me garder en réserve au cas où cela tournerait au vinaigre quelque part ?"
Modifié en dernier par Tanaëth Ithil le ven. 22 nov. 2019 04:21, modifié 1 fois.

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Oryash
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Oryash » mer. 20 nov. 2019 10:31

Précédemment : Simple discussion suite


La nuit avait été courte et dès l'aube nos deux aventuriers avaient repris la route en direction de Luminion. Lorsqu'ils arrivèrent le Duc et ses hommes étaient déjà en marche et Oryash et Tanaëth eurent tôt fait de les rejoindre. Elle salua le Duc d'un bref signe de tête et laissa les deux hommes s'entretenir.
Elle eut tôt fait d'apprendre que le membre de la garde Sindel avait été capturé et elle fronça les sourcils, visiblement mécontente d'apprendre cela, mais pas autant que Tanaëth si elle en jugeait le visage glacial et le regard qu'il affichait. Cette nouvelle l'avait fortement contrarié et qui ne le saurait pas ? Après tout cette femme faisait parti de sa garde depuis bien longtemps et était sans doute considérée comme une amie , voir même un membre de la famille.
Il indiqua au Duc que l'armée naine serait bientôt là avec des milliers d'hommes et c'était peu dire.

"En fait c'est une véritable marée naine qui va fouler vos terres et venir en renfort et je doute que vous ayez jamais vu chose pareille."

Elle écouta Tanaëth demander où il devait se poster et lança à son tour.

" Je ne serais que peu utile sur les remparts, la mêlée serait plus dans mes cordes.  A moins que vous ne vouliez me confier autre chose ?" 


Suivant: Ascension
Modifié en dernier par Oryash le mar. 24 déc. 2019 18:28, modifié 1 fois.
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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » mer. 20 nov. 2019 21:57

L’escalade de la tour ne dura guère et elle atteignit rapidement ne pièce ou une dizaine de soldats attendaient, s’occupant comme ils le pouvaient. La fonction défensive de l’endroit était remarquable, des meurtrières de tous côtés, des boiseries et autres protections permettant aux tireurs et guetteurs de lâcher des traits meurtriers en étant à l’abri. Une échelle menait également à un étage supplémentaire que la jeune femme imaginait être leurs quartiers de vie. L’accueil lui fit froncer les sourcils. Comment ça une « mioche » ? Mais avant qu’elle ne puisse sortir une réplique bien sentie, l’un des guetteurs cria, attirant l’attention de tout le monde. Dans le bosquet repéré plus tôt, les arbres s’affaissaient comme les blés, et elle savait parfaitement pourquoi. D’ici, difficile de discerner quoi que ce soit, mais, selon les estimations hasardeuses, au moins quatre créature semblaient converger vers le plateau et cela lui fit froid dans le dos. Elle voyait difficilement comment se débarrasser de l’une d’entre elle, alors de quatre… Mais il fallait agir, et vite. Hatsu jura et se mit à parler d’une voix autoritaire.

- ça, c’est la raison de ma venue, justement. Omyre a, comme je le craignais, grimpé jusqu’ici pour prendre la porte en tenaille et sécuriser les hauteurs. Je vous laisse imaginer ce qu’il se passera si leurs forces commencent à balancer rochers et flèches depuis ce plateau… Je vais partir en éclaireur, essayer d’estimer leurs forces et voir si je peux les ralentir. Prévenez le Duc pendant ce temps, le plus vite possible, ils ne doivent pas s’emparer de ce plateau ! Et n’espérez pas les combattre à dix, vous n’avez pas vu les horreurs qu’ils amènent, moi si, et de près, et vous n’avez aucune chance sans aide !

Elle s’apprêta à redescendre, mais ajouta.

- Et la « mioche », comme vous dites, risque sa peau pour vous, alors essayez de vous en souvenir !

Elle descendit les escaliers en trombe avant de sortir et de se diriger en courant vers le bosquet. Elle voulait l’atteindre et s’y cacher avant que les créatures de métal n’en sortent, peut-être trouver un moyen de les ralentir, ou découvrir un point faible quelconque. Et une idée avait peu à peu germé dans son esprit. Tandis qu’elle courrait, elle accrocha la petite besace qu’elle avait récupérée à sa ceinture. A l’intérieur, les petites pierres tressautaient à chacun de ses mouvements. S’il y avait un moment pour les utiliser, c’était bien celui-là. Une fois le bosquet atteint, elle se fit aussi discrète que possible, utilisant tout ce qu’elle connaissait pour se camoufler au mieux, sa nouvelle tenue aidant sans aucun doute. Arc en main, flèche prête, elle attendit, se positionnant de sorte à ne pas se trouver sur la possible trajectoire des créatures, mais pouvoir facilement les observer et agir si elle en avait l’occasion. Se gorge était sèche et son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine qu’il lui faisait presque mal. Elle inspira et expira calmement, renforçant sa prise sur son arc. Ce n’était pas le moment de flancher. Si rien ne pouvait être fait dans l’immédiat, elle foutrait le camp, mais en attendant, elle devait tenter quelque chose.
Hatsu Ôkami, Chasseuse Ynorienne
Première Née des Ôkami
Réceptacle de l'esprit de Loup
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Armoiries des Ôkami:
l'Or pour la fortune, le Loup pour la noblesse d'âme et la flèche pour le passé guerrier.

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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » ven. 22 nov. 2019 23:53

La flèche de la baliste file à une vitesse hallucinante, presque trop vite pour que je la suive des yeux. Elle disparaît presque instantanément dans ce que je qualifierais de... portail, une sorte de porte mystique qui s'est ouverte devant le projectile. Sans même savoir comment et pourquoi, je pose mes yeux vers l'humain qui agite ses bras, certainement lié à cette magie dont je n'ai jamais entendu parler. Tout ce que peux faire le bougre pour aider à détruire l'infâme créature qui attaque la porte est à prendre et je me laisse tenter par la curiosité en m’élançant déjà vers les remparts, impatiente de découvrir le résultat. À peine puis-je découvrir l'étendue de silhouettes menaçantes qu'un trait file contre ma joue, éraflant la peau et rougissant mes pommettes d'un sang presque indiscernable. Je m'arrête net, découvrant les premières salves de flèches tirées contre les défenseurs du murs et recule finalement, guidée par un cœur battant trop fort pour rester serein.

Je fouille des yeux, repérant un abri qui n'en est peut-être pas un et file me coller contre un tonneau pour découvrir l'horreur de la guerre. Une vie prise, un inconnu. L'un de ceux qui le resteront à tout jamais. Son regard percé par un carreaux dont la flèche dépasse de son œil droit, désormais inexistant. Pas de cris, juste un dernier râle d'agonie que le soldat découvre comme étant le dernier de sa vie. Puis il s'effondre, inerte. Je pose mes deux mains sur ma bouche, comme pour retenir la panique hors de ma gorge. Mes doigts se mouillent d'une larme qui s'est faufilée de ma carapace d'assurance et je l'efface déjà d'un revers de ma manche, abandonnant mes sens au chaos qui règne sur les remparts. Hurlements sourds, bruits de mécanismes et tout ce qui peut m'empêcher de reprendre conscience, si ce n'est que je risque de m'effondrer à mon tour.

Le cœur battant, je reste cloîtrée jusqu'à attraper mon courage disparu comme on attrape désespéramment le bout d'une corde. Mon imagination m'incombe quelques secondes d'une folie connue de moi-même.

(Ne la lâche pas, ne la lâche pas, ne la lâche pas...)

Et ça ne risque pas d'arriver. Désormais fermement maintenue dans mes mains, elle me donne l'énergie pour me redresser et aider à ce qui semble être une deuxième attaque sur la créature. L'ennemi était toujours là, lui qui n'attendait que d'être nourri d'un trait de baliste dévastateur. Et ce trait aura besoin de mes mains pour être chargé.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 23 nov. 2019 12:05

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

V



Dans les hauteurs, la jeune archère donnait ses ordres comme une capitaine d’expédition. Les hommes de la tour, benêts devant son assurance, obtempérèrent. L’un d’eux s’écria :

« Ça, ça va pas être trop compliqué ! »

Il s’approcha d’une ouverture et fit tinter une cloche au ton plus clair que celle qui avait sonné l’alerte précédemment. La cloche d’alerte de cette tour, précisément : une manière directe de prévenir en bas qu’il y avait un souci ici, dans les hauteurs. L’archère n’avait cependant guère le temps de commenter l’ingéniosité du système : elle était déjà en train de descendre en bas de la tour, courant les quelques mètres la séparant du bosquet…

Elle se planqua, là, sous le couvert de la végétation. Un endroit dangereux… Bien vite, un arbre parmi les autres qui tombaient manqua de peu de la faucher derrière sa planque : les créatures de métal présentes semblaient les couper pour progresser de sorte qu’ils ne tombent pas devant eux. Et elle compris vite pourquoi : l’avant-garde de cette unité commença à poindre dans le bosquet, à sa lisière, sortant du couvert avec détermination. De nouvelles monstruosité de métal, quoique bien plus petites cette fois. Il y en avait de deux sortes :


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De forme arachnéenne, les créatures à huit pattes articulées lui arrivaient à la taille. Elles avaient des mandibules comme des poignards, et une curieuse sphère aux airs fragiles à l’arrière de leur abdomen. D’autres avaient des bobines de cordes et leurs mandibules faisaient plus comme des scies. De curieux trous perçaient leur « tête », comme des tubes. Des lance-projectiles, peut-être ? Le souci, c’est qu’elles étaient, ces petites monstruosités, pas loin d’une trentaine. Plus peut-être, car elle n’en voyait que les premières lignes. Et que derrière elles suivraient leurs grandes sœurs aux scies. Elle n’était pas repérée, pour l’instant, un peu à l’écart de leur progression…



Le tintement de la cloche d’alerte de la tour de guet des hauteurs résonna jusqu’en bas, où l’assaut contre la porte se poursuivait inlassablement. Pendant qu’Alfryda se débattait avec la munition de la baliste, la chargeant dans l’appareil afin que son usager puisse la recharger à coup de moulinets énergiques, mais trop lents tout de même pour qu’elle soit vite prête à l’emploi, Xël faisait encore des miracles avec ses portails : Loin de s’arrêter, la seconde créature se projeta en avant, passant sa scie droite dans le portail de Xël avant force sans la faire cesser de tourner à pleine vitesse. Cela eut l’effet escompté : la scie circulaire trancha net, en deux, la première machine en bas des portes. Son abdomen tomba lourdement au sol, et instantanément des garzoks alentours commencèrent à s’en approcher vivement pour porter, de leurs mains cette fois, l’échelle désomais arrêtée, afin de la porter jusqu’à la porte de manière plus traditionnelle. L’avant de la créature tranchée se projeta en avant, s’effondrant sur elle-même, mais de sorte que sa scie restante entre en contact avec l’énorme porte de métal, crissant subitement d’un bruit strident immonde, projetant des étincelles dans tous les sens…

Derrière, la seconde machine était passée outre le portail et poursuivait son avancée terrible : elle ne tarderait plus à rejoindre le corps démembré de sa semblable. Les archers et arbalétriers sur les murs livraient désormais une bataille plus efficace contre les troupes en bas des murs, échangeant trait pour trait avec les arbalétriers ennemis, avec une efficacité à l’avantage des défenseurs, bien protégés derrière leurs créneaux.


Derrière la porte, tous les bruits étaient audibles, sans le visuel, ce qui rendait la scène plus effrayante encore. Ce bruit strident contre la porte, qui ne cédait pourtant pas, cette cloche nouvelle au loin, ces cris, hurlements, tant orques qu’humains… La tension était forte à cet endroit. Le Duc se tourna vers Oryash et Tanaëth pour leur crier, surpassant le bruit ambiant :

« La cloche d’alerte des hauteurs ! Je vous en conjure, prenez votre troupe et allez voir ce qui se passe là-haut, portez soutien à mes hommes. Nous ferons tout ici pour que la porte ne cède pas. »

S’ils décidaient de monter, via des échelles disposées le long des pics rocheux pour mener jusqu’à un petit plateau en hauteur, ils pourraient apercevoir toute l’étendue des troupes ennemies (décrites quelques màjs plus tôt). Tanaëth, de ses yeux, pourrait apercevoir son éclaireuse sur le dos de l’une des créatures de métal… Celle approchant dangereusement de la porte. S’ils ne montaient pas, il leur restait toutefois le choix de grimper sur les remparts… Ou d’attendre là, dans cette anxieuse et désagréable position d’attente forcée.



[Xël : 0,5 (organisation et portails)
Tanaëth : 0,5 (Bonnes nouvelles)
Oryash : 0,5 (mise à disposition)
Hatsu : 0,5 (organisation et planque)
Alfryda : 0,5 (chaaaargeeeeez)]
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Tanaëth Ithil
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Tanaëth Ithil » lun. 25 nov. 2019 17:56

A peine ai-je demandé au Duc où il souhaitait que je me positionne que le son clair d'une cloche nous parvient des hauteurs, une alarme à en juger par ce que nous crie alors un Robert de Pérussac inquiet. Il nous conjure d'aller soutenir ses hommes, quelque part dans la montagne, tandis que lui-même et ses troupes feront tout pour défendre la porte derrière laquelle s'acharne l'armée d'Oaxaca. Hurlements, crissements stridents, le chaos semble total derrière l'huis massif et le mur épais qui nous empêchent de voir ce qui se passe. Un vacarme susceptible d'angoisser les plus braves, mais la peur glisse sur ma colère comme de l'eau sur une toile cirée. Je n'ai qu'une envie, qu'une pensée : massacrer des légions d'ennemis, me lancer dans une sanglante curée, et voilà que le Duc m'envoie encore crapahuter je ne sais où?

(Il doit avoir une bonne raison pour se priver de tes lames ici, Bien-Aimé), murmure ma Faëra d'un ton apaisant, (imagine que des troupes parviennent à contourner l'obstacle et à vous prendre à revers...)

Une idée détestable, seulement... je connais un peu le coin, escalader les parois abruptes n'a rien d'évident et aucune forte troupe ne pourrait prétendre passer par là, alors quoi? Je soupire sombrement en avisant les échelles qui grimpent vers les sommets, nul besoin d'une armée pour qu'il y ait péril, il suffirait d'une ou deux horreurs comme celles que j'ai eu le déplaisir de croiser en Omyrhie pour exterminer tout un régiment. Au Duc, je réponds donc avec un léger hochement de tête :

"Je m'en charge."

Mais, contrairement à sa demande, j'ajoute à l'intention de ma garde d'un ton qui ne souffre aucune réplique :

"Protégez le Duc. A tout prix."

J'ai bien conscience que leur aide pourrait s'avérer précieuse suivant ce qui se trame là-haut, mais cette décision se base sur un simple fait : si je tombe cela ne fera jamais qu'un bon guerrier de moins et personne ici ne s'en souciera outre mesure. En revanche, que le sire de Pérussac trépasse et ses hommes pourraient bien se débander salement, anéantissant tout espoir de résister aux colossales forces d'Omyre. Et pour une fois, ma chère cousine ne discute pas, consciente sans doute de la nécessité que le Duc vive. Quant à Oryash, je lui jette un bref regard interrogateur, ne sachant si elle préférera venir avec moi ou rester ici pour défendre le passage, puis je me lance dans l'escalade des échelles fixées contre les parois.

Dès que je me suis élevé de quelques dizaines de mètres s'offre à moi un spectacle consternant : l'armée de la putain noire dans toute son écrasante ampleur. Des Garzoks innombrables, mais aussi des espèces d'humains bardés d'armes et de sombres armures lourdes, ainsi qu'au moins deux des monstres métalliques comme celui que j'ai aperçu dans ma vision. L'un d'eux semble en mauvais état, fracassé en deux, mais l'autre est intact et...

"Les fils de pute! Les enfoirés de fils de pute!"

Rarement je jure pareillement, mais là... sur le dos de l'abomination est attachée une Sindel que je ne connais que trop bien : Illays. Utilisée comme un bouclier "humain" par ces crevures de laquais d'Oaxaca. La rage au ventre, j'hésite à redescendre fissa pour aller dévaster tous ces connards, réduire en pièces cette saloperie de machine, mais je le sais avant même que cette pensée n'ait achevé de se former en mon esprit : c'est exactement ce que nos ennemis espèrent. Agir ainsi serait signer mon arrêt de mort et, surtout, cela ne sauverait pas mon amie. Elle est foutue. Mais cela, je l'ai su au moment même où le Duc m'a informé qu'elle avait été faite prisonnière, en réalité. J'ai certes réussi jadis à m'échapper des geôles de l'arène d'Omyre, mais je n'ai dû mon salut qu'à une aide venue de l'intérieur, si cette garce de Faryä n'avait eu besoin que je vive pour je ne sais lequel de ses plans tordus je serais mort et enterré à l'heure qu'il est.

Chassant avec colère ces noirs souvenirs, je prends une ample inspiration pour me calmer et dégage une question du fatras de pensées macabres qui m'assaillent : les Kendrans hésiteront-ils à anéantir le monstre de métal ainsi "protégé"? Puis, une question en entraînant une autre : dois-je achever mon amie pour lui épargner je ne sais quelles souffrances supplémentaires et m'assurer que sa présence ne retiendra pas les bras des humains? Ou dois-je lui laisser une chance, caresser l'espoir absurde qu'elle puisse survivre envers et contre tout? Je voulais massacrer des ennemis et mon premier acte serait de prendre la vie de l'une des miennes? J'en ai la nausée... mais que faire? Que faire? J'ai beau tourner et retourner la situation en tout sens, l'évidence est criante : je ne peux rien pour elle, excepté une unique chose. L'âme en berne, défait, j'assure mon équilibre au moyen de mes seuls jambes sur l'échelle, m'empare de mon arc et y encoche une flèche que je gèle d'un effort de volonté. Puis je vise avec soin l'emplacement de son coeur, et lâche mon trait de toute la puissance de ma relique.

(Pardonne-moi, Amie, pardonne-moi... Puisse Sithi t'accueillir auprès d'elle...)

Je me prépare aussitôt à lâcher une deuxième flèche au cas où, contre toute attente, la première ne serait pas immédiatement mortelle. Puis, cette misérable besogne accomplie, j'achève l'escalade, le visage fermé, d'une mortelle pâleur. Et ce que je découvre, une fois en haut, n'a rien pour arranger mon humeur exécrable : une ribambelle de petites saloperies de métal arachnoïdes, qui doivent m'arriver à la taille, se précipitent vers une petite tour de guet. Les saletés, une trentaine probablement, sont de deux sortes : l'une possédant une espèce de "réservoir" en guise d'arrière-train, l'autre munie de rouleaux de corde, ou quelque chose qui y ressemble. Et comme si ça ne suffisait pas, au moins quatre mastodontes de ferraille comme les deux assaillant la porte suivent la meute, abattant les arbres comme je les avais vu faire dans ma vision pour dégager le passage.

"Merde, mais c'est pas vrai?! On est sur quel monde, là?!"

J'ai l'impression - détestable faut-il le préciser - d'être revenu sur Izurith. La catin d'Omyre n'a pas assez de monstres abjects à disposition, non, il faut qu'elle en rajoute avec des "machines" sorties de je ne sais quel esprit détraqué ?! Autant je n'hésiterais pas à foncer tête baissée au milieu de l'armée qui assiège la porte, seul s'il le fallait, autant ce que je vois là me sape toute envie d'en découdre. Que pourraient bien mes lames, ou mes flèches, contre ces monstres de métal? Et les petites saletés ne valent pas mieux, les dieux seuls savent quelle saloperie contiennent leurs réservoirs. Acide, poison, liquide inflammable ou que sais-je encore, qu'elles doivent pouvoir projeter à en juger par les orifices situés à l'avant. Les autres doivent pouvoir projeter leurs espèces de cordes, en mode toile d'araignée si ça se trouve, offrant à quiconque les approcherait la fin minable d'un moucheron. Jamais de toute mon existence je n'ai eu autant envie de tourner les talons, non par peur, mais parce que j'ai juste l'impression de n'avoir rien à faire là, de ne pas être sur le bon monde, de ne pas avoir les armes pour lutter contre ces... choses. Mais si moi je ne peux rien, que pourront le Duc et ses soldats? Attendre les Nains qui, avec leurs lourds marteaux de guerre et leurs boucliers, seraient sans doute plus à même de combattre ces absurdités ? Folie, elles tomberaient sur le dos des défenseurs de la porte bien avant que les Thorkins n'arrivent.

"Soit. Il faut bien mourir un jour..." murmuré-je en extirpant la lame d'Ethërnem de mon paquetage, que je dépose, avec ma Vorpale et mon arc, dans le recoin le mieux dissimulé que je puisse trouver. Je ne crois pas vraiment que mon tigre runique me donnera une chance de survivre à ça, mais je l'invoque tout de même : peut-être me donnera-t-il le temps d'exterminer quelques-unes de ces saloperies avant d'y passer. Je dégaine ensuite mon ardente et me dirige, mâchoires serrées, vers la meute ignoble.


*****

HRP : utilisation de la cc distance "tir précis" au rang 4, de la capa de combat du tireur d'élite "visée précise" et du pouvoir de l'arc des Glaces : blessure de froid en plus de la blessure physique.

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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » mer. 27 nov. 2019 15:47

<<<


Un son strident se fait entendre alors que le premier cafard se fait trancher en deux. L’abdomen tombe au sol en libérant l’échelle que des Garzoks s’empressent de saisir avec la volonté de la mettre en place. Le thorax tombe en avant et la scie encore en fonction tombe contre la porte en produisant le bruit terrible de l’acier contre l’acier et envoyant des gerbes d’étincelles dans tous les sens.

J’analyse la situation d’un rapide coup d’œil. Deux choses me préoccupent, l’échelle d’acier qui se dresse à nouveau vers nous, portés par les Garzoks assoiffés de sang et la monstruosité mécanique qui n’a pas cessé sa marche pour rejoindre sa semblable désormais démembrée. Je vois déjà les archers à mes côtés se tourner vers les porteurs d’échelles. Je m’empresse de les interpeller.

" Concentrez vous sur leurs tireurs ! Leurs tireurs ! "

Répétais-je plus fort pour tous les hommes sur les remparts. Je ne veux pas qu’ils puissent nous harceler de salves. Je jette un œil vers la baliste pour remarquer qu’elle n’est pas encore prête. Un son de cloche venant des hauteurs attire mon attention, j’interroge du regard le responsable des remparts avant qu’une nouvelle nuée de projectiles qui ricochent contre les créneaux me rappelle à l’ordre. Je me concentre sur le champ de bataille devant le mur, je pourrais tenter quelque chose pour arrêter le cafard d’acier mais je ne suis pas certain que ça fonctionne et cela pourrait présenter un risque pour l’inconnue prisonnière sur le thorax de la créature. Qui-est elle d’ailleurs ? Cette elfe grise brandie comme un bouclier humain, exposée comme un trophée. Une personnalité importante ? Juste une malchanceuse ? Je doute qu’elle mérite son sort. Je me sens mal à l’aise en l’observant, je ressens le besoin de lui venir en aide. Un portail pourrait me permettre d’emmener la cage derrière le mur tant que la machine est en mouvement et si je le coupe au bon moment. J’entends soudain une flèche passer à côté de ma tête, venant de derrière moi, et je la vois se loger dans le corps de la Sindel. Je me retourne vivement, prêt à lancer un sort en pensant qu’une attaque Garzok vient de derrière. Je fronce les sourcils, serre les poings, cette flèche ne vient pas du camp ennemi. Elle provient d’un autre Sindel, en équilibre précaire sur une échelle pour ranger son arc avant de reprendre son ascension vers le son des cloches.

" Bordel mais c’est quoi son problème ?! "

Ma magie s’agite de colère, je n’ose même pas regarder la prisonnière rendre un dernier souffle alors que je pensais il y a une seconde pouvoir la sortir de là. Je ressens cette haine aveuglante, poussant à la témérité alors que je ne quitte pas l’archer Sindel des yeux tandis qu’un orbe de fluide magique se forme dans le creux de ma main droite, nourri par des flux grisâtres qui s’échappent de mes pores. Je ne dois pas me laisser être happé par ma rage même si l’envie de faire tomber l’elfe gris de sa falaise me démange, il y a plus important pour le moment. J’arme mon bras comme si j’allais lancer un projectile et me retourne pour lancer mon sort. Je balance ma colère sur ces Garzoks qui tentent encore de dresser l’échelle contre les remparts. Le fluide magique s’élance en tourbillonnant vers le pied de l’échelle pour l’encercler. Mon but est de les éloigner de l’échelle, de les faire lâcher prise et de gagner encore du temps quand mon sort explosera pour repousser ces envahisseurs.

" Tenez bon ! Aucun Orc ne posera son pied puant sur vos remparts ! "

Criais-je avec hargne pour encourager les troupes avant de pousser un cri de guerre tout en laissant exploser mon sort. Il est temps de montrer une autre facette de ma magie, une tempête va se déchaîner sur cette armée.


>>>

((Lancement du sort Œil du cyclone (rang 2) au pied de l’échelle pour en repousser les porteurs. ))
Modifié en dernier par Xël le mar. 31 déc. 2019 11:00, modifié 1 fois.

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Oryash
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Oryash » mer. 27 nov. 2019 18:47

Précédemment : A la porte de l'Ynorie


Lorsque d'un son de cloche lui parvint de la tour, Oryash porta machinalement son regard vers le haut, se demandant ce qui avait pu alerter de la sorte ceux qui se trouvaient là-haut. A peine eut-elle le temps de se poser la question que le Duc lui demandait ainsi qu'à Tanaëth de monter afin de porter main forte à ceux en faction.
La peau blanche hocha la tête en signe d'acceptation et révêtit arme et équipement rapidement. Avant même qu'elle n'est le temps de gagner la première échelle, Tanaëth l'avait déjà devancé l'air déterminé et le visage fermé. Elle le laissa prendre de l'avance et commença elle aussi à gravir les échelles. Arrivée à une certaine hauteur, elle s'arrêta et jeta un œil au delà des portes et l'armée qui se tenait là était vraiment impressionnantes, surtout les machines. Oryash se demanda comment ils allaient pouvoir arrêter de pareille chose ?

Bien vite pourtant elle reprit son ascension enchaînant les échelles les unes après les autres. Un barreau céda sous son pied et elle manqua de choir, pestant à qui voulait l'entendre. Il s'en était fallu de peu pour qu'elle aille s'écraser en contre bas.
Alors qu'elle venait à regarder où se trouvait Tanaëth dans l'escalade, elle le perçut en train de bander son arc et de décocher deux flèches. Instinctivement , elle suivit les flèches du regard avant de les voir se ficher dans le corps de la Sindel qui avait été capturée.
Ainsi donc il avait fait le choix de la sacrifier pour la sauver. Le geste était tout à son honneur, mais elle se doutait que ce geste avait du lui coûter et pas qu'un peu.

Elle continua par la suite à monter et finit par atteindre le plateau en question et là, le moins que l'on puisse dire c'est que la situation n'était pas brillante. Une pléiade de bestioles ressemblant à des araignées prenaient d'assaut la tour de guet. Ainsi il fallait faire le ménage. Elle chaussa son gant à griffes dans une main et dans l'autre se saisit de sa lame avant d'avancer droit sur les premières bestioles se trouvaient le plus près d'elle et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles étaient de belle taille.


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Modifié en dernier par Oryash le mar. 24 déc. 2019 18:29, modifié 1 fois.
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