La Porte de l'Ynorie

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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » jeu. 28 nov. 2019 21:09

Elle était une chasseuse, elle savait comment repérer, traquer et tuer de nombreuses créatures, mais ce qu’elle avait sous les yeux dépassait complètement son entendement et rien n’aurait pu la préparer à cela. Alors qu’elle espérait pouvoir agir contre les immenses monstruosités métalliques tout droit sorties de l’imagination d’un esprit malsain et malade, voilà qu’une trentaine de créatures semblables, mais plus petites, avaient fait leur apparition, devançant leurs congénères plus grandes. Ressemblant à s’y méprendre à des araignées et lui arrivant à la taille, la troupe arachnéenne se frayait un chemin à travers le bosquet en abattant et écartant les arbres. L’un d’eux s’écrasa non loin d’Hatsu qui se tendit avant de réaliser que les créatures ne l’avaient pas repérée et elle prit le temps d’examiner cette nouvelle menace. Elle repéra rapidement deux types, l’un possédant une curieuse sphère transparente là où aurait dû se tenir leur opisthosome et l’autre un agencement servant à dérouler une corde qui restait pour l’instant sagement en place. Toutes étaient munies de mandibules armées, des lames ou des scies selon les « espèces » et de curieux tubes à l’avant. Pensant à des sarbacanes, la jeune femme réfuta l’idée car rien ne semblait pouvoir leur permettre de stocker et utiliser des munitions, mais mieux ne valait ne pas tenter d’en savoir plus pour le moment, puisque cela finirait par se retourner contre elle. Elle grinça des dents, la menace n’était pas exactement ce qu’elle avait imaginé, mais il fallait tout de même agir.

Laissant tomber sa première idée, elle suivit le groupe sans bruit alors qu’il commençait à atteindre la lisière du bosquet, sortant de celui-ci aussitôt. Elle fronça les sourcils devant cette vision et intercepta un curieux spectacle. Deux silhouettes se dressaient là, face à la horde arachnéenne. Une grande, probablement un elfe, enchâssé dans une impressionnante armure rouge et armé d’une épée de feu, une étrange apparition sans forme distincte marchant derrière lui tel un mirage. L’autre, plus petite et à la peau et aux cheveux blancs était armée d’une lame et de griffes. Des alliés sans aucun doute, mais deux, face à une horde de ce type, cela semblait bien téméraire aux yeux de la jeune femme. L’affrontement semblait inévitable et elle jura intérieurement en encochant une flèche sous le couvert des arbres.

(Merde... manquait plus que deux suicidaires pour compléter le tableau... Comme si des araignées de métal géantes ce n’était pas assez de problèmes !)

(Fous... bientôt festin !)

(Espérons que non.)

Sans un bruit, elle visa l’araignée la plus proche des deux idiots téméraires, ciblant l’étrange bulle transparente en espérant que ce soit un point faible exploitable. Elle n’aurait probablement pas tiré si elle n’avait pas vu les deux vies qui s’apprêtaient à être fauchées, mais laissez périr ainsi. Elle amena la corde jusqu’à sa joue, expira et bloqua sa respiration avant de lâcher le trait qui fila silencieusement vers sa cible. Elle espérait briser la sphère pour savoir ce qu’elle contenait. De l’acide ? Un gaz ? Une huile quelconque ? Dans tous les cas, laisser ces abominations transporter quoi que ce soit jusqu’ici était dangereux et il fallait les arrêter. Elle espérait simplement que les soldats et les deux âmes téméraires seraient efficaces pour contrer la menace. Elle, de son côté, suivant ce que révélerait l’explosion de la bulle, continuerait ou non son plan initial. Elle changea de position, toujours avec la même discrétion. Rien ne valait l’assurance d’être invisible aux yeux de ses proies.


***

(((HRP : Utilisation de la cc « Sans un bruit » au rang 2 sur la sale bête de tête (ou la première qui a une bubule de verre bizarre).)))
Hatsu Ôkami, Chasseuse Ynorienne
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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » ven. 29 nov. 2019 23:00

La peau de mes doigts me brûle à mesure que je laisse le trait glisser jusque dans son réceptacle de recharge. Je manque de lâcher prise lorsque le bois taillé du trait m'écharde la paume, m'obligeant à secouer la main d'une vive douleur dans le nerf. Une lèvre de mordue plus tard, je termine de pousser la munition lorsqu'un Long-Jambes s'invite à ma place, pour m'aider ou me presser. Je me force à finir la tâche que je me suis moi-même confiée, incapable de perdre la face dans une guerre qui ne chantera jamais mes louanges. Lorsque je comprends que je suis de trop, j'abandonne et retourne me coller contre le tonneau qui m'a accueillit plus tôt, arrachant l'épine de ma main à pleine dents pour finalement la cracher à terre, non loin du soldat qui gît toujours au sol. Ma tête se baisse au rythme des carreaux qui se figent sur le plancher, soulevant mon cœur à chaque instant. Il devient compliqué de trouver espoir dans un moment pareil, incapable de comprendre clairement ce qui arrive. Un homme qui fait danser ses bras et réalise miracles sur miracles, une baliste qui ne touchera peut-être plus personne et l'horreur qui hurle encore d'un râle mécanique aussi terrifiant que ceux des vivants. Et cette masse grouillante... Des silhouettes à perte de vue que j'ai pu observer quelques secondes du haut des remparts. Je refuse de laisser faire, d'attendre là sans m'aider à m'en sortir. Et si je ne peux écouter la bonne personne sur ces remparts, je m'écouterais moi.

Je repère dans les mains du soldat la même arbalète qui se trouve dans celles de ses confrères encore debout. Je secoue très légèrement la tête, lèvres mi-closes, comme pour me persuader de ne pas faire une telle bêtise. Je n'ai jamais vraiment pu voir comment ça fonctionne et j'observe l'un des arbalétriers en action, tirant furieusement sur des adversaires que je ne vois pas en se penchant par-dessus la muraille pour entamer un long processus de recharge. Je songe sérieusement à abandonner l'idée lorsque je le vois tourner ses deux manivelles, utilisant un étrange outil fait de cordes pour redresser les deux battants de l'arme.

(Qu'est-ce que... je n'y comprends rien, foutredieu !)

Inutile de m'y essayer, je me foirerais sans l'ombre d'un doute. Il faudra faire avec une seule munition, celle qui tient toujours dans la chambre de l'arbalète. Patientant derrière mon tonneau, je finis par trouver un moment lors d'une irrégularité dans les salves adverses et m'empare de l'arme prête à tirer, positionnant instinctivement mes doigts pour l'utiliser, avant de me coller contre le mur des remparts. Là, je rejoignais celui qui semblait faire sienne une puissante magie, mais qui possédait assurément une bien meilleure expérience des guerres que moi. À ses côtés, je saurais certainement trouver le courage de continuer le combat, sur les remparts de Luminion.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » dim. 1 déc. 2019 11:46

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

VI


Tanaëth et Oryash parvinrent à grimper tout en haut des hauteurs surplombant la stratégique passe montagneuse où se trouvait la Porte d’Ynorie. Tanaëth, en montant, ne dut pas s’en prendre à deux fois pour réussir son tir sur allié : une flèche meurtrière qui vint cueillir l’elfe grise à la gorge, la tuant si pas sur le coup, au maximum dans les quelques secondes qui suivirent. Et ils étaient parvenus en haut. Des dizaines de petites araignées moitié moins grandes qu’Oryash sortaient des sous-bois à quelques dizaines de mètres d’eux, de l’autre côté de la tour de guet d’où commençaient à percer des traits, flèches défensives visant à nettoyer cette nouvelle menace naissante. Certaines loupèrent leur cible, bien entendu, s’enfonçant dans le sol ou ricochant sur la roche en s’éméchant, d’autres les attinrent sans leur causer trop de tort, plongeant dans leur carapace de métal sans l’abimer ou rebondissant sur elle. D’autres, plus heureuses, arrachèrent l’une ou l’autre patte, très fines et donc vulnérables, sans pour autant arrêter leur progression : le fait qu’elles en aient huit jouait en leur faveur.

Une flèche se démarqua cependant, en provenance de la forêt elle-même, si bien que ni Oryash ni Tanaëth n’en devinèrent l’origine précise, Hatsu. Elle frappa avec force l’espèce de bulle de verre de l’une de celles en possédant. La flèche se ficha dans la boule avant de… s’y faire aspirer. Aussitôt, une sorte d’appel d’air se fit et l’air sembla pénétrer à grande vitesse le contenant… tout en s’embrasant. L’araignée implosa, sa bulle se rétractant sur elle-même dans un effet pyrotechnique alors que sa structure elle-même se racrapota sur elle-même. Il n’en resta bientôt plus qu’une carcasse noirâtre et carbonisée.

Aussitôt, les petites araignées se pressèrent davantage, cliquetant plus rapidement vers la tour et vers Oryash et Tanaëth qui s’approchaient d’elles également. La première ligne, composée uniquement de celles à bulles de verre, commencèrent à… cracher du feu, depuis les orifices dans leur tête. Pas à grande distance, à un mètre d’elles tout au plus, mais le spectacle restait assez impressionnant. Sans doute projetaient-elles ce fluide extrêmement inflammable à l’air qu’elles transportaient. Une force tout autant qu’un terrible point faible, en somme.

De sa nouvelle cachette, Hatsu avait pu tout voir. Mais un grincement plus impressionnant que les autres la fit sursauter : celui d’une scie circulaire venant de trancher le tronc d’un arbre juste à côté d’elle… Et la créature géante qui suivait la scie, apparaissant non loin d’elle avec puissance. Elle manqua de peu de se faire écraser par une des pattes de la chose qui… contre toute attente ne semblait pas l’avoir vue. Un défaut de vision ? Peut-être venait-elle encore de relever un nouveau point faible…

En bas, à la Porte, tout allait de mal en pis. Non seulement une flèche venant des cieux venait de tuer l’elfe grise sur le dos de la bestiole s’approchant de plus en plus, mais en plus la baliste venait juste d’être rechargée, et son manieur se contentait de regarder Xël avec de la panique dans le regard, ne sachant trop que faire, espérant que le mage puissant le lui dise. Mais celui-ci était bien trop occupé à lancer un sortilège sur le bas des murailles, sur l’échelle portée par de nombreux garzoks. Sous l’effet des vents puissants qu’il envoya, une bonne moitié d’entre eux furent jetés à terre, mais les autres tinrent bon, et posèrent finalement l’échelle sur la muraille, commençant aussitôt à l’escalader férocement. L’autre bestiole, elle, était arrivée à portée et commençait elle aussi à développer depuis son appendice dorsal une seconde échelle, se déployant petit à petit pour atteindre au plus vite le haut des murailles, prochainement.

Alfryda était protégée derrière les murailles, inactive et à l’abri. Les soldats de Luminion, eux, prenaient tous les risques pour flécher les arbalétriers et archers d’en face. Si bien qu’en bas des murs, un tas de cadavres commençait à s’amasser. Mais sur le haut des murailles aussi, plusieurs humains tombaient, commençant à rendre complexe les déplacements (il fallait autant faire attention d’où on mettait les pieds qu’aux traits ennemis qui continuaient de flécher l’endroit.)

Xël en fut d’ailleurs victime. Exposé pour lancer son sort, un trait d’arbalète noirâtre l’atteint à l’épaule droite, s’enfonçant profondément dans ses chairs, avec douleur. Le genre de projectile qu’on regarde habituellement d’un air écœuré en priant de ne pas s’en prendre un de peur d’attraper des maladies ou de l’infection.


[Tanaëth : 0,5 (escalade) + 1 (tuer une proche)
Xël : XP à la fin de la situation.
Oryash : 0,5 (escalade)
Hatsu : XP à la fin de la situation.
Alfryda : 0,5 (loot)]


État des pjs :
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » mer. 4 déc. 2019 13:58

<<<


Mon sort décolle de l’échelle un bon nombre de Garzoks mais je peux encore constater, impuissant, que si la magie est stable ici elle en perd énormément en puissance. Suffisamment d’Orcs parviennent à résister au souffle et placent l’échelle contre la muraille pour en débuter l’escalade. De l’autre côté de la porte, le cafard d’acier était en position et entamait la même manœuvre que la précédente créature. En l’observant, je ne peux que remarquer l’elfe grise, avec tristesse et colère, abattue d’une flèche dans la gorge.

Un moment d’égarement qui me coûte chère. Je ressens un choc suivi d’un picotement au niveau de mon épaule droite. Ma vision se trouble un instant et apparaît devant moi une vision venant du passé. Les murailles d’Esseroth, l’océan d’Orcs et de créatures immondes. Je me tourne et m’accroupis pour finalement ressentir une vive douleur en apercevant le trait d’arbalète plongé dans mon épaule. Ma vision se trouble à nouveau avant de me replonger dans mes souvenirs. A bout de force, accroupi contre les hautes murailles de la cité libre d’Aliaénon. Mais je peux me voir, alors que Karz retire une flèche de mon bras. Je me souviens vaguement de ce moment, quand la magie m’a prit toutes mes forces et que je ressentais à peine la douleur. A qui sont ces souvenirs, Finarfin ?

Je grogne de douleur en revenant à l’instant présent.

" Merde ! Merde !"

Jurais-je entre mes dents. Pas de Karz pour me venir en aide cette fois mais j’ai les potions conseillées par Bob avant mon départ. D’une main tremblante, je saisis la gourde à ma ceinture. Retirer la flèche, je dois d’abord retirer la flèche, je me laisse glisser le long des créneaux, à l’abri des projectiles qui pleuvent encore. Je saisis doucement le trait de ma main gauche, inspire et expire lourdement en sentant la douleur que la moindre vibration provoque. J’inspire, ferme les yeux un instant sans chercher à retenir mes larmes. Je retiens mon souffle avant d’ouvrir les yeux pour dévisager l’intrus planté dans mon corps. Je commence à l’extraire, tirant lentement et sans geste brusque en gémissant et soufflant entre mes dents serrés, m’efforçant de suivre le même chemin qu’elle a prit pour entrer pour ne pas me causer plus de dégâts. J’ignore le flot de sang qui s’écoule plus abondamment de ma plaie. Je lâche la flèche, fais une pause, me balance d’avant en arrière en agrippant mes cheveux avec poigne, tentant peut être instinctivement de dissimuler une douleur par une autre. Je m’efforce de reprendre une respiration plus stable avant d’observer ma blessure. Il reste encore un bout à retirer mais je peux constater qu’un bon morceau est sorti. Un constat au quel je m’accroche pour ne pas abandonner. J’essuie mes yeux d’un revers de manche avant de saisir à nouveau le projectile. Après une longue inspiration j’en retire la pointe en grognant, en serrant les dents et laissant un filet de bave s'écouler de mes lèvres, je l’observe un court instant avant de la laisser tomber et de boire une dose de potion de soins. Mes mains tremblent mais je me sens encore conscient, la bataille n’est pas terminé, je prends simplement un instant pour reprendre mes forces. Je lance un regard vers la baliste, enfin rechargée. J’observe l’homme qui l’a contrôle et du bout des lèvres et d’un geste mou, lui indique de ne pas encore tirer.

>>>

((Utilisation d'une dose de potion de soin.))
Modifié en dernier par Xël le mar. 31 déc. 2019 10:59, modifié 1 fois.

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Tanaëth Ithil
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Tanaëth Ithil » ven. 6 déc. 2019 16:19

Alors que nous avançons vers les petites horreurs métalliques, des traits fusent depuis la petite tour de guet perchée là, peu efficaces pour la plupart puisqu'ils ne font guère, pour les mieux placés, que priver d'une patte ou deux les saletés. Ce qui, bien évidemment, ne les empêche nullement de continuer à se déplacer. Plus habile, une flèche tirée de quelque part depuis un bosquet atteint l'une des "bulles" constituant l'abdomen de certaines des araignées, produisant un effet pour le moins saugrenu : la flèche paraît "aspirée" dans la sphère qui s'embrase aussitôt puis implose, ne laissant de l'arachnide qu'une carcasse brûlée. Peut-être aurais-je dû entamer les hostilités avec mon arc, finalement... d'autant plus que les sales petites crevures accélèrent le mouvement en... crachant des flammes devant elles ?! Pas bien loin, leur portée ne dépasse apparemment pas le mètre, mais tout de même, voilà qui s'annonce jouissif...

Et derrière elles s'avancent les monstres d'acier qui, fidèles à eux-mêmes, abattent les arbres gênant leur progression comme s'il s'agissait d'ennemis. Inatteignables pour l'heure, mais comme de toute manière je n'ai pas la plus petite idée de comment je pourrais bien affronter des machins pareils, aucun risque que je m'en plaigne. Luttant tant bien que mal contre ma puissante envie de décamper d'ici fissa, je préviens sommairement Oryash :

"Je vais défoncer tout ça, suis-moi et profite de la tranchée. Sans vouloir te commander bien sûr."

Adoptant la posture privilégiant la technique aux dégâts tout en fonçant vers les arachnides, j'opte pour une entrée en matière toute en finesse : un enchaînement brutal visant à dévaster les rangs de ces petites saletés de machines au plus vite. Et merde pour les flammes, ce n'est que de la poudre aux yeux puisqu'il faudrait qu'elles m'atteignent plusieurs secondes durant avant de seulement commencer à faire vaguement chauffer mon armure et ma cape ignifugée. Le seul risque est qu'elles m'atteignent au visage, en théorie du moins, et ça je vais tenter de l'éviter en entrant dans la danse d'une volte tourbillonnante, ainsi présenterai-je mon dos - et donc ma cape - au mur de flammes en le franchissant. Après quoi mes lames entreront en action et, en théorie toujours, dévasteront ce premier rang cracheur de feu. Et pour peu que cela fonctionne, cela ouvrira alors une brèche dont Oryash pourra profiter pour attaquer à son tour sans trop risquer de se faire incendier...


*****


HRP : utilisation de la posture "Adresse de guerre" au rang 5, suivi de la CC "Enchaînement brutal" au rang 5 (6 coups)

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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » ven. 6 déc. 2019 23:40

Le dos contre la pierre froide mais rassurante, je devine le chaos qui se déroule au-delà de cette limite entre la guerre et la paix. Luminion se défend aussi férocement qu'un animal blessé et je ne peux qu'être impressionnée par la masse d'arbalétriers qui canarde les assaillants qui tentent de s'en prendre à leur foyer. Ma mère m'avait déjà parlé des Grandes-Gens, souvent en mal ou pour souligner leurs vices, mais force est de constater qu'ils savent défendre ce qui leur est cher. À mes côtés, il en est un qui s'est montré plus impressionnant encore. Je le regarde manier ses bras comme une baguette, celles qu'utilisent les manieurs de fluides. Père possède quelques magies en lui, mais je ne l'ai jamais vu agir de la sorte. Il s'en dégage quelque chose de fascinant, suffisamment pour me faire oublier quelques secondes ce qu'il vise. Soudainement, il se calme et observe, mais je me persuade que le rejoindre est une mauvaise idée. Je pourrais me poster sur l'une de ces murailles, arbalète à la main pour réduire à néant l'un de ces Peaux-Vertes, mais je préfère rester sagement à ma place, peut-être pour y mourir ? Quoi qu'il en soit, je-

" Merde ! Merde !"

(Il est touché ! Une flèche, un carreau, n'importe quoi ! Bon sang, il saigne ! Je... je devrais l'aider, faire quelque chose ! SUREMENT PAS RESTER LÀ COMME UN SAC À PURIN ! BORDEL DE MERDE, RÉVEILLE-TOI, ALFRYDA !)

Comme jetée du haut d'un pont, je m'écrase dans ma sottise pour mieux m'en relever. Sans perdre pied, je parviens à me hisser sur mes deux jambes, auparavant tétanisée d'une peur que j'ai moi-même justifiée par ma connerie. Il n'est plus l'heure à chier dans ses braies, mais bien à dépecer ces enflures comme je l'ai déjà fait maintes fois avec un poulet. Mon regard déterminé découvre la guerre une nouvelle fois, plus sereinement. Je me renseigne rapidement sur l'état de la monstruosité mécanique qui gît désormais au sol, rejointe par l'une de ses consœurs. Dans un genre de cage en métal, j'apercois la silhouette d'une elfe désormais sans vie, une flèche plantée au travers de la gorge. Amie ? Ennemie ? Et qu'est-ce qu'elle foutait là ? J'en perds mon intérêt lorsque les Peaux-Vertes s'avancent avec l'échelle de la créature auparavant stoppée par le mage humain, celui qui déglutit en avalant le contenu d'une fiole rougeâtre. Ni une, ni deux, je comprends leurs intentions et me faufile avec difficulté là où ils posent déjà la tête de l'escale qui frappe contre la pierre taillée des remparts. Un soldat s'effondre, sans crier gare. Et un autre, à mesure de mon avancée. Le rythme m'inquiète, mais je continue en fermant les yeux à l'occasion, serrant toujours cette arbalète dans mes mains.

Enfin, j'y suis. Ils montent déjà, les enflures, et bigrement vite avec ça ! Pied contre la pierre, je prends appui et vise du mieux que je le peux la silhouette mouvante qui progresse sur l'échelle. Le mécanisme s'enclenche, le trait part, mais ma main se débarrasse déjà de l'arme. Vide, elle ne me servira plus. Désormais, je vais jouer du couteau.
Modifié en dernier par Alfryda Bröhm le dim. 15 déc. 2019 20:00, modifié 1 fois.
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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » sam. 7 déc. 2019 10:34

Elle avait vu juste en tirant ainsi. la flèche fendit l'air et percuta la bulle d'une des araignées et le résultat fut stupéfiant. La flèche fut aspirée et la bulle s'enflamma avant que l'araignée ne semble imploser, finalemen détruite. Un rictusstisfait sur le visage, la jeune femme s'apprêtait à recommencer, venant en aide aux deux âmes ayant choisi de foncer sur les araignées qui envoyait maintenant des jets de flammes devant elles. mais unnbruit la fit sursauter et elle se jeta au sol pour éviter la patte d'une des monstruosité métallique. Elle jura, mais, contre toute attente, elle lui passa devant sans la voir. l'ignorait-elle ou ne pouvait-elle pas la voir ? La jeune femme était perplexe mais se releva en hâte et sortit de sa besace une petite pierre.

(Pourvu que ça fonctionne...)


Elle attendit que la créature l'ait presque dépassé, puis se mit dans son sillage et courut vers elle, son arc dans la main, sa pierre dans l'autre. Elle n'avait qu'un seul essai et comptait bien l'utiliser. Même si trois autres de ces saletés resteraient encore apte, au moins elle réduirait en partie la menace. Elle approcha sa main de l'abdoment métallique de la créature et colla la rune dessus. elle en connaissait le nom, mais les effets seraient somme toute aléatoire. Pourtant, elle pria Rana de lui accorder le pouvoir nécessaire pour que la pierre soit aussi efficace qu'elle l'espérait.

(La réduire le plus possible.)

Elle inspira sans cesser d'avancer au rythme de la créature et se concentra. Elle n'était pas une mage, mais si la magie la sauvait cette fois, elle y serait mopins réfractaire. Ne pensant qu'à sauver sa famille et son pays, elle plaqua plus fermement la pierre contre le métal de la créature et prononça son nom divin.

" Xi !"

***
(HJ: utilisation de la Rune "Xi" sur une des grosses saletés)
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Oryash
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Oryash » sam. 7 déc. 2019 12:16

Précédemment : Ascension


Alors que Oryash progressait en direction des araignées tout comme son compagnon de voyage voici qu'une flèche sort du bois, volant droit sur une des araignée à l'abdomen de verre. Là, stupeur, la flèche disparaît dans les entrailles de la bestioles avant qu'un léger sifflement se face entendre et que la bête métallique et de verre n'explose.
Ainsi donc, elle avait un point faible et pas des moindre. Seulement ce n'était pas avec ses griffes et son épée qu'elle parviendrait à un tel résultat, sans réussir à se faire exploser avec ces abominations. Il fallait trouver autre chose. Qui plus est, elle propulsait du feu devant elle sur un bon mettre de quoi se faire rôtir comme un lapin avant même de les atteindre.
Plus loin un bruit de scie et des arbres tombant au sol. Sans doute cela était-il fait par les grandes sœurs des petites araignées.
Soudain la voix de Tanaëth lui proposant de la suivre alors qu'il proposait de ton défoncer.

"Tu vas te faire cramer ! C'est de la folie ! Mais allons-y, on ne peut plus reculer à présent ! " »

Et c'est fermement décidée qu'elle s'élance à la suite du Sindel, prête à en découdre avec l'ennemi.


Suivant: Prise de conscience
Modifié en dernier par Oryash le mar. 17 déc. 2019 21:14, modifié 2 fois.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » dim. 15 déc. 2019 14:32

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

VII



Dans les hauteurs de la bourgade montagnarde, les araignées mécaniques avançaient en créant un véritable mur de feu : une chaleur que quiconque aurait du mal à supporter. Les flèches continuaient de pleuvoir de la tour, sur cette masse de petites araignées, avec plus ou moins de succès. Une seconde implosa sous ces coups, d’autres s’effondraient, démembrées. Mais pas assez vite pour contenir leur progression.

De son côté du plateau, Hatsu mesurait son intelligence et ses atouts à la force brute et sans pitié des créatures ennemies. L’effet de la rune fut on ne peut plus pertinent : elle se mit à briller, disparaissant d’entre les mains de la jeune femme pour manifester son effet sur la créature d’acier, prise au dépourvu. Et diminuée, elle le fut : elle devint aussi petites que les autres araignées, sans bombonne ni corde, cependant, toujours armée de ses scies circulaires mais bien plus petites, maintenant… Forcément, elle prit donc conscience de l’existence de l’archère, et se tourna vers elle avec fureur, comme consciente de son nouvel état, prête à en découdre en faisant vrombir ses scies. Certes elles auraient du mal à défoncer un arbre, désormais, mais des chevilles, c’était encore à sa portée.

Et puis, Hatsu remarqua les autres, les petites munies de cordes et de réservoir de verre bleu, qui s’approchaient non pas des échelles mais… de la falaise elle-même, surplombant la fameuse porte d’Ynorie. Celles munies de cordes en plantaient l’extrémité dans le sol, prête à se dérouler elles-mêmes pour atteindre la muraille ou l’arrière de celle-ci. Mais le plus surprenant fut cette unique (pour l’instant) araignée bleue qui… bondit littéralement dans le vide.


En bas, c’était toujours la panique. Alfryda, œuvrant d’un courage retrouvé, tira son coup d’arbalète… dont le carreau vint se planter dans un bouclier en bois d’un adversaire grimpant sur la muraille. Celui-là même qui parvint en premier à hauteur des murs, se faisant heureusement directement trancher la tête par un épéiste humain, son corps retombant mollement sur le sol. Mais le contrebas ne payait pas de mine : la seconde échelle était désormais en place également, les orques se précipitant dessus avec engouement : un engouement pour le meurtre et le sang qu’ils allaient faire gicler. Car ça y était : un garzok était parvenu à grimper sur la muraille depuis la première échelle, repoussant les épéistes présents, armé d’une masse de fer et d’un bouclier rond en bois. Et il fit de suite face à la naine et son court couteau avec rage, prêt à en découdre…


Le mage, Xël, dans son coin, soignait sa plaie, ôtant la flèche de sa blessure avec douleur. La potion qu’il absorba stabilisa la blessure, cessant le saignement et les affaiblissements qu’elle risquait de lui faire subir, mais guère davantage : il lui faudrait bandages et soins réguliers pendant quelques jours pour s’en remettre totalement.

Son regard tourné vers la baliste, il reçut en retour un signe d’assentiment du caporal en charge de celle-ci, qui lui sourit en levant le pouce vers le haut. Et l’instant d’après, il explosa dans une gerbe de feu, ses entrailles giclant jusqu’au mage, son corps carbonisé s’effondrant contre la baliste un peu roussie mais encore fonctionnelle. L’explosion de feu alla presque jusqu’à toucher Alfryda, heureusement suffisamment loin d’elle pour subir le moindre dommage, et devant se concentrer sur son ennemi. Qu’est-ce qui s’était passé ? Nul ne le comprenait vraiment. Une bombe ennemie ? Un sortilège de feu ? Jusqu’à ce qu’un des soldats du mur crie :

« Là-haut ! »

Et de fait, depuis la falaise surplombant la porte, plusieurs silhouette arachnéennes de métal semblaient descendre en rappel, déroulant une sorte de câble de leur arrière train, prêtes à débarquer dans plusieurs secondes sur les murailles à leur tour. Était-ce l’une d’elles qui était tombée ? Pouvait-il encore en pleuvoir d’autres ? Les questions restaient pour l’instant sans réponse. En contrebas, du côté de Luminion, une seconde explosion retentit. Une seconde boule de feu explosant près de la cavalerie, sans heureusement lui causer le moindre dommage. Et le Duc de crier de s’éloigner de la paroi de la montagne, au cas où d’autres se lançaient encore… La situation devenait pressante, dangereuse plus que jamais. Avaient-ils été abandonnés par ceux qui étaient monté ?




[Xël : 0,5 (soin). Reste de l’XP à la fin de la situation.
Tanaëth : sortie de l’event. Tu peux choisir librement la manière de le quitter, sans interférer avec la bataille. Utilisation des petites araignées mécaniques autorisée pour un éventuel combat libre.
Alfryda : XP à la fin de la situation.
Hatsu : XP à la fin de la situation. Gain de la rune « Aoy » (à identifier) pour utilisation originale de la rune Xi.
Oryash : sortie de l’event. Tu peux choisir librement la manière de le quitter, sans interférer avec la bataille. Utilisation des petites araignées mécaniques autorisée pour un éventuel combat libre.]
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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » dim. 15 déc. 2019 23:15

L'arbalète au sol, je m'empare machinalement de mon couteau, certaine que rester les mains vides est la pire des idées. L'adrénaline prend complètement le dessus sur mon corps, m’efforçant de me pencher au-dessus des murailles pour constater du résultat de mon tir. Je fais peu fi des ripostes ennemis malgré les morts constatés sur ma route, trop curieuse de savoir si j'ai touché ma cible. Ce n'est que lorsque mon visage rencontre celui de l'assaillant que je recule brusquement de quelques pas, surprise de le trouver si proche et surtout en vie. L'ignoble pose sa main sur la pierre et dévoile un bouclier dans lequel est planté le carreau de l'arbalète, indiquant mon échec et sa réussite. Frustrée mais pas désarçonnée, je m'apprête à me jeter sur lui lorsque le fil d'une lame me passe devant les yeux tel un rideau de théâtre, décapitant le Peau-Verte sans sommation aucune. Quelques secondes perdurent pendant lesquelles le soldat humain soulève à nouveau son épée qui finit de racler le sol, accompagnant les derniers instants muets de l'attaquant d'un bruit aussi strident que les scies circulaires que j'entends encore. Sa carcasse s'écrase au sol, sa tête roule et tombe dans l'escalier des remparts, mais l'échelle est toujours susceptible d'amener d'autres de ces enflures et nul doute qu'ils ne finiront pas tous décapités comme le premier.

J'en viens à penser que les accès se multiplient lorsqu'une seconde échelle frappe un créneau et dévoile un nouveau Garzok dont la tête est toujours sur les épaules. Personne pour la lui faucher, mais ils sont plusieurs à tenter leur chance, sans succès. Sa massue tient les Longues-Jambes en respect, déjà intimidés pour la plupart. S'il y a bien quelque chose qui me fout plus en rogne que me donner l'envie de gerber, ce sont bien les Peaux-Vertes et leurs cousins défraîchis et celui-ci n'est pas une exception. Je m'avance prudemment au milieu des défenseurs qui se font de plus en plus nombreux, profitant du fait que le lourdaud n'ai pas encore faire attention à moi, trop occupé à brailler une rage que j'entends sans comprendre. Et soudainement, je repère une ouverture. Sans toucher ceux qui le menacent, le sauvage agite son arme dans de grands brassages d'air, exposant une aisselle nue et accessible. Ma lame est courte, mais elle perforerait le poumon sans mal si je parviens à l'enfoncer suffisamment fort.

(Bon sang, je n'ai pas eu le temps de l'affûter ! Je vais devoir compter sur la pointe pour faire le travail...)

L'idée est là, mais comment y parvenir ? Je le regarde toujours, aussi con qu'un pot trop épais pour être brisé. Les défenseurs se sont dispersés pour tenter d'endiguer les échelles et les rares qui sont restés à affronter le gaillard puant ne parviennent pas à gagner du terrain. L'espace qu'il contrôle lui laisse l'opportunité d'observer la situation et son regard finit par se poser sur moi. Son visage se déforme par un rictus ou je-ne-sais-quel mouvement de lèvres qui semble le ravir, sans me laisser le temps de comprendre pourquoi. Son approche est soudaine et me ramène à l'unique conclusion : c'est ce que j'attendais depuis le départ. Couteau serré dans la main, je laisse une explosion d'émotions blanchir mes phalanges et maintient ma position, trop habituée à attendre que le gibier face une erreur pour le cueillir. S'il attaque, je serais prête à réaliser mon plan et à lui perforer le poumon, peut-être même le cœur si j'y parviens.
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Oryash
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Oryash » mar. 17 déc. 2019 21:12

Précédemment: Sus à l'ennemi


Alors que Oryash s' avançait, les araignées crachaient du feu et la chaleur cumulée commençait à être intense, un peu trop pour la peau blanche qui avait du mal à la supporter. Elle détestait depuis toujours la chaleur et là, en nombre ces maudites bestioles la mettait en mauvaise posture. L'air ambiant devenait suffoquant, et instinctivement elle recula de quelques pas, se demandant ce qu'elle faisait là.. Dans quoi s'était-elle donc embarqué ? Elle n'aurait jamais du venir ici. Mais il n'était pas trop tard, elle pouvait encore renoncer . Le feu d'une araignée passa si près d'elle que sa décision fut vite prise. Il fallait qu'elle parte.
Elle fit alors demi-tour, se dirigeant vers les échelles, seule issue possible et redescendit avant de quitter les lieux avec sa monture, sans se retourner.
Après tout ce n'était pas sa guerre.

Suivant : Réveil à l'auberge
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » jeu. 19 déc. 2019 17:38

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Je tâte ma blessure pour me rendre compte que le saignement a cessé. Je pousse un soupire, soulagé. Cela ne dure qu’une demi-seconde, le temps de me rendre compte que deux échelles sont en place contre les murailles et que des Orcs s’acharnent pour y poser les pieds. Mon regard se pose sur un homme proche de la baliste qui me fait signe qu’elle est prête à tirer à nouveau.

Une bonne nouvelle de courte durée car l’homme qui me fait signe explose l’instant d’après, rependant ses tripes jusqu’à mes jambes. Je fixe un instant ses entrailles avant d’observer la baliste où le corps carbonisé glisse le long de l’arme de siège. Un cri désignant les hauteurs attire mon attention. Je lève les yeux pour apercevoir d’autres créatures mécaniques ayant adopté une forme d’araignée et plongeant vers le bas de la falaise, suspendues par un câble. Une seconde explosion retentit au pied des remparts, du côté de nos cavaliers. Je glisse mon regard vers les troupes en bas et un mince espoir rallume la volonté de me battre lorsque j’aperçois d’autres armes de sièges au sol. Une demi-douzaine de scorpions, en éventail, pointés vers la porte. Je m’accroupis pour me redresser et rester à couvert des remparts pour éviter un autre projectile. J’attrape un combattant par l’épaule et d’une voix ferme lui ordonne de descendre.

" Vous avez vu mon pouvoir ! Expliquez le aux artilleurs en bas ! Qu’ils se préparent à tirer dès qu’un portail s’ouvre devant leur machine ! Je m’occupe de désigner les cibles ! Allez ! Dépêchez vous ! "

Je darde ensuite mon regard vers une araignée d’acier menaçant de se poser sur notre mur, je dresse un portail sous elle pour la faire apparaître haut au dessus des Garzoks et du cafard mécanique qui a posé son échelle. Une fois passé dans mon portail, je coupe ma magie pour le fermer et trancher son câble afin de la faire chuter. J’ignore si elle explosera en atteignant le sol mais l’impact de la chute devrait suffire pour la détruire et causer quelques dégâts.


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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » ven. 20 déc. 2019 23:57

Lorsqu'elle prononça le nom de la rune, celle-ci se mit à luire dans sa main avant de disparaître. Sa main rencontra alors le métal froid de l'araignée géante qui se mit à rétrécir. Aussitôt, la jeune femme s'écarta, observant avec attention le phénomène que subissait l'arachne de métal. Elle rétrécit jusqu'à avoir la même taille que les plus petites. Comme soudainement consciente de son état et de la responsable, elle se retourna vivement, ses pattes cliquetant sur le sol rocailleux. Ses scies se mirent à vrombir, comme animées par la fureur de la créature qui semblait soudainement être davantage qu'un simple assemblage métallique. Elle bougeait ses lames comme si elle voulait se montrer menaçante. Hatsu recula légèrement, attrapant une flèche depuis le carquois à sa ceinture et la gardant entre ses dents pour avoir les mains libres et ramasser un peu de la terre détrempée dont était fait le sol. Pour tuer un animal, il fallait connaître ses faiblesses. Contre une créature métallique inconnue, il fallait qu'elle sache si elle avait les faiblesses inhérentes à l'apparence qu'elle possédait. Les trous dans sa tête pouvait servir d'yeux, ses pattes étaient potentiellement plus fragiles que son corps et un choc sur son dos pourraient la rendre inefficace en l'écrasant au sol, et d'autres faiblesses plus ou moins proches de celles de ses homologues de chair.

(Si je veux me débarrasser des grandes, il faut que je trouve leurs points faibles. Loup?)

(Pas de sang. Pas Chasse.)

(Merci de ton aide...)

Le soupir ennuyé de l'esprit faillit lui faire lever les yeux au ciel, mais elle ne lâcha pas son adversaire des yeux. Comment tuer ce qui n'était même pas vraiment vivant ? Elle n'avais pas les moyens de démembrer une telle créature, encore moins ses congénères plus grandes. Elle scruta ses yeux un instants puis se mit en mouvement. Si elle voulait survivre, elle devait se sortir de là et détruire ses horreurs. Et pour cela, elle allait se servir de celle-ci. Elle fi un pas, puis s'élança frontalement vers la créature. Elle se stoppa à moins de deux mètres et jeta la terre qu'elle avait dans ses mains au niveaux des trous sur sa tête, voulant savoir si ses ouvertures lui permettait de voir. Puis, elle s'élança à nouveau. Son but était simple, atteindre le seul endroit ou les scies ne pouvait la toucher : le dos de la créature. Elle bondit dans l'idée de lui sauter par-dessus et lui tomber ensuite à genoux sur le dos pour lui enfoncer la flèche qu'elle avait dans la bouche là où elle espérait toucher un point faible : les trous de sa tête. C'était risqué, elle le savait, mais elle devait connaître son ennemi, et cela ne se ferait pas en se fondant dans l’environnement et en restant à distance cette fois. Elle allait frapper, vite et fort et espérer que cela payerait.
Hatsu Ôkami, Chasseuse Ynorienne
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 21 déc. 2019 14:27

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

VIII


La bataille se poursuivait. Deux échelles étaient posées contre le mur de la Porte d’Ynorie, et deux autres se dressaient déjà pour faire jaillir un nouveau flot d’ennemis. Sur les remparts, la situation était devenue combattive : les archers et arbalétriers se mêlaient maintenant aux fantassins au corps à corps, tentant de flécher ceux qui montaient pendant que les seconds essayaient de résister au flux qui grimpait frénétiquement. Beaucoup de garzoks mourraient, quelques hommes aussi… Mais le flot semblait incessant.

Le coup que porta Alfryda à son ennemi était précis, et s’enfonça dans la chair du garzok, qui hurla de cette blessure sans qu’elle l’affecte plus que ça. Une vilaine plaie, mais pas de quoi l’empêcher de combattre, ce qu’il démontra aussitôt en balançant un coup de masse dans l’avant-bras de la naine qui la força à lâcher son arme dans la plaie. Une chance pour elle, le coup ne la blessa guère plus qu’un léger choc amorti par ses gants de cuir. Le souci, c’était qu’elle était désarmée. Certes, plusieurs armes traînaient au sol : piques, masses et épées, humaines ou orques, mais elle serait à la merci d’un coup de son adversaire si elle se penchait pour la ramasser…

Et partout autour, des araignées explosives continuaient de tomber des hauteurs, avec leurs bulbes bleus, alors que celles aux cordes descendaient férocement vers eux. Une éclata encore entre Alfryda et Xël, manquant de les carboniser tous les deux. Aucune blessure à constater, mais une vive chaleur qui leur fit se rendre compte qu’ils étaient clairement en danger s’ils restaient là. Cela n’empêcha pas l’aéromancien de créer son portail sous l’araignée, qui passa dedans et ne put rien faire lorsqu’il coupa son portail et le lien qui la fit choir sur le dos de la grosse bestiole posée devant la porte. Il nota que celles aux cordages n’explosaient pas, et que leur petite taille ne pouvait pas faire grand-chose, même en tombant de haut, aux grosses munies de scies circulaires. La petite éclata en pièces détachées, certes, mais sans inquiéter ce qui se trouvait dessous.

Elles continuaient également de pleuvoir vers l’intérieur de la porte, forçant les troupes du Duc à reculer, se rassembler plus loin, près de l’orée de la forêt. Et les petites munies de cordes arrivaient petit à petit sur terre et Xël n’arriverait pas à les maîtriser une par une avec ses portails.


Dans les hauteurs, c’était Hatsu qui bataillait ferme, pendant que les flèches, trop rares et imprécises, continuaient de tomber sur les araignées qui se lançaient du haut de la falaise, arrimées ou non. Elle était face à une toute autre. Si l’envoi de terre ne sembla pas faire grand-chose à son adversaire miniaturisé, cela lui permit de lui bondir dessus en évitant ses lames. Un CRAC retentit sous elle lorsque ses pieds tombèrent dessus, et l’abdomen de la bestiole métallique s’affaissa brutalement, empêchant l’ynorienne de rester dessus sous peine de tomber. La petite bête semblait bien amochée, et fortement ralentie. Était-ce nécessaire de prendre plus de temps pour la réduire totalement à néant ? Sans doute pas, car désormais trois des modèles non réduits, immenses, arrivèrent derrière elle en abattant les derniers arbres qui gênaient leur progression. Elle avait réussi à en gérer une, plutôt bien… Mais trois en même temps ? L’essaierait-elle, ou devait-elle désormais fuir pour se replier dans un endroit plus hospitalier, voire même redescendre pour défendre la porte qui semblait de plus en plus mal en point ? Le choix était sien.



[HJ1 : Phase plus ou moins libre, semi-dirigée en tout cas, pour vous. Hatsu, soit tu affrontes un instant les trois araignées géantes (sans pouvoir en vaincre plus qu’une, et avec difficulté), soit tu pars parmi les petites et tu as le droit d’en combattre aussi quelques-unes librement. Et ensuite tu peux soit rejoindre la tour de guet, soit descendre (de la manière qui te plaira) jusqu’à la Porte d’Ynorie.
Alfryda et Xël, il est évident que vous devez quitter les remparts de la porte : entre les assaillants garzok et les araignées explosives et mécaniques, ça va devenir délicat de tenir plus longtemps l’endroit. Pour vous replier, vous pouvez combattre orques et araignées. Ce sont des machins de niveau 5, les uns comme les autres, donc plus ou moins à votre portée à tous les deux. Soyez imaginatifs pour ça. Je vous reprends lorsque vous aurez rejoint le Duc, en bas des remparts, pour la prochaine màj.
Si l’un ou l’autre avez des questions, n’hésitez pas !]



[HJ2 : Cette màj est la dernière avant la petite pause des fêtes de fin d’année. Je ne pourrai pas vous mettre à jour les deux semaines qui arrivent, étant envahi moi-même par une troupe de yuimeniens. La prochaine màj aura donc lieu le samedi 11 janvier. Normalement, avec ce que je vous ai laissé, z’aurez pas trop le temps de vous ennuyer.]


[Alfryda : XP donnés à l’issue de la situation.
Xël : XP donnés à l’issue de la situation.
Hatsu : XP donnés à l'issue de la situation]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » mar. 31 déc. 2019 10:56

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La chute de l’araignée mécanisée n’a pas l’effet que j’attendais. Si elle se disloque complètement en atteignant le sol, elle ne provoque que peu de dommages collatéraux. Le cafard d’acier tient bon, ainsi que l’échelle que les Orcs escaladent avec sauvagerie pour atteindre le haut du mur. Si le premier à s’élancer se fait éventrer par un garde, le second se jette de tout son poids sur l’humain, repoussant l’épéiste malgré la lame qui lui traverse le torse. Un troisième Garzok pose le pied sur la muraille et effectue un mouvement ample avec son immense hache, fendant un combattant comme une bûche sèche et en repoussant un autre, terminant d’ouvrir un passage pour la marrée puante qui nous sépare de la tour gauche. Je baisse la tête pour éviter un projectile qui ricoche contre les créneaux. La situation n’est pas mieux à ma droite où les Orcs, trop nombreux, commencent aussi à déborder les soldats de Luminion et bloquer l’accès à la deuxième tour. Une explosion se produit à quelques mètres de moi, je sens la chaleur des flammes et l’énergie du souffle qui me plaque contre la pierre. Au sol, d’autres explosions, suivies du cri paniqué des chevaux. Je me redresse et tout espoir de garder le rempart disparaît quand j’aperçois d’autres échelles s’élever vers les sommets des remparts, portant avec elles des Garzoks enragés. L’une d’elle est juste face à moi, dressée comme le tronc d'un arbre immense. Un orc me fixe de son regard noir, dressant sa hache, prêt à sauter dès que la distance entre nous le permettra. Je reste un instant immobile, interdit, alors que résonne dans mon esprit les bruits de fracas des armes, des cris de douleurs, de rage et de désespoirs, étouffés par les explosions de plus en plus nombreuses. L’Orc bondit en hurlant, mon regard se darde vers lui. Ma magie se libère de ma main tendue, repoussant le corps massif vers l’échelle d’acier, retardant de quelques instants le moment où les crochets se fixeront aux créneaux. Je concentre ma magie le long de mon bras et envoie un nouveau sort plus puissant que le précédent contre l’échelle ou les Orcs offrent suffisamment de prise au vent. L’echelle se redresse encore, droite comme une tour, une autre tour à briser. Les monstres sur l’échelle m’observent avec des yeux ronds comme des billes. Une nouvelle nuée de fluides grisâtres enveloppe mon bras alors que ma bouche s’ouvre pour laisser ma gorge pousser un cri d’effort. Je tends mon bras à nouveau, renvoyant une bourrasque contre la voile de chair. L’échelle finit de vaciller d’avant en arrière, elle penche vers le vide. Quelques envahisseurs tentent de sauter vers les murailles mais les plus doués parviennent juste à se cogner contre le mur avant de chuter. L’acier tombe d’abord lentement avant de prendre de la vitesse, provoquant un sifflement ponctués de cri avant que l’impact avec le sol ne les fassent taire à jamais.

" Quittez les remparts ! "

M’exclamais-je. Je cherche du regard le commandant à l’arbalète pour lui répéter l’ordre.

" Nous ne pouvons plus tenir les remparts ! Faites descendre vos hommes ! "

Sans plus attendre je génère un portail reliant le dessus de la porte où nous nous trouvons vers le reste des troupes au sol.

" Prenez le portail ! Allez ! "

Un cri de douleur derrière moi m’alerte, un autre garde est tombé et le passage vers les escaliers à gauche est complètement bloqué. Des envahisseurs s’élancent déjà vers nous pour nettoyer complètement les remparts. Je m’élance à mon tour avec la volonté tenace de couvrir la retraite du plus grand nombre.

Un Orc me charge, seul, plus rapide que ses semblables. Un coup de vent venant de sa droite le déséquilibre et lui fait percuter les créneaux, une seconde bourrasque le bouscule de l’autre côté et le fait chuter en bas des hauts remparts où il s’écrase. J’attrape par le bras un arbalétrier blessé pour le pousser vers le portail en lui ordonnant de le traverser. Un second assaillant vient s’en prendre à moi. Malgré toutes les batailles livrées contre Oaxaca, jamais je ne m’étais retrouvé si proche d’un Garzok. Ils sont immenses, tout en muscles, puant et grognant comme des bêtes sauvages. Une proximité qui attise ma volonté de les repousser pour sauver les hommes qui se défendent encore. Les notions de combat de proximité que j’ai appris lors du tournoi et au monastère de Khan vont me servir, sauf qu’ici je n’aurais pas le droit à l’erreur. Mes fluides se libère pour recouvrir toute ma peau, générant un flux d’air qui me pousse sur le côté pour éviter un coup de hache. Je projette une bourrasque contre mon adversaire qui perd l’équilibre et tombe dans le vide. D’autres me remarquent et dardent vers moi leurs regards noirs et haineux avant de s’élancer vers moi. Trop lentement pour éviter le tourbillon qui apparaît entre eux et qui explose l’instant d’après, bousculant deux d’entre eux dans une chute mortelle et un autre contre les créneaux où il s’ouvre le crâne avant d’être achevé d’un coup d’épée par un vaillant défenseur.

" Le portail ! Le portail ! "

Continuais-je de crier par dessus le bruit de bataille pour les inciter à se sauver. Un Garzok balafré, portant une large hache démontre la force hors du commun que sa race possède, il attrape un cadavre humain par la jambe et le jette sur moi avant que je ne puisse lancer un autre sort. Le corps me percute, si fort que j’en perd l’équilibre. Je me retrouve au sol, coincé par le corps lourd échoué sur mes jambes. Trois Orcs s’élancent à nouveau dans ma direction. La position devient intenable, je sens ma magie s’épuiser et la fatigue peser sur mon épaule blessé. Je puise dans mes ressources pour me dégager du poids qui m’emprisonne avant que les orcs ne m’atteignent. Ils sont soudainement projetés en arrière, fauchés par une volée de carreaux d’arbalètes venant de soldats restés sur les remparts pour couvrir la retraite. Cela me laisse le temps de me redresser tandis que les tireurs se mettent à genoux pour dévoiler une seconde rangée d’arbalétriers, alignés sur la largeur étroite du rempart, qui libèrent une nouvelle salve de projectiles. J’en profite pour saisir ma gourde à ma ceinture, remplissant ma réserve de magie tout en reculant. L’orc balafré n’a pas dit son dernier mot, il exécute un mouvement ample, bousculant un de ses semblables dans le vide au passage, pour jeter vers nous sa hache. Elle fend l’air en tournoyant. Je me jette au sol, poussé par l’aura d’air qui m’entoure. J’entends des hurlements dans la ligne d’arbalétrier derrière moi, fauchés par le projectile improvisé. Le balafré hurle sa rage et sa satisfaction avant de ramasser une nouvelle hache sur un cadavre et de charger vers nous. Je me redresse et m’élance à mon tour. Il porte un premier coup oblique du bas vers le haut, suivie d’un second dans l’autre direction. Je pousse des cris d’efforts et de crainte en les esquivant de justesse, sentant l’acier siffler à quelques centimètres de mes joues. Il enchaîne les coups lourds tandis que des traits mortelles ricochent sur les créneaux où fendillent l’air à côté de nous. Je profite d’une ouverture, projetant vers sa face de porc une bourrasque qui le fait reculer. Deux Garzoks tentent de passer pour s’en prendre à moi mais il les en empêche, ne se gênant pas pour les repousser violemment. Il se jette à nouveau vers moi pour tenter de séparer mon torse de mon ventre. Je me baisse, bien trop pour être capable de me relever rapidement. Heureusement un arbalétrier m’empêche de finir comme du bois de chauffage en lui tirant dans l’épaule. Je me redresse et lui projette une nouvelle bourrasque au visage. Il recule encore, laissant encore quelques secondes de répit aux soldats derrière moi pour s'enfuir. Loin de s’émouvoir de sa blessure, elle semble galvaniser sa rage et sa force. Tout comme le Woran dans l’arène, sa raison s’envole pour ne laisser qu’une soif de sang et de carnage visible dans son regard. Hurlement de rage, charge. En un instant il est de nouveau proche de moi avec la volonté de me trancher en deux. Nouvelle attaque venant d'en haut, un souffle de vent le bloque dans son attaque avant qu'un autre lui percute le torse, loin de reculer il fend l'air de son avant bras pour tenter de me balayer. Je recule, il avance, l'aura venteuse me pousse encore en arrière pour éviter l'acier. Je serre le poing, concentrant une grosse quantité de magie avant de la projeter en un poing précis contre sa joue. Cette fois il subit le coup, un de ses crocs se brise, accompagné d'une gerbe de sang. Il vacille mais ne chute pas, je prépare un nouveau sort mais quand il se redresse en hurlant, un autre flot de sang s'étale sur mon visage, bloquant ma vision un court instant. Mon sort le rate et percute avec fracas la zone du rempart derrière le lui. Le manche de son arme percute ma poitrine avec force, m’arrachant un cri de douleur. Un sursaut de survie me fait saisir le manche à deux mains. Il me secoue dans tous les sens pour me faire lâcher l’arme dans le but de me découper. Je me sens comme un fétu de paille battu par la tempête mais je ne lâche pas prise, mû par la féroce volonté de survivre. Il me plaque alors contre les créneaux où les carreaux d’arbalètes ont cessés de s’abattre, sans doute parce que les remparts sont désormais vide d’ennemis. Nouveau cri de douleur alors que la pierre percute ma chair, n'étant plus protéger par ma tenue trop usé par le tournoi, mais je tiens toujours bon, mes mains solidement agrippés au bois usé de l’arme. Le visage balafré de l’orc se retrouve quasiment collé au mien. Il pousse un hurlement, projetant bave et sang sur mon visage accompagné de son haleine fétide. Je peux voir le fond de sa gueule noirâtre et visqueuse semblable à du goudron. Les morceaux de viandes avariées coincées entre ses crocs. J’ouvre grand les yeux pour les plonger dans les siens. Poussant à mon tour mon hurlement de guerre, certes moins impressionnant mais tout aussi empreint de combativité. Nous nous hurlons dessus, face à face, avant que ma magie ne se libère avec violence pour projeter le balafré en arrière, accompagné de ses copains qui venait assister à ma mise à mort par dessus son épaule. Mais si je refuse de lâcher l’arme, il me montre son refus de lâcher prise lui aussi. Je suis emporté avec lui, les doigts trop crispés pour lâcher le manche. Nous basculons de l’autre côté des remparts pour tomber à notre tour dans le vide. J’aperçois les cadavres humains et Garzoks qui jonchent les pieds de la muraille, les traces d’explosions formant des cratères aux abords de la falaise. Notre vitesse de chute semble s’accélérer, malgré le fait que j’ai l’impression de tomber au ralenti. Je parviens finalement à défaire mes doigts de la hache. Le balafré tente alors de me porter un coup, voulant décidément ma mort. Mais une bourrasque jaillissant de mes mains le projette avec une vitesse encore plus importante vers le sol, me mettant hors de portée de son arme qu’il refuse toujours de lâcher. Il percute la terre en soulevant un nuage de poussière tandis que je rassemble ma magie pour former un coussin d’air, m’empêchant de m’écraser de la même manière. J’atterris tout de même lourdement sur le corps massif du balafré dont le crâne s’est brisé en plusieurs morceaux. A quatre pattes, je descend du cadavre pour m’éloigner des remparts avant que quelque chose ou quelqu’un ne me tombe dessus. Je jette ensuite un œil vers le sommet du mur, me rendant à nouveau compte de sa taille imposante. Je dirige ensuite mon regard vers mon portail de sortie où j’aperçois un crâne immonde en sortir. Je ne peux pas le laisser ouvert plus longtemps, j’espère que tous ont eu le temps de s’échapper, j’ai tenu aussi longtemps que j’ai pu. Je coupe mon lien magique, clôturant le passage et tranchant la tête d’orc qui tombe au pied des cavaliers vers lesquelles je me dirige d’un pas lourd en poussant de longs souffles saccadés après m’être relevé. Je masse mes côtes douloureuses où un hématome jaunâtre commence à apparaître, mon dos me fait souffrir et j'y sens encore la pierre froide des créneaux. J'essuie de mon autre main le sang chaud et la bave Garzok qui recouvre encore mon visage.

Un cavalier se démarque des autres, caparaçonné d'une armure de chevalier aux couleurs du royaume dont le dessin me fait penser à un lion. Je m'adresse à lui entre deux souffles.

" Que fait on maintenant ? "


>>>
Modifié en dernier par Xël le dim. 22 mars 2020 08:59, modifié 1 fois.

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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » sam. 11 janv. 2020 00:33

Contre toute attente, son plan fonctionna... en partie du moins. Si elle put aisément sauter par dessus la créature, elle lui atterrit directement dessus et l'abdomen de la créature s’affaissa dans un craquement sonore sous le choc. La jeune femme, déséquilibrée par la chute soudaine de son appui, se hâta de descendre pour examiner l'animal de métal qui semblait finalement bien mal en point. Alors qu'elle allait enfin pouvoir tester ses théories sur comment détruire ces saletés sorties des enfers, un arbre s'écrasa non loin, lui faisant tourner la tête. Avec horreur, elle vit les trois autres araignée géantes converger vers elle, visiblement remontées de voir leur consœur réduite en miette par une simple jeune fille armée d'un arc. Elles balayaient les arbres comme on faucherait les blés et elle n'avait hélas pas le temps de décortiquer le cobaye parfait qu'elle avait sous la main. Réprimant un juron, elle sauta de nouveau à pied joints sur l’abdomen de la créature miniaturisée, produisant un nouveau craquement et, après s'être ainsi assurée que celle-ci ne se relèverait pas, chercha une issue. Les trois créatures, peu malignes visiblement , ne l'avaient pas encerclée. Profitant de ce fait, elle pris sa flèche en main, la rangea, et leur faussa compagnie.

Elle fit de son mieux pour les contourner et prendre la direction de la tour. Elle espérait que les soldats stationnés avaient pu endiguer la trentaine de petites araignées, mais comprit bien vite que ce n'était pas le cas en voyant que bien peu étaient hors d'état de nuire. Deux ou trois avaient implosé et il manquait des pattes à certaines de celles encore présentes, mais elle en voyant une de celle portant un globe se jeter du haut de la falaise, elle jura et se mit à courir vers la tour. Elle aurait bien aimé dire à ses types de sortir faire leur travail, mais le bruit d'un arbre s'écrasant sur le col derrière elle lui coupa toute envie de rester dans les parages. Elle bifurqua aussitôt pour prendre appui sur un rocher et observer rapidement la situation alors que ses mains l'armaient de son arc et encochaient une flèche. Les araignées convergeaient vers le bord de la falaise, vers la porte... Elle jura de nouveau avant de tirer la corde, faisant filer aussitôt un trait sur l'une des dernières araignées à globes, la faisant imploser comme sa congénère un peu plus tôt. Si l'effet fut radical, il attira surtout l'attention des autres qui ne voyaient probablement pas d'un bon œil la présence de Hatsu dans leur dos. Trois d'entre elles, dont une à globe, convergèrent vers elle, rendant sa position délicate.

Les traits qui pleuvaient depuis la tour faisaient relativement peu de dégâts, mais semblèrent se concentrer soudainement sur ces trois-là, gênant leur progression suffisamment longtemps pour que Hatsu trouve une solution à sa situation. Tandis qu'elle étudiait la possibilité de rejoindre la tour, ou de descendre, la première des trois araignées géantes émergea du bosquet, faisant vrombir ses scies. N'ayant plus le temps de prendre le temps, elle sauta de son rocher de manière à se dérober à la vue des arachnides métalliques. La situation de la Porte lui était inconnue, mais à entendre les bruits résonnant sur la roche, les combats faisaient rage. Redescendre était une mauvais idée, mais elle devait prévenir le Duc de ce qui menaçait d'arriver sous peu. Inspirant, elle s'empara de deux flèches supplémentaires et quitta le couvert de son rocher. Elle jaugea rapidement la situation et banda son arc. La flèche partit à peine une seconde plus tard, mais, trop peu précise, ricocha sur le métal de l'araignée visée. Celle-ci se tourna vers Hatsu et une gerbe de flamme la força à se jeter de nouveau à l'abri de son rocher en pestant.

(Par Rana ! Plein le dos de ces saletés !)

Elle inspira à nouveau et se releva pour sauter son rocher, lâchant sans attendre un trait sur l'araignée qui n'était qu'à deux mètres. Avec satisfaction, elle vit la pointe métallique briser le fragile réceptacle qu'elle transportait. Mais l'ouverture était plus importante que prévue et, au lieu d'imploser, elle explosa. Le souffle balaya ses deux consœurs et propulsa Hatsu en arrière, lui faisant violemment heurter le sol. La vue brouillée, une douleur lancinante dans la tête et les oreilles sifflantes, la jeune femme peinait à retrouver ses esprits. Une autre douleur, à l'arrière du crâne, la fit se tâter pour constater qu'un peu de sang recouvrait sa main. Pestant contre ces saletés, Oaxaca et et la moitié du panthéon pour laisser les choses se faire sans agir, elle rampa pour s'adosser à son rocher. Fébrilement, elle fouilla sa ceinture et tira sa gourde, buvant une potion de soin. La douleur reflua rapidement ses idées se firent plus claires. Elle reprit son souffle et décida de quitter la zone. Les trois géantes s'approchaient et elle n'avait vraiment pas envie de subir à nouveau ce genre de coup.
Elle se releva en s'appuyant à son fidèle rocher, puis se mit à marcher, puis courir vers les araignées qui descendaient la falaise. Arrivée au bord, elle étudia rapidement la situation et vit les défenseurs abandonner peu à peu le seul élément défensif qu'ils possédaient. La marée verte se ruait sur les échelles alors que les soldats fuyaient le mur, seul rempart qui pouvait selon elle être un frein conséquent à cette attaque. Devant cette vision, elle fut tentée de laisser tomber, mais sa fierté et une petite part de colère la décidèrent. Avisant les grappins des araignées, elle se saisit de celui qui menait à l'endroit le plus proche des lignes kendrannes, et s'y accrocha.

(Je suis cinglée...)

S'aidant de son propre grappin, elle enjamba le bord de la falaise et, tenant fermement la corde dans ses mains, commença à descendre. Elle était dos à la situation et ne pouvait donc pas savoir si quelqu'un la voyait faire, mais une flèche se fracassant à mi-chemin la fit pâlir. A partir de là, ce fut davantage une chute contrôlée qu'une véritable descente. Si ses gants doublés la protégeaient du frottement, la chaleur sur ses paumes et doigts commença à devenir douloureuse et les secousses sur ses bras rendaient la prise difficile. Un brusque mouvement de la corde la plaqua un peu plus contre la paroi et elle baissa les yeux, voyant que l'araignée avait atteint le sol. Sol qui n'était plus si loin à présent. Elle reprit sa descente, remerciant Rana de ne pas avoir été à nouveau la cible d'un archer un peu trop zélé. Quelques soldats entouraient l'araignée, mais ils semblaient peu enclins à l'attaquer franchement, son agressivité et son apparence jouant probablement pour beaucoup. Hatsu reprit se descente et arrivée finalement à moins de deux mètres au-dessus de l'araignée, elle plia les jambes. Elle vit l'un des soldats la pointer du doigts, puis elle “sauta” de la paroi. Le choc fut rude lorsqu'elle atterrit à pieds joints sur la créature. L'effet fut tout aussi efficace que contre la version géantes miniaturisée. Un craquement sonore et la créature s'affaissa. La jeune femme tomba en arrière en grimaçant, ses jambes n'ayant pas vraiment apprécier la chute, ni ses bras et mains la descente, mais au moins n'était-elle pas blessée.

(Je suis bonne pour de sacrées courbatures...)

Les soldats la regardaient, partagés entre l'étonnement et la méfiance, mais ses origines Ynoriennes semblèrent la placer du bon coté dans leurs esprits et l'un d'eux l'aida à se relever. Sans attendre, elle demanda à être conduite auprès du Duc, disant qu'elle avait une information urgente à lui transmettre. A vrai dire elle l'aperçoit sans mal, bien visible dans son armure rutilante au casque en forme de lion. Elle se dirige vers lui, apercevant à ses côtés d'autres cavaliers en armure et un... étrange individu vêtu de ce qui devait être une tenue de tissu, mais qui n'était plus qu'un entrelacs de morceau calcinés, déchirés et coupés, à la tête surmonté d'un bonnet. Devant cette apparition, elle se demanda si le coup sur la tête ne lui faisait pas voir des choses, mais elle l'entendit parler et elle dut se rendre à l'évidence, ce type existait... Elle s'approcha donc du duc et du clochard débraillé et passablement amoché et s'adressa au premier en jetant un regard circonspect au second.

- Seigneur... Trois créatures géantes sont au sommet de la falaise. Je suis parvenue à en détruire une quatrième, mais elles sont trop nombreuses... J'ai demandé plus tôt de l'aide à un de vos officiers et visiblement avec raison, mais il était apparemment trop confiant dans l'imprenabilité de cette falaise. Je vous laisse juger du résultat, il parle de lui-même. Avons-nous un plan ?

Elle serra les poings en jetant un oeil au mur qui se faisait envahir par les peaux-vertes. Peu lui importait la politesse au moment présent, leurs vies étaient en jeu, elle avait aussi chose à faire que plaire à sa seigneurie rutilante.

- Dites-moi que vous avez un plan...

Dans le cas contraire... foutre le camp de cet endroit semblait être une idée parfaitement appropriée au vu de la situation désastreuse qui se profilait.
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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » sam. 11 janv. 2020 19:12

La charge de la dégueulasserie-sur-pattes m'offre une multitude d'ouvertures à saisir, mais pas celle que je souhaite. Les yeux rivés sur le point à frapper, j'attends trop longtemps et parvient à passer sous son bras armé, lacérant la chair sous l'aisselle d'un trait plus droit que l'horizon. Je grogne avant même d'avoir terminé de lui dessiner sur le corps, réalisant que je suis complètement exposée à force de persévérer dans une opportunité qui s'est présentée trop tard. Le Garzok parvient à recentrer sa frappe et d'un moulinet plus habile que je ne l'aurais pensé, sa masse s'écrase sur mon bras. Le choc m'arrache un cri qui succède au sien et m'oblige à lâcher la poignée de mon couteau qui tombe au sol. L'écho du métal sur la pierre traverse mon esprit comme une fatalité, la pointe étant certainement plus abîmée qu'auparavant. Non sans difficulté, je me repose face au Peau-Verte qui braille déjà d'une revanche que je qualifie déjà d'inégale, mes mains si pleines qu'elles en sont vides. Je frotte ma plaie imaginaire pour faire disparaître les fourmillements qui me rongent les nerfs, atténuant une douleur qui n'existe pas.

Cependant, le chaos gagne en intensité sur les remparts et une explosion se déclare non loin de moi, éblouissant la bataille d'une lumière chaude et dangereuse. Certains sont touchés, d'autres y échappent, dont moi. Je parviens à me remettre rapidement et constate de l'origine d'une telle décharge de feu, modèles réduits de l'abomination métallique qui creuse toujours son passage contre la porte principale. Ne m'attardant pas davantage devant l'incompris, je saisis rapidement le message que mon corps, ma conscience et tout mon bon sens mu hurle au travers de chacun de mes sens.

(Je dois foutre le camp. De suite !)

Le Garzok, toujours occupé à hurler, finit par capter mon intention alors que je zieute chaque recoin et passage pour y trouver une issue. Il sait pertinemment que je compte m'enfuir et tient à m'en empêcher, lui qui ne saurait supporter la survie d'un adversaire qui est parvenu à le blesser. Mais la lueur qu'il ne parvient pas à lire dans mon regard est explicite, il n'y parviendra pas. Seul problème, il me barre la route qui mène jusqu'à l'escalier emprunté avant au début de l'assaut.

(Qu'importe, je passe !)

Le duel n'en est rapidement plus un, le bordel ne permettant plus à deux adversaires de se regarder dans le blanc des yeux bien longtemps. Je profite de l'agitation pour le laisser se débrouiller contre un soldat qui s'est invité à la fête, rapidement repoussé par le bouclier du Peau-Verte. Je le surprend au dernier moment, celui où il repose ses yeux sur moi pour me frapper davantage par réflexe que par volonté. Là, je saisis la première ouverture qui se présente, n'attendant plus celle que je désire et m'écrase contre lui en utilisant mon poids et mon élan pour le renverser. L'impact me fait voir trouble un court instant et ma vision se renverse en même temps que nous deux, lui projeté en arrière avant de chuter lourdement sur le sol. Mieux préparée, je me relève non sans mal et reprends ma course, déjà essoufflée et paniquée d'avoir réussi à lui échapper. Je ne me retourne pas pour connaître le sort qui lui est réservé, préférant regarder devant moi en slalomant jusqu'aux escaliers qui sont déjà visibles à plusieurs mètres. Bien concentrée sur le point d'arrivée, trop peut-être, je ne vois pas l'arme d'allié ou d'ennemi qui glisse sur mon épaule endolorie par le choc, creusant jusque dans la chair. Je serre les dents, suffisamment pour retenir un cri qui accompagne une morsure de ma lèvre jusqu'au sang. Ma main se pose sur la rampe et j'entame ma descente, le cœur battant plus rapidement que mes pas sur le bois pour finalement atteindre la cour où j'ai quitté Hatsu, dans l'espoir de la revoir elle et un peu de calme.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » dim. 12 janv. 2020 12:00

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

IX


Le stratagème de Xël permit de sauver quelques soldats du haut des remparts, d’autres étaient parvenus à se replier via les escaliers, ou y mouraient encore pour défendre le plus longtemps possible la position, valeureux martyrs d’une bataille mal partie. Alfryda, le mage et l’archère se retrouvèrent tous trois rapidement près du Duc et de sa cavalerie, en retrait de la falaise d’où pleuvaient encore des araignées explosives et d’autres, accrochées par leur filin aux hauteurs. Si les premières explosaient sans rien laisser d’elles qu’une gerbe de feu au contact avec la terre ferme, les secondes ne se pressaient pas vers les ennemis : elles se ruaient vers les portes closes, armées de leurs petites scies ridicules. Leur rôle était apparemment de prendre la position et de faciliter la prise de la porte par les garzoks. Le Duc prit la peine de répondre à Hatsu :

« Bordel, j’ai envoyé personnellement une unité d’élite s’occuper de ces hauteurs, ne me dites pas qu’ils ne sont pas encore arrivés !? »

Son regard fureta aux alentours, comme pour chercher quelqu’un. Lorsqu’il croisa les alliés de Tanaëth, toujours en bas des échelles, sans avoir bougé d’un poil, il pesta dans son casque.

« Hmmrr… Foutus elfes. »

Il détourna le regard vers les trois aventuriers, tâchant d’apporter une réponse à cette question que tout le monde se posait : quoi faire, maintenant.

« Tenir. Tenir le plus longtemps possible sans laisser ces troupes atteindre Luminion. Des alliés sont en route, alors nous allons tenir jusqu’à leur arrivée, dussions-nous tous y passer : Luminion ne tombera pas ! »

La hargne et la témérité perçaient dans sa voix assurée. Il y avait apparemment encore de l’espoir, et il l’incarnait à lui seul. Se détournant du trio, il prit en main son rôle de chef de guerre et organisa ses troupes :

« Fantassins, cavalerie, en retrait ! Archers, scorpions, parés à hérisser tout ce qui sortira de cette porte de vos projectiles. Le flux d’ennemis peut être contenu, aucune cavalerie ne passera cette porte ! »

Et les hommes répondirent à ses ordres. Les troupes de contacts reculèrent un peu dans la forêt qui les séparait encore de Luminion, laissant la place à de nombreux archers et arbalétriers qui installèrent leurs munitions en terre, prêts à les décocher rapidement. Un large pavois planté devant chacun d’eux les protègerait des projectiles ennemis. Fendus à la stratégie, parés à cette éventualité, chaque archer fut secondé par un fantassin à l’épée ou à la hache, prêt à passer devant les troupes à distance pour les protéger des quelques adversaires qui pourraient passer, faisant bouclier de leur corps. Six scorpions mobiles se déplacèrent un peu plus en avant, prêts eux aussi à pilonner ce qui sortirait de la porte.

« Tirez à volonté ! »

La voix du Duc déchira les airs toujours troublés par le son des explosions et de la machine de guerre ennemie qui sciait le métal de la porte en vain. Il n’y eut plus, à cet instant, la moindre chance de trouver un être vivant de leur camp sur la muraille ou dans ses tours : les garzoks affluaient désormais en nombre, et le lourd bruit des portes qui s’ouvraient, raclant le sol et les débris d’ennemis vaincus, se fit entendre. La marée d’orques furieux, grimpant sur le dos de leurs frères tombés, était prête à se répandre…

Les flèches en écumèrent de nombreux, mais bien vite, les fantassins gardes du corps durent intervenir également pour enrayer la menace qui pesait sur les archers. Le Duc et la cavalerie ne faisaient rien pour l’instant, tout comme les rangs serrés de fantassins, semblant attendre le moment opportun pour agir : les troupes ennemies sauves étaient rares, et aucun archer n’était encore tombé, continuant de déverser flèches et carreaux vers l’entrée qui baignait maintenant dans une marée de sang.



[HJ : nouvelle phase semi-dirigée : je vous laisse librement vous insérer dans l’action décrite, en tant que combattants à distance, au corps à corps ou comme simples spectateurs ou conseillers martiaux. Si l’une de vos actions est un peu plus spécifique, n’hésitez pas à venir m’en demander la résolution sur Discord au cours de la semaine !
Je teste une nouvelle méthode de résolution de combats de masse, qui sera plus intéressante à RP qu’en dirigé strict. N’hésitez pas à me donner votre avis dessus.]



[Xël : 3XP (combat) + 3XP (phase 1 : des hauts) + 0,5XP (sauvetage des soldats). Attention à l’utilisation de ton pouvoir RP de portail en situation de combat : n’oublie pas la dimension « concentration » d’au moins une minute (et une minute c’est long dans ce genre de situation) et l’aspect utilisable une fois par jour et contrecoup de fatigue (ça fait deux fois que tu l’utilises ce jour-là. Pas à son plein potentiel, mais tu as atteint les possibilités maximales, là.)
Hatsu : 3XP (Combat) + 3XP (phase 1 : des hauts).
Alfryda : 3XP (phase 1 : des hauts).]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » mer. 15 janv. 2020 14:55

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Dans son armure étincelante, le Duc de Luminion inspirait l’espoir et la volonté de tenir la position. Tenir le plus longtemps possible en attendant nos alliés. J’incline la tête, prêt à mourir pour protéger son duché autant qu’il l’est. Je lorgne vers les hauteurs tandis qu’ils lancent des ordres à ses troupes, a priori d’autres créatures mécaniques se trouvent là-haut. J’ai un mauvais pressentiment, une crainte qui me laisse penser que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

La cavalerie et l’infanterie recule pour s’installer dans les bois tandis que des archers et arbalétriers s’avancent, portant un large pavois qu’ils plantent en terre. Des fantassins les accompagnent pour les protéger des assaillants passant entre les flèches. Je me prépare pour apporter mon aide alors que les lourdes portes d’acier cèdent en libérant une nuée de Garzoks qui escaladent les corps de leurs semblables pour mener l’assaut.

Les projectiles filent, fauchant l’armée noire comme les blés. Je m’adresse au Duc d’une voix forte avant qu’il rejoigne le reste des troupes.

" Ils ne se contenteront pas d’envoyer des troupes encore et encore. Ils préparent forcement quelque chose ! "

La marrée d’orcs commence à atteindre les archers, défendus heureusement par leurs protecteurs. Je rejoins la ligne d’archer, m’approchant d’une jeune et belle Ynorienne que j’avais aperçu descendre des hauteurs. Elle parvient à tenir nos agresseurs à distance par des flèches intelligemment décochées, me laissant le temps de lui lâcher quelques mots.

" Je vous couvre. "

Un Garzok entre finalement dans un périmètre inquiétant alors que l’archère est occupée avec une autre cible. L’Orc beugle et lève sa hache en chargeant, il s’engouffre dans un portail qui apparaît devant lui, fonçant dans un de ses semblables qui chargeait un autre archer. Les deux se percutent avec fracas avant de tomber à la renverse et se rouler au sol en se frottant le crâne. La scène serait presque hilarante si d’autres de ces monstres ne se précipitaient pas vers nous. Je m’élance vers eux pour ne pas qu’ils gênent l’Ynorienne, d’une bourrasque je dévie son bras armé avant d’en envoyer une seconde dans sa face hideuse. Il tombe au sol, renversé par la force du vent, rapidement achevé par une lame humaine. Un second combattant coure vers moi alors que des volutes grisâtres se forment autour de mon bras avant d’être projetés vers la créature massive qui décolle du sol pour se briser plus loin. Un instant de répit pendant lequel je me remet au près de la jeune femme.

" Ah. Moi c’est Xël. "

Dis-je entre deux souffles. Je porte une main à mes côtes, subissant une douleur à chaque gonflement plus ample de mes poumons. Le coup que j’ai subis est peut être plus sérieux que je ne le pensais. Une hache fonce vers nous, lancée par un Garzok qui pensait nous prendre de vitesse avec cette diversion. J’ouvre un portail pour lui renvoyer son projectile entre les deux yeux avant qu’il ne devienne une menace. Les assaillants sont maintenus à distance par nos nombreuses salves, les quelques survivants sont cueillis par les épéistes. L’étroitesse des portes jouent en notre faveur mais je ne peux pas me défaire de l’idée qu’il se trame quelque chose. Je ne risque pas un regard vers les hauteurs avec les courses effrénés des soldats d’Oaxaca si proches. Je prends cependant le temps de consommer une nouvelle dose de potion de soin pour soulager ma douleur au torse et de récupérer un souffle plus régulier.

Un bruit mat attire mon attention, le son d’une flèche terminant sa course dans un bouclier de bois. Le responsable est un Garzok semblable aux autres, massif et sauvage. Néanmoins il est mieux équipé. Son armure lourde dévie les projectiles et il s’approche dangereusement d’un duo archer et fantassin qui ne semble pas tranquille. L’orc charge alors qu’un portail s’ouvre devant lui, l’amenant hors de portée de sa cible. Il se tourne vers moi avec un regard noir. D’un mouvement de main accompagné d’un regard moqueur, je le provoque, l’invitant à me charger. Il pousse son cri de rage, rependant sa bave fumante sur le sol avant de mettre son immense carrure en branle, prenant de la vitesse à chaque pas. Le simple fait de me percuter me tuerait sur le coup, comme si je prenais un cheval au galop en pleine poire. Aucun projectile ne l’arrête, aucun fantassin ni même aucun orc n’ose se mettre sur sa route. J’effectue un large mouvement de la main, générant un portail dans lequel il s’engouffre pour ressortir face à la porte d’Ynorie, percutant avec fracas ses semblables qui escaladent les corps qui s’amassent. Je clos ce portail pour en générer un autre le temps que les orcs reprennent leurs esprits, juste à temps pour voir un tir de scorpion sortir du flux d'air pour les frapper de plein fouet. Je clos à nouveau le portail avant d’interroger l’Ynorienne à mes côtés.

" Qu’avez vous vu là-haut ? "


>>>
Modifié en dernier par Xël le dim. 22 mars 2020 09:00, modifié 1 fois.

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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » ven. 17 janv. 2020 23:51

Tenir. Tenir jusqu'à l'arrivée de renforts. Le plan du Duc ne convenait guère à Hatsu qui fronça les sourcils. Au moins, lorsqu'il donna ses ordres, elle perçut sa détermination et celle de ses hommes. Elle les vit se metytre en formations, archers et arbalétriers protégés par des pavois, prêts à inteepter le moindre ennemi qui entrerait par la porte maintenant tenue par les troupes sombres. Elle hésita un court instant alors que les portes s'ouvraient.

- Duc ! Les troupes qui vont déferler ne sont que la piétaille, la vraie menace sont ces guerriers cuirassés, les troupes lourdes, conservez vos scorpions pour eux et leurs saletés d'araignées !

Sans rien ajouter, elle S'élança en direction des premières lignes, se mit à côté d'un archer en empruntant une de ses flèches plantées dans le sol et tira vers le premier garzok qui se présentait, lui faisant mordre la poussière comme des dizaines d'autres autour de lui. Tout en encochant une autre flèche, elle scrutait le mur que les assaillant délaissaient, préférant se ruer par la porte étroite comme une marée verte d'imbéciles sans cervelle. A ce rythme, la montagne de cadavre allait les empêcher de progresser. Elle décochait ses traits les uns après les autres, se contentant de tirer sur les garzok les plus proches pour éviter aux épéistes de perdre trop d'énergie à défendre les troupes à distance. Tous ses traits n'étaient pas mortels, mais suffisant pour stopper les cibles touchés. L'homme étrangement vêtu se présenta à ses côtés et elle tourna un regard intrigué vers lui alors qu'il affirmait la couvrir. Elle hocha la tête avant de tirer sur une peau-verte menaçant dangereusement un épéiste, donnant assez de répit à ce dernier pour achever la créature avant de se replacer en sécurité. Le beuglement d'un garzok proche lui fait tourner la tête alors qu'il s'approchait, avant de disparaître dans un étrange cercle qui l'envoya plus loin heurter un autre garzok.

La voix de l'homme qui se présenta sous le nom de Xel la fit se tourner vers lui alors qu'il renvoyait une hache lancée directement dans la tête de son lanceur. Hatsu l'examine quelques secondes, se disant qu'elle l'a peut-être mal jugé.

(C'est un mage... mais quelle est cette magie ?)

- Xël ? Enchantée, moi c'est Hatsu.

Elle le vit prendre une gorgée de ce qu'elle pense être une quelconque potion et abat un garzok qui fonçait droit sur le mage. Les corps tombaient, les flèches et carreaux semblaient anéantir toute progression, mais ils continuaient d'affluer, encore et encore. Alors que le mage semblait soudainement inquiété par un garzok en armure, la jeune femme continuait de tirer, mais quelque chose la dérangeait.

(Pourquoi envoient-ils ainsi leurs troupes au massacre... prendre les hauteurs ne pouvait leur servir qu'à uniquement envoyer les araignées... il y a autre chose... Loup, est-ce que... ?)

(Sang !)

L'esprit semblait agité, satisfait du sang qui coulait, elle aurait presque pu l'imaginer se jeter dans la horde verte pour déchiqueter lui même la chair des Garzok qui se jetteraient sous sa gueule. Cela n'avait rien d'une Chasse, ce n'était qu'un carnage sans intérêt, et, de l'avis d'Hatsu, loin d'être glorieux. Pas de traque, pas de recherche, juste la mort écœurante qui emplissait l'atmosphère de l'odeur métallique du sang des nombreux corps qui jonchaient le champ de bataille. Les Garzoks se faisaient tailler en pièce par les archers, mais la situation ne plaisait guère à la jeune femme. Ce n'était pas son élément, et elle était certaine que quelque chose clochait dans cette stratégie.

Le mage revint finalement vers elle après s'être débarrassé de sa cible et, alors qu'elle achevait un ennemi qui rampait jusqu'à eux, elle lui répondit tout en encochant une autre flèche, cherchant une cible à abattre.

- J'ai vu les araignées déferler. Les petites que vous avez vu tomber, et quatre géantes, comme celles devant la porte. J'en ai abattu une, mais il en reste trois. J'ai vu qu'elles avaient des points faibles dans leurs cuirasses, mais difficile à exploiter.

Elle abattit un garozok qui visait les archer avec un arc et reprit la parole.

- Votre magie là, elle crée des portails c'est ça ? Si les araignées arrivent, vous pourrez viser les points faibles avec précision ?

C'était pour elle la meilleure chance qu'ils avaient d'en venir à bout. Pas forcément les détruire, mais les immobiliser.

- Ce qui m'inquiète, ce sont leurs troupes cuirassés. J'ai vu leur armée avant qu'elle n'atteigne Luminion. Ce que nous voyons là, ce n'est que la piétaille, la vraie armée attend encore...
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Alfryda Bröhm
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » sam. 18 janv. 2020 01:49

Le bruit de ma course dans l'escalier bat encore plus rapidement que mon cœur, serré dans ma poitrine. Je n'ose même pas regarder en arrière et saute les dernières marches, manquant de m'écraser au sol en me retenant sur le mur de pierre froide. Ma joue en fait les frais et je la frotte intensément lorsque je débarque dans la cour, bien plus garnie que tout à l'heure. J'y repère un nombre important de soldats, qu'ils soient archers, fantassins ou cavaliers, agglutinés les uns aux autres comme un tout. La respiration irrégulière, je me fraye un chemin jusqu'au cœur de la foule, d'abord dans l'espoir de m'y réfugier, puis pour y découvrir un Longue-Jambe qui sort du lot de par ses décorations et sa gestuelle. Un officier ? Peut-être même un commandant ou je-ne-sais-quel paluchard qui gueule des ordres pour s'en débarrasser. Quoi qu'il en soit, les siens sont plein de sens en ce moment de crise, surtout après le chaos dont j'ai été témoin sur les remparts.

Le calme est finalement de la parti tandis que le vacarme est cantonné à l'extérieur des remparts. Les soldats sont silencieux et la voix du gradé parvient jusqu'aux oreilles des éloignés, mais je parviens à déceler celle d'une camarade perdue de vue. Hatsu est à ses côtés, fournissant les informations qu'elle a certainement glanée sur les hauteurs de la cité. Pour ma part, je ne rapporte que l'amer goût de la défaite et une impitoyable panique qui me fait agir avant de le décider. J'en viens à écouter le braillard finir son discours qui mentionne l'existence d'une troupe d'élite ayant visiblement fait défaut à ses instructions. Silence et juron que je n'entends pas, celui que tout le monde semble appeler "le Duc" rumine dans sa barbe tandis que je repère le mage croisé plus tôt sur les remparts. Ses exploits surnaturels me reviennent rapidement en tête lorsque que le commandant donna son ultime directive, à savoir tenir les portes le plus longtemps possible en attendant l'arrivée des renforts. Ce dernier mot me parvient comme une claque en pleine figure.

(Des renforts ?! C'est formidable !... Mais qui pourrait bien venir à temps ? Des troupes de Kendra-Kâr ? C'est impossible ! Il doit s'agir de troupes des Duchés alentours.)

Je n'ai pas beaucoup de temps pour réfléchir à la question, les soldats s'agitant déjà pour se mettre en place contre la prochaine menace. Le vacarme de derrière la porte principale est soudainement plus assourdissant et semble plus proche que jamais, nous rappelant à lui. Je me dégage de la foule qui s'éparpille peu à peu derrière de grands boucliers qui me dépassent aisément pour ne plus m'y retrouver. Hatsu apparaît un peu plus loin, en même temps que l'adversité qui s'impose plus concrètement à nous. La lourde porte de bois s'ouvre, à moitié démantelée par l'armée adverse qui vomit ses Peaux-Vertes à l'intérieur de la cité. L'idée d'un triomphe sur les forces de la gaupe d'Omyre pèse peu, mais je compte bien foutre mon pied dans la balance.

(Foutredieu, moi et mes caprices de joueuse compulsive...)

La détermination, c'est une chose, mais comment je vais m'en sortir sans arme ? Je peste contre le Garzok croisé sur les murailles de m'avoir fait lâché mon couteau, désormais perdu au milieu des corps. Les archers tirent déjà sur les premiers arrivants qui s’effondrent pour laisser la place à d'autres, incessante marée de gueulards qui s'approchent inexorablement. Les premières épées croisent le fer tandis que je m'approche d'un cadavre de Peau-Verte étalé non loin du pavois d'un arbalétrier paniqué dont les mains tremblantes s'activent à recharger son arme. Les miennes attrapent la hachette qui trône dans les mains du mort, captant ensuite l'un des nombreux regards lancés aléatoirement par le jeune soldat.

(Une recrue, un gamin. Le bougre doit avoir une quinzaine de printemps, pas plus de vingt en tout cas. Il doit déjà avoir chié trois fois dans ses braies, le pauvre.)

Ses yeux traduisent une peur que je comprends, celle d'être là où l'on ne voudrait surtout pas être. Et pourtant, je ne parviens pas à prendre pitié.

(S'il est ici, c'est qu'il l'a voulu. Pas de temps à perdre, je... BON SANG DE MERDE !)

Il l'a vu, comme moi. Les défenses devant le gamin sont déjà débordés, mais pas vaincus. Cela n'empêche pas un assaillant de se ruer dans sa direction, lui qui finit à peine de recharger son arbalète. Une fois encore, j'agis sans le demander et me retrouve en pleine ruée pour intercepter le Garzok qui gueule à quelques mètres de sa victime, forcée de reculer. Plus rapide que la dégueulasserie sur pattes, je saute en avant et percute son flanc, m'étalant sur lui tandis qu'il mord la poussière. Le bouclier du bougre racle sur le sol et il lui faut quelques secondes pour me découvrir la hache en l'air, prête à l'abattre. La frappe est juste, mais manque de force et le croissant de la lame s'enfonce tout juste dans son épaule qui se colore rapidement d'un sang presque noir tant il est épais. Le visage serré, je renouvelle mon coup, cette fois-ci plus efficace. Je sens l'os sous son trapèze se fendre en deux, lui arrachant un hurlement de douleur qu'il canalise dans un coup de poing qui m'envoie vers l'arrière, les oreilles sifflantes. Il a tout le temps de se relever malgré son handicap alors que je me remets de la châtaigne qui m'a ouvert la gencive, teintant mes dents et mon palais de sang frais. Son gourdin fermement serré dans sa main valide, il accompagne sa frappe d'un hurlement bestial qui ne m'intimide aucunement, pleinement concentrée dans mon affrontement. Le bois siffle devant moi et son balayage se finit dans le vide, mais ma hache parvient jusqu'à sa cuisse, là où le costaud est forcé de poser genou à terre. Ses yeux brûlent de haine et ses mains n'attendant pas pour m'attraper par la gorge, serrant si fort qu'il pourrait m'en briser le cou. Je lâche mon arme et martèle son bras en suffoquant, perdant peu à peu conscience. Sa tête finit par s'incliner sur le côté et la pression se relâche aussitôt tandis que je retrouve mon souffle en toussant bruyamment. Je finis par reprendre mes esprits pour découvrir un carreau planté dans sa tempe, me tournant précipitamment vers l'arrière. Le gamin me regarde et recharge à nouveau son arbalète, bien plus confiant qu'auparavant. Je lui adresse un signe de la tête et ramasse ma hache, replongeant dans la mêlée.
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Gamemaster9
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Gamemaster9 » sam. 18 janv. 2020 13:32

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

X

La stratégie des archers connait hélas bien vite ses limites. Difficile de tenir la cadence après des dizaines d’orques abattus sur le champ de bataille : ils sont de plus en plus nombreux à passer le barrage de flèches, certains archers commençant à en manquer ou à fatiguer du rythme de tir soutenu. Les fantassins les préservant des dégâts au corps à corps sont de plus en plus pris à parti, et se font même parfois déborder et tuer. Sans plus attendre, le général de cette armée défensive prend la décision de lancer un nouvel ordre :

« Epéistes, lanciers, en avant ! Formation serrée de combat ! »

L’ordre est rapidement relayé dans les diverses troupes, et des dizaines de soldats s’avancent en carrés parfaits, dépassant les archers désormais forcés de prendre une pause bienvenue, mis à part quelques têtes brûlées qui continuent de canarder l’adversaire dans le dos de leurs alliés, au risque de les toucher par derrière. Cette avancée coïncide à un changement de troupes surgissant toujours plus de la porte. Les bruits acérés de scies circulaires broyant chairs et os parviennent aux oreilles des combattants. La machine quasiment intacte laissée devant les remparts réussit à passer la porte en creusant littéralement un chemin sanglant à travers les corps des garzoks tombés au combat, de ses deux membres. De la taille d’un cheval, elle passe tout juste sous l’encadrement de la porte, limite aussi en largeur à cause de ses larges pattes mécaniques. Sitôt la porte passée, elle semble accélérer la cadence et foncer droit vers le centre des formations kendranes, prête à déchiqueter tous ces soldats sans la moindre pitié.

L’araignée de métal reste cependant plus lente que ceux qui la suivent : des guerriers orques mieux équipés, armurés de pièces de métal lourdes, armés de haches, de lames épaisses, de piques noirâtres. Des combattants lourds ne demandant qu’à en découdre, qui dépassent l’araignée de leur charge, sans cependant se mettre sur son chemin. Et bien vite, le contact ne peut plus être évité, et la véritable mêlée commence. Le choc est violent, sanglant, les pertes sont nombreuses des deux côtés. Les kendrans ne tiennent bon que grâce au flux réduits des armées d’Omyre obligés de passer la porte, véritable entonnoir à troupes où les guerriers ennemis s’amassent chaotiquement.

Le Duc Robert de Pérussac hurle de nouveaux ordres à ses troupes, alors que l’araignée mécanique arrive presque à hauteur des siens. Il lance sa cavalerie en deux parties, en cisaille de part et d’autre des formations ennemies pour leur abîmer le flanc. Sa voix rugit dans le combat :

« Coupez leur formation, repoussez-les vers la porte ! »


En haut du mur, sans que le duc ne semble s’en apercevoir, des ennemis commencent à stagner : des archers, des arbalétriers, des lanceurs de javelines. Toute une troupe prête à percer de traits cette vaillante cavalerie.

Pour l’instant, les troupes humaines tiennent bon. Les ennemis n’avancent pas, reculent même sous la pression des cavaliers… Mais bientôt l’araignée entrera en action, ainsi que les élites à distance. Deux soucis majeurs dont il faudra s’occuper en plus des guerriers au corps à corps.

[HJ : même principe que le tour précédent, tour en semi-dirigé sur vos actions, combats et cie, durant le laps de temps de ce que je décris. Le cours de la bataille dépendra bien entendu de celles-ci.]



[Xël : 1XP (combat facile). Attention, tu utilises vraiment beaucoup trop tes portails de combat. Il se peut qu’à force d’une telle utilisation, des limites soient décidées pour celle-ci. Je pense que tu ferais bien de ne l’utiliser que pour des coups d’éclat, rares et précis.
Hatsu : 1XP (combat facile) + 0,5 XP (conseil au Duc)
Alfryda : 2XP (combat équitable) + 0,5 (pillage).]
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Xël
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Xël » mer. 22 janv. 2020 13:56

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Elle dit s’appeler Hatsu et elle m’explique qu’il reste encore trois araignées géantes là-haut qui accompagnaient les petites qui se sont jetées du haut de la falaise. Elle précise qu’elle a réussi à en abattre une. Je l’observe, surpris à l’idée qu’elle ait réussie à détruire une telle créature à l’aide de ses flèches. Surtout qu’elle me précise qu’elle a repéré des points faibles dans leurs cuirasses mais qu’elles sont difficiles à exploiter. Je l’avais remarqué aussi, même un trait de baliste n’avait pas réussi à en détruire une. Je me contente de hocher la tête quand elle me demande des précisions sur ma magie. Je peux en effet cibler des points faibles comme elle me demande mais il reste à savoir quoi projeter dans ces failles. La baliste n’est plus accessible et j’ignore si les traits de scorpions suffiront. Elle me raconte ensuite qu’elle a vu l’armée avant qu’elle n’atteigne Luminion et que la vraie armée patiente encore derrière la porte. J’incline la tête. Ca je n’en doute pas, par expérience, je sais que Oaxaca réserve ses mauvaises surprises pour les moments opportuns.

Malgré tous nos efforts nous ne parvenons pas à tuer plus d’orcs qu’il ne s’en déverse par les portes. Certains fantassins se font déborder et massacrer sans que je ne puisse rien y faire. Accentuant ma rage combative et mon désir de faire mordre la poussière à mes ennemis. Le Duc réagit rapidement, ordonnant à son armée de lanciers de se mettre en marche. Ils nous dépassent rapidement en formation serrée et repoussent la chair à canon pour nous permettre de souffler un peu. Face à nous, avant que la vision des portes ne soit obstrué par les combattants, j’aperçois le cafard d’acier laissé intact devant la porte se faufiler un passage en déchiquetant le tas de cadavre qui s’amoncelle, projetant membres et tripes aux quatre vents. Elle s’avance vers les troupes du Duché qui ne pourront rien face aux lames de la créature d’acier. Les deux armées s’entrechoquent avec violence, créant un chaos effroyable. La cavalerie rentre à son tour dans la bataille, se scindant en deux pour s’en prendre aux flancs des Garzoks. Au dessus d’eux, sur le rempart, commence à fleurir des archers et arbalétriers ennemis qui ne tarderont pas à nous arroser de projectiles.

" Regardez ! Là-haut ! "

Criais-je à l’attention de nos archers avant de m’adresser plus personnellement à Hatsu.

" C’est à votre tour de me couvrir. "

Car ma priorité est bien de me débarrasser du cafard d’acier avant qu’il n’atteigne nos troupes et répandent la mort avec ses scies. Je laisse mes fluides s’échapper du bout de mes doigts avant de lever mes mains à hauteur de poitrine et mime de déchirer l’air, créant un portail qui plie l’espace, reliant la scie tranchante du cafard à la jonction entre son thorax et son abdomen. Le bras pénètre le trou d’air et touche la zone ciblée, projetant une giclée d’étincelle en provoquant un bruit effroyable. Mais la créature réagit rapidement, démontrant la même conscience que la précédente et une articulation inattendue de son bras. Elle le recule avant de se couper en deux et s’échappe de mon portail. Je serre les poings, coupant mes flux magiques pour la séparer de son appendice mais je ne parviens qu’à couper la moitié de sa scie, y donnant une étrange forme de demi lune qui produit un bruit étonnant. Je pousse un juron face à cet échec. La créature continue d’avancer inexorablement et ce n’est qu’une question de secondes avant qu’elle ne sème la mort. Je dois absolument l’arrêter , tout tenter pour le faire. Je ne connais qu’un seul sort pouvant déchaîner assez de puissance pour causer les dégâts suffisant pour briser cette carapace d’acier. Je m’accroupis et dresse ma main droite devant moi paume vers le haut, l’autre main par dessus, paume vers le bas. Je libère mes fluides d'air pour générer une sphère de magie, lisse et transparente. Ma main droite en aspire l’air tandis que ma main gauche y déverse toute la magie qu’elle peut contenir, donnant à la sphère l’impression de contenir une tempête. Elle semble encore plus puissante que celle que j’ai réussi pendant le tournoi. Je n’ose pas imaginer les dommages qu’elle pourrait causer à ma main. Je n’ai pas le choix, il faut arrêter cette créature. La seule chose que je peux tenter pour atténuer ma blessure c’est d’utiliser ma magie pour contrer le souffle que l’explosion de la sphère va produire. Je remplis la sphère de magie tempétueuse, encore et encore, heureux de ne pas m’être pris de projectiles, bien couvert par Hatsu. Une fois pleine à ras bord, prête à exploser, je me redresse et darde un regard concentré vers le cafard d’acier. J’inspire longuement, ignore ce qui se passe autour de moi. Il ne reste que moi et ma cible, j’expire un long souffle avant de générer un nouveau portail de ma main gauche juste devant moi, me permettant de voir la zone fragilisée de la créature par sa propre scie. J’aperçois les rouages, les tubes grinçants, les articulations d’acier et les câbles usées par ma précédente attaque. Sans plus attendre j’engouffre ma main droite dans le portail, projetant ma sphère droit sur le métal avec l’espoir d’en finir une bonne fois pour toute avec cette horreur.


>>>

(( Utilisation du sort Bombe dépressionnaire rang 5 ))
Modifié en dernier par Xël le dim. 22 mars 2020 09:01, modifié 1 fois.

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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Alfryda Bröhm » ven. 24 janv. 2020 00:56

Je tire ma hache avec les dernières forces qui subsistent dans mes bras, restée dans le corps d'un autre assaillant. Le quatrième, je les compte encore sans même le vouloir. Les soldats en ont certainement déjà tué chacun une dizaine et les arbalétriers encore plus, alors pourquoi je n'en vois pas la fin ? Que faut-il de plus pour renvoyer cette engeance d'où elle vient une bonne fois pour toute ? Après deux essais infructueux, je parviens à récupérer mon arme en tirant plus fort qu'attendu, me retrouvant le cul par terre. À bout de souffle, je me relève avec difficulté et découvre que le conflit s'est rapproché de la porte, à plusieurs mètres de là. Une barrière presque hermétique de soldats bouchent l'entrée qui vomit toujours ses Peaux-Vertes. Je ne distingue rien de la bataille, la vue entravée par les silhouettes des Longues-Jambes, mais je repère très facilement la monstruosité mécanique qui s'approche lentement mais surement, faisant vrombir ses scies circulaires qui mettront un terme à la défense de Luminion si cette dernière se trouve à sa portée. Les yeux rivés sur elle, j'en viens à perdre espoir.

"Qu'est-ce qu'on peut faire contre ce truc ?! C'est... Elle va nous découper, c'est pas possible !"

Quelques pas de retrait, mués par la fatigue et la peur, me donne un aperçu plus distinct de la situation. J'en viens à repérer l'agitation qui règne toujours sur les remparts, là où l'ennemi semble avoir clairement position. Ils ne doivent vouloir qu'une chose : faire pleuvoir les flèches et les carreaux sur nous, incapables de nous défendre de là où nous sommes. D'ailleurs, personne ne semble nous avoir repérés, si ce n'est l'étrange personnage rencontré plus haut. Son avertissement ne fait lever que quelques têtes et je tente de faire remarquer la menace à mon tour, m'emparant d'une arbalète toujours chargée récupérée sur le cadavre d'un pauvre bougre. Cette fois-ci, pas question de l'abandonner, j'ai pu voir le gamin à l'action.

"ATTENTION !" m'écriais-je en lâchant mon carreau sur l'une des nombreuses silhouettes postées là-haut. "LEURS ARCHERS SONT SUR LES REMPARTS ! NOUS SOMMES À DÉCOUVERT !"
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Hatsu Ôkami
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Re: La Porte de l'Ynorie

Message par Hatsu Ôkami » ven. 24 janv. 2020 21:37

Malgré la vaillance des soldats et des archers, il était évident que cela ne tiendrait pas éternellement; Déjà certains tombaient et la voix du Duc perça le chaos des hurlements et du métal pour donner l'ordre à son armée d'avancer. Au même instant, comme si elle n'attendait que cela, une araignée géante perça le charnier de Garzok agglutinés devant la porte en les broyant sous ses scies. Elle passa de justesse avant de se mettre à accélérer. Consciente que cette horreur pourrait à elle seule causer d'immenses dommages, Hatsu encocha immédiatement une flèche, visant aune des pattes avant. Le trait fila, mais ne fit que rebondir sur sa cuirasse alors que les fantassins lui passaient devant. Elle jura alors que les soldats lui bloquaient la vue, l'empêchant de retenter son tir. Elle sentit plus qu'elle ne vit la cavalerie se mettre en branle et attaquer les flancs des Garzok avec une extrême efficacité. La voix du mage, Xël la fit lever tête et jurer. Une autre voix, plus forte, lui tira un sourire alors qu'elle tirait trois flèches de son carquois et en encochait une en s'adressant d'une voix forte à l'archer le plus proche.

- Faites passer le mot. Ennemis sur le mur à abattre en priorité, protégez la cavalerie et demandez un appui au Duc. Et dites lui d'ordonner qu'on ramène des flèches !

Il la regarda une seconde avant qu'elle ne lui hurle dessus.

- Et avant demain par Rana, ou on y passe tous !

Elle se retourna verts l'ennemi avant d'entendre Xel lui demander de le couvrir. Elle hocha la tête et se posta devant lui en bandant son arc avant d’abattre un javelinier qui préparait son tir. Elle ne savait pas ce que le mage pouvait bien avoir en tête, mais elle fit en sorte de le soustraire au regard des archers sur le mur. Si quelqu'un pouvait faire tourner la batailler en leur faveur, c'était bien un mage, et il semblait assez doué pour infliger de sévère dégâts aux peaux-vertes. Elle ferait de son mieux pour tuer le plus de Garzoks avant que ceux-ci ne puissent menacer la cavalerie ou l'infanterie. Elle jura tout en encochant une flèche. Non, décidément les champs de bataille ce n'était pas pour elle.
Hatsu Ôkami, Chasseuse Ynorienne
Première Née des Ôkami
Réceptacle de l'esprit de Loup
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Armoiries des Ôkami:
l'Or pour la fortune, le Loup pour la noblesse d'âme et la flèche pour le passé guerrier.

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