L'Auberge de Til'Sit

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Yuimen
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L'Auberge de Til'Sit

Message par Yuimen » ven. 29 déc. 2017 12:15

L'auberge de Til'Sit de la ville d'Amaranthe :

Beaucoup de bruit, une sacrée ambiance, voilà ce qui caractérise cette auberge de villageois. Il y a forcément des buveurs, des joueurs de cartes, des dragueurs de serveuses et, évidemment, les trois serveuses elles-mêmes, qui ne sont pas forcément gâtées par la nature...

Il y a un comptoir au fond de la pièce principale et les serveuses se donnent le relais pour y accueillir les clients.

Un escalier mène aux étages, là où il y a quelques chambres meublées sommairement avec un lit, une table et une chaise.

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Charlotte
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Charlotte » mer. 25 août 2021 02:34

Voilà plus d’une semaine que j’avais quitté mon emploi à la taverne du village à la surprise de tous, la mienne y comprise. Je devais rester dans mon village jusqu’à ma mort, c’était forcé : J’avais tout déjà planifié. J’allais travailler dans la taverne jusqu’à ce que mon oncle ne soit plus apte à tenir son établissement et puis je serais devenue la propriétaire. Tout était prévu… ou presque. Je n’avais pas pensé que mon chien de treize ans rendrait l’âme aussi vite. Je le voyais bien dépérir, mais je fermais les yeux. Je l’aimais ce vieux chien, un beau toutou affectueux tout gris aux gros sourcils et à la petite barbiche. Je l’avais emmailloté dans sa couverture et je l’avais couché dans son petit lit que je lui avais moi-même confectionné. Et puis, je le déposai dans une boîte de bois à sa taille que mon père avait fabriqué à ma demande. Je lui laissai disposer du corps me promettant de ne pas me dévoiler où il allait l’ensevelir.

Et la vie a repris son cours… enfin, il aurait fallu, mais ce ne fut pas le cas. Tout dans la taverne ou dans le village me rappelait mon Snolie et je ne pouvais plus endurer ça. Donc un bon matin, sans prévenir personne, je pris mon balluchon et je partis à l’aventure.

Cela faisait huit jours que j’étais partie, j’avais marché beaucoup, mangé peu… et surtout j’avais soif. Donc lorsque j’entrai dans cette cité à flanc de montagne, je demeurai sur la rue centrale pavée, observant une à une les maisons de pierres jusqu’à ce que je vis le type d’établissement que je cherchais : L’auberge de Til’Sit.

Je lus une seconde fois l’enseigne puis je poussai la porte.
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Agril
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Agril » mer. 25 août 2021 21:40

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Le vendeur m’expose les pièces et m’en demande 150 yus avant d’essayer de m’en extorquer plus pour du sur mesure. Je lâche un rire franc, évitant d’admettre que je suis fauché et prétexte simplement que je n’en ai pas besoin avant de m’en aller après l’avoir remercié.

J’arpente à nouveau les rues du village jusqu’à trouver une auberge où l’ambiance semble animée malgré l’heure. J’y entre avec soulagement, trouvant un décor qui me plait bien. Des tables animées, du monde qui boit et discute, servi par des serveuses plutôt laides mais assez chaleureuses pour qu’on l’oublie.

Je repère une naine aux cheveux roux et frisés qui a l’air d’avoir un sale caractère. Ça se lit sur sa gueule. J’évite donc de croiser son regard et m’installe à une table au fond de la salle pour commander un repas à petit prix et une excellente bière, parce qu’on ne chipote pas quand il s’agit de bière.


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Modifié en dernier par Agril le jeu. 26 mai 2022 22:04, modifié 2 fois.

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Fafnir Forgeclaire
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Fafnir Forgeclaire » mer. 25 août 2021 23:16

La ville est petite, mais semble être un havre de paix. Tu ne vois que des humains y habiter, mais ça ne te gêne pas de ne pas voir certains des tiens. T’as vécu toute ta vie parmi eux, alors voir quelque chose d’autres te convient. Les rues de terre battue qui serpentent dans la ville n’ont rien d’intéressant et il y a bien peu d’endroits qui valent le coup d’œil. Tu repères bien une forge dont tu notes l’emplacement dans ta tête. Tu y reviendras peut-être plus tard, histoire de fouiller à la recherche d’un casque ou de quoi te protéger les guibolles. Tu croises quelques gardes, bien peu vigilants, se dirigeant vers un autre bâtiment que tu approches, curieuse. Une académie militaire. Tu n’y entres pas, encore un peu fourbue de ton entraînement avec Mathéron. T’as surtout besoin de poser ton cul quelque part et de savourer une bière, pour le reste de la journée. La ville te plaît en tout cas, même si elle ne fourmille pas d’activité.

On te répond aimablement lorsque tu demandes la direction de l’auberge de la ville. La jeune humaine en robe qui t’indique la direction n’a pas l’air étonnée de voir une thorkine se balader ici. Probablement que les tiens passent ici régulièrement, le commerce doit être important dans la région. Enfin, toi tu veux surtout prendre un peu de bon temps et voir ce que ce premier voyage t’a apporté. Avec tout ça, t’as même pas fouiné dans la petite bourse que t’as récupéré sur les brigands. T’aperçois finalement l’enseigne de ton salut. L’auberge de Til’Sit. Un nom à coucher dehors, mais t’as besoin d’un lit après tout.

Quand tu pousses la porte pour entrer, l’ambiance chaleureuse et l’odeur de bouffe qui t’accueillent te font aussitôt oublier les courbatures de tes épaules. Tu balaies rapidement la salle du regard repérant un duo jouant aux cartes, quelques types discutant avec animation, quelques buveurs plus solitaires et, chose surprenante, une thorkine rousse, attablée seule. Tu lui jettes un regard un peu plus longuement, mais elle a l’air aussi aimable que feu ta grand-mère – paix à son âme – alors tu t’approches pas et vas plutôt du côté du comptoir, au fond de la pièce. Tu comptes trois serveuses, humaines évidemment, et l’une d’elle t’offre un sourire.

- Bienvenue à l’auberge de Til’Sit. Que désirez-vous ?

- Je vais vous prendre une chambre pour la nuit, un repas et un tonnelet de bière. Thorkine la bière, de la Rougailleuse si vous avez.

T’adores cette bière rousse, mais ils n’ en ont pas, alors tu te contentes d’une autre, même si tu l’aimes moins. Ça reste de la bière de ton peuple de toute façon, c’est forcément bon. Tu récupères ton tonnelet et délaisses la chope proposée. Tu as la tienne, dédiée à Bhran Barbe-Mousse. Puis tu te mets à chercher une table du regard. Et là, tu repères finalement une tronche que tu pensais pas voir dans le coin. Intérieurement, tu rigoles et tu te demandes quelle mouche l’a piqué celui-là. Tu slalomes entre les tables, ton marteau sur l’épaule, ton tonnelet de bière sur l’autre. Tu déposes bruyamment le second sur la table occupée avant de poser l’autre au sol près de ta future chaise, un large sourire sur le visage.

- Et bien ça alors, Agril, le chasseur de crottes de loups de Likhranen ! Qu’est-ce que tu fous ici vieille carne ? T’es perdu ? T’as vu un yu rouler depuis le haut de la montagne et t’as décidé de le suivre jusqu’ici ?

Tu ricanes en t’affalant sur une chaise à la même table. Jamais t’aurais pensé croiser un vieux compagnon de ton frère Tolmir, ici. De ce que t’en sais, Agril avait sa petite troupe de chasseurs depuis un moment et tu les voyais de temps en temps à la taverne. T’avais même donné un coup de boule à l’un de ses gars un soir, parce qu’il avait les mains un peu trop baladeuses à ton goût. Chasseur et radin notoire, il s’est fait sa petite réputation dans ta ville natale et t’as toujours trouvé qu’il avait un caractère de bouc acariâtre, même pour toi, c’est dire. T’es quand même contente de le voir, parce que t’as le souvenir d’avoir bien rigolé certains soirs avec lui et ses compères. Alors tu te lèves et t’égosilles comme tu sais si bien le faire.

- OH, AUBERGISTES ! UN TONNELET DE BIERE PAR ICI.

Tu te rassois avec un large sourire aux lèvres et tu continues de l’emmerder un peu, parce que ça te fait marrer de l’asticoter. Tu remplis quand même ta chope avant, t’es pas une sauvage.

- T’en fais pas, celui-là je te l’offre, je voudrais pas heurter tes petites bourses. Santé !

Bhran Barbe-Mousse soit loué, t’avais sacrément soif !
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Gorog
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Gorog » jeu. 26 août 2021 00:04

Le foin de la grange sentait un peu le purin. La journée ensoleillée touchait à sa fin. Les hennissements des chevaux et bêlements des boucs résonnaient au loin. Quelques rats rongeaient un vieux fromage dans un coin. Coin coin.

Coin coin ?

« BOURDE FOUN’TOUBROL ! OÙ C’EST QU’IL EST BROGINN ?!! »

Une motte de fumier se souleva brusquement, révélant l’existence d’une trogne rougie et d’une chevelure rousse. Chevelure. Façon de parler, vu le capharnaüm sans nom que cet amas de poils secs et fourchus rendait. La gueule dans le cul, le cul dans la boue, si c’était bien de la boue, Gorog se réveilla. Y’avait pas à dire : Le fumier, ça avait beau embaumer la belle-mère en manque de couche, ça tenait chaud. Pour cuver. Cuver longtemps. Genre vraiment longtemps. Depuis la veille au moins. Mais était-ce vraiment la veille ?

Le nain courtaud se leva, grommelant dans sa barbe en y passant la main pour se défaire de brins de pailles malodorants. Il regarda à droite, à gauche… Rien. Enfin rien, si. Un village d’humains, des montagnes de l’extérieur, des glandus avec des têtes de cul. Rien de spécial quoi. Pas de filon d’or, pas de gueule de mineur barbu. Non, il était foutrement bien loin de sa ville. De sa mine.

Et de mine, il n’en avait pas de bonne. L’œil torve, qui divague, le nez rubicond, la tête cognant comme les pioches sur les rocs les plus durs, il s’était enivré la veille, c’était sûr. D’ailleurs, un petit relent gastrique fit naître un énorme rot au goût de pinte pas toute nette.

« BROOOOOOH ! »

Ah bah purain. Ils servaient de la pisse d’âne, dans ce maudit coin. Mais vu la course du soleil, il était trop tard pour se mettre en route. Et toujours aucune trace de Broginn. Bon sang de nain, où c’est qu’il était passé ce bougre ? Le temps de pisser sur un élémentaire de feu menaçant tout un village d’humains de poche, et POUF, il avait disparu. Mais sans lui, il était qui, Gorog ? Son copain de beuverie, son brasseur attitré, son partenaire de chansons braillardes et paillardes.

Il tituba en dehors de la grange, tout en se grattant les fesses. Il n’avait pas été bien loin : quelques mètres seulement à côté de l’auberge. Une bonne soirée qui s’était passée. Mais depuis combien de temps stagnait-il là ? Un jour ? Deux jours ? Une semaine ? A dormir dans la fange plutôt que de donner une pièce de cuivre à un humain lui prenant déjà bien suffisamment pour ses consommations. Et puis quoi encore ?

Il avança jusqu’à la porte, et ouvrit celle-ci avec fracas. Un fracas moins tonitruant que sa voix qui sonna alors :

« PATRON ! TA MEILLEURE BIERE ! C’EST MA TOURNEE ! »

Il avança jusqu’au comptoir en regardant tout autour de lui. Trop de longues jambes ici. Ça risquait de lui coûter un pont. IL se hissa sur un tabouret ridicule, à la fois trop haut et trop étroit, et chuchota au serveur :

« Enfin. Rien qu’aux nains, ça va de soi. »

Et ça, il n’y en avait pas des masses. Hélas.
Gorog, nain.


Le nez, c'est l'idiot du visage.

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Gamemaster5
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Gamemaster5 » jeu. 26 août 2021 22:28

Intervention dirigée du Tavernathon


Il fait chaud, ce soir, dans la taverne de Til'Sit. L'alcool y coule à flot, la bière notamment. Des parties de cartes endiablées font pousser des cris de rage et des accusations de tricheries, pendant que les trois laiderons serveuses valsent entre les tables en évitant les mains baladeuses de ceux assez éméchés pour s'aventurer dans des avances "galantes" à ces "jolies" demoiselles. Plusieurs Thorkins sont présents, et si ça ne semble pas étonner qui que ce soit de prime abord, les petits êtres étant relativement fréquent dans le coin, leur nombre ce soir est assez inhabituel. Plus de trois, ç'aurait déjà dû attirer l'attention, surtout si on se penche sur l'un d'eux à la peau étrangement grise. Mais les esprits embrumés par l'alcool ne font pas grand cas de cette singularité, et continuent de picher leurs boissons.

L'arrivée fracassante d'un cinquième nain se fait nettement plus remarquée : un véritable spectacle visuel, sonore et olfactif s'offre aux buveurs, qui jettent des regards torves au nouvel arrivant qui a l'air d'avoir passé quelques semaines à se rouler dans la fange. Comble du comble, s'il remonte assez vite dans l'estime des clients en annonçant une tournée, l'enthousiasme est vite douché quand le généreux buveur annonce l'exclusivité de sa boisson à ceux de son espèce. Il n'en faut pas plus pour qu'un kendran bedonnant, aux habits tâchetés de terre, ne se lève pour aller apostropher l'insolent.

"Eeeeeeeh l'nabot, t-t-tt'es cru où là ? On n'est pas ch'mamie ici, la tournée, c'pour tout le monde, c'mpris ?!"

Son borborygme imbibé est appuyé d'un théâtral balayement de la pièce de sa chope encore pleine, qui ne manque pas de renverser une partie de son contenu sur Gorog et un autre client accoudé au bar, qui s'indigne.

"PUTAIN FARQ ! MA TUNIQUE BORDEL !

- Ta gueule Yan, c'pas à toi qu'j'cause, c't'au nabot.

- M'ignore pas sale pochtron !

- Kes't'as dit là ??"

Dans une parfaite synchronicité, la chope de Farq vient se fracasser contre le nez de Yan au même moment qu'une autre chope semblant venir de nul part vient s'écraser à l'arrière du crâne d'un des joueurs de cartes, provoquant une tempête de cris quand une carte dissimulée dans sa manche glisse sur la table.

"Qui est le con qui m'a envoyé-

- CET ENFOIRE DE TRICHEUR ! REND MOI MES YUS !"

Une chose en entrainant une autre et en quelques secondes à peine, ce qui était une banale soirée au Til'Sit se transforme en une foire d'empoignes, le festival du Bourre-pif, la Saint Torgnole. Et au milieu de ce déluge, cinq nains.

HRP : BASTOOOOON ! C'est du full libre, où vous allez pouvoir vous taper dessus avec la petite quinzaine de clients, majoritairement des Kendrans ouvriers ou fermiers. Tous de votre niveau, bien entendu. Vous pouvez même vous mettre sur le groin entre vous si ça vous intéresse, l'essentiel étant que vous soyez les seuls debout à la fin du combat. Fait notable, vous apercevez un homme plus massif que les autres qui va tenter de fracasser sa chaise sur tout ce qui bouge. C'est un sacré morceau, que seul Gorog peut affronté équitablement en duel... Mais les bagarres de tavernes sont rarement d'honorables 1 contre 1. Les gérants et les serveuses sont eux retranchés derrière le comptoir et savateront à coup de poêle à frire et autres badines ceux s'approchant des saintes bouteilles et tonneaux.
Allez, viens mon copain ! Si tu as des questions n'hésite pas !



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Agril
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Agril » dim. 29 août 2021 16:12

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Une serveuse; nez crochu, dents de traviole et le cul passant pas entre deux table me rapporte une chope de bière brune et une assiette de pâté de canard qu’elle me dit, en m’expliquant que c’est une boulette de viande faite avec des abats, du gras, de l'ail et du vin blanc. Je me frotte les mains, ravi en humant l’odeur lourde de l’assiette tandis qu’elle dépose du pain encore tiède sur la table.

« Merci madame ! »

Je saisis le couteau à tartiner, me découpant d’abord une bonne tranche de pâté que je fourre directement dans mon bec.

« Mmmhhmm… »

Je mastique bruyamment, la bouche ouverte, faisant profiter les tables aux alentours malgré le bruit ambiant de rires et de discussions animés.

« Ch’est bon ! »

M’extasiais-je en m’adressant à une table voisine, sentant une partie de mon contenu buccale tomber sur ma barbe cendrée. Je me marre en m’excusant pour ma maladresse avant de récupérer mon bien tout baveux. Je le découpe ensuite une tranche de pain, étale une bonne couche de pâté et continue de le déguster avant de me prendre une bonne rasade de bière. C’est alors que s’installe un visage connu face à moi. M’apportant en plus une chope pleine.

«  Et bien ça alors, Agril, le chasseur de crottes de loups de Likhranen ! Qu’est-ce que tu fous ici vieille carne ? T’es perdu ? T’as vu un yu rouler depuis le haut de la montagne et t’as décidé de le suivre jusqu’ici ? »

« HEEEEY MAIS T’ES LA FRANGINE DE TOLMIR ! CA FAIT PLAISIR DE VOIR UN VISAGE CONNU ! »

Je vide ma chope après avoir trinqué avec elle. Je ne m’étonnais pas de voir d’autres Thorkins ici mais croiser une bonne connaissance ça fait toujours plaisir. Fafnir, ravissante naine à la crinière blonde, cadette de Tolmir: un ami parti faire la guerre. J’ai de bons souvenirs de cette petite: bonne buveuse, bonne bagarreuse. J’me souviens de la fois où elle a collé une branlée au Géant qui avait eu les mains un peu trop baladeuse.
Une fois le gosier rafraîchit, je réponds à sa question sur les raisons de ma présence ici, seul.

« Oh bah. L’équipe m’a lâché alors je mène ma chasse tout seul maintenant. »

Elle est surprise, pensant que nous étions comme cul et chemise. Nous l’étions c’est vrai mais je suis le seul à vouloir vivre de ma passion qu’est la chasse. Curieuse, elle me demande ce que je viens chercher chez les humains après avoir vidée sa chope. Elle me rappelle ensuite son nom ce qui ne manque pas de me faire marrer. Un rire gras, sonore et communicatif.

« HAHAHA ! J’connais bien ton nom ! Fafnir la bourr’pifeuse ! »

Je prends une grosse rasade de boisson alors que son visage s’illumine d’un large sourire. Je justifie ensuite la décision de mes anciens camarades.

« Disons que la dernière fois on a faillit tous crever alors ça les a un peu refroidit. Puis on a mis la main sur un bon paquets de Yus en trouvant des ruines alors ils ont de quoi se la couler douce. Mais moi j’vis pour la chasse t’sais bien. »

Elle les définit comme poltrons mais je ne relève pas. Après tout, eux aussi avaient des passions. L’important c’est que j’ai économisé un repas et bons nombres de chopes en partant sans payer de la taverne de Likhranen.
J’approche mon visage cabossé de celui de la naine pour confier plus discrètement.

« Quant à ma chasse disons plutôt que je suis à la recherche d’un objet qui vaut de l’or. Mais j’veux pas trop en causer ici. Il parait que les humains sont très cupides. »

La réputation de l’avarice humaine n’est plus à démontrer. Suffit de voir le prix de la bière. L’oeil de Fafnir va se mettre à briller d’une lueur que je connais bien. Je devais avoir le même devant la troupe de chasseur vu quand j’étais plus jeune.

« T'as besoin d'une paire de bras et d'un marteau thorkin ? Je me fiche de l'or tant que je peux boire et manger, donc tu peux le garder en trouvant ton machin, moi c'est l'aventure qui m'intéresse. T'as plus tes tocards avec toi, mais on peut faire équipe, t'en dis quoi ? »

« Ah bah ça c’est une bonne id… »

Commençais-je, enthousiaste, avant d’être interrompu par le cri d’un nain roux dont seul le nez rouge dépasse des cheveux et des poils qui arbore son visage et son crâne. Il offre sa tournée, mais seulement au nain précise t-il. Ce qui n’a pas l’air de plaire à tout le monde. Fafnir se tourne, levant sa chope pour le remercier alors que les voix tonnent de plus en plus fort des quatre coins de la salle.

« T'sais quoi ? On en reparle demain et tu me donnes les détails de ton tr... »

Un objet non identifié vole à travers la pièce, renversant la chope de ma compagne de boisson qui se retourne, hargneuse, pour se jeter dans la bagarre qui débute. De mon côté je saisis ma chope à deux mains, la protégeant d’un sort similaire et m’accroupit derrière la table pour la vider avant que la moindre goutte soit perdue. Je lève ensuite prudemment la tête de derrière la table et la baisse subitement avant qu’un tabouret volant ne me percute, explosant contre le mur derrière moi. C’était limite ! Je répète le mouvement, observant la mêlée. Coups de poings, coups de pieds, je remarque un autre nain au teint gris, debout sur une table, giflant ceux qui viennent vers lui avec un épais grimoire. Fafnir qui s’en donne à coeur joie, pleinement dans son élément. Le Thorkin roux, assommant ses adversaires à coup de jambons. Puis il y a cette naine qui était déjà présente à mon arrivée, dégommant des genoux pour ensuite attaquer les visages.

Je sors de derrière la table pour arpenter les couloirs entre les tables qui se sont déplacés, en repérant une qui m’intéresse particulièrement. La table de jeu, où se dressent des piles de Yus entre les cartes. Un humain m’aperçoit et se précipite vers moi pour en découdre. Il balance son poing qui rencontre ma chope dressé. Sans attendre je balance mon corps en avant, percutant ses joyeuses de mon crâne solide, sentant ses oeufs subir le choc contre mon front. Il pousse un cri qui part dans les aigüe en tombant à genoux en se tenant l’entrejambe à deux mains avant que ma chope lui cogne la tempe pour le mettre dans les pommes.

J’atteins la table en ricanant et ouvre large mon sac pour y faire glisser l’argent mais au moment de poser mes gros doigts sur les pièces en regardant autour de moi que personne ne me dérange je sens une autre grosse patte poilue. Surpris je remarque qu’elle appartient au Thorkin roux. Nos regards se croisent et après un ricanement commun je pose mon index contre mes lèvres tandis qu’il m’adresse un clin d’oeil avant que nous répartitions entre nous les pièces.

« Hehehe on dirait qu’on a deux grands gagnants. »

Glissais-je à voix basse alors qu’il réponds bien plus haut qu’il faut bien que quelqu’un paie cette tournée. Trois hommes nous entendent alors que nous venons de terminer et ils se jettent sur nous pour reprendre le magot durement acquis. Equipé de son morceau de jambon, mon acolyte en attaque deux tandis que je lance ma chope au visage du troisième.

« Ah ! En plein dans le pif ! »

Ricanais-je en me moquant de l’humain qui se tient le nez qui pisse le sang.

« Prends ça longues jambes ! »

Je lui donne un coup de pied bien de chez nous puis un autre dans le deuxième tibia.

« Un de plus pour équilibrer ! »

Il sautille, jure, se tient le nez avant de finalement se manger une chaise sorti de nulle part qui le met au tapis. J’en profite pour m’éclipser vers une autre table où s’y trouve encore deux chopes pleines à ras-bord et une assiette de pieds de cochons à peine entamée. Un repas gratuit ça ne se refuse pas mais j’y retrouve une autre naine, la rouquine à la face peu engageante. Je pousse une chope vers elle tout en commentant:

« Pour vous. C’est offert. »

Je ricane en prenant la seconde chope. Elle boit ça d’une traite, s’essuie la bouche avec sa manche et pousse vers moi l’assiette en précisant que c’est offert. Je lui adresse alors un clin d’oeil et saisit une patte de porc avant de changer de table dans le tumulte de la bagarre. Les tables sont renversés, de multiples objets volent à travers la salle, les corps tombent, les dents traversent la pièce, les sons de la chair cognant la chair font partie du vacarme ambiant qui commence à s’atténuer alors que je vide les chopes et les assiettes laissées sans surveillance et fouille les poches des manteaux abandonnés.

La mêlée semble néanmoins se terminer. Reste debout un humain plus costaud que les autres toujours prêt à en découdre, le nain qui parait être tombé dans un seau de cendres, la rouquine qui fait la gueule, Fafnir la bour’pifeuse, le rouquin au nez rouge et moi. Solidarité Thorkin oblige, je me précipite vers l’humain ma chope à la main alors qu’il se bat déjà contre Fafnir et le rouquin. Je lui colle un coup de chope dans la jambe tandis que le nain gris lui attaque le genou à coups le livre. L’humain tombe à genoux et Fafnir agit, attrapant le crâne de l’humain pour le fracasser sur le sol. Le roux attrape un chapelet de saucisse pour lui passer autour du cou et l’étrangler mais le coup de grâce qui force le costaud à se rendre c’est la rouquine qui s’asseoir sur son crâne et le menace de lâcher une caisse si celui-ci bouge encore. Il se rend mais reste au sol alors que seul nous, les Thorkins, sommes encore debout dans la salle sans dessus dessous.

Repus, rempli de ce que j’ai piqué sur les tables et secoué par l’affrontement, je lâche un long rot bien gras aux effluves d’ail et d’abats.


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Modifié en dernier par Agril le jeu. 26 mai 2022 21:52, modifié 1 fois.

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tgmalf
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par tgmalf » mer. 1 sept. 2021 16:25

-----A-----


En entrant dans la taverne, j'ai tout de suite repéré les trois rakhaunens à la peau rose qu'ils appelaient "thorkins", deux femelles et un mâle mangeant bruyamment, mais Gaspard ne m'a laissé aucune occasion de les approcher, m'entraînant directement au comptoir où j'ai rapidement fini encerclé d'humains stupides. D'abord stressé en étant ainsi entouré d'inconnus, je me suis consolé en dévorant les spécialités locales qu'ils m'offraient pour me faire goûter leur nourriture. Leurs boulettes de viande à l'ail et la vinasse étaient délicieuses, grasses et fondantes à souhait. Leur liqueur fruitée n'était pas mauvaise non plus, mais j'ai bien vite compris qu'ils devraient arrêter d'en boire autant. En effet, alors que j'allais m'attaquer au dessert, un thorkin sentant le fumier a débarqué dans l'auberge pour payer une tournée, mais uniquement aux nains dont j'ai semblé faire partie selon les humains présents.

Comme je l'ai dit, les humains avaient trop bu et l'un d'eux a mal pris le fait que la tournée offerte ne le concernait pas. Tout aurait pu en rester là, mais ce grand idiot a commencé à cogner accidentellement ceux qui l'entouraient de sa chope vacillante en approchant le puant. Une paire de secondes plus tard, alors que je m'étais détourné de cet ivrogne bruyant, un abruti m'a enfoncé la face dans la tarte que je m'apprêtais à manger. Restant un instant immobile, j'ai mâchouillé un morceau de pomme de la tarte que je ne pourrais maintenant plus manger en laissant ma main glisser sur le pic à ma ceinture. S'il y avait bien un enseignement que j'ai retenu du Gris Fendu, c'était de toujours, TOUJOURS, se venger. Je sens cependant quelqu'un retenir ma main alors que Gaspard me chuchote :

"Pas de ça ici, c'est qu'une bagarre. Ça t'attirera plus d'ennuis qu'autre chose."

J'ai alors émergé de mon plat, le visage recouvert de tarte, pour lui répondre avec fureur :

"Ferme ta gueule de bouseux, saloperie d'elfe ! R'garde c'qu'il reste d'mon dessert !"

Attrapant l'humain par les cheveux, je lui ai violemment enfoncé la tête dans les restes écrasés de tarte avant de me faire bousculer par l'un de ses amis. Manquant de tomber du tabouret bien trop haut sur lequel j'étais assis, j'ai attrapé le malotru et commencé à l'étouffer en braillant.

"J'vais vous montrer c'qu'il en coûte d'emmerder un rakhaunen, bouseux d'elfes !"

Sentant qu'il commençait à tomber dans les pommes, comme ils disent là-bas, j'ai relâché l'humain, pour attraper mon grimoire et cogner les prochains à s'approcher de moi. Après une paire de têtes aplaties, j'ai cependant fini par rater un coup et l'un de ces grands cons a profité que j'étais déséquilibré pour m'envoyer un genou dans le ventre. En m'étalant au sol, j'ai échappé mon grimoire qui a rebondi aux pieds d'une de ces thorkins. La voyant le ramasser, je lui gueule aussitôt :

"Hé ! C'est à moi, ça !"

Je commençais à me relever lorsque j'ai reçu le bouquin en plein visage, suivi immédiatement d'un coup dans les côtes qui me fait rouler au sol. En roulant sur le dos, me tenant les côtes, j'ai reconnu le responsable : le roux qui pue. Celui-ci roulait alors sur un groupe d'humain en braillant, apparemment déséquilibré par le coup qu'il m'a mis.

(Des accidents... C'était deux accidents. Pas besoin de te venger... Sauf s'ils recommencent.)

Profitant que les humains étaient au sol, je me suis relevé aussi vite que possible, saisissant mon grimoire au passage pour aller les cogner avant qu'ils ne soient de nouveau debout. Avec l'aide du roux puant, j'ai réussi à assommer cette bande d'ivrognes, mais j'ai aussi remarqué qu'il n'y avait alors plus qu'un humain debout en plus des thorkins. Celui-là semblait plus costaud que les autres et brandissait un morceau de chaise. Je me suis donc glissé derrière lui, courbé pour profiter de ma petite taille, et lui ai collé un violent coup de la tranche du livre dans le creux du genou, imité par le mangeur bruyant qui frappe son autre jambe de sa chope. L'une des femelles est venu cogner sa tête contre le sol lorsqu'il est tombé à genoux, ce qui a permis au puant de l'étrangler avec des saucisses volées je ne sais où. La dernière femelle a semblé calmer les ardeurs du colosse en menaçant de lui péter au nez, même si l'odeur du puant recouvert de fumier derrière sa tête devait déjà rendre l'air irrespirable. Le combat terminé, je me laisse tomber assis par terre avant de demander.

"Hého, la cuisine ! J'ai pas pu manger ma tarte! Donnez-m'en une autre et faites payer celui qui a commencé la bagarre!"
851mots

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Fafnir Forgeclaire
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Fafnir Forgeclaire » ven. 3 sept. 2021 01:02

A la taverne, compagnons
Prenons boissons et bon gueuletons
Car ce soir et toute la nuit nous ripaillons
Pour dormir tel des momillons.

Refrain de «La Taverne »


Voir une tête connue dans un tel endroit ça te surprend autant que ça te fait plaisir, pour sûr. Agril c’est peut-être pas le thorkin le plus engageant, surtout là avec sa barbe luisante de graisse, mais c’est un bon vivant, comme toi et il t’accueille comme tel, en beuglant et en souriant, comme s’il retrouvait une vieille camarade. Vous trinquez comme deux vieux amis et chacun vide sa chope. Tu l’as un peu mauvaise qu’il t’palle la sœur de ton frangin. T’as toujours eu ton nom à toi et t’es venue dans le coin pour t’en faire un autre. Un nom de légende alors il a plutôt intérêt à se souvenir que tu t’appelles Fafnir, le maraud ! Quand t’apprends que son équipe de chasseur en herbe l’a lâché, tu hausse un sourcil. Ils étaient une bande pourtant bien soudée, pour ce que t’en savais. Tu t’en interroges, tout en remplissant ta chope désormais vide de cette bonne bière.

- Ah ouais ? Moi qui croyais que vous étiez comme cul et chemise avec le... votre groupe, je sais plus le nom. Tu chasses quoi pour venir chez les humains ?

Tu prends le temps de boire une gorgée avant d’enchaîner, lui rappelant que t’es pas simplement la sœur de Tolgrim, vaillant soldat de l’élite de Mertar.

- Et mon nom est Fafnir ! Souviens t'en !

- HAHAHA ! J’connais bien ton nom ! Fafnir la bourr’pifeuse !

Ce surnom suffit à dessiner un sourire sur ton visage joufflu. Un sourire qui monte jusqu’à tes oreilles et pour cause, t’adores ce surnom. Faut dire que t’en as mis des beignes dans la taverne de Likhranen. T’apprends finalement que la bande d’Agril l’a lâché, trop effrayé par leur dernière chasse qui leur a pourtant rapporté gros. Connaissant la radinerie d’Agril, tu te doutes un peu que les négociations n’ont pas été simples. Tu peux pas t’empêcher de marmonner.

- Une belle bande de poltrons si tu veux mon avis.

A vrai dire t’en as aucune idée, mais avoir peur de l’aventure, ça te dépasse comme idée. Tu trouves ça ridicule d’avoir peur de ce qui se trouve là, au-dehors et qui est prêt à être découvert, exploré ou tabassé. Un programme qui sied à ton caractère, aucun doute là-dessus. Alors quand t’apprends que ce bon vieux Agril cherche un trésor qui vaut un paquet de yus, tes yeux pétillent d’excitation. Oh l’or, tu t’en cognes un peu, à vrai dire. Par contre, une chasse au trésor, ça veut dire des aventures, des combats et la gloire, alors, forcément…

- T'as besoin d'une paire de bras et d'un marteau thorkin ? Je me fiche de l'or tant que je peux boire et manger, donc tu peux le garder en trouvant ton machin, moi c'est l'aventure qui m'intéresse. T'as plus tes tocards avec toi, mais on peut faire équipe, t'en dis quoi ?

L’idée semble lui plaire, mais avant de pouvoir conclure un quelconque pacte, une voix tonitruante vous coupe. Un autre thorkin, bien rond et bien roux, vient d’offrir sa tournée en entrant. Il est crasseux et tu peux sentir son odeur d’ici, mais tu refuses jamais la générosité thorkine, même d’un type qui pue le fumier, alors tu lèves ta chope en guise de salut et de remerciement, avant de revenir au sujet qui vous intéresses, toi et Agril. L’aventure !

- T'sais quoi ? On en reparle demain et tu me donnes les détails de ton tr...

Ta chope t’échappe des mains quand un truc lancé par un abruti la heurte. Elle tombe, renversant le précieux liquide sur le sol. Tu te lèves aussitôt, furieuse, cherchant le coupable des yeux. On ne plaisante pas avec la bière ! On ne plaisante pas avec ta chope ! Et on ne plaisante pas avec l’aventure ! Alors renverser ta chope pleine pour te couper quand tu prévois une aventure, là c’est trop ! Tu croises le regard d’un humain qui n’a rien dans les mains et qui semble un peu surpris. Alors tu n’hésite pas longtemps et tu lui fonces dessus en beuglant. Ta charge héroïque contre ce soiffard se solde par son dos heurtant violemment le bord de la table derrière lui. Tu l’entends jurer quand tu lui couple le souffle. Par contre tu ne t’attendais pas à te prendre une assiette sur le haut du crâne. Elle casse, évidemment, mais ça fait quand même mal.

- RAAAAAAH je vais te faire bouffer tes dents toi !

Sens littéral ou vraie menace ? À vrai dire tu le dis en en ayant réellement l’intention. Alors quand lui chopes la jambe pour le faire tomber, il glapit et se prend une première, puis une deuxième assiette sur la tronche, lui ouvrant une belle balafre sur le front. Il t’en colle une en retour et t’es forcée de reculer. La salaud cogne dur, pour sûr. T’as la tête solide, mais c’est pas la moitié d’un enfoiré quand même. Tu le regardes se relever tandis que tu renifles en passant une main contre ton nez. T’as la satisfaction d’avoir fait le premier sang et un large sourire éclaire ton visage quand tu te jettes sur lui. Vous roulez au sol, heurtant les jambes d’un type agressée par un autre de ton peuple que t’as pas le temps d’identifier. Une droite dans l’épaule, tu répliques en plein dans le pif. Ça grogne, t’es contente. Il te jette et tu voles deux mètres plus loin, t’es moins contente. Alors quand tu te redresse, tu te prépares à monter sur un tabouret, mais quelqu’un prend ton mollet pour un pied de tabouret et tu t’étales sur le sol, le front contre le parquet dégueu. Un bonheur.

T’as pris le temps de regarder le responsable cette fois. Le fameux thorkin roux qui sent le fumier qui, après avoir décollé une sacrée droite à un humain, te demandes si ça va. Tu lèves la main pour dire que tout roule, pas de problème. Ce qui est vrai. T’es surtout blessée dans ton égo, mais dans une bagarre de taverne, fallait s’y attendre. Tranquille, t’as l’habitude. Ton humain à toi s’est pas relevé après t’avoir jetée et t’en es bien contente. T’en vois un autre qui s’occupe de remplir une chope avec TA bière. Celle que TU as acheté. Là tu vois rouge. Alors en beglmant, tu lui sautes dessus, lui arrache la chope et bois en partie la bière. Il gueule aussi, outré, mais tu lui cognes la gueule avec sa chope, alors il cesse vite de gueuler pour se taper avec toi. Des droites qui fusent, en veux-tu en voilà. Il a pas l’habitude des êtres plus petits que lui, alors il a du mal à vraiment gérer ses coups. Toi tu lui martèles tout ce que tu peux et il aime pas, mais il tient debout. Un dur à cuire cet humain. Alors quand il te charge, tu décides d’en finir. Tu charges aussi et, profitant de son élan tu lui saisis la tête et te jette en arrière en poussant tes semelles contre son ventre. Tu vois le type s’envoler derrière toi pour s’écraser sur un autre. Un autre qui combattait le nain roux qui pue.

Pendant un instant, vous vous regardez, puis vous éclatez de rire et allez joyeusement mettre quelques beignes à ces deux humains. Hilares, tu profites d’une petite pause pour aller boire une autre gorgée de bière et vérifier que ta chope est bien intacte. T’y tiens à cette chope, tout de même ! une fois désaltérée, tu retournes vers là où il reste encore de l’agitation. Le roux affronte un colosse, mais tous ceux de ton peuple – et un autre tout gris comme s’il était malade – convergent vers lui et le pauvre se fait attaquer par toute une ribambelle de thorkin. Agril s’occupe d’un genou du type. Le grisou d’un deuxième, le faisant choir et t’en profite. T’arrives en courant, tu lui chope le cou, saute et BLAM, tu lui éclates le front contre le sol en riant. Le roux commence à l’étrangler avec une saucisse, mais le colosse se débat, se retourne avant que la naine rousse et contrariée que t’as repérée plus tôt ne s’assied sur son visage, menaçant de lourder sur son visage. Ça manque de dignité, mais au moins c’est efficace.

Résultat des courses. Une auberge en pagaille, une dizaine d’humains assommés ou en tout cas vaincus et cinq thorkins -enfin quatre et un grisou- qui se félicitent. Agril lâche un rot à faire trembler les montagnes et le grisou commande une tarte. Toi, tu poses ton cul sur un tabouret et termine de siroter ta chope que t’as stratégiquement posé avant de terminer de tabasser le colosse humain. Y’a pas à dire, les bagarres, ça donne la pêche et sacrément soif !
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Charlotte
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Charlotte » sam. 4 sept. 2021 03:43

Sitôt la porte franchie, je sentis les effluves d’un bon repas bien gras, ainsi que celles d’une bière forte. Je sentis d’autres odeurs, mais je ne m’en formalisai pas… tant qu’il y avait à boire et à manger, je pouvais m’accommoder du reste.

Je m’installai donc à une table près du mur, choisissant de m’asseoir sur la chaise en face de celui-ci, me plaçant volontairement dos au reste de la salle. Je n’étais pas d’humeur à regarder des idiots jouer aux cartes, ou manger leur repas avec le petit doigt en l’air.

Sitôt que je pris place sur la chaise haute, une serveuse s’approcha de moi, je lui montrai l’assiette bien remplie et grasse de la table voisine et lui demanda de m’en servir deux. Je voulais aussi une bière bien froide. Tout en expliquant cela, je sortis ma chope de ma besace, c’est dans celle-ci qu’elle devrait me la servir.

Jusque-là, l’ambiance s’avérait un peu monotone, décidément les humains ne savaient pas mettre de la vie dans un établissement. Heureusement, les pattes de cochon étaient succulentes et la bière avait un bon goût amer.

Puis, la porte s’ouvrit avec fracas et une odeur envahit la pièce, une de ses odeurs si désagréables qu’on avait qu’une envie, celle de se plonger la face dans son assiette et apprécier davantage les fragrances de son repas. Comme une bonne chose n’arrivait jamais seule j’entendis gronder une voix forte, une voix divine qui offrait une tournée à l’assemblée… pour se raviser ensuite sagement et l’offrir qu’aux nains.

Je me tournai vivement sur ma chaise pour voir un petit nain roux, son visage presqu’entièrement caché par un gros nez… vraisemblablement bouché puisqu’il ne semblait conscient des effluves qu’il dégageait à tout vent et même sans vent.

Il faut dire que comprendre les sages paroles n’étaient pas à la portée de tous. Il y avait notamment un kendran passablement éméché et largement ventru qui s’offusqua de ne pas pouvoir profiter de la générosité du nouveau venu. Alors qu’il dressait son plaidoyer, il ne put s’empêcher d’appuyer son propos par de grands mouvements de bras. Ce geste aurait été anodin, s’il n’avait pas eu une choppe pleine dans les mains, et si celle-ci ne s’était pas vidée de son contenu sur le nain généreux et un humain quelconque. Quel gaspillage !

Bref, ce fut le début des réjouissances. Le premier humain éclaboussé recula d’un pas, heurtant un second qui s’offusqua et lança sa choppe sur un autre. Celui-ci heurta celui-là, c’est ainsi que débuta une bataille digne de ce nom.

Réjouie de l’atmosphère dynamique qui régnait dans cet établissement, je vidai d’un trait ma choppe puis l’enfouie dans mon sac que je déposai contre un mur à côté de ma hache, puis ma mine à présent souriante, je pris part aux festivités.

Sans crier gare je donnai un violent coup de pied à l’arrière du genou droit, puis du gauche du premier venu. Lorsqu’il fut à ma hauteur, je lui flanquai un coup de poing sur son nez freluquet. Je répétai l’opération avec un second un peu moins rondouillet. Bien que ses genoux ne me résistèrent pas, il évita mon poing droit et m’en asséna un si puissant que je m’écroulai sur le dos. Heureusement, ma tête n’heurta pas le sol, mais un énorme bedon. Son propriétaire, n’appréciant pas ma présence, tenta de m’agripper par le cou. Sans hésiter, je lui mordis la main. Me relevant, je vis une table assez garnie. J’allais m’emparer d’une assiette pleine de pattes de cochon, lorsque mon regard croisa celui d’un nain presqu’entièrement chauve si ce n’était une courte prête au sommet de sa tête. Il me poussa une des deux chopes de bière.

«Pour vous. C’est offert. » Me dit-il tout en prenant la seconde chope.

Je ramassai la bière avant qu’il ne change d’idée, la bue d’une traite, m’essuya la bouche avec la manche de ma tunique, ramassai une patte de cochon et poussai le reste de l’assiette vers mon nouveau compagnon en lui disant :

"Offert par la maison. "

En fin connaisseur, il prit une patte à son tour, fut pris d’une goutte de gras dans un œil, ce qui l’obligea à le fermer, puis repartit au combat. Je fis de même.

Un bruit sourd me fit sursauter. Un livre épais venait tout juste d'atterrir à mes pieds. Je me penchai pour le ramasser lorsque le Gris hurla aussitôt à mon intention.

"Hé ! C'est à moi, ça !"

Honnête de nature, et ne trouvant pas l'utilité de la lecture, si ce n'était pour y inscrire le menu, je lui remis aussitôt. Enfin, je visai ses mains, mais le livre choisit plutôt de lui atterrir en plein visage. Je n'avais pas le temps de m'attarder à savoir s'il avait oui, ou non le nez cassé,.. une bataille m'attendait.

Changeant de stratégie cette fois, je grimpai sur une table et sautai sur un blondinet maigrichon qui venait tout juste de se tourner vers moi. Nous tombâmes sur le sol, moi par-dessus lui. Alors que j’allais le tabasser, un humain m’agrippa, me souleva et me lança dans les airs, j’atterris sur une table, faisant écrouler celle-ci. Quelque peu étourdie, je me relevai et fis à peine deux pas, que je reçus en plein visage une baffe du nain roux au gros nez.
S’apercevant que j’étais une femme, il s’excusa. Il en avait du toupet celui-là, et je ne me retins pas pour lui dire le fond de ma pensée :

"Comment ça pardon, les naines ne peuvent pas se battre, je suppose ? "

Cela dit, je lui montrai de quoi j’étais capable en lui rendant la pareille.

Il remua son nez, d’abord surpris de ma réaction, il finit par en rire, pour ensuite se tourner vers un humain qui venait de passer tout près de lui.
Des coups de poings ici, un coup de pied là, une petite gorgée de bière, un lancer de choppe, je m’amusais bien. Après un petit bout de temps, il ne restait plus que moi, le nain tout gris qui se battait debout sur un tabouret avec son gros livre, une naine rouquine, le nain roux au gros nez, celui à la crête qui m’a offert à boire, ainsi qu’un humain drôlement plus grand que les autres, un vrai géant. Le chauve fonçant sur l’humain et le cogna contre les jambes avec sa chope. Le gris s’en prit aux genoux avec son bouquin. L’humain tomba au sol. L’autre naine l’agrippa par la crinière et lui fracassa la tête au sol. Je m’approchai à mon tour. Mais le nain roux aux gros nez l’étrangla à l’aide d’un chapelet de saucisses. Curieusement, l’humain gesticulait encore. Pris de maux de ventre, je m’approchai encore et m’essayai sur sa face et le prévint :

" Si tu bouges, je pète. "

En fait, les gargouillements dans mon ventre étaient si nombreux que je risquais de péter à tout moment, même s'il demeurait immobile. Mais ça je me gardai bien de le dire.

Si on m’avait dit que j’allais vivre une bataille dans une taverne en compagnie de compatriotes, j’aurais quitté ma petite ville depuis bien longtemps
Modifié en dernier par Charlotte le sam. 11 sept. 2021 13:22, modifié 1 fois.

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Gorog
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Gorog » sam. 4 sept. 2021 14:38

Ça avait beau être le début de la soirée, les esprits étaient déjà enivrés dans la taverne de Til’Sit. Ainsi que le prouva très vite un kendran doté d’un énorme bide à bière, et des habits aussi tâchés que ceux de Gorog. Il s’insurgea de la commande exclusive du nain roux envers ses confrères aux courtes jambes. Et puis quoi encore, il croyait que les yus coulaient à flot, à Mertar. Pourquoi il aurait partagé sa bière avec des humains crasseux, hein ? Ces gens de la surface… En tout cas, le gros lard s’arma d’un geste large et ample de sa main qui renversa sa chope droit sur la tronche du nain, et un peu sur la tunique de son voisin de comptoir, qui se mit à hurler comme une donzelle parce que la bière avait Sali sa tunique. Se pourléchant les babines et récupérant de ses mains les gouttes du précieux breuvage qui dégoulinait dans sa barbe pour les lécher goulument, Gorog fut témoin du début d’une rixe entre les deux humains. Farq et Yan, apparemment. Information cruciale qui passa par une oreille du nain pour ressortir aussitôt par l’autre. Et comme le chaos entraîne le chaos, une bagarre démarra bien vite entre tous ces sagouins. Merde ! Avant même d’avoir pu picoler sa première chopine. C’était quand même pas de bol.

En un rien de temps, c’était le bordel. Un bordel qui arracha un rire gras au rouquin. C’était ça, l’ambiance qu’il aimait. Aussitôt, il grimpa depuis son tabouret sur le bar, et arracha du dessus de celui-ci un gros jambon mis là à sécher. Et un chapelet de saucisses sèches aussi, pour la route. Ça pouvait toujours servir. L’attrapant par l’os, il s’en servit comme d’une arme, l’envoyant en plein dans la tronche du gros plein de soupe qui l’avait arrosé un peu plus tôt. Et derechef sur son copain à la blouse tachée après en avoir pris une grosse bouchée, arrachée à pleine dent au bout de viande salée.

« Prends cha ! »

Les deux hommes, sonnés, se tournèrent vers lui avec un regard fâché. Pire : un troisième larron s’y ajouta, baraqué comme un meuble de cuisine, avec des bras comme des cuisses et des pectoraux saillants sous sa chemise de lin. Valait mieux pas rester là, par Kubi. C’était le genre de gars qui te mettait la tête au carré en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Le nain rouquin s’encourut donc sur le comptoir, renversant à l’envi chopines et assiettes de soupe sur les clients mécontents. Il descendit prestement de ce dernier à l’autre extrémité, lorgnant derrière lui pour voir s’il avait bien semé ce colosse. Il ne fallait pas déconner : se bagarrer, c’était rigolo, mais pas contre n’importe qui. Mais alors qu’il tournait la tête, il trébucha sur un corps au sol, en lâchant son jambon sous le choc.

« WEULAH ! »

Et son embonpoint fit qu’il roula sur lui-même sur plusieurs mètres, volant dans les jambes de plusieurs gueux du coin en les faisant choir comme des quilles. L’être sur lequel il avait trébuché n’était autre qu’un nain, qui profita du strike en bonne et due forme pour claquer au sol la tête de ces marauds. Gorog l’imita prestement, tirant cheveux et oreilles pour fracasser du visage sur le parquet de l’auberge, sans même se relever. Une bonne cohésion de leur côté, voilà ce qui ressemblait aux nains. Même si celui-ci avait une triste mine toute grise. Un charbonnier sans doute.

Se relevant enfin, le nain roux s’en alla un peu en retrait de la bagarre, dans un coin plus tranquille. Il avisa du coin de l’œil une tablée de jeu sur laquelle trainaient des tas de yus. Abandonnés là sans qu’aucun n’y prête attention. Les pauvres petites piécettes délaissées. Ni d’une, ni de deux, il s’approcha de la table pour l’en délester de quelque fortune, afin de s’occuper de cet argent chéri comme il se devait. Mais alors que sa main fureteuse se glissait avec délicatesse sur la table, elle entra en contact avec quelque chose de chaud. Une autre main. Son regard fuyant fut attiré aussitôt par le propriétaire de la main, un nain à crête à l’œil malin. Leurs regards se croisèrent, se touchèrent, et pudiquement, ils récupoérèrent leur main. Gorog n’était pas dupe : un lien s’était créé entre eux, un toute la tendresse de ses yeux bleus se perdit sur ce beau spécimen de son espèce. Il se voyait presque déjà passer ses doigts juteux dans le cours de sa barbe puor en ôter miettes et nourritures coincées afin de les absorber. Un moment d’un romantisme patenté, qui ne finit que lorsque la cible de ses fantasmes s’adressa à lui à voix basse pour lui dire qu’ils étaient tous deux gagnants. Et comment ! Ça rompit tout charme, et l’intérêt pour l’or prit le dessus aussitôt. Ramassant à poignées les piécettes de la tablée, il répondit, vaillant :

« Hé, faut bien que quelqu’un la paie, cette tournée ! »

Si lui s’était montré discret, ce ne fut pas le cas de Gorog, qui attira dès lors l’ire et l’attention des joueurs engagés en un combat singulier. L’expectative de voir leur butin dérobé par des nains les mit de fort mauvaise humeur, et ils chargèrent en direction du duo de demi-portions.

« Bordel de foutre mère à queue ! »

L’un d’eux s’était mis à gueuler comme un porc, attirant bien trop l’attention des alentours. Alors que le nain-connu assommait l’un d’eux d’un violent coup de chope, Gorog lança une piécette dans la bouche grande ouverte du gueulard. Une pièce qu’il avala de travers en toussant comme un bossu, s’écroulant peu après alors que le roux filait de nouveau dans un autre coin de la salle, non sans botter un coup de pied dans le ventre délétère en passant, emportant sa cagnotte.

De loin, il aperçut la montagne de muscles qui l’avait repéré, et filait droit vers lui. Hors de question qu’il y parvienne, nom d’un cruchon ! Gorog se défila en renversant tables et tabourets, chaises et tout ce qui lui passait sous la main, formant une montagne d’obstacles à passer au géant musculeux. Et alors qu’il allait balancer un énième tabouret sur sa route, il s’empara de ce qu’il pensa être le pied de ce dernier, mais qui en fait ne l’était pas. En lieu et placé, c’était la cheville d’une naine qui lui passa entre les doigts, et sur laquelle il tira si fort qu’elle tomba de son promontoire.

« MAIS QU’EST-CE QUE ?! »

Il lâcha la jambe pour donner un bourre-pif à un soûlard qui passait par là, l’assommant sur le coup. Puis, se tournant vers la femelle, il brailla :

« Hé, déso hein ! »

Elle ne m’en tint pas rigueur, et se relève en envoyant bouler un type sur ma propre cible. Un regard échangé, et c’est en éclats de rire qu’ils se quittèrent, rejoignant chacun leur partie du combat.

S’ensuivit une valse de baffes, des droits, des gauches, des directs, des coups droits, des uppercuts et des crochets. Esquivant, touchant, se prenant quelques coups au passage aussi. Il dansait en rythme avec la hargne des bagarreur, distribuant des patates à qui mieux mieux. Jusqu’à aller baffer une autre naine farouche, dans l’ivresse de la bataille. Lorsqu’il s’en rendit compte, il s’exclama :

« Boup ! Bah merde alors. Pardon ! »

La naine sembla mal le prendre, et le prit comme une insulte, arguant que peut-être, les femelles n’avaient pas le droit de se battre. Elle renvoya un bourre-pif à Gorog, qui remua son nez rougeaud sous le choc avec un air ahuri. Puis, voyant le cocasse de la situation, il se mit à rire de bon cœur, et chacun s’en retourna de son côté.

Et là, l’angoisse. Le champion de la taverne s’était démerdé pour arriver jusqu’à lui. Ils se firent face, mains le long du corps, regards croisés avec un sérieux notable, cherchant la faille de l’autre avant-même que tout commence. Une goutte de sueur perla sur la tempe du rouquin et glissa dans sa barbe épaisse alors que ses gros doigts remuaient, prêts à se serrer en un poing ravageur.

Et puis… L’impromptu fit le travail pour lui. Le nain de la table de jeu et celui au bouquin frappèrent l’humain dans le creux des genoux, ce qui le fit tomber au sol lourdement. La première naine rencontrée s’approcha de lui et, lui attrapant la tête, se lança au sol pour la lui claquer rudement par terre. Ni d’une, ni de deux, Gorog se lança à l’assaut de cet ennemi à moitié défait. Opportuniste ? Carrément ! Il lui donna deux coups de poings dans la tronche pour l’étourdir avant de dégainer son chapelet de saucisses pour le passer autour du cou de l’animal. Il serra, serra, tira vers l’arrière en étranglant le stentor. Si bien qu’ils roulèrent sur eux-mêmes et qu’ils se retrouvèrent sur le dos, Gorog toujours en train de serrer fort ses saucisses autour du cou du barraqué. S’en vint alors la donneuse de bourre-pif, qui se percha au-dessus de l’homme, fessier contre son tarin, le menaçant de lui péter dessus s’il avait l’audace de bouger. C’en fut trop pour lui : l’expectative de se faire gazer par le postérieur d’une naine était sans doute un fléau plus insupportable que n’importe quel coup de boule. Il abandonna aussitôt, et Gorog, récupérant ses saucisses, se releva en levant les bras, victorieux. De la salle de l’auberge, il n’y avait plus qu’eux de debout : les cinq nains. Un sport national que la bagarre de taverne, et qu’ils savouraient d’autant mieux en équipe.

Et alors que le quintuor retournait à ses activités taverniaires, Gorog s’écria :

« Et alors, cette tournée, patron ? »

Pour les nains seulement. Ça allait de soi, encore plus maintenant.
Gorog, nain.


Le nez, c'est l'idiot du visage.

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Gamemaster5
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Gamemaster5 » sam. 4 sept. 2021 22:31

Intervention dirigée du Tavernathon


Jambons, tartes, relents d'ail et surtout bière : la nourriture a été utilisée, bafouée, honorée dans cette tempête de bar alors que redescend le calme sur la salle commune. De debout, seuls restent employés et Thorkins. Les premiers s'empressent de sortir une tarte à l'intention du petit hargneux armé de son livre, quand une floppée de chopes est préparée en un temps record. Six belles chopes à la mousse débordante et qui n'appelle que les lèvres des enfants de la montagne.

Six ?

Vous apercevez un Thorkin qui, dans le tumulte de la bataille, est passé inaperçu, bien au chaud dans un coin de la pièce. Il se lève, applaudit bruyamment, avant de s'esclaffer.

"Eeeerrrh bien ! Moi qui pensais devoirrr fairrre le chemin jusqu'à Merrrtarrr, vous m'éparrrgnez des rrrecherrrches inutiles !"

Sautant de sa chaise, il s'approche du comptoir pour boire sa bière d'une traite, comme tout bon Thorkin qui se respecte et dispose même d'une sacrée descente. Sa barbe brune est savamment tressée pour regrouper et former plusieurs épis cerclés de lourds anneaux d'or. Sa tenue respire la richesse, par ailleurs : pourpoint sombre luxueux, bottes de cuir qui doivent coûter l'équivalent de plusieurs semaines de salaires de mineurs... Et pourtant, son visage souriant et ses yeux pétillants ne saurait éveiller votre doute, de même que ses R roulés qui vous rappellent le doux son d'un tombereau de roche qu'on vide pour évacuer une mine. C'est un des vôtres après tout. Si son expression devient curieuse en regardant le Rakhaunen, il ne va pas se départir de son sourire.


Image


"Messieurs et mesdames, laissez-moi me prrrésenter : Balderrr Drrrogm'Errr, noble négociant de Merrrtarrr la Belle. Je faisais rrroute vers ma cité, dans l'espoirrr de trrrouver de valeurrreux Thorrrkins prrrêts à visiter moults taverrrnes et y mener moults combats en mon nom, à trrraverrrs Nrrrtim et même au-delà ! Et voilà que vous apparrrraissez ! Parrr Valyus, c'est un signe du destin !"

Il éclate de rire, demande à ce qu'on lui resserve à boire (ce qui est prestement fait) et s'éloigne en déposant une petite bourse pour la tournée et les dégâts, rapidement empochée par le tavernier.

"Votre poids en yus et en Hydrrromel pourrr ceux prrrêts à me suivre, camarrrades !"

En le suivant dehors, vous le verrez monter dans une spacieuse voiture tractée par deux chevaux et conduite par un Thorkin à la mine patibulaire et armé d'une lourde hache posée sur le banc du conducteur. Une fois à l'intérieur, bien assez large pour 6 Thorkins et une fois l'accommodation à l'odeur de Gorog faite, il va poursuivre.

"Voyez vous, cherrrs compatrrriotes, je fais parrrtie d'un petit cerrrcle de marrrchands, négociants et autrrres gens forrrtunés. Nous avions pourrr habitudes de nous rrretrrrouver aux quatrrre coins du continent, pourrr fairrre affairrre et boirrre des coups. Mais aussi, pourrr parrrler arrrtefacts. Rrreliques. Les nobles humains surrrtout sont frrriands de ce genrrre de choses, pourrr la gloirrre et "brrrilller en société". Moi je les suivais pourrr boirrre des bièrrres, et une boisson en entrrrainant une autrrre... Il se pourrrrait que j'ai frrracassé ma chope surrr le crrrâne d'un des membrrres. Qui n'a pas apprrrécié, là où tout bon Thorrrkin m'en aurrrait collé une avant de m'offrrrirrr à boirrrre. Enfin, passons.

Ce petit cerrrcle de négociants m'a expulsé de leurrrr cirrrcuit annuel. Trrraitant souvent avec leurrrs inforrrmateurrrs et trrrafiquants, ces rrrencontrrres se font au milieu du peuple, dans les taverrrnes et autrrres auberrrges pourrr que tous puissent s'y rrrejoindrrrre incognito. Et cette année, il a quelque chose que mon sang de Thorrrkin ne peut laisser passer. La chope de Kubi ! Elle serrrait en possession d'un des membrrres du cirrrcuit, en plus d'autres arrrtefacts. Mais je n'en sais pas plus surrr sa localisation, je n'ai que la liste des lieux. Votrrre mission, si vous l'acceptez, est de parrrticiper à ces rrrencontres, trrrrouver la Chope de Kubi, et me la rrramener. Tout le rrreste que vous pourrrez trouver serrrra à vous, en plus de la rrrécompense prrrromise."


Il ouvre les bras, théâtral, non sans retenir un petit rot bon vivant.

"Alorrrs ? Vous en êtes ?"

HRP : Le dirigé se lance enfin ! Les règles sont on ne peut plus simples, et nous alternerons phases de semi-dirigés et phases de dirigés. La Chope de Kubi ainsi que les reliques que vous cherchez sont dispersées à travers le continent dans divers lieux de boisson. Chaque taverne/auberge/troquet/festival que vous visiterez aura une relique attitrée, avec une personne l'ayant en sa possession ou ayant une information la concernant. Mais vous ne saurez pas de quel artéfact il s'agit avant d'être entré dedans ! Vous êtes libre de faire les tavernes dans l'ordre que vous le souhaitez, bien que certaines informations glanées au cours de vos enquêtes pourront vous aiguiller. Les voyages entre les différentes tavernes seront des semis dirigés, et à partir du moment où vous entrerez dans une taverne, cela passera en dirigé.

Concernant le rythme, je vais essayer de partir sur un rythme hebdomadaire, avec des maj faites le dimanche. En semi dirigé pour les voyages, si vous avez envie de prendre votre temps et de vivre des péripéties, on pourra s'accorder sur deux semaines avant de repartir sur du dirigé.

Pour la semaine prochaine, le chat du Tavernathon va avoir la même fonction que ceux de Cromax pour la fin d'une ère. Vous pourrez poser vos questions à Balder, et j'y répondrai.


Récompenses

Tous : 2 XP (rixe de taverne) + réputation "Fait partie d'une bande de Thorkins déchainés ayant ravagée l'auberge de Til'Sit."
Agril, Fafnir : 0.5 (discussion)
Agril : 53 yus de la table de jeu.
Gorog : 21 yus de la table de jeu.
Allez, viens mon copain ! Si tu as des questions n'hésite pas !



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Agril
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Agril » sam. 11 sept. 2021 10:48

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Après une bonne bagarre rien ne vaut une bonne bière. Et la taverne s’empresse de nous en servir six bonnes chopes. Six ! Oui ! Car il y a un nain que je n’avais pas remarqué pendant l’échange de coups. Un Thorkin s’extirpe d’un recoin de la pièce en se marrant et en tapant dans ses mains. Mon oeil affuté remarque tout de suite les anneaux d’or qui décorent se barbe et ses vêtements hors de prix. Je connais ce genre de loustic, promettant des richesses sans compter. Y a forcement une entourloupe. Je vide ma bière pour suivre les autres Thorkin plus enthousiastes.

C’est méfiant que je grimpe dans sa calèche, degueulassant le tapis de mes bottes crottées pour me mettre à côté des lucarnes. J’hume l’air un instant, jusqu’à comprendre que l’odeur de bouse que je sens vient du nain roux. Je repose ma tête contre la vitre, appliquant une trace de sueur grasse et de crasse, voulant en profiter pour me reposer un peu. C’est les yeux mis-clos, une main sur ma bourse, que j’écoute les magouilles qu’il propose. Blablabla gens fortunés, blablabla boire des coups, blablabla boire des bières, blablabla ramener une chope, blablabla récompenses. Faire des courses pour ce riche nain… Je ne suis pas un coursier, je suis un chasseur nom d’une pipe !

Fafnir est emballée mais moi je renifle l’entourloupe. J’ouvre un oeil pour observer la réaction des autres Thorkins. La rouquine s’inquiète du partage de la récompense de notre poids en or et hydromel, n’étant pas la plus grosse du groupe, ne manquant pas de m’arracher un ricanement. Quant au nain sorti d’une mine de granite ou du cul d’un volcan vu sa couleur, il n’a même pas prit la peine de nous suivre dehors, le nez fourré dans sa tarte. Le riche nain, qui s’appelle Balder prononce alors des mots qui me font sursauter. Plusieurs morceaux du fusil de Mertar.

« BOURSES DE CHAMOIS DES MONTAGNES ! J’EN SUIS ! »

Hors de question de me le faire piquer sous le nez !

>>>
Modifié en dernier par Agril le jeu. 26 mai 2022 21:50, modifié 1 fois.

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Charlotte
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Charlotte » sam. 11 sept. 2021 14:36

L’humain capitula devant notre supériorité. Alors que je me levais, le nain rouquin rappela au tavernier que nous attendions notre tournée. Je jetai un œil aux humains étalés un peu partout dans la taverne et aucun n’osa commenter cette fois.

Et la tournée arriva dans les bras chargés de l’employé qui nous apportait six belles chopes remplies de bière, une mousse appétissante débordant sur les bords.

(Six ?)

Du coin de la taverne, on put entendre des applaudissements, un nain au visage fort plaisant à la barbe bien entretenue, mais à l’attitude un peu prétentieuse s’adressa à nous. Force m’était de constater que même parmi les nains, il y a des ratés… Un nain qui observe un combat sans y prendre part n’en est pas vraiment un, même s’il en a l’apparence.

Il nous rejoint prestement et cala sa bière d’une traite… au moins ça. Je fis de même, tout en m’assurant qu’il ne restait plus aucune goutte dans ma chope avant de reporter mon attention sur le nouveau venu.

Et il se présenta : Balder Drogm’Er, noble négociant. Noble... j’aurais plutôt dit nain prétentieux et arrogant avec un balai coincé entre les deux fesses. Mais celui-là avait quelque chose à raconter. Il cherchait des aventuriers, tels que nous cinq pour mener à bien une mission. De plus, il nous promit notre poids en Yus et hydromel comme récompense. Un petit regard envers mes comparses fut suffisant pour constater que je n’étais pas la plus imposante du lot, et par conséquent, je ne serai peut-être pas payée comme il se doit.

Il ne voulut pas en dire plus dans la taverne. Tout en le regardant sortir sa bourse pour payer les dommages, je me dis que ça valait peut-être la peine d’écouter ce qu’il avait à me proposer. Affichant un air quand même un peu sceptique, je le suivis en dehors de l’établissement. Il y avait là une grande voiture qui nous attendait. Les chevaux qui la tiraient étaient sous la direction d’un nain à la mine renfrognée. Ce qui était rassurant en fait, puisque je me suis toujours méfiée des êtres trop souriants. Bref, c’était néanmoins la lourde hache posée à ses côtés qui m’attirait.

Pris de gargouillement dans le ventre, annonçant de prochaines expulsions malodorantes, je fus tentée de prendre place aux côtés du cocher. Mais ma curiosité et l’appel des yus prirent le dessus. Et puis, je me sentais capable de retenir d’éventuelles flatulences pour le moment...et sinon, et bien tant pis. Je pris donc place dans le véhicule à la suite des deux autres roux, et du nain presque chauve. Le gris était demeuré au chaud dans l’établissement.
Après avoir perdu son temps à nous expliquer qu’il était riche, il en vint au cœur du sujet. Il nous demandait de faire la tournée des tavernes afin de dérober des objets rares en possession de d’autres prétentieux de son espèce. Ayant été exclu du groupe, il semblait vouloir se venger. Si on acceptait, il nous laisserait garder de ces objets pour nous. Il termina enfin en nous demandant si on était partant dans l’aventure.

Les sourcils froncés, le nez retroussé, je posai une première question:

"Notre poids en yus et Hydromel... donc les plus pesants auront une plus grosse récompense que les autres ? ... Cela ne me semble pas juste" dis-je sur un ton légèrement vexé.

Il me répondit aussitôt qu’il n’avait qu’utilisé une image pour nous signifier que nous allions être bien payés. Il ne m’en faut pas plus pour céder à la tentation.

« Je suis Charlotte et j’accepte la mission. »

Les autres nains avaient déjà signifié qu’ils étaient partants pour l’aventure, l’autre naine ne demandant que de partir le plus tôt possible.

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Fafnir Forgeclaire
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Fafnir Forgeclaire » dim. 12 sept. 2021 03:06

Victoire est tienne ! Enfin vôtre, vous êtes cinq à avoir fichu le boxon dans cette taverne. Et pour fêter cela, on vous offre des pintes de bière qu’il serait criminel de refuser ! Tu jettes un œil à la tarte offerte pour le thorkin tout gris, probablement un mal des montagnes bizarre que t’as pas envie d’attraper, donc tu restes pas trop près de lui. Tu prends ta chope avec un large sourire et regardes les autres prendre les leurs. Puis il en reste une et tu l’aurais bien prise pour toi, mais elle est pour un sixième thorkin qui est dans un coin de la pièce. Tu t’attendais certainement pas à croiser autant des tiens dans une ville humaine, pour sûr. Tu venais pour du dépaysement et de l’aventure ! pas pour te croire dans la taverne du trou à rat qu’est Likhranen.

En tout cas le sixième larron a l’air d’avoir la langue bien pendue et la bourse bien rempli à voir les bijoux qui ceignent sa barbe brune bien tressée et ses habits bien trop onéreux pour être ceux d’un simple, mais honnête, mineur. Tu t’en inquiètes pas trop, tu te contentes de vider ta chope d’une traite. Tout cela t’as donné soif après tout. Alors que tu pensais pouvoir discuter avec Agril de cette fameuse histoire de chasse à l’artéfact, voilà que le type se présente avec un sacré accent que t’as déjà entendu chez certains marchands de passage. Balder qu’il s’appelle, de Mertar et paraît qu’il cherche des cogneurs dans ton genre pour visiter des tavernes. Tu flaires à la fois el filon et l’embrouille. Quel petit cul doré irait se perdre dans des tavernes pour voir des thorkins se taper dessus.

T’aurais pu trouver ça suspect, mais le gars semble jovial et il paie même pour les dégâts de l’auber, ce qui lui vaut un… deux points, même. Alors l’idée qu’il ait du travail pour toi et les autres, ça te semble pas mal. Après tout, être engagé par un mécène richissime c’est un départ de rêve pour commencer des aventures. T’es financée, tu paies pas le couvert ou le voyage, mais t’es payé pour taper des trucs et protéger quelqu’un. Tout ce qui t’intéresses en somme. Alors quand il propose un tour dans sa carriole pour expliquer ça en détail, tu sautes de ton tabouret sans plus attendre. Y’a que le gris qui reste en retrait à bouffer sa tarte. Encore un pas commode. Mais bon avec une gueule pareille tu t’attendais pas non plus à grand-chose, il faut dire.

Tu suis Balder dans la carriole, ton marteau à la main, grimaçant en entendant la tête cogner plusieurs fois contre le bois. T’es pas encore très habituée à le trimballer autrement qu’en marchant, il faut dire et tu te hâtes de le poser dans la carriole, tête en bas, le manche reposant contre ton épaule. T’écoutes avec attention ce qu’il raconte. Blablabla des trucs de riches entre riches, blablabla il s’est fait avoir et exclu, blablabla son accent te faire grincer les tympans. Et voilà qu’il parle d’artefact, dont la chope de ton bien-aimé Kubi. Une chasse aux reliques alors ? voilà qui est intéressant. Suffit d’aller vérifier quelques endroits, taper sur quelques fortunés pas super honnêtes et récupérer une chope ? Il t’en faut pas beaucoup plus, surtout en étant payé.

- De l'aventure, de la bière, des pièces et des artefacts ? Tu sais m'intéresser toi ! Fafnir Forgeclaire va se joindre à cette aventure, pardi ! tant que les bardes peuvent chanter nos exploits, ça me va ! Qu'est-ce qu'on attend ?!

Et contrairement à la rouquine au ventre prêt d’exploser, tu te fiches de la récompense réelle, tant que t’es satisfaite du reste. Même Agril semble partant, donc t’as aucun scrupule. Par contre il reste un détail à régler. Tu te tournes vers la rouquine d'ailleurs. Charlotte qu'elle s'appelle. Drôle de nom pour une thorkine, mais tu gardes tes réflexions pour toi.

- Par contre, ma jolie, si tu dois dégazer, va le faire dehors, je t’en serais reconnaissante. Déjà que ça pue le fumier, faudrait pas en plus que ça sente le faisan varié. J’irais m’installer près du cocher en attendant que ça se tasse. Et comme ça, si on croise un truc en route, j’irai lui enfoncer le crâne dans le sol.

Faut dire que c’est ton truc ça. Alors tu descends de la carriole en veillant à fracasser le crâne ou le spieds de personne avec ton marteau, et tu vas pour prendre ta place devant, mais tu t’arrêtes une seconde.

- Et sinon, pour Jean-mi plus gris que gris, quelqu’un va le chercher ? il a probablement fini sa tarte là, et je donne pas cher de sa peau si tous les humains se réveillent quand il est encore dans les parages…

Ça reste un thorkin après tout, t’as pas trop envie qu’il finisse pendu par les pieds par des humains en colère. De là à t'en occuper... t'as pas envie de choper ce qui l'a fait devenir tout gris...
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tgmalf
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par tgmalf » dim. 12 sept. 2021 08:04

-----A-----


Probablement impressionnés par le carnage environnant, l'aubergiste m'a amené une tarte immédiatement, bientôt suivie de la bière offerte par le roux-qui-pue. C'est alors qu'un autre de ces "thorkins" s'est manifesté après être resté caché pendant la mêlée. Bardé de bijoux, il s'est présenté comme un marchand du nom de Balder Drogm'Er d'une voix aussi délicate qu'un glissement de terrain rocailleux. Après nous avoir expliqué qu'il cherchait des nains pour se battre en son nom de taverne en taverne, il a promis son poids en or et en alcool à qui le suivait. J'ai donc vu ces voyageurs avides d'argent le suivre docilement alors que je finissais tranquillement ma tarte et bière, savourant la pâte croustillante et les pommes fondantes. Après tout, je n'étais pas là pour escorter un plein aux as, mais pour trouver comment chasser les gris de chez nous. Ainsi après avoir léché le plat à tarte et ramassé les morceaux de pomme perdus dans ma barbe, j'ai fini d'une traite mon reste de bière et me suis relevé pour virer les miettes me parsemant. Je me suis ensuite dirigé vers le comptoir où j'ai lourdement posé mon bouquin en demandant :

"Eh, dites donc vous, je cherche à fracasser de l'elfe de la manière la plus efficace possible. Z'auriez pas dans vot' région un expert en la matière qui pourrait m'apprendre ses secrets ?"
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Gorog
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Gorog » dim. 12 sept. 2021 13:57

La victoire était leur, sans aucun doute. Le calme revint et chacun put se satisfaire de ses gains et prouesses. Six choppes mousseuses à souhait furent servies aux héros de cette bagarre mémorable : les NAINS, par le Protecteur. Ceux qui avaient intuitivement fait équipe pour mettre à mal le mec aux biceps aussi larges que des cuisses de jouvencelle humaines (souvent bien trop minces pour Gorog, qui les comparait à des grenouilles aux cuisses trop peu en chair). Il fut fort aise de constater qu’ils avaient prévu une bière en surplus, sans doute pour lui-même. La légende de son gosier inextinguible avait pu le suivre jusqu’ici.

Mais alors qu’il affonait cette première chope, un planqué pas plus haut qu’eux vint se joindre à leur tablée. Un mec de la haute, un thorkin richement vêtu, avec des boucles d’or dans sa barbe peignée. Un pète-cul. Un marchand, qui ignorait tout le travail des mines ou de l’architecture naine. Un parvenu, en sorte. Mais un parvenu qui savait parler aux siens. Balder Drogm’Er leur proposa bien vite une aventure qui leur rapporterait or et hydromel. Tudieu, ça suffisait amplement à Gorog pour foncer tête baissée à sa suite, non sans profiter de la bourse que le richard posa sur le comptoir pour se faire servir une dernière bière pour la route, engloutie sitôt reçue, afin de ne perdre une miette de ce qui allait suivre.

Ils grimpèrent dans une carriole qui les attendait hors de la taverne, et il leur fut expliqué une histoire de trafic d’objets précieux. De quoi bien se remplir les poches. Et alors qu’il déblatérait, Gorog se frottait les mains avidement, grand sourire aux lèvres. Mais lorsque le cul-béni évoqua la chope de Kubi, son sang ne fit qu’un tour. Remuant bien l’alcool dedans, au passage. LA CHOPE DE KUBI, nom d’une tête de pioche ! La savoir entre les mains d’humains profanes était une vraie insulte au saint patron de la guindaille et de la bière !

Après qu’une ou deux questions sans intérêt majeur furent posées par ses pairs, il éclata d’une remarque :

« Hé bien, quand est-ce qu’on part ? »

Il se rendit alors compte qu’ils n’étaient pas au compte de six. Hors, sept nains, si l’on comptait le charretier, ça faisait un nombre parfait pour une escapade. Il dénombra ses compagnons : la folle au marteau, le voleur à la crête, le bourgeois véreux, la demoiselle qui pue qui pète comme une lavette et lui-même, honorable piocheur à la toison rousse… Il s’exclama :

« Bah ! Il est où l’autre empaffé ? »

De fait, le grison n’était pas là, trop occupé sans doute à dévorer sa tarte. Gorog se pencha de tout son long par-dessus ses pairs pour passer son gros nez par la fenêtre du carrosse et gueuler comme un putois :

« HÉ, GRISE-MINE ! SORS DONC DE LÀ ET REJOINS-NOUS DONC ! L’HONNEUR DES NAINS EST EN JEU, PAR BRAHN BARBE-MOUSSE ! »

Des tartes, il allait en avoir son comptant s’il ne se bougeait pas le troufignon. Même la dingue du martel l’attendait avec une impatience non feinte.
Gorog, nain.


Le nez, c'est l'idiot du visage.

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Gamemaster5
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Re: L'Auberge de Til'Sit

Message par Gamemaster5 » lun. 13 sept. 2021 22:57

Intervention dirigée du Tavernathon


Les aubergistes regardent le Rakhaunen avec un mélange d'incompréhension et de peur.

"Mais... Pourquoi cette question, messire ? J'en sais rien moi !"

Visiblement, la ville semble un peu trop petite et isolée pour qu'une quelconque information soit fourni.

Du côté de la cariole, les échanges sont bref et les Thorkins chauds comme la braise. Balder semble ravi de cette nouvelle.

"Vous me plaisez bien, et vous me rrrendez un fierrs serrrvice, compatrrriotes ! Tenez, prrrenez ça comme une avance et un financement de votrrre voyage !"

Une bourse vole dans les airs, et atterrit sur les jambes de Fafnir dans un joyeux tintement de métal qui fait frémir les oreilles des plus cupides. Farfouillant dans un petit sac sous son siège, il en sort un parchemin qu'il vous tends.

"L'un de vous sait-il lirrre ? Je ne sais pas si votrrre ami grrrisâtre serrra avec vous, et comme il a un bouquin avec lui, j'imagine qu'il sait lui."

Plusieurs réponses affirmatives lui font hocher la tête avec un sourire, avant d'en expliquer la teneur en le tendant à Fafnir.

"C'est une carrrte de Nirtim avec annotés les emplacements où je sais que des ventes ont lieux. J'vous garrranti pas qu'elle soit complète, mais ça serrra un bon début. Bien, quand vous aurrez mis la main surrr la Chope, vous pourrrez me rrretrrrouver à la Brrrasserrrie du Malt d'Orrr, à la capitale. J'y ai mes habitudes, vous n'aurrrez qu'à me demander."

Si vous n'avez pas plus de questions, il va vous inviter à descendre avant de reprendre la route vers Mertar non sans vous avoir chaudement salué, disparaissant dans la nuit. Vous laissant avec une liste et une mission.


HRP : Voici la liste qui vous est transmise :


Comme vous pouvez le voir, il y en a pour tout les goûts : des tavernes accessibles et d'autres plus difficiles à atteindre, comme celle de Luinwë. C'est pour vous laisser la liberté de faire des RP de voyage et d'y inclure, si vous le souhaitez, quelques péripéties. Comme annoncer dans la maj précédente, vous pouvez si vous le souhaiter prendre deux semaines pour RP si vous compter faire un voyage plus costaud, peut être pour apprendre à vous connaître.

Quoi qu'il en soit, vous devez entrer dans l'une de ces tavernes avant le dimanche 26 septembre, où commencera votre première chasse de relique.

La bourse fournie par Balder est très généreuse, mais une large partie est prévue pour vous nourrir et les autres dépenses dans les auberges. Les fameux yus jamais décomptés de la fiche. Mais vous pouvez tout de même en écarter 500 yus, que vous pourrez utiliser dans les boutiques. Reste à savoir comment vous les répartissez.

Récompenses

Agril, Fafnir, Gorog, Charlotte : 0.5 XP (briefing).
Tous : 500 yus (à partager).
Fafnir : Carte de Nirtim annotée de Balder dans ton inventaire RP.
Allez, viens mon copain ! Si tu as des questions n'hésite pas !



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