<<< Précédant
Confrontation avec les Gardes
Ces portes, ces murailles, elles étaient immenses! Facilement une vingtaine de fois la taille des murs que nous dressions quand le clan s'installait quelque part pour au moins un mois. Plein d'humains en cuirasses de métal se tenaient plutôt près de là, des gardes, des soldats, vérifiant les quelques voyageurs qui passaient, quoiqu'ils n'avaient pas l'air trop attentif. L'un bailla à s'en décrocher la mâchoire. La dernière fois que je me relâchai comme ça... La dernière fois, je perdis un frère. Les humains peuvent vraiment se la couler douce. Si seulement j’avais pu faire de même.
Je me préparais mentalement à la rencontre avec ceux-ci. Je doutais fort que les gardes me laisseraient entrer, mais qui ne tente rien n'à rien, après tout. Je sentais la tension s'élever alors que nous approchions, mais je m'efforçais de rester calme. En premier lieu, les gardes ne me remarquèrent pas. J'espérais qu'ils nous laisseraient seulement passer sans ennuis, mais rapidement, l'un d'eux m'aperçut, tout d'abord sans porter particulièrement attention, mais malheureusement, il dut réaliser son erreur, car il se retourna, me regardant droit dans les yeux!
"Alerte! Un gobelin!"
Immédiatement, tous les gardes reprirent leur sérieux, et après quelques secondes, j’eu une dizaine d’arbalètes pointées sur moi et je cessai tous mouvements, prêt à donner une grande claque sur le flanc du cheval pour semer un peu de chaos.
"Du calme! Du calme! Il est ino... il n'est pas mauvais!"
La voix de Valen se perdit dans le brouhaha des gardes méfiants. J’étais de plus en plus nerveux. Il me semblait que certain d’entre eux caressaient la détente de leurs arbalète d’un peu trop près... Finalement, je ne pouvais plus tenir, et frappa l’animal que je montai, le laissant se cabrer alors que je sautais au sol. Deux secondes plus tard, les carreaux pleuvaient autour de moi, et je déguerpissais en direction du couvert des arbres.
"Arrêtez!"
"Hé, non, non, pas ça! Merde!"
Les soldats commencèrent à se crier des directives alors qu’ils se préparaient probablement à me poursuivre. Je jetai un bref regard en arrière, voyant Valen se faire saisir alors qu’il me jetait un regard noir, et son cheval qui avait un carreau fiché dans une jambe. Mal me prit de regarder, par contre, puisque mon bref arrêt permis à deux carreaux de m’atteindre au torse! Alors que je me tordais de douleur, je retournai me cacher sous les arbres. Je m’éloignai tant bien que mal, ayant conscience qu’ils essaieront probablement de me retrouver.
Tout ceci était un tel échec. je me pris la tête entre les mains alors que je me disais, que faire, maintenant? Hein? Stupides humains! Stupide Valen! Stupides gobelins! Aïe... ma blessure à l’épaule m’élançait. Japiar aurait probablement su quels plantes utiliser pour atténuer la douleur... Dommage qu’elle n’était pas là.
Alors que je pestais contre moi-même et contre le monde, j’explorais aussi le bois. Le soleil se couchait déjà. J’avais besoin de trouver un nouvel endroit où dormir, un où les gardes n’auraient pu me retrouver trop facilement. Mais tout me semblait trop évident. Pas de terrier, pas de grotte, rien, il me semblait. Pendant que je me calmais pour pouvoir penser plus efficacement, un goût de bile me remonta dans la gorge, et je me rappelai, j’avais tué cet humain. Étrange sensation. Déplaisante... Soudainement, je me courbai alors que je n’étais plus capable de maintenir le contenu de mon estomac. Beurk, quel odeur ignoble. Je m’éloignai pour m’en échapper. Finalement, épuisé, je découvris un tronc d’arbre plutôt étroit, tombé, pourri et creux. C’était parfait, me permettant finalement de me reposer un peu sans me faire découvrir...
Alors que j’essayais d’y entrer, les carreau dans mes plaies s’y accrochèrent et, sans y penser, je les retirai d'un coup sec. Je couinai de douleur et mes blessures commencèrent à saigner. Merde... Merde! Saletés de carreaux! Au moins, je pouvais les récupérer, les utiliser plus tard. Pour l'instant, je devais arrêter le saignement. Soupirant, je déchire une partie de mes haillons, que j'étendis là où je saignais. Je fis de mon mieux pour serrer le tout sous mes vêtements, et allai enfin m'étendre dans le tronc pour récupérer un peu.