La Haute Tour de Thaumaturgie

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Yuimen
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La Haute Tour de Thaumaturgie

Message par Yuimen » mer. 27 déc. 2017 15:40

La Haute Tour de Thaumaturgie
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Tour discrète mais ouvragée, ce lieu est un des endroits où l'on enseigne la magie à Kendra Kâr. Les habitants du quartier ne se soucient plus des diverses choses étranges pouvant arriver à proximité. L'histoire la plus surprenante se racontant est celle d'un matin où la tour avait disparu, pour ne réapparaitre que le lendemain.

Cette tour est la propriété de Kieran Kloryn, magicien, enfant de la blanche cité.
La raison d'être de cet édifice est simple : le savoir n'a d'importance que s'il est partagé. Ainsi la Haute Tour offre un enseignement dispensé à tous ceux, sans distinction, qui voudraient lire ou écrire. Pour ceux qui désireraient plus, on offrira la consultation d'ouvrages magiques ou parfois même un professeur qualifié, avec accès à des salles d'entraînement magique par exemple. Bien sûr, tout ceci a un prix.

Les accès de la tour sont gardés par d'étranges automates à l'allure humaine, créés par le propriétaire.

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Jorus Kayne
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Re: La Haute Tour de Thaumaturgie

Message par Jorus Kayne » lun. 2 sept. 2019 16:10

Kendra Kâr, la plus grande cité du monde connue. Il n’y a pas à dire, même lorsque je venais faire des escales au port, passer ses grandes portes ça a quand même une sacrée gueule ! Les rues sont bondées et les gardes qui patrouillent sont bien présents. Ce n’est pas comme ceux d’Eniod qui sont payés par les marchands, souvent pour fermer les yeux ! Enfin ça c’est surtout l’avis d’un gamin des rues, ça ne vaut pas grand-chose. Je marche dans les avenues principales, observant ces gens loin de se douter des enjeux majeurs qui se sont déroulés et se déroulent en ce moment-même. Autrefois j’étais l’un d’eux, ignorant l’importance qu’une présence, même minime peut jouer dans la balance.

Bien que je flâne, mon regard se porte vers les hautes tours de la cité. Mon objectif premier est bien entendu d’y grimper pour observer la grande ville selon les indications de Panaka, mon maître. Il y a de nombreux bâtiments qui pourraient faire l’affaire, mais évitons de faire mumuse sur les toits du palais royale, il n’est pas impossible que les gardent prennent mal ce genre d’excursion touristique. En revanche, un bâtiment attire mon attention de part l’affluence qui y règne. Des indications sur les portes de l’établissement le désignent comme étant la haute tour de thaumaturgie. Bien que le lieu soit vraisemblablement blindé de magie, il semble aussi le moins porté sur la protection à l’extérieur.

Je décide d’y faire un tour pour inspecter les lieux et monte de plus en plus les escaliers. La tour étant ouverte à tous, personne ne semble s’inquiéter de ma présence, jusqu’à ce que des gardes interdisent l’accès à ceux qui ne font pas partie intégrante de la tour ou de ses enseignements. Ce n’est pas grave, je redescends un peu jusqu’à revenir vers une pièce remplie de manuscrits, mais vide d’êtres vivants. Je passe rapidement par l’une des fenêtres et arrive sur le mur. L’architecture de la tour est magnifique et qui plus est, sa conception avec de multiples blocs me facilite mon ascension. Je grimpe aisément dans un premier temps, mais rapidement les choses se compliquent. En plus de ma blessures qui me lance, les blocs se font de plus en plus fins, mieux ouvragés, comme si on savait que des étrangers pouvaient venir par cette voie-là.

(Jorus…)

(C’est pas le moment Ysolde !)

(Non mais…)

(Je t’ai dis que ce n’est pas le moment ! Laisse moi seul quelques instants veux-tu ?)

Plus de réponse, tant mieux. Je suis bloqué à présent. Je ne peux monter par la seule force de mes bras, mais ce n’est pas pour autant que je renonce. Assis nonchalamment à côté du dernier espace assez grand pour que quelqu’un de mon gabarit pose ses fesses, j'ingurgite une potion pour soigner ma blessure avant qu'elle ne s'aggrave et sors mon grappin que je n’ai pas dissocié de ma corde depuis Aliaénon. Il faut dire que ça m’a sauvé la mise quelques fois et là encore je vais en avoir besoin. Visant le prochain niveau, je lance à deux reprises avant de faire mouche et de sentir la résistance de la corde être suffisante pour mon ascension. Je répète la chose plusieurs fois, même si la présence de bruits dans certaines pièces me pousse à davantage de discrétion.

J’atteins finalement un balcon si haut que je peux voir l’intégralité de la ville jusqu’à ces murailles. En bas, les toits des habitations semblent tellement petits, pourtant c’est ce flot incessant, cette marée humaine, cette myriade d’être vivants qui me fascinent. C’est comme une sorte de vague en perpétuelle mouvement que j’observe, me donnant l’impression de leur être supérieur, gonflant mon orgueil. Je n’ai pas l’impression de faire partie de ces êtres et une idée me traverse l’esprit.

(Mais qui suis-je alors si je ne suis pas l’un d’eux ? Que fais-je là à les observer ? Ils ont tous leurs vies, leurs amis, enfants, amours, travail ! Et moi, est-ce que j’aspire à une telle vie ? Me lever le matin pour travailler et revenir exténuer le soir ? Je n’aurais plus l’opportunité de voyager aux travers de cités incroyables, d’admirer des spectacles comme celui-ci, ou même de rencontrer des êtres incroyables ! Je n’aurais pas rencontré des êtres se transformant en dragon ou en oiseau, des dragons, des dieux et même un titan ! Bien entendu je n’aurais pas rencontré Castamir. Non je ne peux vivre une vie comme eux, ces petits poissons dans l’eau qui ne font que survivre au lieu de vivre pleinement leurs vies ! Mais dans ce cas que suis-je ?)

Je continue d’admirer la vue et le ballet des oiseaux dansant au-dessus de la ville, loin des soucis humains. L’un d’eux se pose sur la rambarde non loin de moi et je me dis qu’il doit être tellement bon de voler, d’être libre de toutes contraintes.

(C’est ça ! Je veux vivre comme un oiseau, ne dépendre de personne et faire ce dont il me plaît ! Bien sûr je ne suis pas homme à me laisser aller à des crimes, larcins, mais je veux me soustraire à cette société humaine !)

"La vue est-elle à votre goût ?" Me surprend une voix derrière-moi ?

Je fais volte face pour me retrouver devant un humain d’un âge avancé de part ses cheveux blancs et ses traits marqués par le temps. Il est affublé d’une longue robe blanche avec une étole pourpre aux liserais d’or. Il n’a pas l’air dangereux et puis je ne fais qu’admirer la vue. Je reste calme et m’incline respectueusement devant l’homme.

"Désolé de mon irruption ici. Pour être franc j’ai toujours voulu voir la grande cité d’en haut, je ne voulais pas causer de problème."

"Ce n’est rien, j’admire la fougue de la jeunesse !" Me répond-il. "Tant que vous ne cassez ou ne volez rien, je ne vois pas où est le problème. Cette vue est splendide n’est-ce pas ?" S'exclame-t-il en me rejoignant.

"Effectivement." Dis-je en retournant à mon point d’observation. "Je ne vais pas m’éterniser ici, je n’ai jamais été un grand amoureux de la magie, elle me rend un peu nerveux."

"Ha bon et pourquoi donc ?" Me demande-t-il.

"C’est une force dangereuse !" Fais-je sans le regarder dans les yeux, sachant qu’il doit avoir un point de vue bien différent du mien.

"La magie est-elle moins dangereuse qu’une lame, une flèche ou même un poing fermé ? Elle n’est qu’un outil, au même titre que la pioche du mineur ou la hache du bûcheron. Cependant comme tout outil, ses effets dépendent d’une seule chose, l’intention de son utilisateur. Je comprends qu’elle peut être mal perçue par moment, mais comme vos armes, elles ne sont dangereuses que lorsque vous le désirez." M’explique-t-il en voulant apaiser mes craintes.

Je le regarde dans les yeux, pour n’y voir pas plus que de la bienveillance dans le regard.

"Merci, je…je tâcherais de garder ceci à l’esprit. Je ferais mieux d’y aller !" Lui dis-je.

"Laissez-moi vous accompagner. La descente est toujours plus ardue et si on vous voit traîner à l’intérieur de la tour, vous pourriez avoir quelques ennuis." M’explique-t-il.

J’accepte à sa proposition et le suis jusqu’en bas des escaliers. Les révérences qui lui sont adressées montrent qu’il n’est pas n’importe qui en ce lieu. Finalement nous traversons les portes qui m’étaient interdites par les gardes. Leurs yeux sortant de leurs orbites nous amusent tant moi que le respectable magicien. Je quitte les lieux en remerciant l’homme, tant par son accueil que par ses conseils avisés. Ses mots vont me laisser songeur un certain temps je pense.

(Bon tu me voulais quoi tout à l’heure ?)

(Ha ! Ho rien, j’ai senti comme une magie invisible, ou un système de sécurité indétectable pour les yeux des mortels. Le mage aurait pu te cramer les poils de cul depuis un bon moment durant ton ascension !)

(Mais pourquoi tu ne m’as pas…)

(Mmm ?)

Je sens ma faéra soudainement pleine de colère.

(Oui…bon la prochaine fois insiste plus, ou utilise un mot-clef comme…)

(Poils-de-cul-brûlés ?)

(Oui…oui…par exemple…pourquoi pas.)

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