Le Port

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Yuimen
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Le Port

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 14:41

Le port de Kers

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Le port de Kers est majestueux et, surtout, incroyablement coloré. Les Hafiz semblent en effet avoir une propension aux teintes vives et cela vaut aussi pour la plupart des quelques navires amarrés là. Outre quelques bateaux de pêche, vous verrez surtout de rutilantes barges de plaisance dans ce port tranquille, bien qu'il arrive aussi d'y apercevoir quelques navires marchands Sindel. Néanmoins le commerce est minime, Kers important ses denrées alimentaires de ses colonies, principalement. Par ailleurs, tout comme les Sindeldi, les Hafiz préfèrent voyager en cynore ou en aynore plutôt qu'à bord de navires, si bien que l'animation de ce port est des plus réduites et presque exclusivement liée aux activités de pêche et de loisir.

Signalons encore qu'il s'y déroule chaque matin, juste après l'aube, un événement très particulier: Olo Troumont, l'un des plus grands cuisiniers de Yuimen, vient religieusement se fournir en fruits de mer extra frais. C'est tout un spectacle de le voir examiner, humer, palper, goûter parfois, les fruits de mer tout juste sortis de l'eau. Selon les cas il froncera les sourcils et tétanisera le pêcheur d'un regard noir, d'autres fois au contraire son sombre visage s'éclairera d'un sourire épanoui et d'un doigt impérieux ordonnera à ses acolytes de charger caisses et futailles sur les trois chariots qui le suivent immanquablement. Derrière ces chariots, toute une cohue de ménagères se presse, attentive aux choix du maître. Ces braves dames se chamailleront aimablement dès le départ d'Olo pour être les premières au stand sélectionné par le gourmet, étal qu'elles dévaliseront en quelques instants. Malheur à celui qui l'aura mécontenté car ses ventes du jour s'en ressentiront lourdement.

A noter que la navigation n'est possible qu'entre les différents ports du Naora, la barrière de corail entourant tout l'archipel empêche en effet les navires de fort tonnage d'en sortir.

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Yliria
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Re: Le Port

Message par Yliria » dim. 28 avr. 2019 12:24

<< Auaparavant

Le port était un endroit magnifique, comme tout le reste de la ville, coloré, avec des architectures soignées, des bateaux de toutes les couleurs amarrés aux quais. J’aurai pu apprécier le spectacle de la mer scintillante, des vaisseaux à quai ou ceux qui semblaient mouiller un peu plus loin. J’aurais pu. Mais mon attention fut rapidement portée sur autre chose de bien plus angoissant qui se déroulait sous mes yeux. Nyllyn, à genoux au sol et visiblement blessée, était entourée de trois hommes. Deux d’entre eux semblaient attendre tandis que le troisième, face à elle, la menaçait d’une lance à la longue lame tranchante. Ne réfléchissant pas plus longtemps, je dégainai immédiatement ma lame, courant vers la scène tandis qu’une gerbe de flamme embrasait mon épée. L’un des deux hommes tourna la tête en m’entendant accourir et aussitôt les deux encapuchonnés me barrèrent la route. L’un possédait des dagues et l’autre des katars. Mais la voix du troisième homme leur ordonna de reculer prestement et ils obéirent. Le troisième, plus grand et indéniablement un Sindel, me regarda de ses yeux froids comme la glace, visiblement énervé par ma présence. Mais je ne me débinai pas, mon amie était blessée.

- Laissez-la tranquille ! Nyllyn ! Pourquoi l’attaquez-vous ?

Le Sindel jeta un bref coup d’œil à Nyllyn qui tenait son bras ensanglanté contre sa poitrine, son arme gisant au sol à plusieurs mètres d’elle. Elle me regardait d’un air à la fois suppliant et angoissé, me faisant signe de ne pas m’en mêler. Comme si je pouvais faire ça ! Le Sindel finit cependant par répondre.

- Cette jeune effrontée est ton amie ? J’ose espérer que tu seras moins arrogante. Nous avons des raisons de croire que cette jeune fille est à la recherche d’un objet qui ne doit en aucun cas tomber dans des mains impies. J’allais donc lui faire regretter cela en abrégeant sa misérable vie. Et si tu ne veux pas subir le même sort, je te conseille de déguerpir !

Il ne me fallut qu’une fraction de seconde pour comprendre que cet homme et ses deux acolytes parlaient probablement de la cape. Des membres du culte de fanatiques dont j’avais eu vent ? Il ne manquait plus que ça ! Mais si Nyllyn en était là, c’était ma faute.

- Vous faites totalement fausse route !

- Ah vraiment ? Je suis curieux de savoir pourquoi.

- Parce que c’est moi qui cherche l’artéfact, pas elle.

Le front du Sindel se plissa et l’un des deux autres avança d’un pas, crachant une insulte que j’ignorai. C’était une très mauvaise idée de faire cela, mais je devais m’assurer que Nyllyn allait s’en tirer, je devais lui faire gagner du temps pour qu’elle s’enfuit, en espérant qu’elle n’essaie pas de venir à mon secours si un combat s’engageait. Combat qui semblait inévitable puisque le Sindel pointa son étrange lance vers moi.

- Soit. C’est donc toi qui mourras la première !

Sans perdre de temps, il bondit sur moi, sa lame s’abattant verticalement vers ma tête. Je fis un bond de côté avant de foncer au contact pour lui asséner un coup d’estoc qu’il dévia avec la hampe métallique de son arme, projetant des étincelles en tous sens lorsque nos deux armes se heurtèrent dans un tintement. Il propulsa son arme dans un coup d’estoc que j’esquivai de nouveau, mais il changea brutalement d’attaque en tournant son arme, sa lame frappant la mienne que je m’étais empressée de coller contre mon flanc avant de subir un coup dans les côtes. Le choc se réverbéra dans tout mon bras et je bondis en arrière en espérant que la sensation passe. Il ne me laissa pas le temps de souffler et enchaîna aussitôt une attaque circulaire que j’esquivais de justesse en pliant mon buste, la lame coupant quelques cheveux au passage. Une boule de feu apparut dans ma main libre et je la propulsai tandis qu’il terminait son mouvement circulaire, l’obligeant à se jeter au sol pour ne pas la subit de plein fouet. Il roula et se releva d’un bond comme si de rien n’était.

Il repartit à l’assaut et je dus esquiver et bloquer plusieurs attaques circulaires qui m’obligeaient sans cesse à reculer sans que je ne puisse ne serait-ce qu’approcher de lui. Croyant voir enfin une faille, je m’élançai, passant sous sa lame pour arriver au contact et asséner un coup sur son côté droit tandis qu’une boule de feu jaillissait de ma main gauche. Mais ce n’était qu’une ruse et la hampe de son arme me heurta la poitrine de plein fouet, avant qu’il ne donne un violent coup d’estoc avec le bout de cette même hampe, me coupa la respiration et m’envoya au sol sur deux bons mètres, crachant et toussant pour espérer retrouver mon souffle. Le seul point positif était que ma boule de feu l’avait surpris et qu’il n’avait pas pu l’esquiver. Je l’entendis grogner de douleur sous l’impact de ma magie. Je me relevai, toussant toujours, remerciant mon armure de cuir qui avait encaissé le plus gros de l’impact. Sans elle, il était clair que mes côtes n’auraient pas supporté un choc pareil.

Il y eut un mouvement de flottement où nous nous regardâmes en silence. Il fit un pas de côté et commença à se déplacer en cercle. Je ne bougeai pas, me contentant de le regarder en reprenant mon souffle. Faire comme lui signifiait tourner le dos à ses acolytes, c’était le pire scénario possible. Pour éviter cela, je me ruai sur lui, esquivant son attaque en tournant le buste de profil avant de frapper violemment sa lance. Le choc fit jaillir quelques flammèches. Je ne restai cependant pas immobile, bondissant sur le côté en imprimant un mouvement circulaire à mon coup qu’il esquiva avant de se prendre en plein torse la boule de feu qui jaillit de nouveau de ma main gauche. Je commençai à prendre le coup pour ce qui était d’utiliser efficacement la magie en combat. Il se débarrassa de son manteau qui commençait à prendre feu et siffla de rage, appelant finalement ses deux acolytes qui se ruèrent dans l’action. J’en cueillis un avec une boule de feu, mais le deuxième parvint au contact et je fus rapidement débordée et mise au sol, incapable de gérer les deux adversaires en même temps. Je déviai la lame qui visait mon cou et invoquait l’aura enflammée pour qu’elle m’entoure, espérant les faire reculer. Mais le Sindel à la lance leva son arme avant de bondir sur le côté pour esquiver la violente attaque de Nyllyn qui était venue à mon secours. Je me relevai en vitesse et me postai à ses côtés, faisant face aux trois hommes qui, malgré quelques brûlures, n’étaient pas blessés.

- Tu aurais dû…

- Ne finis même pas cette phrase Yliria…

Je ne pus m’empêcher de sourire, parce que j’aurais réagi exactement de la même façon. Mais notre situation n’était pas glorieuse. Lorsque les trois se jetèrent vers nous, une boule de feu en jeta un au sol tandis que Nyllyn reculait pour affronter celui portant des katars. Le Sindel fonça sur moi, nos lames s’entrechoquant avec violences à plusieurs reprises. J’avais beau esquiver, il arrivait toujours à anticiper mes mouvements pour frapper au bon moment, m’obligeant à parer au lieu de rester mobile. De fines estafilades commençaient à se faire sentir un peu partout sur mes bras, preuve que parer n’était pas mon fort, il arrivait tout de même à me toucher. Un des coups d’estoc passa, s’enfonçant dans l’interstice de mon armure au niveau de l’épaule gauche. La douleur, vive, me força à reculer davantage. Elle saignait abondamment mais ne semblait pas trop grave au premier abord. Mon bras gauche était cependant difficile à utiliser, ce qui handicapait quelque peu ma magie. Tentant le tout pour le tout, je fonçai de nouveau vers lui, préparant une feinte tout en m’entourant d’une aura de flamme. Pensant probablement à une attaque frontale de la dernière chance, le Sindel se rua en avant également, lame en avant. Mais au lieu d‘essayer d’éviter la lame comme je le faisais habituellement, je changeais brusquement de trajectoire, bondissant sur le côté tout en lançant ma boule de feu. Surpris, il se prit les flammes de plein fouet et, profitant de l’effet, je lui plongeai ma lame dans l’abdomen, traversant ses protections comme s’il n’y avait rien. Il hurla de douleur et je m’écartai rapidement en retirant la lame tandis qu’il tombait à genoux, ses vêtements prenant peu à peu feu.

Cherchant Nyllyn du regard, je vis qu’elle était en mauvaise passe mais que, alertés par le cri de douleur du Sindel, les deux acolytes rompirent le combat pour se précipiter sur lui, l’un m’attaquant tandis que l’autre éteignait les flammes et l’aidait à se relever. Je reçus quelques estafilades bénignes de la part de l’encapuchonné, puis il bondit subitement en arrière avant de fuir avec les deux autres. Vérifiant tout de même qu’ils n’allaient pas revenir, je me dirigeai rapidement vers Nyllyn qui semblait mal en point. Elle saignait de divers endroits et était couverte de sueur. Je lui présentai rapidement ma gourde de potion, mais elle secoua la tête.

- J’ai la mienne, ne t’en fais pas.

Joignant les gestes à la parole, elle sortit une gourde similaire à la mienne et but une longue gorgée en grimaçant avant de souffler. Je fis de même, prenant une gorgée de la petite gourde magique offerte par l’Ordre, afin de faire cesser le saignement. Ça n’allait pas agir immédiatement, mais mieux valait ne pas attendre. Je m’assis à côté d’elle en soupirant, posant mon arme dont les flammes s’étaient éteintes sous mon ordre dès que le danger fut écarté.

- Par Sithi, heureusement que tu es arrivée…

- Je ne te le fais pas dire! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

- Je ne sais pas trop. Ils me sont tombés dessus quand je suis arrivée au port. Ils parlaient de reliques et d’un temple sacré, disant que je souillais les œuvres de leur maître.

Je soupirai en me frottant le front. Nous étions dans de sales draps, à n’en pas douter. A peine quatre jours depuis notre arrivée et voilà que nous avions déjà des fanatiques armés qui nous courraient après. Soit nous étions incroyablement malchanceuses, soit nous approchions de quelque chose qui était bien plus important que nous ne le pensions.

- Tu as parlé à quelqu’un de notre recherche ?

La légère crispation de Nyllyn et son regard devenu légèrement fuyant me firent légèrement froncer les sourcils.

(Ouh la vilaine !)

- Nyllyn…

- J’ai demandé à l’aubergiste s’il savait quelque chose à ce sujet et… probablement que quelqu’un nous a entendu. Il ne savait rien de toute façon.

- Je t’avais demandé de n’en parler à personne !

- Je sais, mais j’en avais assez d’attendre ! Je voulais qu’on parte à l’aventure, ça fait des jours qu’on épluche des bouquins contenant plus de poussière que de pages. C’est pour ça que je voulais aller sur l’île, histoire de voir un peu du pays. Alors une île avec un volcan, une jungle touffue, un temple obscur et des dizaines de bestioles ça semblait parfait pour une excursion et…

- Attends quoi ? Tu peux répéter ?

- Euh… une excursion sur l’île.

- Non, pas ça, tu as parlé d’un temple obscur, c’est quoi cette histoire ?

- C’est l’aubergiste qui m’en a parlé, apparemment il y a une légende sur un temple obscur situé au cœur de l’île. Et puis le Sindel là, il était énervé que j’ose penser à mettre le pied dans le temple de son maître, j’imagine qu’il doit y avoir un lien.

- C’est ça !

Nyllyn me regarda sans comprendre et je me hâtai de lui expliquer.

- Rappelle-toi ! L’objet qu’on cherche est un artéfact ancien créé par un type peu recommandable, surnommé le Dragon Mauve. Il était très puissant et des fanatiques se sont mis à le suivre aveuglément et à protéger ses créations cachées dans un temple sur une île perdue… tu commences à comprendre ?

- Tu veux dire que selon toi, c’est sur cette île ? Elle n’a pas l’air si perdue, tout le monde semble en avoir entendu parler et n’importe qui peut s’y rendre pour peu qu’on trouve un passeur.

- Ce n’est encore qu’une hypothèse, mais ça fait beaucoup d’informations qui vont dans ce sens. C’est peut-être une bonne piste. Tu as dit qu’elle s’appelait comment cette île ?

- L’Île Interdite.

Suite >>


((( Utilisation d'une dose de grande potion de soin )))

Cenio21
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Re: Le Port

Message par Cenio21 » ven. 26 juil. 2019 22:20

Le ciel est d'une pureté sans pareille, vierge de tout nuage ni d'aucune impureté. Avec comme sensation de pouvoir se noyer dedans à la suite d'une chute infinie...
Une légère brise fraiche me carresse le visage par intervalle presque régulier.
Les bateaux de pêche se prêtent à leur chorégraphie journalière de va et vient, et ce n'est certainement pas les nombreuses mouettes à la recherche d'en-cas qui vont s'en plaindre.

Le marché bien que de petite taille et simpliste, est animé, et le brouhaha qui en émerge semble hors de proportion compte tenu de la taille que compose les différentes échopes.
J'aperçois Olo Troumont cuisinier de renom et star locale, effectuant son pélerinage quotidien suivi par une foule dont la présence ne semble même plus exister outre mesure.

Assis sur le bord d'un des quais, je contemple cette vie locale. A quelques heures du départ pour l'aventure de ma vie, je prends le temps de m'imprégner une dernière fois de cette communauté que je cotoie depuis plus de 25ans, et que je m'apprête à quitter.

(Je n'ai jamais mis les pieds en dehors de Kerz... Jamais. Je suis entrainé au combat mais je n'ai jamais combattu pour défendre ma vie... Jamais.)

Tant de nouvelles épreuves m'attendent et pourtant je suis serein. Cette sérénité, je ne l'avais plus ressentie depuis le départ de mon frère pour cette maudite guerre, depuis cet accident qui m'empêcha de combattre à ses côtés. Je sais qu'il est en vie, je le ressens.

Deux femmes qui se disputent une marchandise m'éloignent du fil de mes pensées. Le marchand, qui doit avoir l'habitude de gérer ce genre de conflit, fini rapidement par trouver un compromis qui contente les deux dames. Le marchandage doit vraiment les satisfaire étant donné que les cris d'énèrvement ont fait place à des éclats de rire.

"Il est temps que je me remette en route, j'ai encore pas mal de préparatif avant mon départ."

Je me lève alors lentement, contemplant ce paysage tel un peintre regarde un modèle pour ne manquer aucun détails.
Une question surgit à mon esprit et fut si légitime, que je m'arrêta un instant.

(Par ou commencer... J'ai passé ces derniers mois à affuter mes techniques de combat mais je n'ai aucun plan de route.)

Ebahi par ma bêtise, je stop net ma marche fixant un point devant moi, mais sans le voir, étant plongé dans mes pensées.

(Je devrais retracer le parcours des navires et connaître les points d'escales et la destination finale exacte. Mais le palais est inaccessible et il semble n'y avoir que peu
d'informations émanant de la cours depuis le départ du Roi...
)


Un groupe de personnes se rendant au marché, et venant vers moi, ne peut s'empêcher de me regarder avec un regard dubitatif laissant penser que ces promeneurs s'interrogent sur l'intention de ma fixette. Cette interrogation fut vite évaporée lorsqu'ils furent suffisamment proche de moi pour se rendrent compte que mes yeux figés signifiaient, en réalité, que j'étais en concertation avec moi même.

(Bon, je vais repousser mon départ et je vais aller me renseigner à l'auberge du Roi de Yuimen, avec le va et vient qui régule le lieu, j'espère obtenir un indice pour ma prochaine destination.)

Sans m'être rendu compte de la scène qui s'était déroulée durant mon songe, je décide de me remettre en marche vers l'auberge, avec une hâte qui risque de ne plus me quitter de si tôt.
les rues de Kers ->

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