La Milice

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Yuimen
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La Milice

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 14:36

La milice de Kers

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La milice de Kers maintient un ordre rigoureux dans la cité aux mille couleurs, nul trouble ne saurait y être toléré. Cela ne va pas toujours sans mal car bien des races se côtoient dans les rues et les échoppes, les différentes coutumes pouvant parfois s'avérer contradictoire il n'est pas exceptionnel que des étrangers en viennent aux mains. Du fait que Kers possède plusieurs colonies extérieures, les miliciens les plus gradés sont parfois appelés à agir sur d'autres mondes, mais bien rares sont ceux qui savent réellement quelque chose sur ces missions, ou même ces mondes extérieurs.

Comment s'engager ?

En jeu, vous devez contacter un milicien gradé qui vous inscrira sur une liste secrète. Il vous fournira si besoin du matériel aux couleurs de la ville et si possible un premier ordre de mission. La réponse du milicien sera faite par un GM !

N'OUBLIEZ PAS de demandez dans le SOS GM qu'un GM s'occupe de votre inscription.

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Yliria
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Re: La Milice

Message par Yliria » dim. 28 avr. 2019 22:08

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L’incident du port fit des émules et, rapidement, la milice fut sur place et nous trouva, seules sur la scène du crime présumé. On nous invita sans ménagement à les suivre au poste de la milice locale sous les regards intrigués des témoins et curieux qui avaient approché. Les miliciens, en majorité des Hafiz, prirent nos armes et nous conduisirent au quartier général, un bâtiment relativement plus haut que ceux qui lui étaient adjacents. Frappées du blason, une sorte de soleil sur fond blanc, les portes menaient à une large pièce où ils régnaient une effervescence que je n’aurai pas imaginée en voyant les rues calmes et animées. Les miliciens nous séparèrent et je jetai un regard rassurant à Nyllyn tandis qu’on nous emmenait dans deux pièces différentes. Sommaire, celle où l’on me plaça n’avait pour ainsi dire aucun ameublement à part deux chaises. On me fit asseoir sur l’une d’elle et on me laissa seule. N’ayant pas opposé de résistance, on me laissa les mains libres, ce qui était un bon point. J’espérai que Nyllyn n’allait pas jouer les fortes têtes et être coopérative. J’avais simplement eu le temps de lui dire de faire profil bas avant que les miliciens ne nous escortent jusqu’ici. Connaissant son tempérament, je craignais qu’elle ne s’emporte face aux questions des gardes.

La porte s’ouvrit de nouveau sur trois Hafiz. Deux étaient armés et escortaient un troisième qui, bien que sans armes et plus petit, semblait être leur supérieur vu la façon dont il leur ordonna de se poster chacun dans un coin de la pièce. Il s’assit en face de moi, joignant les mains en se penchant en avant. Il devait avoir la quarantaine, arborait une large moustache et un bouc grisonnant comme ses cheveux coupés courts. Une fine cicatrice barrait sa joue droite et une autre, plus large, descendait dans son cou depuis son menton. Ses yeux clairs se posèrent sur moi et il parla d’une voix grave qui semblait avoir l’habitude de donner des ordres et qui s’attendait à être obéi. Même s’il ne portait pas d’armure, j’aurais mis ma main au feu qu’il était un des capitaines de la milice.

- Prénom, nom, âge et la raison de ta venue à Kers.

- Yliria Vanaan'tha, 43 ans, et je suis venue à Kers pour faire des recherches avec mon amie Nyllyn.

- Des recherches ? Impliquant un combat à mort au beau milieu du port ?

Le ton accusateur me fit tiquer. Comme si j’avais souhaité me battre en plein milieu de la ville !

- Pour ma défense, ce sont eux qui nous ont attaquées, nous n’avons fait que nous défendre.

- Je veux bien te croire, les témoins disent peu ou prou la même chose. Qu’un trio a attaqué ton amie et que tu as volé à son secours. C’est bien ça ?

J’opinai de la tête tandis qu’il inscrivait quelque chose sur le carnet qu’il sortit d’une de ses poches, notant probablement ma version des faits. Il y eut un silence pesant pendant lequel seul le grattement du papier se fit entendre. C’est à peine si les respirations étaient perceptibles, ce qui me rendit nerveuse sans que je ne sache trop pourquoi. Lorsqu’il releva le nez de son carnet, le milicien reprit ses questions.

- Une idée de l’identité de vos agresseurs ? La raison ? Vendetta personnelle, différent culturel… quelque chose en rapport avec tes recherches ?

Le ton employé me fit bien vite comprendre qu’il n’était pas dupe et qu’il pensait probablement que la troisième solution était la bonne. Et je ne pouvais pas lui donner tort sur ce point. Donner le sujet de mes recherches pourrait être une très mauvaise idée, déjà trop de personnes étaient au courant, mais ne rien dire alors que Nyllyn pouvait très bien l’avoir fait pourrait jouer en ma défaveur. Prudence étant le maître-mot, mieux valait ne pas trop en dire.

- Pas vraiment. Ils s’en sont pris à Nyllyn parce qu’elle voyage avec moi, probablement. C’est un Sindel, j’imagine qu’il a quelques griefs contre les Shaakts, ce n’est pas si étonnant.

L’air du milicien me fit comprendre qu’il était tout à fait disposé à imaginer de telles choses. Le Naora ne devait pas accueillir énormément de Shaakt au vu des contrôles aux alentours de Tahelta. C’était déjà un petit miracle en soit d’avoir pu arriver jusqu’ici. Il posa encore quelques questions sur l’endroit où nous logions, les endroits fréquentés et ce que nous comptions faire dans les jours à venir. Sur ce dernier point, j’avouai honnêtement en pas savoir, n’ayant pas vraiment prévu de nous battre à mort moins d’une semaine après notre arrivée, ce qui lui décrocha un rictus qui ressemblait, mais de très loin, à une ébauche de sourire devant mon air las. Il nota de nouveau quelque chose sur son carnet et sortit, demandant aux deux autres de me conduire dans une cellule en attendant. J’avais espéré ne pas avoir à endurer ça, mais visiblement je me trompais.

Austère était un bien grand mot pour définir l’endroit où on m’emmena. Des murs et un sol en pierre ternes, quelques mètres carré derrière des barreaux avec vue imprenable sur un individu semblant être là pour des crimes bien plus grave que les miens et une odeur qui piquait le nez et les yeux. Le seul bon point était que j’étais seule, n’ayant pas à partager avec un autre détenu. Soulagement qui s’accentua lorsque Nyllyn me rejoignit une petite demi-heure plus tard, un air revanchard sur le visage qui ne m’annonça rien de bon. Elle me raconta rapidement ce qu’elle avait dit et cela correspondait à ce que j’espérais. Mais une information me fit écarquiller les yeux, puis je fis un énorme effort pour me contenir avant de laisser échapper un souffle, pour finalement éclater de rire devant la mine déconfite et quelque peu énervée de Nyllyn qui me regarda en fronçant les sourcils.

- Ce n’est pas drôle !

- Je trouve que si !

Il me fallut un moment pour me calmer, accentuant l’air boudeur que Nyllyn avait pris devant ma réaction purement nerveuse. J’évacuais le stress des dernières heures comme je pouvais, à ses dépens. Séchant mes larmes avec un sourire, je soufflai pour retrouver un semblant de contenance.

- Oh Nyllyn… avoue qu’il y a de quoi rire.

- En quoi ? Comment ont-ils pu imaginer que c’était une querelle d’amoureux qui a mal fini ? Et que vous vous battiez pour moi ! Non mais quelle connerie je te… ne rigole pas !

Je dus me mordre la lèvre pour ne pas rire de nouveau. Les yeux orageux de Nyllyn finir par me calmer tandis que je m’asseyais sur le sol froid de la cellule alors que mon amie tournait en rond en se rongeant les ongles. Elle marmonnait sans cesse que nous ne n’avions pas de raison d’être enfermées et traitées ainsi, mais je me gardai bien de lui dire que ce n’était pas si étonnant compte tenu des faits. Mais puisque personne n’était mort et que tout laissait à penser que nous étions des victimes d’une agression et non les orchestratrices, je la rassurais en disant qu’ils n’allaient pas nous garder indéfiniment.

Ce ne fut qu’au bout de plusieurs heures qu’on nous fit enfin sortir et que celui qui m’avait interrogé nous expliqua que nous étions libres. Nos armes nous furent rendues et on nous conseilla vivement de ne pas nous attirer d’ennuis de nouveau. Sous-entendu que la fois suivante les choses ne se passerait pas aussi bien. Ce fut donc libres et bien vivantes que nous rentrâmes à l’auberge.

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