Chapitre 3 - Sur le chemin de la nouvelle demeure.
IX.4 L'objectif d'une vie d'elfe.
Le Renard mène Relonor dans un quartier dépourvu de mendiant, de larron, de bâtiments laissés à l’abandon. Les vêtements sont somptueux, armes visibles sont plus des ornements incapables de couper du beurre et les femmes, aux rires joyeux, se promènent tenant le bras d’hommes élégants. Ici et là des hommes armés surveillent que les nobles citoyens se prélassent dans la quiétude. Le tout, cerné de grandes maisons somptueuses. Tel est le quartier riche de Tulorim et telle est la destination des deux hommes. Nombreux sont ceux qui saluent le renard. Plus nombreuses encore, sont les femmes, aux bras de leurs époux, à lui faire des signes discrets.
Shaakt et humain, arrivent ensemble dans une maison à plusieurs étages, dotés de grandes fenêtres et de larges balcons. L’ensemble est cerné par des arbustes assez hauts pour dépasser le mur délimitant la propriété. Un unique portail permet l’accès à une cour intérieure, dont le chemin est élégamment façonné par des pavés. Du portail, on distingue un chemin menant à un espace arrière qui laisse entrevoir un aspect plus privé, à l’abri des regards, si ce n’est les hautes fenêtres du voisinage. Sans être aussi bien décoré que les bâtiments alentours, la demeure donne une impression de richesse correcte.
"J’espère que vous pourrez nous pardonner !" Dit l’homme, avec une note de peur décelable dans la voix.
Lorsqu’ils passent le pas de la porte, l’intérieur est pourtant tout autre. Le plancher est vétuste, les murs sont touchés par des moisissures et le peu de mobilier existant semble avoir connu l’âge des dieux sur Yuimen. En réalité, les seuls vrais éléments neufs, sont les rideaux qui se voient depuis l’extérieur.
"Comme vous l’avez remarqué, l’intérieur n’est pas aussi somptueux que ne le laisse croire l’extérieur ! Nous avons réussi à l’acquérir pour une bouchée de pain grâce à cela, mais au prix de quasiment tout ce que nous avons réussi à obtenir depuis notre arrivée. Une façade qui m’aide à une bonne réputation dans le milieu mondain." Explique le Renard qui joint ses mains contre son torse, dans une posture défensive.
"Ce n’est rien, c’est déjà très bien !" Réplique l’elfe noir.
"…pardon ?" S’interloque son homme de main qui craignait visiblement le courroux du shaakt.
"Tu parlais du milieu mondain, comment se déroule votre présence ici ?" Demande Relonor.
"Bien, très bien même !" Se réjouit l’homme de passer à un autre sujet.
"Peut-être pas autant que nous l’aurions espéré, mais nous avons progressé chacun dans des domaines différents ! Je leur ai ordonné de venir sur-le-champ !"
Il invite l’elfe noir à prendre place dans l’unique fauteuil du salon, tandis qu’il présente la situation debout, faute de mobilier supplémentaire.
"En ce qui me concerne, j’ai établi de nombreux contacts auprès des riches familles de la ville. Comme vous l’avez vu dans la taverne, je suis connu et reconnu, m’octroyant une influence non-négligeable. J’ai pu jouer de mes charmes, obtenir des faveurs et réussir quelques petits tours qui ont fait assez parler d’eux pour que l’on pense que j’ai pouvoir et richesse ! En ce qui concerne les autres, Karkow est parvenue à effectuer quelques missions auprès de la milice locale, mais son côté…animal, l’a fortement ralenti. Celui qui a le plus réussi est p’tit George. Grâce à ses talents, il a intégré avec succès un petit groupe de malfrats. Entre mes connaissances sur les emplois du temps de personnes riches et la capacité de Karkow d’éliminer ses rivaux, p’tit George a rapidement monté les échelons !"
"P’tit George ? Voilà qui est curieux !" S‘amuse l’elfe noir, avant que la porte d’entrée ne s’ouvre.
Des pas lourds se font entendre sur le palier de ma demeure, signe d’une importante masse en mouvement. Le lykor noir fait son apparition et à la vue du shaakt, il va se précipiter pour poser genou au sol, aux pieds de son maître.
"Le chien-chien est toujours aussi fidèle à son maître !" Se moque le Renard, provoquant un grognement malveillant de l’intéressé.
"Karkow, lève-toi je te prie. Ne te rabaisse pas ainsi, même devant moi." S’exprime l’elfe noir, posant une main presque affectueuse sur la tête baissée de la bête.
"Fichu Renard ! J’ai des emmerdes jusqu’au coup, en plus de mon travail habituel et toi, tu oses me faire quitter mes responsabilités sans m’en donner la raison !"Hurle-t-il en s’approchant. Le Renard et Karkow cachent l’elfe noir à la vue du sinaris.
"Si jamais tu m’as fait venir pour rien, je vais te… !" Il s’arrête brusquement de marcher, de parler et blêmit à vue d’œil, lorsqu’il remarque la présence de Relonor. Puis il reprend parle en bafouillant.
"Heu…je…je…ne pa…pa…parlais pas de vou…vous…"
"Approche, p’tit George !" Le coupe finalement l’elfe noir.
Celui-ci s’exécute, mais avec une lenteur et une prudence extrême. le shaakt lui pose la main sur l’épaule, faisant frémir de peur le semi-homme.
"Le Renard m’a détaillé ce que tu as fait ici !"
"Ha ? Il a…il a dit ça ? C’est heu…il a…il a dit quoi ?"Bégaie-t-il.
"Je suis particulièrement fier de toi p’tit George !"
"Hein ?" S’étonne l’intéressé.
"Plaît-il ?" S’offusque le Renard.
"Grrr ?" Grogne Karkow.
Habitués à des réactions violentes de la part du shaakt, les trois individus ne comprennent pas son état actuel. Lui qui avait frappé à mort une innocente femme, sous le regard d’un important public, le voilà neutre face à ce qui pourrait être considéré au mieux, comme une maigre réussite.
"Pardonnez-moi, mais…vous portez-vous bien ? Vous êtes différents d’avant notre séparation !" S’inquiète le Renard.
Assis sur le fauteuil, l’elfe noir prend une grande inspiration, se remémorant la conversation avec un être majeur présent sur le Nyr'tel Ermansi.
"J’ai discuté avec quelqu’un qui m’a ouvert les yeux. Je vois désormais les choses plus…clairement !" Dit-il.
"Voilà qui m’intrigue grandement !" S’exclame le Renard avant de poursuivre, son intérêt titillé.
"Autant, je suis curieux savoir qui vous avez vu, mais ce qui attire réellement mon attention c’est cette…vision plus claire dont vous avez fait mention !"
Une certaine fébrilité est présente dans sa voix. Si le Renard a rejoint le shaakt, c’est uniquement par vengeance. Grâce à lui, il a porté un premier coup à un noble à Kendra Kâr et depuis, il espère le mettre à mal jusqu’à son dernier souffle.
(Pense-t-il que je ne souhaite plus user de violence pour parvenir à mes fins ?)
"Nous allons opérer un changement dans notre façon de faire. Il ne sera plus question de massacrer à tout-va. Nous allons nous établir ici, à Tulorim. L’argent est réputé pour y être roi et bien nous allons faire en sorte d’être des acteurs importants. Je garde en tête le même but qu’avant notre départ, mais nous agirons dans l’ombre et en prenant le temps nécessaire pour cela !" Explique Relonor avant de poursuivre.
"Je vais également arrêter ces penchants violents, ils seront un frein à ma nouvelle ambition !"
"Prendre notre temps, des plans sur le long terme ? Voilà qui ne vous ressemble guère en effet. Et pouvons-nous savoir quelle est cette nouvelle ambition ?" Questionne le Renard.
Relonor le regarde un instant sans piper mot, puis fait de même avec P’tit George et Karkow. Enfin, il répond.
"La bataille de Kochii, ainsi qu'une intéressante conversation au Nyr'tel Ermansi, m'ont permis de voir les choses différemment, bien plus loin que tout ce que j'ai imaginé jusqu'alors !" Il se lève de son siège, se rendant à la fenêtre pour y admirer la vue en ôtant légèrement le rideau d'une main légère.
"Mes ambitions sont grandes, à la mesure de ma longévité. Il sont le but de toute une vie d'elfe ! Mais aussi important est mon objectif, il est également très fragile. Raison pour laquelle vous n'en saurez rien. Il n'est pas question de confiance, mais je n'ai aucun intérêt à prendre le risque tout dévoiler. Peut-être n'en verrez-vous jamais l'aboutissement. Nous verrons. En attendant,..." Il se retourne vers ses hommes avant de poursuivre.
"...prenez bien conscience que je mettrais toute mon âme dans ce projet, il sera l’aboutissement de toute mon existence ! Pour les traîtres, je les traquerais, je les trouverais et je promets une longue vie d'agonie, supplient de les arracher à cette vie qui ne sera que douleur. En revanche, pour ceux qui soutiendront ce grand projet, ils seront récompensés à la hauteur de leurs mérites !" Il s'arrête de nouveau, fixant intensément les trois hommes face à lui.
"Avant d’entamer ce grand projet, nous allons devoir nous faire connaître auprès de ceux qui détiennent le pouvoir. Alors, raconte-moi comment se passent les choses à Tulorim et ce, à tous les niveaux !"
Devenu le centre d’attention, le Renard se racle la gorge et prend une pose théâtrale.
"Tulorim est connu pour son attrait du gain et pour cause, l’argent est non seulement le centre de tout, mais l’origine de sa provenance n’a que peu d’intérêt tant que les plus riches prospèrent, souvent au détriment des plus pauvres. La cité est dirigée par un conseil de sept marchands, élus à vie. Ils n’ont d’intérêt que s’enrichir eux, ainsi que la ville. Si vous désirez attirer l’attention, il faudra certainement les approcher tôt ou tard. Cependant, ils sont particulièrement puissants et influents, cela ne sera pas chose aisée." Il s’arrête un instant pour se tourner légèrement vers le Liyckor noir.
"Pour ce qui est de la milice, l’ouverture de la ville est totale, mais il faut bien admettre qu’il est toujours un peu compliqué pour les chiens…" Un grognement de Karkow le fait sursauter sur place.
"Je disais donc qu’il est difficile pour certaines races cependant d’être bien perçues. Les missions sont diverses et variés, mais seuls sont qui ont de l’argent peuvent se permettre leurs services. L’intérêt va donc toujours aux plus riches !" Puis il fait de même avec p’tit George.
"En ce qui concerne la rue, pour faire simple, c’est le chaos. Il y a une multitude de groupes, de sous-groupes, des rivaux, des accords entre clans pour défaire un plus puissants. Le vol à la tire est fait presque partie de la culture de Tulorim, les assassinats sont également monnaie courante et les disparitions à peine surprenantes. En réalité, tant que vous avez de l’argent, vous pouvez soudoyer qui vous voulez et agir comme bon vous semble, même avec des témoins ! Là où p’tit George a pu faire la différence, comme je vous le disais, c’est grâce à notre intervention commune. J’ai donné des informations très précieuses concernant les habitudes de certaines personnes et les moments où ils étaient les plus vulnérables, quant à Karkow, il a orienté ses quelques missions de milices pour orienter la culpabilité sur les rivaux de la rue et les massacrer. Ce qui a permis à p’tit George de gagner un peu plus d’influence !"
"Je vois !" Répond simplement l’elfe noir qui réfléchit.
"Nous allons avoir besoin de beaucoup de fonds. Comment se déroulent les différentes transactions, comme l’importation et l’exportation de ressources ?"
"Par toutes les voies possibles ! Tulorim possède le seul port aérien menant aux autres continents. Pour ce qui est des villes de l’imiftil, elle commerce avec toutes les cités, excepté les déserts de l’Est et de l’Ouest, Khonfas et la sororité qui n’échange d’ailleurs que par voie terrestre. Cependant, les voies maritimes sont bien plus intéressantes, car les navires vont et viennent sur la mer, sans savoir ce qui leur est arrivé en cours de route. Tant qu’ils peuvent faire du profit, peu se soucient où va et d’où provient l’argent ou les ressources !"
"Intéressant !" Marmonne l’elfe noir avant de pousser l’orateur à d’autres spécificités de la région.
"Qu’en est-il de la région ?"
"A l’Ouest se trouve un vulgaire village de pêcheurs, sans grand intérêt. A l’Est, non loin de la ville, se trouve le campement du clan de l’aigle, composé de worran tigré et un peu plus au Nord-Est de celui-ci, le Castel O’Nyalis. Un lieu d’exception où se rassemble la haute société de Tulorim pour leurs soirées. A la frontière Est se trouve la ville de Saman. Un véritable bastion pour Tulorim, qui use de sa position pour commercer avec Yarthiss. Contrairement à Tulorim, Saman est assez fermée. Je crois même que seuls les humains étrangers y sont tolérés pour le commerce uniquement !"
"Et qu’en est-il du sud ?" Demande le shaakt curieux d’aucune mention.
"Il n’y a rien à proprement parler. La cité des femmes est plus proche de Yarthiss, ce qui la privilégie pour le commerce terrestre. Il y a une ancienne cité nommée Tanasun, mais il n’y a plus âme qui vive. Du moins, on dit que ceux qui y vivent n’ont plus d’âme ! Il y a un important bois, mais il ne porte pas d’intérêt particulier. La frontière se termine par une importante montagne, à plusieurs jours à cheval, où vivraient des contrebandiers. Comme je vous l’ai dit, il n’y a rien d’utile au sud."
"Je ne dirais pas cela, mais nous nous en occuperons plus tard !" S’exclame Relonor en revenant près de son fauteuil.
(Je vais devoir réfléchir à la suite des opérations à présent. Thimoros lui-même me l’a dit, je dois voir comme un elfe et non avec l’impatience des humains. Je pense que dans un premier temps, il va falloir asseoir ma réputation ici.)
"Je vais me retirer dans mes quartiers, j’y serais plus à l’aise pour réfléchir." Déclare-t-il finalement.
"Ha c’est que.." Commence à bredouiller le Renard, avant que le shaakt ne le regarde avec incrédulité.
"Nous n’avons pas eu le temps de nous établir ici, encore moins de vous préparer une chambre pour vous, ne sachant pas quand reviendriez !"
"Dans ce cas, ce n’est pas grave !" S’exclame l’elfe noir, soulageant son interlocuteur.
"Je vais m’installer dans la tienne en attendant. Faites-moi monter de quoi manger !" Ordonne-t-il en invitant p’tit George à le conduire.
Comme il le pensait, même dans la précipitation, le Renard sait se faire un nid douillet à l’étage. Un large lit, des décorations avec goût, du mobilier sommaire mais suffisant. Malgré le peu de bien présent, c’est un cocon agréable qui profite actuellement à l’elfe noir. Déposant ses effets personnels, il se met plus à l’aise avant de s’installer sur une chaise, les pieds contre un petit bureau doté d’un miroir. Là, il s’observe, tout en imaginant ses ambitions futures se concrétiser. Hélas, ses désirs ne l’aident pas à établir une marche à suivre pour atteindre son but. Ainsi, il finit par s’installer pour une méditation reposante. Ce n’est qu’une fois celle-ci terminée, que ses idées sont un peu plus claires et moins désordonnées. Grossièrement, il résume les différents points qui caractérisent selon lui Tulorim.
(Marchands. Commerce. Argent. Pouvoir. Renommée.)
Il fait le tour des domaines importants de la cité, cherchant un moyen de profiter du système local pour parvenir à ses fins.
(Ressources de production. Dangerosité de la mer. Routes commerciales sécurisées.)
Sentant avoir trouvé un chemin à arpenter, il développe plus ses idées.
(Prendre un navire. Détourner les convois. Provoquer les pirates. Sécuriser les voies maritimes. Gagner en influence.)
Lentement mais sûrement, il concrétise les possibilités qui s’offrent à lui. Lorsqu’il a enfin tracé les différents objectifs à plus et moins longs termes, il s’en va retrouver ses hommes. Bien que la nuit soit tombée, ceux-ci sont au salon du rez-de-chaussée et échanges sur ce qui est arrivé à Relonor et sur les différentes rumeurs provenant de la bataille de Kochii. Ils se taisent soudainement lorsqu’ils l’entendent, loin de se douter de ce qui les attend.
"A…alors ?" Demande timidement p’tit George.
"Nous allons devenir les protecteurs des convois de marchandises !" Déclare finalement Relonor, sortant de son mutisme.
"Que ce soit sur les pirates sur les mers ou bien les divers groupes de bandits sur les voies terrestres, nous allons devenir les garants du profit de Tulorim !"
"Les garants ? Mais contre qui et comment ? Même s’il peut y avoir des navires attaqués, cela n’est pas au point de devenir des protecteurs !" S’étonne le Renard.
"Alors il suffira de le provoquer une chute drastique des convois !" Souris le shaakt.
"Attendez, vous voulez dire que…" Déclare le renard, qui semble être le seul à suivre, avant qu’il ne soit coupé par l’elfe noir.
"Nous allons agir sur deux plans différents ! D’une part, nous nous allons attaquer les convois ! De l’autre, lorsque la situation commencera à être problématique, nous proposerons notre aide, en faisant porter le chapeau sur d’autres. Nous serons le problème ET la solution !"
Les trois hommes réfléchissent de leurs côtés aux tenants et aboutissant de cette manière de faire. De son côté, Relonor réfléchit encore à comment agir.
(Cela ne sera pas suffisant. J’ai besoin de plus, beaucoup plus pour parvenir à mes fins ! C’est une guerre que je mène, longue et fastidieuse, mais c’est le prix à payer pour les retombés que j’escompte. Et le nerf de la guerre, l’élément crucial pour la gagner : c’est l’information ! Je dois trouver un moyen d’obtenir des informations et fiables ! Mais comment faire ?)
Tandis que les trois hommes proposent des idées les uns les autres, ne voulant déranger leur maître dans ses réflexions, l‘elfe noir pose son regard sur le p’tit George. Une idée lui vient en tête.
"P’tit George ! Décris-moi l’organisation que tu gères." Demande-t-il.
"Moi ? Eh bien je…heu…" Bégaie-t-il avant de se ressaisir.
"J’ai une dizaine de voleurs à-la-tire sous ma direction. Ils opèrent dans un secteur défini et rapportent le butin. Une lourde taxe est payée pour nous assurer que nous gardons le contrôle du secteur. Sans cela, il est très facile de se faire trancher la gorge. Bien entendu, cela ne vaut que pour le groupe auquel on est affilié et on n'est pas à l’abri qu’une bande rivale tente de tout rafler !"
"D’accord. Tes hommes, dis-leur qu’ils recevront une forte prime s’ils apportent une information d’importance !" Déclare le shaakt.
"Une information ? De quel genre ? Et puis qu’entendez-vous par prime ?" S’intéresse le sinaris.
"Je suis sûr que les informations traînent ici et là. Des rumeurs, des ragots, des sous-entendus, tout ce qu’ils estiment être utiles. Pour la rétribution, cela va dépendre de l’information. Cependant, je suis prêt à payer, cent, deux cents, cinq cents, peut-être même mille yus, si cela peut servir mes intérêts. A force d’être récompensé sur telle ou telle information, ils apprendront eux-mêmes à discerner les bonnes des mauvaises et trouverons un moyen de les dénicher plus facilement. !"
Puis il tourne son attention vers le Liyckor.
"Nous ferons quelques missions pour le compte de la milice. De quoi se faire une bonne réputation au sein de ceux qui ont de l’argent et peut-être même auprès des villageois. Si la rue nous soutient, on gagnera de l’importance !"
Puis il fait de même avec le Renard.
"Il est crucial d’avoir de bonnes relations avec le gratin de la ville. Je te laisse gérer cette partie et n’hésite pas à user de ma réputation à venir pour t’attirer les convoitises. Plus nous nous afficherons avec eux et plus nous parviendrons à tisser des liens que nous exploiterons."
Enfin, il regarde ses trois hommes de main.
"En attendant, il nous faut un capitaine et deux navires !"
"Deux navires ?" S’étonne p’tit George.
"Un pour la piraterie et un autre pour la protection des convois ?" Propose le Renard, qui reçoit l’approbation de l’elfe noir.
"Quant au capitaine, je dirais…la protection…non, je pense qu’il commandera les pirates !"
"Je suis impressionné !" Félicite Relonor.
"Et pourquoi les pirates au juste ?"
"Aucun de nous ne sait commander un navire et il faudra quelqu’un de confiance pour diriger des hommes prêt à tout pour de l’argent, sauf à nous trahir. Reste à savoir où trouver cette perle !"
"P’tit George, je te laisse établir une liste des hommes capables de prendre la mer. Travail avec le Renard pour faire un rapport des plus complets sur eux !"
"Des informations comme quoi ?"
"Sur la vie actuelle, familles, dette, travail, rumeurs. Il faut qu’on ait assez d’éléments pour savoir comment faire pression sur lui en cas de besoin. Suffisamment, pour qu’il craigne de nous trahir, mais pas trop pour qu’il y trouve aussi son compte !"
"Entendu !" Répond p’tit George.
Puis Relonor se tourne vers le Renard.
"Quant à toi, use de ma réussite à l’arène pour commencer à faire parler de moi auprès de la noblesse marchande. Tu as également tout le loisir pour enquêter sur ton ami Egos. Nous nous occuperons de lui plus tard !"
Puis il se tient face au Liykor noir.
"Pendant ce temps, toi et moi, nous allons commencer à agir auprès de la milice. J’espère qu’ils auront quelque chose d’intéressant à me mettre sous la dent !"