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Bichette et Eyriella furent bientôt en vue de ce qui apparaissaient comme étant Mélisse et Rats...
(pas moyen d'en être sûre avant d'y aller et de demander... mais alors, que ferait-je là-bas ? Dois-je me trouver un travail ? Chercher si l'on a besoin de l'aide d'une guérisseuse ? Je n'ai pas de matériel et ne sait faire, en définitif, que peu de chose à par régénérer des plaies... Bon, certes, c'est déjà pas mal... j'espère juste pouvoir me rendre utile... mais d'abord !)
Le soleil lui chatouillant agréablement le nez, Eyriella leva les yeux vers l'astre béni, et, décidant qu'elle pouvait bien laisser bichette en plan avec son sac à dos sur son dos fixé par la ficelle qu'elle avait, elle prit son envol
" Je reviens ma bichette ! J'ai rendez-vous avec le soleil ! " Fit elle en riant presque de joie, plongeant vers les hauteurs pour capter au maximum l'ensoleillement recherché.
(et maintenant.... et essayer de communier !)
Eyriella commença par étendre et offrir tous ses membres, un par un, progressivement et lascivement, à l'astre du jour qui la baignait de ses rayons.
(la lumière, la douce et belle et glorieuse lumière... viens à moi, rentre en moi ! Sois à moi !)
Ne bougeant que ses ailes afin de se maintenir à la bonne hauteur, Eyriella resta ainsi pendant un bon quart d'heure les bras et jambes écartés, captant au maximum les rayons, la lumière et son énergie. Elle pouvait presque sentir le fluide caractéristique la pénétrer lentement, petit à petit...
(faites que je puisse améliorer mes capacités actuelles, j'en ai vraiment besoin si je veux pouvoir être efficace ici ! Qu'Avoreen me bénisse !)
Alors, elle commença doucement à bouger, à onduler et tourner sur elle-même, en une danse aérienne progressive, lente, en premier lieu, puis de plus en plus rapide, dansant sur un air qui, au départ, n'existait que dans sa tête, puis, au fur et à mesure que ses mouvements de bras et de jambes se faisaient élastiques, rythmiques, elle se mit à entonner un chant de gloire à la lumière de sa composition, une variante plus grandiloquente et plus sérieuse que sa routine matinale à l'adresse de sa Déesse patronne, Avoreen.
Le temps s'écoula tandis qu'Eyriella tâchait de capter et envoûter par sa danse chaque étincelle lumineuse qui lui parvenait de l'astre du jour fermement campé dans les cieux. Elle se dit même qu'elle faisait une danse d'intégration de Lumière, car, c'est ce qu'elle espérait au plus profond d'elle-même, elle souhaitait réellement faire sienne plus de fluide lumineux....
Quand elle commença à s'essouffler, sa danse se fit plus lente, plus implorante alors qu'elle envisageait d'arrêter là...
(J'espère.... j'espère que c'est suffisant ? Je ne vais quand même pas m'épuiser, cela n'aurait aucun sens de tomber comme une pierre, même à la gloire d'Avoreen ! Et puis, avec tout ce soleil je dois briller comme une luciole moi, si je n'ai pas pris un coup de soleil dans l'affaire !)
Malicieuse, Eyriella fit une grande révérence aérienne à l'adresse du soleil, puis se mit à redescendre en direction de Bichette qui, apparemment, n'avait pas tellement bougé et qui broutait en bordure de champs. De haut, l'aldryde put apercevoir ce qui semblait être un paysan en pleine besogne à quelques lieues de là.
( Parfait, je vais pouvoir lui demander mon chemin ! )
Eyriella redescendit sur Bichette et, d'un claquement de doigts à droite, orienta sa monture en direction du dit paysan. Il ne leur fallu que dix minutes pour arriver à destination, alors que le paysan, de dos, ne semblait pas les avoir remarqué.
« Olà ! Bonjour ! Puis je savoir si le village que je vois est bien Mélisse et Rats ? » Demanda Eyriella de vive voix, se penchant de côté afin que le paysan soit en mesure de la voir...
« … ! Sacrénom ! Une biche qui parle ! »
Le paysan barbu se signa, les yeux écarquillés, et Eyriella soupira en déposant son sac là où elle se tenait debout sur Bichette.
« Mais noooon, Bichette ne parle pas, mais moi oui ! » Fit elle en voletant au-dessus de la tête de la biche, agitant ses petits bras dorés par le soleil, ses longs cheveux roux flamboyants dans la lumière de la journée déjà bien avancée.
« … ! Oh mé qu'essscekecé que ça ?? Une aldryde ? Ah oui une adryde et bien euh, bien le bonjour ! Késkeuh vous m'demandiez déjà ? Si c'est par là bas Mélicera ??? Bin oui voyons, kessssque ça pourrait bien être sinon ?!! Z'êtes pas de la région vous hein ! »
« Oh, d'accord, euh non, en effet, je suis une voyageuse ! » Fit elle en désignant fièrement sa biche qui venait de reprendre son broutage machinal.
« Ohhhh très bien, très bien... » Répondit le cul-terreux, se grattant brièvement sous son chapeau de paille.
« Bin si vous avez à faire là bas, ça vous r'garde mais j'voôa pas bieng pourquoi une aldryde ira s'fourrer dans not' village, crénom.... » Et il finit la fin de sa phrase par une sorte de grommellement intelligible de mauvaise augure...
« Oh, très bien, merci ! » Répondit spontanément la jeune aldryde, pas certaine tout de même que le paysan se soit montré cordial et bienveillant...
(Eh bien, on verra bien si on veut de moi !!)
Et Eyriella lança Bichette à bonne allure en direction du village, qu'elles atteignirent en à peine une heure.