Les Chemins des Volcans

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Yuimen
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Les Chemins des Volcans

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 14:33

Les chemins des volcans

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Nombreuses sont les cavités entre les fournaises volcaniques. Certaines font quelques mètres, d'autres sont bien plus longues. Quelques-unes forment de véritables réseaux de tunnels, avec leurs impasses, leurs croisements, leurs faux escaliers.

Puis parfois, un pont... Un pont de bois de feu (un bois étrange capable de résister aux pires températures une fois sec sans s'enflammer) passe au-dessus d'un fossé. La trace indéniable de la main Elfique. Parce que ce réseau, taillé par la nature, traverse la montagne d'est en ouest si on en connaît les détours. Et les Eruïons les connaissent, c'est ainsi qu'ils arrivent à Raynna la plupart du temps.

Pourquoi passer à côté ou au-dessus de la montagne quand on peut passer dedans ? Pour éviter de se perdre, ou de mourir sous la chaleur, sans doute. Habitués aux températures du désert, les Eruïons du désert sont moins sensibles à ces températures difficilement supportables... et s'ils n'hésitent pas à traverser par là, aucun n'est assez fou pour y demeurer ou y dormir. Marcher c'est vivre, s'arrêter c'est la mort, à coup sûr...

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Gamemaster7
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Re: Les Chemins des Volcans

Message par Gamemaster7 » sam. 9 nov. 2019 14:44

Émergence : màj pour Astérie et Yliria


Le jour du départ venu, le vieux Jabahl'Yr vint chercher les deux aventurières et les invita à le suivre afin de rejoindre ceux qui se mettaient en route. Contrairement à ce qu'Yliria et Astérie s'imaginaient, ce ne fut pas vers la surface qu'il les conduisit mais, au contraire, dans les profondeurs de la terre. Quoique ayant passé plusieurs jours dans les lieux, elles étaient loin d'en avoir tout vu et le vieil Eruïon les emmena par d'interminables couloirs et escaliers dans une partie totalement inconnue, probablement située quelque part à l'est des zones qu'elles avaient eu l'occasion d'explorer. Après plus d'une heure de marche rapide, ils parvinrent dans une immense salle, largement assez vaste pour qu'un village de bonne taille y tienne tout entier et au plafond si haut qu'il en était indiscernable dans l'obscurité ambiante. Du moins pour Astérie, l'infravision d'Yliria lui permettant de le distinguer, plus d'une centaine de mètres au-dessus d'elles, et d'admirer les nombreuses stalactites de couleur noire qui en pendaient.

La roche elle-même avait changé de teinte, beaucoup plus sombre que celle des zones dont elles venaient elle avait aussi un aspect différent, évoquant d'anciennes coulées de lave refroidies pour ceux et celles qui auraient déjà eu l'occasion d'en contempler. La fraîcheur, bien que relative, des zones où elles avaient résidé avait laissé place à une chaleur certaine, quoique inférieure à celle qu'elles avaient subie dans le Dragomélyn.

S'il était possible à l'humaine d'y voir quelque chose, c'est qu'une bonne centaine de torches brûlaient, approximativement au centre de la cavité, portées par autant d'Eruïons en armes. En vérité ils étaient plus nombreux que cela, sans doute près de trois cents, rassemblés là, dans un silence quasiment religieux. Pas vraiment une armée, mais une solide troupe tout de même, bien mieux équipée que ce à quoi les deux jeunes femmes auraient pu s'attendre. La plupart arboraient de légères armures de cuir renforcées de plaques de métal, des arcs qui n'avaient rien d'armes bricolées avec les moyens du bord et des sabres qui n'auraient pas déparé l'étal d'un bon forgeron. Nul enfant ou impotent dans cette assemblée, il n'y avait là que guerriers et guerrières aptes au combat.

Tous étaient tournés vers leur guide, la fière Mahal, qui se dressait sur un roc afin d'être visible de tous. Là encore la scène avait de quoi surprendre car, loin d'être aussi légèrement vêtue que de coutume, elle portait une lourde armure faite d'un métal noir comme la nuit, celle-là même qu'Yliria avait pu apercevoir précédemment lorsqu'elle était allée trouver la Matriarche pour lui annoncer qu'elle restait. Ainsi armurée, munie de son éternelle lance à pointe de pierre mais aussi de deux sabres aussi noirs que son armure, elle n'avait plus grand chose de la sauvageonne dépourvue de tout, c'était une redoutable cheffe de guerre qui se tenait là.

Sur un signe d'elle, la troupe se mit en mouvement et se dirigea en bon ordre vers un sombre tunnel de bonne taille, large d'une douzaine de mètres et haut de la moitié, se dirigeant approximativement au nord-est pour autant que les aventurières pouvaient en juger. Mahal elle-même, encadrée par Serayä et une douzaine d'autres guerrières toutes dotés de belles armures de couleur rouge, prit place au milieu de la petite armée qui s'enfonçait plus avant dans l'inquiétant massif de l'Akuynra, la chaîne du Dragon en langue commune.

A mesure que la troupe avançait à un rythme soutenu, la chaleur augmenta régulièrement, jusqu'à devenir bien aussi pesante que celle du désert. La raison de cette brutale augmentation de la température ne tarda pas à se dévoiler : le tunnel, après quelques quatre heures de marche, déboucha sur une immense faille transversale au fond de laquelle bouillonnait un océan de lave en fusion traversé par un étroit et branlant pont de bois qui, pour une mystérieuse raison, ne paraissait pas devoir s'enflammer de sitôt. Quoique habitués aux fortes chaleurs, les Eruïons eux-mêmes semblaient en souffrir, l'air étant si brûlant que le simple fait d'inspirer devenait douloureux. Les aventurières, elles, allaient en baver et pas qu'un peu…


*****


HRP : vous pouvez rp librement un voyage d'un peu plus de deux jours entiers, sans arrêt de plus de quelques minutes, dans ces lieux ô combien accueillants, libre à vous d'imaginer des péripéties selon le bg des lieux. Au bout de ce temps, une sortie apparaîtra enfin, arrêtez là votre rp. Enjoy… :pouceup:

Gains et récompenses :

Astérie : interaction avec Jabahl'Yr : 0,5xp ; interaction avec Yliria : 0,5xp ; rp du quotidien : 0,5xp ; Total : 1,5xp

Yliria : interaction avec Serayä : 0,5xp ; interaction avec Astérie : 0.5xp ; interaction avec ta Faëra : 0,5xp ; rp du quotidien : 0,5xp ; Total : 2xp

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Yliria
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Re: Les Chemins des Volcans

Message par Yliria » lun. 11 nov. 2019 23:26

<< Auparavant

Au coeur de l'enfer

Finalement, rien ne se passa comme je l’avais imaginé à l’origine. Astérie me rejoignit rapidement, puis Jabalh’Yr fit de même en nous demandant de bien vouloir le suivre et, au lieu de sortir dans le désert comme je m’y attendais, il nous conduisit dans les entrailles de la terre. Nous marchâmes un temps qui me parut durer des heures et la température semblaient augmenter au fur et à mesure que la roche s’assombrissait, prenant d’étranges formes et teintes qui me rappelaient la lave refroidie que j’avais vue sur le volcan de l’île interdite. Jabalh’Yr nous conduisit jusqu’à une immense cavité donc le plafond devait culminer à au moins une centaine de mètres et était couvert d’immense stalactites. Dans cette immense salle naturelle, des centaines d’Eruïons, environ trois cent selon Alyah, faisait face à Mahal, qui, dressée sur un roc, avait revêtue l’armure de métal noire que j’avais aperçue. Tous les Eruïons semblaient armés et prêts au combat, munies d’arc, de sabre et d’armure d’une facture plus que correcte, loin du bricolage auquel je m’attendais et que j’avais pu apercevoir. C’était une vraie troupe parée pour le combat qui attendait en silence. Jabalh’Yr les rejoignit et, accompagné d’Astérie, je me postai à la fin lorsque la troupe se mit à avancer. J’avais aperçu Seraya. Elle et une douzaine d’autres guerrières vêtues de la même armure rouge encadraient Mahal au centre de la formation qui se dirigea vers un large tunnel. Après une fraction d’hésitation, je suivis le mouvement et remarquai bien vite la vitesse soutenue à laquelle la troupe avançait. N’étant pas bien grande, je devais maintenir un rythme pour ne pas me faire distancer et j’espérai que ce rythme ne durerait pas, je n’allais pas tenir pendant des jours comme ça.

Les deux premières heures furent relativement tranquilles, seul le bruit des bottes sur le sol de lave refroidie brisait le silence. Puis, peu à peu, la chaleur augmenta jusqu’à devenir presque aussi étouffante que dans le désert. Le rythme soutenu et la chaleur me firent rapidement transpirer à grosses gouttes et, malgré les trois gourdes pleines d’eau que je portais, je commençai à me demander si cela suffirait pour le trajet. Cette question s’amplifia lorsque la raison de la chaleur se présenta devant moi. Un pont de bois suspendu au-dessus d’une immense rivière de lave bouillonnante. J’eus une sérieuse hésitation en voyant le fragile pont de bois supporter le poids des Eruïons et jeter un œil en bas me faisait frissonner malgré la chaleur. Prenant une inspiration brûlante, je traversai prudemment le pont, veillant à ne surtout pas regarder en bas. Je ne savais pas comment le bois faisait pour ne pas prendre immédiatement feu, mais j’étais heureuse qu’il soit aussi résistant, peu importait la raison de cette résistance. Une fois de l’autre côté de ce fichu océan de lave, je soufflai de soulagement, le visage recouvert de sueur et les poumons demandant un air plus frais. Pourtant, la chaleur décrut à peine et nulle pause ne fut entamée, la troupe ne s’arrêtant même pas une seule seconde. Tout en marchant, presque trottinant pour ne pas perdre les soldats et Astérie qui m’avait légèrement distancée, je pris une rasade d’eau, veillant à ne pas perdre la moindre goutte. Par Meno c’était un véritable enfer, et j’espérai que cela ne durerait pas.

Des heures de marche, sans presque aucune pause, dans une chaleur étouffante et en traversant par endroit des rivières de lave en empruntant des ponts branlants, voilà ce qu’était ce voyage. Je commençais presque à regretter mon choix d’éviter le désert. Presque. Parce que, malgré tout, je n’étais pas seule et ça avait au moins l’avantage de me rassurer, un peu. Je me disais que nous étions en sécurité ici, sous une montagne avec une armée. J’avais tort. Alors que nous nous étions engouffrés dans un tunnel, toujours à la suite de l’armée, j’entendis un bruit étrange, comme un grattement, avant qu’il ne cesse. Perplexe, je tournai la tête sans rien remarquer et reprit la marche avant qu’un affreux bruit ne me fasse sursauter. Crevant le mur, une épaisse tête blanchâtre munie d’une mâchoire garnie de crocs pointue venant sortir de la roche, tentant d’attraper le silnogure d’Astérie qui, grâce à des réflexes hors du commun, venait d’éviter l’assaut. Médusée, je vis la créature sortir du tunnel qu’elle avait visiblement creusé et tourner sa tête vers nous. Il y eut un instant de flottement avant qu’un Eruïon, plus loin en avant, ne se mette à hurler un avertissement. Aussitôt, ce fut la débandade. N’ayant aucune envie d’affronter une telle créature dans des tunnels qui semblaient être son domaine, je me mis à courir. Astérie et Daerlyn, à mes côtés, commençait à prendre lentement de l’avance et je n’espérai qu’une chose : tomber sur un pont de bois dans l’espoir que cette créature ne pourrait pas le traverser. Et, soudainement, Astérie chuta. Ce fut comme si le temps ralentissait tandis que je la voyais s’étaler sur le sol. Jurant, je dérapai à ses côtés et, armant une boule de feu, la propulsai vers la tête de la créature. L’impact la fit légèrement dévier et s’enfoncer dans le mur, juste assez longtemps pour que j’aide Astérie à se relever avant de la pousser en lui hurlant de courir tandis qu’elle voulait me remercier. Les Eruïons qui nous précédaient entendirent nos cris d’avertissements et l’un d’eux nous hurla de le suivre. Cette course folle dura encore de longues minutes avant que le salut ne se présente. Un pont de bois suspendu au-dessus d’une rivière de lave ! Nous nous ruâmes tous dessus pour le traverser aussi vite que possible et, comme je l’espérai, la créature s’arrêta, visiblement perplexe sans le sol dur sous son corps. Je ne pris pas le temps de vérifier qu’il faisait bien demi-tour et rejoignis la petite troupe composée d’une quinzaine d’Eruïons, d’Astérie et Daerlyn. Tous étaient essoufflés, comme moi, mais nous étions indemnes, c’était l’essentiel.

- Putain de merde c’était quoi cette horreur ?

(Langage !)

- Un Wunrkrol, un ver des sables géants. Une chance que ce pont était là.

Visiblement, notre petite rencontre nous avait séparés de l’armée principale, mais l’un des Eruïons, un des plus âgés, affirmait connaître un moyen de rejoindre rapidement la troupe, mais qu’il ne faudrait pas ralentir ou faire de pause. J’étais déjà en nage, alors la nouvelle ne m’enthousiasma guère, mais je suivis le mouvement sans rechigner. Je n’avais guère envie de finir perdue dans ces tunnels, qui pouvait savoir quelles autres créatures ignominieuses pouvaient encore rôder dans ses étouffants couloirs creusés dans la roche ? La marche reprit, toujours aussi soutenue, dans des couloirs, encore des couloirs, et parfois un pont suspendu au-dessus de la lave. J’avais envie de demander quel genre de bois pouvait bien résister à une telle température, mais j’avais décidé de concentrer toute mon énergie sur la marche et gaspiller de la salive n’était pas spécialement une bonne idée tant je transpirais déjà. Avant de voir la fin de ces galeries j’allais perdre trois kilos, impossible autrement.

(T’es déjà pas bien grosse… mange en marchant.)

(Je n’ai pas spécialement faim, surtout avec cette chaleur.)

(Force toi, sinon tu vas manquer d'énergie, allez !)

Tout en marchant je mangeais ce que j’arrivais à attraper depuis mon sac sans devoir m’arrêter. Autrement dit de la viande séchée avec une gorgée d’eau. C’était mieux que rien effectivement, je me rendis compte que j’avais faim en commençant à manger et j’en engloutis un morceau rapidement avant d’en grignoter un deuxième. Ça me rassasiait sur le coup et Alyah sembla satisfaite.

Selon l’Eruïons, nous approchions des couloirs qui nous relieraient à ceux qu’emprunterait probablement la troupe principale, nous n’étions donc plus très loin et, malgré l’évidente fatigue, les visages soulagés fleurirent parmi les Eruïons. Et puis nous tombâmes sur le nid. Dans un nœud de tunnel relativement vaste, ils étaient là, une douzaine de créatures que je pris au début pour des serpents avant que l’une d’elle ne se lève sur des pattes et ne siffle, menaçante. Les Eruïons hésitèrent, mais notre guide fut très clair. L’accès que nous devions emprunter était pile à côté du nid, nous allions forcément devoir passer par là. Mais les créatures, elles, ne semblèrent pas enthousiastes à l’idée que nous approchions et se montraient menaçantes. Dans un soucis de prévention, je me concentrai, illuminant mes mains d’une douce lueur qui m’entoura tandis que deux autres auras apparaissaient. Une sur Astérie, l’autre sur notre guide. J’allais pour réitérer l’opération avec trois Eruïons lorsqu’une créature attaqua. Aussitôt, les Eruïons se mirent par paire pour affronter les créatures, alliant défense et attaque. Deux foncèrent sur Astérie et trois tournèrent leur regard vers moi…

(Meno… pourquoi moi…)

(Tu es la plus jeune donc… proie facile. Allez ce sont juste de gros lézards, tu as vu pire dans le genre truc écailleux pas beau.)

(C’est supposé me rassurer ?)

Tirant ma lame, je vis les trois créatures se jeter sur moi avec une vitesse effarante, mais moindre que ce à quoi je m’attendais. Où mes yeux s’habituaient à de tels mouvements, ou alors j’avais l’habitude de voir pire. Quoi qu’il en soit la mâchoire de la première s’encastra dans mon bouclier avant que je ne roule sur le côté pour éviter les griffes de la deuxième. La queue de la troisième fouetta l’air et, en voulant l’éviter, je me pliai en deux au niveau du bassin avant de me redresser comme si de rien n’était. Je me savais souple, mais à ce point ? J’étais malgré tout toujours dans une position délicate, dos à un mur, cernée par trois créatures avec peu de chance de recevoir une aide quelconque. Je pris les devants pour les empêcher d’attaquer, fonçant sur celle de gauche qui se jeta sur moi. Je me fendis sur le côté, donnant un coup sec de la pointe de ma rapière dans son flanc, perçant les écailles avec une aisance qui me surprit. J’y jetai un œil, médusée.

(Whoa…)

(C’est pas le moment !)

La créature blessée semblait encore plus enragée et les deux autres me sautèrent également dessus. Voyant que défendre n’allait pas me sortir de cette situation, je leur fonçai dessus à mon tour, évitant un coup de patte qui m’aurait arracher la tête tandis que mon bouclier se mit entre une tête et mon cou. Mais le cou des créatures étaient long et visiblement souple, parce qu’elle passa outre et me mordit à l’épaule. Je criai de douleur tandis qu’elle me tirait sur le bras comme pour me l’arracher. Sans réfléchir, je laissai libre cours à mes fluides et une aura de feu m’entoura aussitôt, forçant la créature à me lâcher et à reculer. Mon épaule saignait abondamment, mais l’aura de feu les tenant à l’écart pour le moment, je pris quelques secondes pour accumuler les fluides de lumière dans une main avant de soigner mon épaule. La douleur reflua et, si ce n’était pas totalement guéri, au moins ce n’était plus handicapant. Essoufflée, je pris une seconde pour inspirer, juste avant que l’aura ne s’éteigne. Les créatures revinrent aussitôt à la charge, mais j’en avais ma claque. Je me concentrai et trois boules de feu m’entourèrent en tournoyant, chacune fonça alors sur une des créatures, les forçant à reculer tandis que je me ruai sur celle qui m’avait mâchouillé le bras. J’évitai cette fois sa mâchoire avant d’y enfoncer ma lame de toutes mes forces. Elle transperça la tête de la créature et ressortit de l’autre côté. Je la retirai aussitôt et la créature s’effondra, morte sur le coup. Les deux autres se montrèrent bien plus prudentes et m’observèrent, me laissant le temps d’étudier le reste de la salle. Je vis un Eruïons en difficulté tandis que son camarade était visiblement blessé, mais il fut rapidement aidé par deux autres qui avait tué leur adversaire. Astérie elle, semblait s’en sortir, mais une créature lui fonçait vicieusement dessus alors qu’elle faisait face à une autre avec son compagnon

- Astérie !

Une boule de feu partit aussitôt, percuta avec violence la créature en l’envoyant au tapis sans la tuer, hélas, et Astérie se retourna une seconde vers moi, pour un bref hochement de tête. Je me concentrai de nouveau sur mes deux adversaires qui tentaient une tactique différente, attaquant chacune leur tour avec violence, m’obligeant à reculer, m’éloignant des autres sans que je ne puisse leur porter un coup significatif.

(‘Chier… je commence sérieusement à être fatiguée…)

La marche et la chaleur puis la course m’avaient véritablement épuisée et je manquai de souffle pour tenir tête à ces saloperies. Aux grands maux… Prenant une profonde inspiration, j’enflammai ma lame et me mis dans une position plus simple et laissai les créatures approcher avant d’expirer lentement et de me mettre à danser. La créature blessée fut ainsi surprise par mes mouvements soudains et recula une demi-seconde trop tard, me laissant le temps de lui percer une patte. L’autre fut moins facilement impressionnable et ne se laissa pas avoir, probablement rendue encore plus méfiante par mon arme soudainement entourée de flammes. Je me concentrai donc sur celle blessée et enchaînai les attaques, inversant les rôles. Alors que j’allais pour lui percer une autre patte, le cri d’Astérie me fit tourner la tête juste à temps pour éviter les mâchoires de la seconde créature qui, en échange reçut une flèche dans le flanc, l’obligeant à reculer. Elle arracha la flèche avec ses dents et se rua sur Astérie. Je m’interposai et lui donnait un violent coup de bouclier qui fit partir sa tête en arrière. Elle se secoua et revint la charge, me permettant de m’effacer sur le côté pour lui enfoncer mon arme dans l’œil, transperçant son crane dans une désagréable odeur de chair grillée. Elle tressauta avant de s’écrouler, morte elle aussi. La dernière fut coriace, probablement portée par l’énergie du désespoir et une de ses griffe m’entailla méchamment la cuisse droite alors que je me ruai sur elle. Même si la douleur fut vive, je parvins à percer ses écailles et à l’embrocher. Elle tenta de me mordre mais ne put que gouter à mon bouclier tandis que je lui transperçais le crâne à son tour, l’achevant enfin. J’observai les alentours, voyant les Eruïons achever la dernière créature. Il y avait plusieurs blessés, dont le silnogure d’Astérie qui était visiblement en train d’essayer de le soigner. Je m’avançai vers eux et m’agenouillai avec un sourire rassurant. Inspirant je laissai la magie de lumière éclairer mes mains avant de diffuser les fluides, refermant la blessure du silnogure qui, pour me remercier me lécha le visage avec enthousiasme. J’étais donc couverte de sang et de bave, merveilleux.

- Je vais m’occuper des autres, essaie qu’il ne bouge pas trop pour le moment.

Je m’agenouillai auprès d’un Eruïon véritablement mal en point, dont le souffle faible ne présageait rien de bon. Il avait la gorge et le visage lacéré et de multiples morsures. Fébrilement, je tentai de soigner la blessure la plus grave, mais il rendit son dernier souffle avant même que le sort ne soit terminé. Soudainement, tout devint silencieux, comme si j’avais juste… oublier comment entendre. Une main se posa sur mon épaule et je sursautai. Le vieux guide secoua la tête et je reposai mes yeux sur l’Eruïons sans vie. Retenant un soupire de tristesse, je m’attelai à soigner le plus de blessures possibles tandis qu’Asterie faisait de même avec des bandages pour les moins graves d’entre elle. Elle se dirigea ensuite vers moi et m’ordonna de m’asseoir.

- Je vais bien t’en fais pas…

Elle ne l’entendit pas de cette oreille et me força à m’asseoir pour bander la blessure que j’avais au ventre. Elle n’était pas très grave mais elle risquait de s’infecter, et elle fit de même avec les traces sur mon épaule. Je la remerciai d’un sourire avant de reprendre mon souffle, gémissant un peu en entendant le guide nous demander de repartir.

(Oh pitié… je veux une pause…)

(Vu la chaleur, tu te déshydraterais et mourrait rapidement dans ton sommeil.)

Non sans grogner, je me levai donc et rejoignis le groupe. Le corps de l’Eruïons tombé avait été dépouillé de son armure et de ses effets, mais personne ne fit mine de le porter et, quand je posai la question, la réponse me choqua.

- Nous ne pouvons emporter un mort. Il restera là.

J’eus du mal à détacher mes yeux du corps, ce fut le silnogure qui me poussa du museau pour me faire avancer et ce fut silencieusement que je repris la route.

(Tu ne peux pas sauver tout le monde, tu le sais.)

(Un jour je…)

(Ce serait parfaitement arrogant de te croire toute puissante.)

(Si seulement on pouvait ramener un mort à la vie…)

(On peut, rappelle-toi Nyllyn.)

(Je ne suis pas une licorne !)

(Non, mais la magie de lumière offre beaucoup de possibilités.)

(Quoi ? tu veux dire que je pourrais …)

(Non, Yliria, non. Il est bien trop tard pour lui, son âme est aux enfers depuis des mois. Je sais que tu aurais aimé, mais ne te donne pas de faux espoirs.)

(Alors quoi ? C’est possible ou non ?)

(Oui, c’est possible. Mais je veux que tu me promettes une chose, tu ne joueras pas les héroïnes et tu écouteras attentivement mes conseils sur ce sujet, c’est clair ?)

(Oui ! Mais…A t’entendre on dirait que c’est dangereux.)

(Parce que c’est dangereux ! Ecoute bien, il est possible de ramener de force une âme dans son corps si la personne vient de mourir violemment, de blessures par exemple, tu soignes ce qui l’a tué et il sera sauvé. Mais ce n’est pas sans conséquence pour toi. J’ai vu des mages plus expérimentés se vider de leurs forces en vain, parfois vieillir soudainement parce qu’ils demandaient un effort trop grand à leur corps et leur magie, voire même simplement mourir sans sauver la personne ou devenir fous parce que leur magie avait été lancée trop tard. Tu comprends ? Ce sort existe, mais il est complexe et dangereux. On ne joue pas avec la mort impunément. Alors si tu veux vraiment apprendre comment faire, je veux que tu me promettes de ne surtout pas dépasser tes limites. Même si la personne est importante, je ne veux PAS que tu te sacrifies pour elle, est-ce bien clair ?! Je sais à quel point une promesse compte pour toi, alors, promets-moi.)

(Je… Je te promets.)

(Bien… lorsque nous sortirons de ces tunnels et que tu auras repris des forces et du repos, je t’expliquerai en détail. En attendant, mets toute ton énergie pour avancer et sortir vivante de cet enfer.)

J’acquiesçai silencieusement et me focalisai sur le fait de mettre un pied devant l’autre et ce pendant un bon moment, avant que nous ne rejoignions finalement la troupe principale. Notre guide les informa de notre retour sans que cela ne ralentisse la marche et nous reprîmes le chemin à un rythme toujours soutenu. Au bout d’un moment, je me sentais plus morte que vive. J’avais mal partout, je transpirai en permanence et j’avais de courtes absences à cause de la fatigue, au point qu’un Eruïon dû me secoueur avant que je ne m’effondre contre un mur. Un pied devant l’autre, ne pas regarder en bas sur les ponts et manger et boire régulièrement étaient les seules choses auxquelles je réfléchissais tout en marchant et, lorsqu’enfin, la sortie fut en vue, je soupirai de soulagement. Je n’avais qu’une seule envie : dormir pendant une semaine, au frais. Mais je me doutais que ce ne serait pas aussi facile, et j’appréhendai déjà la suite alors que je n’étais même pas encore sortie des galeries.

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Asterie
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Re: Les Chemins des Volcans

Message par Asterie » ven. 15 nov. 2019 15:31

Post-squelette (#JPP)


- Voyage en PLS dans les tunnels bouillants.
- Echappe de justesse au gros vers des sables grâce à Yliria.
- Se bat vaillamment contre les Afrythons.
- Soigne de ses bandages les blessures d’Yliria sans lui laisser le choix.
- Récupère les trucs utiles sur le cadavre Eruïon (armes, vivres)
- Suit Yliria et la relève pour poursuivre le chemin.


[HJ : désolé.]

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