Chez l'Artificier Uzuki

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Yuimen
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Chez l'Artificier Uzuki

Message par Yuimen » jeu. 4 janv. 2018 15:44

Chez l'artificier Uzuki



La poudre... étrange invention dont – parait-il - seuls certains savants Ynoriens connaissent le secret. Mais la poudre ne sert aucunement à faire le mal et ce malgré les terribles attaques que ce peuple a subi de la part des Garzoks. Elle est utilisée plutôt pour la célébration: l'artificier Uzuki nous le prouve tout les jours !

Uzuki, un ancien capitaine de la milice Ynorienne, s'est retiré des combats en emportant avec lui le secret artisanal très ancien qu'est celui de la fabrication d'artifice. Ici, nul question d'apprentissage mais de commerce car Uzuki ne vous apprendra rien, il vend ! Et encore, même pour ladite vente, tout cela reste sur commande après avoir longuement examiné les demandes et les usages car l'ancien militaire sait ce que l'ont peut faire avec ce genre d'engin, eh oui, pas d'arnaque.

Sorti de son petit commerce situé en dehors de la ville, au sud-est, et de son comportement, Uzuki reste un excellent bretteur et un ami loyal et fidèle. Bien qu'il soit célibataire, il élève un petit orphelin de nom d'Ishi qu'il aime de tout son cœur. Et même si vous ne voulez rien acheter, passez quand même faire un petit tour! Uzuki adore la visite et vous fera peut-être une petite démonstration !


Feux d'artifice vendus :
  • Petit artifice coloré (sans danger) : 10yus
  • Artifice moyen coloré (moyennement dangereux) : 40yus
  • Grand artifice coloré (très dangereux) : 200yus
  • Artifice du maître coloré (mortel) : 1200yus
Fumigènes vendus
  • Petit fumigène (trente secondes de fumée sur un cercle de diamètre 2m) - 150 yus
  • Fumigène moyen (trente secondes de fumée sur un cercle de diamètre 4m) - 250 yus
  • Grand fumigène (trente secondes de fumée sur un cercle de diamètre 7m) - 350 yus
Fonctionnement :
  • Achat :
    • Objets personnalisables : Choisir le type d'objet dans la liste, lui donner un nom, un niveau, un rang de qualité et en calculer le prix via la règle des équipements.
    • Objets uniques : Choisir l'objet dans la liste présentée.
  • Vente : Le vendeur ne reprend que les objets du même type que ceux qu'il vend.
  • Calcul des prix de vente, achat, réparation : via la Règle sur les équipements
  • La demande doit être postée, avec le lien du post, dans le sujet d'Interventions GM.

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Alfryda Bröhm
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Re: Chez l'Artificier Uzuki

Message par Alfryda Bröhm » lun. 4 févr. 2019 03:15

C'est en suivant les indications du conseiller Gale que je suis parvenue à rejoindre la boutique de ce fameux "artificier", terme qui m'échappe toujours. Si j'ai préféré ne pas demander à en savoir plus au sujet de cette étrange profession, c'est à cause d'une fierté mal placée m'empêchant de paraître ignare en face d'un commanditaire.

(L'assurance, c'est ce qu'il faut. J'espère juste qu'il ne s'agit pas d'un patois qui désigne les propriétaires de maisons de joies...)

La charrette de Ghunt, le vieux Thorkin qui m'a amené jusqu'à Oranan, est installée à l'arrière du bâtiment, déjà vide de son chargement. Il semblerait qu'il n'ai pas eu à attendre aussi longtemps que prévu, c'est donc pour moi l'occasion de me présenter auprès de Frappedur sans perdre mon temps à vider le chariot. A l'écoute des discussions étouffées que j'entends à travers la porte, la boutique semble ouverte et il ne m'en faut pas plus pour me décider, appuyant sur la poignée qui m'arrive à hauteur de visage. A l'intérieur, je suis accueillie par une petite voix que je reconnais comme étant celle d'un enfant.

"Vous êtes qui, petite madame ?"

En face de moi se tient un jeune garçon aux cheveux noirs et parfaitement lisses, haut d'une dizaine d'années et visiblement intrigué par la nouvelle visiteuse qu'il dévisage. Ses vêtements sont des nippes unis d'un blanc pâle et de froissures qu'il entretient en s'essuyant les mains dessus, peu concerné par leur entretien. Je ferme la porte sans le quitter des yeux et remarque du monde derrière, dont Ghunt qui me remarque et indique ma présence à un autre Thorkin, le visage buriné par des années de forge et à la barbe brune nouée d'une petite attache. Je devine l'intéressé comme étant Bragarr Frappedur, surtout comme étant celui aillant la gueule de l'emploi. Un homme, Ynorien à première vue, s'approche de moi alors que je réponds au jeune garçon qui attend toujours de savoir qui je suis.

"Je suis Alfryda. Ravie de te rencontrer... ?"

L'humain se place derrière le petit et pose ses mains sur ses épaules, le visage accueillant et pourvu d'un sourire bienveillant malgré les cernes dessinée sous ses yeux fins. Spécimen plutôt grand en comparaison de tous ceux que j'ai pu voir aujourd'hui, il cache sous des frusques noircies ici et là un corps que je devine comme musclé sec à la vue des bras qu'il possède. Ses cheveux forment un dégradé de noir et de gris qui démontre un certain âge chez l'individu, indiquant un passé de soldat en découvrant les cicatrices marquées sur son cou et ses mains.

"Voici Ishi, mon fils. Et je suis Uzuki, enchanté. Je n'ai pas eu l'occasion d'accueillir autant de Thorkins dans ma boutique depuis bien longtemps. Vous venez pour une demande particulière ?"

"Alfryda ! J'me doutais que t'allais pas t'en sortir, 'de dieu ! Où est-ce que t'étais ?"

La voix de Ghunt attire l’œil de toutes les personnes présentes, à l'exception de son voisin trop occupé à me reluquer d'un regard lubrique. Je l'honore d'un soufflement de nez qui mime de le snober avant de répondre au vieux nain qui s'approche, les yeux surpris de me voir si "tard".

"Je suis passée voir le commanditaire, un certain Sirius Gale, au sujet de la compétition. Il m'a envoyé ici pour retrouver le forgeron de Mertar, Brag..."

"Bragarr Frappedur, c'est moi, haha ! J'm'attendais pas à trouver une Thorkine qui s'intéresse à c'concours, tiens."

Sa voix grave résonne entre les murs de la petite boutique à mesure qu'il s'avance à la même hauteur que Ghunt, son cocher et transporteur. Je reste muette, jugeant le personnage qui ne me fait pas bonne impression pour une première rencontre.

"C'est une donzelle qui va m'accompagner pendant l'voyage ? J'ai rien contre un peu d'compagnie dans ma couchette, mais va m'falloir des bras pour taper quand y'aura du Peau-Verte qui va s'pointer, hein ! Et tu viens d'où, toi ? D'la maison ?"

Mal à l'aise, l'humain écarte son fils de la discussion et pointe un regard noir vers la grande gueule, le toisant dans l'espoir qu'il la ferme. Le petit nous observe avec curiosité à mesure que son père l'éloigne, me saluant de la main en mettant les doigts de l'autre dans sa bouche. Je lui renvoie son adorable signe avec un large sourire jusqu'à le voir disparaître dans une autre pièce, affichant un visage plus ferme lorsque Uzuki revient vers nous, passablement énervé.

"Dites, je ne sais pas à quoi vous jouer, mais je vous saurais gré de ne pas vous comporter comme un butor en la présence de mon fils, Messire Thorkin. Par ailleurs, si vous avez des affaires avec ces personnes et qu'elles ne me concernent pas, je vous demanderais de vous en occuper hors de mon commerce."

Le forgeron lève les yeux au ciel en signe d'une compréhension forcée, avant de prendre congé en nous invitant à faire de même.

"C'est bon, c'est bon. J'm'en vais boire un coup à l'Auberge des Hommes Libres, si vous voulez m'y r'trouver plus tard. Comme ça, tu pourras m'expliquer c'que me veut la bonne dame, Ghunt. Allez, j'me casse."

La porte se ferme et l'ambiance redescend d'un cran, fière d'avoir su me contrôler face à ce genre de comportement. J'ai pourtant l'habitude de punir les enfoirés de ce genre d'un couteau sous les couilles jusqu'à ce qu'ils se mettent à chialer, mais je vais tâcher de retenir mes pulsions face à celui qui est censé me rapporter un bon pactole. Le cocher se gratte la tête, gêné d'avoir été une nouvelle fois témoin des mauvaises manières de son patron, surtout envers celle qu'il comptait lui présenter dans les formes.

"Arf... J'suis désolé, Alfryda, j'aurais du m'y attendre. Surtout qu'il est parti s'enfiler des mousses, ça va pas arranger son état, si tu veux mon avis..."

"C'est rien, Ghunt, j'ai l'habitude. On va le rejoindre avant qu'il ne soit dans un état irrécupérable, histoire de lui faire comprendre que c'est bien moi qui vais l'accompagner dans son voyage."

Au milieu de notre départ vers l'auberge, il me semble entendre le vieil homme répondre que ce n'est pas gagné d'avance, mais mon attention est accaparée par un Uzuki qui guette notre départ avant de rejoindre son fils, me laissant avec la déception de l'avoir rencontré dans ce contexte et de ne pas avoir pu m'intéresser davantage à sa boutique.
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Vohl Del'Yant
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Re: Chez l'Artificier Uzuki

Message par Vohl Del'Yant » ven. 19 avr. 2019 22:12

De l’antimoine et du sel d’aluminium. Voilà ce que s’est brutalement écrié Uzuki après de longues minutes de réflexion lorsque Vohl lui a exposé la demande du forgeron. L’exclamation si soudaine fait sursauter Vohl et Ishi, l’enfant par adoption de Uzuki. L’amour réciproque entre ces deux-là ne fait aucun doute. Depuis qu’il est arrivé dans la boutique, l’enfant a les yeux rivés sur son paternel avec une expression d’admiration à la limite du blasphème. Les yeux noirs du père, lorsqu’ils passent sur son enfant, s’adoucissent un peu, leur redoutable acuité se laissant grignoter par une tendresse absolue.

“C’est un mélange d’antimoine et de sels d’aluminium. Avec la potasse habituelle, bien sûr.”

Vohl n’y comprend rien. Il suppose évidement que ces noms font référence à la constitution de la poudre demandée par Hïo, mais quant à savoir ce qu’ils désignent...

“Ce n’est ni plus ni moins qu’un artifice décoloré, finalement. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas de couleur ? C’est en général plus festif !”

Le mercenaire se mord les joues. Il n’a pas révélé à l’artificier à quoi allaient servir ses projets, à la demande du forgeron. Il a donc prétendu simplement vouloir une forte lumière lorsqu’il claquerait deux morceaux de bois recouverts de la poudre et des déclencheurs. Il se fait violence pour ne pas rire en imaginant à quoi ressemblerait un champ de bataille sur lesquels les généraux reconnaitraient leurs divisions grâce aux explosions mauves, jaunes et vertes.

“Non, je suis certain de ne vouloir que du blanc. Le plus cru possible, comme si le soleil nous regardait dans les yeux !”
“Cela dépendra de la charge que vous désirez. Il faudra soigneusement équilibrer le sel d’argent... Si vous claquez vous-même ces panneaux de bois, je vous déconseille de monter au-delà d’une charge moyenne. Vous risqueriez de vous blesser gravement si vous montez plus haut !”
“Je me fie à votre jugement, artificier. Savez-vous quand vous pourrez réaliser la démonstration ?”
“Bien sûr ! D’ici demain, sans problèmes !”
“Ah...c’est que j’en aurai besoin ce soir, absolument...”
“C’est à ce point urgent ? Jamais quelqu’un n’est venu me voir avec tant de hâte !”
“Oui...je suis désolé de vous demander un délai si court ! Je vous prie d'accepter ma requête !”
“Hm, hm. Rappelez-moi votre nom ?”
“Kage No’Otoko.”

Une lueur de compréhension s’allume dans l’œil vif de l’artificier.

“Voyez-vous cela...Combien de temps comptiez-vous cacher la raison de votre venue ici, monsieur No’Otoko?”
“Les oreilles indiscrètes sont à l’affut de beaucoup d’information, et nous ont donné du fil à retordre. En particulier celles pointues. J’apprécierai que la fin de ma mission se déroule dans le calme, voilà tout. N’y voyez aucune offense.”
“Oh. Je vois. Je n’avais pas connaissance de cette information.”

Il examine Vohl. Ses yeux s’arrêtent sur les tâches qui maculent sa tenue.

“Que l’on soit d’accord. Cette poudre, que vous me demandez. Elle ne sera ni souffle destructeur, ni boule de feu. Vous en êtes conscient ?”
“Nous en sommes parfaitement conscients. Cette poudre n’a pas vocation à blesser, soyez en sûr !”
“Je ne le serai qu’après avoir vu votre projet. Tant pis pour les oreilles attentives, monsieur No’Otoko. Si vous voulez votre poudre, vous feriez mieux de m’en expliquer les tenants et les aboutissants.”

Vohl incline la tête. Il n’a pas véritablement d’alternative. Il reprend la parole en désignant à nouveau le schéma. Il donne cette fois la réelle nature des plaques sur lesquelles sera fixée la poudre. Il ne lit aucune surprise sur le visage de l’artificier : celui-ci a déjà deviné l’usage qui en sera fait.

“Bien. L’utilisation que vous prévoyez est cohérente. La composition de la poudre que vous demandez sera pour l’essentiel rigoureusement identique à ce qu’il est déjà possible d’acquérir chez moi et les autres artificiers. En fait, elle posera potentiellement moins de problèmes.”

Il marque une pause.

“Des feux d’artifices sans couleur ont été approuvés à la vente. C’est ce que vous aurez. Quant à la modification sur le mode de déclenchement, avec le dispositif que vous prévoyez, elle sera facile à mettre en place.”

Il inspire avant de prendre sa décision.

“Les dommages de la poudre ou de son inflammation étant inexistants, sans quoi vous réduiriez le mannequin en bouillie, je concède la légère adaptation.”

Il se penche de nouveau sur le croquis. Il désigne un point précis du schéma.

“C’est Hïo Himatori qui a eu l’idée de cette cavité ?”
“Oui : il m’en a expliqué l’utilité, pour éviter que le mannequin de grille.”
“Ce petit a un talent certain, et une tête bien faite. Espérons qu’elle sera au service des bonnes personnes.”
“Je n’ai que peu de doutes à ce sujet, artificier !”
“Tant mieux, mais seul l’avenir nous apportera des conclusions sur ce point ! La vie finit toujours par changer les hommes. Bien... Restez ici encore quelque temps : nous parlerons en même temps que je réalise les essais. Je n’ai pas vu assez de monde ces temps-ci...vous n’imaginez pas le travail que j’abats ! ”
“Je vous crois, bien évidemment ! Mais est-ce possible de faire passer cette demande en urgence absolue ?”
“Je vais me débrouiller. Nous allons procéder aux tests ensemble, dès maintenant. Laissez-moi le temps de préparer les mélanges classiques. Comme vous n’avez besoin que de la poudre, si le déclenchement est manuel, vous n’avez besoin que d’une amorce chimique faible.”
“Je pense encore devoir vous croire sur parole. L’alchimie est une science à laquelle je ne comprends pas grand-chose.”
“L’alchimie ? Allons ! Me prenez-vous pour un homme de magie ? Il s’agit de chimie, oui, et bien peu comprennent le formidable travail qui permet des compétences dans ce domaine, bien qu’elles restent encore ténues. Mais j’ai la conviction qu’un jour, les feux d’artifices sauront trouver des applications incroyables !”

L’homme secoue tristement la tête.

“Mais l’alchimie et la chimie sont aussi différentes que peuvent l’être les fluides d’eau et de feu. Deux fluides, certes, mais complètement opposés jusque dans leur essence !”

Vohl s’incline.

“Pardonnez-moi si je vous ai offensé. J’espère que mon ignorance est une excuse acceptable.”
“Ce n’est rien. Bien ! Ishi, mon grand, veux-tu bien tenir compagnie à ce monsieur quelques minutes ? Je reviens d’ici un moment !”

L’enfant acquiesce en souriant.

“Bien sûr, papa.”

L’homme tapote tendrement la tête du garçon avant de rejoindre un escalier dans lequel il s’engage en grimpant les marches deux par deux. Il revient toutefois assez rapidement, transportant un minuscule bol en terre cuite manifestement très sommairement exécuté. Il se place au-dessus du récipient, un caillou à la main.

“Dites-moi si l’effet est celui que vous recherchez.”

Le caillou tombe dans le bol. Celui-ci émet une petite détonation, accompagné d’une vive lueur blanche et de quelques flammèches.

“Les flammes seront de trop, j’en ai peur.”
“Je m’en doute. Un petit écart de dosage. Je reviens.”

Quelques instants plus tard, l’artificier redescent avec le même ustensile. Il répète l’opération : cette fois, avec le bruit, le pot de terre cuite se fissure. D’une moue peu amène, l’artificier ne s’enquiert même pas de l’avis de Vohl. Ramassant à l’aide d’une petite pelle les quelques morceaux du bol qui se sont détachés, il repart aussitôt dans l’autre pièce. Il en revient avec un troisième bol.
Le caillou tombe dans le bol. Après une seconde d’attente, ou rien ne se passe, un bruit d’explosion retentit de nouveau. Le son est accompagné d’une lueur blanche comme la neige, projetant l’ombre du bol tout autour de la pièce. Le bol n’a pas une égratignure. Mais Vohl trouve la lueur trop faible.

“Est-ce possible d’encore renforcer l’éclat de la lumière ?”
“C’est possible. Toutefois, je vous le déconseille. Vous avez ici un échantillon : la dose que vous aurez sera plus importante, et, de fait, plus brillante.”
“Je m’efface devant vos lumières, artificier.”

Le déserteur s’incline devant l’ancien soldat. Il ne prend nullement ombrage des restrictions qui ont été posées sur la poudre : il n’ose imaginer les dégâts qu’engendraient les armes de cette catégorie. Il n’a aucun doute sur l’importance que les artisans de la qualité et de la morale à la hauteur de Yuzuki. Il ne servirait à rien de discuter : Vohl porte la main à sa bourse, d’où il tire les pièces fournies par Hïo.

“Est-ce assez pour une dose du mélange que nous vous demandons ?”

L’échange a lieu et après les consignes données par le maître de la boutique, Vohl repart vers la forge des Himatori. Avec prudence, en marchant. Les consignes données par Uzuki sur la façon dont doit se faire le contact entre les deux poudres tournent en rond dans sa tête. Une façon comme une autre de ne pas oublier ce que l’on ne comprend pas vraiment.

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Vohl Del'Yant
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Re: Chez l'Artificier Uzuki

Message par Vohl Del'Yant » jeu. 16 mai 2019 19:25

Il est encore relativement tôt : le soleil commence tout juste à se lever. Les rues ne sont donc parcourues que par les aventuriers dont les derniers yus sont partis dans les pichets de bière et les verres de saké, et les pauvres hères qui n'ont pas la chance de pouvoir s'offrir un toit ou un proche au dessus de leur tête. Sa tenue comme sa démarche ne résisterait pas à l'attention d'un oeil aguerri : les perspectives qui s'offrent à lui provoquent ces réactions. Le dos droit, allégé d'une culpabilité qu'il espère bientôt abandonnée, le port plus haltier que depuis deux ans, le pas sûr d'un homme qui marche en terrain conquis. Vohl s'en rend compte en écoutant le bruit de sa marche claquer sur les pavés. Il tâche de rectifier aussitôt sa tenue, courbant légèrement le dos, baissant un peu la tête et voûtant les épaules. Il ne doit pas se trahir. Pas maintenant : ce serait d'une bêtise crasse.

Le bruit régulier d'une patrouille dans une rue adjacente confirme ses pensées. Il se hâte. C'est effectivement l'autre population qui arpente les rues à ces heures : les militaires ou miliciens effectuant leurs rondes, veillant au bon ordre de la cité et à la protection de sa population. Normalement. Vohl se morigène intérieurement. La grande majorité des deux corps d'arme ont une loyauté et une dévotion absolue aux principes de la République. Le cas de Talabre ne doit pas être généralisé, et à plus forte raison par un ancien militaire. Le temps qu'il mène ces réflexions et qu'il contourne avec soin la patrouille, il est devant le magasin de l'artificier. Devant la porte, le jeune enfant adopté joue avec un genre de jokari, dardant à sa venue un regard méfiant puis surpris lorsqu'il le reconnait. Il se relève aussitôt de la marche où il était assis pour entrer en trombe dans le magasin.

Vohl s'avance tranquillement vers la boutique. Arrivé sur le seuil, le bruit d'une explosion étouffée lui porte la confirmation que le message a bien été transmis à l'artificier. Il sourit, amusé, en franchissant le seuil. Le jeune garçon descend les marches d'un air penaud, les yeux rivés sur la pointe de ses chausses, avant de s'asseoir sur la dernière marche. Quelques instants plus tard, le boutiquier suit le même chemin, gratifiant son enfant d'un regard sévère avant de s'attendrir devant la mine défaite du garçon. Après lui avoir gentiment pincé les joues, il redresse la tête vers son client, qui attend patiemment devant le comptoir. Les cheveux quelque peu ébouriffés, l'ancien militaire ressemble à une sorte de savant fou au sortir d'une expérience peu concluante. L'homme reconnait Vohl sans problème, et engage directement la conversation avec Kage, le protecteur officiel de Hïo pendant l'Erementarîfôji.

"Monsieur No'Otoko. Vous devez être ravi que le jeune Hïo ait été désigné vainqueur ?"
"Cela me fait plaisir qu'il ait pu s'illustrer, comment pourrait-il en être autrement ? Mais cela doit vous réjouir également : votre participation n'est pas passée inaperçue !"

L'artificier réplique d'un clin d'oeil amusé.

"Et c'était bien le but, n'est-ce pas ! Il est vrai que mon nombre de client a largement profité de la notoriété du jeune Himatori. Et si je prend en compte votre présence, cela m'en fera un de plus ?"
"C'est fort possible, sire Uzuki. Je m'intéresse à ce qui pourrait me permettre d'enfumer une grotte. De ce qu'on m'en a dit, des bandits se sont installés en lisière du défilé d'Aisunidoriu : on m'a payé pour les faire sortir. Un fumigène pourrait m'être des plus utiles. Etant donné que j'ignore combien ils seront là bas, je préfère voir large."

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HRP : Achat d'un grand fumigène - 350 yus

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Gamemaster8
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Re: Chez l'Artificier Uzuki

Message par Gamemaster8 » sam. 18 mai 2019 20:06

Intervention pour Vohl Del'Yant
C'est avec un large sourire que le marchand se dirige vers l'étagère derrière le comptoir pour ramasser un gros fumigène. Cette marchandise est plutôt dangereuse, alors il la garde hors de portée de ses clients.

Tout en te remettant le fumigène, il te précise:

"Il s'agit de mon plus grand format. Elle enfumera n'importe quelle grotte sans souci. Personne n'enviera le sort que tu réserves à ces bandits." Dit-il tout en s'esclaffant avant de rajouter : " Il t'en côutera 350 yus"

Cela dit, il empocha la somme de yus que tu lui remets.
Image
À votre service, pour le plaisir de rp !

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Vohl Del'Yant
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Re: Chez l'Artificier Uzuki

Message par Vohl Del'Yant » dim. 19 mai 2019 01:35

L'artificier s'éloigne de son client avec un sourire. Il revient en portant une sorte de boule grise. Il dépose avec précaution le fumigène sur le bureau de vente, sur un petit trépied prévu à cet effet. Vohl s'en saisit pendant que l'artificier récupère les pièces qu'il lui remet : la sphère est d'une taille raisonnable, mais tient tout de même dans les encoches de sa ceinture. Le marchand lui vante les mérites de son produit : Vohl le croit sur parole. Au regard des prestations qu'il a livré pour l'armure de Hïo, il n'a aucun doute sur la qualité du service.

"Personne n'enviera le sort que vous réservez à ces bandits !"

Vohl s'amuse à moitié de cette réflexion. Il se réjouit que l'homme ait accepté de lui vendre un de ses précieux fumigènes. Il échange encore quelques mots avec l'artificier. Cet échange n'a aucun objectif particulier, si ce n'est de dissiper les éventuels soupçons que cet achat peu commun pourrait amener. Lors d'un regard de Vohl vers le jeune enfant qui attend toujours sur les dernières marches de l'escalier, il se permet de demander des informations sur la façon qui l'a amené à avoir cette présence à ces côtés. La réponse de l'homme se fait sourire aux lèvres, et si le contenu est plutôt évasif, les deux hommes se quittent toutefois sur une solide poignée de main.

"J'espère que tout continuera bien pour vous ! Je pars de la ville demain, en ce qui me concerne. Souhaitez moi bonne chance... on en a toujours besoin !"

Vohl sort ensuite de la boutique, avant de s'éloigner dans les rues, un objectif précis en tête.

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Yurlungur
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Re: Chez l'Artificier Uzuki

Message par Yurlungur » dim. 1 sept. 2019 17:58

...

Yurlungur avait finalement passé deux nuits dans la cité, à une auberge bon marché, avant de songer à la quitter. Elle en avait profité pour se détendre, se réarranger les cheveux dans un salon de coiffure oranais - elle n'était pas restée longtemps : la vision de belles dames aux cheveux sophistiqués l'avait fait fuir – et cela semblait arranger les coiffeuses, qui ne trouvaient pas tellement de matière à travailler sur cette tête rêche, et d'apparence pas assez soignée à leur goût. Mais au moins, maintenant, elle avait l'air moins négligée qu'après avoir passé plusieurs semaines à traverser la Lande noire ; puis il avait fallu prendre un bon bain – et même plusieurs. Certaines taches de crasse s'étaient révélées assez récalcitrantes. Elle avait flâné sur le port, dans les ruelles, au milieu des étals, avait admiré le bâtiment du Conseil et les drôles de tombes ynoriennes. Mais cette vie avait rapidement fini par la lasser. Il lui semblait qu'elle jetait les yus par la fenêtre. Elle s'ennuyait et, si elle se reposait effectivement de toutes ses aventures passées, ça n'en restait pas moins quelque peu déprimant de n'avoir strictement rien à faire. Non, décidément, cette ville était ennuyeuse.

L'assassine avait pourtant un plan tout prêt dans sa tête. Elle aurait pu retourner à Dahràm, après six mois passés sur Aliaénon : mais elle avait vaguement compris que les caprices temporels entre les deux mondes n'avaient pas fait passer autant de temps ici ; par ailleurs elle ne pensait pas trouver sur place un quelconque indice concernant les fluides spatiaux. Aussi préférait-elle suivre une autre piste : se rendre sur l'Île interdite décrite par Naral et découvrir les pouvoirs de sa pierre mauve. Les trajets en bateau sur d'aussi longues distances étaient dangereux – elle ne savait même pas si les elfes gris qui vivaient là-bas acceptaient qu'on pénétrât sur leurs mers comme ça. Mais il y avait Air Gris, la compagnie de bateaux volants : elle n'en avait jamais empruntés, mais ceux-ci avaient jadis une zone d'embarcation à proximité de Dahràm – avant que la Reine noire ne prenne possession de ces terres aussi. Elle pourrait donc se rendre au Naora par les soins des elfes gris eux-mêmes, puis aviser là-bas comment rejoindre cette fameuse Île.

Alors qu'elle avait donc quitté les murs de la ville vers la zone d'embarcation, qu'on voyait de loin par les bâtiments célestes qui arrivaient, partaient, ou attendaient que la clientèle monte ou descende, elle remarqua une enseigne curieuse sur le bord du chemin. Elle lança un regard vers la zone. Un navire l'avait quitté à peu près lorsqu'elle avait dépassé les murs de la cité : elle en apercevait un autre qui se rapprochait lentement, au loin, mais elle avait encore le temps avant qu'il n'arrive. Et peut-être ne se rendait-il même pas au bon endroit ? Elle avait dans tous les cas assez de temps et pénétra, vêtue de sa nouvelle tunique bleue, dans la boutique.

Cette tunique lui donnait vraisemblablement une apparence un peu plus ynorienne, puisque le marchand qui se tenait là lui adressa aussitôt des sourires sympathiques. Ou était-ce une stratégie commerciale ? Yurlungur, elle, n'exprimait rien mais ouvrait grands ses yeux aussi bleus que sa tunique alors que le commerçant lui expliquait qu'il fabriquait ici des feux d'artifice, ainsi que quelques fumigènes. Elle ne savait pas trop comment tout cela marchait – à vrai dire, l'idée qu'elle se faisait des feux d'artifices, à l'explication de cet homme, ressemblait à une forme de magie, et elle s'en méfiait naturellement. Mais des fumigènes... C'était toujours plus intéressant.

Elle adressa son plus beau sourire à Uzuki.

« Dites, monsieur... Est-ce que je pourrais en avoir, de ceux-là ? Promis, je ne ferai pas de bêtises avec. C'est pour faire un cadeau à mon oncle, qui travaille à la Milice de Kendra Kâr. Comme on va bientôt repartir avec papa et maman, j'aimerais lui faire une surprise... »

Elle baissa sa main dans sa bourse et, les reconnaissant à la forme, sortit d'emblée quatre pièces d'argent et deux de cuivre, puis huit nouvelles de cuivre, fit mine de les compter, et les lui tendit :

« S'il vous plaît ! »

(((Achat de deux fumigènes moyens : 500 yus)))

Intervention GM

...
Modifié en dernier par Yurlungur le lun. 2 sept. 2019 17:36, modifié 1 fois.

GM Apprenti 2
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Re: Chez l'Artificier Uzuki

Message par GM Apprenti 2 » dim. 1 sept. 2019 18:21

Intervention pour Yurlungur

Le marchand, en voyant entrer la jeune fille, lui sourit aimablement et, voyant son regard curieux, lui explique qu'il confectionne des feux d'artifices et fumigènes. Il entreprend alors d'en expliquer le fonctionnement à Yurlungur, sa voix exprimant une passion certaine pour son métier. Lorsque la jeune fille lui demande des fumigènes, il hausse un sourcil et un sourire amusé se peint sur son visage.

- Mais bien sûr, voilà pour toi.

Il tend les deux fumigènes à Yurlungur et recompte rapidement les yus qu'elle lui tend avant de lui souffler quelques conseils, se penchant vers elle comme s'il disait quelque chose d'interdit.

- Je ne devrais pas dire ça mais... en intérieur, ils enfument bien plus, si tu veux faire une petite farce. Souhaites-tu autre chose ?

Il se redresse avec un clin d’œil, son sourire toujours vissé sur le visage. Si elle ne souhaite rien acheter de plus, il lui souhaitera une bonne journée et s'en retournera à ses affaires.

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Yurlungur
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Re: Chez l'Artificier Uzuki

Message par Yurlungur » lun. 2 sept. 2019 17:35

...

L'artificier ne se doutait de rien. Mieux, comblé par l'intérêt qu'une jeune fille pouvait porter à son commerce, il se mit même à lui expliquer comment marchaient les feux d'artifices qu'il confectionnait ici. Elle n'y voyait pas un grand usage pour elle-même, mais cela semblait, à la description qu'il en fit, être une façon amusante d'éclairer les cieux nocturnes. Ce devait être joli... mais un peu trop cher. Elle ne comptait pas employer son argent à voir de telles bagatelles. Il lui tendit finalement les deux fumigènes qu'elle demandait, puis lui glissa un conseil : ces fumigènes étaient plus efficaces en intérieur. Naturellement. La fumée se dissipait alors beaucoup moins vite... Elle y songerait. Elle ne possédait que deux recharges et doutait que son voyage puisse la ramener rapidement ici... À moins qu'elle ne décide de revenir un jour sur Aliaénon, si jamais elle parvenait à trouver un moyen de retrouver Jess et Guigne ? Le voyage serait long d'ici-là...

Elle secoua la tête négativement à la question de l'artificier en récupérant son achat.

« Non merci monsieur. Je suis sûr que ce sera très drôle... Au revoir ! »

Elle agita candidement sa main en repartant ; dès qu'elle eut le dos tourné, son visage récupéra une expression plus morne. C'était un jeu triste que de d'affecter la gaieté et l'innocence...

...

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