Message
par Mikkah-El Sôdehbek » mer. 10 avr. 2019 12:16
Tu avais été abandonné par ton compagnon d'(in)fortune et maintenant que tu avais fait tout ce trajet, tu ne peux te résoudre à abandonner quoique difficile sera désormais ta mission (que dis-je, ton fait d'armes!). Tu t'es approché de cette zone de lancement pour monstres célestes avec toute l'agilité et la discrétion dont tu uses habituellement pour parvenir à tes tortueuses fins. Caché derrière deux paires de caisse qui ne bougeront probablement pas tantôt - tu crois bien y remarquer un peu de mousse sur les bords humides - tu observes les aller-retour des Garzoks, tentant d'y percer un schéma. Tu en es à hésiter entre sauter à la dernière minute en laissant le pilote vert sur place et de rage ou détourner la montgolfière en plein vol - tu ne sais laquelle des deux options t'apportera le plus de gloire - lorsqu'un tumulte près de toi te force à détourner le regard de tes pensées. Autant le dire, tu n'y as point vraiment eu le choix.
Une masse viride et de senteur fouettante t'emporte soudainement dans sa foulée puissante et te voilà projeté au sol et dans la poussière, le souffle coupé, les yeux embués de terre et la gorge pareillement. Tu cherches à reprendre ton souffle, tes repères et tes idées, mais voilà que la masse - qui possède deux mamelons bien dodus et tu prie pour que Jerì ait pitié de toi et t'achève sur place avant que ton frugal déjeuner ne remonte le long de ton estomac pour s'en venir entacher les deux mamelons qui t'écrasent le visage étouffé - te saisis et te jette plus que te traîne derrière l'abri rassurant des caisses de bois. L'incongrue intruse tira ensuite une bâche pour les en recouvrir et soudainement l'odeur de la... femme emplit tout à fait l'espace clos et noir, en ayant chassé tout l'oxygène. Tu retiens ta respiration plus par dégoût qu'en entendant d'autres bruits de pas alentours. Un métal froid se pose sur ta gorge et tu devines qu'il n'est pas amical. Toujours tenant son poignard contre ta délicate peau, la femme te menace, t'annonçant qu'elle vient de s'échapper du camp de déportation et a bien l'intention de profiter de cette nouvelle liberté. Tu lèves un doigt patient devant vos deux visages - qui se décerne peu dans les ténèbres de votre cachette - et ne parle pas tant que tu entends les pas. Finalement votre immobilisme et la bâche jouent leur rôle à merveille et pas et voix s'en détournent.
Tu relâches enfin ta respiration sous la forme d'un fin filet d'air qui s'échappe de tes lèvres en sifflant paisiblement. Tu glisses ton doigt levé entre la dague et ta gorge et repousse l'arme doucement. Tu te tournes à peine vers ta nouvelle amie - mieux vaut ne point trop agiter la toile sous laquelle vous avez pris refuge et de toute façon, ce serait bien étonnant qu'elle te discernât les traits du visage - et tu murmures doucement, mais cependant avec tout le charme enjôleur qui te caractérise:
"Vos mots ont l'âcreté d'un torrent montagneux ma dame et aussi clairs que ses eaux. Cependant, laissez-moi vous renseignez sur mes propres causes : je suis voleur et l'une des montgolfières que vous avez dû apercevoir en arrivant ici sera bientôt mienne. Maintenant, simple question de formalité : combien de ces Garzoks vous pensez pouvoir prendre à vous toute seule ?"