Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

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Yuimen
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Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Yuimen » dim. 12 août 2018 13:43

Commanderie d'Opale

Lieu de Guilde des Danseurs d'Opale




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A quelques dix minutes de marche de Luminion, en direction du sud du Duché, se trouve une étrange bâtisse perchée sur un promontoire rocheux. Ce lieu fut construit par des prêtres Ynoriens de Rana et servit d'ermitage autant que de temple durant de nombreuses années mais, ses fondateurs d'origine étant décédés, il finit par être peu à peu abandonné et tomba lentement en ruine. Il fut racheté en l'an huit par l'Ordre des Danseurs d'Opale afin de constituer un lieu d'entraînement martial pour les troupes Kendranes, le Duc de Luminion ayant accepté l'appui de l'Ordre pour contrer la menace Oaxienne.

Les Danseurs d'Opale remirent le lieu en état et l'agencèrent pour qu'il soit en mesure de remplir son rôle d'école militaire dédiée aux arts martiaux de l'Ordre, ils en renforcèrent également les défenses afin d'en faire un inexpugnable bastion. S'il ne fait aucun doute qu'une armée parviendrait à l'enlever, la tâche serait néanmoins malaisée et fort coûteuse en vies. En effet, outre l'accès rendu difficile de par sa position élevée, l'intérieur est conçu de manière à constituer une succession de traquenards mortels grâce à de nombreux pièges et à un cloisonnement solide des étages.

Pour peu que vous soyez autorisé à y entrer, vous découvrirez que la montagne a été largement creusée de diverses salles et passages, si bien que l'espace intérieur est bien plus vaste qu'il n'y paraît de l'extérieur. Outre plusieurs salles d'entrainement aux armes, vous trouverez aussi un petit sanctuaire dédié à Rana ainsi qu'un lieu de prière voué à Sithi situé au sommet de l'édifice. Outre les diverses pièces nécessaires à la vie de ses occupants, la commanderie possède également quelques chambres dans la petite tour annexe jouxtant l'entrée principale. Elle les louera volontiers aux voyageurs de passage moyennant une modeste somme. Ces derniers pourront également y apprendre certaines compétences de combat connues des seuls Danseurs d'Opale, à condition bien sûr que le commandeur du lieu donne son aval, les savoirs de l'ordre ne seront transmis qu'à ceux jugés dignes de les posséder.

(Contactez le maître de guilde pour les apprentissages de CC, les chambres peuvent être utilisées librement, aucun yus ne sera débité de votre fiche pour ces dernières.)
Maître d'armes de la Commanderie de Luminion

Gaëlle d'Amaranthe


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Gaëlle est une Kendrane originaire d'Amaranthe, comme son nom l'indique. Elle est issue d'une branche secondaire de la noblesse de ce Duché, sixième fille d'une famille nombreuse et désargentée elle a quitté très jeune le domicile familial pour se vouer à une passion bien peu féminine: le métier des armes. Elle est âgée d'une trentaine d'années et a longtemps servi dans la milice Kendrane avant de démissionner pour entrer dans l'Ordre des Danseurs d'Opale. Ses compétences et son opiniâtreté lui ont permis de monter rapidement en grade et de se voir confier la responsabilité de cette Commanderie de l'Opale. D'un naturel combatif et têtu, elle a cependant eu droit à une bonne éducation qui lui permet de conserver en toutes circonstances une grande courtoisie et un calme de façade inébranlable.

Elle peut vous enseigner les CC suivantes:

Basiques: (prix public: 300 yus. Membres: 210 yus)
  • Botte Désarmante
  • Charge d’épaule
  • Souplesse arrière
  • Coup colossal
  • Coup de bouclier
  • Estoc droit
  • Feinte
  • Sacrifice
  • Les cent lames
  • Lien funeste
  • Passe-bouclier
  • Renversement armé
  • Vol d'arme
  • 36 chandelles

Postures: (prix public: 500 yus. Membres: 350 yus.)
  • Danse de l'éclipse
  • Danse des sabres
  • Lames défensives
  • Garde imprenable
  • Halte forcée
Tireuse d'élite de la commanderie de Luminion (CC distance)

Myrië

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Myraë est une talentueuse archère Sindel âgée d'un peu moins de quatre siècles. Elle est née et a vécu au sein de l'Aura de Syriën, au Naora, jusqu'à ce que les Danseurs d'Opale décident de renforcer leur présence à Luminion, en l'an 9 de notre ère. Son naturel calme et patient en faisant une excellente enseignante, il lui fut donc proposé de rejoindre la commanderie de ce duché pour y enseigner son art, ce qu'elle accepta volontiers, étant curieuse de découvrir d'autres peuples que le sien.

Elle peut vous enseigner les CC à distance suivantes (prix public: 500 yus. Membres: 350 yus):
  • Appui
  • Épinglé
  • Improvisation déconcertante
  • Neutralisation
  • Point faible
  • Riposte
  • Sans un bruit
  • Tir chirurgical
  • Tir Critique
  • Tir de barrage
  • Tir de diversion
  • Tir Instinctif
  • Tirs Multiples
  • Tir précis
  • Tir fourbe
  • Tir en cloche
  • Tirer dans la mêlée
  • Vrille

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Tanaëth Ithil
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Tanaëth Ithil » dim. 6 oct. 2019 10:50

A ma surprise, Oryash me rétorque aussitôt :

"Vous voulez que je vienne et tout ça pour en savoir plus sur moi ! Étrange façon de faire ! Voir du pays ne sera pas pour me déplaire. Pour ce qui est du danger... La vie est une survie perpétuelle pour nous autres Phalanges de Fenris. Alors ça ou autre chose...C'est par où ?"

Avec un léger sourire aux lèvres, je lui réponds sur le ton de la plaisanterie :

"Comment obtiendrais-je cette autorisation dont nous avons parlé, si nous nous séparions maintenant?"

Puis, sur un ton plus sérieux, j'ajoute :

"Si vous voulez voir du pays vous serez servie. Mais venez, avant de nous mettre en route il faut que je passe à notre commanderie."


L'invitant à me suivre, tout comme ma garde, je me dirige alors vers le sud, ressortant du village par la route nous y ayant amenés puis empruntant un sentier allant vers l'est et serpentant entre de petits pitons rocheux. Quelques minutes plus tard, nous parvenons à l'étrange bâtiment de type Ynorien, perché sur son pic, qui nous sert de quartier général dans la région. Deux gardes, de jeunes humains Kendrans pour autant que je puisse en juger, défendent l'unique accès visible : un étroit escalier grimpant raidement jusqu'aux lourdes portes de chêne renforcée de ferrures que nous avons installées après avoir acquis ce lieu. Malgré notre nombre et notre allure certainement inquiétante, les deux jeunots se mettent en travers de notre passage et l'un d'eux s'écrie :

"Halte! Que voulez-vous, voyageurs?"

Souriant devant ce courage juvénile, je fais signe à ma cousine de la boucler, pour une fois, et réplique posément au garçon :

"C'est par ma seule volonté que mes lames se meuvent. Allez prévenir Dame Gaëlle de notre arrivée. Dites-lui que Tanaëth tar'Ithil requiert sa présence au plus vite."

Mon nom ne leur est pas inconnu visiblement, car ils s'écartent précipitamment de notre passage et l'un d'eux me lance juste avant de grimper l'escalier à toute allure :

"Je vais la chercher messire Ithil! Soyez les bienvenus!"

L'ayant remercié d'un petit signe de tête, je demande au deuxième :

"Occupez-vous du cheval de mon amie, voulez-vous?"

"Bien sûr seigneur", répond-il en s'avançant vers le destrier d'Oryash et en observant la Phalange avec curiosité.

Une fois ce détail réglé, nous gravissons les nombreuses marches et franchissons les portes désormais ouvertes de la commanderie, parvenant dans un modeste hall d'entrée où nous attend déjà la blonde Kendrane responsable des lieux qui s'exclame :

"Messire Ithil! Vous tombez à point nommé, je m'apprêtais à envoyer un messager à Nessima pour vous faire parvenir une missive! Elle vient de m'être apportée par un émissaire de Clair de Lune."

"Vraiment? Et quel genre de missive aurait justifié pareil effort, chère Gaëlle", lui demandé-je en haussant un sourcil étonné?

"De ce genre-ci, messire", réplique-t-elle en me tendant un rouleau de précieux vélin muni d'un non moins précieux sceau d'or. Puis s'adressant à Oryash et aux membres de ma garde, elle ajoute : "Bonjour à vous tous. Soyez les bienvenus en notre commanderie."

Il ne me faut qu'une seconde pour reconnaître l'emblème visible sur le sceau, une triple montagne sur un bouclier qui indique sans le moindre doute possible que la missive provient de Mertar. Si cela est déjà surprenant en soi, ce n'est rien comparé au contenu que je découvre un instant plus tard et qui me soutire une exclamation étouffée :

"Par Sithi, il y a un roi sous la montagne, maintenant?!"

La dernière fois que j'y suis allé, et cela ne fait pas si longtemps, c'était un conseil d'anciens qui dirigeaient la ville, alors que s'est-il passé pour que les Thorkins se décident à remettre un roi sur le trône en un laps de temps si court? Je l'ignore, mais ce que je lis ensuite me fait grincer des dents : il désire rencontrer au plus vite un responsable de notre citadelle située sur les terres des Nains. Et si Sylayëm n'a pas réglé lui-même cette histoire, le connaissant, c'est qu'il ne pensait pas être en mesure de le faire. Seulement, je viens de m'engager envers le Duc de Luminion à jouer les éclaireurs, et un aller-retour à Mertar me prendrait quasiment un mois, un temps dont je ne dispose en aucune manière.

(Tu parles d'une blague... il n'aurait pas pu m'envoyer cette requête dans un mois ou deux, non?!)

Ma Faëra ne se donne pas la peine de répondre, je sais fort bien pourquoi cette convocation arrive maintenant : nous possédons une solide citadelle stratégiquement placée et il y a du mouvement en Omhyrie, quoi de plus logique? Mais que faire? Envoyer un membre de ma garde au roi Thorkin? Ce serait interprété comme une offense et aucun n'est apte à parler au nom de l'Opale, dont ils ne savent finalement pas grand chose. Y aller en personne, ce qui impliquerait de trahir la parole donnée au Duc? Il ne saurait en être question, mais alors quoi?! D'un ton ennuyé, j'explique brièvement à mes compagnons présents :

"Les Thorkins de Mertar ont nommé un roi, et ce dernier veut rencontrer au plus vite un responsable de notre citadelle qui se trouve sur leurs terres. Son commandeur n'a pas jugé bon d'y répondre lui-même, ce qui signifie que je n'ai pas le choix : il me faut y aller en personne."


"Mais tu viens d'accepter la mission du Duc", remarque pensivement Ekzekiël.

"Précisément, c'est bien là qu'est le problème. Gaëlle, pourriez-vous me trouver un cheval?"

"Il y a celui de l'émissaire de Clair de Lune, c'est le seul que nous avons ici."

"Bien. Dans ce cas, faites-nous apporter un bon repas et trouvez des chambres pour mes compagnons. Il faut que je tente quelque chose, mais pour cela j'ai besoin de calme et d'un peu de temps. Oryash, je vous suggère de prendre un peu de repos pendant que vous le pouvez encore, dans tous les cas un rude voyage nous attend."

Je me rends alors dans le petit sanctuaire dédié à Sithi, m'installe en tailleur dans un coin et me plonge dans l'état de transe qui me permet parfois d'écarter les brumes du temps et des distances. Mais c'est au présent que je m'intéresse pour l'heure, celui de régions frontalières que j'ai passablement parcourues, afin de voir si une troupe d'Omyre assez puissante pour nuire à Luminion s'y trouve. En fonction de ce que je verrai, ou pas, je déciderai de la stratégie à adopter pour la suite.

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Gamemaster9
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Gamemaster9 » dim. 6 oct. 2019 11:56

Intervention pour Tanaëth

La vision de Tanaëth prit place, à travers les brumes de l’espace-temps. Il lui sembla être, immobile, perché en haut d’un arbre, un pin des montagnes de cette région sauvage formant la frontière entre le Massif des Jumeaux et les Monts Sanglants. Entre le Duché de Luminion et l’Omyrhie. À bien y regarder, il semblait même être… dans la peau d’une pomme de pin, comme le suggéraient les alvéoles boisées encadrant son cadre de vision. Il avait vue sur la forêt, sur l’aval, pris dans une averse automnale. Rien d’autre, l’immobilité de la nature, toujours en mouvement cependant, portée par les vents effleurant les arbres comme pour les faire danser paisiblement…

Jusqu’à ce que soudain, sa vue pivota brutalement, rapidement vers le sol. L’arbre venait de se faire abattre. La vue fut prise d’un choc brutal qui sembla couvrir partiellement cette dernière d’un masque humide d’eau et de boue. Il roula un instant, pomme de pin détachée de son père centenaire, et la vue se stabilisa de nouveau. Il vit dans son champs de vision de nombreuses formes avancer, ombres noires trop imprécises car trop en mouvement. Des humanoïdes solides, larges et grands, quoique moins qu’un sindel – mais qu’était la vision d’une pomme de pin, face à un être de cette taille ? - et apparemment munis de haches et autres instruments tranchants.

Puis, une forme plus massive encore s’arrêta. Une forme qu’il distingua plus précisément, sans cependant la connaître le moins du monde. Une forme presque cauchemardesque, massive, métallique. Deux plateaux circulaires acérés tournaient à une vitesse effrénée au bout de ce qui semblait être des appendices frontaux. Le destructeur de l’arbre. L’ennemi.

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Et la vision s’évanouit, sous l’une des pattes de métal de la créature mystérieuse…
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Tanaëth Ithil
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Tanaëth Ithil » dim. 6 oct. 2019 14:17

Lentement, à mesure que j'épure mes pensées de tout ce qui n'est pas volonté de voir par delà la distance, je sens que se renforce le lien mental qui m'unit à Sindalywë. Nos âmes se mêlent plus étroitement, ne formant plus qu'une et, au travers d'elle, de son essence, j'accède au Don de voyance offert par Sithi. Les réalités s'entremêlent : je suis immobile dans une petite salle de la commanderie et, simultanément, je suis pareillement immobile... au sommet d'un arbre. Un paysage se dessine, collines et forêts, automnal, bercé par une légère brise. Il pleut, mais je ne sens pas les gouttes qui, pourtant, s'abattent sur moi. Mon champ de vision est étrangement bordé d'espèces d'alvéoles ayant quelque chose de la structure du bois. Une pomme de pin? Serais-je à l'intérieur d'une foutue bon sang de pomme de pin, comme un moucheron qui s'y serait réfugié pour échapper à la pluie? Qu'importe, ce n'est pas cela que je souhaite découvrir dans ce tableau dégageant une impression de paix.

Soudain, comme pour démontrer la fausseté de cette impression, tout bascule vers le bas. J'en ai le coeur au bord des lèvres, exactement comme si je chutais subitement d'une grande hauteur et que j'allais m'aplatir sur les rochers en contrebas. Mais ce n'est qu'un rêve. Un rêve montrant une réalité dans laquelle je ne suis pas physiquement présent. Ma vision se trouble, comme si je voyais au travers d'un verre soudain souillé d'eau et de boue, et je roule au sol, telle la vulgaire pomme de pin que je semble être devenu dans cet univers onirique. Dans une autre réalité, je sens de manière diffuse mes muscles se contracter en un réflexe instinctif visant à me protéger des chocs. Une ample respiration, un effort de volonté, je me détends et je vois à nouveau. De nombreuses formes humanoïdes semblant rudement costaudes. Grandes aussi, quoique peut-être pas autant que moi, mais comment le déterminer avec précision quand on fait la taille d'une pive? Je discerne, dans leurs mains, des haches, ou d'autres instruments du même ordre, indubitablement tranchants. Des Garzoks, peut-être? Je n'en mettrais pas ma main à couper, mais cela reste une hypothèse plausible.

Puis j'entrevois... autre chose. Une sorte.. d'insecte, évoquant un scorpion sans pour autant posséder de dard et semblant constitué de... métal?! Ce que j'avais tout d'abord pris pour des espèces de pinces s'avère être des sortes de disques acérés tournant à toute allure, sans doute est-ce grâce à ces appendices, ces... outils plutôt, qu'elle parvient à abattre des arbres comme elle vient de le faire avec celui sur lequel je me trouvais? C'est gros quoi qu'il en soit, vraiment gros pour ce que je peux en juger, et ça possède six pattes de métal articulées. L'un d'elle se lève au-dessus de moi et...

"NON!" hurlé-je en levant les bras au-dessus de ma tête pour empêcher l'odieux membre de me réduire en pulpe sanglante. Mon coeur bat à tout rompre et je frémis en sentant quelques gouttes de sueur, glaciales, ruisseler lentement le long de ma colonne vertébrale. Il me faut quelques secondes pour admettre que rien ne me menace réellement : je suis dans la paisible petite chapelle de Sithi de notre commanderie, seul. Mais je sais que ce que j'ai vu est réel. Et je frémis à nouveau, l'angoisse au ventre. Je suis capable de terrasser la plupart des créations maudites des laquais de la garce noire, ses généraux peut-être même, mais... ça? Que pourraient mes lames, si redoutables soient-elles, contre un monstre de métal? Se peut-il pire sentiment que celui d'être totalement impuissant, face à un pouvoir si écrasant qu'il n'a plus rien en commun avec celui que peut posséder un mortel? Si oui, je ne l'ai pas encore découvert. En revanche, juste là, je connais le goût de la peur et du désespoir, insidieuses ombres qui, je le sais, n'ont qu'une unique résultante : me priver de mes moyens.

Je me relève lentement, les mâchoires serrées à m'en briser les dents. Je suis la Lame du Crépuscule, le Champion de Sithi et de mon peuple. Qu'importe ce qu'Oaxaca nous enverra, j'y ferai face, fier et digne jusqu'à ce que Sithi me rappelle auprès d'elle. Je briserai les légions de cette maudite garce d'Omyre, ses créatures abjectes, je fracasserai ses sombres rêves de domination et de conquête comme on brise une cruche en la lançant contre un rocher. Mais avant cela, il faudra forger une alliance entre ses ennemis, en faire une arme capable de s'opposer aux innombrables serviteurs et aux monstruosités sans nom de la noire déesse.

Sans perdre une seconde de plus, je quitte la commanderie et retourne voir le Duc.

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Tanaëth Ithil
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Tanaëth Ithil » jeu. 10 oct. 2019 15:14

Robert de Pérussac écoute mes paroles avec attention puis reste pensif quelques instants avant de me répondre qu'il m'accorde sa confiance et souhaite que nous nous recroisions. Je m'incline légèrement et achève notre entrevue par ces mots :

"Puisse Sithi éclairer votre chemin dans les temps difficiles qui s'annoncent."

Je retourne ensuite sans traîner à la commanderie, où je réunis rapidement ma garde et Gaëlle afin de leur exposer la situation et mes intentions. Je ne leur donne aucun ordre et le précise bien, c'est par leurs seules volontés que leurs lames se meuvent, mais tous acceptent de se mettre à disposition du Duc de Pérussac. A Illays, l'éclaireuse du groupe qui se déclare prête à tenter d'aller espionner les trop proches forces d'Omyre, je recommande la plus extrême prudence et insiste sur le fait que sa vie m'est précieuse. Je leur parle ensuite brièvement des créatures abjectes liées à Oaxaca que j'ai croisées, évoquant leurs forces et leurs faiblesses lorsque je les connais. De bien maigres atouts, mais des atouts tout de même qui, je l'espère, permettront à mes gardes du corps d'accroître un peu leurs chances de survie. J'appuie encore lourdement sur un point crucial : Luminion doit tenir. Nous ne pouvons nous permettre de céder la Porte d'Ynorie, ce "Verrou Kendran" qui seul empêche les armées de la Noire de déferler sur le royaume humain.

Puis, épuisé autant par la longue chevauchée qui nous a conduit jusque là que par les délicates discussions avec le Duc et les profondes réflexions, je vais méditer quelques heures. Bien avant l'aube, je m'active à préparer provisions et montures en prévision de notre départ imminent. Quelle que soit ma hâte de me mettre en route, j'attends néanmoins les premiers rayons du soleil pour aller réveiller Oryash en douceur, sachant qu'elle a besoin de bien plus de repos que moi. Une fois qu'elle a émergé, je lui expose succinctement la situation :

"La guerre semble avoir repris, ou être sur le point de reprendre, en Ynorie et il est probable qu'elle s'étende jusqu'ici incessamment. Il y a une terrible machine métallique ressemblant à un scorpion sans queue abattant des arbres comme des brindilles, accompagnée de nombreux guerriers, peut-être des Garzoks, aux frontières nord de Luminion, ils pourraient attaquer n'importe quand. Je dois néanmoins me rendre en toute hâte à Mertar, la cité Thorkine, pour y rencontrer son Roi et tenter de le convaincre de la nécessité d'une alliance entre son peuple et les Kendrans pour contrer la puissance d'Oaxaca."


Je lui laisse quelques secondes pour digérer ce flot d'informations puis j'ajoute gravement :

"Si vous choisissez de m'accompagner, il faut que vous compreniez bien une chose : je vais m'impliquer dans cette guerre. Pas seulement avec mes lames, mais aussi avec l'influence que je puis avoir sur les décisions des différents souverains et nobles des ennemis d'Oaxaca. Éreintantes marches et chevauchées, champs de batailles et charniers, âpres négociations, voilà ce que sera ma vie ces prochains temps. Ne prenez pas cette décision à la légère : l'armée d'Oaxaca sait qui je suis et mettrait très volontiers ma tête au bout d'une pique pour ce que je leur ai fait."


Je souris légèrement et achève :

"Si vous êtes toujours partante, mettons-nous en route?"

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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Oryash » jeu. 10 oct. 2019 21:37

Précédemment : Une invitation ou un prétexte de drague???


Bien qu'une personne avait été dépêchée pour s'occuper de sa monture, Oryash avait décliné l'offre, préférant le faire elle même. Aussi quand un palefrenier avait insisté une fois aux écuries, elle lui avait grogné dessus comme un animal sauvage, montrant les dents, ses yeux se teintant de noir. L'homme avait renoncé, préférant ne pas tenter le diable avec cette étrange peau blanche.

Quand son destrier avait été bouchonné et nourrit, elle était partie chasser, histoire de ne pas à avoir à manger avec les autres comme la soirée précédente. Elle avait besoin de ses moments de liberté où elle n'était pas observée comme une curiosité. Elle avait regagné la commanderie très tard ce soir là et avait été conduite à la chambre qui lui avait été attribuée. Un lieu bien trop luxueux à son goût . Elle finit par se laisser tomber sur le lit qu'elle trouva trop moelleux. Elle fit une légère moue et tourna et retourna mainte fois sur cette literie avant que le sommeil ne s'abatte sur elle.

Au petit matin des coups à la porte la réveillèrent et une tête apparut dans l’entre-bâillement de cette dernière. Tanaëth était visiblement de retour et après de longues explications plus ou moins pompeuse et graves pour certaines, il lui demanda si elle était toujours d'accord pour venir avec lui.
Elle s'était assise sur le lit entre temps l'écoutant sans poser de question. Quand il eut terminé ce long exposé, elle se redressa, le fixa quelques minutes.

"Je t'ai dis hier que je t' accompagnais. Guerre ou pas, machine métallique ou je sais pas quoi d'autre, ça change rien. "

Elle rassembla le peu qu'elle possédait et le suivit.


Suivant: Aux portes de la cité Thorkine
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Hatsu Ôkami
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Hatsu Ôkami » mer. 23 oct. 2019 22:05

Ode au vent

L’unique chemin menant à la bâtisse était un sentier tortueux qui serpentait le long du piton. Un accès difficile qui commença rapidement à faire prendre conscience à la jeune femme de son état de fatigue. Après son combat et sa course, elle n’avait pas vraiment pris le temps de se reposer et l’ascension soudaine lui donna un vertige qu’elle n’avait pas anticipé, la faisant s’arrêter au beau milieu du chemin, le front ruisselant de sueur, son flanc commençant finalement à la lancer. L’adrénaline et l’angoisse lui avait donné suffisamment d’énergie pour qu’elle avance, mais maintenant que le but était atteint, son corps se réveillait et le lui faisait savoir. Inspirant de grande goulées d’air, elle sortir une outre et en avala rapidement le contenu restant, ne laissant qu’un fond pour s’en asperger le visage. Elle examina sa plaie qui, heureusement, semblait cicatriser correctement, bien qu’avec lenteur. Elle remit une couche d’onguent et banda de nouveau le tout avant de se relever en grimaçant. Inspirant longuement, elle se remit en marche, gravissant ce qu’il restait du sentier.

Elle aperçut finalement la porte, fermée, de l’édifice. Ses yeux ne l’avaient visiblement pas trompée et elle reconnut sans mal l’architecture typique de son peuple : ses toits en flèches, la sobriété des décorations et la praticité des ouvertures. Elle fut cependant interrompue dans ses observations par l’apparition de deux hommes en armes, indéniablement d’origine kendranne. Elle se figea aussitôt, ses yeux étudiant rapidement les alentours pour déceler toutes les possibilités de cachette ou de fuite, mais les deux hommes, indéniablement des guerriers, étaient visiblement là pour elle, leurs regards ne quittant pas la jeune femme qui, méfiante, recula d’un pas, peu désireuse de se mesurer à ce qu’elle croyait être des brigands ayant élus domicile dans un ancien temple. Pourtant, si l’un des deux hommes avait un regard sévère et la toisait, l’autre, plus jeune, semblait exaspéré par le comportement de son compagnon lorsque celui-ci s’adressa à l’ynorienne.

- Vous là ! Qui êtes-vous et que venez-vous faire là ?

- Herbert… Tu as vraiment besoin d’être aussi agressif ?

- Je suis les ordres, moi, Tenios. Au vu de la situation, elle pourrait être un danger, ou une espionne !

- Une espionne ? Une ynorienne, espionne d’Oaxaca ? Tu n’es pas sérieux ?

- Elle peut ainsi brouiller les pistes et baisser notre vigilance… la preuve, tu n’y crois pas et…

Incapable d’en supporter davantage, la jeune femme soupira bruyamment, attirant l’attention sur elle.

- Navrée d’interrompre votre charmante discussion, mais je ne suis pas espionne, j’ai simplement remarqué cette bâtisse depuis la plaine et, ayant reconnu l’architecture de mon peuple, plus particulièrement celle liée aux temples, je venais simplement vérifier si cela en était bien un… visiblement je me suis trompée et vais tout de suite repartir.

Le dénommé Tenios s’avança aussitôt, un air rassurant sur le visage.

- Vous avez de bons yeux. Cet endroit était un lieu de culte voué à Rana, construit par des prêtres ynoriens… Êtes-vous blessée ?

Il fixait le flanc de la jeune femme, tâché de sang. Elle jeta elle-même un coup d’œil, jurant tout bas.

- Rien de grave, un accrochage avec un Garzok en venant à Luminion.

Ledit Garzok était d’ailleurs toujours en vie, mais elle se garda bien de les en informer. Visiblement, cette information eut l’air de rassurer les deux hommes. Le premier parce qu’il semblait véritablement inquiet, le second parce qu’il avait l’air content qu’elle ne soit pas en pleine possession de ses moyens. Elle recentra néanmoins le sujet sur ce qu’il l’intéressait.

- Et donc, un ancien temple de Rana… reste-t-il un lieu qui lui est consacré ?


- Il me semble… Le mieux serait de vous renseigner une fois à l’intérieur. Venez.

- Tenios ! Notre ordre…

- A toujours aidé les voyageurs de cette région, à plus forte raison dans des temps troubles. Ne sois pas si obtus.

Visiblement, l’homme obtus sembla mal prendre cette remarque, adressant un regard noir à la chasseuse comme si elle était seule responsable, mais, abdiquant, la laissant passer devant lui, comme pour lui signifier qu’il la surveillait. Bien trop heureuse de pouvoir pénétrer dans un lieu, même anciennement, consacré à Rana, elle ne fit aucune remarque et emboîta le pas au guerrier dénommé Tenios, lui expliquant brièvement ce qu’elle faisait ici, le voyant légèrement pâlir en apprenant l’existence d’une armée en approche de Luminion. Elle l’en informa sans gène. Après tout, le Duc n’avait pas dit qu’elle devait garder ça pour elle, bien au contraire.
En atteignant les portes, elle se rendit rapidement compte que, si ses yeux avaient facilement vu l’architecture ynorienne, ils avaient complètement occulté les nombreux changements effectués pour faire de ce temple un lieu de défense davantage qu’un lieu de culte. Cela énerva quelque peu la jeune femme qui, bien qu’elle n’en montra rien, n’aimait guère que l’on saccage ainsi un leu dédié à Rana. Suivant son guide, elle pénétra à l’intérieur et, après un long couloir, pénétra dans une cour à ciel ouvert ou une douzaine d’hommes semblaient s’entraîner sous le regard vigilant d’une femme à la haute stature enchâssée dans une armure de métal. Tenios la désigna.

- Voici notre commandeure… notre cheffe, si vous préférez, elle saura probablement répondre à vos questions. Commandeure !

Saluant d’un geste martial la femme en armure, il s’effaça pour laisser la jeune femme face à la guerrière. S’inclinant d’une révérence toute ynorienne, elle se présenta de la même manière qu’elle l’avait fait avec le Duc, avant d’expliquer sa présence en ces lieux.

- Navrée de vous déranger, mais on m’a laissé entendre que ce lieu était un ancien temple voué à Rana, et j’aurais aimé savoir s’il restait un quelconque vestige de cette époque où je pourrai me recueillir ? Je ne vous gênerai pas, mais j’ai besoin de m’éclaircir les idées face à ce qu’il se passe et de prendre une décision et c'est le meilleure moyen pour moi.

Le dénommé Tenios murmura quelques mots que Hatsu ne put entendre à la commandeure, lui faisant néanmoins froncer les sourcils. Elle attendit sagement une réponse, ses yeux observant tout de même les quatre coins de la cour et les hommes qui s’y trouvaient, un air empli de curiosité sur le visage. Elle se demandait bien qui étaient ces guerriers, mais, polie, ne noya pas son interlocutrice sous une avalanche de questions.
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Tanaëth Ithil
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Tanaëth Ithil » mer. 23 oct. 2019 22:40

Intervention de guilde pour Hatsu


La Kendrane observa calmement la jeune Ynorienne durant quelques secondes, puis s'inclina légèrement d'une manière dénotant une excellente éducation avant de lui répondre :

"Vous ne me dérangez nullement, soyez la bienvenue Dame Hatsu. Je suis Gaëlle d'Amaranthe, Danseuse d'Opale et dirigeante de cet commanderie. On vous a bien renseignée, ce lieu était jadis un temple de Rana et nous avons conservé son sanctuaire par respect pour la Déesse des Vents. Venez, je vais vous y conduire."


Elle invita les guerriers en train de s'entraîner à poursuivre puis se dirigea vers un escalier étroit et abrupt qui conduisit les deux jeunes femmes presque au sommet de l'édifice. Là, Gaëlle amena Hatsu dans une modeste salle rectangulaire percée d'ouvertures laissant passer l'air frais des montagnes. Il ne s'y trouvait nulle statue, pas le moindre ornement, juste un petit autel épuré de marbre blanc placé contre un mur. Une profonde sérénité se dégageait de ce petit sanctuaire où ne parvenait aucun bruit hormis celui du vent. Gaëlle sourit à Hastu et reprit :

"Nous vivons des temps troublés, mais j'espère que ce lieu vous permettra de trouver la paix. Souhaitez-vous que je vous fasse préparer une chambre, un repas?"

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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Hatsu Ôkami » jeu. 24 oct. 2019 19:07

Les yeux de la kendranne fixèrent Hatsu quelques instants, avant qu’elle ne se présente finalement sous le nom de Gaëlle d’Amaranthe, dirigeante de cet endroit, qu’elle nomma commanderie et… Danseuse d’Opale. Jamais Hatsu n’avait entendu parler de ça, se promettant de se renseigner à la première occasion. Elle lui confirma que ce lieu était bien un ancien temple, la rassurant en précisant que le lieu consacré à la déesse des Vents étaient toujours là, préservé par respect pour cette dernière. D’un geste, elle l’invita à la suivre après avoir ordonné aux guerriers de continuer leurs exercices et Hatsu, après l’avoir remerciée, la suivit au cœur de l’édifice. Empruntant un escalier droit et abrupt, elles montèrent en silence, arrivant, pour ce que la jeune ynorienne puisse en juger, non loin du sommet de l’édifice.
Une fois arrivée, la kendranne avança d’un pas sûr avant de la faire entrer dans une petite pièce de forme rectangulaire, ornée d’ouvertures sur chacun des murs, laissant le vent frais s’infiltrer. Sobre, presque spartiate, la pièce ne possédait aucune décoration ou meuble d’aucune sorte. Un simple autel de marbre blanc, accolé au mur le plus éloigné de l’entrée, était l’unique preuve que cette pièce servait. A peine eut elle posé le pied dans la pièce, qu’un étrange sentiment de calme envahit la jeune femme qui inspira et se détendit, comme si elle entrait dans un environnement familier et sûr.

La commandante espérait que ce lieu lui conviendrait et lui proposa une chambre et un repas, surprenant Hatsu de par l’hospitalité qu’elle offrait si facilement à une étrangère. Pourtant, elle ne fut absolument pas méfiante, offrant un rare sourire à la kendranne.

- Ce lieu est parfait, je vous remercie sincèrement. Êtes-vous certaine ? C’est très aimable, mais je n’ai pas vraiment beaucoup d’argent à donner en compensation pour une telle hospitalité…

Elle offrit un sourire navré à la commandeure, visiblement mal à l’aise d’afficher son manque de moyen actuel. Elle se racla la gorge pour chasser ce sentiment et observa la pièce quelques instants de plus avant de reprendre.

- J’imagine que je devrais vous informer… Une armée se prépare à envahir la zone. J’ai mis le Duc au courant… même s’il semblait déjà l’être, du moins en partie. Je ne sais pas si vous êtes sous ses ordres ou non, si vous étiez au courant ou non, mais je préfère vous prévenir également. J’ai été témoin des forces qui se dirigent par ici et je ne saurai dire quelles autres horreurs les hordes d’Oaxaca peuvent encore cacher.

Elle ne précisa pas que, après avoir vu cela, elle était partagée entre son envie d’agir et son instinct de préservation qui lui sommait de fuir à toutes jambes, loin d’ici.

- J’avais besoin de calme pour savoir quoi faire, je ne m’attendais pas à trouver ce lieu, mais il tombe à point nommé. J’ai beaucoup de questions, mais je demanderai simplement, une fois cette crise terminée et si je suis restée, pourrais-je revenir ?

Si elle survivait à ce qui arrivait, elle prendrait du temps pour se ressourcer en ces lieux emplis de sérénité. Pour l’heure, elle attendait simplement la confirmation ou non, de Gaëlle. Quelques heures de repos ne seraient pas superflues et même Loup, souvent enclin à la faire avancer, la poussait à se reposer.

(Chasseresse faible si épuisée.)

(Je ne suis pas épuisée, Loup.)

(Si Chasse, Chasseresse devra être forte pendant longtemps. Faible si fatiguée. Repos.)

Cela sonnait un peu trop comme un ordre aux oreilles de la jeune femme, mais elle se retint de lui répondre de manière cinglante, consciente qu’il disait cela pour son bien.

(Très bien… si je peux, je prendrai un peu de temps pour me reposer.)

(Chasseresse sage… Grâce à Loup !)

Elle se retint de justesse de lever les yeux au ciel, grognant intérieurement en entendant le ricanement familier de l’esprit familial. Elle oubliait parfois qu’il pouvait être exaspérant, peu importe la situation.
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Tanaëth Ithil » jeu. 24 oct. 2019 20:35

Intervention de guilde pour Hatsu


Gaëlle chassa la question financière d'un petit signe de la main :

"C'est sans importance, l'argent n'entre en rien dans nos motivations."

Elle écouta ensuite avec attention, mais sans surprise, Hatsu évoquer les forces d'Omyre qui s'approchaient, puis lui répondit avec un calme apparemment inébranlable :

"C'est aimable de votre part de me prévenir, bien que nous soyons déjà au courant. L'un de nos dirigeants, le Seigneur 'tar Ithil, est revenu expressément du Naora à la requête du Duc afin de soutenir sa cause. Il a vu cette armée ainsi que les machines de guerre qui l'accompagnent voilà plusieurs jours et en a prévenu Messire de Pérussac. Néanmoins, si vous avez des précisions à nous apporter, je serai ravie de les entendre. Quant à être au service du Duc, non, nous ne répondons de nos actes qu'à Sithi, mais nous l'épaulerons dans cette guerre."

A la question suivante de la jeune Ynorienne, la guerrière sourit tranquillement et hocha la tête :

"Naturellement. Les ennemis d'Oaxaca sont toujours les bienvenus ici. Je vais vous faire préparer cette chambre, libre à vous d'y résider aussi longtemps qu'il vous plaira. Les cuisines sont au deuxième étage, si vous désirez manger quelque chose."

Si Hatsu avait d'autres questions, eGaëlle semblait disposée à y répondre. Dans le cas contraire elle s'en retournerait simplement à ses tâches habituelles.

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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Hatsu Ôkami » jeu. 24 oct. 2019 23:53

Comme si cela n’avait aucune importance, Gaëlle balaya la question financière d’un revers de la main, surprenant Hatsu en précisant que l’argent n’avait aucun intérêt pour elle. Visiblement au courant de la présence de l’armée ennemie, comme Hatsu l’avait supposé, elle fut cependant intéressée par les détails qu’Hatsu s’empressa de lui donner, décrivant du mieux qu’elle pu ce qu’elle avait vu. Gaëlle et ses hommes étaient apparemment indépendants dirigés par un certain Tar Ithil, qui que cela puisse être et ne répondant qu’à Sithi, nom qui ne lui était pas inconnu sans qu’elle ne sache pourquoi ni dans quel contexte elle avait bien pu l’entendre. Savoir qu’un rassemblement de guerriers allaient, selon les dires de la commandante, apporté son aide au duché pendant la guerre la rassura quelque peu, tout en accentuant son dilemme. Passerait-elle pour une lâche à leurs yeux si elle choisissait de partir ? Probablement. Elle répondit au sourire de la commandeure qui assura que les ennemis d’Oaxaca seraient toujours les bienvenus en ces lieux, lui indiquant qu’une chambre lui serait allouée et l’emplacement des cuisines. Hatsu la remercia chaleureusement et la regarda s’éloigner avant de s’installer en tailleur à quelques pas de l’autel, inspirant profondément.

Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas était aussi anxieuse dans un lieu dédié à Rana. Même si le lieu débordait de calme et de sérénité, l’angoisse la prenait toujours aux tripes, comme un poison vicieux s’insinuant dans son corps chaque seconde un peu plus. Rester et se battre ? Fuir en espérant échapper à la marée verte ? Allait-elle-même faire une quelconque différence ? Elle savait que non, elle n’était qu’une chasseuse, pas une soldat. L’esprit chargé de doutes, elle passa de longues minutes sans parvenir à voir un semblant de solution et de frustration, jura avant de s’allonger sur le sol froid de la pièce, observant le plafond immaculé. Elle ferma les yeux quelques instants en soupirant. Une litanie soudaine s’échappa de ses lèvres, restes de ses doutes et de sa foi en Rana.

« Ô Déesses des Vents
Toi qui guide mes pas depuis les premiers instants,
Je t’en prie, prêtes l’oreille,
Que ta sagesse me donne conseil
Que ta force guide mes pas,
Ai-je ma place dans ce combat ?
Dois-je lutter ou fuir ?
Survivre ou périr ?
Je sais que jamais tu n’abandonneras,
Je t’en prie, guide moi, Rana »


Toujours les yeux clos, elle sentit un fin courant d’air, mais, allongée sur le sol, elle n’était pas sûre d’avoir rêvé ou non et attendit de longues minutes sans que rien ne vienne Ni réponse, ni conseils, ni solution Elle le savait, mais l’infime espoir demeurait malgré tout et, quelque peu dépitée, elle se laissa aller.
Le léger bruissement d’un arbre et la caresse paresseuse des rayons du soleil semblèrent réveiller la jeune femme qui se redressa, les yeux encore embués. Elle regarda autour d’elle sasn reconnaitre l’endroit. Elle était au bord d’un petit plan d’eau où se jetait une cascade dont elle ne parvenait pas à apercevoir le sommet. Tout autour, de grands arbres d’un blanc d’ivoire saisissant, aux grandes feuilles d’un rouge éclatant. Subjugué par le calme et la vision de l’endroit, elle sursauta lorsqu’un rire amusé se fit entendre. Elle se releva d’un bon et regarda autour d’elle tandis que le rire recommençait, attirant son regard vers le plan d’eau où sur un rocher, une femme se tenait. La peau aussi blanche que ses cheveux, les yeux d’un bleu azur et le faciès fin et délicat, elle semblait emplie de cette sérénité qui faisait tant défaut à la jeune ynorienne. Elle observa la femme se relever et, sans qu’elle comprenne comment, celle-ci lévita jusqu’à elle, traversa le plan d’eau sans recevoir une goutte et atterrit à quelques pas de l’archère qui recula instinctivement. L’étrange femme pencha la tête sur le côté avant de sourire. Sa voix, douce et mélodieuse, semblait être une simple brise.

- Bonjour Chasseresse. Il semble que Loup se décide enfin à faire appel à nous, il était temps… où est-il d’ailleurs ?

Comme pour lui répondre, la silhouette de l’esprit lupin apparut entre les arbres, avançant d’un pas tranquille, presque paresseux, rejoignant les deux femmes avant de se laisser caresser par l’étrange femme blanche sous le regard abasourdi d’Hatsu.

- Loup ? Mais qu’est-ce que… ?

- Oh je vois… tu joues encore les cryptiques Loup ? Il serait temps de cesser cette obsession du secret.

(Chasseresse pas prête !)

- Soit, tu n’en démordra pas visiblement, viens plutôt t’installer avec moi, jeune Hatsu. Nous avons à discuter.

Elle s’assit dans l’herbe et l’ynorienne, toujours étonnée, mit quelques instants avant de faire de même, caressant distraitement le museau de Loup qui vint poser sa tête sur ses jambes sous le regard amusé de l’inconnue.

- J’imagine que tout cela te surprend. Avant toute chose, sache que tu n’es pas folle. Tout ceci n’est pas réel, mais pas seul fruit de ton imagination. Mon nom est Shomoë, et je suis la quatrième Chasseresse, connue sous le nom de Chasseresse des Vents... Enfin connue, par mes descendantes.

- Que… une Chasseresse ? Mais alors…

- Je suis ton ancêtre, oui.

- Mais… vous n’êtes pas morte ?

La question, honnête, fit rire Shomoë et ricaner Loup.

- Si, jeune Hatsu, je suis bien morte.

- Je ne comprends pas.

- C'est complexe...Je ne suis qu’une… image, un souvenir de Loup, qu’il partage avec toi. Je n’ai ni corps, ni esprit et ne suis là que pour une chose : te conseiller. Si j’ai bien compris, tu en appelais à Rana. Et, de mon vivant, j’avais une vénération totale pour elle, au point de passer ma vie à chercher les reliques qu’elle avait laissées en cadeau. C’est pour cela que j’ai cette apparence, ces reliques ont eu cet effet sur ma personne, même si je n'ai jamais pu toutes les rassembler, à mon plus grand regret. Mais trêve de souvenir, intéressons-nous à ton cas. Tu doutes…

Ce n’était pas une question, mais Hatsu acquiesça en silence.

- Une guerre se profile et je ne sais pas comment agir. Je n’ai pas envie de fuir comme une lâche mais… j’ai peur. Peur de mourir, peur de voir ceux que j’aime périr et… et je n’arrive pas à savoir si je dois me battre maintenant ou rentrer chez moi pour m’assurer qu’ils vont bien…

- Je vois… Fuir ou rester te battre. J’ai vécu le même dilemme que toi, à une époque. Nous étions deux contre nombres d’ennemis. Mon compagnon, qui était autant un rival qu’un ami et un amant, me força à fuir et donna sa vie pour protéger les terres des Hommes face au peaux-vertes. Ai-je combattu ? Oui, Ai-je fui, également ? Oui. Est-ce que je le regrette ? Non, parce que la vie que j’ai menée n’a pas été entachée par un échec, mais par la fierté d’avoir été aux côtés de cet homme qui s’est sacrifié. Tu as le droit de douter, Hatsu, tu as le droit d’avoir peur. Mais demande-toi si ce combat vaut la peine d’être mené ou si un autre plus important doit t’en éloigner.

- Je comprends…

Elle resta un long moment silencieuse, pesant le pour et le contre, caressant toujours la tête d’un Loup tout aussi muet qu’elle. Finalement, elle plongea ses sombres prunelles dans cette azurés de Shomoë. Si elle devait agir, ce serait pour arrêter l'ennemi, et non pour fuir. Si elle pouvait défendre Luminion, elle pourrait protéger sa famille et contrecarrer les plans d'Oaxaca.

- Je vais me battre. Je refuse qu’Omyre puisse obtenir ce qu’il souhaite.

- Voilà qui est bien parlé jeune femme ! Tu m’as l’air d’être une descendante tout à fait digne.

- Puis-je savoir… quel était le nom de cet homme ? Celui qui s’est sacrifié ? Comment était-il ?

- Oh, c’était un homme grand et fort, à la longue chevelure brune bouclée. Il était incroyablement doué pour se battre, même s’il avait plus de mal avec la magie. Son nom était Matler.

Elle resta bouche bée quelques secondes, puis l'espoir lui redonna la parole.

- Matler ? Vraiment ?Vous l’avez connu ? Savez-vous où est son carquois ?

- Son carquois ? Ce truc hideux ? Ce fut une infamie de traquer cet écureuil pour récupérer sa peau. Je n’ai jamais compris pourquoi il voulait cet écureuil là en particulier, il en était presque obsédé. Et non, je ne sais pas où il est, navrée. Le cherches-tu ?

- Oui ! Je pensais qu’il me serait utile… Je ne savais pas qu’il avait une telle histoire.

- Oh tu as encore beaucoup à découvrir. Notre famille est ancienne et les Chasseresses ont toujours agit dans l’ombre, vivant aux côtés des légendes de Nirtim. Ne soit pas si surprise, voyons ! Si tu trouves ce carquois, sache que tu rendrais hommage à un héros, jeune Hatsu. Montres t’en digne.

- Je ferais de mon mieux alors.

- Je n’en doute pas. Puisse les vents t’être favorables.

Et, comme pour donner sens à ses paroles, une brise se leva, obligeant Hatsu à fermer les yeux.
Lorsqu’elle les rouvrit, elle était toujours allongée sur le sol de la petite salle vouée à Rana. Elle se sentait étrange bien que reposée. Elle finit par comprendre, s’apercevant qu’elle avait cessé de douter et qu’un sentiment de sérénité l’enveloppait. Elle inspira profondément et se redressa, jetant un œil à ses affaires.

(Nous allons chasser, Loup.)

(J’ai hâte, Chasseresse.)
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Sibelle
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sibelle » sam. 5 déc. 2020 04:39

Au vent s’ajoutèrent de fortes précipitations de neige qui fouettaient le visage des deux aventuriers, qui aveuglés, furent forcés d’avancer tête baissée et à relever leur capuche. Ces quelques minutes parurent plus longues qu’elles ne l’étaient en réalité. Ce fut avec soulagement et les doigts gelés qu’ils virent enfin l’étrange bâtiment perché sur un promontoire rocheux.

Une fois à destination, ils descendirent de leur monture. Tout en s’approchant de la lourde porte, Sibelle protégea sa main droite d’un bout de tissu de sa cape. Ce fut la main ainsi camouflée qu’elle souleva fermement le heurtoir de métal et le laissa retomber. Un seul coup suffit. Au son de lourds pas s’approchant se joignit le grincement de la porte qui s'ouvrit.

L’homme de haute stature qui leur fit face recula d’un pas pour les laisser entrer. Sans prononcer de mots superflus, il fit signe de son doigt à un jeune homme blond qui ramassa aussitôt un manteau pendu à un crochet, prit les rênes des mains de Sibelle et de l’humoran et partit rapidement, refermant la porte derrière lui.

Sibelle et Sirat entrèrent donc dans la demeure sous le regard du majordome aux tempes grises qui avait baissé ses yeux gris bleutés sur les bottes enneigées de ses invités improvisés. Sans explication nécessaire, Sibelle et son compagnon piétinèrent le tapis pour déloger la neige collée à leur botte et bas de pantalon.
Ce après quoi, le majordome leur offrit un franc sourire avant de prendre la parole.

« Soyez les bienvenus dans notre demeure en ce temps de tempête hivernale. Nous pourrons bien entendu vous offrir le gîte pour la nuit et le couvert, si tel est votre désir. »

Sibelle qui avait abaissé son capuchon était plus préoccupée à se frotter les mains afin de les dégourdir qu’à examiner le somptueux hall d’entrée dans lequel elle venait d’entrer.

« Je vous remercie de votre accueil. Je me prénomme Sibelle. Moi et mon compagnon de voyage désirons effectivement nous ravitailler et nous reposer une nuit. »

Leur hôte hocha de la tête et un serviteur apparut dont on ne sait où et se dirigea vers un étroit corridor menant à une tour annexe pour probablement préparer les chambres.

«Je me prénomme Hector. Venez prendre place près du foyer. » Dit-il avant de partir à ses occupations.

Ce ne fut qu’à ce moment que Sibelle remarqua la splendeur des lieux, la richesse des tapisseries, la qualité du couvre plancher de pierre et les ornements dorés sur les colonnes. Le foyer n’était pas en reste, arborant un riche manteau de bois supportant une lourde tablette d’un bois d’essence similaire, mais d’une teinte légèrement plus foncée. Dans l’âtre, le feu dévorait avidement de lourdes bûches de feuillus. Devant le seuil de ce magnifique foyer étaient avancés deux somptueux fauteuils d’un brun sombre.

Sirat et Sibelle ne se firent pas prier pour y prendre place. Alors qu’ils s’y réchauffaient, une jeune femme leur servit deux boissons chaudes et leur posa timidement une question domestique.

« Au fait, combien de chambres dois-je vous préparer ? »

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Sirat
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sirat » ven. 18 déc. 2020 09:31

Le froid fouettait leur visage. Déjà, des flocons virevoltaient dans l'air. Chaque rafale de vent, faisait l'effet de millier de rasoirs, il mutilait chaque parcelle de leur corps laissé a découvert.

Sirat enfonça son cou dans sa cape, et se protégea de son heaume. Mais, serpent des steppes de Nosveris, il se faufilait partout glaçant jusqu'à son cœur.

L'humoran ne put réprimer un tremblement. La tête fléchit, ils arpentaient le chemin caillouteux avec peine.

Une bâtisse se découpa enfin sur l'horizon dans le blizzard naissant. Chaque pas, chaque mètre jusqu'à ce promontoire rocheux, ou cette tour s'était niché, était une épreuve que les chevaux comme leur cavalier enduraient avec force.

Sibelle frappa à la porte. La porte immense en bois massif s'ouvrit rapidement. un majordome de forte stature aux tempes grises les acceuilla. Sans prononcer un mot, il les laissa entrer et très vite, on s'occupa d'eux et de leurs montures.

Après s'être secoué et avoir fait choir la neige qui s'était accroché à leur vêtement l'homme prit la parole.

Soyez les bienvenus dans notre demeure en ce temps de tempête hivernale. Nous pourrons bien entendu vous offrir le gîte pour la nuit et le couvert, si tel est votre désir.

Un service contre un paiement, Sirat préférait cela. Il pouvait payer et il ne présumait pas des finances de son amie. L'échange était limpide, cela le rassurait.

Sibelle se présenta prit la parole et répondit par l'affirmative. Le vieux servant, hocha la tête et les dirigea dans les allées du beffroi. Il ouvrit finalement la porte d'une pièce chauffé par une énorme cheminée. Des tapis décoraient le sol et les murs.

L'homme les invita à se réchauffer près du foyer, il s'appelait Hector.

Sirat resta muet, on ne lui avait rien demander et puis harnacher comme cela il passait plus pour le suivant de Sibelle. Il enleva son casque et secoua ses cheveux cendrés humidifié par les intempéries. Deux fauteuils de cuirs marron permettaient de se lover devant le brasier

Sirat s'approcha doucement et déposa une main sur le dossier du siège. Il en apprécia la chaleur avant de s'installer, Sibelle avait été plus prompt et plus spontanée.

Une domestique entra elle se pencha pour déposer des boissons chaudes et d'un air candide relevé par ses boucles d'or, elle demanda si elle devait préparer une ou deux chambres.

Sirat manqua de s'étouffer. Mais sans jeter un regard à la rousse, il répondit presque dans un murmure.

Deux chambres, si cela est possible.

La jeune servante afficha un franc sourire et s'en alla.

Sirat attrapa l'un des bols, huma le doux parfum de cet alcool chaud et en bu une gorgée. Il s'apprécia l'eau-de-vie le brûlé de l'intérieur, irradiant son gosier, mais après cet instant enflammé, il sentit une douce chaleur émanant de son corps.

Détendu, il se tourna vers leur hôte.

Donc tout cela est à vous ? Vous devez être très influent dans la région.

Hector esquissa un sourire plein de malice.

Rien ne m'appartient et vous n'êtes pas chez moi. Vous êtes à la commanderie des danseurs d'Opale. Et je ne suis qu'un humble serviteur.

C'est sur ses mots que la porte s'ouvrit laissant apparaitre un chevalier. Une femme blonde le teint diaphane, l'air déterminé qui relevait d'un caractère forgé dans l'acier. Une grâce et une réflexion émanait cependant de ses gestes et de sa façon d'avancer, ce qui trahissait une éducation noble. Elle était belle, son regard froid toisa les étrangers.

Hector s'inclina en signe de respect.

Voyageur, je vous souhaite la bienvenue à la commanderie. Je me nomme Gaëlle d'Amaranthe et je suis en charge de ce corps de soutien des Danseur d'Opale. Nos chambres sont à votre disposition et pendant votre séjour vous pouvez vous entraînez avec nous si vous le désirez. Je regrette de ne pas avoir pu vous accueillir moi-même, mais les récents événements font que notre corps d'élite est très sollicité. J'espère cependant que votre séjour vous sera agréable.

Sirat opina du chef et se redressa en signe de déférence.

Je me nomme Sirat et nous vous remercions pour le toit sur nos têtes. Nous ne vous ennuierons pas longtemps. Nous sommes deux simples nomades et nous avons été surpris par la tempête.
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sibelle » lun. 28 déc. 2020 01:25

La question d’ordre domestique sembla mettre l’humoran mal à l’aise. Et ce fut avec un peu trop d’empressement qu’il répondit qu’ils avaient besoin de deux chambres.

Une fois la servante partie, Sirat prit un bol de la boisson chaude alcoolisée et Sibelle fit de même. En bonne compagnie, près du foyer, une boisson chaude entre les mains, elle se sentait bien sans éprouver le besoin de parler.

Sirat pour sa part, interrogea son hôte à propos de cette somptueuse demeure. Ce dernier rectifia le malentendu en précisant qu’il était le majordome et que ce palais appartenait à la commanderie des danseurs d’Opale.

Sibelle se redressa aussitôt surprise de cette information. Elle ouvrit la bouche, mais avant qu’elle n’eût le temps de se présenter, une porte s’ouvrit pour faire place à un chevalier. Une femme blonde de haute stature, fière et au regard d’acier vint à leur rencontre.

« Voyageurs, je vous souhaite la bienvenue à la commanderie. Je me nomme Gaëlle d'Amaranthe et je suis en charge de ce corps de soutien des Danseurs d'Opale. Nos chambres sont à votre disposition et pendant votre séjour vous pouvez vous entraîner avec nous si vous le désirez. Je regrette de ne pas avoir pu vous accueillir moi-même, mais les récents événements font que notre corps d'élite est très sollicité. J'espère cependant que votre séjour vous sera agréable. »

Sibelle et Sirat se redressèrent presque simultanément, mais l’humoran se présenta le premier tout en remerciant Gaëlle de son accueil et lui expliquant vouloir demeurer que pour la nuit.

Sibelle avança alors d’un pas et tout en saluant la commandante, elle se présenta.

« Je me prénomme Sibelle, nous arrivons des massifs des jumeaux. Auparavant, j’étais en mission en Naora.» Elle s’arrêta un moment, mais elle n’eut le temps de reprendre que la commandante enchaîna.

« Vous êtes bien la Sibelle que je connais de réputation. Nous sommes bien contents de vous avoir au sein de notre ordre. »

Sibelle afficha un air fier, mais n’en rajouta pas davantage. Si elle ne faisait pas preuve de fausse modestie, elle n’avait pas pour habitude de mettre ses missions ou exploits en avant.

« Comme l’a précisé mon compagnon d’armes, nous repartons demain. Par contre, j’aimerais bien profiter de votre offre et m’entraîner dans la matinée en votre compagnie, je me sens un peu rouillée. »

La discussion se termina après quelques banalités. Sirat et Sibelle se levèrent et parcoururent le long corridor jusqu’à leur chambre respective. Cette dernière, bien que luxueuse, était sobre et de bon goût. Sibelle déposa son sac, retira ses pièces d’armures qu’elle déposa sur une chaise droite de bois sombre. Elle se coucha sur le lit doté d’un matelas confortable, ferma ses yeux et médita quelques heures.

Au petit matin, vêtue seulement d’une tunique crème et d’un pantalon, Sibelle marcha pieds nus dans les corridors du palais. Explorant les lieux, elle finit par trouver une salle d’entraînement. Elle y entra et s’assit sur un petit banc de bois placé contre le mur adjacent à la porte. Deux femmes, dont la commandante, se battaient à mains nues, ce qui intéressait grandement la maître d’armes.
Modifié en dernier par Sibelle le mar. 19 janv. 2021 23:36, modifié 1 fois.

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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sirat » sam. 2 janv. 2021 11:05

Sibelle s'annonca, mais dés que son nom fut dit Gaëlle le reconnu et cita la réputation de la tempétueuse rousse. C'était une danseuse d'Opale, elle appartenait à leur guilde. Sirat était étonné, finalement il ne la connaissait que peu et Aliaénon n'avait pas été sujet a ce genre d'échange. Il bu une gorgé de son vin chaud et continua d'écouter attentivement. Sibelle était fier, ses yeux brillaient. Elle demanda pour s'entraîner avec eux ce qu'accepta la régisseuse.

Après un échange de banalité ou l'humoran resta silencieux, ils sortirent pour être accompagné à leur chambre. Les couloirs étaient faits de grosse pierre brune et il y faisait froid.

Sirat poussa la porte de la cellule qu'on lui indiquait et se courba pour y entrer. Il la referma sur le majordome et un signe d'au-revoir de Sibelle au quel il répondit par un sourire amical.

Une fois refermé, il poussa un soupir de satisfaction. L'alcôve était petite mais agréable. Un lit drapé de couverture en peau d'animal l'attendait. Il semblait douillet. Une chaise en bois et un pupitre usé s'adossait contre un mur noirci. Une colonne contre se mur dégageait de la chaleur. Sirat passa sa main dessus. Il devait y avoir une énorme cheminée, une âtre de feu brulait en dessous d'eux et était alimenter pour repartir la chaleur sur les petites pieces. De ce fait, l'étroitesse des lieux et ce système permettaient de gagner une tiédeur acceptable.

Un tabouret et une bassine d'eau était posé non loin du lit.

Sirat enleva un à un les éléments de son armure. Il la contempla et ne put que constater encore une fois sa vétusté. Dans les ruines, il avait été émerveillé par la surprise, mais elle avait besoin d'un forgeron. Il s'étira à en toucher le plafond avec ses bras. Puis habillé d'une simple tunique débraillé qui laissait apparaître sa musculature et d'un pantalon en tissu usé, fit quelques pas. Il posa sa main sur le mur mitoyen de la chambre de son amie.


Sans prévenir, il se l'imagina, elle se déplaçait dans sa chambre, prenait ses aises. Elle avait enlevé son armure aussi, laissant son corps profiter de l'air libre. Ses seins glissaient sous le tissu de ses vêtements, tandis que ses jambes longues et douces virevoltèrent en s'étalant sur le lit dans une pose lascive.

Une chaleur bien connue de l'humoran l'avait envahit, il enleva sa main du mur et essuya la sueur sur son front, causé par son imagination érotique.

N'importe quoi mon vieux.

Ce, murmura-t-il

Il se dirigea vers la bassine se passa un coup d'eau sur le visage et se glissa sous les draps avant de s'endormir.

Il dormit quelques heures avant de se réveiller en sueur sous sa couverture. L'image de son amie a demi-nue le hantait et chaque parcelle de son corps s'excitait d'une flamme qui l'empêchait maintenant de continuer sa nuit. Il sortit de sa couche en colère. Il attrapa ses bottes et sortit de sa chambre. Il referma la porte délicatement pour ne pas faire de bruit. L'air frais, des couloirs calmèrent un peu ses ardeurs. Mais il jeta un rapide coup d'œil sur la porte de sa voisine. Il hésita la gorge moite et sans s'en rendre compte il s'en était approché jusqu'à être juste devant.

Des pensées impures parcouraient son esprit, il frappait la porte et elle lui ouvrait la porte avec sa crinière étalé sur un corps à demi nue. Il l'attrapait alors fiévreusement.


Il fronça les sourcils et essaya de revenir à la réalité et dans un moment de lucidité s'échappa de la porte pour se perdre dans les corridors de la commanderie.


Il n'y avait pas de plus grand ennemi pour un homme, que les passions masculines se dit-il en silence. Avait-il un jour résisté à une femme et à leur courbe envoutante. Jamais,fit-il tout en restant interdit.

Perdu dans ses pensées, il déboucha sur une salle d'entraînement. Le sol était recouvert de sable et des bancs entouraient le rectangle éclairé par des torches. La pièce était vide à cette heure, il y pénétra avec un sourire satisfait.

L'exercice ne pouvait que l'aider.

Le remède parfait.

Il fit quelques mouvements d'échauffements. Poignet, cou, articulations, tout cela n'était qu'une mise en route de la machine. Il se dirigea vers les armes. Une masse énorme semblait être oubliée derrière les épées et autres glaives, préférés pour leur poids léger. Mais l'humoran recherchait une arme lourde et la masse d'arme répondait à ses critères. Elle devait bien faire une centaine de livres. Il la soupesa, la souleva et d'un mouvement de balancier se mit à la faire tourner au-dessus de lui comme une vulgaire tige.

Le zélote avait maintenant l'esprit vide, il dansait avec cette masse, acrobate affrontant des ennemis imaginaires au centre de l'enceinte de lutte. Le sable tourbillonna autour de lui, tandis que ses muscles se bandaient en luisant d'une sueur salvatrice.

Au bout d'un certain temps, il s'arrêta, sa charpente fumait sa température s'était enflammer. Ses épaules, ses biceps, ses jambes s'étaient gorgés de sang et dessinaient sous ses vêtements une esquisse de titan. Il respirait fortement soulagé. Il enleva son haut et se dirigea vers un abreuvoir en pierre au fond. Il scruta son reflet lacéré avec dépit et le gifla d'une main pour y extraire de l'eau et se la passer sur la nuque et son visage.

Il allait mieux son esprit était plus serein.

Impressionnant

Une voix féminine venait de le troubler, il n'avait rien vue trop absorber à lutter contre ses démons. Il se redressa et fit fasse à une jeune humaine, elle se tenait dans l'encablure de la porte d'entrée. Elle avait des cheveux blanc neige tombant en cascade sur un corps élancés et fins. Sa poitrine se dressait fièrement au-dessus de ses bras croisés.

Quand j'ai entendu que Sibelle d'Aliaénon était dans nos murs, je me suis dit qu'une guerrière d'opale comme elle ne pouvait faire son voyage avec un parfait inconnu.

Il se rapprocha d'elle et de la sortie

Vous ne dormez pas.

Vous non plus

Je ne trouvais pas le sommeil.

Elle pinça ses lèvres grises et espiègles barrant la sortie de son corps.

Dés fois, il est inutile de le chercher, il y a mille manières de s'occuper

Sirat peina à déglutir et passa sa tunique alors qu'elle le dévisageait de ses yeux ébène. Elle laissa échapper un petit rire puis reprit son sérieux.

Votre collier est étrange, celui qui est incrusté dans votre cou, ainsi que votre marque sur l'intérieur de l'avant-bras. Mais je ne doute pas qu'avec une telle force si votre volonté était de nous nuire cela serait déjà fait.

Sirat acquiesça en silence.

Vous pourriez être utile, ici, je veux dire.

Je n'enseigne pas, veuillez m'excuser.

Elle fit une moue énervée, mais s'écarta.

Il sentit l'exaltation de la jeune femme qui se répercuta en lui alors qu'il avait tant lutté pour se délivrer de ses pulsions.

Il s'écarta pourtant entendit dans un murmure un dommage s'évanouir dans le froid du passage et il regagna sa chambre. Il retrouva son calme, mangea une ration et termina sa nuit.

Au matin, après une rapide toilette à l'eau gelée, il sortit habillé simplement d'une nouvelle tunique ivoire sortit de son sac, d'un kilt ceintré par un beau ceinturon en cuir noir et de ses bottes. Il se demandait si Sibelle était levée.

Il arpenta les couloirs avant de retourner sur son chemin de la veille. Il croisa peu de monde, quelques diciples d'Opale, il était encore tôt. La salle était calme et la rouquine était déjà là observant un entraînement. Elle était assise sur un banc. Il la salua et resta debout près d'elle jaugeant les exercices de deux groupes. Deux hommes se battaient et deux femmes.

C'était Gaelle et la jeune femme de la nuit, elle remarqua l'humoran et d'un clin d'œil taquin lui signala sa présence avant de reprendre son travail. Sirat toussota un peu gêné.
Modifié en dernier par Sirat le mer. 6 janv. 2021 07:16, modifié 1 fois.
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sibelle » mer. 6 janv. 2021 02:07

Dès son tout jeune âge, Sibelle avait été initiée au maniement des armes, sans pour autant négliger le combat à mains nues. Mais au fil des ans, elle s’était plus tournée vers les armes et avait exercé longtemps le métier de guerrier. Sous forme d’hippogriffe, elle se battait avec ses griffes et son bec, ce qui la ramenait à plusieurs années en arrière où elle s’entrainait régulièrement à mains nues. Voir deux guerrières ainsi se battre lui donna l’envie de reprendre l’entraînement de ce type de combat. Ce fut à ce moment de ses réflexions que Sirat se présenta à la salle d’entraînement. Bien que son visage fût à présent recouvert en partie de cicatrices, il avait encore son corps d’athlète et sa chevelure grise lui conférait un certain charme. Sibelle remarqua également la tunique ivoire, ainsi que le large ceinturon noir qui ceignait le kilt de l’humoran, mais évita de s’y attarder.

Dans la salle, un autre couple de guerriers s’affrontaient avec des armes. Ces derniers attirèrent davantage l’attention de l’hinionne. Les deux hommes étaient de statures différentes, un humain Kendran blond de forte carrure et un elfe blanc plus frêle et élancé. Ce dernier avait l’avantage et venait tout juste d’utiliser une technique de combat qui intéressa Sibelle. Elle en fit part à Sirat.

« As-tu vu ce qu’il vient de faire ? Il a porté ce coup avec une telle puissance et violence que son adversaire beaucoup plus costaud est tellement étourdie, qu’il est en net désavantage jusqu’à la fin du combat. »

Elle se tut, réfléchit un moment puis se tourna vers son compagnon.

« Je me trompe ou bien je t’ai déjà vu utiliser cette technique de combat ? »
Modifié en dernier par Sibelle le mar. 19 janv. 2021 23:31, modifié 1 fois.

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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sirat » mer. 6 janv. 2021 08:06

Il était adossé contre le mur, les bras croisés, sans le vouloir son regard se perdit sur la jeune femme. Ses cheveux cendrés volaient, alors que son corps luttait pour apprendre une technique que la régisseuse lui inculquait.

S'imaginait-il des choses sur les femmes, son visage était scarifié et il avait pris de l'âge. Il ne se sentait pas vieux, ni lourd, ni moins rapide, mais il ne se voyait sûrement pas comme séduisant. Il se demandait si les allusions de cette conscrite étaient réelles ou juste le fruit de son imagination. S'il interprétait les gestes. Il fronça les sourcils.

Il perçu le regard de Sibelle sur lui, mais fit comme si de rien était. Depuis leur retrouvaille, il y avait comme un changement en elle. Le passé laissait des marques, il en était conscient et il y avait sûrement beaucoup à dire sur celui de l'hinione.

Il se gratta la joue, il s'ennuyait un peu, son regard s'attarda sur les hommes, un humain Kendran, aux boucles d'or, taillé comme un roc et qui n'avait pas à rougir face à l'humoran. Le second était un elfe blanc fin comme une tige de roseau, nerveux, il frappa le premier d'un coup puissant.

Sibelle apostropha son ami sur celui-ci. La botte l'avait intrigué, ce garçon si délicat avait porté un coup violent à son adversaire qu'il avait étourdi.

Sirat s'extirpa de ses rêveries et considération philosophique, mais resta blasé et répondit par hochement de tête lent.

Sibelle était par contre impressionner par cette technique et insista auprès du zélote. Il lui semblait qu'elle l'avait déjà vu l'utilisé. Les yeux de la jeune femme brillait d'une flamme avide d'apprendre.

Le vieux guerrier esquissa un sourire.

C'est probable, mais pas de cette manière.

Il prit un instant.

Si son rival est déséquilibré, c'est surtout par son amateurisme. C'est un coup qui ne vise pas à être précis, il doit être fort. Dans le cas présent, "brindille" a hésité et il n'a pas joué le coup au maximum. Ses jambes était de plus mal positionnées, sa puissance ne venait que de ses bras. Les gens me croient puissant, car j'ai des gros bras, mais en réalité l'astuce est dans les jambes et le tronc.

Il releva un peu sa jupe pour découvrir ses cuisses. Les yeux de la guerrière se plissèrent, intrigué.

Tu dois avoir une bonne assise, garder un écart suffisant entre tes pieds, mais pas trop ou tu risques d'avoir l'effet inverse. Et ton attaque doit venir de là et sans douter. Elle doit être décisive et brutale.

Il frappa son torse.

De ta poitrine, de ton tronc, pas de tes bras. Ton énergie sera décuplé et ton assaut brisera, quiconque se mettra en face.

Il reprit sa position initiale, adossé au mur les bras croisés.

Avec un marteau, c'est dévastateur.

Fit-il avec un léger rictus querelleur.
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sibelle » jeu. 7 janv. 2021 12:53

La mémoire de Sibelle n’avait pas fait défaut puisque Sirat confirma qu’il connaissait bien cette technique de combat. Cependant il prit la peine de préciser qu’il l’exécutait autrement et de meilleure façon. D’un quelconque guerrier, Sibelle aurait pris cette affirmation comme une vantardise. Mais Sirat était un guerrier de haut niveau et elle le savait pour avoir combattu à ses côtés à plusieurs reprises.

Elle écouta avec intention les précisions apportées par l’humoran. Cette attaque n’avait pour but d’être précise, mais plutôt d’être forte et violente. Il considérait que l’elfe avait trop hésité, que son coup aurait pu être encore plus puissant. À ces mots, Sibelle releva des sourcils de scepticismes et de surprise… Ce qu’elle avait observé, sans être parfait, lui semblait assez puissant. Puis il parla de la position des jambes, de l’appui des pieds contre le sol, cette fois Sibelle acquiesça, maître d’armes elles-mêmes, elle connaissait l’importance de la position des pieds. Sirat expliqua que la précision de cette attaque ne venait pas des bras, mais des jambes et du tronc. Il précisa que souvent ses bras musclés impressionnaient les gens, alors que tout était dans ses jambes. Il appuya même ses dires en relevant sa jupe afin de montrer ses cuisses. Au contraire de l’humoran, Sibelle, d’une musculature plutôt fine, était doté d’une puissance musculaire hors norme, ce qui prenait au dépourvu des adversaires bien plus costauds qu’elle.

Lorsqu’il parla d’assise et d’écarts des pieds, elle était en terrain connue et se contenta de faire signe de la tête. Elle retint que l’attaque devait être décisive et brutale, ce qui ne lui causait aucun problème. Après avoir terminé son explication, Sirat s’adossa de nouveau contre le mur, les bras croisés sur ses pectoraux et ajouta qu’avec un marteau, l’attaque s’avérait ravageuse.

Sibelle remarqua qu’une jeune combattante aux cheveux cendrés n’avait d’yeux que pour Sirat, mais n’en prit pas ombrage. Elle ne ressentait plus la jalousie, qui l’avait envahie autrefois avec les harpies. Et puis ils n’étaient aucunement liés intimement, leur relation se limitant à l’amitié. Et par-dessus tout, Sibelle n’avait qu’un seul désir celui d’enfiler son armure et d’aller se battre.

L’hinionne n’en pouvait plus de demeurer assise. Elle avait observé un bon moment, mais il était désormais le temps pour elle de passer à l’action. Elle se leva bien décidée à aller chercher son équipement dans sa chambre pour mieux revenir. Elle venait de faire signe d’aurevoir à Sirat lorsqu’elle entendit l’elfe s’écrier.

« J’ai besoin d’un vrai combattant cette fois pour parfaire ma technique. »

Son adversaire, le costaud Kendran, venait de recevoir une seconde attaque et n’était plus apte à poursuivre le combat. Il aurait bien voulu continuer, mais la commandante le pria de se reposer un peu.

Cette dernière n’apprécia pas le commentaire condescendant de la part de l’elfe et s’apprêtait à le sermonner lorsque la voix de Sibelle résonna dans la salle.

« Moi ! » S’écria-t-elle, tout en s’approchant de lui pieds nus et vêtue d’une simple tunique et d’un pantalon, sans aucune armure pour la protéger.

Le prétentieux, laissa échapper un petit rire suffisant avant de rajouter.

« Je vous convierais volontiers à un bal, mais j’aurais peur d’abîmer votre beauté au combat.»

Sibelle le fixa de son regard fier, les yeux pétillants et un sourire sadique. Elle prendrait plaisir à faire mordre la poussière à cet elfe qui la dépassait d’une bonne tête.

La commandante prit alors de la parole.

« Je vous présente Sibelle, une guerrière aguerrie. Bien que je ne l’ai jamais vu à l’œuvre, je crois qu’elle est suffisamment à la hauteur… la question est plutôt… est-ce que vous l’êtes, vous ? »

Les paroles de la commandante avaient été prononcées sans aucune agressivité, mais avec suffisamment de fermeté pour démontrer que la condescendance n’était pas appropriée dans ce lieu d’entraînement.

« Alors, procurez-vous armures et équipements, et je m’entrainerai avec vous. » Conclut l’elfe d’un ton plus aimable, mais dont la contrariété était tout de même perceptible.

« Une arme me suffira. » Se contenta de répondre Sibelle.

Assis sur un banc, le Kendran défait lui cria :

« Prenez la mienne, elle est de bonne qualité et son poids bien équilibré. » Dit-il tout en lui tendant son épée.

Sibelle se retourna et s’approcha de lui. Une fois à sa hauteur, elle ignora la main tendue et s’empara plutôt du marteau à ses pieds.
Jetant un coup d’œil à Sirat, elle demanda tout sourire :

« Un marteau, vous disiez ? »

Surpris, la bouche ouverte, le kendran resta sans voix, mais ne s’opposa pas lorsque Sibelle ramassa son lourd marteau, d’autant plus qu’elle le souleva avec autant de facilité qu'un colosse l’aurait fait.

Sibelle se plaça face à son adversaire, tenant l’arme lourde à deux mains, les pieds bien campés au sol. Son sourire s’était effacé. Elle affichait une détermination redoutable et son regard pétillant laissait transparaître un plaisir inquiétant.

L’instructrice s’approcha d’eux et nomma l’attaque en question : coup colossal. Elle répéta le mouvement, fit une brève démonstration contre un combattant imaginaire, puis poursuivit par des conseils de correction de mouvement à l’intention de l’elfe à propos de l’attaque précédente. Bien qu’expliquée d’une façon différente et avec d’autres mots, elle en était venue aux mêmes observations que l’humoran plus tôt.

L’elfe prit position. Le combat allait enfin commencer.
Modifié en dernier par Sibelle le mar. 19 janv. 2021 23:29, modifié 1 fois.

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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sibelle » sam. 9 janv. 2021 04:45

En fait, il s’agissait ici plus d’un entraînement que d’un combat. Répondant au nom d’Astaldo, l’elfe ne semblait pas l’avoir compris puisqu’il cherchait un meilleur candidat à battre. Il aurait plutôt dû tirer le meilleur parti de son partenaire d’entraînement afin qu’il puisse l’aider à tirer le meilleur de lui-même.

Sibelle attendit donc la première attaque, son but n’étant pas de battre l’elfe prétentieux, mais plutôt d’esquiver ou d’encaisser son coup afin de l’obliger à améliorer sa technique.

Muni d’une longue épée, il avança de quelques pas, brandit son arme rapidement et tenta un coup de taille à la hauteur de l’épaule. Presque simultanément, tel un partenaire de danse, Sibelle écarta son pied gauche du droit et pencha son tronc vers l’avant lorsque l’arme arriva à sa hauteur. Elle se releva sitôt la lame passée tout en brandissant son marteau devant son visage, interceptant à temps un second coup. Il enchaîna quelques coups d’épée qu’elle para tout en reculant à chaque fois. Lorsqu’elle le vit s’élancer avec plus de force, elle devina qu’il tentait la technique. Elle campa ses pieds bien au sol, tenant le lourd marteau devant elle. Serrant d’une main le bout du manche et de l’autre le maillet, elle était prête à encaisser le coup. Celui-ci arriva, violent certes, mais pas autant que Sibelle ne l’eut craint. Elle avait réussi à absorber le choc sans perdre l’équilibre. Puisqu’elle s’y attendait, elle avait pu s'y préparer. Lors d’un combat normal, elle en aurait senti davantage l’effet.

Son adversaire semblait tout de même déçu, il n’avait pas provoqué l’effet escompté, Sibelle ayant mieux encaissé l’attaque que le Kendran.
Elle profita de quelques minutes de répit pendant que l’instructrice commentait l’action de l’elfe, lui suggérant de légers correctifs.
Une fois qu’elle eut terminé, Sibelle se mit en position de combat tout en s’adressant à l’elfe.

« À mon tour maintenant de pratiquer cette technique. »

L’elfe la dévisagea d’un sourire ironique non-dissimulée en lui répondant :

« Cette technique demande une certaine puissance musculaire. »

Sibelle planta son regard noisette dans celui bleu ciel de son adversaire.

« Si vous ne m’en pensez pas capable, vous ne risquez rien alors… Avez-vous peur de fléchir sous mon attaque ? »

Connaissant l’orgueil d’un elfe puisqu’elle possédait à peu près le même, Sibelle l’avait sciemment provoqué.
Sans ajouter un mot de plus, Astaldo se mit en position.

Un coup d’œil jeté à l’instructrice fut suffisant pour valider son accord. Cette dernière ayant deviné la puissance de l’hinionne par sa capacité d’encaisser le coup précédent, elle la prévint :

« Ne donne pas toute ta puissance pour le moment… bien que le coup soit colossal, tu dois savoir la doser… il faut l’étourdir, pas le tuer. »

Cette remarque parut déplaire à l’elfe qui renifla de nervosité. Sibelle se contenta d’un bref signe de tête à l’endroit de l’instructrice.
Si elle avait bien analysé l’attaque de son adversaire, elle ne savait rien de sa défense. Ainsi avant de passer directement à la technique pratiquée, elle tenta quelques attaques simples à deux mains à coup de marteau. Ainsi, elle put constater que l’elfe possédait une belle agilité et savait parer les coups avec adresse. Il n’était par contre pas aussi rapide que la guerrière. Pour sa part, nul n’aurait cru que ce lourd marteau aurait pu être manipulé avec une telle aisance de la part d’une elfe blanche de stature mince telle Sibelle.

Il n’y avait à présent plus d’autre combat dans la salle, le nombre de spectateurs avait considérablement monté, mais l’assistance demeurait silencieuse, en haleine.

Sibelle cessa les attaques, ils se jaugeaient, armes-en position, se déplaçant lentement latéralement. Astaldo reprit les hostilités en courant vers la guerrière, lame en l’air. Elle esquiva facilement d’un pas de côté. Et alors qu’il se retournait, elle avait soulevé à deux mains son lourd marteau et le balança avec force et violence au niveau du torse de son adversaire. Le coup, bien que retenu, fut tellement puissant que Astaldo perdit l’équilibre et chuta sur le sol. Lorsque le Kendran s’approcha de lui, l’elfe le repoussa de rage. Puis sans saluer son adversaire, il quitta la salle précipitamment.

L’instructrice s’approcha de Sibelle, lui conseilla de légères corrections de position de son corps et de tenue de son arme. Tout en faisant signe à un grand et costaud gaillard à la tête rasée dans la trentaine munie d’une armure lourde, elle rajouta:

« Vous allez refaire une tentative avec Kosta. Pas besoin de le ménager, il sait en prendre sans vaciller. Je veux voir toute votre puissance… Et pas besoin de faire d’autres attaques, tenter directement la technique. »

Sibelle acquiesça et salua son nouvel adversaire, un humain de haute stature, d’une carrure impressionnante. Ce dernier rendit la salutation, un sourire franc, sans aucune prétention.

Ayant bien en tête, les conseils de l’humoran et aussi les derniers correctifs de l’instructrice, Sibelle s’élança vers la double armoire à glace. Rassemblant toute sa puissance, tenant son marteau à deux mains, se servant de son tronc, et ses jambes ayant un bon appui au sol, elle frappa un coup latéral contre le torse de son adversaire. Celui-ci bougea à peine et on put entendre un : « Humph ! »

Suite à quoi, il leva son pouce en l’air, ce qui provoqua des applaudissements de tous les combattants présents, c’est-à-dire près d’une soixantaine.

Sibelle leva un sourcil d’incompréhension, ne saisissant pas toute de suite sa réussite. Kosta s’approcha d’elle et tout en lui tendant la main, il la félicita.

« Je ne me rappelle pas avoir encaissé un coup d’une telle puissance. Bravo ! Vous avez acquis cette technique. »

Sibelle lui rendit son sourire puis le salua.

Elle s’apprêtait à rejoindre Sirat lorsque la jeune femme aux cheveux cendrés l’apostropha.

« J’admire votre façon de vous déplacer, d’attaquer, d’esquiver, ...et tout vous semble si facile et vous semblez même y prendre plaisir… Auriez-vous des conseils à me donner ? »

La guerrière toisa quelques secondes la jeune combattante, puis répondit :

« J’ai en effet un conseil à vous donner. »

La jeune femme écarquilla les yeux de bonheur et s’approcha de Sibelle lorsqu’elle lui fit signe de s’avancer pour lui chuchoter à l’oreille tout en la tutoyant.

« Tu vois le grand humoran là-bas… Si tu t’approches de lui encore une fois, tu es une femme morte. Je serai sans pitié. »

Cela dit, il lui offrit un sourire carnassier puis prenant son air fier, elle remit le marteau à son propriétaire puis poursuivit son chemin vers l’humoran. La jeune femme déglutit si difficilement qu’elle ne put prononcer un mot, se contentant de hocher la tête positivement.


N’ayant pu entendre l’échange entre les deux femmes, mais ayant tout de même aperçu la mine déconfite de la jeune femme, Sirat questionna Sibelle du regard. Elle répondit aussitôt:

« Elle ne t’embêtera plus, je m’en suis occupée. »

Ainsi, même si avant le combat, elle semblait convaincue que les coups d'oeil de la belle elfe envers l'humoran ne l'importunaient point, voilà qu'elle agissait tout de même comme une concubine jalouse....Il n'est pas facile de comprendre les rouages complexes du cerveau féminn... même lorsqu'on en appartient à ce genre.

(((Apprentissage par un maître d'armes de la CC : coup colossal (coût de la CC sera à déduire lors du prochain commentaire)
Modifié en dernier par Sibelle le mar. 19 janv. 2021 23:24, modifié 1 fois.

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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sirat » mar. 12 janv. 2021 07:42

Sibelle trépignait d’impatience, elle voulait entrer dans l’arène. Ses jambes remuaient malgré elle, son regard et ses gestes la trahissaient. Finalement, l’elfe réclama un nouvel adversaire, vantard, il se dressait fièrement, jaugeant l’assemblé encore parsemé, d’un regard hautain.

Sibelle sauta sur l’occasion, à la manière d’une enfant sur un cadeau. Elle se dirigea fermement les pieds nus, les cheveux attachés dans une tresse rapide, sauvage et indomptée.

L’elfe dénigra l’offre d’un rire prétentieux. Il s’appliqua à faire une remarque misogyne. Sirat grinça des dents, le pauvre ne savait pas ce qui l’attendait. Sibelle le trucidait de ses yeux électriques. La commandante prit la parole pour calmer son pédant élève, le remettant finement à sa place.

Le ton avait été ferme, sans agressivité, mais juste et mettait Sibelle et ses exploits en comparaison de l’absence de fait d’arme de « brindille ».

Quand elle dut choisir une arme, la rouquine refusa une épée et empoigna un marteau, jouant du regard avec son ami qui lui acquiesça sur le choix avec un sourire complice.

Gaël expliqua une nouvelle fois l’attaque. Sirat écoutait sagement des explications qu’il n’aurait pas formulé ainsi. Il était plus instinctif.

L’entraînement pouvait commencer, les premiers coups s’échangeaient et Sibelle dansait et semblai flotté sur le sable de l’arène.

Une brume se mit à grandir, elle enveloppa bientôt l’endroit dégueulant des murs, rampant sur le sol.


Les belligérants se figèrent, un silence s'empara de la salle et ce brouillard épais suintant des interstices entres les pierres saturait l'endroit. Sirat le dos contre le mur, déplia ses bras et se mit en alerte. Le temps sclérosé le laissait comme seul acteur d’une pièce sans public, étouffé par cette masse opaque et blanche. Plus rien ne bougeait, Sibelle était comme une statue antique perdu dans une pose épique, les cheveux en apesanteur. Il balaya l'horizon, mais ne vit rien juste un mur lacté. Une voix bien connue l'apostropha. Il ne l'avait pas entendu depuis longtemps, mais sa signature restait gravée au fond de son âme. Un frisson parcourut sa colonne. Il plissa les yeux et finit par la voir. Ses yeux sans vie, son visage virginal et pâle, ses lèvres livide et son corps fin encapé le toisait du fond de cette mer de cendre.

Au milieu des volutes ivoires, émergeant comme un phare dans une tempête, Destinée se tenait droit le regard tourné vers l'humoran.

Sirat étouffait, il ne respirait plus et s’agenouilla.


Zélote, la terre tremble sous les pas des soldats, prends ta place sur les plaines de sang, prend ta place dans le livre comme tu l'as déjà fait. Les cartes changent, un cycle va s'achever et tu dois faire en sorte que cette ère se termine.

Le front de l’humoran dégoulinait de sueur et le temps repris son entreprise. La brume s’effaça aussi rapidement qu’elle était venue. La voix devint un écho dans son âme et il put reprendre une bouffée d’air sur une pièce qui s’était remplis de spectateur.

Sibelle venait de terrasser son adversaire sous les regards d’une foule admirative. Elle ne tarda pas à venir à bout du second tandis que le zélote reprenait ses esprits.

La rouquine avait réussi et contre toute attente la jeune femme aux cheveux cendres se dirigea vers elle. Sirat plissa les yeux, il ne sut pas ce qui s’était échangé, mais la jeune ingénue resta pétrifiée tandis que sibelle laissait une troisième personne sur le carreau avec un air de satisfaction.

Sirat voulut savoir ce qui s’était dit, mais Sibelle affirma qu’il ne serait plus ennuyé par cette péronnelle tout en déposant une main sur son torse.

L’humoran était abasourdi par tant de hardiesse, mais agréablement surpris et presque fier. L’assemblé n’avait d’yeux que pour cette hinione, tempétueuse à la crinière flamme et elle se tenait à ses côtés.

Cependant, une inquiétude avait germé en lui et celle-ci trouvait racine dans sa vision. Elle clouait sa joie au sol, rappelant son devoir et son rôle dans les écrits du livre. Son Maitre, l’appelait et son appel avait été lancé par sa veuve.

Ils sortaient quand un homme, brun, bien constitué, mais en état de transe, fébrile, se frayât un passage jusqu’à la commandante.

Sirat n’avait pas besoin d’entendre pleinement ce qui lui dit dans les murmures d’une foule déconcerté par l’annonce qu’il faisait.

Guerre… Oaxacoa… Toutes les troupes… Val d’abondance

Le bruit continuait, mais il n’y prêtait plus attention.

Il attrapa le bras de Sibelle avec un regard sérieux et ferme.

Rejoins-moi aux chevaux dans cinq minutes, nous partons.

Il n’y avait rien d’autre à dire, rien d’autre à faire l’impératif de la situation l’imposait, il s’exécutait.

Il remonta prestement jusqu'à sa chambre. Enleva ses vêtements et nue les plia et les rangea. Le froid mordait son corps, mais il n’y prêta pas attention, il était concentré. Son esprit faisait le vide. Ses mouvements mécaniques, maintes fois répétés, s'enchaînaient simplement sans qu'il y réfléchisse.

Il reprit sa vieille tunique, son pantalon, ses bottes et enfila son armure.

Quand il arriva aux montures, son amie n'était pas encore là. Elle arriva peut de temps après prête, une brigantine en cuir neuve sur le corps, deux tresses carmin sur la tête, mais un air soucieux sur le visage. Il ne voulu pas la déranger, ni la harceler alors il resta silencieux.

Il prit place sur son cheval et les portes s’ouvrirent. La tempête s’était tue, le silence enneigé de la montagne leur ouvrait ses bras et ils le transpercèrent au galop.
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Sibelle
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Re: Commanderie d'Opale (Guilde des Danseurs d'Opale)

Message par Sibelle » jeu. 14 janv. 2021 02:19

L’humoran fut surpris par la réplique de l’hinionne, mais ne fit aucun commentaire. Il semblait légèrement absent, préoccupé par autre chose que Sibelle ne pouvait deviner.

Ils s’apprêtaient à quitter la salle d’entraînement lorsqu’un homme brun de bonne stature les bouscula par son empressement de se faufiler jusqu’à la commandante. Instinctivement, Sibelle et Sirat firent volteface espérant savoir de quoi il en retournait. De par la distance qui les séparait de l’homme affolé, Sibelle put percevoir le mot guerre ainsi qu’Oaxaca. Elle voulut s’approcher pour en savoir davantage, mais elle fut arrêtée par Sirat qui lui avait pris le bras fermement. Elle se tourna aussitôt, la mine contrariée et vit la détermination dans le regard de celui-ci. Il se contenta de lui dire de la rejoindre immédiatement à l’écurie, qu’ils partaient sur-le-champ.

Sibelle comprit l’urgence de la situation et ne perdit pas de temps en question. Elle courut alors dans le corridor jusqu’à sa chambre. Elle allait enfiler son armure lorsqu’elle vit une magnifique brigandine de cuir rouge étendue sur son lit. Cette pièce d’équipement était accompagnée d’une carte. Elle la fourra dans son sac, pour connaître plus tard l’identité de la personne qui lui avait offert une si jolie pièce d’équipement. Sans perdre davantage de temps, elle l’enfila et ajusta les sangles du cuir à sa taille. Elle se fit à la hâte deux tresses, rangea son équipement lourd et se chaussa. Elle empoigna son sac et partit à la course vers l’écurie, demandant la direction en chemin.

L’humoran était déjà là. Lorsqu’il la vit, il grimpa sur sa monture et elle fit de même. La tempête étant terminée, ils partirent au galop en direction de Luminion.

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