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par Fafnir Forgeclaire » dim. 8 mai 2022 17:29
Toute une troupe de nain prête à faire le tour du continent pour trouver renseignements, artéfacts et baston à foison. Evidemment que ça te botte cette histoire. L’argent et la boisson c’est un plus non négligeable, en plus. Tout le petit groupe est partant, ce qui a l’air de plaire au commanditaire qui lance une bourse bien garnie sur tes genoux, en guise d’avance. T’as pas le temps de vérifier son contenu pour le moment, mais elle est visiblement généreuse, chacun devrait y trouver son compte. Vient ensuite la carte du continent accompagnée d’une liste que tu prends soin de parcourir, plissant les yeux de concentration le temps de noter les villes concernées. Il y en a un petit nombre. Tu roules la carte, mais la garde à la main avant de descendre de la carriole, pas vraiment étonnée que ce cher Balder vous abandonne là, contrairement à la rouquine que cela semble surprendre. Tu te retiens de lever les yeux au ciel. La carte ce n’est pas juste pour faire joli…
Au même moment, voilà que Jean-Mi peau grise décide de sortir de la taverne, se faisant héler aussitôt par le gros roux qui sent fort. La répartie du gris te plaît et tu ne retiens pas un sourire un peu narquois quand le roux semble presque s’offusquer de se voir traiter de sanglier qu’on égorge. Bien vite, cependant, il explique brièvement ce que vous comptez faire et lui propose de vous rejoindre. T’as rien contre, mais il aurait probablement fallu voir ça avec le groupe entier avant d’ajouter quelqu’un à l’aventure. Une tête de plus ça fait des yus en moins, et connaissant ce cupide d’Agril… Mais toi, t’en as cure et tu réponds à son interrogation concernant les objets légendaires que vous pourriez trouver. Après tout, t’as été bercée par les récits des plus grands, avec leurs objets mystiques et mythiques.
- Ouais mon gars ! Des objets uniques parfois même créés par les dieux ! Certains sont très puissants et on nous a demandé d'aller en trouver un, avec d'autres possiblement sur le chemin puisqu’apparemment c'est lié à un rassemblement de collectionneurs ou un truc dans le genre.
Cela semble lui suffire et t’en dis pas plus. Après tout, exceptée la chope de Kubi, t’as aucune idée de ce que vous pourriez trouver en parcourant le continent. Peut-être de vrais trésors, peut-être pas. Encore faut-il partir et commencer quelque part. La rouquine te demande d’ailleurs, d’un ton enjoué, qu’elle sera la première ville visitée. Alors tu déroules la carte, prend ton air le plus sérieux et concentré et l’examine pendant un moment. En regardant bien, tu remarques qu’il est possible de faire un tour pour revenir ensuite vers Mertar. Le voyage sera un peu long au début, mais ce sera le cas dans un sens ou dans l’autre, alors autant profiter de quelques semaines de voyage pour voir dans quoi tu t’embarques avec ces huluberlus. Surtout avec Agril qui gueule à pleins poumons pour filer aussitôt en marchant dans de la bouse. Tu lui jettes un coup d’œil à la fois moqueur et, navré, avant de répondre à la rouquine tout en pointant les lieux du doigt.
- Le plus simple c'est... direction Viskory, qui est... par-là.
Ce « par-là » que tu pointes est précisément la direction inverse de celle prise par Agril, évidemment. Tu mets aussitôt les mains en porte-voix après avoir roulé la carte pour la garder en bon état. Puis tu hurles à l’intention de ton compatriote trop pressé.
- Oh ! Chasseur du dimanche, c'est de ce côté !
Cela a l’effet radical de le faire se retourner et courir vers vous en soufflant comme un bœuf. Tu ricanes en rangeant la carte, ignorant le ton sarcastique de Râle-Gris, la répartie puérile d’Agril et l’odeur du gros roux. Voilà une charmante équipe. Tu fais un clin d'œil à Charlotte, sur laquelle tu comptes un peu pour redresser cette belle bande de thorkins désorganisée.
- Vu les débiles qu'on doit se trainer, je compte sur toi.
Sa réponse te plaît et tu lui tapotes le dos avant de prendre la tête de votre petit groupe, Agril te rejoignant bientôt. Tu décides de prendre au plus court et guide le groupe dans les pentes douces et boisées qui forment la chaine sud des montagnes. Rien à voir avec les monts recouverts de neige qui ont bercé le début de ton voyage. Il fait pas encore chaud, mais c’est déjà plus agréable, surtout quand Agril se met à chanter -malheureusement très faux- un chant de mineurs de Likhranen que tu accompagnes bien vite, le connaissant plutôt bien pour l’avoir gueulé dans les mines pour prouver que tu pouvais miner, être efficace et gueuler plus que les autres. T’avais réussi les trois, sur ce coup-là et ça t’avais fait rudement plaisir d’emmerder le chef de la section de la mine où t’étais, parce qu’il pouvait pas te dire de la fermer vu que tu bossais bien.
Ce début de voyage te permets de voir aussi à qui tu as affaire. Agril, évidemment, toujours le même radin gueulard qui parvient, tu ne sais trop comment, à te faire te sentir presque comme chez toi pendant ce voyage. Lui se charge de chasser du gibier. C’est un chasseur après tout, et ça va vous éviter de manger des racines ou des rations de voyages tout le long du chemin, c’est toujours ça de pris.
Puis vient Charlotte, la rouquine. Un sacré caractère sous son centimètre de moins que toi. Elle a mis une sacrée baffe à un autre membre du groupe, Gorog, lorsque celui-ci lui a conseillé de laisser sortir ce qu’elle retenait, ce qu’elle a fait… en le frappant. Tu ne sais pas trop quoi en penser à vrai dire. Elle a l’air sympathique, tant qu’elle commence pas à venir te parler broderie ou tu ne sais quoi d’autre et qu’elle se contente de taper sur Gorog et pas sur toi.
Gorog justement, parlons-en de ce gros rouquin à l’hygiène douteuse. Il a l’air le plus jovial de votre petite troupe et tu sais pas trop ce qu’il a fait pour sentir le fumier comme ça, mais lui aussi à l’air d’aimer l’or et tout ce qui peut lui en faire gagner. Vu sa pioche, tu supposes qu’il était mineur à une époque, mais bon, difficile d’en être sûr.
Puis le dernier, Álfbanamaðr, qu’on va appeler Alfou pour des raisons de simplicité, mais jamais devant lui, parce qu’il risque de pas aimer. Tu sais pas trop ce qu’il aime à vrai dire, il semble toujours sur le point de râler ou de lâcher un commentaire désobligeant. Tu sais juste que c’est un mage de terre. Ça, tu l’as su assez simplement, lorsque tu as reçu un caillou dans le dos alors qu’il faisait mumuse avec ses pouvoirs. Tu lui as simplement jeté un regard d’avertissement, mais au prochain caillou sur la tronche, tu lui en colles une pour faire bonne mesure.
Votre petite équipe a commencé son périple de façon assez tranquille, il faut bien l’admettre. Agril s’occupant de la viande, toi et Gorog vous décidez à aller cueillir de quoi accompagner tout ça. T’as vite compris que chasser avec une armure de métal et un marteau énorme n’allait pas t’être très utile, donc tu optes pour la cueillette. Tu accompagnes donc le gros nain roux et entame une cueillette aussi hasardeuse que très peu efficace jusqu’à ce que tu te décides à retirer un de tes gantelets pour le laisser pendre à ton coude. C’est pas idéal, mais ça t’évitera de réduire le moindre truc en miette en ne jaugeant pas assez bien ta prise avec le métal. Et puisque t’es accompagnée, tu décides de faire la causette, histoire de connaître un peu ceux qui vont être tes compagnons dans les mois à venir.
Au final, le petit groupe qui te suit te paraît plutôt sympathique. Tous des fortes têtes à première vue, ça risque de faire quelques étincelles et de créer quelques rigolades ou bagarres le long du chemin, mais ça, tu ne vas certainement pas t’en plaindre, à priori.
Parlant de bagarre, c’est par une belle journée que, soudainement, le voyage tranquille devient un peu plus mouvementé. Un gros rocher dévale soudainement la pente, t’obligeant à t’écarter pour pas finir en hachis façon thorkin. T’es séparé du groupe, seul Agril étant de ton côté alors que les cris stridents de ces ordures de sektegs te renseignent assez vite sur qui vous êtes tombés. Depuis les hautes herbes sur le bas-côté, trois d’entre eux surgissent et d’autres vous surplombent dans les hauteurs. Les plus proches étant la menace la plus immédiate, tu saisis ton marteau et te rues sur eux sans même hésiter une seconde, laissant à ton compagnon bourru le soin de tirer sur tout ce qui pourrait venir dans ton dos.
- Allez amenez-vous !
Peut-être que gueuler comme tu le fais à un effet dévastateur, peut-être qu’ils ne s’attendaient pas à se faire attaquer alors qu’ils étaient position de force, ou peut-être simplement que les sektegs sont tous des trouillards. T’en sais rien. Toujours est-il qu’ils prennent peur en voyant une thorkine enragée et armurée leur foncer dessus et s’éparpillent au lieu de faire front. Et ça t’arrange. Tu ne recherches nullement la subtilité et t’attaques au premier, celui au centre, qui porte des frusques en lambeaux, un coutelas dans une main, un bonnet en cuir ridicule et un bouclier de planche moisies dans son autre main. Bouclier qu’il tente d’utiliser pour bloquer ton coup. Oh le coup s’arrête, oui, par contre le bouclier craque et les os du gobelin aussi. Tu pousses un cri de rage en continuant ton élan, envoyant bouler ton adversaire qui roule sur quelques mètres en gémissant, son bras faisant un curieux angle. Cassé, sans aucun doute. Il l’a bien cherché.
La tête redressée, le marteau entre tes mains brandit en direction des deux sektegs encore debout, tu les observes à leur tour alors que leur compagnon gémit sur le sol. Vivant, mais mal en point, c’est suffisant. L’un des gobelins possède une lance ornée d’un crâne jaunit. Humain ou thorkin, tu n’arrives pas à savoir, mais l’idée t’énerve encore plus que tu ne l’es déjà. L’autre a dans sa main droite une hache et dans la gauche une petite pioche. Un reniflement dédaigneux t’échappe et tu te ramasse sur toi-même avant de foncer sur celui avec la lance. Vif et agile, cette saloperie t’évite et tu sens qu’il frappe ton dos, même si le métal pourri de sa lance ne suffit par à passer la protection de ta famille. Une exclamation moqueuse plus tard, tu attaques à nouveau, balayant ses jambes d’un coup bien placé qui le fait choir. Rien de cassé, hélas, mais tu peux l’achever sans problème. Enfin c’est sans compter sur son pote qui débarque et commence à essayer de te marteler de coups. Sa hache ripe sur ton marteau judicieusement placé, mais sa pioche arrive à t’entailler le front, ratant de peu de te râcler l’œil.
- Oh toi tu vas déguster !
Empoignant ton marteau fermement, tu te jettes sur lui, mais te tiens prête. Et bien t’en prend. Sa hache filer vers ta gorge, mais, d’un habile mouvement de son marteau, appris grâce au bon soin de Mathéron, tu bloquer son arme et son bras, les plaquant contre ton armure, un sourire aux lèvres. Tu pivotes et force le gobelin à suivre le mouvement avant d’asséner un violent coup sur son genou. Tu l’entends hurler de douleur alors qu’il s’affaisse. Tu lèves le marteau bien haut et le l’assène de toute tes forces sur son crâne. Tu l’écrases au sol, mettant fi à ses cris et ses souffrances. Ton marteau reposé sur ton épaule, tu te tournes vers le dernier encore debout, qui tente de tirer son comparse mal en point pour se mettre à l’abri. T’en es presque surprise, pensant que ce serait chacun pour soi chez ces saloperies de peaux vertes. Enfin, ils vous ont attaqué, ils savaient à quoi ils s’exposaient, après tout. T’es pas responsable. Alors tu t’avances vers eux, prête à les finir. Ils tentent de s’enfuir, traversent un buisson, mais tu les suis au pas de course, écartant la végétation pour tomber sur… rien. Où que se porte ton regard, ces petites ordures ont disparu sans que tu comprennes comment. Tu fouilles les lieux du regard pour finalement tomber sur ce qui ressemble à l’entrée d’une galerie que tu n’as pas remarquée avant. Tu jures, pestes, mais ne t’y aventures pas. Tu sais qu’il ne faut pas suivre un gobelin dans son territoire seul. Alors tu remontes la pente et retournes vers tes compagnons, le combat étant visiblement finit.
- J’ai trouvé une entrée pour une de leurs galeries, il y en a peut-être d’autres là-dessous.
Soit c’est le moment de filer, soit de pousser un peu plus et de foncer dans les souterrains pour voir ce qui s’y trouve. T’as rien contre l’idée d’aller leur botter les fesses à ces saletés de gobs, mais un truc te chiffonne, une fois tes compagnons rassemblés.
- Hey, mais il est où le grisou ?