La Forêt du Nord Kendran

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Yuimen
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La Forêt du Nord Kendran

Message par Yuimen » mer. 27 déc. 2017 16:40

La forêt du nord Kendran

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Tout au nord du pays Kendran se trouve une forêt dense de feuillus, aux racines des montagnes de Nirtim et de ses Duchés bien connus. C'est l'une des forêt de Yuimen les moins reconnues pour ses mystères et sa magie, pour ses secrets enfouis. Et pourtant, comme toute forêt fantastique, la forêt du nord Kendran offre de sombres secrets.

Assez giboyeuse, elle attire maints chasseurs, qui se perdent parfois dans les détours de ses arbres denses. C'est une forêt assez jeune mais drue, aux nombreux arbustes et buissons. Ici, tout se ressemble, qu'importe où l'on se trouve dans la forêt. Le seul moyen de se repérer est la pente douce qui file vers le nord, vers les montagnes.

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Faëlis
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Faëlis » mer. 13 mars 2019 21:22

Les terres autour de Kendra Kâr étaient fertiles et parsemées de petits hameaux. Les gens simples qui y vivaient savaient-ils à quel point leur travail contribuait à la grandeur de l'empire kendran ? D'ici, partait le grain qui faisait le pain d'innombrables pays dans le monde. Aliéna regardait tout cela avec une moue dubitative. Elle était troublée, c'était manifeste, mais Faëlis ne pouvait qu'admirer comment elle encaissait le fait que sa vie entière ait été détournée pour la mener ici, à arpenter en paix un lieu qu'autrefois elle ne souhaitait que conquérir pour la grandeur d'Oaxaca.

Ils marchèrent ainsi pendant plusieurs jours vers le nord-est. Ils longèrent notamment le lac de Hynim, immense et bordé de villages de pêcheurs avant d'arriver à l'immense forêt qui faisait la frontière entre Kendra Kâr et le comté vassal de Bouhen. C'était la première fois que Faëlis découvrait cette région et, en bon elfe, il avait hâte de parcourir cette forêt inconnue pour observer ses particularités. C'est pourquoi il insista pour quitter la route, quitte à perdre un peu de temps, pour observer la végétation profonde. Aliéna ne chercha pas à l'en dissuader : sous forme d'oiseau, elle n'avait aucun mal à suivre, et elle se fichait de leur destination, qu'elle ne connaissait de toute façon pas.

La forêt était moins luxuriante que celle de l'Anorfain, mais elle était tout aussi diversifiée. Des buissons aux feuilles dures et cireuses comme le houx ou la fragonette y formaient l'essentiel de la basse végétation. Du lierre et du liseron rampaient au sol et escaladaient les troncs des chênes, hêtres et saules qui s'élevaient vers le nadir. Les animaux étaient discrets. Ce n'était pas surprenant, comme il l'apprit en discutant avec un bûcheron : les nobles kendrans avaient installé en bordure de la forêt des résidences, lui-même travaillait pour l'une d'elles. De là, ils pratiquaient chasse à courre avec une intensité qui finissait par réduire les stocks de gibier. Il n'y avait vraiment que les humains pour faire quelque chose d'aussi absurde : que feraient-ils une fois la forêt vidée ?

L'homme lui signala aussi une tribu de sturb. Entendant cela, Faëlis faillit embrasser le pauvre homme ! Ces créatures étaient assez rares, mais existaient pourtant en Anorfain. En fait, elles étaient parmi les seules qu'il n'ait pas vues là-bas. C'était l'occasion de combler cette lacune ! La bûcheron lui déconseilla de s'approcher, car ces créatures stupides pouvaient être dangereuses dans leur maladresse, mais comme l'elfe insistait, l'homme lui souhaita bonne chance, tout en lui glissant que cette tribu aimait particulièrement les œufs. S'il leur en amenait, cela pourrait faciliter le contact.

Lorsque l'elfe se fut éloigné, il lança un regard amusé au célérian qui volait à côté de lui :

« Tu ne pourrais pas me pondre quelque chose ? »

Aliéna reprit sa forme originale et répondit en levant les yeux au ciel :

« Le seul coq que je vois dans les parages pour m'engrosser à toutes les chances de donner une coquatrice, donc je préfère éviter. »

« Bon, alors je vais me débrouiller tout seul... »

Il repéra bien vite un arbre abritant un nid et entreprit d'y grimper.

« Et je peux savoir pourquoi tu tiens tant à voir ces bestioles ? »
marmonna sa compagne.

« On les dit protégés de Gaïa. Et ils sont rarissimes. Est-ce que ça ne vaut pas un petit détour de découverte ? »

Elle secoua la tête en soupirant tandis que l'elfe atteignait les branches hautes. Là, il récupéra le nid et ses quelques œufs qu'il glissa avec soin dans son sac, à une place où ils ne risquaient pas d'être écrasés. Ils étaient un peu petits mais, avec un peu de chance, ça ferait l'affaire. Il se laissa ensuite glisser à terre et reprit la direction indiquée par le bûcheron.

Après une bonne heure de marche, des bruits étranges se firent entendre. Des sortes de gémissements qui résonnaient à travers les arbres, comme un enfant triste et perdu dans les bois. Aliéna devint nerveuse et Faëlis fouilla alentour de sa vision aiguisée. Si un enfant s'était perdu ici, il pouvait être en danger : les sturb n'étaient pas mauvais par nature, mais, comme l'avait dit le bûcheron, ils pouvaient causer des catastrophes par mégarde.

Et puis, l'ouïe fine de l'elfe finit par réaliser qu'il y avait plusieurs voix dans ces gémissements, et qu'ils s'accompagnaient de pas lourds. Ce n'étaient pas des gémissements ! C'était des voix flûtées, produisant des sons qui étaient probablement une forme de langage, comme le chant d'une baleine. Et alors il vit les premiers apparaître entre les arbres.

Les sturb étaient décrits comme des créatures de légende, et il avait longtemps cru que ces récits de doux géants bleus, obèses et incroyablement massifs, étaient une simplification romantique. Il n'en était rien : les sturb étaient tout comme ce qu'il en avait entendu. Se déplaçant sur des jambes courtes, leur énorme ventre ballottant légèrement à chaque pas, ils arboraient une toute petite tête pointue. Une tête bien plus étroite que leurs énormes bras, d'ailleurs, ce qui en disait long sur leur intelligence.

L'un d'eux avisa un buisson avec des fruits et décida visiblement de ramener à manger au clan. Ses grosses mains n'étaient pas appropriées pour la cueillette des baies, mais il ne s’embarrassait pas de ce genre de problème : il saisit le buisson et l'arracha purement et simplement pour le traîner derrière lui.

« Une technique comme une autre, j'imagine... » grimaça Aliéna.

« C'est fascinant ! Approchons-nous ! » s'exclama Faëlis, aux anges.

« Tu es cinglé ?! Tu as vu leur force ? S'ils s'en prenaient à nous, on n'aurait aucune chance ! »

« Mais non, ils ne sont pas dangereux ! »

Plus loin, un choc fut suivi du bruit de chute d'un arbre. Aliéna le fixa comme un dément, et il préféra détourner les yeux. Ils étaient un peu bourrin, d'accord, mais il comptait bien s'approcher un peu !

Le clan était établi autour d'un petit étang saumâtre et comptait une quinzaine d'individus. Bon sang, leurs enfants devaient faire le poids d'un adulte humain ! Distinguer les mâles des femelles n'était pas évident, malgré le peu de vêtements qu'ils portaient, pour les rares qui en portaient. Ils semblaient aller et venir sans trop se soucier les uns des autres mais, en regardant avec soin, on pouvait constater qu'ils s'aidaient à l'occasion, comme ils se croisaient dans un apparent hasard. Il tenta d'expliquer à Aliéna qu'ils formaient bel et bien une société rudimentaire, en dépit des apparences. Elle ne sembla pas vraiment y croire et, surtout, n'en avoir rien à faire. Pour une fois, Faëlis regretta qu'elle soit là.

« Hé bien tu n'as qu'à t'éloigner. Moi, je vais les observer encore un peu. »


Elle recula de quelques pas, mais pas trop, estimant qu'il pourrait assez vite avoir besoin d'elle. De fait, l'elfe fut bientôt repéré et un sturb s'approcha d'un air nonchalant. Le visiteur prit alors délicatement les œufs en murmurant d'un ton un peu gémissant :

« Un niiid... des œufs... niiid... »


C'était sans doute un peu stupide mais il espérait qu'à défaut d'être compris, le géant comprendrait qu'il voulait communiquer. Cependant, le résultat fut assez prévisible : en voyant le nid, le colosse s'activa, les yeux emplis de gourmandise. Faëlis recula rapidement pour éviter de recevoir l'énorme panse dans la figure tandis que la créature ramassait le petit amas de branchage, le soulevait et le vidait goulûment dans sa bouche. Quand son regard revint sur l'elfe, celui-ci y vit ce qu'il interpréta comme une infime lueur de remerciement, et cela lui plût. Maintenant, il pouvait se retirer satisfait.

Il revint vers Aliéna, un petit sourire satisfait aux lèvres. La femme semblait avoir été prête à intervenir pour se battre mais, maintenant, elle arborait une mine plus calme, un peu soulagée et aussi curieuse.

« Tu es vraiment quelqu'un d'étrange... »

Il ne répondit pas. On est tous étrange à sa manière, et il aimait bien sa façon à lui.

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Faëlis
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Faëlis » sam. 16 mars 2019 20:27

Alors qu'ils s'éloignaient du camp des sturb, Aliéna se décida à poser la question fatidique :

« Et sinon, comment on rejoint la route ? »

« Ben... elle doit être par là... plus ou moins. »

La jeune femme haussa un sourcil. Difficile de lui cacher que... hé bien il ne s'était absolument pas préoccupé de la possibilité de se perdre dans la forêt. Et puis, il était sûr d pouvoir retrouver son chemin ! Il était un elfe, quand même ! Plus citadin que forestier mais un elfe quand même !

Sa compagne leva les yeux au ciel et se changea en oiseau. Il se demanda en la regardant s'éloigner si elle allait juste le planter là, excédée, mais non, bien sûr, elle revint vers lui quelques minutes plus tard pour lui indiquer la direction. Ils reprirent le chemin, en silence, affrontant les taillis et les buissons pour rejoindre la route. Mais alors qu'ils en approchaient, Faëlis remarqua un énorme nid, dans une trouée de la forêt.

« Même un aigle ne fabriquerait pas un nid aussi gros... » s'étonna-t-il.

« Ne me dis pas que tu vas encore tenter de faire mumuse avec une grosse bête... » soupira Aliéna.

L'elfe s'approcha sans s'en soucier, trouvant avec surprise d'énormes œufs à l'intérieur. Beaucoup d’œufs. La taille du nid s'expliquait bien... Quelle que soit la créature à l'origine de cela, elle allait avoir une descendance nombreuse. Il en ramassa un pour l'apporter à Aliéna. En le voyant, elle plissa les yeux d'un air soucieux. Elle allait dire quelque chose quand un bruit immonde, caquètement dément et déformé, se fit entendre. Aussitôt, elle saisit l'elfe par l'épaule et l'attira dans un fourré.

« C'est bien ce que je pensais ! Une coquatrice ! »


Faëlis n'avait jamais entendu ce nom, mais il n'eut pas à poser de questions car, à cet instant, la créature apparue. C'était une sorte de coq au corps serpentin, d'une taille absolument impossible ! Ses yeux fous s rivèrent sur le nid et elle poussa un hurlement féroce, battant furieusement de ses ailes, soulevant des nuages de feuilles et de poussière. Aliéna tira son compagnon en arrière :

« Viens ! Il faut partir ! J'ai déjà vu ces créatures ! Elles sont nées du pouvoir de Xenair, l'un des lieutenants d'Oaxaca. Si elle nous voit, nous sommes morts ! Enfin, surtout toi, puisque tu ne peux pas voler... »

Alors qu'ils s'éloignaient, les battements et les cris se firent plus insistants, derrière. La créature, furieuse, fouillait les environs. C'était absurde ! Les serviteurs d'Oaxaca étaient des fous pour avoir créé cette immonde caricature de coq ! Pervertir la nature pour créer des monstres était leur passe-temps le plus révoltant, et l'elfe se sentait écœuré par le spectacle qu'il avait eu sous les yeux. Une offense à la beauté et à la perfection du monde ! Une immonde caricature d'être vivant ! Et surtout...

« Ces œufs sont très avancés. Elle va donner naissance à d'autres dans quelques jours ! »

« D'ici demain, tu veux dire ! Les coquatrices maturent très rapidement. La plupart des œufs ne sont pas viables, mais il y en aura bien une ou deux qui vont s'ajouter à celle-là ! Il faut s'en aller ! »

Le jeune homme se dégagea de sa poigne :

« Et que fais-tu des gens qui vivent par ici ? Nous sommes proches de la route et de plusieurs propriétés ! Le temps que ces gens réalisent le problème et appellent les troupes kendranes, il y aura des morts ! »

« Bon sang, tu es complètement débile ! Et comment tu comptes faire pour vaincre cette chose ? »

Il lui adressa un petit sourire et brandit l’œuf sous son nez.

« Jette ça ! Il pourrait éclore à tout moment ! » s'énerva-t-elle.

« Il n'en aura pas le temps... »

Et il se lança en courant à travers la forêt. La jeune femme dut prendre sa forme d'oiseau pour réussir à le suivre. Mais l'elfe n'eut pas à courir pendant bien longtemps. Il trouva rapidement le sturb qu'il avait croisé précédemment et brandit son trophée :

« Niiiid ! Œuuuuuf ! »

Le géant bleu leva la tête vers lui et son regard s'éclaira. Il se redressa et commença à avancer pesamment vers Faëlis... pesamment, mais de plus en plus rapidement, porté par sa masse redoutable. L'elfe courait, de plus en plus vite, un sourire sauvage aux lèvres. Finis les études de naturalisme ! Place au sport !

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Faëlis
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Faëlis » mar. 19 mars 2019 20:32

L'elfe se garda bien pendant tout le trajet de croiser le regard d'Aliéna, qui devait être quelque part entre la fureur absolue et la calme conviction de l'inéluctabilité de la fin des temps. Heureusement, sa forme d'oiseau n'était pas trop expressive, ce qui évitait d'avoir à le supporter. Il ne fallut que quelques minutes pour arriver à portée du nid.

La coquatrice n'était pas dans son champ de vision, mais les cris stridents qui semblaient venir de toute part indiquaient qu'elle ne devait pas être loin. Faëlis jeta l’œuf en criant à son gros poursuivant :

« Niiiid ! Œuuuuuf ! »

Et il se jeta sur le côté. Le sturb le doubla en couinant, partagé entre l'horreur de voir l'objet de ses convoitises éclater par terre, et la vision merveilleuse d'un énorme nid bien rempli juste devant ! À pas lourds, il s'élança dans sa direction... jusqu'à ce que la coquatrice jaillisse d'un fourré pour fondre sur lui. Faëlis était prêt, cependant, il avait déjà encoché une flèche et tira sur la créature. Pas la peine de viser avec soin, le but était juste de la blesser.

En effet, le monstre trébucha de surprise, ce qui le fit tomber juste devant sa cible. Nullement dérangé – avait-il seulement remarqué quelque chose ? – le sturb percuta de toute sa masse le coq maléfique qui bascula avec un caquètement de douleur. Les deux créatures roulèrent au sol, donnant le temps à l'elfe de cribler le monstre oaxien de flèches !

Le sturb se releva. Du sang coulait de son gros ventre, blessé par un coup de bec. Mais il ne s'en souciait pas. Il leva bien haut les poings et les abattis sur son ennemi, manquant de peu de lui écraser la tête. Ce dernier recula d'un battement d'ailes, si bien que Faëlis dut bondir sur le côté pour ne pas être balayé par sa queue qui fouettait l'air derrière lui.

Alors, contre toute attente, le sturb fit demi-tour et retourna vers le nid ! La coquatrice marqua un instant d'immobilité surprise. Hélas, Faëlis, qui n'avait pas non plus anticipé cela, s'était déjà précipité sur le flanc de la bête pour décocher une nouvelle flèche, visant sous l'aile en espérant y trouver un point faible, car jusque-là, les blessures étaient restées très limitées ! Sauf que non seulement il ne causa pas plus de dégâts, mais, en plus, la créature se retourna contre lui. Il recula en catastrophe, mais de violents battements d'ailes soulevèrent de la poussière et un vent violent le fit basculer en arrière. Aussitôt, il se retrouva à la merci du monstre ! Il roula de côté pour éviter un coup de bec, puis un autre. D'un bond, la bête tenta de s'abattre sur lui pour le piétiner, et il ne l'esquiva encore que de justesse, une griffe raclant contre son armure.

Il n'aurait pas tenu longtemps si Aliéna n'était pas tombé du ciel, reprenant forme humaine pour s'abattre sur la coquatrice, lui déchirer la base de l'aile avec son épée avant de se métamorphoser à nouveau pour s'enfuir à tir d'aile. Entre-temps, Faëlis avait pu s'écarter. Il encocha une nouvelle flèche et vise cette fois la tête. Quand rien ne fonctionnait, il fallait en revenir aux fondamentaux : les yeux sont le point faible de tout le monde ! Mais la créature s'agitait trop et il ne fit que lui érafler le cou. Elle s'éloigna pesamment, mais son aile était brisée, elle ne pouvait plus sauter dans tous les sens !

Profitant d'un instant de répit, l'elfe invoqua sa magie pour s'entourer d'une aura étincelante. Il aurait sans doute du commencé par là ! La coquatrice renâcla, hésitant à s'approcher de cette vive lumière. Elle tourna alors sur elle-même, si soudainement que Faëlis ne put esquiver le coup de queue et roula à terre dans un grand fracas métallique, sonné !

La lumière protectrice persistait, heureusement, et la bête recula encore de quelques pas. Elle hésitait encore à attaquer tandis que son adversaire se relevait en titubant, lorsqu'elle fut prise d'un sursaut accompagné de criaillements. Le sturb s'était brusquement détourné du nid pour la saisir par la queue ! Elle tenta de se débattre mais le géant se projeta sur elle pour lui faire un improbable plaquage. Une tactique audacieuse, voire stupide, car la tête de la coquatrice était toujours libre et entreprit de le cribler de coups de bec.

Mais l'elfe en profita pour terminer de se remettre, s'approcher et ajuster son tir au mieux en direction des yeux de coq. Il lâcha une flèche, puis deux, puis trois... Si certaines ratèrent ou se plantèrent dans les plumes, l'une d'elles atteignit finalement sa cible. La coquatrice hurla. Le sturb, à nouveau, se comporta sans raison, se dégageant pour retourner vers le nid... mais la bataille était finie. La coquatrice se tortillait au sol, la tête en sang. Faëlis tira alors enfin son épée pour la planter dans le cou et égorger la créature, abrégeant ses souffrances.

C'était fini. La coquatrice était morte, et son nid était déjà à moitié mangé. Le sturb, ignorant totalement les derniers événements, de même que ses blessures qui semblaient heureusement plus impressionnantes que graves, ramasse l'énorme nid pour amener ce qui en restait à sa tribu. Alors qu'il s'éloignait, Faëlis crut voir une lueur amusée dans un dernier regard du bon géant, comme si ce combat à mort avait été une bonne partie de jeux entre amis.

Aliéna reprit forme humaine por toiser son compagnon :

« C'est bon, tu as fait ta bonne action ? On peut continuer ? »

L'elfe lui adressa un sourire rayonnant, masquant au mieux le fait qu'il avait mal un peu partout sous son armure :

« On peut continuer... »

Elle lui ferait sûrement des réflexions tout le long du voyage mais peu lui importait : il était fier de cette aventure !

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Oryash
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Oryash » lun. 10 juin 2019 23:04

Précédemment: Départ


Oryash avait donc prit la route du nord en direction de la forêt de Kendran. Une forêt à la végétation dense et elle n'y avait pas remis les pieds depuis bien des années. La dernière fois, elle était en compagnie de ses compagnons dont bon nombre n'étaient plus aujourd'hui. Triste constat en lui même.

La forêt avait changé et bien que le sentier soit toujours là, parfois elle avait un doute au détour d'un bosquet lorsque apparaissait une fourche. Elle stoppait alors sa monture, essayant de se rappeler si à l'époque elle avait bifurqué à gauche ou à droite. Parfois il faut l'avouer , elle prenait un peu au hasard, mais en allant toujours vers le nord, vers les montagnes. Si pour cela elle devait quitter le chemin ,elle le ferait.

Il ne fallait pas perdre de temps, elle le savait. Il lui était cruciale que le message à délivrer arrive à destination rapidement. Elle chemina longtemps à cheval avant de mettre pied à terre et de poursuivre à pied, tenant Hérumor par la longe. Son cheval avait besoin de se délester de sa charge pour un temps. Plus tard, elle bivouaquerait pour prendre un peu de repos et dresserait son campement pour la nuit.
Elle chemina durant des heures, luttant contre la végétation trop dense. Parfois, un animal sauvage déguerpissait à leur approche. Alors que la nuit commençait à tomber, une odeur de fumet lui parvint aux narines. Un chasseur ou des bandits devaient se trouver dans les environs.

Elle attacha alors sa monture à un arbre et flatta l'encolure de l'animal avant de lui murmurer.

«  Ne bouge pas mon beau, je reviens. »

Silencieuse comme seul les Phalanges de Fenris en chasse savaient le faire, elle se coula jusqu'au campement en question, restant hors de vue. Elle nota un seul homme, d'une quarantaine d'année auprès d'un feu où était en train de cuire un lapin. Elle attendit encore quelques minutes, histoire d'être certaine qu'il était seul.
Quand elle n'eut plus de doute, elle rebroussa chemin afin de récupérer Hérumor. Se remettant en selle, elle s'arrangea pour se faire entendre afin de ne pas surprendre l'individu. Quand elle fut dans son champ de vision, elle stoppa son cheval et le fixa un instant.

«  Puis-je me joindre à toi? Je ne suis qu'une simple voyageuse. »

L'homme la dévisagea de longues minutes avant de finir par lui répondre.

« Approche donc et vient te réchauffer près du feu.

Il lui avait alors fait un grand signe du bras pour l'inviter. Elle descendit de cheval et s'avança vers le camp tranquillement. Elle attacha son destrier à une distance raisonnable de telle sorte qu'il puisse paître.

«  Je vois que la chasse a été bonne, si j'en juge ce que vous avez pendu là. Il y a des perdreaux, des lapins, de belles prises. »

L'homme eut un sourire quand elle énumérait sa chasse du jour.

« J'ai pas à me plaindre, ça me permettra de faire manger ma famille à sa faim. Et toi qu'est-ce qui t'amène dans ces bois ? « 

Elle s'installa en face de lui de l'autre côté du feu.

«  Je me rends dans les montagnes. Ici, il fait trop chaud pour moi. »

L'homme eut un rire gras .

«  Ah ah ah ah , tu m'étonnes!C'est que tu es bien loin de tes terres natales. Nosvéris si je me trompe pas.Hein ? »

« C'est bien ça. Aussi retrouver l'air des montagnes me fera du bien et j'aurai un peu l'impression d'être retournée chez moi. »

Elle regarda le lapin avec appétit. Il faut dire que dans sa hâte de quitter la cité, elle n'avait pris que quelques pommes , du pain, du lard et une outre de vin.

«  J'ai du pain et du lard et du vin, si tu veux, en échange d'un peu de lapin. »

«  Du vin ! Voilà bien trois jours que je suis à sec alors ça sera pas de refus. »

Oryash ouvrit sa besace et lui tendit l'outre.

« Le meilleur qu'on puisse trouver à Kendra-kâr, tu m'en diras des nouvelles. »

L'homme ne se fit alors pas prier pour se saisir de l 'outre, la déboucha et but une grande rasage avec délectation.

« Par les dieux, tu mentais pas, il est fameux ! Mais vas-y mange, te prive pas, ce lapin est largement assez gros pour deux. »

Oryash sortit donc son couteau et se tailla une portion de lapin avant de s'y attaquer.


Suite: Autour d'un feu
Modifié en dernier par Oryash le lun. 8 juil. 2019 20:47, modifié 3 fois.
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Oryash
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Oryash » mar. 11 juin 2019 21:18

Précédemment: En forêt autour d'un feu


Oryash mangea le morceau de lapin que le chasseur avait bien voulu partager avec elle. Il était parfaitement rôti, juteux et goûteux, un pur régal.

" Ainsi donc vous êtes chasseur. C'est pas trop dur la vie en forêt ? Vous êtes plutôt isolé. Je présume que votre maison se trouve plus près des lieux de passage afin de pouvoir vendre ce que vous chasser à ceux qui passent et le cas échéant peut-être même, vous rendez-vous en ville. "

L'homme vint de boire un bon quart de l'outre et essuya la bouche d'un revers de main.

" Pour sûr qu'on vit près la route, ma femme refuserait de vivre aussi loin dans les bois. Elle aurait bien trop peur. Mes gamins , ils demanderaient que ça, courir les sentiers au lieu de faire leurs leçons que leur impose leur mère. Ils sont bien comme moi, mes garçons. "

Oryash eu un demi-sourire. Cet homme paraissait heureux de son sort et ravi d'avoir une famille. La peau blanche n'avait jamais éprouvé ce besoin d'avoir une famille, pas depuis qu'elle avait quitté sa meute, il y a de ça bien des années. A présent, la seule famille qui lui convenait c'était celle qu'elle avait au temple. Il ne lui fallait rien de plus pour le moment.

" Je comprends. Avoir la charge d'une famille est une lourde responsabilité, il ne faut pas faire n'importe quoi. "

Elle termina son bout de lapin et jeta les os.

" Vous voulez une pomme ou autre chose ? "

" Un bout de pain serait pas de refus. "

Elle sortit le pain de sa besace et le coupa en deux avant de lui tendre.

" C'est beaucoup trop, m'en faut pas autant. "

" Gardez le . De toute façon y'en a trop pour moi seule, autant qu'il vous profite à vous et votre famille. "

Le temps passa et les deux êtres discutèrent le plus simplement du monde et quand vint l'heure de dormir , Oryash se rendit près de sa monture où elle se confectionna une couche de fortune avant de s'enrouler dans sa cape. La nuit passa paisiblement....


Suite: Pas de temps à perdre, on repart
Modifié en dernier par Oryash le lun. 8 juil. 2019 20:49, modifié 3 fois.
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Fenouil
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Fenouil » mar. 2 juil. 2019 13:30

<<--Terres cultivées autour de Kendra Kâr

Quelques jours plus tard, il ne fut pas mécontent de retourner en forêt, quittant la chaleur ardente du soleil pour jouir de l’ombre fournie par les arbres. En chemin, il eut la chance de croiser un lièvre, la patte arrière gauche prise au piège dans un collet. Bienveillant, il s’approcha de l’animal effrayé, et délicatement, il libéra sa patte blessée. Bien entendu, il avait au préalable cassé le cou du petit rongeur. Sans perdre une seconde, son gibier bien étendu au sol, il mit ses pieds sur ses pattes de derrière et tira sur le pelage. En peu de temps, il lui avait retiré sa fourrure et entreprit ensuite de l’éviscérer et de le dépecer. Laissant les déchets sur le sol, il s’empara des bonnes pièces de viande et fourra le tout dans son sac, piège y compris. Si le gobelin n’était pas vraiment doué pour la chasse, il en était tout autrement pour son aptitude à s’approprier des biens d’autrui.


Sylves des premiers âges -->>

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Oryash
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Oryash » dim. 7 juil. 2019 15:40

Précédemment : Autour d'un feu


L'aube pointait que déjà Oryash était sur le départ. Elle avait rassemblé ses affaires, avait sellé sa monture et l'enfourcha sans attendre, reprenant la route en direction des montagnes. Non sans un signe amical pour le chasseur. Le temps était son ennemi, elle devait se hâter de délivrer le message à Cromax.
Le soleil avançait sa course dans le ciel et la progression de se faisait de plus en plus difficile à mesure qu'elle se dirigeait en direction de la montagne. Elle dut mettre pieds à terre durant quelques heures pour cheminer tant bien que mal.
Elle se demanda si elle n'aurait pas du prendre une autre route, plus facile d'accès. Non, cela ne lui ressemblait pas, de penser de la sorte. Elle secoua la tête, et tira sur la longe de Herumor afin de l'aider dans sa progression.
Bientôt un sentier plus praticable fut en vue et Oryash se remit en selle, poursuivant sa route .


Suite: En passant par la Sylve avec mes....
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Cio Wulfunma
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Cio Wulfunma » jeu. 13 août 2020 15:06

Le soleil était déjà bien bas dans le ciel. Le début de soirée commençait. Sortant de sa torpeur et de son sommeil, Cio ouvrit un oeil dans sa tanière.
-''Grrrrr''
gronda-t-il en se relevant et s'étirant.

Depuis le décès de Frann, son père adoptif, Cio avait dû trouver refuge dans la Forêt du nord Kendran, au nord de la ville de Breen. Il était tombé sur une vieille tanière de hornal, dont la partie supérieure s'était partiellement écroulée. Après avoir creusé une plus grande tanière, posé une paillasse composée de paille provenant en partie des Terres Cultivées de la principauté, laissé un petit espace pour entreposer son barda et bien nettoyer minutieusement ses griffes, Cio était installé. Cela lui changeait de son confort qu'il connaissait avec son père : tout d'abord, ils étaient plus mobiles et ne restaient à un endroit jamais plus de trois jours. Ensuite, comme Frann était un humain, il était plus facile pour celui-ci de négocier avec la population locale. De plus, Fran était bien équipé : il possédait une couche portative, des allumes-feu, un briquet à amadou, un petit sac de transport léger et une petite gourde magique. Malheureusement, la nuit fatidique, le combat face au langoran avait détruit la majorité de l'équipement de Frann. Il ne restait que sa gourde et un couteau de boucher, qu'il utilisait pour dépecer plus facilement la viande des animaux chassés. Ce luxe ne lui appartenait plus désormais : les nuits étaient fraîches et humides, la paille grattait, se remplissait d'eau la nuit pour sécher partiellement en journée (au début, Cio la changeait mais, il fut vite décourager et des patrouilles passaient plus souvent sur les routes ces derniers temps) et la chasse était moins effective depuis qu'il était seul. C'est donc un Cio fatigué et courbaturé qui s'étira en ouvrant bien la gueule, découvrant ses dents, et baillant avec force. La journée venait de commencer pour lui, une journée comme une autre.

Cela faisait trois mois que le Lyikor restait cloîtré dans la forêt, à se morfondre. Cependant, une ou deux nuits auparavant, il s'était dit que s'il continuait ainsi, il n'allait pas mieux valoir que les bêtes qui sévissaient non loin de son village d'origine. Après une brève prière envers Rana, la remerciant de l'avoir élevé au-delà de sa condition animale, il sortit de sa tanière.

Cio venait de rabattre le capuchon de sa cape, comme il l'avait déjà fait à maintes reprises, et se dirigea en direction de Breen. S'il voulait obtenir un contrat, il allait devoir le faire par lui-même. Il sortit du couvert des arbres, la nuit était tombée. Au loin, les lumières de la ville semblaient chaleureuses et accueillantes. Des couples entraient et sortaient, bras-dessus, bras-dessous, en se racontant quelques histoires qui terminaient en rire général. Les habitations étaient en bois, simples, peut-être que s'il avait assez d'argent, Cio pourrait s'en offrir une...
(Ou bien ils m'abattraient à vue...)
pensa-t-il de manière acide. Il ne comprenait pas pourquoi les Humains ne l'accepteraient pas. Son père lui avait pourtant bien dit de ne pas s'approcher d'eux car ils sont belliqueux, arrogants, mesquins et traîtres.
-''Mais, papa, tu es un Humain, toi, et tu es gentil. Les villageois aussi sont gentils.''
lui avait répondu Cio, alors qu'il n'avait que 7 ans.
- ''Oui, Cio. Mais sache que nous sommes une exception. J'essaye d'éviter les Humains un maximum. Même entre eux, se sont des bêtes. Ne devient pas comme ça, mon garçon. Peu importe les circonstances.''
-''Je te le promets.''
lui avait alors répondu le louveteau. C'est avec ce souvenir, un souvenir d'une vie passée, que Cio se dirigea vers la route principale, en quête d'un potentiel travail.
Modifié en dernier par Cio Wulfunma le jeu. 13 août 2020 19:56, modifié 1 fois.

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Gamemaster8
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Gamemaster8 » jeu. 13 août 2020 17:05

Intervention gmique pour Cio
Cela faisait près d'une heure que Cio marchait sur la route principale lorsque qu'il entendit un bruit singulier, un bruit sourd et prolongé. Non loin de la route, couché sur le dos, à l'ombre d'un arbre, ronflait ce vieil homme.
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Si t'arrêtes ton chemin pour le regarder, tu pourras remarquer cet asternia s'approcher furtivement de l'homme endormi.
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Cio Wulfunma
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Cio Wulfunma » jeu. 13 août 2020 23:57

Cio avançait en direction de la route, en ligne droite depuis la forêt. L'herbe sous ses coussinets était humide, la rosée s'y déposait déjà. Il marchait, recroquevillé sur lui-même. En effet, une masse sombre de 2,10 m qui se balade dans l'obscurité, cela peut être effrayant pour les Humains des villes. Ainsi, il avançait, sa capuche remontée jusqu'à son museau. Il faisait l'effort de garder sa queue touffue sous sa cape, histoire de paraître moins effrayant encore. Ses bras, d'un poil sombre, se terminant sur des griffes propres et immaculées, pendaient mollement le long de ses flancs.

À mi-chemin, Cio s'arrêta. Était-il prêt ? Allait-il savoir marcher sur les traces de son père ? La réponse était simple : Oui. En mémoire pour Frann, il ferait l'effort. Cela lui rappela un passage de son enfance. Au début de ses parties de chasse. Il avait 5 ans. Avec son père, ils étaient sur la piste d'un petit de Brok'nud. Alors que Cio devait le pousser à aller vers Frann pour lui tendre une embuscade, la créature se tourna vers lui. Il s'était figé, son coeur battait la chamade, il était complètement tétanisé. La bête sauta sur l'occasion pour s'échapper. Cio resta fixe, le souffle court. Frann revint vers lui, perplexe, et le prit dans ses bras. Cio se décontracta d'un coup et se mit à pleurer.

- ''Désolé...*snif*, je ne sais pas ce qu'il m'a prit ! À cause de moi, le repas est partit...*snif*.''
- ''Là, là, ne t'en fait pas Cio.''
lui dit Frann, de manière réconfortante et en lui caressant le dos,
- ''Cela arrive à tout le monde d'avoir peur ! Il ne faut pas t'en vouloir. Par contre, il ne faut pas rester paralysé par la peur, sinon tu te feras croquer tout cru !''
- ''Mais...*snif*, que dois-je faire alors ?''
demanda-t-il en reniflant et se frottant l'oeil droit.
- ''Ma botte secrète, mon petit Cio, c'est de fermer les yeux, inspirer profondément et d'expirer par la bouche lentement. Cela fonctionne à tous les coups ! Vas-y, essaye.''
Cio s'exécuta : une profonde inspiration et une longue expiration. Sa tête s'allégea et aucune larmes ne remontaient à ses yeux gris. Certes son museau continuait de dégouliner, mais beaucoup moins. Alors, ils repartirent sur les traces du Brok'nud et, au soir, ils festoyèrent autour de sa carcasse.

Son souvenir terminé, Cio ferma les yeux. Il inspira profondément et expira lentement. Il avait retrouvé ses esprits et une nouvelle lueur, emplie de détermination, brillait au fond de ses pupilles.

La lune, haute dans le ciel, en était à son premier quartier. Cela permettait à Cio de voir dans l'obscurité. En effet, étant nyctalope, il y voyait comme en plein jour. Cependant, les Humains ne le sont pas. Ainsi, quand une masse sombre imposante s'approche de vous depuis l'obscurité, cela n'est déjà pas très rassurant, mais si en plus, la seule chose que vous apercevez au travers d'une cavité plus sombre encore, au niveau du visage, c'est une paire d'yeux d'un gris réfléchissant sur des reflets de crocs blancs, vous prenez vos jambes à votre cou ! Et bien, il en fut de même pour les personnes qui se baladaient le long de la route pavée reliant Breen à Kendra Kâr, cette nuit-là. Il avait beau essayer différentes techniques : marcher vers eux en souriant ? Fuite. Attendre assis avant de les interpeller ? Fuite. Courir vers eux les bras tendus, pour les empêcher de fuir ? Fuite et cris d'épouvantes ! Il décida de se mettre en route et à couvert lorsque la milice de Kendra Kâr avait été informée par l'un des passants ''agressés''. C'est donc péniblement, après une heure de recherches infructueuses, que Cio fit demi-tour et redescendit la route, en vue de rentrer dans sa tanière, le moral dans les coussinets.

Alors qu'il quitta la route pour remonter vers la forêt, Cio entendit un son. Non, plus précisément un bruit : un ronflement. Sachant directement d'où provenait ce bruit disgracieux suite à son ouïe fine, il repéra un homme assoupi sous un arbre. L'homme était donc endormi, allongé contre un pommier, les bras croisés, la tête pendant vers son corps. De ce fait, il distingua mal les traits de son visage. Cependant, il nota ces cheveux blancs disposés en trois épis : gauche, droite et le dernier pointant vers le ciel. Un bâton était posé à ses côtés. Essence de frêne selon son odorat. Deux plumes y était accrochées. Cio ne connaissait pas l'animal arborant ce type de plumage. Il portait une multitude de babioles et ceintures. Il était habillé simplement avec une longue robe de voyageur, usée par les trajets de son porteur. L'oeil de Cio fut attiré par un livre accroché à sa taille. Il avait des petites bases de lecture, enseignées par les femmes de son ancien village, en Ynorie. Il adorait lire, ou du moins, les histoires que racontaient les livres.

Alors que Cio rêvassait, il nota une autre présence. Celle d'une créature. En cherchant un peu, il tomba sur un asternia, un petit félin rouge pullulant dans les alentours. Il était aplati dans l'herbe, les yeux fixés sur le dormeur. Alors que Cio allait se détourner et continuer sa route, il se stoppa. Et si cette créature voulait du mal au dormeur ? Cela ne le regardait pas, mais il avait un livre... Peut-être que s'il chasse la boule de poils, il pourra lire un passage ? Ou lui emprunter ? Cela faisait une éternité qu'il n'avait plus lu...

Cio prit son courage à deux mains et s'approcha de l'asternia.

Il essaya de le chasser, d'abord avec des grands gestes, ensuite en émettant un grondement sourd. Il avait beau tout essayer, la créature ne bougea pas. Alors, il retroussa ses babines pour découvrir ses dents et il aboya, toujours pour la faire fuir. Le seul résultat qu'il obtint fut un mouvement du côté du dormeur. Il s'était retourné dans son sommeil. Cio commençait à en avoir assez. Tout d'abord, personne ne veut l'embaucher, puis, en plus, les gens s'enfuient à son approche. La garde intervient, le félin ne bouge pas et, comble de tout cela il se sent abandonné et seul. Pour palier à cela, Cio plongea sur la bête. Ca, au moins, il saura le faire.

Le combat fut bref. Cio plongea donc sur la bête, toutes griffes dehors. Alors qu'il tenta d'esquiver, l'asternia glissa sur l'herbe couverte de rosée. Cela permit à Cio de saisir la créature et de lui tordre le cou, d'un mouvement sec. En un instant, l'asternia ne se débattit plus, les membres ballants dans le vide. Cio aura un en-cas en rentrant. Sur cet entre-fait, l'homme endormi émit un petit gémissement et il commença à ouvrir les yeux...

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Gamemaster8
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Gamemaster8 » ven. 14 août 2020 01:27

Intervention gmique 2 pour Cio

L'homme cessa de ronfler net, ouvrit les yeux tout grand et sursauta, sans doute en te voyant. Il se leva rapidement et brandit son bâton dans ta direction, s'assurant d'avoir l'arbre dans son dos, craignait-il, peut-être d'être attaqué par derrière par un de tes possibles acolyte.

Vraisemblablement prêt à défendre sa vie, il te fixa du regard et attendit. Mais puisque rien ne se passait, tout en demeurant à sa place, il scruta du regard les environs et vit le félin au cou cassé. Il reporta ensuite son regard sur toi, tout en détaillant avant de te regarder droit dans les yeux une trentaine de secondes... son regard s'adoucit alors et il relâcha légèrement ses épaules et dit à voix haute, mais un peu pour lui-même.

" Décidément, j'ai le sommeil trop lourd. "

Puis t'adressant enfin la parole, il se présenta.

" Je suis Crepin... ne confonds surtout pas avec Crétin, hein ! "

Termina-t-il d'un sourire éclatant tout en te piquant un clin d'oeil.
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Cio Wulfunma
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Cio Wulfunma » ven. 21 août 2020 23:21

L'homme entrouvrit les yeux d'abord, puis s'étira en baillant de manière relativement audible. Malgré la nuit déjà bien avancée, Cio pouvait distinguer nettement le dormeur. L'excentrique se releva, nonchalamment, en empoignant son bâton d'un geste qui semblait avoir été répété à moult reprises. Il semblait satisfait de sa sieste. Il s'étira un peu le dos en poussant avec ses mains sur le dessus de son bassin et tint ensuite une posture de pèlerin. C'est alors que son regard s'attarda sur Cio.

L'homme était encore embrumé par son réveil, mais il sentait qu'il y avait quelque chose aux alentours. Une masse sombre se tenait devant lui, immobile. Au fur et à mesure que ses yeux s'habituaient à l'obscurité, il devinait d'abord une cape, puis des pattes animales, une main griffue ballante et une autre tenant un animal, un museau dépassant de la capuche et des yeux luisant le fixant avec attention...

Sa moue, d'abord satisfaite par sa sieste, laissa vite place à de l'incrédulité, suivie par un assombrissement du regard. Le dormeur tint ensuite son bâton en posture défensive, à deux mains, tout en reculant lentement vers le pommier. Il resta ainsi tourner vers le Lyikor même lorsque son dos fut contre le tronc. Son regard balayait attentivement les alentours mais restait surtout fixé sur la créature, la menace la plus imminente selon lui.

Cio était perplexe. Quelle drôle de façon de remercier son sauveur ! Est-ce que tous les Kendrans étaient ainsi ? Dans son village, c'était bien différent. Il savait que si un asternia venait embêter un villageois et que Cio le chassait, ce villageois aurait été reconnaissant et non pas prêt à l'attaquer ! Pas étonnant qu'il n'aie pu approcher personne cette nuit, les gens n'aiment pas être aider dans ce coin-ci. Il aurait dû passer son chemin. Finalement, il n'aura pas accès au livre qu'il voulait lire...

Le temps s'écoulait lentement. Le pèlerin, toujours son bâton brandit, sentait la créature face à lui tiraillée par ses pensées mais sans apercevoir de signe belliqueux de sa part. Il baissa alors lentement sa garde, près à la reprendre si la créature lui préparait un guet-apens, et se dit surtout pour lui-même :

-''Décidément, j'ai le sommeil trop lourd.''

Il reporta ensuite son attention sur l'un objet dans la main de la bête. Il s'agissait d'une bestiole répandue dans les environs : un asternia. À nouveau, de l'incrédulité passa sur les traits du pèlerin suivi cette fois-ci par de la reconnaissance. Il avait compris que la créature l'avait sauvé d'un mauvais pas. Il décida donc d'entamer la conversation :

-'' Je suis Crépin... ne confond surtout pas avec Crétin, hein !''

Lança-t-il avec son plus beau sourire, ainsi qu'un clin d'oeil entendu.

Cio sortit de sa torpeur issue de sa querelle mentale suite à l'injonction du dormeur. Il n'en revenait pas. Quel changement dans l'attitude de l'homme. Il était même un peu perdu ! Devait-il répondre à l'homme devant lui ? Ou le laisser poursuivre ? Il pouvait aussi tout bonnement tourner les talons et s'en aller vers sa tanière. Non ! Il ne fuirait pas ! Et il allait bien lui faire comprendre, à cet énergumène décrépi, qu'on ne se moquait pas de Cio Wulfunma !

-''Non mais pour qui vous prenez-vous ! Ca fait que je me balade gentiment, je tombe sur vous en train de ronfler de manière à réveiller un Trépassé et en proie à cet asternia...(Il secoua la carcasse pendante dans sa main) ...et puis, dès que Môssieur décide de se réveiller, il se méfie de son sauveur ? Mais le comble, c'est qu'après avoir tenu en joug le pauvre Lyikor que je suis, vous vous présentez comme si de rien n'était ? Allons ! Je ne sais pas ce qui me retiens de vous attaquer... (il marqua une courte pause avant de reprendre plus bas, surtout pour lui) D'abord les gens apeurés, puis la garde, puis l'asternia puis ça, c'est l'une des pires nuits de ma vie... C'est peut-être bien un crétin finalement...'' finit-il, de sa grosse voix.

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Gamemaster8
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Re: La Forêt du Nord Kendran

Message par Gamemaster8 » lun. 14 sept. 2020 03:32

Intervention gmique 3 pour Cio

Réalisant la susceptibilité du liykor, le vieil homme retint un sourire moqueur. Il fit même amende honorable.

"Je vous pris d'excuser mon impolitesse... Je vous remercie de m'avoir sauver la vie. Cet asternia m'aurait sûrement tué dans mon sommeil."


Il se tut un court moment, se grattant la tête, cherchant vraisemblablement les mots justes afin de bien se faire comprendre du Liykor sans l'insulter.

" Il n'est pas fréquent de rencontrer un Liykor dans cette région. Et lorsque cela arrive, il est rare qu'ils nous viennent en aide, comme vous l'avez fait. C'est ce qui explique ma méfiance ainsi que celle, sans doute des gens que vous avez rencontrés. "

Il hésita un petit instant, puis reprit.

"Si vous n'êtes pas trop occupé, j'aurais une mission pour vous et je vous paierai le prix nécessaire."
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