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Ratinan Dera - Le Sanctuaire de Yuimen

Posté : sam. 6 janv. 2018 12:01
par Yuimen
Sanctuaire de Yuimen : Ratinan Dera

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Au nord de la forêt ancestrale d'Astirya, se trouve un lieu inviolé par les créatures ayant envahi Pohélis. A la lisière de la forêt se trouve une vaste plaine, très longue, frontière naturelle de l'ancien territoire de Lebher, au-delà se trouvent les zones sauvages du Nosvéris.

A la sortie des forêts, vous serez sans doute émerveillé par une lumière inconnue, d'un rouge puissant. Cette lumière émane du sanctuaire de Yuimen, Ratinan Dera. Au cœur de ce lieu, un cristal en forme de larme, posé dans un véritable écrin de bois vivant, la lumière provient de son cœur.

Nul n'y pénètre, ni les peuples sauvages, ni les elfes, ni les orques. D'étranges légendes parlent d'un lieu d'initiation ancestrale qui changeait les gens tant mentalement que physiquement. Mais les coutumes qui consistaient à envoyer les shamans protecteurs des tribus de ces lieux ont disparu avec l'arrivée des orques et depuis nul n'y pénètre plus...


HRP: avant d'y diriger votre PJ, je vous demande de lire ce qui suit, car l'impact pour le rp d'un passage dans un sanctuaire pourrait ne pas être négligeable.

Il y a longtemps de cela, les Dieux quittèrent Yuimen, la laissant aux mortels. Yuimen créa avant son départ cinq sanctuaires du pardon éternel:

  • Inass Dera, le sanctuaire des îles, perdu à jamais (il se situe en réalité sur le continent perdu de Verloa);
    Twenan Dera, le sanctuaire du désert sur le Naora niché au sein de l'oasis du désert;
    Kartiran Dera, le sanctuaire des forêt, perdu dans les anciennes forêts elfiques de l'Omyrhie;
    Essan Dera, le sanctuaire des montagnes, au nord du temple de la terre sur l'Imftil à 4 jours de marche de Yarthiss;
    Ratinan Dera, le sanctuaire des plaines, dans les étendues verglacées au nord de Lebher;


Ces lieux sont connus comme étant des lieux du pardon éternel. En effet, quelle que soit la faute de l'individu, elle est pardonnée éternellement, mais il y a un prix à payer... A partir du moment où vous touchez le cristal et jusqu'à la mort :

  • Impossibilité physique de transiger aux trois règles du culte de Yuimen;
  • Impossibilité tant physique que mentale de se tourner vers un autre dieu que Yuimen (y compris Gaïa);
  • Perte complète de son histoire. A savoir que toutes les personnes qui la connaissaient oublient tout, à la limite vague réminiscence d'un souvenir du visage. (étrangement les faera, si elles sont liées, ainsi que les compagnons du coureur de plaine ne semblent pas concernés)
  • perte du nom qui appartient dès lors à Yuimen et à lui seul, d'où obligation de s'inventer un nouveau nom, une fausse histoire...


Cependant deux personnes soumises à ses règles se reconnaissent immédiatement, savent le vrai nom de l'autre.

Re: Ratinan Dera - Le Sanctuaire de Yuimen

Posté : jeu. 9 avr. 2020 01:11
par Kenra
Tout ça pour ça. Levé avant l'aurore et le sommeil n'a pas daigné se montrer durant la nuit. Trop d'inquiétudes, de craintes et de bruits inconnus. Cloîtré dans mon terrier volé, j'ai senti des odeurs qui m'ont fait frémir l'échine. Certaines sont restées près de l'entrée, ne s'éloignant que se mêler avec une autre, plus éphémère. J'aurais pu récupérer de mon long voyage, mettre mes sens aux aguets dans cet endroit qui ne souhaite pas me connaître et au lieu de ça, j'ai arraché la sécurité à des animaux innocents qui gisent désormais à mes pieds, mère comme enfants. Peut-être sont-il la raison pour laquelle je n'ai pas été attaqué durant la nuit ? Peut-être auraient-ils succombé même au fond de ce terrier ? Ou peut-être suis-je trop stupide pour comprendre l'importance de mes actes ? Maintenant, le mal est fait et tout ce qu'il reste, c'est du sang et des remords. Je daigne sacrifier de mon temps jusqu'à l'aube pour creuser un trou à la patte et y enterre la famille de Bouloums ou du moins, ce qu'il en reste. La terre est lourde du poids de la culpabilité et c'est d'une marche rapide que je reprends ma route vers ce fameux temple, ne laissant aux morts comme seule offrande qu'un dernier regard coupable. Tout ça pour ça...

><

Ça y est, je la sens. Cette aura, cette énergie apaisante. Elle fait presque tâche dans une forêt si sombre et pourtant. À mesure que je m'approche de l'étrange lumière flamboyante, je n'ai plus la désagréable impression d'être observé, de rester une proie facile malgré ma vigilance. Ici, je vois presque le temps couler comme l'eau d'un ruisseau et le vent ne me porte que de douces paroles à l'oreille. La forêt, je l'entends d'une autre voix, plus épanouie, plus radieuse. Elle est chaude, son discours a changé du tout au tout. Dans ce temple qui ne ressemble à aucun autre, on m'invite à m'asseoir, à écouter davantage. Alors j'obéis.

Je m'imprègne de l'endroit comme il s'imprègne de moi. On communique sans parler, on devine sans penser et seule notre sérénité se touche, s'embrasse et fusionne passionnément. Je finis par me prendre au jeu et ferme les yeux sans craindre qui, quoi et tout ce qui m'entoure. Les oiseaux se taisent, écoutent ma communion avec ce havre de paix et de rédemption, car oui, j'y entends aussi la voix des pardonnés. Des hommes, des femmes, d'autres êtres tous plus peinés les uns que les autres. Ici, le passé est balayé au prix de l'oubli, au prix d'une renaissance. Voilà ce que cette terre sacré m'a partagé sans dire ni montrer.

Je coupe la méditation. Enfin, Hurlenuit l'a quitté, plus par réflexe de survie qu'autre chose. À l'inverse de moi, il ne supporte pas de rester aussi insouciant, à la merci du monde qu'il juge hostile avant tout. Je ne lui en veux pas de m'avoir changé ainsi. Je ne m'en veux pas de l'avoir choisi. Mais alors que j'observe les alentours, je ne découvre aucune menace, rien qui ne justifie une telle inquiétude de sa part. Aucune odeur, à part celle de la terre et des fleurs. Ni la silhouette ou l'ombre d'un prédateur. Seulement un bruit, au même rythme que mon cœur. Un pas, puis deux qui résonnent dans la terre, à quelques centaines de mètre de là. Je quitte Hurlenuit pour redevenir Kalas, sans inquiétude aucune, et avance d'une marche sereine vers la source du battement. De nouveaux chants de la forêt s'ajoutent à la lourde mélodie, le clapotis de l'eau, le frottement de la mousse et le crissement des feuilles trop sèches. Ma main soulève une branche basse couverte d'un épais feuillage et lève le voile sur le mystère. Je ne peux m'empêcher de sourire de surprise en le découvrant, lui se retourne vers moi une branche à la main et le courant du ruisseau tapant contre sa grosse patte rocheuse qui fait barrage. Nos deux regards se croisent, l'un fasciné et l'autre méfiant, puis curieux.

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Je ne saurais dire combien de temps nous sommes restés ainsi.