La Zone d'Embarcation

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Yuimen
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La Zone d'Embarcation

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 11:41

La zone d'embarcation

Image
Grand aynore Sindel


"La compagnie Air Gris vous souhaite un bon voyage sur ses lignes"


Cette grande plaine se situe légèrement à l'extérieur de la ville. C'est ici que vous embarquerez et débarquerez pour les voyages aériens.

Ici, les cynores se posent et décollent à destination de Pohélis et Henehar... Les marchands et les équipages déchargent les marchandises en provenance de la capitale et du reste du monde.

En arrivant, vous pourrez emprunter à pied ou à cheval le chemin qui vous amène directement en ville. Si vous préférez, vous pourrez aussi louer une calèche pour continuer votre voyage dans tout le confort.

"La compagnie Air Gris espère que vous avez fait un agréable voyage à bord de son cynore"


[:attention:] Temporairement, la ligne à destination de Pohélis est fermée. Les lignes reliant Nosvéris à Nirtim, Imiftil et Naora sont désormais disponibles ici. [:attention:]

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Sibelle
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Sibelle » sam. 12 mars 2022 20:50

Pendant que les autres passagers sortaient, je fouillai dans son sac et revêts ma cape de fourrure, relevant le capuchon. Une fois à l’extérieur, nous fûmes accueillis par de la poudrerie et un vent fort assez violent pour faire redescendre ma capuche. En vitesse, je rabattis ma capuche sur ma tête et je nouai les cordons.

Croyant au premier abord que la fourrure était purement esthétique, je fus agréablement surprise de constater qu’elle avait un rôle vraiment plus important. J’avais l’impression qu’un microclimat se formait dans cet espace réduit. Ce cercle de fourrure autour de mon visage permettait à la condensation liée à la respiration, d’être expulsée à l’extérieur, et donc de ne pas geler sur ma capuche ou ma peau. De plus, la chaleur de mon air expirée restait prisonnière de cette petite bulle, créant ainsi une zone de protection devant mon visage. Cependant, je notai que ma vision latérale s’avérait réduite, voire inexistante.

Lorsque nous sortîmes de l'aynore, je vis un panneau d’information, sur lequel il était précisé que la ligne à destination de Pohélis était temporairement fermée. Ceux qui ne disposaient pas d'une autre alternative comme nous étaient condamnés à passer par la voie terrestre ou bien attendre que les lignes s'ouvrent de nouveau.

Avant de me laisser partir, Ezak m’interrogea sur l’objet de mes achats, se demandant ce qui pouvait justifier un détour.

Je lui répondis qu’au marché de Kendra Kâr, une vieille marchande, celle-là même qui m’avait vendu ma cape m’avait parlé de grandes semelles à mettre sous nos pieds et qui permettaient de « flotter » sur la neige. Ce curieux équipement portait le nom de « Râket ». J’avais bien voulu en acheter, mais elle n’en avait pas en inventaire, sachant qu’elle ne pourrait en vendre sous le climat de Kendra Kâr. Quoique perplexe, Ezak me pria de lui en prendre une paire, jugeant sans doute que marcher dans la neige sans s’enfoncer pouvait s’avérer très utile.

Je partis donc en direction de Lebher de bon pas, laissant à Ezak, la tâche de trouver une carte du continent Nosvéris. S’il y avait un endroit où il était possible d’en consulter une, c’était bien dans ce lieu d’embarquement.

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Sibelle
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Sibelle » sam. 12 mars 2022 23:30

Si à ma sortie de la boutique, j’eus l’agréable surprise de ne plus subir l’effet d’un vent violent, je n’en ressentais pas moins le froid. J’accélérai le pas, marcher réchauffait mes muscles.

Lorsque j’arrivai à la hauteur d’Ezak, je me défis de mon sac à dos, détachai la paire qui lui appartenait afin qu’il puisse l’attacher à son propre équipement. Je décidai d’attendre d’être rendue à destination avant de lui demander un remboursement.

Puis sans attendre davantage, je lui demandai :
« Est-ce que vous avez réussi à avoir une carte de Nosvéris ?»

Ezak sortit immédiatement la carte de sous son épais manteau de fourrure et me la tendit. Je la déroulai immédiatement et l’observai attentivement. Je me sentais capable de pouvoir me diriger sans peine avec ma vision d'aigle.

« Le trajet sera assez simple, je pense qu'on pourra facilement s'y retrouver. »

Je l’examinai une dernière fois afin de m'assurer de bien orienter une fois dans les airs. Il n'était pas question de se perdre sur ce continent nordique. Puis je roulai la carte et la lui remis.

Je devais à présent lui expliquer ma transformation en hippogriffe. Je ne le connaissais pas assez pour deviner quelle serait la réaction. Je choisis donc de prendre un léger détour.

« Est-ce que vous savez ce qu'est un shaman ? »


Levant un sourcil, il me répondit :

« Une sorte de druide sauvage qui vit dans les bois et prépare des potions en invoquant les pouvoirs surnaturels des divinités ? »

Je hochai négativement la tête. J’avais espéré qu’il eut une idée un peu plus précise, me facilitant ainsi les explications.
« Les shamans sont des mages qui ont un pouvoir de métamorphose. Ils sont liés à un totem, sorte d'esprit animal protecteur, au point de pouvoir prendre son apparence. »

Je m’arrêtai quelques secondes le temps de lui laisser gober l’information avant de reprendre.

« Je ne suis pas un shaman, ni un mage. Je ne possède aucun fluide magique. Mais suite à un voyage sur Aliaénon, j'ai acquis la possibilité de prendre la forme d'un hippogriffe. »

Un autre que moi y aurait mis plus de formes et d’explications, mais je n’étais guère plus douée de diplomatie que de patience, et je voulais partir au plus vite pour arriver à destination avant que le soir ne tombe. Si le froid était à présent tolérable malgré tout, il le serait beaucoup moins une fois le soleil couché.

Je dardai mon regard dans ses yeux gris d’acier attendant sa réaction.
Sans surprise, il ne crut pas un mot de ce que je venais de dire. Pourtant je n’étais pas du genre à faire des blagues inutiles… mais ça, il ne le savait pas encore, notre rencontre étant trop récente.

« Voyez-vous ça... Je dois avouer... Que j'ai du mal à vous croire. C'est une blague ? Allez, vous m'avez bien eu. Où se trouvent vraiment ces hippogriffes d'élevage ? C'est une spécialité des environs ? »

J’avais suffisamment parlé, il était plus que temps de passer à l’action. Je jetai d’abord un regard circulaire. La zone d'embarquement était à présent vide de tous passagers, le prochain vol n'aurait lieu que plus tard, et les employés étaient déjà occupés à l'entretien de l'aynore.
Je fis fit de ses dernières questions, décidant qu’il serait plus productif de lui donner les conseils requis afin que nous puissions communiquer une fois ma transformation effectuée.

« J'ai bien regardé la carte, mais il vous sera peut-être nécessaire de la consulter. Sous ma forme d'hippogriffe, je comprends tout ce que vous dites, mais je ne peux pas vous parler. Si vous me posez une question, je pourrai vous répondre par des cris: un cri bref pour oui, et deux cris brefs pour non. N'hésitez pas à bien à bien vous agripper à ma fourrure ou à mes plumes pour vous tenir. »

Ce disant, j’entamai ma transformation. Je n’en étais pas à ma première fois et j’avais appris à la contrôler. Si la sensation intérieure s’avérait assez troublante sans être douloureuse, je n’avais qu’une vague idée de ce qu’un témoin pouvait observer. Certes, je voyais bien une partie de mon corps se transformer. Mais j’imaginais mal comment mon visage d’elfe pouvait prendre la forme d’une tête d’aigle. Ma transformation commença donc par mes membres, mes jambes prenant considérablement de volumes et mes mains se transformant en serres. Lorsque je vis son regard s’attarder sur ma croupe, puis mes ailes, je pris la tête d’aigle. J’avais voulu cette transformation progressive n’ayant aucunement envie de transporter un être sans conscience sur mon dos ou dans mes serres. Je préférais garder celles-ci contre mon poitrail pendant le vol afin de limiter au maximum les pertes de chaleur.

À mon soulagement, il tint le coup et ne perdit pas connaissance. Ses réflexes de combattant lui firent par contre reculer de quelques pas.

« D'accord vous plaisantiez pas... »
Au bout de quelques secondes, il se resaisit et demanda :

« Je suppose que c'est le moment où je vous grimpe dessus ? »

Je hochai mon impressionnante tête d’aigle de haut en bas, puis je pliai mes pattes avant afin de lui permettre de se hisser plus facilement sur mon dos.

Doué d’une certaine agilité, il se mit en place sans peine. Conscient cependant de l’avantage que j’avais sur lui, il me pria d’être prudente.

« Je vous ai pas cru, mais c'est pas une raison pour me secouer durant le vol... ...S'il vous plait. »


Sous ma forme elfique, je me serais permis de rire, mais sous celle-ci, je m’abstins. J’ignorais quel son pourrait en sortir, mais je me doutais bien qu’il pourrait plus faire peur que rassurer.

Lorsque je sentis sa poigne sur la fourrure de mon cou et ses jambes serrer mes côtés, je me relevai. Sans perdre plus de temps, je me mis à galoper, j’ouvris mes ailes puis je décollai du sol.

Je pris de l’altitude en douceur, prenant soin de son cavalier inexpérimenté, il s’agissait de sa première fois. J’augmentai graduellement ma vitesse de vol et lorsque je le sentis se détendre, je me permis d’atteindre la vitesse de pointe.

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Ezak
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Ezak » mar. 15 mars 2022 19:03

Lorsque nous atterrîmes, Sibelle me confia la mission de trouver une carte pendant qu’elle irait faire des achats importants. Je l’interrogeai sur la nature de ces achats à même de justifier un détour, et j’appris qu’elle allait se procurer des « rakets ». Des objets qui, si j’en avais bien saisi l’utilité, permettait d’évoluer dans la neige sans s’enfoncer dedans. Je lui demandai alors aimablement de m’en prendre également.
Les portes de l’appareil s’ouvrirent à peine qu’un vent glacial s’engouffra à l’intérieur J’attrapai alors ces vêtements chauds en fourrure d’ours que j’avais achetés plus tôt et je me les mis sur le dos. Je sentis bientôt une sensation de chaleur agréable s’emparer de moi. Enfin, autant que faire se pouvait… Disons que je n’allais au moins pas mourir sur place.

Je descendis de l’appareil, observant les alentours qui étaient animés. Outre les passagers, des marchandises se faisaient décharger de l’appareil pour ensuite être récupérées par des individus venus exprès pour cela. Quelques marchands ambulants trainaient par-là, tentant d’alpaguer les nouveaux arrivants pour leur proposer toute sorte de chose. L’un d’eux vint à ma rencontre. C’était un Earions au grand sourire avenant.

« Hey vous ! Vous venez de Kendra-Kâr n’est-ce pas ? Je suis Ranmaïel, et je peux tout vous trouver. Oui absolument TOUT ! Vous voulez un lieu pour dormir ? J’ai quelques chambres à louer en ville. Vous avez le ventre qui creuse ? J’ai quelques tables ou vous pourrez manger des spécialités à bon prix. Vous cherchez un guide ? J’ai quelques amis qui pourraient vous faire visiter moyennant quelques yus. Vous voulez… »


« Une carte. » Le coupai-je l’empêchant d’aller au bout de son monologue commercial.

« Plait-il ? »

« Je cherche une carte du continent. »

Il réfléchit un instant.

« Vous cherchez une carte… Bougez pas ! »

Il disparu quelques longues minutes, pendant lesquelles j’attendis, transit de froid, essayant de me cacher du vent derrière l’aynore. Lorsqu’il revint il me tendit une carte bien enroulée.

« Cent yus. »

Je lui jetai un regard mauvais.

« Vous n’avez pas un peu l’impression d’exagérer ? »

« Les affaires ce sont les affaires mon bon monsieur. La vie est dure sur notre continent. »

Mon regard se fit encore plus mauvais. J’imaginais bien cet elfe s’être volatilisé pour acheter une carte et me la revendre beaucoup plus cher que ce qu'elle valait. Je devais sentir le sang bleu à des kilomètres puisqu'il semblait que beaucoup voyaient en moi une grosse bourse sonnante. J'attrapai la carte et jetai tout de même un coup d’œil à son contenu pour vérifier et à contre cœur, je lui donnai l’argent. L’elfe le récupéra avec un grand sourire.

« Je vous souhaite un bon séjour chez nous mon bon monsieur ! »

« Tsss… » eut-il pour seule réponse. Je n’allais pas en plus le remercier de m’arnaquer.

J’attendis donc Sibelle, de longues minutes tentant de cacher le plus possible mon corps du vent mordant. Lorsqu’elle revint, elle me donna sans cérémonie les fameuses « rakets » que j’accrochai à mon sac.

« Est-ce que vous avez réussi à avoir une carte de Nosvéris ?»

Sans un mot, je sortis la carte bien enroulée, à l’abri sous manteau de fourrure. Elle la déroula et l’observa en commentant que le trajet ne semblait pas avoir de difficulté particulière, puis elle me remit la carte.


« Est-ce que vous savez ce qu'est un shaman ? »


Je levai un sourcil perplexe. Je ne comprenais pas ce que c’était que cette question et ce qu’elle venait faire là… Je lui répondis tout de même.

« Une sorte de druide sauvage qui vit dans les bois et prépare des potions en invoquant les pouvoirs surnaturels des divinités ? »

Elle me reprit :
« Les shamans sont des mages qui ont un pouvoir de métamorphose. Ils sont liés à un totem, sorte d'esprit animal protecteur, au point de pouvoir prendre son apparence. »

Elle poursuivit :
« Je ne suis pas un shaman, ni un mage. Je ne possède aucun fluide magique. Mais suite à un voyage sur Aliaénon, j'ai acquis la possibilité de prendre la forme d'un hippogriffe. »

Je la regardai sans ciller, tentant de déceler sur son expression un petit rictus qui confirmerait que tout ce qu’elle venait de dire était une plaisanterie. Je me demandais si je n’avais pas affaire à une pince-sans-rire très habile. Il fallait dire que ce qu’elle me décrivait me paraissait assez difficile à croire. Je ne disais pas que c’était impossible, et j’avais vu que la magie pouvait avoir bien des effets dans ce monde. Mais tout de même… Se changer en hippogriffe ? Elle ? Je lui jetai donc un regard extrêmement perplexe.

« Voyez-vous ça... Je dois avouer... Que j'ai du mal à vous croire. C'est une blague ? Allez, vous m'avez bien eu. Où se trouvent vraiment ces hippogriffes d'élevage ? C'est une spécialité des environs ? »

Sans rien répondre à mes remarques elle continua comme si de rien était, me donnant quelques indications sur la manière de communiquer avec elle sous sa forme d’hippogriffe et à ma grande surprise elle entama sa transformation. L’image de son corps se déformant m’arracha un réflexe de recul. Petit à petit les caractéristiques humanoïdes de l’elfe se gommèrent pour se mouvoir en plumes, serres et bec. Bouché bée, j’arrivai tout de même à lâcher un petit commentaire lorsque un véritable hippogriffe se trouva devant moi observant ma réaction d’un air intelligent qui trahissait sa véritable nature.

« D'accord, vous ne plaisantiez pas... »

J’attendis quelques secondes, continuant de l’observer pour être bien sûr de ce que je voyais. Bien que je me considérais comme un homme aguerri par les expériences, ce monde parvenait toujours à me surprendre.

« Je suppose que c'est le moment où je vous grimpe dessus ? » demandai -je prudemment alors que l’hippogriffe, l’elfe, la shaman, Sibelle ou quel que soit son identité hocha de la tête pour répondre par l’affirmative.

Je montai donc sur la bête avant de lâcher.


« Je ne vous ai pas cru, mais ce n’est pas une raison pour me secouer durant le vol... ...S'il vous plait. »


Je ne sus pas si elle avait entendu ni même compris, mais elle utilisa ses hautes pattes pour prendre son élan alors que je m’accrochai à elle avec une poigne à toute épreuve. -Il était hors de question que je meurs aussi bêtement-. Et bientôt nous quittèrent le plancher des vaches.
Modifié en dernier par Ezak le mar. 21 mars 2023 14:25, modifié 1 fois.

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Arkalan
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Arkalan » mar. 15 mars 2022 21:16

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C’est au lever du jour que le port de Lebher est finalement en vue. Cité typiquement elfique entre la mer et la forêt. Ce serait beau à voir si le vent n’était pas si glacial et ce ciel au loin si menaçant. Le genre de tableau qui vous fait en effet croire que quelque chose de mauvais se trame.

Une turbulence agite l’aynore, rependant un court vent de panique à bord. En parlant de vent, je distingue aisément les bourrasques qui balaient la surface de l’eau sur le point de se geler. Le froid est à peine supportable alors que je m’emmitoufle dans les vêtements prit à la commanderie avant mon départ. La machine se pose difficilement et il nous est même conseillé de bien nous accrocher. Le voyage s’est trouvé être moins soumis aux regards inquisiteurs, comme si le fait de quitter l’archipel était vu comme un soulagement. Je ne m’en plaignais pas et j’en avais profité pour trouver un coin sûr à bord pour me reposer quelques heures. Me voilà maintenant sur le toit du monde, le continent glacé de Nosveris et tout commence pour le mieux.

« Halte ! Que faites vous à bord d’un Aynore venant de Tahelta ?! »

Les arcs et les regards des sentinelles locales se braquent vers moi avec ce jugement que ce court voyage m’avait épargné. Je lève doucement les mains, loin de mes armes tout en déclamant d’une voix calme, habitué.

« Je viens de Nessima. J’ai été remercié par le prince de Tahelta pour avoir défendu la cité. Je réponds maintenant à l’appel de l’académie des sciences. »

« Mensonges ! »

Grommelle un Hïnion au regard noir et aux mains prêtes à décocher une flèche.

« J’ai sur moi un document qui le prouve. »

« Il dit la vérité. »

S’exclame un elfe gris qui s’interpose entre moi et les projectiles mortels tout en poursuivant:

« Et je ne vous laisserai pas prendre la vie d’un elfe qui a trouvé grâce aux yeux de mon prince, qu’importe la couleur de sa peau. »

Les elfes présents l’observent avec un air surpris, moi le premier, ne m’attendant pas à ce genre de réaction. Les sentinelles se tournent ensuite vers le plus haut gradé dont le visage se tord en différentes expressions. La surprise, le mépris, la colère, l’hésitation, la méfiance puis la résignation face à la détermination de mon protecteur.

« Il est hors de question qu’il pénètre dans la cité ! »

Crache t-il finalement en baissant son arc.

« Je souhaite simplement poursuivre ma route vers l’académie des sciences. »

Le chef des gardes ricane en m’informant que m’abattre d’une flèche serait moins cruel avant de poursuivre sa ronde. Je l’observe s’éloigner avant de remercier l’elfe gris. Il me toise de toute sa hauteur avant d’avouer que le garde a raison.

« Attendez moi dans les parages. Je reviendrai avec le nécessaire pour votre voyage. Dont une carte. »

« Pourquoi vous feriez ça ? »

Rétorquais-je méfiant. Il extirpe alors un pendentif en forme de croissant de lune de son amas de couches de vêtements tout en déclarant :

« Car c’est par ma seule volonté que mes armes se meuvent. »

Je hausse un sourcil, certain d’avoir déjà entendu et vu cette devise il y a très peu de temps. Il se sert de ce moment de surprise de ma part pour poursuivre:

« Lyann n’allait pas vous laissez vous jeter dans les Elfes de Lebher. Elle a trouvé un moyen plus discret de vous aider. »

« Je vois. »

Dis-je un peu béatement. Elle connait sans doute mieux ce continent que moi et j’apprécie sa faculté à penser de manière masculine en prenant de bonnes décisions.

« Attendez moi, je n’en ai pas pour très longtemps. »

Je l’observe donc partir et m’éloigne à mon tour pour patienter hors du champs de vision des patrouilleurs.

>>>

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Jorus Kayne
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Re: La Zone d'Embarcation

Message par Jorus Kayne » mer. 14 sept. 2022 14:26

XXI Petit détour avant le départ. (suite)

XXII Derniers mots avant de partir.


C’est pressé que je me rends à la zone d’embarcation. Situés dans une vaste plaine, les différents appareils ont largement la place d’atterrir. En cherchant un vaisseau pour me rendre en premier lieu à Kendra Kâr pour rejoindre le Nirtim, j’y retrouve Cadmis, qui visiblement, provoque un énorme attroupement.

"ha ba te voilà !" Clame-t-elle en me voyant.

"Que se passe-t-il ?"

"Tu as failli manquer l’Anyore en partance pour le Nirtim !"

"Tu veux dire que tu as provoqué un bordel monstre pour que je puisse partir à temps ?" Fais-je épaté.

"Tu as tout bon et je tenais à te dire au revoir avant ton départ !"

"Tu n’as pas tes affaires ! Tu ne pars pas ?" Lui dis-je intrigué.

"Pour monter la dedans ? Ho que non ! J’aime trop la mer pour cela." Répond-elle.

"Après ce qu’on a vécu, tu vas repartir en mer, déjà ?"

"Et comment ? Regarde, le sol ne bouge pas, tout est trop stable, j’ai le mal de terre !" Clame-t-elle en mimant une nausée.

La remarque me fait rire et détache un sourire alors que la séparation me peine tout de même.

"Content de voir que tu aies su rester toi-même !"

Déjà agacés par Cadmis, les elfes commencent à s’impatienter. Je leur présente mon bon à vie, ce qui les calme un peu. Je me tourne à nouveau vers la femme pour lui dire au revoir.

"Je ne vais pas pouvoir rester ainsi. Merci pour ton intervention !"

"Merci à toi ! J’enverrai des informations sur mes recherches à la milice d’Oranan et sinon, on se retrouvera à Eniod !" Conlue-t-elle en me tendant la main que je serre avec plaisir.

"A bientôt Cadmis !" Dis-je en retour et m’en vais pour prendre place dans le vaisseau volant.


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