Le Campement du Clan de l'Aigle

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Yuimen
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Le Campement du Clan de l'Aigle

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 11:10

Le campement du clan de l'aigle

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Dans des collines, à quelques kilomètres en vue des murailles de Tulorim, un groupe de Worans tigrés a installé ses tentes. Là se dresse ce qui est l'un des seuls, sinon le seul, bâtiment en dur jamais construit par les Worans: un temple en terre séché dédié à Utu. La réputation de violence des Worans tigrés inquiète quelque peu, mais ceux-ci sont tolérés car ils font commerce de matériaux qu'ils récupèrent dans le désert, principalement de l'ivoire. Il leur arrive aussi de vendre leurs services comme mercenaires. Cependant, les contacts restent strictement commerciaux et les étrangers sont tolérés mais surveillés, et seulement hors période sacrée.

La cheffe de ce campement est la belle et puissante Sirastar.

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Izel
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Re: Le Campement du Clan de l'Aigle

Message par Izel » mar. 25 janv. 2022 21:44

Si la population du village ne semblait guère nombreuse et l'architecture simpliste, Izel en observait malgré tout les moindre détails en approchant. Elle fut cependant interrompue par deux gardes qui se présentèrent à l'entrée. Deux colosses armés de haches qui semblaient de rudes vétérans. Ils s'attendaient à des visiteurs, mais l'un d'eux fronça les sourcils en voyant la jeune ayajpak, déclarant qu'il ne s'attendait pas à la venue d'une humaine.

Izel inclina respectueusement la tête :

« Qu'Utu vous bénisse. Je suis Izel Iluicoatl et mon chemin s'est fait à travers collines et forêts jusqu'ici. Je viens pour en apprendre plus sur votre culture et, si besoin, je vous aiderais au même titre que Syelsa. »

Ses paroles semblèrent apaiser le woran qui inclina à son tour la tête et lui offrit de passer. Il insista cependant sur l'urgence à aller voir la matriarche Fananga.

Ils entrèrent donc dans le village. Attentivement, Izel promenait le regard et mémorisait cet endroit aussi simple que les bas quartiers d'une ville Ayajpak, avec ses maisons de toile et de bois. Le lieu était simple,mais fonctionnel, et décoré avec goût. Les woran cependant, fidèles à leur réputation farouche, les regardaient avec méfiance. Malgré l'envie, elle ne s'écarta pas de ses compagnons, de crainte de s'attirer des ennuis. Syelsa aussi s’intéressa à tout cela, mais elle demanda aussi pourquoi le garde les avait pressée. Pour toute réponse, Sorno Silma déclara que la matriarche leur expliquerait. Il ajouta qu'Izel était libre de refuser son aide si elle l'estimait trop dangereuse. Sans aucune réaction, elle n'avait pas peur du danger, elle répondit avec réalisme :

« J'aviserais en temps voulu. Si mes talents peuvent vous être utile, je vous en ferais bénéficier avec plaisir pour disposer d'un séjour ici. Sinon, je trouverais un autre moyen. »

Il sembla satisfait de la réponse et les guida vers une bâtisse un peu plus haute, quoique toujours d'une architecture fort rustique. Fananga les fit entrer à travers deux gardes qui s'écartèrent sans peine. L'endroit était occupé par une grande pièce circulaire, avec un brasier au milieu. Plusieurs femmes woran, plus élégantes que les autres, se levèrent pour les observer, avant de s'écarter en silence de leur démarche féline, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une... Le guerrier au pelage blanc se retira, et la femme ôta sa coiffe de plume pour se lever devant ses invitées.

« Je n'attendais qu'une seule personne et aucune de vous ne lui ressemble... À qui ai-je l'honneur ? »

Syelsa retira à son tour son chapeau, expliquant qu'elle venait au nom de sa mentor, trop fatiguée par les derniers rituels. Izel mit les mains de chaque côté de sa tête, doigts écartés, pour dessiner un salut d'Utu tel qu'il était pratiqué par son peuple. Rien ne disait que cette manière de faire était connue ici, mais elle n'avait pas mieux. Elle déclara :

« Je suis Izel Ilhuicoatl, du peuple des ayajpak. C'est un honneur pour moi de rencontrer aussi loin de chez moi le peuple d'Utu. J'aimerais en apprendre plus sur vos coutume et, puisque j'ai rencontré Syelsa sur le chemin, peut-être les dieux me donne-t-ils une chance d'obtenir votre bénédiction en l'assistant à vôtre aide. »

Elle se montra intriguée, mais n'avait guère de temps pou répondre à des questions à l'instant : une crise terrible frappait la région : des bêtes devenaient folles et agressives, partant vers la forêt. Les guerriers du clan se comportaient de manière étrange et ne revenaient pas lorsqu'ils partaient à la recherche des bêtes. Les humains de la région risquaient de bientôt accuser les woran... Izel fronça les sourcils :

« J'ai récemment rencontré des tzantak, des... shamans... particulièrement agressifs qui hantaient la région, se comportant comme des bêtes et se faisant appeler les benlandars... Peut-être y a-t-il un lien ? Vous dites que vos guerriers se comportent étrangement, que voulez-vous dire par là ? Avez-vous pu en interroger certains ? »

Elle ne savait qu'une chose : les guerriers se réveillaient confus, avec l'impression qu'ils devaient partir vers la forêt. Comme elle en demandait plus sur les shamans, Izel répondit :

« Je sais peu de choses. L'un d'eux portait un masque comme celui-là. »

Elle montra son masque d'aigle.

« Ils abusent de leur forme animal, se comportent comme des bêtes et sont agressifs et prêts à tuer. Vos guerriers ont-ils mangés quelque chose d'étrange ou sont-il allés en un lieu nouveau ? Certaines plantes ou maladies qui hantent des lieux ou prolifèrent dans la nourriture peuvent susciter des visions et des comportements étranges... Sinon, il reste toujours l'option de la magie. »

Elle ignorait tout de ces gens, ce n'était après tout qu'une piste parmi d'autres... Mais Syelsa intervint soudain, demandant ce qui était arrivé aux animaux qui avaient tenté de s'échapper, et elle appris ainsi que l'un d'eux était enfermé ! Ses yeux s'éclairèrent alors qu'elle demandait à Izel si elle pourra le suivre à la trace. Le même sourire éclaira le visage de la jeune ayajpak :

« Depuis des semaines je survie en traquant des animaux à la course jusqu'à leur épuisement, que ce soit en plaine, en montagne ou en forêt. Cela ne devrait pas être difficile, en effet. »

La matriarche approuva :

« J'ai compris votre plan. Fanangä vous accompagnera et, si une réelle menace apparaît, mes guerriers et moi-même l'anéantiront. »

Elle fit appelle au guerrier, avant de leur promettre toutes les ressources dont elles auraient besoin. Après l'avoir respectueusement salué, les deux femme et le woran sortir de la salle. Curieuse, la sorcière en profita pour demander ce que voulaient les belandars lorsqu'elle les avait croisé.

« Ils voulaient voler une armure de lutin. Un artefact qui semblait les repousser dès que quelqu'un d'autre l'avait entre ses mains. J'ignore de quoi il s'agissait, mais nous l'avons restitué à son peuple. »

Cela ne semblait guère la rassurer, mais Fanangä était prêt à accueillir ces mauvais larrons... Il se tourna vers Izel :

« J'ai hâte de voir vos talents de chasseuse à l’œuvre. On a rarement l'occasion de voir cela de la part d'humains, par ici... »

Izel lui répondit par un petit sourire :

« Les actes parlerons d'eux-même. Ne perdons pas plus de temps. »

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Syelsa
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Re: Le Campement du Clan de l'Aigle

Message par Syelsa » dim. 15 mai 2022 16:35

Le Clan de l’Aigle


Le campement des Worans est un assemblage de tentes et autres structures faciles à démonter, faites de bois, de tissu et ce qui ressemble à des os. Il est perché au sommet d’une petite colline d’où il est facile d’apercevoir les alentours. Curieuse de voir ainsi les worans chez eux, je suis notre compagnon jusqu’à ce que deux gardes nous arrêtent, surpris de voir autant de monde alors qu’ils attendaient ma mentore, ni moi, ni Colehtë, mais sur cette dernière que les questions se portent, ma tenue semblant suffire à indiquer qui je suis sans qu’aucune question ne soit posée à mon égard. Colehtë ne semble pas vraiment inquiète et, après avoir incliné la tête, se présente et annonce la raison de sa présence et sa volonté de les aider si cela est possible. Les deux worans semblent accepter cela et nous laissent passer, mais je peux facilement entendre le plus âgée des deux presser Fananga qui hoche la tête en réponse.

L’intérieur du campement est plein de vie et je croise les regards intrigués ou étonnés de nombreux habitants, de mères avec leurs enfants ou de mâles puissamment bâtis qui nous observent avec parfois méfiance. Que des worans tigrés, pas d’elfes ou d’humains visibles pendant tout le temps que dure notre marche jusqu’au sommet de la colline où se trouve le seul bâtiment fait en pierre et en bois. Contrairement à Tulorim, tout cela ne me donne pas cette impression d’étouffement et de bride que j’ai ressenti en visitant la ville visible depuis la colline. Il y a un certain respect de la nature ici et les pierres sont davantage empilées et utilisées judicieusement que tailler pour satisfaire leurs besoins. Un détail qui me fait apprécier les worans encore un peu plus. Après avoir observv en d étail les décorations des tentes et habitations, je me tourne, curieuse, vers notre guide qui n’a pas ralnti, m’obligeant presque à trottiner pour ne pas me faire distancer.

- Pourquoi le temps presse-t-il tant ?

- La matriarche vous expliquera tout en détail. Izel, rien ne vous oblige à participer si cela vous semble trop dangereux, sachez-le.

- J'aviserais en temps voulu. Si mes talents peuvent vous être utile, je vous en ferais bénéficier avec plaisir pour disposer d'un séjour ici. Sinon, je trouverais un autre moyen.

Tandis que notre compagnon hoche la tête, je ne peux m’empêcher d’être frustrée qu’il faille attendre le dernier moment pour enfin comprendre qu’elle est cette fameuse requête. La raison de toutes ces cachotteries m’intrigue presque plus que la requête en elle-même, mais je reste patiente, comme le voudrait Isqua. Finalement, nous arrivons devant le bâtiment qui semble être une sorte de temple, gardés par deux worans qui nous laissent entrer sans un mot. En entrant, j’observe l’intérieur de la grande pièce circulaire qui forme l’intérieur de la bâtisse, un imposant feu flamboyant en son centre. Plusieurs femelles worans sont ici, vêtus d’atours que je n’ai pas aperçus chez les autres, ainsi qu’une autre portant une coiffe de plume et même une épée dans le dos. Cette dernière, d’un geste, congédie tout ce monde ainsi que Fananga qui nous informe, d’un chuchotement, qu’il nous attendra dehors. Elle se lève finalement et ôte sa coiffe de plume, déclarant d’une voix calme.

- Je n'attendais qu'une seule personne et aucune de vous ne lui ressemble... À qui ai-je l'honneur ?

Sans attendre, j’avance d’un pas et retire mon chapeau avant de la saluer respectueusement, l’informant de la raison de ma présence à la place de celle qu’elle attendait : ma mentore.

- Vous attendiez ma mentore. Malheureusement, le dernier rituel que nous avons fait l'a épuisé et elle m'a envoyé à sa place. - Elle m'a envoyé parce qu'elle a confiance en mes capacités à vous aider et si elle m'a jugée apte, je le serai.

Izel se présente également, offrant un curieux salut en mettant ses mains en éventail autour de sa tête, formant une vision étonnante qui me donne envie d’en connaître la raison. Serait-ce un salut spécifique pratiqué par son peuple pour les personnes importantes ? D’une voix apaisée et douce, la woran nous salue à son tour et je souris à ses mots pleins d’espoir

- Je prie pour que votre mentore se remette, dans ce cas. Sa médecine a aidé nombre des miens par le passé. J'accepte votre aide.

Je hoche à mon tour la tête, espérant être digne de sa confiance et de celle de ma mentore. Être à la hauteur de ces attentes juchent un poid sur mes épaules, mais je ne veux pas faillir l’une ou l’autre, alors je ferais de mon mieux. Elle se tourne ensuite vers Colehtë.

- Et la vôtre également, Izel Ilhuicoatl. Notre clan a rarement croisé des fidèles d'Utu en dehors de notre peuple, j'aimerais en apprendre davantage, une fois cette crise résolue.

Son visage se marque soudainement d'une tension et elle enchaîne.

- Nous demandons une aide extérieure car, depuis peu sévit un mal étrange. Certains de nos guerriers ont eu un comportement étrange il y a de cela quelques semaines. L'incident n'a pas été très marquant, mais un peu plus tard, certaines de nos bêtes de somme sont devenus folles, tout comme certaines appartenant aux fermiers des environs. Tous semblent résolus à aller vers la forêt, quels que soient les obstacles, dévastant tout sur leur passage. Nous avons envoyé quelques guerriers mais aucun n'est revenu. Je crains que les paysans locaux ne nous pensent responsables puisque nous avons été les premiers touchés. Jeune sorcière, la forêt est votre spécialité, je requiers donc votre aide pour enquêter et trouver la source de ce mal.

La requête m’étonne autant qu’elle m’intrigue et m’inquiète. Je ne connais rien qui pourrai pousser ainsi des animaux à agir de la sorte, ni même des worans. Il y a bien des plantes provoquant hallucinations et comportements étranges, mais rien d’aussi précis. Colehtë parle alors de shamans qu’elle aurait croisé et qui serait dangereux, abusant de leurs formes animale pour attaquer. Cela me laisse perplexe car, connaissant les dons des sha, je me demande si ce n’est pas un effet secondaire de trop longue transformation. Ma mentore m’a mis en garde que certains esprits pouvaient changer en se laissant aller à leur bestialité intérieure. Peut-être que cela a à voir avec ces fameux shamans, bien que je ne vois pas le lien avec la requête des worans. Woran qui n’en sait pas plus que nous, malheureusement.

- Je connais des plantes qui peuvent provoquer des hallucinations ou des comportements étranges, mais rien qui pousse à aller à un endroit précis... Quelqu'un, ou quelque chose, doit en être à l'origine, je ne vois que ça. Qu'est-il arrivé aux animaux touchés ?

- Deux se sont échappés, un est mort et nous sommes parvenus à restreindre le dernier.

Une idée me vient alors et je me tourne vers Colehtë. Elle dit être une chasseuse. Peut-être pourrait-elle traquer les animaux ? Avec un sourire je lui demande simplement.

- Vous arriveriez à suivre la piste d'un animal jusque dans la forêt ?

Elle sourit en retour, assurant qu’elle en serait capable. La cheffe comprend et accepte aussitôt notre plan, affirmant que Fanangä, après l’avoir appelé et expliquer la situation, nous accompagnerait et qu’elle et ses guerriers anéantiront la moindre menace s’il y en a une, leurs ressources nous étant alors ouvertes si nous en avions besoin. M’inclinant une dernière fois, je remets mon chapeau et suit Fanangä à l’extérieur, demandant néanmoins à Colehtë :

- Je n'ai pas demandé plus tôt, mais... ces shamans, que voulaient-ils lorsque vous les avez croisé ?

Sa réponse m’étonne. Voler une armure de lutin qui semblait les repousser ? étrange… lorsque j’admets ne pas souhaiter les croiser, Fanangä me rassure en affirmant qu’il s’en occupera s’ils approchent. Je souris, reconnaissante et hoche la tête, laissant Colehtë prendre la direction indiquée par Fanangä, droit vers les enclos et l’animal malade. Tout cela me semble étrange et j’espère que nous arriverons à avoir le fin mot de l’histoire avant qu’il ne soit trop tard.

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