Les Bouges

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Cromax
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Message par Cromax » sam. 14 déc. 2024 13:40

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 14 déc. 2024 14:10

La Cité des Ombres
Les Bouges


Jour 1 – soirée.



Un coup de cloche, audible dans toute la cité. Résonnant longuement après que le heurtoir ait frappé l’airain. Sa signification ? Impossible de le savoir… sauf pour certains chanceux.

Elle sonna à l’instant où Ezra, Xël et Ezak passaient les portes du Bastion de l’Ordre du Soleil Noir. Les gardes les menaient rudement pour sonner réaliste à quiconque observait. Le coup de tête d’Ezak n’eut pas tout à fait l’effet escompté. Ou… Si. Mais trop. Le casque d’Aaron percuta violemment celui du soldat en noir et or. Barbute de mauvaise qualité ? Défaut de fabrication ? Force incontrôlée de la part de l’Elite ? Les pans du casque de la cible se replièrent sur eux-mêmes, s’enfonçant dans le visage du malheureux, perçant peau et yeux dans un flot de sang répugnant. Il tomba évidemment à la renverse, incapable de prévenir le croc-en-jambe de Xël. Les gardes d’Ezra et de Xël poussèrent violemment ces derniers vers l’extérieur de leur bouclier. SI Ezra parvint à garder pied, Xël s’étala de tout son long par terre dans un bruit de vieilles casseroles. Sans blessure heureusement. Quant aux autres gardes, ils attrapèrent Ezak sans délicatesse, le mirent au sol et lui donnèrent des coups de pieds. Un rossage en règle qui meurtrit l’humain durement quand l’un d’eux atteignit son visage, poussant le nasal de son casque sur son nez et faisant exploser ce dernier de manière sanglante (blessure grave au visage, nez cassé).

Ils se retirèrent alors dans la précipitation, emmenant avec eux le corps geignant du garde fortement blessé. La porte fut fermée aussitôt, laissant le trio dans un endroit vaste. Visiblement vaste. Une sorte de parvis, une place devant les murailles du Soleil Noir. Il y faisait sombre. Si sombre qu’ils ne voyaient pas bien loin. Seules deux torchères accrochées de part et d’autre de la porte, en hauteur, éclairaient les alentours directs.

Un bruit de chaines leur parvint, alors qu’Ezra aidait Xël à se relever, après avoir fait mine de se libérer les mains. Le regard de la jeune capitaine se tourna vers l’origine du bruit. Dans la pénombre une silhouette se dessina. Une silhouette qui se mua vite en horreur brute : une femme, visiblement âgée, maigre à en voir les os, vêtue de lambeaux de tissus et mains accrochées au cou par des menottes d’acier. Elle avançait voutée, visage implorant et geignant péniblement.

Le plus horrible était sans doute ces crochets arrimés dans la peau de son dos. Nombreux, étirant sa peau terriblement. Elle semblait reliée par une laisse à quelque chose qui se cachait dans l’ombre. Elle fut rapidement à la limite de son amplitude de mouvement, éructant des sons rauques et plaintifs.


Image


Bienvenue en Enfer, semblait vouloir dire tout son être. Elle implorait. Mais quoi ?


[HJ : Soit on règle la situation via discord, soit via des actions directement en RP. Possible double-màj si vous postez avant mercredi, si cette dernière solution est choisie.]

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » jeu. 19 déc. 2024 21:10

C’est au son d’une cloche que nous traversons les portes du bastion, résonnant longuement comme pour sonner notre glas, ou le mien, qui suis à présent condamné à passer le reste de ma vie illimité ici. Le second son de cloche et celui du casque d’Ezak contre celui de son gardien, mon croche patte fonctionne et il s’étale rudement par terre. C’est seulement là que je peux deviner la gravité de sa blessure. Je n’ai cependant pas le temps de mieux l’inspecter. Je suis bousculé et jeté au sol tandis qu’Ezak est durement lynché. Les gardes se retirent ensuite en emportant leur camarade blessé.

Ezra vient à mon aide tandis que des bruits de chaînes attirent mon attention. Je cherche du regard la provenance du son et je remarque que l’endroit est plus vaste que ce à quoi je m’attendais et surtout qu’il est plongé dans les ténèbres, hormis les braseros du mur du bastion derrière nous qui nous en préserve. Une silhouette s’extirpe finalement de l’obscurité, une femme avec un corps criant famine, les mains menottés à son cou dans une posture implorante. Une profonde colère ressurgit dans mon ventre, de celle que j’avais eu tant de mal à étouffer. Est-ce le Soleil Noir ou les locaux qui s’adonnent à laisser d’autres vivre dans de telles conditions, avec une sensation de faim et de soif extrême sans pouvoir en être libéré.

Je remercie Ezra quand elle vient à mon aide tout en feintant de me défaire de mes liens mais commente tout de même, acide:

« Voyons ce que génère vos lois et vos méthodes. Mais je dois t’avertir que j’ai une patience très limité quand il s’agit d’injustice. »

Je me dirige ensuite vers Ezak, m’inquiétant de son état et lui proposant une potion qu’il refuse. Il me répond de ne pas m’inquiéter et prépare une lanterne, aucun doute qu’elle nous sera indispensable. La Capitaine, en attendant, me rétorque:


"Nos lois génèrent un écartement de la cité Supérieure des criminels. Ce qui se passe ici n'est que leur responsabilité. Ne tâchez pas de l'oublier."

« Je me demande ce qu’elle a fait pour mériter un tel sort. »

Voler une orange ? Exprimer un désaccord ? Un petit sort de rien du tout peut-être ? Quoiqu’il en soit je n’aurais même pas souhaité ça à un lieutenant d’Oaxaca. C’est bien pire que de la cruauté.

Ma colère est mise de côté grâce à l’intervention du Chevalier qui indique la priorité, y voir plus clair. Ezra le confirme, la lueur des habitants de la surface n’atteigne pas ce lieu et sans lumière, il y fera noir. Nous décidons de nous servir pour l’instant de la lanterne en attendant de trouver un endroit plus propice où fabriquer des torches. Nous avançons alors prudemment, armes à la main et si Ezak et Ezra sont d’avis de contourner cette pauvre femme, je suggère plutôt de la libérer avant de partir. Nous nous mettons finalement d’accord pour la libérer une fois que nous serons assuré que ce n’est pas un piège mais au moment où Ezak passe à côté d’elle, la femme se rue sur lui pour tenter de l’attraper. Je saisis alors la laisse pour tirer dessus et m’assurer qu’il n’y a personne au bout. Cela ne bouge pas d’un pouce, me laissant penser qu’elle est retenue à un mur. Entre temps l’affamée est repassée à l’attaque et a cette fois réussie à avoir ce qu’elle désirait sans doute tant, de la nourriture. Elle se laisse tomber pour dévorer le morceau de chair arrachée au cou du chevalier.

Il pousse un râle de douleur mais nous encourage à avancer dans un gargouilli de sang. Ce n’était même pas un piège, elle est juste là … pour rien … sans aucun autre but de la punir. Je suis profondément choqué par ce que je viens de voir, n’attisant que les braises de ma colère. Me retenir d’utiliser ma magie va être difficile car ça ne fait pas cinq minutes et j’ai déjà envie de tout casser, de retourner dans l’Entresol et de tout y briser, de botter quelques culs avant de monter l’étage au dessus pour balancer à nouveau quelques tornades. Avec un peu de chance cela suffira pour briser ce bouclier d’immortalité, libérant les malheureux qui subisse ce honteux châtiment et je les imagine nombreux.

J’enrage et Ezak aussi même si c’est pour d’autres raisons. Nous pouvons désormais voir de nombreuses ruelles qui partent dans plusieurs directions, se perdant entre des murs sans fenêtres. Ezak demande à la milicienne après avoir soigné sa blessure à l’aide d’une potion ce qu’elle sait sur les Bouges.

"Sinon qu'il est rempli de criminels le plus souvent affamés ou appartenant à des bandes qui prennent l'ascendant de vivres sur les autres ? Que c'est un chaos sans nom, un labyrinthe que nul ne peut cartographier, où l'on ne peut se repérer qu'à l'aide d'un guide. Que les Chevaliers qui parcourent l'endroit peuvent être d'une violence extrême mais nécessaire à leur survie. On raconte, mais l'information est à prendre avec des pincettes, que certains d'entre eux auraient sombré dans la folie. Mais ça vaut pour toute la Cité Inférieure : on ne saurait rester mentalement sain longtemps dans un tel endroit. J'ai appris en même temps que vous le nom de ce clan, SOMA. Un parmi de nombreux autres, plus terrifiants les uns que les autres. Mais je sais aussi qu'il ne vaut mieux pas rester dans le coin lorsque la seconde cloche sonnera, et que la nourriture sera distribuée. Nous devons avancer, vite, et sans nous arrêter, qui que nous croisions."

Elle prend alors la tête du groupe pour s’enfoncer dans une ruelle aux murs hauts, toujours sans portes ni fenêtres. Quelques echelles cependant pourraient nous donner accès aux toits plats. Nous croisons d’autres prisonniers attachés ou non qui semblent tous aussi affamés. Ezra ne prête attention à aucun d'entre eux, filant droit, au plus profond, et le plus vite possible.

« Attendez ! »

Si elle décrit ce lieu comme un labyrinthe, ça n’a aucun sens d’avancer au hasard et surtout, nous avons un but ici.

« Il va y avoir un chariot de vivres non ? Ça va forcément attirer du monde, dont ceux qui nous intéressent. Grimpons là-haut. »

Dis-je en désignant une échelle.

« Nous serons à bonne distance mais nous pourrons observer ce qu’il se passe, repérer les plus puissants et ensuite les suivre. Nous avons rendez-vous dans un bordel que votre collègue à situé dans les niveaux inférieurs, ils pourront sûrement nous y mener et si ce n’est le cas nous pourrons peut être trouver un guide qui le pourrait. »

J’interroge les autres du regard avant d’ajouter.

« Quel intérêt avons nous à avancer au hasard dans le noir et l’inconnu ? »

((Propose de monter sur les toits pour observer le jour du Don))

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » sam. 21 déc. 2024 02:39

Ma tête fila et s’enfonça dans celle du garde. Je voulais lui faire mal, certes, mais également rendre la scène réaliste pour ne pas être immédiatement identifiés comme des opposants au Soleil Noir. Malheureusement, le coup que je portai enfonça les parois du casque. La pointe pénétra dans les yeux du garde, et pour ne rien arranger à son malheur, il fut crocheté par Xël et s’effondra au sol. Comme je l'avais demandé, je fus jeté à terre et roué de coups de pied par les cinq autres gardes. Je tentai de me protéger, mais un coup dans le nez me fit comprendre rapidement qu’il était cassé. Ils me laissèrent là, souffrant, me tordant de douleur en tentant de me relever.

Xël s’approcha alors et, tout en levant les mains à mon encontre pour dissimuler nos actions, fit mine de détacher mes liens.

« Ça va ? Tu veux une de mes potions ? »
me demanda-t-il.

Je sifflai de douleur et lâchai à voix basse :
« Ils n’y sont pas allés de main morte, mais c’est moi qui leur avais demandé. Et vu ce que j’ai fait au pauvre type, je l’ai bien mérité. » dis-je en regrettant les dégâts causés. J’espérais qu'un des nôtres pourrait lui offrir une potion pour que ça aille mieux.

Je relevai la tête pour observer autour de nous. Hormis la place éclairée devant le fortin, tout était plongé dans une obscurité oppressante. Aucune lumière ne filtrait ici. Mais il y avait autre chose. Je me figeai un instant devant un spectacle des plus effroyables. Une vieille femme se tenait là, juste en bordure de lumière. Son dos était percé de crochets reliés à une corde qui disparaissait dans les ténèbres. Elle semblait terriblement souffrir, son corps malingre et décharné témoignait d’une sous-nutrition extrême. Ses mains étaient attachées à son cou par des menottes, et elle gémissait faiblement, exprimant une douleur perpétuelle.

J’étais estomaqué. Je compris alors que si l’on ne pouvait pas mourir dans ce monde, cela ouvrait la porte à une existence de souffrance éternelle. Un royaume pour les sadiques… Je me ressaisis rapidement et continuai à répondre à Xël.

« Ne t’inquiète pas pour moi. J’ai aussi pas mal de potions. J’en prendrai une plus tard… Quand je saurai quels yeux sont posés sur nous. » dis-je.

En effet, je me disais que cela pouvait être une belle opportunité. Le Clan Carmin, selon les rumeurs, était un groupe de soigneurs. Cela pourrait justifier une rencontre avec eux. Immédiatement, je fouillai dans mon sac, sortis une lanterne, y plaçai une bougie, et l’allumai. Je regardai mes deux comparses.

« La priorité serait d’y voir plus clair. Il nous faut des torches. »

Puis, me tournant vers Ezra :

« Il fait toujours si noir ici ? »

« Les éclairages de la Cité Supérieure semblent absents ici. Ce n'est pas étonnant : les Chevaliers des Cieux n’ont aucun accès à cette Cité inférieure. Je dirais donc que… sans torches ou lanternes, il y fera noir. Tu as raison. »

Ma lanterne prête, il fallait cependant trouver de la lumière pour mes compagnons, mais le temps nous manquait.

« J’ai peut-être de quoi vous fabriquer des torches, mais cela prendra du temps. Pour l’instant, nous ferons avec ma lanterne. » dis-je en levant celle-ci, avant de commencer à avancer vers la vieille femme pour tenter d’éclairer l’obscurité derrière elle.

« Avançons en formation. Surveillez bien les flancs. » lançai-je à voix basse en tirant Lassiria de son fourreau de ma main libre.

Xël et Ezra, bouclier au poing, se placèrent de part et d’autre de moi, et nous commençâmes à approcher la vieille. La corde attachée à son dos semblait interminable, disparaissant dans les ténèbres.

« On la contourne et on suit la corde ? » proposai-je toujours à voix basse, tentant d’écouter les sons environnants, mais il n’y avait rien.

Xël voulait libérer la vieille, indigné par l’idée de la laisser dans cet état.

« Vous ne sauverez pas les âmes en peine des Bouges, vous savez ? Là où vous voyez détresse et douleur, je vois vilenie et danger. » répliqua Ezra, avant de se tourner vers moi. « On est à la lumière, cernés d’ombres. L’heure du Don est bientôt arrivée. Nous sommes épiés, sans aucun doute possible. Ici, le chaos règnera bientôt. Nous ferions bien de nous en aller. »

J’étais assez d’accord avec elle, mais en même temps, je comprenais Xël et sa pitié. Moi-même, j’étais troublé par la scène. Je regardai la vieille femme un instant. Elle tourna son regard vers moi et poussa un grognement rauque, comme si elle ne savait plus parler. En effet, elle avait la langue tranchée. Son regard était suppliant, des larmes perlant au coin de ses yeux.

J’hésitai, pris de pitié.

« Putain… » lâchai-je, frustré, avant d’exposer mon dilemme :

« Et si c’était un piège ? Pourquoi organiser une telle chose pour les nouveaux arrivants ? Exploiter notre pitié ? Coupons la poire en deux. On la libérera s’il le faut, mais plus loin. Je veux savoir ce qu’il y a au bout de cette corde. Je refuse d’être une proie qui active un piège. Cela aura au moins le mérite de nous éloigner de la zone du chaos annoncé. »

Aucun des deux ne répondit, donnant leur accord tacite et nous reprîmes notre marche. Mais alors que je passais à côté d la vieille femme, elle se rua soudainement sur moi. Ses mains glissèrent sur mon armure, mais son visage, empli de haine, se projeta sous mon casque. Je sentis ses dents s’enfoncer profondément dans ma gorge. Une douleur atroce jaillit alors qu’un flot de sang s’échappait de la plaie. La vieille recula aussitôt, dévorant avec hargne le morceau de chair qu’elle avait arraché.

Ezra intervint immédiatement, assénant un coup d’épée sur ses côtes. La peau se détacha, glissant sur ses os, en une vision macabre. Mais cela ne freina pas son appétit vorace.

« Reculez-vous, bordel ! » hurla Ezra.

Je lâchai un râle de douleur, le sang jaillissant de ma gorge et remontant dans ma bouche. Je m’éloignai d’un pas pressé, lançant d’une voix gorgée de gargouillis :
« En avant ! On ne s’arrête pas ! »

Mes paroles, bien que noyées dans un flot de sang, semblaient compréhensibles. Dans ma précipitation, je pris une dose d’une potion puissante. Je sentis le liquide glisser dans ma gorge, ressortir un instant par le trou béant avant que celui-ci ne commence à se refermer peu à peu. Enfin, je pus avaler ma salive, et le flot de sang cessa de remonter par ma bouche.

Je pris conscience que j’avais échappé de justesse à une fin qui, dans d’autres circonstances, aurait été inéluctable. Une colère noire s’empara de moi. J’avais été faible en me laissant attendrir. Cela m’apprendrait à avoir de la pitié.

« Trop bon, trop con ! » lâchai-je, sifflant encore de douleur. « Putain de salope ! On ne m’y reprendra pas ! » ajoutai-je, enragé. Fini les missions pour libérer quiconque. Elle pouvait bien aller se faire voir. Je me jurai alors d’envoyer promener toute personne qui viendrait m’implorer quoi que ce soit à l’avenir.

Dans notre fuite en avant, nous arrivâmes devant des habitations sans fenêtres ni portes visibles. Je scrutai les ruelles autour de nous après avoir vérifié d’une main sur ma gorge que tout s’était correctement remis en place. Malgré tout, une douleur lancinante persistait. Mes blessures s’accumulaient, et je savais qu’il me faudrait bientôt me reposer ou trouver des soins plus approfondis.

« Ezra, qu’est-ce que tu sais exactement sur cet endroit ? Je veux tout savoir, même les rumeurs. » demandai-je à voix basse.

« Sinon qu’il est rempli de criminels, souvent affamés ou appartenant à des bandes qui prennent l’ascendant sur les autres pour obtenir des vivres ? C’est un chaos sans nom, un labyrinthe que personne ne peut cartographier. On ne peut s’y repérer qu’avec un guide. Les Chevaliers qui parcourent l’endroit sont souvent d’une violence extrême, nécessaire à leur survie. On raconte, mais cela reste à vérifier, que certains d’entre eux sombrent dans la folie.

Cela vaut pour toute la Cité inférieure : il est impossible de rester mentalement sain dans un tel lieu. J’ai appris en même temps que vous le nom de ce clan, SOMA. Ce n’est qu’un parmi d’autres, tous plus terrifiants les uns que les autres. »


Elle marqua une pause, pinçant les lèvres avant de reprendre :
« Mais je sais aussi qu’il ne vaut mieux pas rester dans le coin lorsque la seconde cloche sonnera et que la nourriture sera distribuée. Nous devons avancer, vite, et sans nous arrêter, peu importe qui nous croisons. »

Pour montrer l’exemple, Ezra accéléra le pas. Les murs autour de nous restaient hauts et dépourvus de portes ou de fenêtres. Au fil de notre progression dans l’obscurité, nous aperçûmes cependant quelques échelles menant à des toits plats.

À mesure que nous avancions, des silhouettes étranges croisèrent notre chemin. Une femme aux oreilles pointues, vêtue de guenilles, était accrochée à un mur par des chaînes. Elle ne réagit pas à notre approche. Plus loin, une mendiante tendait une écuelle vide tout en bavant, son regard vide et perdu. Enfin, un homme encapuchonné, l’air aussi malsain qu’effrayé, s’écarta en nous voyant.

Ezra ne prêta attention à aucun d’eux, filant droit, au plus profond de la Cité, et aussi vite que possible. Moi-même, je suivais, en colère, jetant des regards assassins aux figures que nous croisions. Mon regard était clair : “T’approches, je te démantibule.” Fini la pitié.

Alors que nous progressions, Xël nous arrêta soudainement. Il suggéra que nous montions sur les toits pour observer le Don et comprendre qui détenait le pouvoir dans ce secteur en évoquant d'autres détails comme un point de rendez-vous.

« J'aurais préféré m’éloigner d’ici. Nous avons manqué de prudence au départ, et j’ai failli y rester. Mais je vais faire confiance à l' instinct d'un frère d'armes sur celle-là. Espérons qu'on se fera pas avoir à nouveau. Grimpe on te suis. Ezra, tu monteras ensuite, et je fermerai la marche pour que personne ne reste seul dans l'obscurité en bas. »


HRP : Utilisation d'une énorme potion de soin.

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 21 déc. 2024 15:29

La Cité des Ombres
Les Bouges


Jour 1 – soirée.



Ezra se retourna en pinçant les lèvres, mais accorda à Xël la pérennité de son plan.

« Je ne sais pas si on parviendra à trouver un guide dans le chaos qui se prépare, mais nous sommes assez loin pour n’y être pas embarqués malgré nous. »

Elle opina du chef aux dires d’Ezak, pour ce qui était de l’ordre de montée. Xël grimpa en premier. En montant, il aperçut au-dessus de lui un visage. Le visage d’un homme chauve portant un catogan long à l’arrière de la tête et des marques et piercings au visage. Ce dernier, sitôt qu’il remarqua qu’il était vu, se replia sans un mot, laissant Xël grimper.

Image

Le sorcier des portails parvint jusqu’en haut en posture défensive. Ezra le suivit, dégainant son épée une fois sur le toit, Ezak clôtura la grimpette sans incident. Sans incident, mais pas aisément : l’Elite était durement blessé à plusieurs endroits, et ça commençait à se ressentir. Sa jambe était fébrile, sa gorge ouverte à l’air libre, son nez explosé pissait toujours le sang. L’effort de la grimpe lui fit voir quelques étoiles, comme une chute de tension, même s’il resta conscient.

En haut, ils tombèrent sur une curieuse réunion. Plusieurs êtres étaient rassemblés là sur les toits plats, en hauteur. Ils n’étaient pas armés, mais semblaient prêts à se défendre les uns les autres. Ils étaient huit au total, à s’amasser là sur ce qui semblait être leur lieu de vie. Il y avait là un vieux moustachu, une femme au teint hâlé, un homme dont certains traits rappelaient ceux des elfes, une jeune femme aux cheveux courts et sombres, un homme aux cheveux noirs, une femme rasée au teint de miel, une autre femme aux cheveux d’obsidienne lisses et aux oreilles pointues, et enfin l’homme que Xël avait aperçu en haut de l’échelle, qui leur parla en soufflant d’une voix qui se voulait discrète.

« Vous êtes en sécurité ici. On espérait que vous arriviez jusqu’à nous : nous vous avons vus sortir de la forteresse. Vous avez bien fait de quitter la place, regardez. »

Il pointa une direction, dont vous veniez apparemment…


________________________________


Mathis, Akihito, Khalor et Saraï arrivèrent dans le fortin de l’Ordre du Soleil Noir protégeant le passage vers l’Entresol, d’où ils venaient. Un haut mur sombre entourait une large place bordée de dortoirs et autres bâtiments de services pour l’entretien des armes, des armures ou des soldats blessés. Ils y virent l’un d’eux, un des gardes au casque ailé, y être apporté. L’avant de son casque avait visiblement été renfoncé vers l’avant par un choc rude, lui perforant les yeux et les joues.

Le chevalier ne s’attarda pas, ni ne suivit le chemin des charriots pleins qui échangeaient leur place avec des charriots vides. Près du mur, un tas de nourriture se formait, amalgame de plein de denrées alimentaires entassées là. Elles se faisaient charrier à pied vers les hauteurs des murs, sur le chemin de garde, d’où des gardes bien protégés dans leur armure balançaient à tours de bras les aliments à l’extérieur. Sans vraiment faire attention aux dégâts qu’ils leur causaient, visiblement. Le chevalier, donc, les mena sur la droite, grimpant un escalier menant à une extrémité du rempart. Là, un garde lourdement armuré protégeait une grille épaisse dissimulant un passage. Il ouvrit ce dernier avec une lourde clé. Khalor s’adressa à ses suivants :

« Vous deux, entrez-là. Colonelle, c’est ici que nous nous quittons. »

Elle opina du chef, et tendit comme convenu ses armes à Mathis, l’air fermé. Khalor s’assura que les condamnés passent tous deux avant lui, et fit fermer la grille. Il mena ensuite la marche dans un sombre corridor creusé naturellement dans la roche. Un corridor qui laissait entrevoir ce qui se passait en bas, devant les murs, côté bouges.

« Regardez donc ce que nous évitons en passant par ici. Il se tourna vers les deux : voyagerons-nous conjointement ? Où souhaiteriez-vous que je vous mène en premier lieu ? »


___________________________________



Pour tous !

Aux pieds des murs du Bastion de l’Ordre du Soleil Noir, là où atterrissaient, éparses, les denrées alimentaires projetées du haut des remparts par les soldats, un chaos sans nom se déroulait. Des silhouettes se battaient dans un désordre absolu. Sans aucune organisation, sans qu’on aperçoive de camp tant c’était une boucherie. Certains étaient armés, armurés, d’autres y allaient vêtus de simples guenilles, armés de cailloux. Le sang giclait dans tous les sens, pour le moindre fruit, le moindre bout de viande piétiné, le moindre morceau de pain déchiré par des mains avides. Sur les côtés de la bataille de la Faim, des personnes blessées, certaines démembrées, tentaient de s’échapper. Boitant, rampant, avec ou sans le butin qu’elles étaient venues chercher.

Image
(image d’ambiance générale)

S’il n’y avait pas d’armée claire, les yeux attentifs pouvaient cependant repérer des groupes qui se serraient les coudes. Certains ne portant aucun signe distinctif, du moins de là où les observateurs se situaient, d’autres arborant des symboles plus voyants : des brassards violets, d’autres noirs. Ceux-là étaient sans doute les plus organisés et les mieux armés. Des gangs. Des clans, sans aucun doute. Et la bataille se poursuivait à mesure que la nourriture tombait des murs.

Un son de cloche retentit. Un second. Mais ça ne semblait pas réellement affecter la violence qui se déroulait là.


[HJ : Je vais créer des sujets pour vos deux groupes. Vous y noterez prioritairement vos réactions orales à tout ça, et ensuite on verra pour des actions spécifiques que vous vous laisserai peut-être gérer en libre. La prochaine màj aura lieu le samedi 4 janvier !]


[XP :
Xël : 0,5 (discussion), 1 (bienvenue dans les Bouges)
Ezak : 0,5 (discussion), 1 (bienvenue dans les Bouges)]

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » mer. 1 janv. 2025 21:14

Ma question fut directe sans détour et sa réponse le fut tout autant.

« Parce que je me sens concernée à votre endroit. À vous, mais aussi tous vos pairs. Vous êtes apparus dans le quartier de la ville qui est sous ma supervision, et je suis juridiquement responsable de ce qui s’y passe. De surcroît, je veux m’assurer en personne que vous ne tenterez pas une nouvelle fois de nous fausser compagnie. »

Elle voulait s’assurer que je ne tenterais pas de lui fausser compagnie… Et bien, si elle avait connu le fond de ma pensée, son orgueil aurait été une fois de plus blessé. En fait, si j’avais choisi sa compagnie, c’était en gros parce que je savais que je pourrais fuir si j’en avais envie. Alors que cela aurait sans doute été plus complexe avec trois soldats à la solde de ce juge impitoyable. Mais je décidai de ne pas la froisser davantage, puisqu’elle était toujours en possession de mes armes.

Nous rejoignîmes donc Akihito et le chevalier dans un couloir. Au bout de ce dernier se trouvait une grande plateforme de pierre bondée de charrettes, toutes remplies de victuailles.

Pendant que nous regardions la plateforme remonter à notre hauteur, le chevalier questionna la Colonelle.

« Un autre condamné parmi ces nouveaux arrivants ? »

Ce à quoi elle répondit:

« Six mois dans les Bouges. »

Jugement qui contraria apparemment cet homme. Plus clément, ma peine aurait probablement été moins lourde, si j’avais eu affaire à lui au lieu de la colonelle.

« Une semaine, pour le sieur Akihito. Circonstances atténuantes. Je prendrai en charge votre captif : l’on m’envoie en mission avec celui-ci. Nous allons prendre un chemin détourné pour rejoindre les Bouges : vous refermerez la grille derrière nous. »


Akihito devait passer une semaine seulement alors qu’il avait utilisé la magie…et moi six mois. Je trouvais le jugement non proportionné aux peines encourues, mais je n’en pris pas ombrage, convaincu que je partirais bien avant que la peine ne soit écoulée.

La colonelle fronça alors les sourcils, alors que moi, je retins un sourire. Bien que je venais à peine de le rencontrer, je me sentais entre de meilleures mains en compagnie du chevalier. Moi, qui avait toujours préféré la compagnie des femmes à celle des hommes, cette réaction de ma part pourrait en surprendre plusieurs, moi y compris.

Nous poursuivimes notre chemin nous menant droit au fort de l’Ordre du Soleil Noir. Ce dernier protégeant le passage menant à l’entresol. Cette place bordée de dortoirs et diverses bâtisses était entourée d’un haut mur. J’y vis un garde blessé, le choc reçu sur son casque l’ayant défiguré. Cela me donna un amer avant goût de ce que nous pourrions vivre dans les bouges. Nous allions avoir à faire à de vraies brutes. Puis nous nous rendîmes à l’endroit où les chariots étaient vidées et leur contenu s’amoncelaient près d’un haut mur. Les aliments étaient ensuite balancés par les gardes de l’autre côté du mur.
Le chevalier bifurqua vers la droite, nous fimes de même. Puis nous empruntames l’escalier qui nous mena au bout du rempart où un soldat armé gardait une épaisse grille. Sous les ordres de Khalor, il l’ouvrit.

Khalor rompit alors le silence.

« Vous deux, entrez-là. Colonelle, c’est ici que nous nous quittons. »

Celle-ci obéit et sans un mot me rendit mes armes. Je poussai un sentiment de soulagement, tout en rangeant mes armes à ma ceinture. Akihito entra dans le couloir et je le suivis. Khalor franchit la grille à son tour, laissant la Colonelle de l’autre côté. La grille de nouveau cadenassée, Khalor nous conduisit dans un couloir naturelle dans la roche. De notre position, il nous était possible de voir le tumulte qui régnait en bas, devant les murs séparant les bouges du fort de l’Ordre du Soleil Noir.


« Regardez donc ce que nous évitons en passant par ici. Voyagerons-nous conjointement ? Où souhaiteriez-vous que je vous mène en premier lieu ? »

Akihito fut le premier à répondre.

"Je vous suis Khalor, c'est ma mission. Mathis, en revanche, je sais pas ce qui s'est dit entre vous et le Juge. Mais on risque d'attirer l'attention si vous nous suivez : quitte à rester six mois là dedans et que vous voulez vous infiltrer avec une image "propre", mieux vaut qu'on vous voit pas avec un Chevalier de l'Ordre."

Apparemment, Akihito souhaitait faire cavalier seul.

"Je n'ai pu aucunement marchandé avec le juge, c'était sans appel.... Je comprends parfaitement votre réticence à ce que je vous accompagne... mais si vous me laissez seul en bas, je ne resterai pas six mois dans les bouges, mais plutôt six minutes."

Puis me tournant vers Khalor, je lui demandai:

" Vous pouvez m'indiquer le chemin, vers un lieu plus sûr ? Ou encore me proposer une escorte qui ne porte pas les habits d'un chevalier de l'ordre ? "

La réponse de Khalor ne tarda pas.

"Non. Nous sommes votre seule escorte désormais. A vous de choisir : vous montrer avec nous, ou aller seul. Cela comprend... nous suivre à distance. Nous allons rallier au plus vite le Bastion de l'Ordre dans les Bouges. C'est un lieu sûr, d'où nous pourrons prévoir la suite. Mais un lieu connoté de nos couleurs, à nouveau."

"Je peux vous suivre à distance... je suis un bon pisteur."

Puis questionna Akihito :

"Le bordel ?"

"J'ai déjà mentionné ce point à Mathis. Ça peut devenir un point de rendez vous pour nous autres yuiméniens, si tant est qu'on se fasse pas trop remarquer. Un petit parcours pour indiquer le bastion et la maison de passe, ça fera des points de repères."

Il m’avait en effet parlé d’un lieu de rencontre, omettant toutefois de ma préciser qu’il s’agissait d’un bordel.

Nerveux, Khalor répondit:

"C'eut été plus simple un autre jour que le Jour du Don."

Il précisa ensuite:

"Je l'ai dit : il n'est pas possible de situer précisément les chemins de la Cité Inférieure. Ces ruelles sont un vrai labyrinthe, et on ne s'y retrouve qu'en les pratiquant. Mais je sais où sont plus ou moins situés ces endroits, et vais tâcher de vous y mener. Essayez de trouver des points de repère, pour plus tard. C'est ce que je compte faire moi-même."

Sans que je comprenne pourquoi, Akihito s’adressa à Khalor comme s’il s’agissait d’un novice… Était-ce le cas ?

"Sauf que c'est le jour du Don : adaptez vous, Khalor. Profitons de la cohut des... premiers dons."

Cela dit, Akihito dépassa Khalor. Pour ma part, je fis signe à Khalor de passer devant afin de le suivre par la suite

Le couloir nous mena assez vite à une impasse, une plaque de métal l’obturant. Khalor la poussa facilement, nous expliquant qu’il s’agissait d’un leurre afin de dissimuler l’entrée.

Nous nous retrouvâmes donc sur une petite place déserte, entourée de murs dépourvus de portes ou de fenêtres. Toutes les avenues descendaient vers les bas fonds.

"A gauche, nous tomberions sur l'endroit où ils se battent. A droite, je l'ignore. Mieux vaut s'enfoncer tout droit."

Puisqu’il était le seul à connaître l’endroit, nous n’avions pas d’autres choix que de le suivre. Nous poursuivîmes ainsi notre route sur quelques centaine de mètres, traversant des ruelles, observant des potences soutenant des prisonniers, maigres, presque nues, se déplaçant à notre arrivée. Lorsque Khalor s’arrêta devant un carrefour à cinq voies, je compris qu’il ne savait pas trop quel chemin prendre. Akihito s’approcha de lui et lui parla à voix basse, sans que je comprenne le contenu de son propos.
Dans l’intention d’aider, je regardai attentivement les diverses voies possibles à la recherche de traces, empreintes, débris quelconques, tout ce qui pourrait nous donner des indices, mais en vain. Les rues de pierre ne laissait aucune trace. La seule présence de vie s’avérait être les horribles plaintes des gens souffrant dans leur cage.

Après un haussement d’épaules, Khalor choisit la voie du centre. Je le suivis donc et nous traversâmes encore quelques ruelles. Puis, soudainement, une voix éteinte parvint à nos oreilles. Une femme décharnée s’était approchée de nous, nous dardant de ses yeux blancs, elle nous interrogea sur notre présence en ces lieux.

Akihito lui répondit:

"On rentre chez nous."
Avant d’augmenter le rythme.

Je m'éloignai de façon à éviter la vieille dame, mais je fus trop curieux pour ne pas lui répondre :

"Et qu'est ce qu'il y a là ? "

Tout en pointant la direction ou nous allions.

Effarée, ou enragée, ou un peu des deux, la dame au crâne dégarni nous poursuivit tout en nous criant qu’elle était chez elle et que personne ne pouvait s’y trouver.

Khalor dégaina alors une arme et tout en lui faisant face, la somma de reculer. Elle s’arrêta aussitôt prenant une position défensive.

Puis Akihito, posa une main amicale sur l’épaule de Khalor

"Ignorons la, Mark,"

(Mark ? Il connait suffisamment le chevalier pour l’appeler par son petit nom ? )

Je ne dis mot, me contentant de demeurer loin de la femme.

Le dénommé “Mark” n’apprécia pas la proximité d’Akihito… ou bien voulait-il garder leur surnom pour leur moment d’intimité.

"Pas Mark, Khalor ! Khalor Somnis ! Entendez-bien ce nom, faites le courir parmi les ruelles : un Somnis est à nouveau présent dans les Bouges. Nul mage n'aura un sommeil paisible désormais !"

La vieille femme recula et nous pûmes poursuivre notre route.

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » jeu. 2 janv. 2025 17:50

Ma proposition de grimper sur les toits semble convaincre les autres. Je crains autant qu’eux de faire une mauvaise rencontre là-haut mais ça me parait pour l’instant la meilleure chose à faire. Je passe en premier, bouclier au dessus de ma tête pour grimper l’échelle sans me prendre un projectile sur la tête.

Je risque un coup d’oeil une fois proche du sommet et discerne une tête qui se dessine dans l’obscurité. Sitôt vu, il s’écarte pour me laisser monter. Je pose le pied sur le toit, mon bouclier devant moi en posture défensive, suivi par Ezra et Ezak qui se montrent tout aussi méfiant.

Il se trouve ici plusieurs personnes que je peux mieux distinguer grâce à la lanterne du Chevalier Kendran. Des hommes, des femmes, qui ont l’air plus ou moins jeunes. Ils n’ont pas l’air hostile, ni aussi désespéré que nos précédentes rencontres. Je cherche à convaincre la troupe en assurant que nous n’avons pas bon goûts mais celui que j’avais aperçu en haut de l’échelle, avec un long catogan assure que nous sommes en sécurité et que nous avons bien fait de quitter la place, désignant celle-ci en nous invitant à observer.

La zone déserte auparavant était devenue un champs de bataille, une boucherie ou de nombreux individus s’entre déchiraient sans qu’il paraisse y avoir vraiment de camp. Mais pire encore, ce qui nourrissait de rage le monstre au fond de mon ventre, c’était de voir les miliciens du Soleil Noir jeter la nourriture par dessus le mur.

« Ils jettent la nourriture comme si c’était des animaux. C’est cette immortalité qu’ils veulent conserver ? Ces apprivoisés qui veulent en apprivoiser d’autres. »

Dis-je en serrant la mâchoire, la voix emprunte de dégoût et de colère. Le bouclier désormais baissé. C’était inacceptable.

« Je vous plains tous les deux. Ça va être difficile de m’empêcher de tout dévaster. »

Ajoutais-je à l’attention des deux autres. Je remarque alors l’état d’Ezak en me tournant vers eux et me détourne de la place pour m’approcher de lui et m’assurer qu’il ne s’écroule pas. Je m’adresse en même temps aux « habitants du toit ».

« Nous ne voulons pas nous battre. Nous avons juste besoin d’un peu de répit avant de poursuivre notre route. Nous n’en voulons pas à votre intégrité physique, ni à vos éventuels vivres. Pourriez-vous nous en apprendre plus sur la cité inférieure ? »

Nous en apprenons alors beaucoup. Pour commencer nous avons face à nous un groupe plutôt pacifique, refusant de se mêler à la violence des quartiers plus profonds. Ils se font appeler les Neos et sont composés de criminels de délits non violents. Ils sont nombreux à vivre sur les toits de ces habitations datant, d’après notre interlocuteur, du commencement de la cité inférieure. Il assure que parfois on peut entendre les plaintes de ceux qui se sont fait emmurés vivants.

Pour survivre, les Neos patientent que le combat devant le bastion se termine pour ramasser ce qu’il reste de nourriture. Il nous propose alors de rejoindre sa communauté.

Nous apprenons également qu’il est impossible d’indiquer un chemin ici car ce sont des étages qui se superposent en partant dans toutes les directions. Il explique toutefois que nous sommes au nord où se trouve le bastion du Soleil Noir. Le bordel se trouve dans un quartier au sud sous l’ordre d’un clan de femmes qui sont les seules à pouvoir se montrer violente sur leur territoire. L’est est selon lui la zone la plus paisible des bouges malgré la présence d’une mage qui terroriste ses habitants et la présence du Clan Carmin qui n’ont pas une si bonne image, échangeant des services contre des morceaux de corps humain. Enfin à l’ouest se trouve une zone fortement déconseillé où la folie finit par dévorer ceux qui s’y rendent, faisant fuir même les chevaliers du Soleil Noir. J’apprends également que les Tréfonds s’étendent en dessous de la cité inférieur.

Parmi ceux qui combattent, les brassards noirs sont décrits comme des maraudeurs, toujours violents et souvent engagés comme mercenaires. Les brassards violets quant à eux, viennent de l’ouest, là où on perd l’esprit et notre interlocuteur en sait peu à leur sujet. Enfin on nous parle d’un autre clan, le Clan des Chaînes, responsable de ceux qui sont attachés un peu partout dans les Bouges. Nous n’apprenons rien en revanche sur le clan de mage portant le nom de Soma.

Ils ne se sont pas montrés radins en informations, proposant même un guide pour nous mener au quartier des femmes, ayant parmi eux un client du bordel, même si ils ne l’assument pas en ces termes, le regard de l’un d’eux ne trompe pas. Pour montrer ma reconnaissance je tire une ration de voyage de mon sac. Cela suffirait pour un jour pour moi mais j’ignore combien de temps eux peuvent durer en se rationnant.

« J’espère que cela sera suffisant pour vous convaincre de nous offrir à nouveau votre hospitalité si jamais nous ne trouvions pas ce que nous cherchons. A priori, nous allons rester ici bas longtemps. »

Concluais-je en souriant avant de demander en désignant la bataille devant le bastion.

« Combien de temps cela dure en général ? Ah et j’oubliais, vous comptez vos jours grâce à la sonnerie de la cloche ? »

Tous les regards sont absorbés par la viande séchées et le morceau de pain sorti de mon sac et cela me rassure car certains observaient avec insistance le duo derrière moi qui m’avaient confié la lanterne pour se fondre dans l’obscurité. Je comprends aux questions d’Ezak qu’il est pressé de partir. J’ignore si ça vient d’un manque de confiance aux Neos ou à l’attitude curieuse d’Ezra depuis que nous sommes sur le toit. Peu importe pour moi, ils m’ont fait confiance pour monter, je leur fait confiance si ils veulent redescendre. Surtout si, comme Ezak le laisse entendre, c’est dans le but de de fondre dans la horde pour rejoindre les failles rouges à l’est.

"Votre générosité ne sera pas oubliée, sire. Vous serez toujours le bienvenu sur nos toits."

Il reporte son attention sur la bataille.

"Ca dépend des fois. Parfois rapide, expéditif, chacun repartant de son côté. Des fois, la violence prend le dessus, la rancœur, les règlements de compte. Et là... ça peut durer bien plus longtemps. Et oui, les cloches sont les seules indications des jours qui passent. Ici, nous les entendons, mais plus bas dans la cité... ils perdent toute notion du temps."

Il se tourne vers le Chevalier :

"Puissiez-vous ne pas vous perdre. Les hordes sont reconnaissables... mais moins que d'autres. Ce sont les plus nombreux, et ils ne sont pas bien équipés. Ils ont souvent de nombreux blessés. Peut-être serait-ce mieux que vous abordiez leurs replis de blessés plutôt que d'attendre la fin du combat. Ils prendront votre intervention comme une agression quoiqu'il en soit. Soyez prudents."

Après quelques renseignements nous descendons pour rejoindre la ruelle et échanger quelques mots à voix basses. Je comprends alors que la milicienne avait reconnu certains prisonniers et qu’elle craignait qu’ils fassent de même. Elle assure qu’elle poursuivra l’aventure à visage dissimulé, refusant catégoriquement de rebrousser chemin. Son désir de savoir ce qui se passe ici est plus fort.
 
« Je pense que la magicienne de l’Est c’est une bonne piste à suivre. Si Soma est composé de puissants magiciens ils ont forcément essayé de la contacter. Et dans le pire des cas… il y aura un tyran à faire tomber. De quoi te défouler, toi qui a envie de tout casser... »

« Je pense que c’est une bonne idée. Tu pensais à suivre ceux qui vivent là-bas ? Ce qui me révolte le plus ce sont les enchaînés, si ça ne tenais qu’à moi je les libérerais sur ma route. »

« Oui, étant donné que nous n’avons pas de guide, je voulais profiter du retour de ces gens chez eux pour pouvoir se fondre dans leur masse. Faire croire que nous voulons les rejoindre et vivre parmi eux… Et je suis d’accord avec toi pour les enchaînés. Ce que fait ce Clan des chaînes est horrible. Ça me rappelle les colonnes d’esclaves que l’on pouvait voir parfois à Omyre. Je t’aiderai à les libérer, quand ce sera possible… et sans me faire bouffer de préférence… »

Je fais remarquer que nous en avons croisé un en venant ici et que nous pourrions commencer par là. Si ils sont tous les deux de mon avis concernant le sort des enchaînés ils ne semblent pas vouloir les libérer de suite, arguant que ce serait pour l’instant imprudent et que nous risquons de rater une occasion de se mêler à la horde.

« Vous avez raison. Nous avons une priorité. Dépêchons nous. »

Dis-je avec détermination après avoir incliner la tête. Je rends alors la lanterne à Ezak et l’invite à prendre la tête pour retourner vers la place et nous fondre parmi les blessés qui retournent au failles rouges.

(( Don d’un jour de ration de voyage. Je rends la lanterne à Ezak. Se dirige vers la place du don en suivant ses camarades.))

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Akihito
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Re: Les Bouges

Message par Akihito » ven. 3 janv. 2025 19:27

Revenant sur nos pas, nous arrivâmes dans une grande salle où une procession de carioles et de chariots attendaient patiemment leur tour d’embarquer dans…

(Un ascenseur.)

La dernière fois que j’en avais vu un, c’était dans Mertar. Mais il était autrement plus modeste : celui qui était devant nous embarquait les charrettes par groupes entiers, là où celui de Mertar pouvait tout juste en monter deux. C’est aussi là que nous retrouvâmes Mathis et la colonelle qui annonça la sentence pour le Kendran : six mois dans les Bouges. Ce qui était peu ou prou la même sentence que pour Xël : j’avais pas l’intention de rester dans cette ville six mois. En tout cas, Khalor annonça qu’il l’emmenait aussi pour le faire sortir, ce qui étonna sa supérieure mais elle ne pipa mot. Être le fils d’un haut placé avait ses avantages, personne ne lui demandait de rendre de comptes ou ne questionnait ses affirmations. Nous embarquâmes sur l’ascenseur, direction les Bouges.

Et rien, rien n’aurait pu me préparer à ce que j’allais voir. Débouchant dans une grande place, je constatai d’un simple coup d’œil que la place forte qui s’offrait à moi n’était pas là pour faire de la figuration. Au-delà des bâtiments militaires -casernes, armurerie, terrain d’entrainement-, c’était la clameur sourde qui s’élevait de derrière les hauts murs de pierre noir qui me tendit. Ca, et la cohorte de soldats blessés étendus près d’un bâtiment en pleine ébullition, visiblement l’infirmerie qui ressemblait plus à un hôpital de campagne après une victoire pyrrhique. Le Jour du Don était sensé être un moment… Bienveillant, non ? On distribuait de la nourriture, alors pourquoi autant de blessés ? Pourquoi ce type au casque ailé enfoncé au niveau des yeux et des pommettes ? Pourquoi ces ordres aboyés ici et là, ces visages fermés tout autour de moi ? J’eu ma réponse.

Guidés par Khalor, Mathis et moi contournèrent le ballet des charrettes déversant sans précaution la nourriture au pied du rempart. Montant un escalier à l’extrémité droite du rempart, je vis les soldats monter en même temps que moi, des seaux remplis de denrées. Sur la coursive, tandis qu’un chevalier nous ouvrait une lourde porte de fer vers un tunnel percé de meurtrières, le contenu des seaux était benné par-dessus les remparts. La clameur était devenue de moins en moins sourde, de plus en plus mêlée de cris et de vociférations, de pleurs et d’insultes.

« Regardez donc ce que nous évitons en passant par ici. »

J’avais assez de jugeote pour comprendre ce qui se passait derrière les remparts sans le voir. Ca ne rendait pas sa découverte moins écoeurante.
Une cohue, une mêlée sans foi ni loi avait lieu au pied de la muraille. Des centaines de personnes en haillons se battaient avec rage pour mettre la main sur ce qui pouvait tomber des remparts. Des malheureux étaient écrasés contre la pierre, hurlants, le visage marqués des premiers signes d’asphyxie ; une femme trébucha et disparue de ma vue, piétinée par une foule qui ne la remarqua même pas ; un groupe de personnes visiblement organisé tentait de protéger à coups de triques et de poings une vieillarde, ses mains parcheminées serrées autour d’un ballot de nourriture ; un autre groupe bien plus organisé et sans pitié fracassait tout ceux se mettant sur leur chemin vers les remparts, portant des morceaux d’armures disparates et arborant un brassard pourpre.

Comment pouvait-on vivre dans un monde pareil ? Comment les soldats de l’Ordre pouvaient-ils accepter une scène aussi infernale régulièrement ? Ravalant la bile dans ma bouche, je serrai les poings et chassai à grande peine la colère sourde qui faisait battre mes tympans. La colonelle était partie, Mathis de nouveau armé : il fallait savoir ce qu’on devait faire.

« Voyagerons-nous conjointement ? Où souhaiteriez-vous que je vous mène en premier lieu ? »

A la suite du fluide amer, je ravalai la volée d’insultes et d’indignations qui me vint. Je ne pouvais rien faire face à une foule aussi nombreuse et affamée : ne me restai plus qu’à partir d’ici, et le plus tôt était le mieux.

« Je vous suis Khalor, c'est ma mission. Mathis, en revanche, je sais pas ce qui s'est dit entre vous et le Juge. Mais on risque d'attirer l'attention si vous nous suivez : quitte à rester six mois là dedans et que vous voulez vous infiltrer avec une image "propre", mieux vaut qu'on vous voit pas avec un Chevalier de l'Ordre.

- Je n'ai pu aucunement marchander avec le juge, c'était sans appel.... Je comprends parfaitement votre réticence à ce que je vous accompagne... mais si vous laisser seul en bas, je ne resterai pas 6 mois dans les bouges, mais plutôt 6 minutes. Vous pouvez m'indiquer le chemin, vers un lieu plus sûr ? ou encore me proposer un escorte qui ne porte pas les habits d'un chevalier de l'ordre ?

- Non. Nous sommes votre seule escorte désormais. A vous de choisir : vous montrer avec nous, ou aller seul. Cela comprend... nous suivre à distance. Nous allons rallier au plus vite le Bastion de l'Ordre dans les Bouges. C'est un lieu sûr, d'où nous pourrons prévoir la suite. Mais un lieu connoté de nos couleurs, à nouveau. »

Mathis assura pouvoir nous suivre à travers la ville à distance, avec ses compétences de pistage. C’était mieux que rien. Quand le chevalier se tourna vers moi en mentionnant le bordel, je répondis rapidement.

« J'ai déjà mentionné ce point à Mathis. Ça peut devenir un point de rendez vous pour nous autres yuiméniens, si tant est qu'on se fasse pas trop remarqué. Un petit parcours pour indiquer le bastion et la maison de passe, ça fera des points de repères. »

Il opina du chef, jetant un regard nerveux à ce qui se passait en bas. Au moins ne semblait-il pas insensible à ce pandémonium…

« C'eut été plus simple un autre jour que le Jour du Don. »

(Sans blague ?)

« Il n'est pas possible de situer précisément les chemins de la Cité Inférieure. Ces ruelles sont un vrai labyrinthe, et on ne s'y retrouve qu'en les pratiquant. Mais je sais où sont plus ou moins situés ces endroits, et vais tâcher de vous y mener. Essayez de trouver des points de repère, pour plus tard. C'est ce que je compte faire moi-même. »

C’était sa première plongée dans les Bouges, comme pour nous. Mais s’il avait eu une formation militaire de premier ordre, l’expérience lui manquait véritablement : le voyant hésitant, je pris les devants.
« Sauf que c'est le jour du Don : adaptez-vous, Khalor. Profitons de la cohue des... premiers dons. »
Tapant sur son épaulière, je passai devant lui et progressai dans le couloir d'un pas rapide et alerte, suivi des autres.

[la suite demain]

Abasourdi par le manque évident de discrétion et d'instinct de survie de Khalor, je poussai sur son épaule pour le forcer à avancer dans la rue.

« Le principe de survie de base dans un terrain hostile que personne ne connait sauf en théorie, Khalor, c'est de faire profil bas pour tâter le terrain et la situation avant de jouer les gros bras. Filons d'ici avant de se faire tomber dessus. »

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » sam. 4 janv. 2025 07:06

Nous montâmes, Xël en tête. La montée fut rude pour moi, le poids des blessures commençant à s’accumuler. J’avais deux plaies ouvertes à la jambe et à la gorge et un nez cassé. J’avais connus pire, mais mes blessures étaient moches et me demandaient un effort surhumain tel que je crus voir des lucioles devant tant d’efforts déployés. Lorsque nous arrivâmes sur le toit nous pumes constater qu’un comité d’acceuil se tenait là. Un petit groupe d’individu pas hostiles mais leur posture laissait deviner qu’ils étaient prêt à se défendre chèrement, mais nous aussi. Ezra dégaina son épée et je fis de même prêt à en découdre.

L’un deux pris la parole il affirmait nous avoir vus sortir du bastion et il prétendait être heureux que nous soyons arrivé à lui évitant ainsi le chaos de la Place du Don. En effet, derrière lui, au loin, là où nous nous trouvions quelques minutes auparavant un spectacle des plus ahurissant se fit jour. Depuis le bastion des aliments étaits jetés par les remparts. En bas, où la nourriture était jeté sans ménagement des centaines et des centaines de corps émergèrent de l’obscurité pour les recuperer. Un affrontement généralisé commença sous nos yeux. Un affrontement violent. Des images de la bataille de Kochii me revinrent, et cela n’avait rien à avoir avec cette bataille rangée. Ici, ça avait l’air d’être une boucherie généralisée. Seuls deux groupes se distinguaient avec des couleurs violettes et noirs.

Xël était révolté par le spectacle et laissait entendre à Ezra et moi qu’il serait difficile à controler devant ce genre d’injustices. Je ne réagis pas à ses propos moi-même pas insensible à se spectacle et il continua en affirmant à ceux qui habitaient les toits que nous ne leur voulions aucun mal, et il baissa son bouclier. Suspicieux, je laissai mon épée en main, passive, pointe vers le bas.

Notre interlocuteur répondit "Inhumain, n'est-ce pas ? Il semblerait pourtant que ça n'ait pas toujours été comme ça. Autrefois, la distribution se faisait de main en main, avec une recherche d'équilibre. Mais les gens d'ici sont sans pitié, ne sont que violence, et le spectacle que vous voyez là avait lieu à chaque fois. Trop d'hommes de l'Ordre blessés. Ils ont fini par abandonner."


Je rebondis avec suspiscion: "Pourquoi n'êtes vous pas là bas à vous battre ? N'avez-vous pas faim comme tout le monde ?" me contentai-je de demander en observant, les toits environnant pour tenter d'apercevoir quelque chose. Un mouvement d’embuscade ou autre.

Dans la pénombre des toits voisins, je distinguai des silhouettes tapies dans l'ombre, derrière des caisses, derrière des murets mais difficile d’en voir plus avec ma lanterne”

Il soupira et reprit : "Nous sommes également pacifiques. Les autres nous appellent les Néos. Des nouveaux arrivants qui refusent de se plier à ce système de violence, même si certains sont là depuis longtemps. On se défend les uns les autres, rendant inaccessible l'accès à ces toits. De toute façon, personne de la Cité Inférieure ne veut vivre aussi près du Mur. Nous avons une vue sur la place du Don, et nous y rendons lorsque toute violence a cessé, lorsque tous les combattants ont quitté l'endroit. Nous récoltons alors ce qui peut l'être : nourriture piétinée ou oubliée. Rien ne doit être gâché. Et nous survivons grâce à cela."

Alors qu’il débalait ses explications, mes yeux n’avaient pas quittés les toits et les balayaient toujours, ce qu’il sembla remarquer :

"Nous sommes plus nombreux que ceux que vous voyez. Nous vivons sur ces toits, en paix. Nous ne vous ferons aucun mal. Nous espérons que vous trouveriez notre mode de vie sain, et vous proposons de rejoindre notre communauté.
Nous ne nous mêlons pas aux autres, mais ferons du mieux que nous pouvons pour répondre à vos questions si vous en avez."

Xel nous présenta par nos prénoms puis posa les pieds dans les plats en se demandant pourquoi les personnes enchaînés que nous avions croisés ne faisaient pas parti du leur groupe.

« Parce qu'ils ne veulent pas, ou que nous les avons refusés. Certains précédaient même notre existence en tant que groupe. La femme de la Place du Don qui vous a... attaqué. Elle en fait partie."

« Nous sommes plusieurs a avoir étés condamnés mais on nous a séparés. On nous a parlé d’une sorte de zone neutre et d’une maison close où nous espérons pouvoir nous retrouver. Pouvez-vous nous indiquer le chemin à prendre ? »

Il grimaça lorsque Xël parla de zone neutre et reprit. "Neutre... Si on veut. Elle est gardée par un clan féminin aussi violent que les autres si vous ne faites pas exactement ce qu'elles attendent de vous. Ca vaut pour la violence sur leur territoire, qu'elles seules peuvent pratiquer impunément. Là où on a pu vous dire que c'était 'neutre', c'est parce que tous peuvent aller là-bas pour satisfaire leurs vices sexuels, contre rémunération. C'est à la fois pour ça que nul ne les attaque, et qu'on ne les retrouve pas sur la Place du Don lors de... ce type d'événement."

Il parut ennuyé : "Indiquer un chemin dans le Bouges, c'est compliqué. C'est... de la pratique. On peut vous fournir un guide si vraiment vous souhaitez vous rendre là-bas. Il y en a parmi nous qui sont habitués de s'y rendre."

Xël repris cherchant à savoir pour quels peines ce petit groupe avait été condamné aux Bouges. Nôtre hôte répondit que tous ceux faisant parti de leur clan étaient là pour des délits légers, et que sous les toits on pouvait parfois entendre des plaintes à travers la pierre. Il pensait que ces maisons avaient étés contruits aux débuts des Bouges, et ses habitants enmmurés.

J’eus un frisson de dégout. Si sur Yuimen on m’avait proposé l’immortalité j’aurai probablement j’aurai probablement répondu positivement, mais plus je passais de temps sur Ashaar et plus je me rendais compte à quel point elle pouvait être une damnation éternelle. Oui, j’en étais sûr maintenant, il y avait pire que la mort, et il suffisait d’observer Ashaar pour s’en rendre compte.

« Alors vous dîtes que l’Ordre essayait d’agir humainement, mais que les criminels d’ici on en voulu autrement… » Dis-je en regardant la bataille. «Ceux aux brassards noirs ou ceux aux brassards violets ? » lâchai-je pour en savoir plus

Il opina du chef : "Tous sont coupables. Les noir sont des maraudeurs : un clan agressif et nomade qui vit de pillages et de violences. Sitôt qu'il y a une confrontation, ils sont de la partie, servant aussi parfois de mercenaire à d'autres entités.Les brassards mauves, ce sont des embauchés des quartiers troubles, loin à l'ouest, profond sous la terre. Des lieux où les gens perdent l'esprit, que même les Chevaliers de l'Ordre fuient."

Il continua. "Mais il y en a bien d'autres. Présents là sous des bannières plus discrètes, ou indépendants. Certains sont absents, comme les prostituée du Bordel, ou le Clan Carmin."

L’homme voulu ensuite savoir pourquoi nous étions condamnées et étrangement je commençai à sentir Ezra se déplacer dans mon dos comme pour se cacher alors que Xël avouait avoir pris perpétuité pour usage de magie et en profita pour demander si ils avaient entendus parler d’un groupe de mage.. Alerte, je donnai la lanterne à Xël pour éloigner la lumière d’Ezra et je retournai pour faire mine de la prendre dans mes bras, l’approchant de moi pour cacher son visage contre mon torse et ainsi la dissimuler plus de ma cape.

« Ça va aller, on va s’en sortir… » fis-je mine de lui dire comme pour la rassurer.

Puis j’inventai une histoire à destination de nos hôtes expliquant notre présence ici. « On a tenté de le cacher puis de le défendre. Nous sommes condamnés pour

rébellion et refus d’obtempérer. »

Alors que je prononçai ces mots Ezra colla ses ses lèvres à mon oreille et lâcha dans un murmure chaud : "J'ai arrêté au moins deux d'entre eux. S'ils me reconnaissent, ils sauront."

Alors ça c’était une situation merdique. Je pris l’information mais je n’eus aucune reaction apparente. Je ne voulais pas paraître suspect à comploter à voix basse, ni glisser tout de suite mon regard pour dévisager le groupe. Mine de rien, je la gardai contre moi jouant mon rôle de compagon réconfortant, en attendant une autre occasion d’en savoir plus.

Notre interlocuteur parut estomaqué par l’information de Xël sur sa peine.

"De magie ? Par le sang, vous êtes chanceux de n'avoir pas été condamnés aux Tréfonds. Quant à des mages... je n'ai pas parlé de clan de ce type. J'imagine que si vous tombez dessus, vous le saurez. Comme on vous a dit, on ne se mêle pas trop aux autres. Nos informations sont pour la plupart des rumeurs. Concernant une mage, il semblerait qu'il y en ait une vers l'Est, dans les quartiers surplombant les Failles Rouges. Elle y terrorise les habitants. C'est aussi un lieu... relativement paisible, pour la Ville Inférieure. Ils sont nombreux et pauvres, agressifs seulement quand le besoin s'en fait ressentir, comme... le jour du Don. Ils sont moins organisés que les clans, mais leur nombre prend souvent le dessus."

Et je repris. « Vous évoquez les points cardinaux, pouvez vous me les indiquer ? Qu’est-ce qu’on y trouve ? Nous aimerions savoir nous repérer ici. »


Il réfléchit. "Au Nord, c'est vers le Mur. Le Bordel est vers le Sud, à l'opposé. Mais les niveaux s'empilent sans forcément se croiser, et vous pouvez tourner longtemps en perdant tout repère magnétique. Parler en terme de points cardinaux n'a pas tant de sens. Comme je le disais : le Mur au Nord, le Bordel au Sud, les Failles Rouges à l'est et... l'Ouest interdit, où tout devient folie. Mais encore une fois, ça dépend à quelle profondeur vous vous trouvez.""


« Est-ce que c’est à l’Ouest qu’on trouve le passage vers les Tréfonds ? Parmi ces rumeurs est-ce que vous avez entendu quelque chose d’inhabituel dernièrement ? » renchérit Xël.

"Oh, non. Non. Les Tréfonds sont tout au fond. Sous les Bouges. Partout. Pas dans une seule direction. Et... à part cette mage dans le quartier des hordes, rien n'est remonté à nos oreilles."


Ils avaient l’air de connaître leur environnement, bien qu’ils ne se mélangeaient pas. Je décidai de me servir de mon état comme excuse pour obtenir des informations.

« Je suis dans un état assez lamentable. Les types de l’Ordre, et cette vieille femme n’ont pas vraiment épargné mon corps. Où puis-je trouver des soigneurs ? Là-haut j’ai entendu parler du clan Carmin. Certains disent qu'ils en sont. Avec quoi les paient-on ici ? De l’or ? Comme là-haut ?"


Il grimaça . "Ouais, on l'a vue vous... mordre. Elle est... un double avertissement, lancé par le Clan des Chaines : nul ici n'est innocent. Et nul ne peut se dresser contre eux."

Il baissa la tête.

"C'est eux qui enchaînent leurs victimes dans toute la cité. Pour semer la peur et le désarrois. Pour ôter tout courage à ceux qui entrent ici en espérant ressortir."

Mais alors qu’il veut parler du Clan Carmin son visage s’empreint de dégout.

"Des Soigneurs ? Oui, ils se considèrent peut-être ainsi. Des Sauveurs désintéressés, des héros de la Cité Souterraine. Ce sont des fanatiques aux pratiques extrêmes. Avec eux comme partout, l'or et la nourriture sont des denrées précieuses. Les armes, aussi. Mais avec eux... On peut payer autrement. De son corps. Ils peuvent remettre un corps en état, mais prélèvent toujours une taxe. Un oeil, la langue, un doigt..."


"Hé bien... Ils ont pas de quoi envier les autres clans que vous nous avez décrits on dirait. Ils se trouvent plutôt dans quels coins ces Clans des Chaînes et ces Carmin ?"


"Le Clan Carmin borde les Failles rouges. Ils les protègent et en tirent leurs "pouvoirs". Le Clan des Chaînes, j'en sais trop rien. Suivez les enchainés ? Ils sont assez mystérieux."

« Vous voulez dire que la magie provient de ces failles rouges ? » intervint Xël.

Je profitai de l’intervention du condamné à perpétuité pour glisser ma tête contre celle d’Ezra et lâcher t à son oreille : « Lesquels ? »

Elle répondit dans un souffle : "Le type avec l'oeil sur le front. Et la nana avec le tatouage de fleurs."

L’air de rien je jetai un regard sur les autres en arrière pour identifier ceux qui m’avaient étés décrits, surtout pour tenter de percevoir si l’un d’entre eux à un regard suspect à l’encontre d’Ezra. Et c’était le cas. Les deux personnes en questions dardait un regard sombre et méfiant sur la capitaine du G.I.GN et moi. Il fallait que l’on parte d’ici, et vite. J’allai à l’essentielle, cherchant notre prochaine destination.

« Et tous ces endroits que vous nous avez indiqués ils sont à combien de temps de marche. : Les Failles rouges à l’Est, le bordel su Sud, et l’Ouest interdit ? »



"C'est bien le souci : je ne saurais vous donner de temps de marche exact, car selon que vous empruntiez tel ou tel chemin, vous pourriez arriver très vite comme dans trois jours en faisant deux fois le tour de la ville, passant au-dessus ou sur le côté d'eux sans même vous en rendre compte. Et pour aller là, aucun de nous ne peut servir de guide."

Alors ça c’était un coup innatendu. Ils n’avaient pas de guide à nos offrir pour une autre direction que le bordel, et nous devions partir au plus vite avant qu’Ezra se fasse démasquer. Impossible de dire à Xël frontalement que nous devions y aller. Je cherchai à lui faire passer un message, en m’adressant à lui.

"Je pense qu'on devrait partir pour l'Est. Il y a le Clan Carmin qui pourrait me soigner. Et les terres dominées par cette mage pourraient être un bel endroit pour s'établir si il est plus paisible qu'ailleurs."

Puis vers notre interlocuteur : "Vous pensez que ce serait possible de rejoindre ces terres en se mêlant aux hordes qui rentrent après la bataille ? Ils sont reconnaissables ? Ils...nous accepteraient ? "

“Puissiez-vous ne pas vous perdre. Les hordes sont reconnaissables... mais moins que d'autres. Ce sont les plus nombreux, et ils ne sont pas bien équipés. Ils ont souvent de nombreux blessés. Peut-être serait-ce mieux que vous abordiez leurs replis de blessés plutôt que d'attendre la fin du combat. Ils prendront votre intervention comme une agression quoiqu'il en soit. Soyez prudents."

C’est le moment que choisis Xël pour leur offrir un peu de nourriture pour les remercier. L’apparition des mets eut le don de détourner tous les yeux vers ce precieux moyen de subsistance. Celui qui fut notre interlocuteur depuis le départ n’en crut pas ses yeux. Je profitai donc de ces regards détournés pour chuchoter à l’oreille d’Ezra alors que Xël glanait de dernières informations.

« On y va maintenant. »



Dans le même mouvement je me rapprochai de l’échelle faisant attention à bien la cacher de mon corps pour qu'elle entame sa descente.
 « Nous vous remercions. Vos renseignements nous seront très utiles et votre hospitalité ne sera pas oublié. Puissiez-vous un jour pouvoir remonter. » Et je pris l'échelle suivis de Xël. Une fois en bas, ils remontèrent l’echelle en ne manquant pas de souligner que nous serions toujours bienvenus chez eux.

Ezra souffla : "J'espère que ma présence ne vous fera pas défaut. Certains ici ont toutes les raisons du monde de m'en vouloir."

Je lui répondis à vois basse : « C’est vrai que c’était chaud… Tu devrais peut-être voyager avec nous à visage dissimulé, sous une autre identité et si tu te fais découvrir prétendre avoir été éjecté de l’ordre pour t’être retourné contre lui. Il y a bien du déjà avoir quelques pourris chez vous condamnés aux Bouges, non ? Quoi qu’il en soit, si pour une raison ou une autre si tu veux remonter, je ne t’en voudrai pas. C’est moi qui ai accepté de te mettre dans cette galère, et je me rends compte que je ne t’ai sans doute pas rendu service en faisant ça. Tu ne devrais pas risquer ton intégrité pour nos affaires, tu n’as rien à y gagner. Tu serais plus en sécurité là-haut. Réfléchis-y, il est encore temps de faire machine arrière. » dis-je sincèrement

"Non. Je me masquerai s'il le faut, mais je resterai avec vous."

J’acquiesçais aux propos d’Ezra.

« Bien, on fera comme ça. Et il faudra que tu m’expliques d’ailleurs pourquoi tu avais si envie de descendre dans ce que tous les tiens fuient. » dis-je sincèrement interrogatif. Elle répondit farouchement :

"Parceque ça fait longtemps que je brûle de savoir ce qu'il y a ici. Où finissent ceux que j'arrête et qui sont condamnés. Pourquoi une détention d'une semaine se transforme en une disparition éternelle."


Visiblement et ça se conformait de plus en plus Ezra avait quelques doutes sur son système sans aller jusqu’à le renier. Ce qui en faisait une bonne alliée à mon sens. Jacquiescai à ses propose avant de me tourner vers Xël : « Je pense que la magicienne de l’Est c’est une bonne piste à suivre. Si Soma est composé de puissants magiciens ils ont forcément essayé de la contacter. Et dans le pire des cas… il y aura un tyran à faire tomber. De quoi te défouler, toi qui a envie de tout casser... »

Il semblait penser que c’était une bonne idée , demanda quelques précisions sur mon plan et il ajouta être particulièrement révolté par le sort des enchaînés.


« Oui, étant donné que nous n’avons pas de guide, je voulais profiter du retour de ces gens chez eux pour pouvoir se fondre dans leur masse. Faire croire que nous voulons les rejoindre et vivre parmi eux… Et je suis d’accord avec toi pour les enchaînés. Ce que fait ce que fait ce Clan des Chaînes est horrible. Ça me rappelle les colonnes d’esclaves que l’on pouvait voir à Omyre parfois. Je t’aiderai à les libérer, quand ce sera possible… et sans me faire bouffer de préférence… », finis-je amer.

« Nous en avons croisé un en venant jusqu’ici. Nous pouvons peut être commencé par lui ? »

Ezra intervînt. "Je partage votre avis sur ces personnes attachées. Mais comme on l'a vu avec la femme de la place su Don, ils peuvent être dangereux. Et ça pourrait amener sur nous l'attention de ce Clan des Chaînes.", precisa-t-elle d'un air ennuyé.

Je repris : “Certes, je comprends ton pragmatisme, mais je ne peux pas juste tourner le dos à ces gens sous peur de représailles. On fera en sorte d'être prudents.."
Puis spécifiquement pour Xël :

" On ne sait pas combien de temps ça nous prendra de le libérer. Il avait l'air menotté et arrimé à un mur et faudrait qu'on arrive à rejoindre le repli des blessés des hordes de l'Est avant la fin de la bataille. Je te promets qu'on le libérera au retour celui-là, on devra de toute façon revenir par ici pour sortir, mais là, je n'ai pas envie de risquer de perdre notre seule fenêtre d'action, on devrait se dépêcher avant que la bataille prenne fin." argumentai-je à un Xël qui finit par basculer de mon sens.

Je repris donc : “Bien. Cherchons le replis des hordes s’ils viennent de l’Est, leur repli s’y trouve peut être.”

HRP : (-Se dirige vers la sortie des ruelles pour contourner la bataille en cherchant le repli de blessés des hordes de l’Est.
-Code couleur à compléter.)

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 4 janv. 2025 13:10

La Cité des Ombres
Les Bouges


Jour 1 – soirée.



Ezak, Ezra et Xël purent retourner sur leurs pas, non sans quelques hésitations. Tout se ressemblait ici, virages, carrefours, voies et murs. Éclairés de la seule lumière d’une lanterne pour trois, il était difficile de se repérer vraiment clairement. Les bruits de combat les aidèrent cependant plutôt bien. De retour sur la place du Don, non sans avoir croisé des blessés et autre fuyards emportant leur butin sans s’arrêter de courir et ne leur prêtant aucune attention, ils virent que la bataille battait toujours son plein. Les rangs étaient moins épais que ce qu’ils avaient vu depuis les toits, beaucoup de corps au sol tentaient de se replier, rampant comme des larves en se faisant marcher dessus par les combattants, qui chutaient à leur tour en trébuchant. Des bras, têtes, jambes avaient roulés loin de leurs propriétaires. Le sol était rempli de sang qui dégoulinait des plaies. Ils aperçurent même l’enchaînée qui avait mangé un bout de gorge d’Ezak renfrognée dans un coin, dégustant à pleines dents un pied noirâtre qu’elle avait extirpé d’une chaussure solitaire.

Retrouver l’Est depuis cet endroit était simple : ils savaient que le bastion était au nord. Ils suivirent le contour de la place sans se mêler aux combats, ni tenter de prendre de nourriture, et si quelques-uns leur jetèrent des regards méfiants, nul ne s’attaqua à eux. Ils repérèrent vite un groupe important d’hommes couvrant la fuite de blessés. Ceux-là n’étaient pas bien protégés : de simples frusques et haillons, des armes basiques de bois, quelques-unes arborant du trop rare métal. Un homme particulièrement, arborant un plastron de fer, lui, dirigeait les blessés vers sa position, lui-même couvert de sang.


Image


Il semblait garder l’accès à une ruelle donnant vers l’Est, empêchant quiconque d’y entrer à l’exception des blessés de ceux qui semblait être de son clan.


____________________________



Khalor ne semblait pas l’entendre de cette oreille, et répondit vivement à Akihito :

« Au contraire : lorsque notre force principale tient dans l’intimidation, autant que tous sachent à qui ils oseraient se mesurer. Mon nom ne signifie pas rien, en ces quartiers dégradés. »

Le trio avançait dans les ruelles sombres. Très sombres, éclairées jusque-là par la seule torche du chevalier. Ils marchèrent un temps certain dans ces rues abandonnées de toute âme, jusqu’à entendre des pas armurés venir dans leur direction. Ils n’eurent guère le temps de se dissimuler qu’un être en armure lourde noire outrageusement ornée d’or apparut, visage blême et cheveux filasses blond cendreux. Il portait une longue cape, et la flamberge immense et dentelée qu’il portait dans le dos lui donnait une apparence menaçante.

Image

Khalor s’adressa cependant à lui de manière plutôt joviale.

« Maître Vala’ar ? Est-ce bien vous ? C’est fou ! »

L’homme regarda le jeune chevalier de ses yeux sombres.

« Kimun Vala’ar, tel je me nomme. Chevalier de l’Ordre du Soleil Noir, pourchasseur de sorciers, démembreur des vivants qui se meurent. Ainsi l’on me connait. Mais vous, qui êtes-vous, portant les couleurs de l’Ordre ? »

Khalor se frappa le poitrail dans un bruit métallique.

« Khalor Somnis, fils du Général Tyrrel Somnis, pour vous servir. »

Sans paraître réagir plus que ça, ses yeux noirs se tournèrent vers Akihito.


[HJ : Ezak, Xël, COURT aparté possible entre vous et Ezra pour vous décider de la marche à suivre. Vous clôturerez votre RP par la mise en place de cette marche à suivre. Mathis, Aki : aparté possible avec l’homme rencontré. Mathis, tu dois déterminer si tu es avec Khalor et Aki ou plus loin derrière, dissimulé.]

[XP :
Mathis : 1 (bienvenue dans les Bouges), 0,5 (discussion)
Xël : 1 (discussions), 1 (rencontre avec les gens des toits)
Akihito : noté quand complété.
Ezak : 1 (discussions), 1 (rencontre avec les gens des toits)]

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » lun. 6 janv. 2025 22:13

C’est surtout grâce au bruit que nous parvenons à nous diriger dans ce dédale, à la simple lueur d’une lanterne. Suivant la fuite de rescapés dévorant comme des déments la nourriture en bouillie qu’ils ont pu récupérer et qui s’écoulent entre leurs doigts crasseux. La colère continue de grandir, je la sens prendre sa place, faire son nid, réclamer elle aussi sa nourriture.

Ce lieu ne ressemble à rien de ce que j’ai pu connaître. Il est plutôt comme l’unification des pires lieux que j’ai connu. Les docks de Kendra Kâr en pire, les batailles en pire, la famine des plus pauvres en pire. Je me demande ce que voulait voir ce Gardien du puit à travers mon regard. Qu’ils observent à présent ce qui se passe ici, alors que je parviens enfin aux abords de la place, qu’ils soient témoins des gens qui se déchirent pour les restes de leurs restes. Entre ceux qui ont abandonner l’idée de combattre pour manger la boue de tomates allongés sur le sol, piétinés par d’autres. Ceux qui rampent sur le sol avec un maigre butin alors qu’ils ont eux même perdu un membre qu’un autre mange. Cette vieille femme enchaînée par exemple, dégustant un pied sale, accroupie dans un coin, s’enfonçant encore plus profondément dans sa folie.

Nous faisons le tour de la place pour rejoindre l’est sous les regards méfiants. Cependant personne ne nous attaque, trop occupé par la bataille ou intimidé par notre équipement peut être, la plupart d’entre eux n’ayant que des bouts de bois ou leurs mains pour se battre. D’ailleurs un groupe parmi eux couvrent la retraite de nombreux blessés d’une ruelle donnant vers l’est. Un homme se démarque des autres, portant un plastron de fer et mettant plus de coeur à l’ouvrage.

« Nous n’avons qu’à lui dire que nous venons d’arriver dans la cité inférieur et que nous souhaitons rejoindre la partie Est qui est parait-il plus paisible. Proposons lui notre aide pour se replier. Nous sommes bien équipés. »

Un mélange de vérité et de simplicité qui suffit pour convaincre les autres, Ezra s’arrache simplement un bout de tissu pour se masquer le nez et la bouche. J’incline la tête et m’approche, sur mes gardes avec mon bouclier en main mais mon autre main loin de mon arme. Je lui fait signe de loin et lui adresse la parole en gardant une distance de sécurité que ce soit pour lui ou pour moi.

« Nous venons d’arriver dans la cité inférieure ! Il paraît que l’est est plus sûre ! Laissez nous venir avec vous, nous pouvons vous aider à couvrir votre retraite ! »

Dis-je en désignant les deux chevaliers.

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Re: Les Bouges

Message par Ezak » mar. 7 janv. 2025 18:33

Nous reprîmes la route en sens inverse, mais nous eûmes plus de mal que ce que j’aurai pensé au départ pour rejoindre la place du Don. Chaque rue me semblait identique ou presque et la faible lumière de ma lanterne n'aidait pas. Si la vue ne fut d’aucune utilité, l’ouïe elle nous aida à retrouver la place d’où nous venions. En effet les combats faisaient rage même si on pouvait voir de nos yeux à quel point les rangs étaient clairsemés par rapport à ce que nous avions aperçus depuis les toits. Rien de plus normal… C’était le chaos ; nombre d’individus blessés - ou non -s'enfuyaient avec quelques vivres entre les bras, ce qu'ils avaient pu attraper dans le ventre de la bataille. Et si la mort n’avait pas cours en ces lieux, de nombreux corps rampaient sur le sol se faisant parfois piétiner, auprès des nombreux membres et têtes qui trainaient içi et là. Dans ce chaos nous pûmes même apercevoir la femme attachée qui m’avait arraché un bout de gorge déguster un pied pourri.

Les Bouges c’était vraiment quelque chose. Horrible, sombre, chaotique… Mais paradoxalement, cela réveillait en même temps en moi une sorte d’excitation. De celles que je ressentais quand je me trouvais face à des obstacles imposants, des défis impossibles, mot que je détestais. Qu’est-ce qu’elle disait déjà Yliria ? "Ravalez votre orgueil mal placé, vous ne ferez pas de vieux os sans guide " ? Défi accepté. On verrait bien si je remontrai sans être chapeauter par leur foutu Chevaliers. D’ailleurs c’était bien la peine de nous avoir casser les pieds avec ces conditions pour ne pas l’imposer ensuite sur le terrain. Contester juste pour le plaisir. Du blabla et du blabla… Je détestais ça ! Tout ça pour prouver quoi ? Qu’ils étaient maîtres chez eux ? Ça se voyait... L’ordre régnait tellement ici qu’ils étaient obligés de lancer de la nourriture de derrière leur mur comme des planqués. Quelle efficacité…

Quoi qu’il en fut, grâce aux indications des Néos nous retrouvâmes l'Est assez facilement. Le bataillon était au Nord il suffisait de se diriger par rapport à cela. Nous contournâmes la place pour ne pas être pris dans la bataille contre notre gré et au bout de quelques instants nous vîmes nos cibles, un groupe d'hommes assez imposants et très mal équipé couvrait la fuite de blessés. Un homme brun hirsute et à l'oreille percée semblait diriger les opérations.
D'emblée, Xël proposa de tenter de se faire accepter en proposant notre aide pour le repli.

"Je pense que c'est une bonne idée. "

Ca peut marcher... mais ils resteront méfiants.", précisa Ezra.

"Tu as de quoi te dissimuler le visage ?" lui demandais-je.

Elle déchira alors un pan de tissu déjà en mauvais état sur son armure et se l'attacha autour de la tête, masquant nez et bouche.

"Ca suffira pour le moment."

Xël fit le premier pas, alertant l’attention de l’homme. Je renchéris à son intervention.

« Oui, nous sommes bien équipés, en plus d’être de bons combattants. On peut se rendre utile. Laissez-nous le prouver en aidant à couvrir le repli de vos blessés. »

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » ven. 10 janv. 2025 22:50

Aussitôt loin de la créature décharnée, Khalor expliqua son désaccord à Akihito.

« Au contraire : lorsque notre force principale tient dans l’intimidation, autant que tous sachent à qui ils oseraient se mesurer. Mon nom ne signifie pas rien, en ces quartiers dégradés. »

Nous avançames ensuite dans de sombres ruelles, que seule la torche du chevalier éclairait un peu. Puisque je conservais une certaine distance avec eux, il s’agissait là de mon seul point de repère.
Puis un homme en armure s’avança vers Khalor et la torche. De mon côté, je restai en retrait tentant de dissimuler ma présence au nouveau venu. L’or recouvrait son armure noire à l’excès. Ces riches garnitures détonnaient avec ses longs cheveux gras collés sur sa tête et son teint gris qui trahissait de trop longs moments passés dans l’obscurité.

Khalor qui semblait l’avoir reconnu se dirigea aussitôt vers lui.

« Maître Vala’ar ? Est-ce bien vous ? C’est fou ! »

Le soldat darda son regard sombre dans celui du jeune chevalier et lui répondit.


« Kimun Vala’ar, tel je me nomme. Chevalier de l’Ordre du Soleil Noir, pourchasseur de sorciers, démembreur des vivants qui se meurent. Ainsi l’on me connaît. Mais vous, qui êtes-vous, portant les couleurs de l’Ordre ? »

Ce fut avec fierté que Khalor se présenta.

« Khalor Somnis, fils du Général Tyrrel Somnis, pour vous servir. »

Akihito s’inclina vis à vis l’homme et se présenta à son tour.

"Akihito Yoichi, du monde de Yuimen. Transporté ici par un moyen inconnu. J'accompagne le chevalier Somnis dans les Bouges sur les ordres du Général Somnis, et espère trouver un moyen de rentrer chez moi avec mes compagnons d'infortune. Peut être en avez vous rencontré."

Pour ma part, je demeurai en retrait, écoutant attentivement la conversation.

Après un regard jeté à Akihito, il répondit à Khalor.

"Somnis ? Général ? Depuis quand ?" Il n'était qu'une recrue maladroite et effrontée, lors de notre dernière rencontre.”

Pour toute réponse, Khalor eut le souci d’expliquer à Akihito qui était ce Maître.

"Hem. Maître Vala'ar est presque aussi ancien dans l'Ordre que le Grand Maître Khimel en personne. Voilà longtemps que nul n'en a vu signe. Nous sommes chanceux de vous rencontrer, Chevalier de légende."

Je n’avais donc pas à craindre pour mon teint. Ce n’était pas six mois passés dans les bouges qui me ferait obtenir une peau à cet aspect grisâtre. Ce soldat était là depuis des décennies ! Et puis, j’espérais ne rester pas plus que quelques jours… Il y avait sûrement quelqu’un qui nous avait envoyé ici. Et normalement, il devrait prendre contact avec nous pour nous expliquer le but de notre présence dans ce monde singulier… Enfin, c’était l’hypothèse à laquelle je m' accrochais. Je me refusais d’admettre que notre présence n’était que la conséquence de l’acte déraisonné de Silmeria. Je,... nous devions trouver quelqu’un ayant les connaissances nécessaires ainsi que le pouvoir de nous ramener chez nous. Le souci, c’était que j’avais l’impression que pour cela, il nous fallait atteindre la surface. J’étais bien loin du but, puisqu’au lieu de monter, je ne faisais que descendre.

La réponse du maître me sortit de mes réflexions.

"Le temps passe si vite, lorsqu'on se soumet à son devoir. Je ne me rends pas compte. Mais vous avez raison, voilà bien longtemps que je n'ai plus croisé des nôtres ici bas. Je pensais presque que nous nous étions lâchement retirés."

Puis s’adressant à Akihito.

"Comment pourrais-je reconnaître vos compagnons, si j'en croise ?"

Ce à quoi Akihito répondit:

"Si jamais vous avez un doute, dites leurs "Oaxaca n'était pas si mal, en fin de compte". Ça fera réagir suffisamment les miens pour que vous les reconnaissez. Et certains d'entre eux sont des mages, mais pas aux faits des risques de son utilisation sur ce monde : le Juge Suprême et les généraux de votre Ordre ont fait preuve de clémence à leur égard, j'espère que vous pourrez en faire de même."

Le soldat prit un air sévère

"Le sieur Romars aurait-il perdu de sa vigueur d'antan ?"

Indigné Khalor réagit:

"Le Grand Juge fait et a toujours fait ce qui était..."

Il fut interrompu par le maître:

"Nul n'est ici censé ignorer la loi. Si la Clémence est de mise ailleurs, la faute sera ici châtiée avec la même sévérité que toujours."

Ce maître s’avérait donc plus sévère que le juge lui-même. Ce qui signifiait qu’il était préférable qu’il ne rencontre pas les autres compagnons mages, seul Yuimen, (ou les dieux de ce monde) savait le sort qu’il risquait de leur réserver s’il les rencontraient.

Il s’adressa ensuite à Khalor.

"Où vous rendez-vous ?"

En bon petit soldat, il répondit:

"A la forteresse de notre Ordre. Peut-être pourriez-vous nous accompagner ? Nous vous escorterons avec plaisir. Et un guide ne serait pas superflu."

Il ne semblait pas enthousiaste à nous guider.

"Je n'ai pas prévu de passer par là. Ils n'y a plus que faibles et peureux qui vivent derrière ces murs, futiles remparts face à cet Enfer Sans-Fin. Ici, il n'y a que le Devoir. Aucune paix, aucun répit."

Akihito intervint alors:

"Le Devoir peut s'appliquer de bien des façons, Ser Vala'ar. Faire profiter de votre expérience et de votre savoir aux pleutres et aux novices aidera votre Ordre et ceux du Bastion à mieux agir pour rendre les Bouges moins... chaotiques."

Il était clair que Akihito dans son discours tentait de convaincre le maître de nous accompagner. Ce qui serait malgré tout une bonne chose, car il était évident que Khalor ne connaissait pas le chemin pour se rendre au dit lieu de rencontre.


"Exactement. Et celui de l'instruction n'est plus le mien. J'ai par trop longtemps délaissé le terrain pour faire profiter de mon expérience des nouveaux venus fragiles et peureux. L'Ordre mérite mieux que ça. Quant au chaos des Bouges, il est ce qu'il est, et il doit le rester. C'est ceux qui y vivent qui le créent. Une prison. Une prison violente et permettant aux plus forts, hargneux, rusés ou intelligents de s'en sortir, après une vie de crime. Seuls les mages n'y sont pas bienvenus, et mon unique rôle est de la traquer, les tronçonner et les jeter dans les abysses des Tréfonds."

Ses dernières paroles m'auraient fait frissonner si j’avais été mage… il n’avait aucune pitié pour les mages. Faisait-il la différence si ces derniers utilisaient ou non la magie ? Le général que j’avais rencontré détectait la présence de magie… mais la détectait-il seulement après utilisation ? Ou détectait-il tous les possesseurs de fluides. A y penser, ma première hypothèse devrait être la bonne. Car d’après son discours, il aurait mis fin aux jours d’Akihito s’il avait perçu de la magie en lui.

Akihito tenta de temporiser les propos du maître.

"Évitez de tronçonner les miens, qui n'ont pour seul crime l'ignorance de ce qui régit votre monde."

Il s’adressa ensuite à Khalor.

"Il semblerait que Ser Vala'ar ne souhaite pas nous suivre ou nous guider. Continuons."

Je partageais l’opinion d’Akihito, il était clair que ce maître ne voulait pas s’abaisser à servir de guide.

Embarrassé par la situation, Khalor demanda

"Oh, maître parmi les maîtres, si vous ne nous conduisez pas chez les nôtres, que pourriez-vous faire pour nous épauler ? Nous cherchons nous aussi à mettre à mal les mages en cette cité."

Gardant un ton sévère, le maître s’adressa à Akihito

"Où comptez-vous trouver le moyen de rentrer chez vous, étranger ? Dans la forteresse de l'Ordre ? Quelle aide pourrais-je vous apporter, en vérité ?"

Akihito expliqua alors sa mission:

"C'est notre première expédition dans les Bouges pour Ser Khalor et moi-même : la forteresse nous servira de point de chute et de repère. Notre venue ici ne peut être que l'œuvre de la magie, et certainement pas une magie de notre monde : le coupable se terre donc quelque part sans doute ici, et avec lui le moyen de nous renvoyer chez nous si c'est possible."

Tout comme moi, Akihito espérait que notre venue sur Ashaar était l’oeuvre d’un magicien de ce monde.

"Quant à votre aide... Eh bien, déjà nous aider à nous repérer. Nous indiquer ce point de chute que nous cherchons à avoir, ainsi que l'emplacement de la maison de passe qui va servir de lieu de rendez-vous avec d'autres de mes compatriotes qui vont enquêter discrètement dans les gangs des Bouges. Et puis, si vous avez des informations sur un quelconque mage, ou gang connu pour employer de la magie spatiale ou de déplacement sur de longues distances, ce serait un début de piste. En un mot comme en cent, vous avez de l'expérience et des connaissances ici, nous non."

Après s’être accordé un instant de réflexion, il répondit posément :

"Des bastions et des bordels... a défaut d'être efficaces dans vos recherches, vous aurez un semblant de sécurité. Et donc vous serez plus en danger que vous ne le pensez. Plus exposés."

Levant les sourcils il rajouta :

"Voici une information pertinente sur les Bouges : on n'y indique pas le chemin. Les tours et détours sont tels que n'importe qui n'en a pas une bonne connaissance pourrait s'y perdre pendant des jours, même en sachant vers où chercher. Si ce sont des mages que vous cherchez, je pourrais vous montrer dans quelle zone des Bouges ils disparaissent. Un quartier où l'obscurité ne peut être percée autour duquel je passe le plus clair de mon temps, à tenter de trouver des réponses face à la ferveur violente qui s'empare de chaque chevalier qui y pénètre... sans y trouver le moindre sorcier."

"Préférez-vous un guide, ou une errance hasardeuse ?"

A cette question, Khalor se contenta de hausser les épaules.

"Vous nous demandez sérieusement de choisir entre nous en remettre à la chance seule et profiter de l'expérience et aide d'un allié habitué des Bouges ?"

Puis il rajouta:

"Je ne vois même pas pourquoi on refuserait. Amenez-nous dans ce quartier. Si ça ne cible que les chevaliers, j'ai peut être une chance d'y pénétrer. Qui sait."

Si le maître accédait à leur demande, je me devrai d’être prudent afin qu’il ne détecte pas ma présence. Quoi qu’il l’a peut-être détecté. Et si c’est le cas,.. puisqu’il n’était pas intervenu pour dévoiler la présence, c’est que je ne l’intéressais pas, puisque je ne possèdais pas de fluides magiques. Il ne s’intéressai qu’aux mages afin de les exterminer… ou plutôt les démembrer… puisque la mort était impossible en ces lieux.

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Re: Les Bouges

Message par Akihito » sam. 11 janv. 2025 03:18

Post squelette

*discussion avec Val'aar*

"Vous nous demander sérieusement de choisir entre nous en remettre à la chance seuls, et profiter de l'expérience et aide d'un allié habitué des Bouges ?"

Ce fut à mon tour d'hausser un sourcil.

"Je ne vois même pas pourquoi on refuserait. Amenez nous a ce quartier. Si ça ne cible que les chevaliers, j'ai peut être une chance d'y pénétrer. Qui sait."

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » dim. 12 janv. 2025 15:46

La Cité des Ombres
Les Bouges


Jour 1 – soirée.



Le barbu apostrophé par Xël se tourna vers lui et le regarda de pied en cap, ainsi que sa suite. Il riposta, sans tendresse :

« C’est moins dans la retraite que dans la bataille que nous avons besoin d’aide. Battez-vous pour les Hordes, ramenez de la nourriture, et vous pourrez compter parmi nous. Equipés comme vous l’êtes, ça devrait être à votre portée ! »

Et il se désintéressa d’eux, ne laissant passer que les blessés.


__________________________________



Mathis semblait n’avoir pas été repéré. Khalor s’offusqua de la décision d’Akihito. Khalor sembla ne pas savoir comment réagir, et se mit à suivre la voie qu’ouvrit silencieusement le sieur Kilmun Vala’ar. Ils empruntèrent de nouvelles ruelles désertes, jusqu’à arriver à un escalier vertigineux qui descendait vers le bas. Éclairés par la seule torche de Khalor, ils commencèrent à le descendre. Si le chevalier antique ne réagissait pas, le décor ne manqua pas d’arracher des souffles horrifiés à Khalor Somnis.

« Qu’est-ce que… Quelle horreur ! »

Effectivement, tout autour d’eux, assis sur les marches et geignant de souffles égarés, des… êtres qui semblaient frappés par la mort, mais bien vivants, les regardaient descendre. Certains tendaient la main vers eux, comme pour les attraper, mais sans jamais le faire. Ils avaient la peau sur les os, les orbites vides. Et ils étaient nombreux. Très nombreux. Un vieillard parmi eux, vêtu d’une toge qui fut autrefois blanche, se leva après leur passage, faisant un signe étrange de la main.


Image


Sa voix spectrale résonna.

« Bienvenue au Roi de ceux qui ne meurent pas et à ses invités. »

Vala’ar sembla ne leur porter aucune attention, poursuivant l’avancée et rétorquant simplement à Khalor :

« Respectez ceux qui ont fait le choix de se sacrifier pour que d’autres puissent vivre. Leur Rédemption est noble. Plus noble que tout ce que vous pourriez trouver ici bas. »

Le jeune chevalier se renfrogna, prêt à dégainer tout de même. Après de longues minutes de marche, presque une heure, ils arrivèrent aux abords d’une ruelle plongée dans une ombre que même le feu ne parvint pas à percer. Vala’ar clama :

« Voilà la zone d’Ombre dont nul ne revient sain. Libre à vous de vous y perdre, mon voyage s’arrête ici. »

Khalor se tourna vers Akihito :

« Je… on ne va pas aller là-dedans quand même, si ? »

Mathis n’avait hélas pas réussi à les suivre si loin. Marchant dans les pas des autres, lorsqu’il s’était approché des escaliers les hères maigres et pâles s’étaient tournés vers lui, lui barrant la route, avançant vers lui lentement, bras tendus. Cette fois, la tentative de l’attraper n’était pas singée, même s’il ignorait ce qu’ils lui voulaient. Une véritable légion se dressait entre lui et les escaliers.





[HJ : Ezak, Xêl : Indiquez votre prise de décision dans votre sujet discord commun, et vous aurez de nouvelles consignes. Aki, à toi de prendre la décision. Mathis, pareil, indique ce que tu fais dans ta réponse.]


[XP :
Xël : 0,5 (vers l’est)
Ezak : 0,5 (vers l’est)
Mathis : 0,5 (espion)
Akihito : noté quand complété.]

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Akihito
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Re: Les Bouges

Message par Akihito » jeu. 16 janv. 2025 10:53

Le dénommé Vala'ar nous invita d'un signe de la tête muet à le suivre, nous permettant de nous enfoncer un peu plus dans les Bouges sous l'aune d'un guide plus compétent que le chevalier qui me dévisageait, outré. Mais eh, mon coco, tu me laisses prendre les décisions et parler, faut pas t'offusquer que je le fasse ! Par Valyus, j'étais sensé aider ce type dans les Bouges -ou du moins, il devait me surveiller en se forgeant de l'expérience- et au final c'était moi qui menait la barque. Je ne m'étais pas vraiment figuré ces deux semaines ainsi... Enfin bon.

Les Bouges étaient un endroit aussi étrange que terrifiant. Ces ruelles étroites, biscornues, qui se faisaient l'écho de bruit et de paroles déformées par leur éloignement et les réverbérations sur la pierre jusqu'à les rendre inidentifiables... Chaque pas dans cette ambiance faisait peser un peu plus une pression insidieuse sur mes épaules, le sentiment que je n'étais pas à ma place, pas dans un endroit qui devait exister. Une prison d'une taille démesurée.

J'avais naïvement cru que rien ne pourrait me choquer plus que le pugilat pour la nourriture au pied des remparts. Mais les Bouges étaient immenses, vastes. Je m'en rendait compte à mesure que les masures et autres batiments s'enchaînaient au fil de mes pas. La foule qui s'écharpait pour un trognon de carotte était nombreuse ; mais elle ne remplissait pas toutes ces maisons. Alors, qui... ?

« Qu’est-ce que… Quelle horreur ! »

Je n'en pensai pas moins, mais serrait les dents suffisamment forts pour les faire grincer sous mon heaume. L'escalier par lequel nous faisait passer Vala'ar était remplis d'êtres qui n'avaient plus rien d'humains, ou de vivants. Des êtres décharnés, la peau collée à même l'os, prostrés sur les marches contre les murs. Et dans un monde qui ne permettait pas la mort...

« Respectez ceux qui ont fait le choix de se sacrifier pour que d’autres puissent vivre. Leur Rédemption est noble. Plus noble que tout ce que vous pourriez trouver ici bas. »

... Les gens qui ne pouvaient se nourrir étaient voués à souffrir d'une faim tourmentée, grignotant inéluctablement chaque parcelle d'énergie qui leur restait. Je n'osai imaginer la souffrance que cela devait être. Et Vala'ar parlait de sacrifice. En était-ce seulement un ? Certains avaient assurément fait ce choix en leur âme et conscience, pour se repentir. M'était avis que la majorité n'avait eu d'autre choix que de subir ce sort atroce, devant des rations de nourriture insuffisante et devant une mort qui ne les délivreraient jamais de leur tourment. Le seul être à pouvoir encore se mouvoir était un vieillard qui aurait peiné toutes les âmes d'Oranan tant il était décharné, mais paraissait ironiquement bien portant quand on le comparait à la multitude squelettique.

« Bienvenue au Roi de ceux qui ne meurent pas et à ses invités. »

Le Roi, c'était Vala'ar, sans doute. Nous, ses invités. Le terme de Roi m'intriguait, mais j'étais bien trop pris par ma lutte pour garder le contrôle sur mes nerfs, mon dégoût et sur le contenu de mon estomac pour ne serait-ce que l'interroger.

Le son de nos pas se réverbérèrent longuement dans les rues, prenant des tours et des détours qui m'avaient fait depuis longtemps perdre le trajet que nous venions d'emprunter. Depuis combien de temps marchait-on ? Quinze, vingt minutes ? Une heure, peut-être, lorsque nous arrivâmes finalement à la lisière des ténèbres. Devant la torche de Khalor, un mur d'obscurité insondable, presque palpable, coupait la suite de la rue de la notre qui n'était déjà pas bien lumineuse.

« Voilà la zone d’Ombre dont nul ne revient sain. Libre à vous de vous y perdre, mon voyage s’arrête ici.

- Je… on ne va pas aller là-dedans quand même, si ? »

Je regardai autour de moi, lançant un regard en arrière pour apercevoir un signe de Mathis. En vain. J'étais désormais le seul décideur. Et aucun des choix à ma disposition ne m'enchantait vraiment.

« A vous de voir, Khalor. Soit on cherche et on erre au petit bonheur de la chance, soit on va dans l'endroit le plus suspect des Bouges. Mais si ça peut vous rassurer, je suis pas pour autant ravi d'entrer là dedans.

- Je suis avec vous quoique vous choisissiez. »

Mon instinct me disait que je trouverai quelque chose en franchissant ces ténèbres. Mon instinct me disait aussi que dans cette basse ville, aucun endroit ne craignait plus que cet endroit -et il y avait de la concurrence. Je pointai du doigt le mur d'obscurité clairement surnaturel.

« Et les chevaliers des Cieux, ils font rien pour ça ? parce que c'est clairement de la magie. S'ils sont si intraitable sur son utilisation, ils devraient intervenir.

- Hé bien, on ne vous a pas dit ? Ils n'ont aucun moyen de venir dans la cité inférieure. C'est pour ça qu'ils nous la confient.

- Aaah.. Très bien, Khalor. Même si je pense qu'on va finir par rentrer dans cet nasse d'obscurité, c'est imprudent d'y aller maintenant et sans qu'aucune autre personne le sache -hormis un chevalier que tout le monde le pense mort. Restons en "terrain connu" pour le moment. »

On nous attendait dans un bordel, dans quelques jours. Et si j'avais promis à Yliria de retourner tout Ashaar si jamais elle manquait ce "rendez-vous", je ne doutais pas qu'elle en ferait de même avec son tact habituel.

(Et quand elle me retrouvera, j'aurais le droit à un laïus interminable sur ma stupidité d'être entré là-dedans sans prévenir personne.)

(Et t'as plus ton manteau ignifugé.)

(En plus.)

Je lançai un regard interrogateur à notre guide peu loquace et taciturne. Ca m'enchantait pas plus de le suivre que de rester un jour dans les Bouges, mais c'était aussi notre meilleure chance de survie. Qu'est ce qu'il comptait faire, de son côté ?

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » jeu. 16 janv. 2025 22:27

Pas de blabla inutile, le type impose après un court regard ses conditions. Nous devons récupérer de la nourriture pour la Horde pour espérer la rejoindre. Nous n’avons pas plus de blabla à faire non plus, sans bavardages ni négociation nous tombons d’accord. Nous allons plonger dans la bataille pour trouver de quoi manger. Ezra m’autorise à utiliser ma magie en derniers recours. Je propose le commandement du groupe à Ezak tout en déroulant ma couverture pour la nouer autour de mon torse en bandoulière pour en faire un sac assez grand pour y stocker des vivres. Il accepte, donnant rapidement des consignes pour la formation à prendre: lui en pointe et nous sur les flancs. L’idée est d’entrer dans la mêlée pour récupérer la nourriture de ceux qui veulent en sortir.

Je me positionne à sa gauche et nous avançons vers la bataille, nous approchant de l’amas de chair qui se déchire. J’ai un peu la sensation de m’approcher d’une eau agité. D’abord nous croisons quelques combattants sans les toucher, s’enfuyant avec leurs blessures et leur maigre ou inexistant butin. Puis plus nous approchons et plus ils se font nombreux, si bien qu’ils nous bousculent dans leur fuite. Puis la surface se dessine, laissant apercevoir ce qui se passe en dessous, le sang qui jaillit, la chair qui percute la chair, le fer qui percute le fer, le bois qui brise les os. Je retiens ma respiration et je plonge.

La violence me saisit immédiatement, tout n’est que folie, haine et désespoir. Les visages sont tordus par la douleur et la colère. Les coups commencent à pleuvoir, venu de tout côté. Mon bouclier et mon armure me protège tandis qu’Ezak nous fait progresser vers les profondeurs où les coups se font plus fort et où nous commençons à trouver ce qu’il nous faut. Un premier groupe croise le notre et nous profitons de sa précipitation pour rapidement le neutraliser. L’ordre est donné de s’arrêter et je me penche sous la protection des autres pour ramasser du pain et des pommes parfois déjà entamés. Cela est si rapide que je n’ai même pas le temps de tout ramasser avant que l’agitation me force à me redresser et que nous avançons encore au coeur du lac affamé.

Nouvelle cible, nouveaux échanges de coups. Un homme à l’oeil crevé se rue vers moi pour m’attaquer à coup de pierre. Je le laisse frapper à plusieurs reprises mon bouclier avant de le bousculer et lui faucher les jambes de mon arme. A terre, il est rapidement remplacé par un de ses semblables, pas plus expérimenté au maniement des armes, une autre bousculade et il se retrouve également sur les fesses, disparaissant dans la seconde sous les piétinements incessants. A nouveau j’entends l’ordre de s’arrêter. Je me penche, je ramasse par grande poignées sans même faire attention à ce que j’attrape puis je me redresse et avance avec le groupe.

Pour l’instant tout va bien. Nous parvenons à mettre notre plan d’attaque à exécution plusieurs fois mais nos prises semblent désormais attirer les regards comme si nous étions au milieu d’un banc de requins qui parvenaient à sentir la nourriture. Les coups sont toujours plus nombreux, plus forts, venant de toute part. Un coup parvient finalement à percer ma défense et je sens sa rudesse sur ma jambe. Heureusement mon armure à absorber le choc mais ça ne pourra pas durer éternellement. Je joue de la masse, percutant au passage le crâne d’un agresseur trop téméraire. Je sens que nous sommes tout trois oppressés car nos dos parfois se touchent. Les ennemis sont partout: devant à frapper, sur les flancs à harceler, au dessus pour nous écraser et en dessous des corps piétinées tentent de nous agripper, parfois une main parvient à extirper quelque chose de mon sac improvisé. Je remarque alors un groupe de brassards noirs à proximité de nous et Ezak et moi pensons visiblement la même chose: nous devons nous éloigner.

Mais l’agitation ne cesse d’empirer et la retraite est difficile. Je repousse aussi bien que je le peux mais chaque fois que je tends les bras pour frapper je sens les mains aux alentours qui me l’agrippe. Je l’aurais déjà perdu cent fois si je n’avais pas mon armure. Nous sommes pris dans le courant humain qui nous mène où nous ne voulons pas aller et soudain une bousculade plus violente que les autres brise notre formation. Ezra est la première à se faire emporter, disparaissant rapidement dans le tumulte des vagues. Mon épaule touche celle d’Ezak et d’un regard nous savons ce que nous avons à faire. Nous abandonnons la défense pour passer à l’attaque, nageant à grands coups d’épée et de masse pour rattraper la capitaine du Soleil Noire. Mais cela ne suffit pas et je perds également le Chevalier Kendran.

Un flot de panique me submerge et ma respiration se fait plus saccadé. Une bousculade me soulève encore pour me porter sur quelques mètres avant de me poser dans un endroit plus éloigné des courants. Un endroit hélas où le combat n’est pas plus calme. Je dresse mon bouclier contre une hache et tends ma main pour riposter.

(Pas de magie !)

Je me fige, entendant dans mon crâne la voix de Bogast qui me répétait cela avant mes entrainements militaires. Une seconde d’hésitation qui me coûte cher car une arme me percute avec violence le bras et cette fois mon armure n’a pas suffit à absorber le coup. Je réagis d’une bousculade et d’un coup de bouclier dans le crâne de mon assaillant, observant à peine ses dents qui se brisent sous mon assaut. Je dois me reprendre, je n’ai jamais connu pareil bataille mais j’ai eu l’entraînement pour me battre sans ma magie. Un autre homme enragé me fonce dessus, je me baisse et le laisse s’écraser les jambes sur mon bouclier avant de me redresser pour le faire effectuer une pirouette et retomber sur le sol, emporter à son tour sous le piétinement violent de la marrée humaine. L’assaut ne cesse pas et je viens cueillir de ma masse la poitrine d’un autre téméraire qui en tombe à la renverse, volant son sac de provisions avant qu’il soit happé par les vagues. Luttant contre moi même pour ne pas coucher ceux autour de moi à l’aide d’un sort.

Nouvelle bousculade, nouveau courant humain me menant je ne sais où. Nouveaux combats. Ma panique fait place à la même sauvagerie alors qu’une pierre heurte mon casque et que je sens un filet de sang couler le long de mon visage. Je cri de rage en frappant, défonçant armures de bois, crânes, bras et côtes. Je semble être dans une zone de la place où les combattants sont moins équipés et mon armure couplé à mon agressivité à le mérite de les tenir un court moment à distance.

Je remarque alors Ezra en difficulté parmi les nombreuses têtes qui bougent et Ezak, non loin, qui s’approche d’elle. Regain d’espoir et vague d’énergie. Je charge bouclier en avant, bousculant les imprudents qui restent sur ma route. Je sens encore des coups absorbés par mon armure, l’enchantement de mon plastron s’active même, percutant avec violence un agresseur devant moi. Je parviens finalement à atteindre Ezra, la débarrassant au passage d’un assaillant dans son dos qui tombe sur le sol.

Tomber c’est la promesse de ne pas se relever et comme pour les autres un amas de pied l’enfonce dans le sol pour le faire disparaître. Je repousse avec vigueur ceux qui osent s’approcher, donnant à la la capitaine un peu de répit au prix d’une autre blessure au flanc quand une masse vient s’y écraser. Mon plastron laisse échapper un nouveau souffle qui envoie un agresseur disparaître dans un courant humain alors que ma masse vient se loger dans le creux de l’épaule de celui qui m’a blessé. Ezak parvient également à nous rejoindre et nous redressons Ezra qui reprend son souffle, dressé au-dessus de plusieurs corps neutralisés portant un brassard noir. Elle ne semble pas trop blessés mais à bout de force. A présent il faut remonter à la surface.

J’indique d’un geste la direction de la zone moins équipés et comme avant nous avançons, nous protégeant les uns les autres ainsi que notre butin durement acquis. Nous pouvons le dire désormais, nous sommes des citoyens des Bouges. Nous venons d’êtres baptisés en plongeant dans une eau immonde.

Les coups pleuvent encore mais ils ne nous empêchent pas d’atteindre une zone plus calme pour finalement sortir de la bataille pour rejoindre le côté est et montrer nos prises au protecteur de la Horde.

((Blessures graves au bras droit et au torse. Une légère à la tête.))

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » ven. 17 janv. 2025 14:08

Ne pouvant intervenir, je me contentais d’écouter et de réfléchir à la situation. Le dénommé ne voulait nous conduire jusqu’au lieu de rendez-vous, mais proposa de nous conduire dans la zone des bouges où les mages disparaissent.

(Où les mages disparaissent ! S’agit-il là du seul lieu où la mort est possible. )

Je doutais de l’utilité de se rendre à un tel lieu, et Khalor semblait aussi hésitant. Quant à Akihito, il voulait savoir apparemment de quoi il en retournait, il avait sûrement espoir d’y trouver là, un moyen de rentrer dans notre monde.

La marche reprit donc en compagnie du maître Vala’ar. Silencieusement, ils empruntèrent de nombreuses ruelles désertes et je les suivis tâchant de ne pas me faire repérer tout en tentant de bien observer les lieux pour pouvoir m’orienter. Puis ils s’arrètèrent un moment. Je devinai qu’ils étaiet en haut d’un escalier descendant lorsque je vis mon seul repère, la torche de Khalor perdre de la hauteur. J’accélérai donc le pas, pour ne pas me retrouver dans une obscurité totale, quite à me faire repérer. Lorsque j’arrivai à la première marche, je fus surpris d’y voir des créatures squelettiques se tourner vers moi. L’âme de ces êtres les auraient quitté depuis fort longtemps s’ils n’avaient pas été condamnés à l’immortalité. Lorsque je tentai de faire un premier pas, me disant qu’il suffisait de les contourner, ces hideuses créatures immortelles me barrèrent la route les bras tendus. Heureusement, leurs mouvements étaient lents, je pus donc reculer d’un pas pour les éviter. Mais les marches étaient déjà encombrées de tous ces squelettes décharnés. Je compris vite que s’arrêtait là ma filature silencieuse. Et pire encore, avec eux s’éloignait la seule source de lumière que je possédais.

J’étais donc laissé à moi-même dans ce lieu dangereux et impitoyable… sans lumière. Les battements de mon cœur s’étaient accélérés. Je prenais à présent conscience de ma vulnérabilité ainsi que de la possibilité grandissante de demeurer là pour l’éternité tout comme ces créatures qui envahissaient l’escalier. Mes mains étaient moites, la sueur perlait sur mon front.

(Resaissis toi ! )

La panique n’était pas mon alliée, je devais l’éviter à tout prix. Je tentai donc de me ressaisir en prenant de longue respiration. J’étais seul sans guide, certes, mais je n’étais pas démuni de moyens. Je devais trouver un moyen de me diriger dans ces ténèbres, mais je ne possédais rien dans mon sac me permettant de faire une torche et encore moins de l’allumer. Et puis, même si cela avait été possible, la torche m’aurait certes permis de voir, mais aussi d’être vu. Après réflexion, pendant laquelle je maintenais une respiration lente, je décidai de me transformer. Progressivement, mes jambes cèdèrent la place à des pattes plus courtes, plus fines et plus musclées, un pelage noir recouvrit ma peau. Mais le plus important fut que mes sens devinrent plus aiguisés, puisque j’avais désormais l’apparence d’une panthère noir. Je disposais à présent d’une vision nocturne, d’une ouie plus sensible et d’un meilleur odorat.
Munie de ses nouvelles facultés, je reniflai le sol, je tendis l’oreille et j’observai les alentours à l’affût du moindre indice me permettant de retourner sur mes pas et de trouver seul le refuge dont Akihito m’avait parler.


(((Mathis recule pour ne pas se faire attraper par les créatures squelettiques, se transforme en panthère noire et tente de s'orienter. )))

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » sam. 18 janv. 2025 07:06

L’homme nous jeta à peine un regard et nous somma d’aller nous battre pour de la nourriture si nous étions de bonne foi. Très bien, j’étais fin prêt. En un seul regard échangé avec mes compagnons, nous nous mîmes d’accord. Xël, instantanément, me proposa de prendre le commandement. J’étais honoré de sa confiance et me tournai vers Ezra, qui me l’accorda aussi silencieusement d’un simple hochement de tête. Sans attendre, je fis part de mon plan.

« Bien, je vous propose de reprendre la même formation que tout à l’heure. Je prends la pointe, vous, avec vos boucliers, vous prenez les flancs. Pas besoin de risquer d’aller jusqu’au Mur. On entre dans la mêlée, mais peu profondément, et on s’attaque à tous ceux qui essaient d’en sortir avec leur butin. Et surtout, on ne brise la formation sous aucun prétexte. Compris ? »

Xël, plein de ressources, s’empressa de former un sac avec sa couverture, de quoi récupérer la nourriture. Une fois prêts, nous nous dirigeâmes vers la bataille. Alors que je marchais, je passai mes mains sur mes armes.

(Alors, mes belles, lesquelles d’entre vous veulent s’exprimer aujourd’hui ? )

Une main alla s'emparer de Lassiria, mon épée et l'autre d'Oaxaca et Turé. Oui, mon arme à double pointe faite de la dent du dragon noir. J’avais quelques expériences à mener. Je voulais éprouver leurs effets mortels. Certes, le Dragon Noir n’avait rien réussi. Était-ce à cause de leur fameux bouclier d’immortalité, ou parce qu’il était incomplet et donc moins puissant ? Il était temps d’expérimenter.

Je me fis chasseur, et d’un regard acéré, je jaugeai toutes les personnes qui passaient à contre-sens, fuyant la bataille. Des mains vides ou portant de la nourriture si maigre qu’elle en devenait inintéressante, je me détournai, menant mes compagnons à la lisière de la mêlée.

Dans un grand fracas, je rentrai dans la bataille, frappant sans distinction. Je visai les points vitaux, torse et tête, ne montrant aucune pitié pour quiconque. Avec la dent du dragon noir, je tentai de viser les cœurs. Nous progressâmes de manière satisfaisante, enfonçant un peu plus dans la mêlée. Mes yeux furent attirés par une grosse miche de pain passant de mains en mains à mesure que les corps tombaient. Un petit groupe d’individus cherchait à s’éloigner, chargé de pain et de pommes. Le regard paniqué, ils tentaient de se frayer un chemin dans notre direction.

« Cible devant ! » me contentai-je de prononcer avant qu’un flot de coups s’abattît sur les malheureux, qui furent décimés par notre trio.

Je m’acharnai même à écraser de plusieurs coups de botte rageurs la tête de l’un d’eux, essayant de se relever, jusqu’à ce que son crâne craque sous ma semelle.

« Stop ! » hurlai-je pour laisser à Xël le temps de ramasser la nourriture qui s’était répandue sur le sol, tandis qu’Ezra et moi tentions de le couvrir. Mais ce ne fut pas facile. Cela n’avait rien d’une bataille rangée. Des mains et des armes surgirent de toutes les directions pour s’attaquer à nous. Avec la nourriture, nous étions devenus des cibles, et ce qui semblait facile devint rapidement plus compliqué.

Surpris, je reçus un coup de bâton sur le menton qui faillit me désarçonner. Sans pitié, je cueillis le malheureux avec la pointe du dragon noir en plein cœur et le laissai s’écrouler au sol sans un regard. Bientôt, l’afflux autour de nous devint trop important, et Xël fut contraint de se relever, abandonnant une partie de la nourriture. Cela me poussa à donner l’ordre d’avancer à nouveau.

« En avant ! »

Peu importe, je voyais déjà notre prochaine cible : quelques hommes chargés de nourriture, tentant de se défendre comme ils pouvaient. Mal équipés, ils semblaient être des cibles faciles. Je dirigeai le groupe vers eux. L’un d’eux, nous voyant arriver, tenta de me frapper avec une sorte de surin rouillé. La lame glissa contre mon armure. Elle me laisserait un beau bleu, mais rien de plus. Avec hargne, j’enfonçai la garde de Lassiria dans son crâne, ce qui le fit choir au sol. Je n’eus même pas besoin de l’achever : déjà, il se faisait piétiner par d’autres combattants qui tentaient eux aussi de se jeter sur les provisions.
Ezra et Xël étaient tout aussi efficaces, et nous décimâmes rapidement le groupe. Cela déclencha mon nouvel ordre :

« Stop ! »

Xël se baissa pour récupérer ce qui semblait être de la viande séchée. Plus efficace que lors du premier essai, il ne se fit pas déborder et remplit notre sac de provisions.

« En avant ! »

Mes yeux cherchaient de nouvelles cibles, mais la progression devint tout à coup plus difficile. À mesure que nous amassions de la nourriture, nous devenions des proies évidentes. Nous n’étions pas les seuls à adopter cette stratégie. Rapidement, nous passâmes de chasseurs à proies, et je sentis que nous étions acculés. Sur ma gauche, Xël faiblit un instant, son épaule toucha mon dos, ce qui me déséquilibra légèrement, faisant pencher mon corps contre Ezra. La formation se désorganisa quelque peu, et je ne vis pas venir le coup de masse qui m’atteignit aux côtes.

Je me pliai un instant avant de renvoyer un coup de lame violent dans la gorge de l’assaillant. Mon torse me brûlait. La blessure était grave, et ce n’était pas la première de la journée. Mon souffle devint court, et mes poumons me faisaient souffrir.
Je me concentrai, repensant à mon combat dans la crypte, où j’avais dû faire abstraction de la douleur du poison s’infiltrant dans mes veines. Ce combat qui se déroulait à présent n’était pas seulement physique : il était mental. Je devais ignorer la douleur lancinante, oublier mon corps endolori, et faire abstraction de mes côtes cassées, de ma jambe blessée, de ma gorge ouverte et de mon nez cassé.

Comme si le temps ralentissait autour de moi, je fixai les visages haineux, avides, et les yeux révulsés des assaillants qui hurlaient à mort. Si je flanchais, je savais quelle fin m’attendait, ainsi qu’à mes compagnons. Je fis l’effort de plonger dans ces expressions de haine, pour ne plus sentir mes blessures. Je fis mine de ne pas ressentir la douleur et me redressai, déterminé à défendre nos vies avec acharnement. Je levai même ma jambe blessée pour frapper en plein abdomen un assaillant trop confiant qui se jetait vers moi, ignorant le lancinant de ma blessure.

La bataille devenait critique. Les coups venaient de partout, rendant impossible toute organisation. Cela n’avait rien à voir avec Kochii et sa bataille rangée, ni avec la confrontation entre les Worans et les sauvages sur l’île interdite. Ici, chaque épée, chaque main, chaque pierre semblait indépendante.

Du coin de l’œil, j’aperçus un mouvement de groupe sur notre flanc. Les brassards noirs se rapprochaient dangereusement. Ils étaient nombreux et organisés. À trois, nous n’avions aucune chance.

« Retraite ! » hurlai-je.

Mais il était difficile de faire marche arrière. C’était la folie. Alors que nous tentions de reculer, nous étions poussés dans une direction que je ne voulais pas emprunter, bousculés par trop de corps. Dans ce chaos, un individu réussit à se glisser entre Ezra et moi, brisant notre formation.

« Putain ! » lâchai-je, furieux.

Je jetai un regard à Xël, et nous nous comprîmes instantanément. Nous cessâmes de reculer et commençâmes à frapper pour tenter de rattraper une Ezra que j’apercevais, se défendant comme elle le pouvait. Cette lutte n’était pas sans conséquence pour mon corps déjà meurtri. Je me battis, luttant pour ignorer mes douleurs, mes yeux fixés sur Ezra, dont la tête se mouvait à quelques mètres. Mais cette concentration me perdit, et je trébuchai sur un corps gisant au sol, perdant Xël de vue.

J’étais seul, perdu dans cette marée humaine. Je tentai de repérer mes compagnons, mais une pluie de pierres surgit de nulle part et s’abattit autour de moi. L’une d’elles m’atteignit à la tempe.
. D’où venaient ces pierres ? Était-ce les brassards noirs, les violets, ou un autre groupe encore ? Je titubai sous l’impact, alors qu'une lame vint lacérer mon avant bras sans que je puisse le voir venir. Par réflexe, j'envoyais des des coups aléatoires autour de moi pour tenter de me protéger. Je sentis mes armes frapper des corps, mais je distinguais à peine ce qui se passait.

Je tournais sur moi-même, tel un animal sauvage pris au piège. Le souffle court, je me battais encore contre la douleur de mes blessures, refusant de leur accorder la moindre attention. Ma hargne eut pour effet de faire hésiter les assaillants autour de moi. Cela me donna un répit pour reprendre un peu mon souffle.

Du regard, je cherchai désespérément mes compagnons. Je distinguai enfin Ezra, en mauvaise posture, et Xël, tentant de se frayer un chemin vers elle. Un petit groupe semblait les assaillir. D’un élan de rage, je me lançai dans une série de coups brutaux, frappant pour blesser et ouvrir un passage. Je fis tomber plusieurs adversaires, réduisant la distance qui me séparait de mes compagnons. Mais dans ce mouvement désespéré, la blessure à mon bras s’ouvrit de nouveau, me ramenant à la douleur que j’essayais de nier. C’est couvert de sang et grièvement blessé que j’arrivai enfin à leurs côtés. Xël était assez amoché lui aussi, bien que moins que moi. Quant à Ezra, bien qu’exténuée, elle semblait encore relativement intacte.

Xël nous indiqua une direction dans la foule, et nous la prîmes sans hésitation. Alors que nous avancions, nous fûmes encore attaqués, mais cette fois, les assaillants étaient bien moins équipés et moins nombreux. Nous repoussâmes aisément leurs offensives. Tout autour de nous, les combattants semblaient se retirer.

En arrivant à la lisière de la bataille, je fis deux dernières victimes, visant leur cœur avec la dent du dragon noir. Ils tombèrent au sol, inanimés.

(Inanimés...)

Je m’arrêtai net. Enfin sorti de la mêlée, je pus observer les corps au sol. Certains, gravement blessés, se mouvaient encore faiblement, leurs regards implorants et leurs râles exprimant une douleur insoutenable. Mais ceux que j’avais abattus avec la dent du dragon étaient différents. Ils restaient immobiles, le regard vide.

Pourtant, leurs corps continuaient de respirer.

L’âme était-elle partie, laissant un corps toujours fonctionnel ? Venais-je de découvrir qu’une forme de mort était possible à Ashaar grâce à la dent du dragon ? Étaient-ils réellement morts ?

Une seule façon d’en avoir le cœur net.

Je me penchai sur l’un des corps et ouvris sa jugulaire pour boire son sang. Si cela soignait mes blessures, c’était qu’ils étaient bel et bien morts.


HRP : Blessures : ( Une blessure légère menton, deux bénignes (torse), deux graves (côtes cassés et bras lacéré).
Tentative d’apprentissage de la posture : Abstraction de la douleur.(Capa RP du maître d'armes) commençé ici : viewtopic.php?p=15097#p15097
-Tentative de se soigner en buvant le sang des ennemis "morts" touchés au coeur par la dent de dragon noir. (Effet du collier)

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 18 janv. 2025 18:32

La Cité des Ombres
Les Bouges


Jour 1 – soirée.



Le carnage des Portes Noires était derrière, désormais. Mais il laissait sur place mare de sang, de membres arrachés et de nourriture gâchée. Des armes brisées, des brics et des brocs qui avaient servi d’armes. Sur la bordure de ce spectacle macabre, Ezak buvait à la gorge d’un être dont le cœur avait été transpercé par sa lance aux pointes de dents draconiques. Ezra, non loin de lui, s’écria d’un air révulsé :

« Par la Veine, qu’est-ce que tu fais ?! »

Il buvait du sang. A même un corps encore vivant, comme l’indiquait son état : respiration lente, chaleur persistante, pouls audible, faisant pulser le sang en vagues dans sa bouche. Et ça ne le soignait pas. Le corps sous lui était encore vivant, même si son regard vide semblait signifier le contraire. Un corps pouvait-il vivre, privé de son âme ? Ezak était en tout cas en fort mauvais état. Même s’il s’en abreuvait, il avait perdu beaucoup de sang depuis son arrivée à Ashaar, et les conséquences s’en faisaient ressentir. Des blessures graves, violentes. Le combat avait été harassant et il ne parvint plus à se relever, sonné. Des flashs blancs se superposaient à sa vision, et il se sentait faible. Au bord de l’évanouissement. Ezra sembla s’en rendre compte et vint s’agenouiller près de lui.

« Tiens bon. Je vais prendre soin de toi. »

Elle observa les blessures, se servant de sa cape pour déchirer des bouts de tissu et garroter ce qu’elle pouvait. Tamponner de compresses improvisées les plaies dégoulinant de sang.

Xêl, en compagnie d’autres membres des Hordes, avait amassé près de leur ruelle une bonne quantité de nourriture. Le barbu qui les avait enjoint à participer à la bataille lui affirma :

« Vous avez prouvé votre bonne foi. Bienvenue dans les Hordes. Escortez la bouffe jusqu’à notre quartier, je reste ici pour ramener les blessés. Fiez-vous à elle. »

Il désigna de la main une femme à la peau d’ébène, capuchonnée de noir, au regard incandescent. Ses habits étaient reprisés à maintes reprises.


Image


Elle fit signe au mage de l’accompagner d’un mouvement de tête, alors que certains présents remplissaient des charriots et paniers de fortune avec la nourriture récoltée.

Le barbu, lui, s’en alla plus au cœur de la bataille avec d’autres des siens qui portaient des brancards branlants. Il s’approcha d’Ezra et lui déclara :

« Aidez-moi à mettre ce type sur le brancard, on va se charger de son transfert. »

Elle n’avait pas l’air d’avoir le choix… Et de toute façon était-ce là ce qu’elle aurait quand même fait. Un effort conjoint des deux permit de jucher Ezak sur le lit de transport. Il serait rude à transporter, avec son armure, mais ça ne semblait inquiéter ni l’un, ni l’autre. Ils rassemblaient tous les blessés près de la ruelle, attendant d’en connaître le nombre avant de les emmener. Les protecteurs des ressources, eux, étaient déjà partis.



___________________________



Mathis la panthère était plus rapide et agile que ses poursuivants harassants. Il les sema sans peine, et en humant l’air, put trouver des traces olfactives qui pourraient l’aider. Leurs propres traces, à tous les quatre, qui remontaient la piste par le chemin qu’ils avaient emprunté depuis leur rencontre avec le Chevalier Vala’ar. La piste de Aki, Khalor et Vala’ar vers les escaliers, aussi. S’il parvenait à les descendre, il saurait sans doute les rejoindre. Des tas d’autres odeurs étaient présentes, pas très agréables à l’odorat. L’odeur de la pourriture. De la nécrose de chairs tuméfiées. Une odeur quasi omniprésente de cadavre. Son ouïe lui permit de déceler aussi des râles et rauques respirations et mouvements dans les ruelles voisines, invisibles à ses yeux malgré sa vision nocturne : tout était alambiqué dans cette architecture chaotique. Ca montait, descendait, tournait en méandres ou en coins secs. Il avait le choix de sa destination…


___________________________



Khalor parut rassuré par la décision d’Akihito. Apparemment, l’idée de revenir fou de cette masse sombre ne l’enchantait guère. Le chevalier Kilmun Vala’ar répondit au regard de l’ynori-kendran.

« Je vais rester dans le coin, car telle est ma mission. Car ici est ma maison. Veiller sur l’Ombre, abattre les mages qui s’y cachent. Votre décision est sage. Et maintenant que vous êtes sur mon terrain, je peux vous fournir… un guide. »

Il claque des doigts et un être hideux sort des ruelles adjacentes, claudiquant vers vous. Bossu, jambes tordues, visage déformé par la violence subie, il ouvrir vers vous une bouche édentée d’où exhalait une odeur de putréfaction.


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« Dire à moi. Dire à moi et moi vous mener. Moi gentil. Gentil. Ahahaha ! Pas gentil parfois. Mais là gentil. »

Son regard perdu dans cet amas de chairs défoncées se portait tour à tour sur Khalor et Akihito. Le rire qu’il avait poussé était glaçant, étreint d’une folie incurable. L’Antique Chevalier regardait la scène de son visage de marbre, silencieux et sérieux. Khalor se tourna vers Akihito.

« Donc… Le bastion ou le bordel ? »

Il semblait ravi de quitter l’endroit, en tout cas.


[HJ : Xël et Ezak : indiquez dans votre RP ce que vous faites. Xël peut choisir ou non d’accompagner la nana en laissant derrière Ezak et Ezra. Ezak peut s’opposer à ce qu’on le porte ou se laisser faire. Ou autre idée que vous auriez.
Mathis : dis-moi quelle piste tu veux suivre, ou quelle enquête tu veux mener.
Akihito : décide de votre prochaine destination. Et… de si vous vous laissez guider par Quasimodo.]



[XP :
Akihito : 0,5 (parcourir les Bouges), 1 (événement) Tu trouves une rune « Aoar » et une rune « Tao » au sol près de la zone d’ombre.
Xël : 3 (combat), 0,5 (retraite). Tu trouves une rune « Gu » et une rune « Ni » dans ta récolte de nourriture.
Mathis : 0,5 (parcourir les Bouges), 1 (événement). Tu trouves une rune « Hi » en retrouvant ta piste.
Ezak : 2XP (apprentissage), 3 (combat), 0,5 (expériences). Tu trouves une rune « Xegu » et une rune « Tev » à côté du corps que tu bois.]

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Mathis
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Re: Les Bouges

Message par Mathis » mar. 28 janv. 2025 13:45

Ma transformation s’était opérée rapidement et sans effet secondaire, mon corps semblait s’être finalement adapté à ces changements. Sous cette forme féline, je me sentis aussitôt rassuré. Non pas que par la force physique que possédait la panthère, mais surtout par l’acuité de ses sens. Pouvant percevoir où j’allais et surtout pouvoir entendre et sentir les allées et venues de ce qui se trouvaient ici, dissipa mes inquiétudes et me redonna espoir de retrouver mon chemin. En fait, en reniflant ici et là, je sentis d’épouvantables odeurs de putréfaction, d’urine et de défécation. Malgré tout, je parvins à retrouver les traces olfactives du trajet que nous avions parcouru jusqu’ici. Je pus également retrouver la piste qu’ils avaient empruntée dans les escaliers. À l’aide de mes oreilles sensibles, je perçus des râles, des respirations et même des mouvements, mais aucun son ne provenant de mes compagnons.
Il me restait à choisir si je rebroussais chemin ou si je tentais de les rejoindre.

Il était fort tentant d’éviter les escaliers et les cadavres vivants qui y régnaient pour retourner à mon point de départ. Mais si je prenais une telle décision, qu’est-ce que j’y ferais ensuite ? J’aurais fait tout ce chemin pour rien.

Je décidai donc de rejoindre Akihito et Khalor. J’avais confiance en mon agilité féline et je pensais sincèrement pouvoir me faufiler dans les escaliers et éviter de m’y faire prisonnier.

Je pris donc un élan et je bondis dans les escaliers, tentant de me faufiler agilement, la gueule grande ouverte et les griffes sorties afin d’attaquer quoique ce soit qui tenterait de me bloquer le chemin.

(Toujours sous la forme de la panthère noire, Mathis bondit dans les escaliers dans le but de le traverser (gueule ouverte et griffes sorties) )

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Xël
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Re: Les Bouges

Message par Xël » jeu. 30 janv. 2025 20:45

« Qu’est-ce qu… »

Je suspend ma question, observant avec étonnement les objets entre mes doigts. Couvertes de purée de légumes et de jus de fruits, je venais de remarquer deux runes. Est-ce qu’elles seraient tombés de ma besace et je les aurais récupérer par une chance lumineuse ? Non. Car je parviens instinctivement à les identifier comme les runes « mur » et « défendre » que je ne possédais pas. Elles viennent bien d’ici, de la cité inférieure d’Ashaar. Alors soit d’autres aventuriers avant nous en ont égarés ici soit il y a bien un lien entre ce monde et le notre et surtout avec …

« Zewen. Ce nom vous dit quelque chose ? »

Demandais-je à la femme au teint foncé à laquelle on m’avait dit de me fier pour défendre les provisions durement acquises.

J’avais tout de même avant jeter un oeil vers Ezak. Il semble à bout de force mais il avait accumulé pas mal de blessures depuis que nous avions franchi la porte du bastion du Soleil Noir. Ezra était encore à ses côtés, me rassurant dans le fait qu’il ne serait pas seul. Je décide donc d’accompagner la jeune femme qui me fait signe de la suivre.

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Re: Les Bouges

Message par Akihito » jeu. 30 janv. 2025 22:20

Khalor poussa presque un soupir de soulagement en entendant ma réponse. Une réaction logique, mais qui me décevait presque. Moi qui m'était attendue à quelqu'un avec un peu plus de poigne et de cran, le voir plus spectateur qu'acteur me rendait dubitatif sur le reste de la mission. Son supérieur de légende savait au moins ce qu'il faisait et oh, surprise : rester dans le coin pour tuer tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un mage.

« Et maintenant que vous êtes sur mon terrain, je peux vous fournir… un guide. »

Trop aimable de sa part. Et quel guide ! L'être qui nous rejoignit au claquement de doigt de Vala'ar n'avait plus grand chose d'humain : il en avait l'apparence grossière, déformé comme un bossu et couvert de bubons immondes grelant sa face ou en modifiant si fortement le relief qu'on aurait pu penser qu'un deuxième crâne atrophié avait tenté de pousser sous sa peau. Mi-claudiquant, mi sautillant, notre "guide" nous rejoignit.

« Dire à moi. Dire à moi et moi vous mener. Moi gentil. Gentil. Ahahaha ! Pas gentil parfois. Mais là gentil. »

Le rire me mit aussi à l'aise que son apparence, me rappelant cruellement à quel point je ne supportais pas la présence de la maladie ou la faiblesse de la chair.

« Donc… Le bastion ou le bordel ? »

Mon chevalier escorte n'avait pas l'air plus ravi que moi de suivre l'aide fournie par Vala'ar, mais il devait avoir la même pensée qui traversait son esprit que le mien : c'était préférable à errer dans ce dédale à l'aveuglette. Quant à la destination, je n'étais plus vraiment sûr de vouloir aller dans le bastion du Soleil Noir. Le vétéran en avait tiré un portrait loin d'être fameux. Et qui sait combien de temps nous allions avoir ce guide pour nous mener à travers ce labyrinthe.

« Le bordel. Plus simple, plus au coeur de ce qu'on cherche. Tu peux nous y emmener ? »

[je ramasse les runes au prochain RP]

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Ezak
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Re: Les Bouges

Message par Ezak » sam. 1 févr. 2025 03:21

Assoiffé, je bois le sang du corps bien en vie. Sensation différente de d’habitude. Je peux sentir son écoulement au rythme des battements du cœur de ma victime dans ma gorge. Contrairement à ce qui se passe normalement sur Yuimen, je ne me sens pas soigner.Ce corps est donc bel et bien vivant et pourtant... J’entends la voix d’Ezra choquée par mon comportement me demandant ce que je fais. Je tente de me relever, mais ma main glisse sur deux runes qui se trouvaient là.Je les aggrippe et ne peux rien faire de plus. Ma vision blanchi, se trouble. Je me sens vaciller. Je suis dans un sale état. Je pourrai utiliser mes potions, mais je refuse. Trop de blessures à soigner et un monde trop dangereux pour que je m’amuse à user de ces liquides précieux à tout va. Ce combat, mon corps allait devoir le mener seul. Enfin seul…

Je peux sentir Ezra qui se rapproche de moi, me rassurant en me disant qu’elle prendra soin de moi. Alors qu’elle commence à panser mes plaies, je la laisse faire alors j’utilise mes dernières forces pour lui parler.

« Regarde ces corps… Tu ne remarques rien ? Ils vivent mais n’ont plus d’âmes… J’ai amener une mort partielle sur Ashaar grâce à un artefact fait d’une dent du dragon noir. Je l’ai découvert, peut-être que d’autres yuimeniens suivront. Pensez-y… Vos dieux… vos… lumineux… ne sont peut-être plus immortels maintenant. Plus personne ne l’est à Ashaar... »

Et je me laissai aller, alors que l’homme brun vînt pour aider Ezra à me coucher sur un brancard de fortune pour me porter. Je me laissai faire. Peu importe mon égo, j’avais besoin de repos.

HRP : -Tolérance à la douleur améliorée
- Sommeil équipé

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Cromax
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Re: Les Bouges

Message par Cromax » sam. 1 févr. 2025 12:50

La Cité des Ombres
Les Bouges


Jour 1 – soirée.





Le félin noir qu’était devenu Mathis se rua vers les être hâves qu’il avait réussi à distancer. Il parvint à les traverser pour rejoindre les escaliers, non sans subir hélas quelques plaies au passage. Une superficielle sur le côté droit, un simple coup de poing qu’il sentit à peine. Et une plus grave à gauche. Des griffes de ces créatures autrefois humaines s’enfoncèrent dans sa chair et y laissèrent une quadruple strie ensanglantée, douloureuse et laissant s’écouler du sang en abondance.

Il parvint néanmoins aux marches, dans lesquelles il bondit de toute sa force. La chute était ample, mais ses capacités félines lui permirent de retomber habilement sur ses pattes, continuant à foncer vers le bas des escaliers alors que les êtres maigres et pâles tentaient de le ralentir, de le saisir. Au milieu du passage, devant la panthère, se trouva tout à coup une silhouette différente des autres. Drapée dans une toge qui dût être autrefois blanche, une créature humanoïde tendait des mains pâles vers lui.

Image

Sa bouche cernée d’une barbe grise et fournie parla férocement :

« Vous ne passerez pas ! »

Et… de fait, il ne passa pas. Une sorte de bouclier transparent, mur invisible, se dressa entre lui et le vieillard. La panthère rentra dedans frontalement, se ramassant le museau sur la protection… magique ? La truffe féline explosa sous l’impact, dans une gerbe de sang. Il était… bloqué. Et l’inconnu le regardait de son unique œil valide, alors que ses sbires maigres cernaient l’animal.


_________________________________


Du côté d’Akihito et de Khalor, l’espèce de monstre bipède rétorqua :

« Oh oui, ouiiii, le bordel. Gentilles femmes. Ne pas regarder à l’apparence. Ouiii. Salopes. Salopes uniquement sensibles à l’or. A la nourriture fraîche. Maudites garces ! »

Il fit signe au duo de le suivre d’un pas branlant, alors que derrière eux, le puissant et antique Chevalier Vala’ar se désintéressait d’eux, s’en allant ailleurs…

Le bossu à la gueule cassée les mena et mena encore dans des ruelles étroites et biscornues. Une odeur de charogne infâme stagnait dans l’air, emplissant les naseaux de ses nauséabonds effluves. À un moment, Akihito entendit de nombreux pas approcher. Derrière, devant. Des silhouettes innombrables se ruaient vers eux. Le monstre bossu se tourna vers eux avec un rire machiavélique.

« Ahahaha ! Imbéciles. Nous aussi devoir assouvir notre faim. Trop rare. Autres craindre… »

Aucun doute sur ce que cette marée horrible avait l’intention de faire. Pour eux, vous étiez au menu de leur prochain repas. Khalor s’arma de son estramaçon, prêt à défendre chèrement sa chair alors que la trogne difforme disparaissait derrière ses pairs horribles.



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Le chevalier Somnis donna un ordre – un conseil ? – de survie.

« Combattons dos à dos ! Ils ne doivent pas nous attaquer par derrière ! »

Le combat semblait effectivement inévitable.


__________________________________


La femme sombre au regard de braise secoua la tête aux dires de Xël, le pressant d’un geste à avancer avec elle. Quelques mètres derrière, Ezra et le barbu transportaient la civière où Ezak stagnait. La capitaine du Soleil Noir répondit au guerrier :

« Tes blessures te font délirer, Ezak. Ferme les yeux, respire profondément. »

La procession de nourriture gagnée et de blessés avancèrent dans la cité, empruntant un labyrinthe de couloirs et ruelles sombres, seulement éclairés de torches.








[HJ : Mathis, indique-moi par MP comment tu réagis : combattre ou tenter de parlementer en te changeant en ta forme humaine. Ou toute autre solution que tu verrais. Je te donnerai d’autres consignes à ce moment.
Aki, combat libre contre cette horde innombrable de « zombies ». Je te laisse librement en massacrer jusqu’à 150 à vous deux. Attention au réalisme des corps s’amoncelant. C’est une épreuve harassante. Tu en sortiras avec une légère entaille au bras, deux chocs bénins aux côtes. Une morsure douloureuse à la cuisse t’ayant arraché un bout de chair. De nombreux coups sont parés par ton bouclier et ton armure. Arrête ton post de combat suite à ce nombre de victimes, d’autres arrivant encore. Tout ça sauf si tu trouves un moyen de t’y soustraire, bien sûr.
Ezak et Xël : Apartés possibles avec vos pnj respectifs.]





[XP :
Mathis : 0,5 (Passage en force)
Xël : 0,5 (Question)
Akihito : 0,5 (décision)
Ezak : 0,5 (prophétie)]

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