Chez les Sinaris
La Mère-Brasseuse Birbÿ
Vision de la Divinité :
Depuis sa naissance, Kubi est considéré par tous comme un Sinari de sexe masculin, mais il n'en est rien à Shory-même. Les premiers écrits des Maîtres-Brasseurs de l'époque rendent hommage à Birbÿ, la Mère de la Bière et Celle-Qui-Fait-Mousser-Les-Chopes. Cette écart d’interprétation est considéré comme une mauvaise communication du culte à cause de l'état d'ébriété des maîtres-brasseurs ayant rédigé les témoignages de Kubi. Puisque ce dernier n'intervient que lorsque les gens sont totalement enivrés, les souvenirs flous du lendemain les laissent perplexes sur l'éventuelle visite de Kubi. Ils conservent donc le culte comme ils l'ont interprété à l'origine, ne jalousant que l'appropriation illégitime de leur héros Sinarien par les Thorkins.
La Mère-Brasseuse Birbÿ est l'effigie-même des festivités dans la culture Sinarienne et prend place d'hommage lorsqu'on remplit son verre ou qu'on pousse la chansonnette. L'organisateur d'une sauterie prendra garde à rassasier tous ses invités et à ne manquer de rien s'il souhaite que cette dernière soit une réussite, lui offrant ainsi le respect de ses voisins et une réputation d'hôte dévoué. Au sein des brasseurs, Birbÿ est tant quémandée pour délivrer ses conseils et secrets d’artisane que beaucoup interprètent des signes à tout va, car ceux qui souhaitent parfaire leur maîtrise du brassage, de la distillation et de la fermentation se dévouent à un apprentissage long et compliqué. Au sein de l'immense culture agricole des Sinaris, on parle parfois de la Divinité comme de la Protectrice des Champs, à même d'assurer de bonnes récoltes et la promesse d'une excellente moisson pour la prochaine saison.
Organisation du culte
Le culte de Birbÿ, malgré l'importance qu'il prend dans les activités divertissantes des Sinaris, n'est régi par aucune structure officielle ou ordre religieux. Il faut s'intéresser au mouvement né quelques années après l'apparition de la Divinité au Panthéon, à savoir tout l'artisanat de la fabrication de boissons alcoolisés. Ainsi, il n'est pas rare, voir systématique, de retrouver une brasserie ou une distillerie dans les communes Sinariennes, là où le savoir de Birbÿ est mis en pratique par les Maîtres-Brasseurs et leurs acolytes.
Au sein de ces structures perdure un travail d'orfèvre sous l’œil bienveillant des responsables. Souvent installés à l'orée des champs, les bâtiments accueillent les maîtres, les apprentis et le reste du personnel qui participent au travail agricole, s'assurant principalement du transport des céréales et des fruits jusque dans leurs locaux. Le brassage, la fermentation et la distillation se déroulent toutes dans des parties différentes de l'établissement, fournissant du travail à de nombreux Sinaris de la commune. Plus qu'un simple culte religieux, la pratique des rites de Birbÿ assure le travail et la bonne croissance économique des villes Sinariennes, comptant ensuite sur l'inflexible talent de marchandage des commerçants pour réaliser des bénéfices. Ainsi, pour assurer le bon fonctionnement de ces différents ateliers, il est primordial de conserver une hiérarchie entre les enseignants et les apprentis.
- Les Apprentis
Néophytes, ce sont les plus jeunes pratiquants du savoir de Birbÿ. Sous la tutelle d'un maître ou d'un vétéran, ils se doivent d'apprendre pendant près d'une dizaine d'années avant d'être considéré comme des confirmés.
- Les Brasseurs / Les Distilleurs
Ceux ci, encore trop peu inexpérimentés pour répondre au nom de maître, doivent parfaire leurs connaissances aux yeux de leurs enseignants. Néanmoins, ils fournissent un excellent travail et produisent la majeure partie de la marchandise, plus ou moins surveillés selon leur expérience. Ce sont également ceux qui sollicitent le plus les conseils de la Déesse en interprétant le moindre de ses signes. Ils sont destinés à remplacer un jour leurs maîtres à la tête de l'établissement.
- Les Maîtres-Brasseurs / Les Maîtres-Distilleurs
Ils sont la tête de proue de la fabrique, tant en matière d'expérience, de célébrité et de production. En règle générale, ils sont propriétaires de l'établissement dans lequel ils travaillent, mais certains se déclarent itinérants et voyagent entre les exploitations. Ils font la réussite d'une brasserie ou d'une distillerie et amènent les curieux du monde entier à venir goûter leur production ou à profiter de leur savoir-faire.
Fêtes, cérémonies et rituels :
Il n'existe, officiellement, qu'une seule et unique célébration annuelle dans la culture Sinarienne. Elle est appelée
"Fête du Grain d'Or" par les gens du petit peuple et plus communément
"Fête de Félicité" par les autres espèces invités. Le plus souvent organisée par l'exploitation agricole de la commune, elle rassemble tous les amateurs de boissons pour célébrer les festivités réussies au cours de l'année et à remercier Birbÿ pour son savoir, permettant également à nombre de peuplades de découvrir le culte de la Mère-Brasseuse par rapport à ce qu'ils savent de Kubi.
Certaines communes possèdent, en amont, leur propre célébration. C'est le cas de Shory qui encadre tous les solstices d'hiver avec le
"Bain d'Orge", le
"Bain de Blé" et le
"Bain de Houblon" qui se déroulent tous sur plusieurs jours. L'ouverture de ces fêtes est accompagnée d'un grand rassemblement en intérieur avec tous les habitants du Comté qui dégustent des banquets entiers aux quantités quasi-infinies, en hommage à la boisson éponyme de Birbÿ.
Dogmes religieux :
Il n'existe, pour ainsi dire, aucune contrainte à rejoindre des festivités en l'honneur de Birbÿ. La croyance des artisans est libre et certains ne comptent que sur leur travail plutôt que sur une possible intervention divine pour assurer une production de qualité. Quand à l'organisation d'un banquet ou d'un mariage, nul n'est forcé de louer Birbÿ pour en garantir la réussite. Il est cependant très mal vu de cracher sur ce qu'elle représente, sauf si plomber l'ambiance est l'effet recherché. Egalement, Il est très mal vu de citer ou clamer le culte de Brahn Barbe-Mousse lors de festivités Sinarienne en raison d'une rivalité incessante avec les Thorkins au sujet des origines de Kubi.