Jarvron
Population :
2 609 habitants sédentaires, dont 1 612 bratiens et 997 fujoniens. Si la quasi-totalité vivent intra-muros, il ne faut cependant pas négliger la centaine de liykors vivant en ermites dans les alentours plus ou moins directs du village.
N.B : Le village est un point de chute très récurrent pour les très nombreux bratiens nomades du continent ; il est quotidien d'en voir arriver là pour s'y arrêter plusieurs jours, semaines ou mois, voire de finir par totalement s'y sédentariser. Le nombre de nomades que Jarvron peut accueillir est considérable étant donné sa population de base et son isolement ; la moyenne est de 300, dont des pics de plus d'un millier de nomades accueillis en même temps.
Et tout cela, c'est sans compter les périodes de festivités, où la population arrive parfois jusqu'à doubler.
Description générale :
Situé au nord-ouest de Dehant, Jarvron est un village à la lisière de la forêt de
(???) et aux pieds des montagnes de
(???). Il est traversé par la rivière Ulfark.
Bien que sa population soit d'un nombre modeste, il s'agit du plus ancien et du plus grand centre de peuplement bratien de tout Yuimen ; c'est pour ainsi dire leur capitale aussi bien d'un point de vue historique que culturel et religieux. Tout bon bratien se doit d'y être allé au moins une fois dans sa vie.
Les bâtisses sont ici allongées, faites de bois, de pierre et de chaume, entourées de petites clôtures en bois ou en pierres plates. Des menhirs pouvant aller jusqu'à douze mètres de hauteur sont éparpillés à l'intérieur et l'extérieur du village mais l'érection de telles pierres dressées n'est plus une pratique courante, il s'agit avant tout d'un héritage des ancêtres, qui voulaient montrer au Père et à la Mère leur dévotion par l'effort que ce travail leur demandait.
Les bratiens étant purement carnivores, ils vivent ici de l'élevage (principalement de moutons, mais aussi de chèvres et de volailles) ainsi que de la chasse et de la pêche lorsque la rivière Ulfark est en crue. Les fujoniens, seuls omnivores et minoritaires, ont, par la force des choses, hérité ici d'un certain statut de cultivateurs. Ils s'occupent principalement du fourrage indispensable à l'alimentation du bétail, mais aussi de champs d'orges, de malt, d'houblon et de vignes qui leur permet de produire leurs propres vins et bières.
L'utilisation des yus est relativement nouvelle pour les liykors sédentaires de Jarvron. La région ayant toujours été sauvage et isolée, les échanges avec d'autres races étaient anecdotiques.
C'est depuis la récente instauration du comté de Nélys et la propagation des humains, sinaris et éarions dans la région que les liykors nomades ont adopté cette pratique et l'ont ramené avec eux à Jarvron.
Son utilisation en est donc à ces balbutiements ; les liykors ont encore énormément recours au troc et la valeur monétaire des yus dans le village est très fluctuante pour les commerçants.
Les liykors de Jarvron sont reconnus pour leur érudition et leur polyvalence. Ils construisent eux-même leurs maisons et leur mobilier, conçoivent eux-même leurs vêtements (principalement en cuir et en laine de mouton) et la plupart des objets de leur quotidien.
Ils ont un grand amour pour les livres en général et un engouement tout particulier pour les mémoires, autobiographies et récits de voyage. Par contre assez terre-à-terre, ils ont tendance à snober les œuvres de fiction ; pour eux, si un livre ne t'apporte aucune connaissance sur le monde réel, il s'agit d'un livre inutile. Cela a cependant tendance à s'atténuer, notamment auprès des nouvelles générations.
La magie fait aussi parti de leur quotidien et rares sont ceux à ne jamais s'y être essayé. Outre les fujoniens qui sont naturellement prédisposés à l'usage de la magie de terre et de glace, les liykors de Jarvron ne s'interdisent l'usage d'aucune forme de magie. C'est pourquoi il n'existe pas de garde dans le village, chaque villageois est responsable de la sécurité de tous les autres.
Jarvron est aussi une ville très croyante ; le temple du Père et de la Mère est le bâtiment le plus sacré au monde pour les bratiens, ils vont y prier et l'entretiennent avec ferveur.
Outre ceci, les habitants de Jarvron sont excessivement superstitieux. Le village grouille d'éléments architectural et de sculptures en bois représentant des créatures dans un style grotesque ou extravagant qui sont sensées protéger les habitants des influences néfastes et invisibles comme la malchance, le malheur, les cauchemars et les émotions négatives. On en dispose aussi dans les élevages pour protéger le bétail des prédateurs.
Il existe aussi de nombreuses superstitions locales : Écraser une procession d'insectes, renverser un verre de lait, pêcher un poisson blanc, faire un rêve dans lequel il fait nuit, voir une araignée marcher par terre, utiliser la magie avec les pieds dans l'eau, boire auprès despierres funèbres, déranger le sommeil d'un ermite et abîmer un livre sont autant de porte-malheurs à éviter.
Histoire :
L'histoire de Jarvron est intiment liée à l'histoire des liykors. Jusqu'à la fin de l'ère obscure, bratiens, fujoniens et noirs vivaient sur Nirtim. Les noirs occupaient le sud de la Forêt Sombre, les bratiens vivaient au nord du Lac de Nostyla et les fujoniens étaient au nord-est du Massif des Jumeaux. Les trois races étaient alors très proches culturellement, échangeaient quotidiennement et étaient des alliés ancestraux. A l'intersection de ces zones géographiques se trouvaient des villages dans lesquels les trois races pouvaient vivre en harmonie. Certains livres bratiens parlent de cette époque comme celle de "La Grande Fraternité", où tous les territoires liykors de l'époque sont regroupés sous le terme de "Alliance Liykor", une multitude de tribus réunis dans une alliance commune tout en conservant leur indépendance.
C'est suite à la prise d'Omyre par Oaxaca en -7 900 et l'effondrement du royaume éarion d'Omyrhie que vint la fin de l'âge d'or liykor. Si les elfes les avaient toujours laissé plus ou moins tranquilles, il n'en allait pas de même pour les nouveaux arrivants. Ces races d'hommes-loups semblaient prometteuses pour la fille de Thimoros mais pouvaient aussi constituer une gène, voire une menace. Les liykors noirs, les plus proches d'Omyre, furent les premiers visés par les raids à partir de -7 840 avant d'être le sujet d'une véritable campagne militaire en -7 815, il s'agissait de les soumettre rapidement. Les liykors noirs ont été écrasés, tribus après tribus, en une vingtaine d'années. Malgré les demandes à l'aide, les tribus bratiennes et fujoniennes répondirent de moins en moins présentes à leurs appels au secours, enchaînant les défaites, effrayées par la puissance militaire d'Oaxaca.
Cela signera la fin de l'Alliance Liykor. Ce fut un coup très dur pour les noirs, qui considèrent depuis les autres liykors comme des traîtres et des lâches qui avaient brisé une alliance ancestrale et sacrée.
Oaxaca attisera et se servira ensuite de cette colère sur les générations suivantes pour pousser les liykors noirs à chasser leurs anciens alliés, tâche qu'ils feront avec un zèle terrifiant et mènera, à partir de -7 740, à la période dite du "Grand Exil" qui durera près d'un siècle. Les tribus de bratiens et de fujoniens, traquées dans tout Nirtim par les noirs (qui s'étaient enfoncés dans une haine viscérale, leur but était l'extermination totale), se retrouvèrent obligées de se cacher dans les recoins les plus isolés et inhospitaliers du continent ou de prendre la voie des mers.
En -7 737, le roi de Shory, ayant appris le sort des liykors, décide d’accueillir tous les réfugiés bratiens et les fujoniens au sein-même de la capitale. En deux ans, c'est plus d'un milliers de réfugiés qui s'agglutine aux abords de la ville dans des cabanes de fortune.
En -7 735, les sinaris de Shory portent de nombreuses plaintes concernant les réfugiés. De nombreuses rumeurs plus ou moins crédibles se font entendre, entres autres qu'ils voleraient du bétail, feraient des marchés avec les gobelins et seraient responsables de la disparition d'enfants qu'ils mangeraient en cachette. Le peuple demande vivement leur expulsion. Le roi de Shory, astucieux, décide de résoudre le problème d'une manière ingénieuse : Depuis l'ère de la magie vivaient des villages de sinaris éparpillés dans le sud de l'Imiftil, qui, à cette époque, étaient sous le protectorat du royaume de Shory. L'un d'eux se situait alors au sud-ouest de l'actuel comté de Nélys. Il s'agissait d'un tout petit village sur un immense territoire qu'il ne contrôlait absolument pas. Le roi de Shory déclara céder le territoire de Jarvron, alors totalement vierge, le plus septentrional et isolé en leur possession mais fertile et giboyeuse, aux liykors réfugiés, qui ne se firent pas prier pour tous se rejoindre là-bas et pouvoir enfin retrouver une ville qui pourrait être totalement leur, très loin du danger que pouvaient représenter les liykors noirs.
En -7 734, pratiquement tous les liykors réfugiés à Shory étaient partis pour Jarvron. Il est décidé de construire le Temple du Père et de la Mère pour les remercier de les avoir mené jusqu'à ces terres et de ne jamais oublier leur histoire.
A partir de là, les liykors s'installent tranquillement et certains viennent les rejoindre après coup. En raison des multiples refuges de liykor en Imiftil, le nomadisme devient une pratique courante mais Jarvron finit par s'imposer pour tous les bratiens comme la capitale de leur peuple.
En -4 500, des kendrans présents depuis plus de deux siècles vivant en paix avec les sinaris et les éarions décident de fonder la ville de Dehant. Ils réclament un vaste territoire tout autour, le comté de Nélys. La région de Jarvron, complètement oubliée dans la procédure, fait dorénavant officiellement parti du comté de Nélys.
N'ayant jamais accepté cette décision ni ayant été obligé de s'y soumettre, les liykors se considèrent toujours indépendants et, dans les faits, ils le sont. Les lois du comté de Nélys ne s'appliquent pas à Jarvron.
Ouverture :
De part sa culture et son histoire particulière, Jarvron est devenu une capitale et un lieu de pèlerinage pour tous les bratiens et un bon nombre de fujoniens. Si une distinction parfois péjorative peut être faite entre les sédentaires et les nomades, cela ne va pas plus loin qu'un peu de moquerie et de condescendance sans véritable conséquence.
Jarvron est très isolée, loin de tout autre foyer de population, souvent oubliée par les autres peuples et par les cartographes. Même à Dehant, la ville la plus proche, rares sont ceux qui savent que Jarvron existe, pensant plus volontiers que tous les liykors sont des nomades bien que les bratiens s'acharnent souvent à évoquer la ville dès que l'occasion leur est présentée, lors de discussions ou dans leurs livres.
Les liykors seraient plus que ravis que les autres peuples s'intéressent à leur culture autant que eux s'intéressent à celle des autres. Il existe pourtant de longues routes, même si elles sont de terre, qui relie Jarvron aux grandes axes, tracées par les nomades mais les autres races n'y prêtent pas attention. Rien à faire, ni marchands, ni amuseurs, ni érudits, ni aventuriers ni même bandits ne s'intéressent à l'endroit, même lors de la "Grande course intrépide de Jarvron" qui attire un nombre considérable de liykors.
Bien que le "Grand Exil" soit presque huit millénaires derrière eux, les bratiens, très attachés à leur histoire et n'ayant jamais eu à nouveau affaire aux liykors noirs depuis lors, en ont fait des figures de croquemitaines, menaçant les enfants de leur venue s'ils font des bêtises. Ils sont, dans l'imaginaire collectif bratien, ce qui évoque le mal à l'état pur (Ils représentent même Thimoros sous les traits d'un liykor noir), si jamais un (ou plusieurs) véritable liykor noir venait à s'aventurer dans la ville, il serait dur d'anticiper leur réaction.
PNJ importants :
- Börte Tchino, Ancien de Jarvron
Commerces :