Le grand jour était finalement arrivé, tout ce beau monde dans un seul endroit, cela ne présageait que des débats interminables et un compromis difficile à obtenir entre les différents conseillers de la Tour d'Or et les dirigeants d'Aliaénon. Entrant avec les autres aventuriers au sein de la grande salle aménagée à cette effet pour recevoir autant de dignitaires, meublée de tabourets et de chaises diverses qui s'ajoutaient à celles déjà présentes autour de la grande table ovale.
Endar reconnut plusieurs individus qu'il n'avait pas croisés depuis longtemps. Il y avait évidemment le trio d'Arothiir dont le physique bien que provocateur et séducteur ne cachait en rien leurs viles manigances. Le shaakt ne leur faisait pas confiance, surtout en sachant que la cité d'Arothiir était connue comme favorable à la présence du Sans Visage. Elles avaient manifestement chacune à leur charge une des trois cités du royaume des Pâles, ce qui amenait à penser que la fameuse mission à laquelle le semi-ynorien et Sibelle avaient participé, a eu pour impact d'accroître encore plus le pouvoir de ces trois harpies. Ses yeux se posèrent ensuite sur les deux elfes, l'un était Ejude, conseiller de la Tour d'Or et ancien roi auprès de son peuple, l'autre était une femme du nom de Kithra, l'actuelle princesse ou plutôt reine des elfes de Jollarsyth. Sa charmante beauté s'effaça bien vite à ses yeux sitôt que les débats commencèrent.
Le conseiller Ibn, avec qui il avait heureusement parlé, semblait être à la barre. Il dirigeait les débats, ce qui aurait peut-être pour effet si leur dernière conversation avait porté ses fruits, à l'élaboration d'un compromis favorable aux aventuriers de Yuimen et en particulier, il l'espérait secrètement, favorable à sa personne. Les trois sujets concernaient respectivement les fluides spatiaux, le Sans Visage et Naral. A cet instant, il avisa Naral Shaam qui attendait tranquillement le verdict sur ses actions, prêt à défendre ses idéaux jusqu'à la fin. Le shaakt ne détestait pas Naral, il était plutôt envieux de son pouvoir et peu propice à le pardonner pour l'échec de sa mission. Ce conseil extraordinaire sonnait comme un cuisant échec pour le fidèle de Thimoros, loin des batailles auxquelles il s'était habituées et auxquelles il appréciait toujours d'y participer sans retenue.
Une certaine tension s'installa. Le débat tourna vite au pugilat lorsque Honoka, une ynorienne pure souche, lança qu'elle ne désirait la fermeture que d'un seul fluide, celui lié à Nargrum et de ce fait à Omyre. C'était une réaction typiquement ynorienne et égoïste comme il pouvait s'y attendre. Des voix dissidentes s'y opposèrent, certaines raisonnables comme Arthès Raisonvive et Faseilh, d'autres empruntes d'une colère vite dirigée vers le seul bouc émissaire présent ici: lui-même. Le shaakt cornu lança un regard désapprobateur et menaçant envers la reine des elfes de Jollarsyth, celle-ci ne désirant nullement discuter mais seulement injurier ceux présents à cette assemblée. Il remarqua que son père était étonné par tant de véhémence. Endar aurait bien envie de lui conseiller de mettre un collier à sa fille si elle ne voulait pas se retrouver six pieds sous terre en petits morceaux.
Ibn considéra qu'il était temps de passer au second sujet, mais avant qu'il n'ait pu commencer, un terrifiant tremblement de terre secoua la Tour et lorsqu'il vit les murs de la Tour se lézarder et le Sans Visage marcher lentement au milieu de la table, il comprit qu'un traquenard avait lieu. Dégainant l'épée acquise dans le bourg d'Or, la lame garzok étant restée au milieu des ruines de la Tour d'Orsan, il entendit le discours de ce vil serpent.
- Traître ! Tu vas mourir, toi et les tiens ! lui hurla-t-il avant de s'élancer vers lui.
Un tremblement de terre plus virulant et l'apparition du Titan de Magie eurent tôt fait de l'arrêter dans sa course et de le faire rengainer son arme. La panique s'empara des résidents de la Tour et avec l'aide de la magie de Simaya qui arrêta le temps à ce qu'il semblerait, ils fuirent en direction de la salle des fluides. Voyant Ter'Ruk se proposait de l'y emmener, il accepta l'aide, non sans lancer à ceux qu'il désirait voir survivre, c'est-à-dire Ibn et Triman :
- Prenez le portail de Xël, nous nous retrouvons à la salle des fluides.
Episode 2 : Du Mauve et du Noir
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Endar
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Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
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Gamemaster9
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Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
Tour d’Or
Oranan – Milice.
[HJ : je suis disponible pour des apartés courts d’adieux pendant cette semaine. Attention, vu que je reprends le boulot, ça sera en après-quatre-heure ou en soirée. Merci à tous pour votre participation. J’espère que l’épisode, la quête et son épilogue vous auront plu, dans toutes leurs dimensions. J’espère être parvenu à créer chez vos personnages autant que chez vous des émotions qui les/vous feront grandir, enrichis de cette expérience de RP. Pour moi, c’est comme ça que je le ressens, en tout cas. Merci de votre présence ! Les récompenses en yus et en XP pour les dernières phases de la quête arriveront dans les jours qui viennent, en fonction de ma disponibilité. Max le weekend prochain, pour tous. J'éditerai le présent sujet pour indiquer tout ça.]
La bousculade de la porte de la salle du Conseil ne fut pas apaisée par les aventuriers. Si quelques-uns participèrent à ne pas la surcharger, comme Xël et Jorus, d’autres y ajoutèrent leur personne, participant ainsi à la cohue paniquée. Sibelle, bien qu’involontairement, encombra un instant le passage : sa forme d’hippogriffe ne passait guère la porte avec ses ailes déployées : elle dut atterrir d’urgence sur ceux en contrebas, bousculant ainsi Kithra et Egregor en les faisant choir. Elle parvint cependant à sortir de la salle, Naral Shaam perché sur son dos, juste à la suite de Jess et Guigne, et put prendre son envol au centre du colimaçon pour rapidement monter vers la salle du fluide. Sable, transportant la jeune Yurlungur entre ses serres, passa à son tour la porte alors qu’Ejude et Arthès aidaient Egregor et Kithra à se relever. Triman passa la porte pendant ce temps, se ruant à toutes jambes dans les escaliers, premier piéton à y parvenir. Mais lorsque les deux esserothéens et les deux elfes furent debout, ils durent à leur tour se confronter à Terk’Ruk qui, portant sur ses larges épaules Faseilh et Endar, les percuta de plus belle, les renvoyant tous les quatre sur le côté, bousculés contre les murs, pour passer à son tour. À la suite de l’Ouessien, il commença à gravir les escaliers d’une large foulée, suivi par Honoka qui avait eu le bon sens de ne pas se mettre sur la route du géant, mais à sa suite, profitant ainsi de la voie ouverte.
Derrière, Sheeala et Ibn Al’Sabbar avaient abandonné tout espoir de passer par cette porte. Le quatuor restant, Arthès, Egregor, Ejude et Kithra, quittèrent donc la pièce avec de précieuses secondes de retard, au moment où Xël terminait d’ouvrir son portail. À l’appel de ce dernier, Ils se mirent en mouvement, et traversèrent le portail avant même que Jorus ait fini de nouer sa corde autour de l’aéromancien. À peine eut-il fini, se précipitant vers le portail, que Simaya s’écroula à genoux. Et la course du temps reprit instantanément, avec une violence inouïe. Bien plus tôt que ce qu’ils avaient sans doute pu espérer. Rester sur sa table, seul Xêl put voir le Sans-Visage se lever, écarter les bras vers le plafond alors que celui-ci commençait à s’effondrer, et la tour à se tordre sous la pression du Titan qui l’arrachait de terre comme un arbuste indésirable. Xël fut violemment projeté contre une paroi, tout comme Simaya, qui semblait avoir perdu connaissance… Sous l’effet de la magie ? Sous le choc ? Difficile à dire tant tout s’était passé rapidement. Dans un effort presque surhumain, héroïque en tout cas, Xël parvint à lui attraper la main, le poignet, fermement. Au moment où le chaos devint total, Xël sentit la corde se tendre sur ses hanches, et son corps se faire tracter alors que tout autour de lui s’effondrait, et que le Sans-Visage venait de disparaitre sous une pluie de gravats.
Dans la salle du fluide, Sibelle fut la première aventurière à arriver. Elle eut juste le temps de voir les deux premières harpies, Guigne et Jess, pénétrer le fluide spatial. Naral eut un regard médusé en les voyant faire, et hurla :
« Non ! »
Mais c’était trop tard : elles étaient passées. Il en dit plus, ensuite.
« Sibelle, par pitié, attendez que d’autres arrivent : ils devront être en contact avec moi pour passer le fluide. »
Au moment où il finissait sa phrase, Sable arrivait avec Yurlungur perchée sur son dos, et Jorus arrivait par le portail de Xël qui s’était ouvert non loin, aux suites de Ibn Al’Sabbar et de Sheeala d’Argentar. La harpie d’Arothiir put lire l’angoisse sur le visage de l’elfe violet, et le questionna rudement :
« Où sont-elles, où sont mes sœurs ? Pourquoi devrions-nous vous toucher ?! »
Il était déjà pâle, mais sembla pâlir encore davantage.
« Les fluide spatiaux sont… instables. Il faut en avoir une certaine… connaissance pour les traverser. Il se peut que vos sœurs n’aient pas cette connaissance et… »
Il hésita, penaud, avant de finir tout de même :
« Il y a autant de chances qu’on les retrouves sauves de l’autre côté ou qu’elles soient perdues à jamais dans l’immatériel, voire emmenées dans un endroit tout autre que notre destination. »
Sable serra les poings et s’approcha de Naral, posant une main sur la jambe de l’elfe mauve, toujours juché sur Sibelle. Elle posa Yurlungur au sol à son côté et lui serra l’autre main dans la sienne. Son visage était subitement fermé, ses lèvres pincées, ses yeux sévères, brillant d’une triste inquiétude. Et à cet instant, le temps sembla reprendre son cours : la tour trembla, les murs se crevassèrent, le plafond de même. Elle sembla même être soulevée de terre, penchant dangereusement sur le côté, les aventuriers présents devant se raccrocher à quelque chose pour demeurer en équilibre. Naral s’écria :
« On ne peut rester là. On va lancer une première salve : Touchez-moi, tous, on va traverser ! Toi, tu as ce même pouvoir que moi, tu t’occuperas de ceux qui arriveront après… si tant est qu’ils aient le temps. »
Il avait désigné Jorus, qui tractait sa corde à travers le portail de Xël. La faera de ce dernier pourrait l’informer de ce que le Dragon Mauve voulait dire : seule une faera pouvait diriger des vivants à travers un fluide spatial. Il serait donc la garantie des suivants à rejoindre Oranan sains et saufs… Et il devrait jauger du temps qu’il resterait avant de lui-même être en danger. Naral tapota l’épaule de Sibelle, toujours sous forme d’hippogriffe, et ils passèrent le fluide, accompagnés de Sable, Yurlungur, Sheeala, Ibn et Triman. Ceux-là étaient sauf, et de retour sur Yuimen. Les autres ? Rien n’était encore gagné.
Dans les escaliers, c’était la débandade. La tour avait repris sa chute, toujours entre les mains du Titan qui la broyait consciencieusement : sa destruction totale serait bien plus rapide que celle de la Tour d’Orsan. Plus violente aussi. Sur l’épaule de son géant d’ami, Endar pouvait jeter un œil en arrière : Honoka, Ejude, Arthès et Egregor étaient en train de se faire balloter de part et d’autre des marches, avec toute la peine du monde à les grimper avec efficacité. La tour s’effondrait, et il n’y avait plus qu’une courte poignée de secondes pour s’enfuir. La porte de la Salle du fluide n’était plus très loin, mais… Le plafond s’effondra avec violence devant eux… Terk’Ruk eut un réflexe… plutôt salvateur pour Endar : il agrippa celui-ci sur son épaule et… le lança littéralement en avant, permettant au shaakt de passer à toute vitesse sous les débris avant qu’ils n’aient eu le temps de s’effondrer. La réception fut rude, et il glissa sur le carrelage du couloir, mais il eut tout le loisir de rejoindre la salle du fluide. S’il jetait un regard en arrière, il pouvait voir les yeux de Terk’Ruk, lui faisant un signe de la tête fataliste et confiant. Il s’était arrêté, percuté par une poutre, et protégeait Faseilh en la couvrant de son corps massif. Endar put ensuite constater qu’Arthès et Egregor avaient réussi à atteindre en un clin d’œil la salle du fluide, eux aussi. Le pouvoir d’arrêt de temps d’Arthès, plus limité que ce qu’avait pu en tirer SImaya, leur avait permis de s’en sortir. Ils furent donc trois de plus à pénétrer la salle du fluide, alors que tout s’effondrait derrière eux. Arthès, Egregor et Endar.
Jorus était de son côté parvenu à tracter de toutes ses forces les corps de Xël et Simaya, qui sortirent du portail juste avant que celui-ci ne se ferme. La salle était presque entièrement disloquée. Dans moins de cinq secondes, il n’en resterait plus rien, et ils finiraient broyés… Ils n’avaient plus le choix : ils devaient passer le fluide au plus vite. Tous se rassemblèrent autour de Jorus pour le traverser, Xël devant porter Simaya, toujours inconsciente.
Derrière, Sheeala et Ibn Al’Sabbar avaient abandonné tout espoir de passer par cette porte. Le quatuor restant, Arthès, Egregor, Ejude et Kithra, quittèrent donc la pièce avec de précieuses secondes de retard, au moment où Xël terminait d’ouvrir son portail. À l’appel de ce dernier, Ils se mirent en mouvement, et traversèrent le portail avant même que Jorus ait fini de nouer sa corde autour de l’aéromancien. À peine eut-il fini, se précipitant vers le portail, que Simaya s’écroula à genoux. Et la course du temps reprit instantanément, avec une violence inouïe. Bien plus tôt que ce qu’ils avaient sans doute pu espérer. Rester sur sa table, seul Xêl put voir le Sans-Visage se lever, écarter les bras vers le plafond alors que celui-ci commençait à s’effondrer, et la tour à se tordre sous la pression du Titan qui l’arrachait de terre comme un arbuste indésirable. Xël fut violemment projeté contre une paroi, tout comme Simaya, qui semblait avoir perdu connaissance… Sous l’effet de la magie ? Sous le choc ? Difficile à dire tant tout s’était passé rapidement. Dans un effort presque surhumain, héroïque en tout cas, Xël parvint à lui attraper la main, le poignet, fermement. Au moment où le chaos devint total, Xël sentit la corde se tendre sur ses hanches, et son corps se faire tracter alors que tout autour de lui s’effondrait, et que le Sans-Visage venait de disparaitre sous une pluie de gravats.
Dans la salle du fluide, Sibelle fut la première aventurière à arriver. Elle eut juste le temps de voir les deux premières harpies, Guigne et Jess, pénétrer le fluide spatial. Naral eut un regard médusé en les voyant faire, et hurla :
« Non ! »
Mais c’était trop tard : elles étaient passées. Il en dit plus, ensuite.
« Sibelle, par pitié, attendez que d’autres arrivent : ils devront être en contact avec moi pour passer le fluide. »
Au moment où il finissait sa phrase, Sable arrivait avec Yurlungur perchée sur son dos, et Jorus arrivait par le portail de Xël qui s’était ouvert non loin, aux suites de Ibn Al’Sabbar et de Sheeala d’Argentar. La harpie d’Arothiir put lire l’angoisse sur le visage de l’elfe violet, et le questionna rudement :
« Où sont-elles, où sont mes sœurs ? Pourquoi devrions-nous vous toucher ?! »
Il était déjà pâle, mais sembla pâlir encore davantage.
« Les fluide spatiaux sont… instables. Il faut en avoir une certaine… connaissance pour les traverser. Il se peut que vos sœurs n’aient pas cette connaissance et… »
Il hésita, penaud, avant de finir tout de même :
« Il y a autant de chances qu’on les retrouves sauves de l’autre côté ou qu’elles soient perdues à jamais dans l’immatériel, voire emmenées dans un endroit tout autre que notre destination. »
Sable serra les poings et s’approcha de Naral, posant une main sur la jambe de l’elfe mauve, toujours juché sur Sibelle. Elle posa Yurlungur au sol à son côté et lui serra l’autre main dans la sienne. Son visage était subitement fermé, ses lèvres pincées, ses yeux sévères, brillant d’une triste inquiétude. Et à cet instant, le temps sembla reprendre son cours : la tour trembla, les murs se crevassèrent, le plafond de même. Elle sembla même être soulevée de terre, penchant dangereusement sur le côté, les aventuriers présents devant se raccrocher à quelque chose pour demeurer en équilibre. Naral s’écria :
« On ne peut rester là. On va lancer une première salve : Touchez-moi, tous, on va traverser ! Toi, tu as ce même pouvoir que moi, tu t’occuperas de ceux qui arriveront après… si tant est qu’ils aient le temps. »
Il avait désigné Jorus, qui tractait sa corde à travers le portail de Xël. La faera de ce dernier pourrait l’informer de ce que le Dragon Mauve voulait dire : seule une faera pouvait diriger des vivants à travers un fluide spatial. Il serait donc la garantie des suivants à rejoindre Oranan sains et saufs… Et il devrait jauger du temps qu’il resterait avant de lui-même être en danger. Naral tapota l’épaule de Sibelle, toujours sous forme d’hippogriffe, et ils passèrent le fluide, accompagnés de Sable, Yurlungur, Sheeala, Ibn et Triman. Ceux-là étaient sauf, et de retour sur Yuimen. Les autres ? Rien n’était encore gagné.
Dans les escaliers, c’était la débandade. La tour avait repris sa chute, toujours entre les mains du Titan qui la broyait consciencieusement : sa destruction totale serait bien plus rapide que celle de la Tour d’Orsan. Plus violente aussi. Sur l’épaule de son géant d’ami, Endar pouvait jeter un œil en arrière : Honoka, Ejude, Arthès et Egregor étaient en train de se faire balloter de part et d’autre des marches, avec toute la peine du monde à les grimper avec efficacité. La tour s’effondrait, et il n’y avait plus qu’une courte poignée de secondes pour s’enfuir. La porte de la Salle du fluide n’était plus très loin, mais… Le plafond s’effondra avec violence devant eux… Terk’Ruk eut un réflexe… plutôt salvateur pour Endar : il agrippa celui-ci sur son épaule et… le lança littéralement en avant, permettant au shaakt de passer à toute vitesse sous les débris avant qu’ils n’aient eu le temps de s’effondrer. La réception fut rude, et il glissa sur le carrelage du couloir, mais il eut tout le loisir de rejoindre la salle du fluide. S’il jetait un regard en arrière, il pouvait voir les yeux de Terk’Ruk, lui faisant un signe de la tête fataliste et confiant. Il s’était arrêté, percuté par une poutre, et protégeait Faseilh en la couvrant de son corps massif. Endar put ensuite constater qu’Arthès et Egregor avaient réussi à atteindre en un clin d’œil la salle du fluide, eux aussi. Le pouvoir d’arrêt de temps d’Arthès, plus limité que ce qu’avait pu en tirer SImaya, leur avait permis de s’en sortir. Ils furent donc trois de plus à pénétrer la salle du fluide, alors que tout s’effondrait derrière eux. Arthès, Egregor et Endar.
Jorus était de son côté parvenu à tracter de toutes ses forces les corps de Xël et Simaya, qui sortirent du portail juste avant que celui-ci ne se ferme. La salle était presque entièrement disloquée. Dans moins de cinq secondes, il n’en resterait plus rien, et ils finiraient broyés… Ils n’avaient plus le choix : ils devaient passer le fluide au plus vite. Tous se rassemblèrent autour de Jorus pour le traverser, Xël devant porter Simaya, toujours inconsciente.
Oranan – Milice.
La salle du fluide de la milice d’Oranan se remplissait petit à petit. Sibelle, Naral Shaam, Yurlungur, Triman, Sheeala et Ibn furent les premiers à y arriver. Nulle trace ici de Guigne ou Jess. La jeune assassine pouvait sentir la main de Sable se crisper encore plus sur la sienne, les larmes se rassembler encore davantage aux coins de ses yeux, et sa mâchoire se serrer de plus belle.
La deuxième salve ne tarda pas : Jorus, Xël, Endar, Simaya Sombreroc, Arthès Raisonvive et Egregor Carminès. Nulle nouvelle de Honoka de Fan-Ming, d’Ejude ou de sa fille, Kithra, portant à cinq le nombre de disparus - de victimes ? – de cette dernière tragédie. Sans compter les habitants du Bourg d’Or ou même l’avatar du Sans-Visage, resté sur la table du conseil. Après le passage du groupe mené par Jorus, le fluide se teinta d’une couleur sombre. Pas qu’il fut fermé ou qu’il disparut. Non. Il était juste plus sombre, bien plus sombre qu’avant.
Tous secoués, ils furent bientôt rejoints par les miliciens de la ville, qui les accueillirent en leur proposant des gourdes d’eau et des couvertures. Après une dizaine de minutes, ils se retrouvèrent dans le bureau du Capitaine Atsuhiko. Le silence était pesant, l’ambiance lourde. Le haut gradé prit la parole d’un ton compatissant.
« Au nom de la Cité d’Oranan et de la République d’Ynorie, je vous prête à tous mes humbles sentiments de réconfort. Chacun de vous, qu’il soit originaire ou non de ce monde, sera bien accueilli ici, et trouvera un logement payé par le Conseil de la République, aussi longtemps qu’il le souhaitera. Je suis désolé de ce qui est arrivé. Bien évidemment, le fluide vers Aliaénon sera indisponible pour un temps, le temps qu’on enquête sur la viabilité de la traversée. Aventuriers, tel que convenu avec la… Conseillère Honoka, voici votre paiement pour services rendus. »
Il donna à chacun les 4000 yus promis. À Jorus, Sibelle, Xël, Yurlungur et Naral Shaam. Il salua ensuite l’ensemble des personnes présentes, sobrement, mais avec compassion, et leur permit de se retirer. Sur le parvis de la milice, peu après, chacun était éploré, prêt à partir vers de nouveaux horizons, mais aucun ne l’était pour ce qui était de tourner la page. L’heure des adieux était arrivée. L’aventure, une fois de plus, était terminée.
La deuxième salve ne tarda pas : Jorus, Xël, Endar, Simaya Sombreroc, Arthès Raisonvive et Egregor Carminès. Nulle nouvelle de Honoka de Fan-Ming, d’Ejude ou de sa fille, Kithra, portant à cinq le nombre de disparus - de victimes ? – de cette dernière tragédie. Sans compter les habitants du Bourg d’Or ou même l’avatar du Sans-Visage, resté sur la table du conseil. Après le passage du groupe mené par Jorus, le fluide se teinta d’une couleur sombre. Pas qu’il fut fermé ou qu’il disparut. Non. Il était juste plus sombre, bien plus sombre qu’avant.
Tous secoués, ils furent bientôt rejoints par les miliciens de la ville, qui les accueillirent en leur proposant des gourdes d’eau et des couvertures. Après une dizaine de minutes, ils se retrouvèrent dans le bureau du Capitaine Atsuhiko. Le silence était pesant, l’ambiance lourde. Le haut gradé prit la parole d’un ton compatissant.
« Au nom de la Cité d’Oranan et de la République d’Ynorie, je vous prête à tous mes humbles sentiments de réconfort. Chacun de vous, qu’il soit originaire ou non de ce monde, sera bien accueilli ici, et trouvera un logement payé par le Conseil de la République, aussi longtemps qu’il le souhaitera. Je suis désolé de ce qui est arrivé. Bien évidemment, le fluide vers Aliaénon sera indisponible pour un temps, le temps qu’on enquête sur la viabilité de la traversée. Aventuriers, tel que convenu avec la… Conseillère Honoka, voici votre paiement pour services rendus. »
Il donna à chacun les 4000 yus promis. À Jorus, Sibelle, Xël, Yurlungur et Naral Shaam. Il salua ensuite l’ensemble des personnes présentes, sobrement, mais avec compassion, et leur permit de se retirer. Sur le parvis de la milice, peu après, chacun était éploré, prêt à partir vers de nouveaux horizons, mais aucun ne l’était pour ce qui était de tourner la page. L’heure des adieux était arrivée. L’aventure, une fois de plus, était terminée.
[HJ : je suis disponible pour des apartés courts d’adieux pendant cette semaine. Attention, vu que je reprends le boulot, ça sera en après-quatre-heure ou en soirée. Merci à tous pour votre participation. J’espère que l’épisode, la quête et son épilogue vous auront plu, dans toutes leurs dimensions. J’espère être parvenu à créer chez vos personnages autant que chez vous des émotions qui les/vous feront grandir, enrichis de cette expérience de RP. Pour moi, c’est comme ça que je le ressens, en tout cas. Merci de votre présence ! Les récompenses en yus et en XP pour les dernières phases de la quête arriveront dans les jours qui viennent, en fonction de ma disponibilité. Max le weekend prochain, pour tous. J'éditerai le présent sujet pour indiquer tout ça.]
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Jorus Kayne
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Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
Alors que je traverse le portail après avoir attaché Xël, le temps nous rattrape, bien plus tôt que je l’espérais. J’attends les quelques secondes promises à Xël, mais je ne peux risquer davantage. Je tire sur la corde de toutes mes forces. Simaya comme Xël sont trop importants pour y rester. Non loin du portail j’entends une voix crier.
« On ne peut rester là. On va lancer une première salve : Touchez-moi, tous, on va traverser ! Toi, tu as ce même pouvoir que moi, tu t’occuperas de ceux qui arriveront après… si tant est qu’ils aient le temps. »
(Mais qu’est-ce qu’il raconte encore ?)
(Non il s’adresse à moi ! Sans mon aide ou celle de Naral, vous risquez de ne jamais atteindre l’autre côté !)
(Mais il pouvait pas prévenir avant ? De toute façon je pars pas sans eux !)
(Dans ce cas tu devras les toucher lorsque nous traverserons, autrement je ne pourrais être en mesure de les aider à traverser !)
(Compris chef !)
Je tire de toutes mes forces, seul avec deux êtres dont la vie ne dépend que de la hargne qui m’anime. Au prix d’un effort conséquent, j’arrive à tracter Xël portant une Simaya inconsciente de ce côté du portail. Pourtant rien n’est joué, il nous faut encore traverser le fluide. Avec les forces qui me restent, je reste en contact permanent avec Xël jusqu’à atteindre l’ultime portail avec des retardataires.
"Restez en contact physique avec moi si vous souhaitez arriver de l’autre côté sauf !" Dis-je hurlant avec le peu de force restante.
Nous traversons finalement le portail. Un rapide examen des précédant voyageurs montre que beaucoup n’ont pas eu la chance de traverser. Avec Xël, nous sommes cependant parvenus à sauver Simaya et c’est déjà une grande victoire en soi. Derrière-nous, le fluide se teinte de couleur sombre. Toujours actif, mais bien moins attractif pour le coup.
Dans un état second, des miliciens arrivent et l’emblème de la milice Oranaise me rassure complètement concernant notre destination. Nous sommes escortés dans le bureau du capitaine Atsuhiko. L’ambiance est lourde et c’est d’un ton compatissant qu’il prend la parole. Il présente ses humbles sentiments de réconfort et promet aux survivants qu’ils seront bien accueillis ici. Il continue en précisant que le fluide restera interdit jusqu’à la fin de l’enquête à son sujet. Il termine avec le paiement promis de la conseillère Honoka. Comme d’autre je reçois ma part, mais après ces évènements, j’aurais aimé que tous s’en sortent. Mon cœur est lourd et je ne peux rester ici plus longtemps. Avant de partir je me place aux côtés de Xël à qui je pose une main sur l’épaule.
"Au final tu avais raison. Je ne pouvais sauver tout le monde !"
Je quitte la milice sans chercher à dire au revoir. C’est juste trop dur pour moi.
« On ne peut rester là. On va lancer une première salve : Touchez-moi, tous, on va traverser ! Toi, tu as ce même pouvoir que moi, tu t’occuperas de ceux qui arriveront après… si tant est qu’ils aient le temps. »
(Mais qu’est-ce qu’il raconte encore ?)
(Non il s’adresse à moi ! Sans mon aide ou celle de Naral, vous risquez de ne jamais atteindre l’autre côté !)
(Mais il pouvait pas prévenir avant ? De toute façon je pars pas sans eux !)
(Dans ce cas tu devras les toucher lorsque nous traverserons, autrement je ne pourrais être en mesure de les aider à traverser !)
(Compris chef !)
Je tire de toutes mes forces, seul avec deux êtres dont la vie ne dépend que de la hargne qui m’anime. Au prix d’un effort conséquent, j’arrive à tracter Xël portant une Simaya inconsciente de ce côté du portail. Pourtant rien n’est joué, il nous faut encore traverser le fluide. Avec les forces qui me restent, je reste en contact permanent avec Xël jusqu’à atteindre l’ultime portail avec des retardataires.
"Restez en contact physique avec moi si vous souhaitez arriver de l’autre côté sauf !" Dis-je hurlant avec le peu de force restante.
Nous traversons finalement le portail. Un rapide examen des précédant voyageurs montre que beaucoup n’ont pas eu la chance de traverser. Avec Xël, nous sommes cependant parvenus à sauver Simaya et c’est déjà une grande victoire en soi. Derrière-nous, le fluide se teinte de couleur sombre. Toujours actif, mais bien moins attractif pour le coup.
Dans un état second, des miliciens arrivent et l’emblème de la milice Oranaise me rassure complètement concernant notre destination. Nous sommes escortés dans le bureau du capitaine Atsuhiko. L’ambiance est lourde et c’est d’un ton compatissant qu’il prend la parole. Il présente ses humbles sentiments de réconfort et promet aux survivants qu’ils seront bien accueillis ici. Il continue en précisant que le fluide restera interdit jusqu’à la fin de l’enquête à son sujet. Il termine avec le paiement promis de la conseillère Honoka. Comme d’autre je reçois ma part, mais après ces évènements, j’aurais aimé que tous s’en sortent. Mon cœur est lourd et je ne peux rester ici plus longtemps. Avant de partir je me place aux côtés de Xël à qui je pose une main sur l’épaule.
"Au final tu avais raison. Je ne pouvais sauver tout le monde !"
Je quitte la milice sans chercher à dire au revoir. C’est juste trop dur pour moi.
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Yurlungur
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Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
Post-squelette :
- Yurlungur raccompagne Sable à ses appartements, avant de retourner récupérer sa récompense pécuniaire
- Le soir, aparté avec Sable (en cours)
...
- Quitte la Milice d'Oranan.
Merci pour la quête !
- Yurlungur raccompagne Sable à ses appartements, avant de retourner récupérer sa récompense pécuniaire
- Le soir, aparté avec Sable (en cours)
...
- Quitte la Milice d'Oranan.
Merci pour la quête !
-
Sibelle
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- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:32
Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
Bien qu’elle fût dotée de bonnes intentions, si la porte s’avérait aussi haute qu’elle l’avait estimé, elle n’était pourtant pas assez large pour ses ailes déployées. Ainsi, bien malgré elle, elle atterrit d’urgence un peu plus bas, et bouscula bien involontairement Egregor et Kithra. Ne voulant perdre de temps, et surtout ne pas bloquer davantage le chemin, elle poursuivit son avancée, notant du coin de l’œil les deux hommes renversés. Elle n’avait pas le temps de faire demi-tour, et pire encore, elle risquait de causer un embouteillage qui aurait des conséquences plus catastrophiques que la chute de deux hommes. Dès qu’elle eut quitté la salle, elle s’empressa de libérer la voie en s’envolant dans le centre du colimaçon à la suite de deux des trois harpies, Naral bien agrippé sur son dos. Elle prit rapidement de l’altitude et franchit les différents étages et parvint à la salle des fluides où elle vit les deux harpies y pénétrer. À ce moment précis, Naral, sidéré, s’écria : NON !
Ne devinant la raison de ce cri si subi, mais comprenant la signification de mot, elle s’arrêta aussitôt, posant au sol serres et sabots. Les harpies pour leur part étaient passées sans s’arrêter.
Tout chamboulé de ne pas avoir pu les prévenir à temps, l’elfe aux cheveux mauves demanda à l’hinionne d’attendre l’arrivée des autres, expliquant que son contact était nécessaire afin de traverser le fluide magique.
N’ayant le don de la parole sous sa forme d’hippogriffe, Sibelle acquiesça en hochant sa tête.
Quelques secondes à peine passèrent avant qu’arrivèrent les prochains. Tout d’abord Yurlungur monté sur Sable, puis Jorus, Ibn Al’Sabbar et Sheeala.
La harpie vit le visage démoli de Naral et le questionna à propos de ses sœurs et sur la raison pour laquelle, il fallait le toucher pour traverser les fluides. Son visage encore plus pâle qu’à son ordinaire, Naral expliqua que les fluides spatiaux s’avéraient instables. Il importait d’en avoir une certaine connaissance pour les traverser. Et malheureusement, les deux harpies en étaient dépourvues. Il s’arrêta un moment, penaud, puis reprit la parole, conscient de l’importance de terminer son explication. Ceux qui franchissaient les fluides magiques, sans posséder la connaissance nécessaire, risquaient fortement de se perdre à jamais dans l’immatériel, ou transportée dans un tout autre endroit. À ces explications, Sibelle blêmit et se figea. Heureusement pour elle, son apparence d’hippogriffe cacha sa pâleur accentuée et son malaise. Elle avait toujours craint de traverser les fluides magiques et elle constatait à présent que ses craintes étaient fondées. Si Naral n’avait pas crié et surtout s’il n’avait pas été sur son dos, elle aurait fait tout comme les deux femmes volantes qui l’avaient précédée et aurait traversé cette porte magique sans s’arrêter.
Les poings serrés, Sable s’approcha de l’elfe mauve et posa sa main droite sur sa jambe gauche et pris la main de Yurlungur après l’avoir déposé sur le sol. Sibelle ne portait pas dans son cœur les deux sœurs désormais égarées, mais elle ne leur aurait jamais souhaité un tel sort. Elle aurait préféré qu’elles meurent sous sa lame lors d’un combat régulier. Orpheline de sœur, le visage légitimement fermé Sable demeura silencieuse. Au même moment, le temps reprit son cours. Le sort de Simaya ne faisant plus effet, la tour se mit à trembler et les murs se fissurer. En alerte, Naral conserva tout de même assez de sang froid pour leur donner des directives claires. Ils ne pouvaient plus attendre, ils devaient tous le toucher et traverser ce fluide. Il désigna Jorus, lui expliquant qu’il possédait le même pouvoir que lui et qu’il devrait s’occuper de ceux qui étaient sur le point d’arriver.
Lorsque Naral tapota l’épaule de Sibelle, elle comprit qu’il était temps de traverser. Afin de s’assurer que les autres ne lâcheraient pas la prise sur Naral, elle ne s’envola point, se contentant de marcher, quoique rapidement, à travers le fluide.
Rapidement, ils se retrouvèrent, sans désagrément, dans la salle des fluides de la milice d’Oranan. Consciente que sa forme les rendait plus à l’étroit encore dans cette petite pièce, Sibelle poussa doucement du bec, le valeureux Naral l’incitant à descendre, puis reprit sa forme d’elfe. Comme ils s’en doutaient, Guigne et Jess n’avaient pas retrouvé leur chemin. Sibelle se retint de regarder Sable, consciente de l’émotion qui l’habitait. Puis à son grand soulagement, elle vit arriver un second groupe contenant Jorus, Xël, mais surtout Kithra et Egregor qui s’en étaient sortis malgré la chute qu’elle leur avait causé.
Après le deuxième arrivage, le fluide prit une couleur sombre. Peu de temps après, arriva les miliciens qui leur apportèrent en sus du réconfort, de quoi les couvrir et les hydrater. Certains auraient sans doute préféré une boisson plus corsée que l’eau, mais Sibelle s’en contenta sans problème.
Quelques minutes plus tard, ils furent convoqués dans le bureau d’Atsuhiko, capitaine de la milice. Démontrant son empathie pour tous, il prit la parole. Leur présentant tout d’abord condoléances et sympathies, il leur offrit logement payé au sein de la république. Puis, il leur remit chacun une somme de 4 000 yus. Après une brève hésitation, Sibelle accepta l’importante somme d’argent. Sans prononcer un mot, Sibelle serra la main du capitaine et celles de miliciens qui les avaient accueillis puis sortit du bureau du capitaine.
Franchissant les couloirs menant à la sortie, elle remarqua une affiche épinglée sur le mur à sa droite. Elle s'immobilisa et la lut avec attention. Il était question de se rendre à la garde Militaire de Nessima dans le Naora afin de participer à une dangereuse mission. Plus attirée par l'action que la récompense promise, Sibelle arracha l'affiche et sortit des bureaux de la milice.
Elle s'approcha ensuite de Xël sans trop savoir quoi lui dire, elle le regarda dans les yeux, attendant, souhaitant qu'il brise lui-même le silence.
Les larmes et sans doute la poussière ayant rougi ces yeux, Xël adressa un sourire à l'hinionne tout en s'informant de ses possibles blessures.
« Non, ça va.» Puis regardant la poussière sur les épaules de son compagnon, elle rajouta, d'une voix dénué d'agressivité
«Tu as bien failli y rester cette fois encore. »
Pour sa défense, Xël rétorqua qu'il n'avait pu la laisser mourir et qu'il aurait fait de même pour elle.
Sibelle fit un pas en avant et répondit attendrit.
« Oui, je sais.»
Elle rajouta avec un mince sourire « Cette fois-ci, je n'étais pas là pour te sauver, si Jorus ne l'avait pas fait, je m'en serais voulu.»
Conservant son sens de l'humour, rendant l'atmosphère moins lourde, tout en se massant le ventre, il répondit que le jeune Jorus lui avait complètement écrasé l'estomac.
La fatigue et les émotions vécues faisant sûrement baisser sa garde, la belle sourit tout en faisant un autre pas vers Xël et rétorqua taquine :
«J'aurais sans doute été plus douce...»
Xël laissa la belle se rapprocher de lui et acquiesça à sa plaisanterie. Puis, tout en douceur, il rapprocha ses lèvres de celle de la fugueuse hinionne.
En d'autres temps et s'ils n'avaient pas partagé des moments signifiants pendant leur aventure, il se serait mérité un coup de poing dans le ventre. Mais pendant cette mission sur Alilaénon, Sibelle s'était rapprochée de Xël. Elle avait découvert qu'au-delà de son apparente insouciance, cet homme possédait un cœur d'or comme il était rare d'en voir. Quelques mois plutôt, elle avait succombé aux avances de Sirat et s'en était mordu les doigts, elle ne se sentait donc pas prête à renouveler une expérience similaire.
Lorsque Xël diminua la distance qui séparait leur visage, elle ne fit aucun geste pour se reculer. Elle sentit la chaleur des lèvres du mage se déposer sur les siennes et savoura ce moment sans pour autant qu'elle ouvre les siennes ou ne lui rende son baiser. D'une douceur, surprenante de sa part, elle enlaça son compagnon de voyage et elle déplaça son visage. Joue contre joue, avec tendresse, elle lui murmura à son oreille:
«Je ne peux rien t'offrir, mais je ne t'oublierai jamais, et je compte bien te revoir. »
Xël prolongea ce moment d'intimité avant de glisser quelques mots à l'oreille de Sibelle, lui recommandant de prendre soin d'elle. Pour toute réponse, Sibelle serra davantage Xël dans ses bras. Conservant toujours ce même sens de l'humour, Xël lâcha un petit cri de douleur, rappelant son estomac sensible avant de rire lui-même de bon cœur de sa blague.
La blague de Xël détendit un peu l'atmosphère et arracha un rire discret et cristallin que seul Xël put entendre vu sa proximité. La guerrière recula ensuite, ses yeux humides, elle regarda une dernière fois le mage avant de tourner les talons.
Une idée bien précise en tête, la guerrière se dirigea vers Naral. Une fois à sa hauteur, elle le regarda, un petit moment, silencieuse hésitante, ne sachant trop par où commencer. Puis, allant droit au but, elle rompit le silence :
« Vous rendez-vous immédiatement sur l'île interdite ? »
Conservant son sérieux, il répondit positivement à sa question, expliquant qu’il avait déjà trop tardé à rejoindre sa sœur et que de toute façon son rôle à la milice d’Oranan était à présent terminé.
Sibelle regarda une fois de plus l'affiche qu'elle tenait en main... puis levant ses yeux dans ceux dorés de Naral.
« Je repars pour une autre mission... »
Hésitant un court moment, elle lui fit finalement part de ce qu’elle avait en tête :
« J'aurais une faveur à vous demander. »
Opinant du chef, il l’encouragea à faire sa demande, rajoutant qu’il lui était reconnaissant de l’avoir compris et d’avoir pris sa défense sur Aliaénon.
Elle jeta un dernier coup d'oeil sur le bout de parchemin qu’elle tenait en main avant de demander.
« Je me rends à la garde militaire de Nessima dans le Naora, j'aimerais bien faire un petit bout de chemin avec vous. »
Sibelle se renfrogna d’abord, la légère grimace de l’elfe la mettant en doute. Mais par chance, il expliqua rapidement qu’elle n’en était pas la cause. Sa moue de dédain était destinés uniquement aux elfes du Naora, il se tenait le plus loin possible d’eux. Par contre, il lui offrit de la reconduire jusqu’à Kers. De là, il lui sera possible de prendre un cynore pour se rendre à Nessima . Le visage de l’hinionne de nouveau détendu, elle enchaîna :
« Je vous remercie d'accéder à ma demande. J'apprécierai de voler à nouveau, même si cette fois je ne serai pas la monture, mais le cavalier. Autant j'ai découvert que je ne peux naviguer sur l'eau sans être prise d'abominables maux de cœur, autant j'ai réalisé que la voie des airs m'enivre. Voler en votre compagnie sur votre forme dragonesque sera pour moi une dernière expérience dont je garderai un inoubliable souvenir... Ça vous paraîtra sûrement égoïste de ma part, mais un souvenir que je garderai chèrement de ce monde magique qu'est Aliaénon et dont je serai reconnaissante d’avoir vécu pendant mon séjour là-bas, c'est cette capacité de me transformer en hippogriffe et de connaître cette sensation enivrante d’explorer les cieux.»
Ce dernier commentaire arracha un sourire à l’elfe aux cheveux violets qui partageait lui aussi ce plaisir de voler. Il lui proposa de quitter sans tarder Oranan expliquant qu’il lui était interdit de se transformer à l’intérieur de la cité. Sibelle accepta de bon cœur, et le suivit hors de la ville afin de voler en sa compagnie jusqu’à Naora.
Ne devinant la raison de ce cri si subi, mais comprenant la signification de mot, elle s’arrêta aussitôt, posant au sol serres et sabots. Les harpies pour leur part étaient passées sans s’arrêter.
Tout chamboulé de ne pas avoir pu les prévenir à temps, l’elfe aux cheveux mauves demanda à l’hinionne d’attendre l’arrivée des autres, expliquant que son contact était nécessaire afin de traverser le fluide magique.
N’ayant le don de la parole sous sa forme d’hippogriffe, Sibelle acquiesça en hochant sa tête.
Quelques secondes à peine passèrent avant qu’arrivèrent les prochains. Tout d’abord Yurlungur monté sur Sable, puis Jorus, Ibn Al’Sabbar et Sheeala.
La harpie vit le visage démoli de Naral et le questionna à propos de ses sœurs et sur la raison pour laquelle, il fallait le toucher pour traverser les fluides. Son visage encore plus pâle qu’à son ordinaire, Naral expliqua que les fluides spatiaux s’avéraient instables. Il importait d’en avoir une certaine connaissance pour les traverser. Et malheureusement, les deux harpies en étaient dépourvues. Il s’arrêta un moment, penaud, puis reprit la parole, conscient de l’importance de terminer son explication. Ceux qui franchissaient les fluides magiques, sans posséder la connaissance nécessaire, risquaient fortement de se perdre à jamais dans l’immatériel, ou transportée dans un tout autre endroit. À ces explications, Sibelle blêmit et se figea. Heureusement pour elle, son apparence d’hippogriffe cacha sa pâleur accentuée et son malaise. Elle avait toujours craint de traverser les fluides magiques et elle constatait à présent que ses craintes étaient fondées. Si Naral n’avait pas crié et surtout s’il n’avait pas été sur son dos, elle aurait fait tout comme les deux femmes volantes qui l’avaient précédée et aurait traversé cette porte magique sans s’arrêter.
Les poings serrés, Sable s’approcha de l’elfe mauve et posa sa main droite sur sa jambe gauche et pris la main de Yurlungur après l’avoir déposé sur le sol. Sibelle ne portait pas dans son cœur les deux sœurs désormais égarées, mais elle ne leur aurait jamais souhaité un tel sort. Elle aurait préféré qu’elles meurent sous sa lame lors d’un combat régulier. Orpheline de sœur, le visage légitimement fermé Sable demeura silencieuse. Au même moment, le temps reprit son cours. Le sort de Simaya ne faisant plus effet, la tour se mit à trembler et les murs se fissurer. En alerte, Naral conserva tout de même assez de sang froid pour leur donner des directives claires. Ils ne pouvaient plus attendre, ils devaient tous le toucher et traverser ce fluide. Il désigna Jorus, lui expliquant qu’il possédait le même pouvoir que lui et qu’il devrait s’occuper de ceux qui étaient sur le point d’arriver.
Lorsque Naral tapota l’épaule de Sibelle, elle comprit qu’il était temps de traverser. Afin de s’assurer que les autres ne lâcheraient pas la prise sur Naral, elle ne s’envola point, se contentant de marcher, quoique rapidement, à travers le fluide.
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Rapidement, ils se retrouvèrent, sans désagrément, dans la salle des fluides de la milice d’Oranan. Consciente que sa forme les rendait plus à l’étroit encore dans cette petite pièce, Sibelle poussa doucement du bec, le valeureux Naral l’incitant à descendre, puis reprit sa forme d’elfe. Comme ils s’en doutaient, Guigne et Jess n’avaient pas retrouvé leur chemin. Sibelle se retint de regarder Sable, consciente de l’émotion qui l’habitait. Puis à son grand soulagement, elle vit arriver un second groupe contenant Jorus, Xël, mais surtout Kithra et Egregor qui s’en étaient sortis malgré la chute qu’elle leur avait causé.
Après le deuxième arrivage, le fluide prit une couleur sombre. Peu de temps après, arriva les miliciens qui leur apportèrent en sus du réconfort, de quoi les couvrir et les hydrater. Certains auraient sans doute préféré une boisson plus corsée que l’eau, mais Sibelle s’en contenta sans problème.
Quelques minutes plus tard, ils furent convoqués dans le bureau d’Atsuhiko, capitaine de la milice. Démontrant son empathie pour tous, il prit la parole. Leur présentant tout d’abord condoléances et sympathies, il leur offrit logement payé au sein de la république. Puis, il leur remit chacun une somme de 4 000 yus. Après une brève hésitation, Sibelle accepta l’importante somme d’argent. Sans prononcer un mot, Sibelle serra la main du capitaine et celles de miliciens qui les avaient accueillis puis sortit du bureau du capitaine.
Franchissant les couloirs menant à la sortie, elle remarqua une affiche épinglée sur le mur à sa droite. Elle s'immobilisa et la lut avec attention. Il était question de se rendre à la garde Militaire de Nessima dans le Naora afin de participer à une dangereuse mission. Plus attirée par l'action que la récompense promise, Sibelle arracha l'affiche et sortit des bureaux de la milice.
Elle s'approcha ensuite de Xël sans trop savoir quoi lui dire, elle le regarda dans les yeux, attendant, souhaitant qu'il brise lui-même le silence.
Les larmes et sans doute la poussière ayant rougi ces yeux, Xël adressa un sourire à l'hinionne tout en s'informant de ses possibles blessures.
« Non, ça va.» Puis regardant la poussière sur les épaules de son compagnon, elle rajouta, d'une voix dénué d'agressivité
«Tu as bien failli y rester cette fois encore. »
Pour sa défense, Xël rétorqua qu'il n'avait pu la laisser mourir et qu'il aurait fait de même pour elle.
Sibelle fit un pas en avant et répondit attendrit.
« Oui, je sais.»
Elle rajouta avec un mince sourire « Cette fois-ci, je n'étais pas là pour te sauver, si Jorus ne l'avait pas fait, je m'en serais voulu.»
Conservant son sens de l'humour, rendant l'atmosphère moins lourde, tout en se massant le ventre, il répondit que le jeune Jorus lui avait complètement écrasé l'estomac.
La fatigue et les émotions vécues faisant sûrement baisser sa garde, la belle sourit tout en faisant un autre pas vers Xël et rétorqua taquine :
«J'aurais sans doute été plus douce...»
Xël laissa la belle se rapprocher de lui et acquiesça à sa plaisanterie. Puis, tout en douceur, il rapprocha ses lèvres de celle de la fugueuse hinionne.
En d'autres temps et s'ils n'avaient pas partagé des moments signifiants pendant leur aventure, il se serait mérité un coup de poing dans le ventre. Mais pendant cette mission sur Alilaénon, Sibelle s'était rapprochée de Xël. Elle avait découvert qu'au-delà de son apparente insouciance, cet homme possédait un cœur d'or comme il était rare d'en voir. Quelques mois plutôt, elle avait succombé aux avances de Sirat et s'en était mordu les doigts, elle ne se sentait donc pas prête à renouveler une expérience similaire.
Lorsque Xël diminua la distance qui séparait leur visage, elle ne fit aucun geste pour se reculer. Elle sentit la chaleur des lèvres du mage se déposer sur les siennes et savoura ce moment sans pour autant qu'elle ouvre les siennes ou ne lui rende son baiser. D'une douceur, surprenante de sa part, elle enlaça son compagnon de voyage et elle déplaça son visage. Joue contre joue, avec tendresse, elle lui murmura à son oreille:
«Je ne peux rien t'offrir, mais je ne t'oublierai jamais, et je compte bien te revoir. »
Xël prolongea ce moment d'intimité avant de glisser quelques mots à l'oreille de Sibelle, lui recommandant de prendre soin d'elle. Pour toute réponse, Sibelle serra davantage Xël dans ses bras. Conservant toujours ce même sens de l'humour, Xël lâcha un petit cri de douleur, rappelant son estomac sensible avant de rire lui-même de bon cœur de sa blague.
La blague de Xël détendit un peu l'atmosphère et arracha un rire discret et cristallin que seul Xël put entendre vu sa proximité. La guerrière recula ensuite, ses yeux humides, elle regarda une dernière fois le mage avant de tourner les talons.
Une idée bien précise en tête, la guerrière se dirigea vers Naral. Une fois à sa hauteur, elle le regarda, un petit moment, silencieuse hésitante, ne sachant trop par où commencer. Puis, allant droit au but, elle rompit le silence :
« Vous rendez-vous immédiatement sur l'île interdite ? »
Conservant son sérieux, il répondit positivement à sa question, expliquant qu’il avait déjà trop tardé à rejoindre sa sœur et que de toute façon son rôle à la milice d’Oranan était à présent terminé.
Sibelle regarda une fois de plus l'affiche qu'elle tenait en main... puis levant ses yeux dans ceux dorés de Naral.
« Je repars pour une autre mission... »
Hésitant un court moment, elle lui fit finalement part de ce qu’elle avait en tête :
« J'aurais une faveur à vous demander. »
Opinant du chef, il l’encouragea à faire sa demande, rajoutant qu’il lui était reconnaissant de l’avoir compris et d’avoir pris sa défense sur Aliaénon.
Elle jeta un dernier coup d'oeil sur le bout de parchemin qu’elle tenait en main avant de demander.
« Je me rends à la garde militaire de Nessima dans le Naora, j'aimerais bien faire un petit bout de chemin avec vous. »
Sibelle se renfrogna d’abord, la légère grimace de l’elfe la mettant en doute. Mais par chance, il expliqua rapidement qu’elle n’en était pas la cause. Sa moue de dédain était destinés uniquement aux elfes du Naora, il se tenait le plus loin possible d’eux. Par contre, il lui offrit de la reconduire jusqu’à Kers. De là, il lui sera possible de prendre un cynore pour se rendre à Nessima . Le visage de l’hinionne de nouveau détendu, elle enchaîna :
« Je vous remercie d'accéder à ma demande. J'apprécierai de voler à nouveau, même si cette fois je ne serai pas la monture, mais le cavalier. Autant j'ai découvert que je ne peux naviguer sur l'eau sans être prise d'abominables maux de cœur, autant j'ai réalisé que la voie des airs m'enivre. Voler en votre compagnie sur votre forme dragonesque sera pour moi une dernière expérience dont je garderai un inoubliable souvenir... Ça vous paraîtra sûrement égoïste de ma part, mais un souvenir que je garderai chèrement de ce monde magique qu'est Aliaénon et dont je serai reconnaissante d’avoir vécu pendant mon séjour là-bas, c'est cette capacité de me transformer en hippogriffe et de connaître cette sensation enivrante d’explorer les cieux.»
Ce dernier commentaire arracha un sourire à l’elfe aux cheveux violets qui partageait lui aussi ce plaisir de voler. Il lui proposa de quitter sans tarder Oranan expliquant qu’il lui était interdit de se transformer à l’intérieur de la cité. Sibelle accepta de bon cœur, et le suivit hors de la ville afin de voler en sa compagnie jusqu’à Naora.
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Endar
- Messages : 47
- Enregistré le : dim. 30 déc. 2018 20:47
- Localisation : Forêt d'Ynorie
Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
Le chemin vers la salle des fluides était bloqué par l'arrivée impromptu d'un hippogriffe qui transportait Naral sur son dos, ralentissant de fait leur arrivée. Le chaos était omniprésent, la peur de mourir suintait de leur peau et pourtant Endar ne jouissait pas de sentir toutes ces émotions négatives qui envahissaient les esprits des autres aventuriers et des conseillers de la Tour d'Or. Le shaakt avait de nouveau l'impression d'être balloté par son destin comme un marin en proie aux flots déchaînés qui tentait inlassablement de rejoindre son navire au loin. En dépit de toute la peur qui suintait presque des murs de la Tour en ruine, Ter'Ruk était un roc, il ne faiblissait pas et marchait sans répit en direction de son objectif: la salle des fluides.
En remarquant que d'autres avaient déjà franchi le fluide et qu'ils étaient ainsi qu'à quelques mètres de leur liberté, un soulagement envahit le nouveau corps du shaakt cornu. Pour un moment, et en dépit de toutes les morts prochaines mais certaines au sein du bourg d'Or, il était pour la première fois rassuré quant à leurs chances de survie. Peut-être n'aurait-il pas dû crier victoire si tôt.
D'un geste fluide, il sentit le chef des Géants de glace le balancer à travers la pièce comme un vulgaire fétu de paille, ne devant d'ailleurs peser pas plus que cela pour le géant. Atterrissant près du fluide, il se releva difficilement, le choc avec le sol ayant été rude. Un craquement sinistre se produisit alors qu'il se redressa pour faire face à Ter'Ruk et il le vit. Il vit le géant sous un amoncellement de ce qui était autrefois le plafond. Il protégeait Faseilh de son corps, mais celle-ci ne pourrait pas plus partir du piège dans lequel ils étaient. Instinctivement Endar fit un pas en avant pour essayer de l'aider. Il ne pouvait pas le laisser ainsi. Il ne le pouvait pas.
Cependant le regard que lui lança le géant l'arrêta net, le pétrifia et lui fit prendre conscience de l'horreur de la situation. Il était coincé et même sa magie ne l'aiderait pas à sauver le père de Mielon. Ce regard, il l'avait déjà croisé et se rappela bien vite où. C'était à la Tour d'Orsan qui avait été détruite sans qu'aucun des aventuriers sauf lui n'avait eu cure de sa destruction. Tant d'expériences y étaient enterrés à présent et tous s'en étaient réjouis. Tous ces corps méritaient qu'une âme en prenne possession afin qu'ils ne soient plus les pantins de chairs de Vallel. Tant d'âmes devaient être prisonnières des Landes et ces âmes auraient pu se réfugier dans l'un de ces corps, ils auraient pu commencer une nouvelle vie avec un nouveau corps tout comme lui. Au lieu de cela, la méfiance des aventuriers l'avait emporté sur la raison et ils n'avaient apporté que destruction dans les Landes Noires. Le chirurgien-barbier, le même qui l'avait sauvé des griffes de la Mort, le même qui était mort par leur faute lui avait lancé ce regard triste, abattu. Il se rappelait du déchirement que cela avait été de le voir abandonner tout espoir, lui qui les avait aidé à retrouver Naral et qui avait trahi ce dernier.
Endar n'était plus maître de lui-même, son corps tremblait, ses pupilles se dilataient sous l'effet d'émotions inconnues pour un shaakt. Il titubait et bientôt gêna le passage ce qui obligea le dernier groupe à l'emporter avec lui à travers le fluide. Propulsé à travers le fluide, ils se retrouvaient à nouveau dans la salle des fluides, mais cette fois-ci celle d'Oranan. Le fidèle de Thimoros avait reconnu les murs froids de la milice, l'impression d'enfermement qui émanait de ces lieux. Certains des conseillers avaient survécu dont Ibn et Triman, mais d'autres étaient simplement morts. La vérité faisait l'effet d'un coup de poignard en plein cœur, il chut, son armure de plaques cliquetant alors qu'il était agenouillé face au fluide qui avait pris une couleur différente.
Rapidement la salle était emplie d'un silence assourdissant avant que quelques miliciens proposent leur aide. Alors que chacun des aventuriers quittaient la pièce en compagnie des miliciens et des conseillers de la Tour d'Or, il rejeta toute aide. Rageusement, il défia du regard les miliciens qui voulaient l'aider, attirant sur sa personne haine et mépris pour ce qu'il représentait. C'était exactement ce que ressentait présentement Endar envers les humains: mépris et colère.
- Laissez-moi seul, je sais par où partir !
Son corps tremblait d'une colère indescriptible. Avait-il déjà ressenti pareille colère ? Il ne saurait le dire mais la lame à sa ceinture le démangeait. Il voulait qu'ils souffrent, tous autant qu'ils sont. Alors qu'il se retrouvait cette fois-ci seul dans la pièce, son corps trembla mais c'était un autre sentiment qui remplaçait sa colère. Pour la première fois en un siècle, des larmes coulaient de ses joues, aussi grosses qu'était sa peine. Elles s'écrasèrent violemment contre ses gantelets, longeant ses protections pour venir s'échouer sur le sol. Ter'Ruk, Faseilh, Mielon, le couple de géants de glace et le vieux chasseur grisonnant de Colomir'Thù n'étaient plus. Les uns étaient morts, les autres étaient inatteignables depuis la destruction de la tour.
Les souvenirs et moments passés avec les géants de glace étaient pesants et ses larmes n'arrêtèrent pas de couler. Il repensa aux parties de chasse avec le vieux Phroan, les conversations avec Mielon et Ter'Ruk. Ils ne méritaient pas cela, tout cela c'était la faute du Sans Visage. Alors qu'il redressa la tête, les traits de son visage étaient crispés. Il haïssait chacun de ceux qui avaient précipités la chute d'Aliaénon et en particulier le Sans Visage, les Titans et Xël. Il lui aurait volontiers tranché la gorge et apprécié chaque minute de sa longue agonie, cependant il lui sembla entendre une voix, faible, glaciale.
- Attendre… Ma vengeance…. Oui.
Il se releva et en allant voir le capitaine de la milice qui commença à lui débiter des platitudes, il prit son argent et quitta la milice non sans entendre le désapprobation de l'ynorien. Oui, il aura sa vengeance et elle sera le terrible le moment venu. Il n'y aura plus de paix, il n'y aura plus que des rivières de sang et la terreur dans les âmes de ces pathétiques êtres humains.
En remarquant que d'autres avaient déjà franchi le fluide et qu'ils étaient ainsi qu'à quelques mètres de leur liberté, un soulagement envahit le nouveau corps du shaakt cornu. Pour un moment, et en dépit de toutes les morts prochaines mais certaines au sein du bourg d'Or, il était pour la première fois rassuré quant à leurs chances de survie. Peut-être n'aurait-il pas dû crier victoire si tôt.
D'un geste fluide, il sentit le chef des Géants de glace le balancer à travers la pièce comme un vulgaire fétu de paille, ne devant d'ailleurs peser pas plus que cela pour le géant. Atterrissant près du fluide, il se releva difficilement, le choc avec le sol ayant été rude. Un craquement sinistre se produisit alors qu'il se redressa pour faire face à Ter'Ruk et il le vit. Il vit le géant sous un amoncellement de ce qui était autrefois le plafond. Il protégeait Faseilh de son corps, mais celle-ci ne pourrait pas plus partir du piège dans lequel ils étaient. Instinctivement Endar fit un pas en avant pour essayer de l'aider. Il ne pouvait pas le laisser ainsi. Il ne le pouvait pas.
Cependant le regard que lui lança le géant l'arrêta net, le pétrifia et lui fit prendre conscience de l'horreur de la situation. Il était coincé et même sa magie ne l'aiderait pas à sauver le père de Mielon. Ce regard, il l'avait déjà croisé et se rappela bien vite où. C'était à la Tour d'Orsan qui avait été détruite sans qu'aucun des aventuriers sauf lui n'avait eu cure de sa destruction. Tant d'expériences y étaient enterrés à présent et tous s'en étaient réjouis. Tous ces corps méritaient qu'une âme en prenne possession afin qu'ils ne soient plus les pantins de chairs de Vallel. Tant d'âmes devaient être prisonnières des Landes et ces âmes auraient pu se réfugier dans l'un de ces corps, ils auraient pu commencer une nouvelle vie avec un nouveau corps tout comme lui. Au lieu de cela, la méfiance des aventuriers l'avait emporté sur la raison et ils n'avaient apporté que destruction dans les Landes Noires. Le chirurgien-barbier, le même qui l'avait sauvé des griffes de la Mort, le même qui était mort par leur faute lui avait lancé ce regard triste, abattu. Il se rappelait du déchirement que cela avait été de le voir abandonner tout espoir, lui qui les avait aidé à retrouver Naral et qui avait trahi ce dernier.
Endar n'était plus maître de lui-même, son corps tremblait, ses pupilles se dilataient sous l'effet d'émotions inconnues pour un shaakt. Il titubait et bientôt gêna le passage ce qui obligea le dernier groupe à l'emporter avec lui à travers le fluide. Propulsé à travers le fluide, ils se retrouvaient à nouveau dans la salle des fluides, mais cette fois-ci celle d'Oranan. Le fidèle de Thimoros avait reconnu les murs froids de la milice, l'impression d'enfermement qui émanait de ces lieux. Certains des conseillers avaient survécu dont Ibn et Triman, mais d'autres étaient simplement morts. La vérité faisait l'effet d'un coup de poignard en plein cœur, il chut, son armure de plaques cliquetant alors qu'il était agenouillé face au fluide qui avait pris une couleur différente.
Rapidement la salle était emplie d'un silence assourdissant avant que quelques miliciens proposent leur aide. Alors que chacun des aventuriers quittaient la pièce en compagnie des miliciens et des conseillers de la Tour d'Or, il rejeta toute aide. Rageusement, il défia du regard les miliciens qui voulaient l'aider, attirant sur sa personne haine et mépris pour ce qu'il représentait. C'était exactement ce que ressentait présentement Endar envers les humains: mépris et colère.
- Laissez-moi seul, je sais par où partir !
Son corps tremblait d'une colère indescriptible. Avait-il déjà ressenti pareille colère ? Il ne saurait le dire mais la lame à sa ceinture le démangeait. Il voulait qu'ils souffrent, tous autant qu'ils sont. Alors qu'il se retrouvait cette fois-ci seul dans la pièce, son corps trembla mais c'était un autre sentiment qui remplaçait sa colère. Pour la première fois en un siècle, des larmes coulaient de ses joues, aussi grosses qu'était sa peine. Elles s'écrasèrent violemment contre ses gantelets, longeant ses protections pour venir s'échouer sur le sol. Ter'Ruk, Faseilh, Mielon, le couple de géants de glace et le vieux chasseur grisonnant de Colomir'Thù n'étaient plus. Les uns étaient morts, les autres étaient inatteignables depuis la destruction de la tour.
Les souvenirs et moments passés avec les géants de glace étaient pesants et ses larmes n'arrêtèrent pas de couler. Il repensa aux parties de chasse avec le vieux Phroan, les conversations avec Mielon et Ter'Ruk. Ils ne méritaient pas cela, tout cela c'était la faute du Sans Visage. Alors qu'il redressa la tête, les traits de son visage étaient crispés. Il haïssait chacun de ceux qui avaient précipités la chute d'Aliaénon et en particulier le Sans Visage, les Titans et Xël. Il lui aurait volontiers tranché la gorge et apprécié chaque minute de sa longue agonie, cependant il lui sembla entendre une voix, faible, glaciale.
- Attendre… Ma vengeance…. Oui.
Il se releva et en allant voir le capitaine de la milice qui commença à lui débiter des platitudes, il prit son argent et quitta la milice non sans entendre le désapprobation de l'ynorien. Oui, il aura sa vengeance et elle sera le terrible le moment venu. Il n'y aura plus de paix, il n'y aura plus que des rivières de sang et la terreur dans les âmes de ces pathétiques êtres humains.
Modifié en dernier par Endar le jeu. 12 sept. 2019 23:03, modifié 1 fois.
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Xël
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Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
Ibn et Sheeala entre dans le portail sans hésiter et sans perdre de temps. Jorus, lui, prends le temps de me nouer une corde autour de la taille, je n’écoute que la moitié de ce qu’il dit, concentré pour ne pas perdre mon lien avec mon sort. Je comprends simplement qu’il veut m’aider. J’incline la tête pour seul réponse, signifiant que j’ai compris et que je le remercie. A peine passe-t-il le portail que Simaya s’écroule. Le temps reprend sa course simultanément, les murs de la tour se remettent à trembler, le plafond à se fissurer en laissant retomber une lourde couche de poussière qui s’infiltre dans mes poumons. Je tousse une fois avant de tendre la main vers Simaya pour l’attraper mais une secousse terrible nous projette contre le mur. Deuxième toux alors que j’aperçois à travers la poussière le Sans-Visage lever les bras avant que le plafond ne s’effondre sur lui. Vite ! Le plafond tombe, je marche accroupi, la tête au sol pour m’épargner le nuage étouffant. Je hurle d’effort et de rage pour chasser l’air et le goût vicié de ma gorge, pour atteindre l’Esserothéenne et la saisir avant de me sentir happé en arrière. Emporté par à-coups vers mon portail que je sens m’échapper. Juste un peu, juste un peu plus de temps, de force... Troisième toux tandis que je tire le poignet de Simaya de toutes mes forces en grognant d’effort, je la colle contre moi, la serre à la taille et me laisse tomber pendant une autre traction venant de l’autre côté de mon sort alors qu’une secousse, encore plus forte que les autres, donne l’impression de briser la tour en mille morceaux. Je serre Simaya de toutes mes forces, si elle doit mourir elle ne mourra pas seul.
" Je suis là. "
Dis-je à voix basse comme si elle pouvait m’entendre à travers le vacarme assourdissant de la roche qui se brise comme du verre. Je me sens tomber, je sens quelqu’un me rattraper. Mes forces m’abandonnent, mon portail se referme et emprisonne la poussière étouffante de la salle du conseil. Mais la salle du fluide est à peine dans un meilleur état. J’entends la voix de Jorus m’ordonner de garder un contact physique avec lui. Je puise dans mes dernières ressources pour me redresser, traînant d’un bras Simaya, toujours inconsciente et tenant le bras de Jorus comme une corde qui m’empêcherait de tomber. Mes jambes agissent seuls désormais et je me sens à peine traverser le fluide magique. Arrivé de l’autre côté, je ne parviens même pas à me réceptionner. Je tombe sur mon derrière, Simaya toujours dans mes bras, je prends un instant pour réaliser que j’ai réussi à la sortir de là grâce à l’aide de Jorus mais que son foyer est désormais inaccessible et que nous n’avons aucune idée de ce qui s’y passe en ce moment. Je colle ma joue contre ses cheveux et laisse mes yeux relâcher les larmes qu’ils ont trop longtemps contenus. Je sanglote contre l’Esserothéenne en la serrant dans mes bras et en la berçant comme une enfant apeurée, heureux qu’elle soit en vie et coupable de l’avoir privé de son monde.
Je m’efforce de tenir debout, les jambes tremblantes, mes joues et mes yeux encore humides. Glacé malgré la couverture qui recouvre mes épaules. Je me sens sale, mes yeux piquent à cause de la poussière et de la fatigue. Je me sens épuisé, lessivé par l’effort et le chagrin. J’avais appris qu’en plus des habitants du Bourg d’Or que j’avais pu voir périr par la fenêtre et le Sans-Visage, Guigne, Jess, Ejude et sa fille ainsi qu’Honoka n’avaient pas traversés le fluide. Dans le bureau du capitaine de la Milice, l’ambiance est lourde, emprunte de tristesse, de remords. Atsuhiko prend la parole pour nous souhaiter ses vœux de réconforts et nous assurer que ceux venant d´Aliaénon pourront disposer d’un logement aussi longtemps que nécessaire. Il nous confie ensuite la récompense promise, quatre mille Yus que je récupère d’un geste hésitant avant de quitter le bureau en traînant des pieds. Je ne vais pas loin, je m’affale dans un couloir à même le sol et m’adosse au mur froid de la Milice. Quelques instants après je vois Jorus s’approcher de moi et poser une main sur mon épaule pour m’avouer que j’avais raison, nous ne pouvions pas sauver tout le monde. Le souvenir de notre conversation sur ce sujet me revient clairement. Il pensait avoir accepté quelque chose que j’ai encore du mal à faire. J’espere qu’il n’aura plus à rendre compte que c’est la terrible vérité et qu’elle est, à chaque fois, impossible à accepter. Il ne traîne pas longtemps, il se dirige vers la sortie sans se retourner.
" Je sais. "
Dis-je simplement alors qu’il était sans doute déjà trop loin pour m’entendre. C’est Sibelle qui fait ensuite son apparition au détour du couloir, elle s’approche de moi en me regardant sans ciller. J’essaie de faire bonne figure malgré mon visage sale et mes yeux rougis par la poussière et les larmes. Je lui adresse un mince sourire avant de lui en demander plus sur son état.
" Tu n’es pas blessé ? "
Elle me répond que non tout en se rapprochant. Je me redresse pendant qu’elle m’observe de la tête au pied avant d’ajouter que j’ai encore failli y rester.
" Je ne pouvais pas la laisser mourir. "
Dis-je en guise d’excuse.
" J’en aurais fait autant pour toi tu sais. "
Comment pourrais-je simplement partir en abandonnant des personnes qui donneraient leurs vies pour sauver celles des autres. Sibelle s’approche encore d’un pas en avouant qu’elle le sait. En souriant elle me fait tout de même remarquer que cette fois elle n’était pas là pour me sauver et que si Jorus ne l’avait pas fait elle s’en serait voulue. C’est vrai, elle n’était pas là, je l’ai vue partir sous son autre forme en emportant Naral. Je ne lui en voulais pas, elle se bat pour ce qu’elle croit juste. Nous avons des avis différents mais ça ne m’empêche pas de l’apprécier, plus qu’elle ne pourrait le croire. Je me masse le ventre, encore douloureux après la pression subit par la corde, Jorus n’y était pas allé de main morte.
" Il m’a complètement écrasé l’estomac. " dis-je en plaisantant.
Elle s’approche encore et rétorque taquine qu’elle aurait sans doute été plus douce. Je la laisse approcher sans rien dire. Je retiens mon souffle, pas certain sur ce qu’elle désirait en s’approchant à quelques centimètres de moi, sans l’armure impassible qui protège habituellement son visage. Elle est belle, encore plus quand elle sourit.
" Sans doute oui. "
Lâchais-je dans un souffle avant d’approcher mes lèvres des siennes. Un bref laisser aller qui n’est pas puni par une bousculade de la part de la guerrière. Elle fait preuve d’une douceur insoupçonnée, elle ne me rend pas mon baiser mais ne se recule pas non plus quand nos lèvres se touchent. Elle m’enlace avec tendresse et vient coller sa joue contre la mienne pour murmurer à mon oreille qu’elle ne peut rien m’offrir mais qu’elle ne m’oubliera jamais et qu’elle compte bien me revoir. Je n’en demandais pas plus. Je suis heureux de pouvoir désormais penser à ce moment en me souvenant de Sibelle et pas aux moments tragiques que nous avons vécus sur cet autre monde. J’oublie l’incendie de Treoof, l’attaque du dragon noir, le combat dans la grotte de l’orbe, l’effondrement de la Tour d’Orsan, le combat contre le dragon, la destruction de la Tour et du Bourg d’Or pour ne penser qu’à ce baiser. Je laisse ma joue contre la sienne avant de lui glisser à l’oreille de prendre soin d’elle. Elle me serre davantage dans ses bras. Pour ne pas faire de ces adieux un moment triste je me permets une dernière plaisanterie en me tenant le ventre.
" Aïe ! Mon estomac ! "
Sibelle laisse échapper un rire discret mais cristallin avant de reculer, elle plonge ses yeux humides dans les miens avant de tourner les talons et de partir. C’est la première fois que je l’entends rire et c’est un son magnifique.
" Je suis là. "
Dis-je à voix basse comme si elle pouvait m’entendre à travers le vacarme assourdissant de la roche qui se brise comme du verre. Je me sens tomber, je sens quelqu’un me rattraper. Mes forces m’abandonnent, mon portail se referme et emprisonne la poussière étouffante de la salle du conseil. Mais la salle du fluide est à peine dans un meilleur état. J’entends la voix de Jorus m’ordonner de garder un contact physique avec lui. Je puise dans mes dernières ressources pour me redresser, traînant d’un bras Simaya, toujours inconsciente et tenant le bras de Jorus comme une corde qui m’empêcherait de tomber. Mes jambes agissent seuls désormais et je me sens à peine traverser le fluide magique. Arrivé de l’autre côté, je ne parviens même pas à me réceptionner. Je tombe sur mon derrière, Simaya toujours dans mes bras, je prends un instant pour réaliser que j’ai réussi à la sortir de là grâce à l’aide de Jorus mais que son foyer est désormais inaccessible et que nous n’avons aucune idée de ce qui s’y passe en ce moment. Je colle ma joue contre ses cheveux et laisse mes yeux relâcher les larmes qu’ils ont trop longtemps contenus. Je sanglote contre l’Esserothéenne en la serrant dans mes bras et en la berçant comme une enfant apeurée, heureux qu’elle soit en vie et coupable de l’avoir privé de son monde.
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Je m’efforce de tenir debout, les jambes tremblantes, mes joues et mes yeux encore humides. Glacé malgré la couverture qui recouvre mes épaules. Je me sens sale, mes yeux piquent à cause de la poussière et de la fatigue. Je me sens épuisé, lessivé par l’effort et le chagrin. J’avais appris qu’en plus des habitants du Bourg d’Or que j’avais pu voir périr par la fenêtre et le Sans-Visage, Guigne, Jess, Ejude et sa fille ainsi qu’Honoka n’avaient pas traversés le fluide. Dans le bureau du capitaine de la Milice, l’ambiance est lourde, emprunte de tristesse, de remords. Atsuhiko prend la parole pour nous souhaiter ses vœux de réconforts et nous assurer que ceux venant d´Aliaénon pourront disposer d’un logement aussi longtemps que nécessaire. Il nous confie ensuite la récompense promise, quatre mille Yus que je récupère d’un geste hésitant avant de quitter le bureau en traînant des pieds. Je ne vais pas loin, je m’affale dans un couloir à même le sol et m’adosse au mur froid de la Milice. Quelques instants après je vois Jorus s’approcher de moi et poser une main sur mon épaule pour m’avouer que j’avais raison, nous ne pouvions pas sauver tout le monde. Le souvenir de notre conversation sur ce sujet me revient clairement. Il pensait avoir accepté quelque chose que j’ai encore du mal à faire. J’espere qu’il n’aura plus à rendre compte que c’est la terrible vérité et qu’elle est, à chaque fois, impossible à accepter. Il ne traîne pas longtemps, il se dirige vers la sortie sans se retourner.
" Je sais. "
Dis-je simplement alors qu’il était sans doute déjà trop loin pour m’entendre. C’est Sibelle qui fait ensuite son apparition au détour du couloir, elle s’approche de moi en me regardant sans ciller. J’essaie de faire bonne figure malgré mon visage sale et mes yeux rougis par la poussière et les larmes. Je lui adresse un mince sourire avant de lui en demander plus sur son état.
" Tu n’es pas blessé ? "
Elle me répond que non tout en se rapprochant. Je me redresse pendant qu’elle m’observe de la tête au pied avant d’ajouter que j’ai encore failli y rester.
" Je ne pouvais pas la laisser mourir. "
Dis-je en guise d’excuse.
" J’en aurais fait autant pour toi tu sais. "
Comment pourrais-je simplement partir en abandonnant des personnes qui donneraient leurs vies pour sauver celles des autres. Sibelle s’approche encore d’un pas en avouant qu’elle le sait. En souriant elle me fait tout de même remarquer que cette fois elle n’était pas là pour me sauver et que si Jorus ne l’avait pas fait elle s’en serait voulue. C’est vrai, elle n’était pas là, je l’ai vue partir sous son autre forme en emportant Naral. Je ne lui en voulais pas, elle se bat pour ce qu’elle croit juste. Nous avons des avis différents mais ça ne m’empêche pas de l’apprécier, plus qu’elle ne pourrait le croire. Je me masse le ventre, encore douloureux après la pression subit par la corde, Jorus n’y était pas allé de main morte.
" Il m’a complètement écrasé l’estomac. " dis-je en plaisantant.
Elle s’approche encore et rétorque taquine qu’elle aurait sans doute été plus douce. Je la laisse approcher sans rien dire. Je retiens mon souffle, pas certain sur ce qu’elle désirait en s’approchant à quelques centimètres de moi, sans l’armure impassible qui protège habituellement son visage. Elle est belle, encore plus quand elle sourit.
" Sans doute oui. "
Lâchais-je dans un souffle avant d’approcher mes lèvres des siennes. Un bref laisser aller qui n’est pas puni par une bousculade de la part de la guerrière. Elle fait preuve d’une douceur insoupçonnée, elle ne me rend pas mon baiser mais ne se recule pas non plus quand nos lèvres se touchent. Elle m’enlace avec tendresse et vient coller sa joue contre la mienne pour murmurer à mon oreille qu’elle ne peut rien m’offrir mais qu’elle ne m’oubliera jamais et qu’elle compte bien me revoir. Je n’en demandais pas plus. Je suis heureux de pouvoir désormais penser à ce moment en me souvenant de Sibelle et pas aux moments tragiques que nous avons vécus sur cet autre monde. J’oublie l’incendie de Treoof, l’attaque du dragon noir, le combat dans la grotte de l’orbe, l’effondrement de la Tour d’Orsan, le combat contre le dragon, la destruction de la Tour et du Bourg d’Or pour ne penser qu’à ce baiser. Je laisse ma joue contre la sienne avant de lui glisser à l’oreille de prendre soin d’elle. Elle me serre davantage dans ses bras. Pour ne pas faire de ces adieux un moment triste je me permets une dernière plaisanterie en me tenant le ventre.
" Aïe ! Mon estomac ! "
Sibelle laisse échapper un rire discret mais cristallin avant de reculer, elle plonge ses yeux humides dans les miens avant de tourner les talons et de partir. C’est la première fois que je l’entends rire et c’est un son magnifique.
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Gamemaster9
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 18:43
Re: Episode 2 : Du Mauve et du Noir
XP de fin de quête :
Ces XP reprennent tous les posts manquant de la fin de la quête, depuis l'arrivée à la Tour d'Orsan jusqu'au dernier post de ce sujet. Ils ont été calculés individuellement, certaines actions étant communes, d'autres individuelles (apartés, actions d'éclat, etc.).
Endar : 15,5XP (fait ! Tu montes au niveau 20 et obtiens ton archétype héroïque !! Dis-moi quelle classe tu souhaites augmenter !)
Kivan : 14XP (Fait ! Tu passes niveau 10. J'ai mis ton point en magie, dis moi si c'est bon. ^^)
Yurlungur : 13,5 XP (Fait ! Tu passes au niveau 23. Merci de me communiquer ton choix de classe et d'aptitude RP)
Xël : 19,5 XP (Fait ! Tu passes niveau 23. Merci de me communiquer ton choix de sort RP (j'ai mis le point en magie ?))
Sibelle : 16,5 XP (Fait !)
Jorus : 14,5 XP. (Fait !)
Merci encore à tous de votre participation ! Je valide tout ça sur vos fiches dans la journée.
Ces XP reprennent tous les posts manquant de la fin de la quête, depuis l'arrivée à la Tour d'Orsan jusqu'au dernier post de ce sujet. Ils ont été calculés individuellement, certaines actions étant communes, d'autres individuelles (apartés, actions d'éclat, etc.).
Endar : 15,5XP (fait ! Tu montes au niveau 20 et obtiens ton archétype héroïque !! Dis-moi quelle classe tu souhaites augmenter !)
Kivan : 14XP (Fait ! Tu passes niveau 10. J'ai mis ton point en magie, dis moi si c'est bon. ^^)
Yurlungur : 13,5 XP (Fait ! Tu passes au niveau 23. Merci de me communiquer ton choix de classe et d'aptitude RP)
Xël : 19,5 XP (Fait ! Tu passes niveau 23. Merci de me communiquer ton choix de sort RP (j'ai mis le point en magie ?))
Sibelle : 16,5 XP (Fait !)
Jorus : 14,5 XP. (Fait !)
Merci encore à tous de votre participation ! Je valide tout ça sur vos fiches dans la journée.