GARCE!
CONNASSE!
LACHE! MINABLE PETITE LACHE! EGOISTE PEUREUSE ET STUPIDE!
Quand je pense que
JE m'étais assez sur mes principes, sur mes craintes, mes aprioris, et que j'avais décidé de lui faire
CONFIANCE!!! J'attendais un minimum, un foutu minimum de la part de cette emplumée, mais NoOoOOoOoOOoOoOoN, bien sur, madame est une
dayhayce, madame peut ignorer les problèmes des autres quand ça l'arrange, se téléporter loin de ceux qui ONT SAUVÉ SON CUL DIVIN!!!
JE CROYAIS QUE LES DIEUX AVAIENT UN PRINCIPE D'HONNEUR, MAIS NON, COMME LES IMBÉCILES QUI LEUR DÉDIENT LEUR VIE, ILS SONT JUSTE DES FAUX-CULS QUI ABUSENT DES AUTRES!
JE LA HAIS! JE LA HAIS! JE
LA HAIS!!!
"JE T'AI LIBÉRÉ ET C'EST COMME CA QUE TU M'REMERCIE ESPECE DE SALE...."
BRYTHA, ÊTRE SUPÉRIEUR DU DIMANCHE, SI TES POUVOIRS TE PERMETTENT DE M'ENTENDRE:
TU ME DOIS LA VIE! ET JE TE FERAIS
REMBOURSER CETTE DETTE!!!!
Dévoré par la colère, je me mis à tordre mes doigts pour faire les gestes les plus obscènes et vulgaires que je connaissais en direction de la où Brytha la lâche se trouvait il y a quelques instants! J'étais si énervé que je préta à peine attention au bruit immonde de déchirure qui accompagnait l'échec de ma tentative de sceller la gueule du dragon.
J'étais si furieux que les lueurs de mes yeux couvraient presque l'entièreté de mon visage. J'aperçu une énorme boule de feu jaillir de Zaria et s'écraser contre le Dragon, le genre de chose qui m'aurait fait vibrer en temps normal, mais je n'arrivais pas à apprécier l'acte, bien que Zaria, l'espace d'une seconde, me sembla moins immonde.
J'étais si hors de moi que je n'arrivais même pas à paniquer en sentant mon âme s'échapper de mon corps. Cette terrible sensation de légereté, de vide, de fin? Le truc qui, i ly a encore quelques jours, me terrifiait au point de faire les pires actes? RIEN A FOUTRE! Je n'avais que Brytha et sa voix agaçante et hautaine en tête, que son visage charnu de merde en mémoire, que sa petite SUFFISANCE INSUPORTABLE DE MINABLE QUI ABANDONNE A L'ESPRIT!
Et la, pour couronner le tout, je vis du coin de l'oeil, tremblant, Kirthtrucmuche, la fusion aviaire qui avait absorbé Maïssa sans son accord ramasser Visselion, le seul, l'unique, le brave, celui qui avait mit sa vie en péril mainte et mainte fois pour nous; s'envoler avec...
Et le balancer dans l'oeil du Dragon.
...
Que toutes ces saloperies divines aillent se faire voir.
Malgré la faiblesse de mon corps, je brandis le bras en direction de l'amalgame volant, concentrant le peu d'énergie qui me restait dans le fait d'utiliser la magie pour consommer ce traitre dans les flammes de ma colère. Ma dernière action dans l'existence serait brève et inutile, mais FOUTREMENT CATHARTIQUE!
Mais... rien.
Rien ne se passa.
Et, tandis que je sentais mon âme et mon énergie revenir, une sensation familière envahie mon corps: la magie avait quittée mon être. Quittée l'air. J'étais dans le dôme d'anti-magie de Simaya. Levant les yeux au ciel, je vis aussi le Sans-visage arriver, et annoncer au Dragon qu'il avait rompu sa part du contrat: et que donc, le titan miniature pouvait l'opposer directement.
Hmpf. J'avais donc bien raison. C'était ça le mystérieux accord entre Brythagon et l'Sans-visage dont j'me méfiais: un "touche pas à mes affaires (les gens d'Aliaénon) et j'te fout la paix".
Et donc, le bonhomme sans face voulait exploiter le vide réglementaire dans lequel nous, les Yuimeniens, nous trouvions, pour qu'on se débarrasse du gros gecko sans rompre sa part du marché.
Malin.
C'était de la manipulation pure et dure, mais c'était sincèr'ment malin. Il voulait l'beurre et l'argent du beurre, en sauvant son peuple et en s'débarrassant d'Brythagon en même temps.
C'était tel'ment pragmatique qu'on aurait dit un truc de mortel.
Alors, oui, j'étais aussi furieux contre lui, mais j'pouvais qu'applaudir la manœuvre.
Le Sans-visage... c'était peut être le seul être divin que j'avais rencontré jusqu'à présent qui semblait faire honneur à sa race. Est ce que ça allait continuer?
L'Dragon, lui, ne perdit pas son temps et nous rappela que même sans magie, on était toujours des fourmis, et lui, c'était toujours un lézard de plusieurs dizaines de mètres de haut. Il souleva sa patte prêt à nous écraser, et l'ombre de cette dernière me rappela à l'ordre: j'étais furieux, outré, plein de désir de vengeance, et j'avais du mal à bien rester concentré pas'ke j'avais encore l'aut' lâche en tête...
Celle la:
Mais si j'voulais leur rabatr' le caquais à tous, et avoir ma satisfaction, j'devais vivre, et pas rester la à faire ma meilleure imitation de plante en pot. J'devais m'rapp'ler d'pourquoi j'faisais tout ça: pour aider. Encore et toujours pour aider. J'devais sauver les innocents! Aider ceux qui m'avaient aider. Vaincre ce monstre géant qui menaçait les mondes et l'existence de tous. Et après, bien, après, j'aurais tout le temps de faire un suppositoire avec une de ses griffes et le COLLER DANS L'IMMONDE FESSIER BÉNI DE L'AUTRE GARCE!
Hurlnt à un Akihito déboussolé quelques indications, je me mis à m'éloigner le plus vite possible du coup de patte du monstre:
"AKI, S'IL PASSE LA TÊTE HORS DU DOME J'ESSAY'RAIS TELEPORTER M'SIEUR VISSELION HORS DE LA!"
Fendant l'air aussi vite que je pouvais, je fus surpris de ne pas entendre ou ressentir l'impact de l'attaque du Dragon. Peut être avait il été arrêté par l'Sans-visage. Qu'importe, j'devais m'éloigner, et m'organiser. Fuyant vers la grande porte de la ville (que personne ne prenait la peine de fermer, faut dire qu'ça d'vait pas être très utile contre le gecko géant), je remarquai avec joie qu'une personne me suivait, allant tout aussi vite que moi: Eaeria.
On ne s'était pas vu depuis un moment, mais j'avais gardé un très bon souv'nir de cette madame. Elle, semblait... apeurée, paniquée, essoufflée. Ouais, réaction normale au vu d'la situation.
Au loin, j'entendis le Sans-visage se questionner sur sa capacité à détruire les âmes, tandis que le Dragon scandait haut et fort qu'il n'en avait pas. Keurf, bien sur qu'il ne nous confirm'rait pas l'existence de son point faible. Il était pas con à s'point.
Je me tournai vers Eaeria, lui demandant rapid'ment:
"M'dame Eaeria, content d'voir que vous allez bien! J'demande ça comme ça, mais j'imagine que z'avez pas une arme secrète anti dragon planquer dans les sous-sol de la ville?
Un point à m'recommander pour bien viser la tête dans s'cas la?
Ah, et au cas où: évacuer la ville m'semble un bon plan! "
Hélas, elle se mit à grimacer et me répondit:
"Sans ma magie, je ne peux rien contre lui. Et nous n'avons aucune arme, ni aucune connaissance sur ce genre de monstre. De même, c'est l'unique porte de la cité, nous ne pouvons l'évacuer."
"Ah... Une belle catastrophe donc. Erk, bon, j'vais tenter un truc..."
Je me mis à toucher l'anneau du Sans-visage, me concentrant pour lui envoyer un message:
"M'sieur Sans-vissage, l'aut' lâche de déesse à dit qu'faut détruire l'corps du dragon et choper son âme en même temps! Si ça vous inspire..."
C'était pas grand chose, mais ça pouvait ptet faire la différence. Enfin, si les informations d'l'aut' lâche étaient corre...
"J'en suis bien incapable. Et pourtant une chose est pour moi certaine : cette engeance n'a pas d'âme. Votre déesse se trompe : le dragon ne ment pas."
...OH SUPER, C'ÉTAIT UNE MENTEUSE EN PLUS! PARFAIT, NON MAIS PARFAIT, ELLE CUMULAIT TOUS LES DEFAUTS DIT DONC!
Bon sang de bonne sève, on avait donc aucun atout décisif dans s't'histoire?! Je me tournais vers Eaeria, plein de frustration, mais en voyant son regard, mes mauvaises pensées s'estompèrent: elle regardait la gueule du Dragon, terrifiée, la peur se sentant sur son visage. Ce genre de peur... j'avais appris à lire cette expression sur les faces humaines par l'expérience. Il y avait différent niveau, bien sur, mais avec le temps, j'avais compris comment les différencier: la, c'était la peur de l'inconnu, la peur de la mort, la peur de l'impuissance.
Je n'avais pas revu ce genre d'expression sur un visage de chair depuis un certain temps. Mais pourtant, une fois de plus, en la voyant, la même pensée me traversa l'esprit, comme à chaque fois:
"C'est fou comment c'est pas si différent d'un oudio qui est terrifié."
J'avais pas l'temps d'être frustré. Fallait trouver des solutions, ou essayer toutes nos options jusqu'à en trouver une qui marche. Cette fois ci, j'm'attendais pas à s'qu'un miracle nous sauve ou repousse la situation: fallait en finir ici et main'tant.
J'm'adressai à Eaeria, essayant d'être le plus sérieux possible.
"Ces dômes d'anti-magie durent jamais bien longtemps. Si vous vous sentez en état, préparez vous à riposter. Sinon... essayez d'vous cacher. Quand j'aurais un moment, j'essay'rais d'vous téléporter loin d'ici.
Y a pas d'honte à avoir peur. Moi, j'm'en sert comme carburant pour avancer. Tentez l'coup si vous pouvez."
Je cherchai à me mettre sur un point en hauteur, afin d'avoir une bonne vue du dragon: la seconde où le dome d'anti-magie s'estomperais, j'appliqu'rais mon plan. Et ma prédiction ne tarda pas à se réaliser: la sphère de non-magie se désagrégea quelques instants plus tard. D'autres l'avaient surement vu venir aussi, car j'aperçu sur le dos du dragon un portail qui s'ouvrit. Xêl! Il était la lui aussi! Après tout, il m'avait parlé de son amour pour Esseroth, j'étais content de voir qu'il était du genre à s'acrocher à ses principes.
Mon attention, elle, se porta sur la tête du Dragon, plus précisément son œil. J'essayais tant bien que mal d'apercevoir ce pauvre Visselion dedans, mais à cette distance, autant chercher une anguille dans une botte en foin.
Je pris la parole une fois de plus, m'adressant à Eaeria:
"J'veux sauver le type qu'a été envoyé dans l'oeil du dragon en l'téléportant ici. On a eu des mages d'Aliaénon qui nous aidaient à canaliser notre magie, pour pas qu'elle fasse n'importe quoi quand on lançait un sort. Aucune idée de si vous êtes capable de l'faire, ou même de si vous avez la moindre idée de comment l'faire, mais voulez tenter l'coup, j'suis preneur."
Je brandis mes mains vers l'oeil du dragon, commençant à visualiser Visselion, son corps, sa voix, son être tout entier...
Je voulais le voir ici, devant moi, dans mes bras, en bon état. Pas en morceau, pas comme une coquille vide: le vrai Visselion, vivant et complet, en sécurité auprès de moi.
Pendant que je me concentrais sur cette pensée, j'entendis la voix de Jorus l'élever: lui et Zaria nous avait visiblement rejoins.
"On doit unir nos magies. Nous devons renforcer et accroître la maîtrise des capacités individuelles de tous les quatre ! Ca risque de te déplaire, mais si c’est pour l’emporter ça vaut le coup !"
"D'solé m'sieur Jorus, mais j'ai aut' chose de prévu: quelqu'un dois bien sauver m'sieur Visselion d'son destin de cil pour dragon. J'vais l'téléporter ici, libre à vous d'me joindre, ou d'faire vot' truc.
Ah, et Zaria: superbe boule de feu. Sincèr'ment!"
La pensée de l'énorme sphère enflammée que j'avais aperçu du coin de l'oeil me revint en tête. Et, comme une pensée agréable, elle finit de m'aider à me focaliser sur mon objectif: sauver le soldat Visselion.
[Drac lance un sort pour téléporter Visselion, son corps ET son âme, vivant et en un seul morceau, face à lui.]