Le Temple de Moura

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Yuimen
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Le Temple de Moura

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 13:57

Le temple de Moura

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Bien que très peu religieux en dehors du culte de Sithi, les Sindeldi sont généralement assez superstitieux. Ils considèrent les divinités comme des entités qu'il ne faut pas fâcher et qui, en cas de force majeure, nécessitent des rituels pour être apaisées. C'est sans doute pour cette raison qu'on trouve quelques rares temples voués à d'autres divinités que Sithi, vides la plupart du temps mais susceptibles de se remplir en un clin d'oeil lorsqu'un événement d'importance l'exige.

Il existe dans Nessima deux temples, le plus ancien est une vieille chapelle en bois et en pierre retapée par les prêtres et les apprentis quand ils ne font pas de cérémonies. Elle se situe dans le vieux port de pêche non loin du quartier des pauvres, à l'est de la ville. Le plus récent est une œuvre d'art mêlant adroitement sculptures de pierre, fontaine, arbres et filet de mythril bleu qui se trouve adossé aux murs sud du quartier riche.

Pour comprendre les raisons de leur existence, il faut remonter le temps sur quelques dix millénaires, jusqu'à un événement largement oublié mais qui marqua pourtant profondément les Nessimois de l'époque. Par une nuit sans lune, un puissant tsunami s'abattit sur Nessima et causa d'effroyables dégâts, anéantissant le port et causant de très nombreuses morts. A cette même époque, une voyageuse Sindel devenue prêtresse de Moura était de passage en ville, elle accomplit des miracles pour sauver des vies et persuada le peuple que c'était une manifestation de la colère de Moura, offensée d'être ignorée des Sindeldi vivant pourtant au milieu de son domaine. Et c'est ainsi qu'un modeste temple fut bâti en bordure de mer, à côté du port de pêche. Il aurait pu disparaître lorsque les souvenirs de la catastrophe s'estompèrent, mais les Sindeldi vivent longtemps et ils avaient pris l'habitude de voir cette petite chapelle, les anciens aimaient à y venir pour contempler le coucher de soleil sur la mer et firent pression sur les autorités pour qu'elle soit entretenue.

Bien des siècles plus tard, une autre prêtresse de Moura, Sindel elle aussi et issue d'une très riche famille de Nessima, milita pour la construction d'un nouveau temple digne de la grandeur de la Déesse des flots. Cette proposition souleva un tollé au sein du conseil de la cité, mais quelques cadeaux judicieusement offerts et une donation conséquente pour la défense de la ville eurent tôt fait de convaincre les plus récalcitrants. Et c'est ainsi qu'un deuxième temple de Moura, fastueux celui-ci, vit le jour dans les quartiers opulents de Nessima. Une fois encore la modeste chapelle aurait pu disparaître, mais les anciens ne changent pas si aisément leurs habitudes et continuèrent à venir s'installer sur les vieux bancs de bois grisés par les intempéries pour admirer le paysage. Peu soucieux de perdre quelques-uns de leurs trop rares fidèles, quand bien même la dévotion n'était pas précisément la raison de leur venue, les prêtres de Moura entretinrent la vieille bâtisse et continuèrent à venir y prêcher jour après jour.

Les cérémonies se passent généralement dans les deux temples à quelques heures d'intervalle, les prêtres étant les mêmes. S'ils passent leur majorité du temps à travailler pour restaurer et maintenir en état la vieille chapelle sous l'oeil sévère ou goguenard des anciens, c'est dans le temple du quartier riche qu'ils vivent officiellement. Beaucoup plus grand, on y retrouve une salle de prière, généralement vide et les lieux de vie pour la dizaine d'officiants : chambre, officine, cuisines, réfectoire et bains privés.

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