L'arène des Mille Lances

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Yuimen
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L'arène des Mille Lances

Message par Yuimen » mar. 2 janv. 2018 14:28

L'arène des mille lances.

Non loin du palais, il est une zone où les habitations d'Omyre ont été rasées pour laisser place à un énorme bâtiment noir collé à un amphithéâtre. Ce lieu est un point de rencontre pour tous les habitants d'Omyre qui trouveraient que la vie dans leur cité aurait besoin d'encore un peu plus de piquant.

Ici, en effet, se déroulent de féroces combats. Il s'agit souvent de guerriers voulant s'entrainer tout en acquérant un peu de renommée et, parfois, d'argent. Ils devront faire face à toutes sortes d'adversaires : des concurrents, mais aussi des bêtes sauvages et même des monstres créés par les 13 qui se servent de ces lieux pour tester leurs dernières et sinistres créations...
Il n'est pas rare non plus de voir des prisonniers de guerre traînés dans l'arène pour faire face à divers adversaires. Ils y trouvent le plus souvent la mort, car c'est là le but des lieux. Mais un combattant particulièrement valeureux pourra espérer recueillir les grâces du public ou d'un individu haut placé et ainsi, peut-être, survivre...
D'ailleurs, le nom d'arène des milles lances vient du fait que le sommet des gradins est occupé par une multitude de pieux sur lesquels sont plantées les têtes de ceux qui sont morts ici.
Le sable de l'arène, lorsqu'on y rentre, est encore rouge du sang des derniers affrontements et, lorsque les combats atteignent leur paroxysme, des bagarres éclatent dans les gradins. Il arrive même que des spectateurs descendent à leur tour dans l'arène pour en découdre.

Ce lieu est aussi un lieu d'entraînement. Il est possible d'y apprendre à se battre auprès des maîtres instructeurs. Dans les grands bâtiments attenants à l'amphithéâtre, se trouvent d'immenses salles d'armes où peuvent s'entraîner les combattants en attendant la prochaine expédition guerrière.

Attention, cependant: il est fréquent que les maîtres instructeurs envoient leurs élèves dans l'arène pour mettre en pratique ce qu'ils ont appris. Ici, on retient la leçon ou on meurt...

Autre chose: il n'y a généralement pas assez de cibles d'entraînement pour tout le monde. Il n'est pas rare que les prisonniers et les esclaves retenus dans les entrailles du bâtiment en attendant leur prochain combat servent aussi de cible...


Maître Vroel'march vous apprendra les CC de mêlée:

En cherchant un peu, vous trouverez où enseigne ce sombre individu : dans un dédale de sinistres cachots juste à côté des cellules des prisonniers. Vroel'march est un truand-fanatique shaakt spécialisé dans les combats au corps à corps. Ce tueur vicieux et cruel n'aime rien de tant que de laisser quelques cicatrices à ses élèves en souvenir. Il n'est pas très grand pour un shaakt, mais il est mince, souple et rusé, de sorte qu'il semble se déformer et esquiver on ne sait comment les attaques qui lui sont portées.
Nul doute qu'il vous apprendra beaucoup... à condition que vous sortiez vivant de la rencontre.




Maître Gorchak vous apprendra les CC de mêlée.

Maître Gorchak se tient dans une énorme salle remplie de tout ce qu'on peut imaginer comme armes. Il y en a même des inédites qu'il a forgées lui même. Cet énorme maître d'arme Garzok fait figure de sage auprès des autres car il sait que les armes nécessitent parfois d'être maniées avec finesse, et le démontre sur tous ceux qui ne sont pas d'accord. Ce colosse, déjà assez âgé, est en effet aussi rusé que brutal.
C'est un maître exigeant, parfois violent mais jamais sans raison. Il est aussi le principal fournisseur de l'arène, veillant à ce que les prisonniers des caves soient assez entraînés pour donner au moins un peu de spectacle avant de mourir...



Maître Alarmion vous apprendra les CC à distance

Vous n'aurez aucun mal à trouver l'immense salle de tir dans laquelle ce semi-elfe donne des cours à ceux qui ont assez de patience pour apprendre le maniement des armes de jet. Nul ne sait comment un semi-hinïon a pu en venir à travailler pour Omyre, et il ne faut pas compter sur lui pour l'expliquer. Il a su, par ses talents d’éradicateur, se faire une place dans la cité noire et continue à tuer froidement ceux qui viennent encore discuter sa place. Grand, sombre, silencieux et taciturne il parle peu et enseigne comme s'il voulait que ses élèves s'en aillent vite et le laissent seul dans sa grande salle. On dit même qu'il en aurait tué certains qui n’apprenaient pas assez vite à son goût.
S'il peut être intimidant, vous comprendrez bien vite que c'est un excellent maître et que vous pourrez apprendre beaucoup auprès de lui.




Fonctionnement :
  • Les CC peuvent être apprises ici automatiquement contre 500 yus OU servir de lieu d'apprentissage naturel.
  • La validation se fait lors de la demande de commentaire (via le SOS-GM).

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Eteslë
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Re: L'arène des Mille Lances

Message par Eteslë » sam. 22 août 2020 18:49

Rite de passage

L'arène des mille lances. En levant le nez vers les hauteurs du sombre édifice, Eteslë aperçoit sans mal la raison de son nom, les têtes parfois fraîchement coupées ornant le bâtiment, empalées sur les lances rougies du sang de ceux ayant trouvé la mort à l'intérieur. Avant même d'entrer dans l'imposant colisée, elle entend la clameur de la foule, les cris des blessés et des mourant et les hurlements de guerre ou de rage que poussent ceux cherchant à vaincre, ou survivre. Sans plus attendre, elle pénètre à l'intérieur en sortant de son sac la lettre scellée donnée par Yvan. Elle se souvient heureusement du nom de celui qu'elle doit trouver, Maître Gorchak. L'intérieur du bâtiment n'est qu'une succession de couloirs menant à de nombreuses portes et elle avance au hasard, croisant des combattants, pour la plupart Garzok, mais pas que. Des humains sont aussi présents, tout comme des shaakts et il règne une étrange atmosphère.

- Allez, tas de vermines, bougez-vous ! C'est le grand final, là ! Hey toi, d'où tu sors ?

Celui qui braille est un imposant Garzok portant deux lames à la ceinture et une autre, bien plu large, dans le dos. Il surplombait n'importe qui aux alentours et pose un regard curieux, sans animosité, sur Eteslë lorsque celle-ci tourne la tête vers lui. Tous les autres combattants ont aussitôt pris la même direction que s'apprête à prendre le Garzok avant qu'il ne s'arrête à la hauteur d'Eteslë, qu'il jauge à nouveau du regard. Celle-ci ne baisse pas les yeux et ouvre finalement la bouche.

- Maître Gorchak ?

- Lui-même. Qu'est-ce que tu veux ?

Sans répondre, elle lui tend la fameuse lettre que le Garzok prend après avoir haussé un sourcil d'un air perplexe. Il déchire le sceau et ses yeux couleur olive parcourent rapidement la missive. Eteslë profite de ce moment pour le détailler davantage. Une barbe tressée, des cheveux décorés d'os, une mâchoire carrée et un nez épais percé, c'est un Garzok comme tant d'autres, mais de lui émane une force qui impose le respect, aussi attend-t-elle patiemment qu'il ait terminé sa lecture. Lorsqu'il lève à nouveau les yeux vers la jeune femme, la lueur de curiosité s'est transformée en intérêt et un sourire orne son large visage.

-Ce morveux a du culot, mais soit. Je peux peut-être t'aider. Mais pour ça, va falloir que tu me prouves que t'es pas un manche. J'ai préparé un combat d'envergure dans l'arène, un truc qui m'a pris des mois à mettre en place. Va, prouve ta valeur en essayant de pas crever, et on verra si je peux t'aider après ça.

Eteslë est quelque peu réticente. Non pas à cause du combat en lui-même, mais plutôt à cause du fardeau qu'elle porte. Heureusement, le Garzok tend la main, annonçant qu'il allait s'arranger pour que tout cela reste en sécurité, loin des mains curieuses qui traînaient dans le coin. Après une brève hésitation, elle confie ses affaires et le corps emmailloté de Taloril au Garzok qui prend alors la direction des autres combattants. Ils arrivent ainsi, après une successions de couloirs et d'escaliers, jusqu'à une immense double porte devant laquelle des dizaines de combattants sont rassemblés. Archers, guerriers, mages, il y a de tout, équipés d'armes en tout genre, de la lance à la masse en passant par des dagues, bâtons et épées, ou des choses plus exotiques comme une faucille.

- T'as des armes ?

A la question du Garzok, Eteslë se contente de hausser les épaules en montrant ses poings toujours rougis, attirant un nouveau sourire du maître d'armes qui fend alors la foule des combattants pour sortir par un escalier sur le côté. Un silence de mort suit la disparition du Garzok, chaque combattant semblant se préparer tandis que l'excitation, la tension, l'appréhension, grimpent petit à petit, saturant l'air autour d'Eteslë qui se contente de frotter ses mains pour les échauffer. Elle se doutait un peu ce ne serait pas aussi simple que de donner simplement la lettre, mais elle ne s'attendait pas à aller directement dans l'arène.

Lorsque les portes s'ouvrent enfin, les combattant pénètrent dans l'immense cercle encadré de gradins où un foule nombreuse crée un brouhaha d'enfer. Le sable est encore teinté de rouge, mais nul ennemi ne semble avoir été amené dans l'arène, aussi Eteslë prend-t-elle ses distances avec les combattants les plus proches, persuadée de devoir combattre ceux autour d'elle. Elle les observe brièvement, tiquant en apercevant un mage. Elle sait qu'elle devra l'anéantir au plus vite, ce sont forcément eux les plus dangereux. Une ovation attire alors son attention lorsque le Maître de l'arène apparaît, faisant face à la foule et surplombant les combattants. Sa voix gutturale emplie l'air, faisant taire la foule excitée.

- Aujourd’hui, notre impératrice a besoin de soldats, de vaillants combattants prêts à rejoindre le champ de bataille ! Nos armées sont nombreuses et puissantes, mais nos ennemis le sont tout autant ! Aussi, j'ai décidé d'offrir à ses recrues leur baptême du feu. Deux armées vont s'affronter ici-même ! D'un côté nos chères recrues ! De l'autre...

A ce moment, la porte opposée à celle qu'Eteslë a empruntée s'ouvre dans un grincement strident. Rien ne semble pourtant bouger, rien ne sort de l'obscurité, jusqu'à ce qu'un cri semblable à un rire se fasse entendre, puis d'autres lui répondent avant que le martèlement confus de dizaines de pas n'emplisse l'air et que les premiers ennemis sortent. Petit, trapus, et équipés d'armes diverses, leur faciès rappelle un cabot atteint de gale, mais leur vitesse et les armures qui ornent parfois leurs corps font dire à Eteslë que ce sont loin d'être des chiens. Ils investissent la place, courant parfois à quatre pattes, pour se ruer sur les combattants qui leur font face. L'un d combattants près d'Eteslë se reprend plus vite que ses voisins, criant à l'intention de tous.

- Putain de merde, une horde Gnoll. Restez groupés !

Et sous les acclamations du public friand de spectacle violent, la marée rieuse fond sur les combattants stupéfaits tandis que le rire gras du maître retentit, dominant le tumulte.

- Que la bataille commence !

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Eteslë
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Re: L'arène des Mille Lances

Message par Eteslë » lun. 7 sept. 2020 22:22

La survie du plus fort.

Se déversant dans l'arène, les gnolls fondent sur les combattants qui, pour la plupart, se sont regroupés en une position défensive. Eteslë s'est rapprochée du mage qu'elle visait à l'origine, certaine que ce genre de combattant aurait une force de frappe conséquente s'il est protégé. Elle le voit d'ailleurs lever les bras avant qu'une forêt de piques ne sorte de terre sur une large zone au beau milieu de la horde gnoll. De nombreux cris s'élèvent, mais déjà les premières créatures arrivent au contact et la mêlée devient rapidement confuse. La cogneuse se jette sur la première créature qu'elle peut atteindre et lui assène rapidement deux coups dans le bras, lui faisant lâcher la grotesque massue qu'elle porte en poussant un jappement de douleur. Se reprenant bien vite, elle saute à son tour sur la jeune femme, toute griffes et crocs dehors, la bave aux lèvres. Ses mains griffues fendent l'air et Eteslë, surprise par la rapidité de la créature, sent son bras s'ouvrir douloureusement, laissant s'échapper un flot carmin. Elle jure et recule d'un bond, percutant sans le vouloir une autre créature qui tentait d'atteindre le mage.

Sans réfléchir davantage, Eteslë attrape la gnoll par la nuque et la plaque au sol avant de rouler sur le côté pour éviter l'assaut de la première. Autour d'elle, c'est un chaos indescriptible. Un concert de cris, de chocs et de coups, métal contre métal, griffes contre chair, tandis que le sang tapisse un peu plus le sable déjà rougi de l'arène. La gnoll est agressive, harcelant sans relâche Eteslë qui doit en sus regarder constamment autour d'elle pour ne pas se faire prendre à revers ou recevoir un coup perdu. Son adversaire bondit sur elle et la cogneuse en profite, se ramassant sur elle même avant de lui asséner un coup qui vient la frapper sous la mâchoire. Elle entend nettement quelque chose craquer et la bête recule en titubant. Ne lui laissant pas le temps de se remettre, Eteslë se rue sur elle et lui assène un violent coup dans la gorge avant de la faire chuter d'un croche-pied, la laissant vulnérable.

La tête de la créature explose lorsqu'un garzok armé d'un marteau de guerre abat ce dernier sur l'adversaire d'Eteslë qui offre un regard outré au guerrier à la peau verte. Celui-ci se contente de s'esclaffer avant de retourner batailler, frappant tout autour de lui dans un ballet sanglant d'os et de chair broyés. Il est devenu relativement clair pour tout le monde que les Gnolls, même si supérieures en nombre, sont bien trop affaiblies par leur captivité pour présenter un réel défi aux combattant chevronnés. Une poignée d'entre eux, qu'Eteslë aperçoit, ce sont d'ailleurs regroupés et entreprennent de massacrer allègrement toute présence ennemi autour d'eux, autant à l'aide d'armes que de magie. D'autres, moins chanceux ou moins expérimentés, baignent dans leur propre sang tandis que les gnolls débordent ceux moins bien organisés.

Voyant rapidement que la situation pourrait très mal tourner pour elle, Eteslë décide de se frayer un chemin vers le groupe organisé qui rassemble les survivants qu'il croise. Un objectif plus facile à envisager qu'à réussir car déjà d'autres ennemis se ruent vers elle, piaillant à l'idée de tuer quelque chose. Elle se prépare avant qu'un cri guttural ne lui fasse tourner la tête. Le même Garzok avec son marteau balaie les obstacles avec une facilité déconcertante, prenant même le temps de faire une pose, marteau sur l'épaule et un sourire satisfait sur le visage.

- B'soin de faire le vide ?

Un rictus amusé apparaît sur le visage d'Eteslë qui se rue en avant, droit sur le Garzok qui se met en garde. Elle le dépasse et son pied heurte violemment la mâchoire de la gnoll qui s'approchait du géant à la peau verte. Elle glapit de douleur en tombant au sol, mais Eteslë ne perd pas de temps et lui enfonce son pied dans la gorge, écrasant sa trachée sous le sifflement appréciateur du Garzok derrière elle. Il lui tend une main gantée et poisseuse de sang qu'elle serre sans hésiter, les deux combattant s'offrant un sourire carnassier.

- Bevork.

- Eteslë.

Une entente se forme alors que les deux compagnons improvisés forcent leur passage jusqu'au groupe organisé, mené par un Shaakt portant un grand bouclier et une lance que n'importe qui d'autre utiliserait à deux mains. Ils n'échangent qu'un bref hochement de tête alors que le cercle de combattant ne les laisse s'intégrer. Eteslë en profite pour souffler un peu, faisant craquer sa nuque dans un soupir de contentement. Ses yeux balaient le champs de bataille avant que son regard ne s'attarde sur quelque chose d'étrange. Là, plus loin, entourée par cinq Gnolls, une autre se tient, patiente. Dans son dos, une longue lance ornée de têtes fraîchement découpées. Elle donne un coup dans les côtes du Shaakt et répond à son grognement exaspéré en lui montrant simplement l'étrange Gnoll du doigt. Sa voix, grave et rugueuse, lui explique en une seconde, débloquant par là même la situation.

- L'Alpha... Voilà notre cible. Le tuer nous fera gagner. A tous les combattants, chargez vers l’étendard de tête coupées. Tuez l'Alpha.

Des hurlements lui répondirent et, comme un seul homme, le groupe fonça vers l'avant, perçant sans difficulté dans les rangs restants des Gnolls. Guère équipée pour ce genre de mêlée, Eteslë ne fait que suivre le mouvement pendant un temps, s'amusant de voir le Garzok au lourd marteau faucher leurs adversaires comme un paysan faucherait le blé. Pourtant la charge faiblit, l'épuisement gagnant finalement les plus caparaçonnée des combattants. Sans mage de soutien, les blessures s'accumulent et combattre devient difficile. Pourtant l'Alpha n'est plus loin. Les yeux de la cogneuse cherchent une idée, puis un sourire ourle ses lèvres avant que sa langue ne passe dessus en un geste fébrile. Elle inspire et se met à courir.

- Bevork !

Le Garzok se retourne et, voyant la jeune femme foncer vers lui, hausse un sourcil avant qu'un sourire ne se forme à son tour sur ses lèvres avant qu'il ne se retourne et ne se baisse. Profitant de son élan, Eteslë saute sur le dos du Garzok pour passer par dessus la dernière ligne des Gnolls, droit sur l'Alpha. Elle s'écrase sur lui, roulant avec lui sur le sable, faisant tomber l'étendard. Elle se relève après une roulade, faisant face au chef qui la charge, griffes et crocs découverts. Elle évite l'assaut d'un bond en arrière, mais son adversaire est bien plus rapide qu'elle et enchaîne rapidement les attaque, traçant de profondes et douloureuses entailles sanglantes sur sa peau. Essoufflée et couverte de transpiration, Eteslë recule pas après pas, avant qu'elle ne parvienne à attraper le bras gauche de la Gnoll qui, surprise, met une demi-seconde de trop à réagir. Eteslë bande ses muscles et la tire violemment vers elle, son genou percutant la mâchoire inférieure de la créature avant que sa main libre ne s'écrase sur le haut du crâne. La créature glapit de douleur, mais se dégage de sa poigne avant de revenir à la charge.

Eteslë ne fait qu'éviter ses attaques devenues plus furieuses mais bien plus maladroites. Du sang s'écoule de la mâchoire de l'alpha, mais Eteslë est couverte du sien et ses forces faiblissent de seconde en seconde. Son pied percute les côtes de son adversaire tandis qu'il lui mord l'épaule. La douleur la fait tituber et elle tombe en arrière, la Gnoll sur elle cherchant à présent à atteindre sa gorge en claquant la mâchoire tandis que la jeune femme la retient autant que possible de son bras encore totalement valide. Elle grimace face à la rangée de crocs acérés et tente le tout pour le tout. Elle repousse légèrement la Gnoll et l'attrape à la gorge en serrant. Rapidement son adversaire cesse de l'attaquer et cherche à desserrer la poigne pesant sur sa gorge et la jeune femme en profite. Malgré son bras et son épaule blessés, elle serre le poing et, serrant les dents sous la douleur, projette son poing sur la tempe de l'alpha, le faisant juste assez réagir pour arquer le corps et le faire tomber. Elle ne perd pas de temps et se rue sur la créature étendue au sol, posant violemment ses genoux sur son torse, sentant nettement un craquement avant que son poing ne frappe la tête une première, puis une seconde fois. Pendant un temps, elle s'acharne ainsi avant qu'une main ne lui saisisse le bras et ne la fasse se retourner pour se battre à nouveau, les pupilles dilatées par l'adrénaline.

Elle croise le regard couleur ébène de Bevrok qui lui montre le corps sous elle d'un hochement de tête. Elle ne croise que la mort dans les yeux vitreux de la gnoll sous elle, la gueule méconnaissable. Aveuglée par le combat, elle s'est laissée emporter et sa main couverte de sang laisse entrevoir des plaies à force de cogner ainsi. Tout son corps est endolori et couvert de sang, autant le sien que celui de son adversaire. Elle laisse finalement retomber son bras, sa main tremblant sous la douleur qui se manifeste finalement dans chaque parcelle de son corps. Elle se relève, titube en inspirant de grandes goulées d'air frais avant de cracher un peu de sang sur le sol sablonneux. Les sons alentours ne lui parviennent que par sifflements et elle met quelques secondes à concentrer suffisamment son esprit pour percevoir la clameur du public et les vociférations des combattants encore vivants avant que la voix du maître de l'arène ne parvienne à se faire entendre par dessus le tumulte qui a envahit l'amphitéâtre.

- Ses combattants ont prouvé leur force ! La victoire est leur ! Ils seront le bras armée et inflexible de notre Impératrice ! Gloire à Omyre !

Et sous les ovations du public, Eteslë jette un regard noir à celui qui se tient, bras croisés, au-dessus du carnage, un large sourire aux lèvres. La dernière chose qu'elle entend est la voix étonnée du Garzok à ses côtés avant qu'elle ne s'écroule, sa conscience s'étiolant lorsqu'elle heurte le sable ensanglanté de l'arène d'Omyre.

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Eteslë
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Re: L'arène des Mille Lances

Message par Eteslë » dim. 11 oct. 2020 16:08

Quelques brides

- Lâche-moi...

La cogneuse reprend conscience au beau milieu de l'arène, sentant quelqu'un la transporter sur son épaule comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'un sac de plume. Sa voix rauque et fatiguée fait glousser son porteur qui s'exécute pourtant. En touchant le sol, elle chancelle et se retient à l'épaule du Garzok. Elle papillonne, regarde autour d'elle, aperçoit les combattants qui se rendent tous à l'intérieur du bâtiment. D'un hochement de tête, elle remercie Bevork qui hausse les épaules, ne se familiarisant visiblement pas de la mauvaise humeur de la jeune femme. Malgré ses blessures, elle s'applique à quitter le sable de l'arène elle-même, laissant dans son sillage une trainée carmine qui vient un peu plus imbiber le sable déjà écarlate et recouvert de corps.

Lorsque l'immense double porte se ferme après qu'elle quitte l'arène, elle s'adosse au mur et inspire longuement alors que son corps meurtri lui supplie de se vautrer dans un sommeil réparateur très attendu. Elle grogne, grimace, mais se redresse d'un mouvement d'épaule, surprenant le regard du même Garzok braqué sur elle. Un regard empli de curiosité, à première vue, mais pas seulement. Trop fatiguée pour interpréter plus en détail la façon dont elle est perçue, elle se contente de se remettre sur ses jambes et, d'un pas plus ou moins assuré, suit le mouvement du groupe des survivants qui se rend tout droit à l'infirmerie. Elle cherche du regard la haute silhouette du maître de l'arène et le repère finalement avant de se planter devant lui. Il la jauge un instant, semblant réfléchir avant que ses lèvres ne se retroussent en un sourire amusé.

- Ouais, t'as du potentiel. Va te faire rafistoler et viens me voir ensuite, on verra comment on s'arrange. Je garde tes trucs en attendant... ça aussi on en discutera. Allez, va !

Sans plus de cérémonie, ayant obtenu ce qu'elle veut, elle suit le mouvement et s'effondre bientôt sur une paillasse dans une grande pièce, probablement un genre de dispensaire. La pierre froide qui la compose laisse résonner les sons, très familiers pour les oreilles d'Eteslë. Elle peut entendre parfois le cri ou le gémissement d'un blessé par delà le brouhaha des conversations et des pas sur le sol, mais son esprit se délite peu à peu tandis que les brumes du sommeil l'emportent finalement au pays des songes, son corps accueillant avec bonheur un repos bien mérité après ce combat difficile et sanglant.

A son réveil, son corps couvert de bandages lui renvoie des signaux de douleur dans chaque parcelle qu'elle peut sentir. Après avoir tenté, en vain, de se redresser, elle retombe sur sa paillasse, un soupir exaspéré s'échappant de ses lèvres. Serrant les dents, elle force pourtant jusqu'à pouvoir s'asseoir, ses pieds se posant avec délectation sur le sol froid de la pièce désormais plongée dans la pénombre. Elle perçoit les ronflements de quelques dormeurs et les gémissements étouffés de quelques blessés. Ses yeux s’habituent peu à peu à l'obscurité environnante et elle discerne vaguement les formes des couches qui l'entourent. Pas de gardes ou même de guérisseurs à l'horizon.

Péniblement, elle se lève, titube, retombe avant de recommencer jusqu'à tenir fermement – ou presque – sur ses jambes. Pas à pas, une grimace sur le visage, elle quitte la pièce pour se mettre à la recherche du maître de l'arène. Les couloirs faits de pierre sont à peine éclairés par quelques torches aux flammes vacillantes qui lui offrent juste assez de lumière pour distinguer un minimum et elle erre un moment dans le dédale de pierres taillées, cherchant au hasard le maître de l'arène, comptant davantage sur la chance qu'autre chose pour le trouver.

Elle ouvre quelques portes, dérangeant quelques occupants endormis qui grognent, la faisant chercher ailleurs jusqu'à tomber dans une large salle d'armes. Large d'au moins trente pieds et deux fois plus longue, elle abrite une impressionnante collection d'armes en tout genre réparties sur les quatre murs surmontés d'un plafond trois mètres plus haut que le sol, les deux étant similairement marqués de vermeille noircie par le temps. Haches, épées, hallebardes, lances et masses occupent les râteliers ou les murs eux-mêmes et la jeune femme observe la salle avant que son regard ne capte un mouvement. Haussant un sourcil, elle aperçoit finalement le fameux maître de l'arène qui catapulte un autre colosse vert comme s'il ne pesait rien. Les yeux de la jeune femme suivent l'ellipse du corps avant qu'il ne s'écrase sur les dalles froides du sol dans un grognement de douleur.

- Recommence ! Tu crois que c'est avec ça que tu vas survivre ? J'ai vu des pucelles plus impressionnantes. Allez !

Intriguée, la jeune femme ne fait rien pour exprimer sa présence et s'adosse au mur, observant avec attention le garzok se relever et se mettre en une posture de combat pour foncer ensuite sur le maître de l'arène. Les coups portés feraient tomber un cheval raide mort, mais l'entraîneur se contente de les dévier sans peine du plat de la main sans avoir l'air de faire le moindre effort, enrageant visiblement l'autre combattant qui souffle comme un buffle et tente diverse choses comme des coups de pieds avant d'essayer de plaquer son adversaire en lui saisissant la taille, ne récoltant d'un coup de coude dans le milieu du dos avant de se faire soulever et promptement jeté au sol. Le garzok y reste d'ailleurs, visiblement sonné par le choc, attirant le regard de l'entraîneur.

- Pitoyable... Bon, l'humaine, tu devrais pas être debout vu ton état, mais ça me plaît. Suis-moi, je vais laisser le temps à cette larve de se reprendre en main.

S'éloignant péniblement du mur, elle rejoint le maître d'arme qui s'est installé à l'autre bout de la salle, passant un doigt sur le manche d'une hallebarde à la hampe rouge et la lame faite d'un métal noir. Sans rien dire, elle s'arrête à quelques pas de lui et le fixe, l'interrogeant du regard. Un froncement de sourcil à peine perceptible apparaît sur le visage de l'entraîneur avant qu'il ne prenne la parole.

- T'es plutôt dégourdie vu ton gabarit, t'as du potentiel. T'auras pas de traitement de faveur ici, mais t'as respecté ton engagement, donc on va causer de la lettre de l'autre imbécile. Je peux pas t'aiguiller sur ton passé, j'te connais pas. Par contre, les murènes, j'en ai entendu parler. Un groupe qui sévit en ville, dans la partie nord à ce qu'on dit. Assassins, voleurs, ce genre de types. Courant ici, mais eux sont organisés. Si t'arrive à t'approcher, ils sauront te trouver. Paraît qu'ils fréquentent les combats clandestins organisés en dehors de l'arène, histoire de trouver des recrues. Si t'arrives à y entrer ça pourrait t'ouvrir des portes. Des pistes ?

- Une. Un segtek.

- Bon, bah voilà une chose de réglée. Pour tes affaires, je vais les rendre. Par contre je veux savoir ce que tu fous avec une poupée Sindel. Ces trucs là sont dangereux, même inertes. Où as-tu trouvé ça ?

- Dans les landes. Veux simplement la garder. Trouver un corps.

- Hmm... tu trouveras pas ça ici. Enfin tu peux toujours aller voir à la boutique de l'autre hurluberlu d'Occulus, histoire d'avoir des renseignements. La magie ça vaut pas les muscles, mais si quelqu'un a des infos c'est lui.

Eteslë hoche la tête, écoutant attentivement les indications pour trouver la fameuse boutique avant d'assister à une nouvelle déculotté du Garzok étant venu s’entraîner avec Gorchak. Elle ne quitte la pièce que lorsqu'un esclave lui a ramené toutes ses affaires après un ordre de l'entraîneur. Elle vérifie que rien ne manque et hausse un sourcil, surprise de voir que rien n'a disparu, pas même sa bourse de yus qui aurait pourtant plus qu'attiré le regard. Se disant nonchalamment que le Garzok n'a guère besoin d'argent, elle prend ses affaires et quitte la pièce pour retourner au dispensaire, son corps réclamant un repos qu'elle se refusait jusque là à lui accorder. Ce n'est qu'une fois ses affaires dissimulées sous sa couche qu'elle s'autorise à fermer les yeux, son esprit vagabondant rapidement jusqu'au pays des songes.

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Eteslë
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Re: L'arène des Mille Lances

Message par Eteslë » mar. 1 déc. 2020 20:28

S'endurcir

Comme à chaque fois qu'Eteslë se rend à l'arène, elle trouve le maître garzok occupé avec un autre spécimen de son espèce. Occupé à lui mettre une raclée sans pitié et sans la moindre once de remord alors qu'il l'envoie valdinguer à travers la pièce sous les regards tantôt amusés, tantôt nerveux, des autres combattants s'entraînant autour. D'ordinaire, la jeune femme se contente de regarder un instant avant de repartir, mais cette fois, elle tient à rester et apprendre quelque chose en observant le maître de l'arène. Elle se souvient précisément de la façon dont il a détourné l'arme de son adversaire la dernière fois et compte bien étudier la chose pour en faire de même.

Car s'il y a bien une chose qui lui a ouvert les yeux pendant son affrontement avec le segtek mage, c'est qu'elle doit trouver un moyen de gérer les adversaires avec davantage d'allonge qu'elle, c'est à dire tous ceux utilisant une arme plus longue qu'une dague. Or, le choix est limité et porter une armure de plates ne lui plaît guère, en plus d'être particulièrement onéreux. Elle se doit donc d'entraîner son corps à gérer ce genre de situation plutôt que de tenter de recourir à des protections qui pourraient de toute façon se briser. Son corps, au moins, ne lui fera pas défaut si elle l'entraîne en conséquence.

Virek, après la discussion avec la shaakte, lui a laissé carte blanche tant qu'elle revenait en un seul morceau. Avec un maître comme Gorchak aux commandes, rien n'est moins sûr, mais elle tient bien à affronter elle-même le géomancien et n'est pas prête d'abandonner l'idée, et ceux malgré son flanc encore bandé et son torse rendu fragile par le violent coup reçut pendant le combat. Rien de cassé, heureusement, mais un repos nécessaire qu'elle a pris pendant trois jours à ne rien faire, s'ennuyant profondément. Aussi, lorsqu'elle a été capable de se lever, s'est-elle tout de suite rendue à l'arène où elle attend désormais que maître Gorchak finisse de maltraiter le pauvre bougre qui a pris plus de gnons que les mannequins de toute la salle réunis. Lorsqu'enfin la maître de l'arène le laisse tranquille, Eteslë s'approche, entendant un soupir las du vieux garzok buriné. Ses yeux se plissent pourtant lorsqu'il se tourne vers elle, avant qu'un sourcil ne se hausse.

- Venue te prendre une raclée toi aussi ?

Un reniflement dédaigneux de la cogneuse tire une esquisse de sourire chez le garzok qui, d'un signe de tête, l'invite à se mettre en position tandis que lui s'empare d'un court bâton présent sur l'un des râteliers. Le geste n'échappe pas à la jeune femme qui fixe l'arme d'un air surpris, ayant plutôt l'habitude de voir la peau-verte massacrer ceux venus s’entraîner avec ses seules mains. Captant le regard de la cogneuse, Gorchak fait tournoyer son arme avec une adresse qui surprend encore davantage Eteslê avant d'expliquer.

- J'tai vu observer attentivement ce que je faisais. On va voir si t'as compris le truc. Si c'est pas le cas... eh bah ça va rentrer un peu plus violemment que prévu.

Et avant même qu'elle ne soit prête, il se fend vers l'avant et le bâton la heurte violemment dans le ventre, lui coupe la respiration et la fait reculer de quelques pas alors que le maître de l'arène la fixe d'un air las. Blessée dans son ego, la jeune femme se redresse, inspire en fixant le garzok du regard, comme pour le provoquer. Elle évite sans mal le deuxième coup et se fustige de faire ça. Ce n'est pas ce pour quoi elle est venue. Préparant ses mains, elle tente de frapper le bâton pendant qu'il fonce vers elle, espérant le renvoyer vers son porteur, mais ne réussissant qu'à ressentir une cuisante douleur à sa dextre, puis ses côtes lorsque l'arme touche cible sans rencontrer de résistance. Jurant en reculant, elle fixe le bâton comme s'il est le seul responsable de la douleur qu'elle ressent dans la main qu'elle secoue pour en chasser le fourmillement qui s'y est installé. Elle se replace néanmoins, s'attirant un grognement approbateur du maître de l'arène.

- Observe, comprend et retiens. Ce sont les clés. Allez.

Et sans rien ajouter, il attaque à nouveau la jeune femme pas plus avancée qu'elle ne l'était avant son explication cryptique. Elle dévie l'attaque tandis que ses méninges tournent à plein régime. Un coup la prend sur l'avant-bras, perturbe ses réflexions alors qu'elle recule en sifflant de douleur, le maître ne lui laissant pas le temps de se reprendre avant de renouveler son attaque. Elle évite, esquive, subit les attaques du garzok sans vraiment riposter, se contentant d'essayer de retourner le bâton contre son adversaire, sans succès, ne réussissant qu'à s'abîmer davantage la main. Elle recule une nouvelle fois, peste intérieurement, avant d'éviter une attaque qu'elle a le sentiment de connaître. Elle recule d'un souple bond, reconnaissant la première attaque que lui a fait subir le garzok qui arbore un rictus amusé avant d'enchaîner une autre attaque.

La jeune femme perçoit quelque chose dans le déroulement du combat, comme si le garzok répétait volontairement les mêmes attaques à des moments précis. Une attaque simple d'estoc suivit d'un chassé, puis d'un coup vertical... Elle plisse les yeux, revoie sans mal cette enchaînement se dérouler peu avant et sait comment il termine. D'un souple mouvement du buste, elle se met de profil avant que l'attaque censée remonter vers son visage ne l'atteigne et, d'un coup de de coude, percute l'arme qui se fige à un centimètre à peine du visage du Garzok qui hausse un sourcil avant de baisser son arme.

- Bon... t'as mis le temps, mais c'est un début. Enfin là c'tait facile, j'ai volontairement utilisé les mêmes attaques pour que tu piges le truc après te l'avoir expliqué.

La jeune femme reprend son souffle en hochant la tête. Comprendre la façon de se battre de son adversaire pour ensuite retourner ses propres forces contre lui en lui mettant sa propre arme dans la figure, voilà une idée qui lui plaît. Visiblement prête à recommencer, elle se met en garde sous le regard appréciateur du garzok qui, cette fois, tire une lame d'un râtelier avant de se mettre face à elle. La jeune femme fixe la lame un instant, sa langue humidifie ses lèvres alors qu'elle roule ses épaules dans l'espoir d'en chasser la crispation qui s'y est installée en voyant l'arme tranchante comme un rasoir. Elle inspire, se préparant à l'assaut du Garzok.

Assaut qui ne tarde pas. Plus vif et brutal qu'auparavant, le maître ne fait plus semblant et la jeune femme passe les deux premières passes d'armes à mobiliser toutes ses ressources pour éviter de finir tailladée. Elle recule, expire le souffle qu'elle a inconsciemment retenu pour ensuite inspirer à nouveau, étudiant autant qu'elle le peut la façon qu'à le maître de tenir sa lame, la façon dont es muscles bougent sous sa peau, cherchant à anticiper l'attaque. Cela lui vaut quelques frayeurs et une belle estafilade sur le flanc contre laquelle elle presse sa main rapidement teintée de carmin. Pourtant elle continue, sans relâche, évite les assauts, attaque parfois lorsque le Garzok ne fait pas mine d'avancer. Puis ses yeux captent un mouvement qui lui semble presque familier, le roulement d'un muscle du bras annonçant une attaque en biais cherchant à lui toucher l'épaule. Elle bande ses muscles à son tour et laisse l'attaque avoir lieu. D'un souple mouvement du poignet, elle frappe celui du garzok avec la paume de sa dextre pour ensuite dévier la lame vers son porteur en forçant d'un coup sec. La lame file vers le garzok mais se fige devant sa gorge, retenu par sa deuxième main. Le grognement frustrée de la jeune femme n'échappe pas au Garzok.

- J'vais pas te laisser m'écharper. Je vois que t'as compris le principe en tout cas.

Elle hoche la tête, confirmant ses dires. Elle apprécie la technique, mais elle est affreusement complexe et une erreur peut lui coûter très cher, en plus de l'obliger à se laisser attaquer afin de comprendre comment efficacement retourner l'arme contre son adversaire. Peu de marge de manœuvre en somme, mais elle se dit qu'avec l'habitude, cela lui viendra plus instinctivement. Aussi reste-t-elle un moment à s'entraîner davantage avec Maître Gorchak qui varie aussi bien ses armes que son style. Epée, hache, masse, Eteslë s'entraîne à dévier chacune de ces armes avec une manière différente pour la rendre efficace, recevant un hochement de tête appréciateur lorsqu'elle réussit sans trop de conséquences. Conséquences qui parsèment son corps sous forme de coupures, taillades et bleus qui la laissent épuisée à la fin de la journée. Épuisée, mais satisfaite, alors qu'elle n'a qu'une seule idée en tête.

- J'aurai ta peau, foutu mage...

***

Hrp : tentative d'apprentissage de la CC de mêlée "Retournement de lame"

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Eteslë
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Re: L'arène des Mille Lances

Message par Eteslë » dim. 12 sept. 2021 05:01

Remise en forme.

- Ah bah te voilà revenue ? J’te croyais morte depuis le temps.

- Presque.

Le maître de l’arène, Gorchak, hausse un sourcil intrigué, face à la courte réponse de la jeune femme qui prend rapidement congé pour aller s’échauffer. Elle n’est pas venue pour se faire taper sur la couenne, mais simplement utiliser le matériel pour une petite remise en forme avant de retourner au casse-pipe. Elle déteste imaginer son corps autrement qu’au meilleur de sa forme et ne lésine pas sur les moyens pour vérifier que tout fonctionne correctement. Même si ses muscles ont un peu fondu, elle reste en relative bonne forme physique, même si elle sait bien qu’il lui faudra bien plus que trois pauvres jours pour se remettre complètement d’aplomb. Le mannequin de paille qu’elle a réussi à récupérer en prend pour son grade le temps que la jeune femme finisse en sueur, mais déjà un peu plus satisfaite qu’à son arrivée. Si elle n’a pas à combattre une créature sortie des enfers, elle devrait pouvoir se débrouiller. Reste que son bras toujours bandé n’est pas aussi efficace qu’avant et cela l’ennuie.

Lui revient l’idée de jouer avec les muscles de ses adversaires, son bras manquant certes de force, mais pas de précision, elle peut essayer de trouver une technique adéquate ici. Jetant un œil aux alentours, elle repère un petit groupe d’esclave censé servir de mannequin d’entrainement plus réel que les sacs de paille. D’un geste, elle demande à Gorchak qui la laisse choisir un humain à la morphologie tout ce qu’il y a de plus banale. Parfait pour détailler ce dont elle a besoin. Elle se dit que, de plus, il sera plutôt content d’avoir affaire à elle plutôt qu’avec le shaakt qui s’entraîne à retirer la peau avec son fouet sur un pauvre hère bâillonné pour éviter que ses cris ne résonnent dans la salle.

- Bouge pas !

L’esclave obéit docilement, la crainte se lisant pourtant dans ses yeux pas encore tout à fait éteints par les mauvais traitements. Pourtant, la jeune femme ne commence pas par lui taper dessus. Elle réfléchit et presse son pouce à divers endroits de ses épaules, observant les réactions du bras attaqué. Elle continue ainsi pendant un moment à divers endroits. Toutes les articulations des bras et des jambes y passent, la jeune femme observant les réactions en détails avant de passer aux muscles en eux-mêmes. Elle y passe ainsi près d’une heure sans jamais faire beaucoup plus qu’appuyer très fort sur les muscles de l’esclave qui commence à la regarder d’un air bizarre. Elle capte son regard et hausse un sourcil.

- Quoi ?

- Vous ne frappez pas ?

- Tu préférerais ?

Vu sa réaction, ce n’est pas le cas et elle se replonge dans son étude pendant encore une bonne demi-heure avant de s’écarter. Elle est parvenue à plus ou moins repérer ce qui agit sur tel ou tel endroit, elle doit à présent vérifier que ce qu’elle essaie de faire à une quelconque application réelle et utile. L’esclave pâlit quand elle s’étire et fait craquer ses doigts, mais la jeune femme ne s’en préoccupe guère. Ce n’est pas comme si elle allait le massacrer à coup de poing par pur plaisir. Taper sur quelqu’un qui ne se défend pas n’a pas vraiment d’intérêt, il faut bien l’avouer. Une fois échauffée, elle lui fait tendre le bras sur le côté et frappe une première fois son épaule. Si peu fort que l’esclave ne réagit à peine, excepté son air surpris. La jeune femme recommence, en y mettant un peu plus de cœur à l’ouvrage et cette fois l’esclave manque de partir en arrière en grimaçant. Elle le retient en lui attrapant sa tunique de jute et le remet droit et en position. Jauger sa force est nouveau pour elle, d’habitude elle se contente de frappant aussi fort que possible, mais elle doit s’adapter mieux que cela. Elle recommence. L’esclave grimace, mais son bras ne semble pas avoir de problème. Elle hésite et décide d’essayer autrement.

- Tends ton bras.

Il s’exécute et la jeune femme lui fait plier, puis plier le bras, puis baisser, lever, avant de hocher la tête. Elle lui fait reprendre sa position initiale et frappe du poing entre l’aisselle et le haut de l’épaule. Elle le voit bien grimacer, mais son bras reste stable. Elle est pourtant presque certaine que c’est le bon endroit. Elle recommence en frappant un peu plus fort, sans résultats plus probants. Elle laisse son cobaye étirer son bras pendant quelques minutes qu’elle met à profusion pour réfléchir à autre chose. Peut-être fait-elle fausse route ? Elle grogne et appuie à nouveau son doigt sur la jonction de l’épaule et du bras qui devrait régir. L’esclave grimace et son bras semble faiblir un instant, attirant l’attention de la jeune femme. Elle recommence et elle observe la même réaction alors que le coup de poing ne faisait pas cela. Elle plisse les yeux et fait reprendre sa position à l’esclave. Plutôt que de frapper avec le poing, cette fois, elle essaie autre chose et frappe avec le bout de ses doigts. Elle les sent s’enfoncer dans les muscles et constate avec intérêt que la réaction de l’esclave, bien qu’imparfaite, est prometteuse.

Elle passe un moment à jauger la force nécessaire et l’endroit exact des points qu’elle doit frapper, en trouvant quatre pour chaque bras, au niveau de l’épaule, des biceps, triceps et juste après l’intérieur de coude. Les poings des jambes se concentrent autour du genou, plus difficile à atteindre, mais frapper la cuisse donne aussi des résultats satisfaisants. Après près de deux heures, elle pense avoir chopé le coup de main et annonce à Gorchak en avoir fini avec l’esclave. Le pauvre hère est en sueur et grimace, mais comparé à celui qu’un Garzok a utilisé pour entrainer ses coups de poings, il est plutôt bien loti et quitte la sale, non sans jeter un regard mauvais à Eteslë qui l’ignore purement et simplement. Mieux vaut lui qu’elle. Elle finit par quitter la salle, n’y revient que le lendemain. Après les échauffements d’usage qu’elle préfère ne pas négliger, elle se tourne vers Gorchak qui semble peu étonné.

- Ouais, ouais, j’ai vu ton manège. Y’a de l’idée, mais c’est pas terrible comme technique si tu veux mon avis. Une armure un peu dure et elle est complètement inutile… enfin, tu fais ce que tu veux, t’es pas un soldat après tout. Hey, Jallad, viens voir !

Un humain au teint halé et à la musculature affinée s’approche. Lui aussi semble se battre à mains nues. Il salue Gorchak et offre un bref signe de tête à Eteslë qui fait de même, par réflexe. C’est Gorchak qui s’occupe de faire les présentations.

- Deux cogneurs, ça vous fera du bien de vous entrainer ensemble. Jallad est arrivé il y a une semaine, il voulait devenir plus fort et a quitté son désert pour ça. Eteslë… Bah elle voulait des infos, va savoir ce qu’elle fiche encore ici. Bref, vous vous mettez sur la tronche pour entrainer vos techniques, moi j’ai mieux à faire que vous chaperonner vu que vous ne vous battez pas dans l’arène. Postez-vous dans un coin et faites vos trucs, je surveillerais ça de loin.

Les deux s’exécutent et Eteslë perçoit le regard curieux de l’humain. Elle l’ignore et se met en garde face au sourire de son adversaire.

- Pressée, hein ? T’as l’air d’avoir dégusté y’a pas longtemps, je ne vais quand même pas frapper une femme bless…

Le pied d’Eteslê qui se fige à un centimètre de son visage le coupe net et il cligne des yeux tandis que la jeune femme reprend sa pose. Elle semble avoir fait passer le message et il se lance en avant, faisant fuser son poing, vers le torse d’Eteslê qui l’intercepte et repousse son bras, frappant le plexus solaire en profitant de l’ouverture. Elle remarque pourtant que son adversaire est plus doué qu’il ne semble vouloir le faire croire, car il a bien amorti le choc en bondissant en arrière sitôt son coup arrêté. Elle attaque cette fois, enchainant un déluge de coups de poings dévié de plat de la main avant une riposte de son adversaire qu’elle contre d’un tranchant de la main sur son poignet.

- D’accord… On va peut-être s’amuser.

Il prend alors une pose étrange, une jambe levée et repliée devant lui, un bras en défense levé devant son visage et un autre derrière, prêt à frapper. Surprise, Eteslë se méfie et à raison. Jallad attaque rapidement, son pied fusant fers Eteslë qui l’évite de justesse, mais l’homme continue son attaque en utilisant l’élan de la première pour faire un salto pour abattre son pied sur le crâne d’Eteslë. La jeune femme arrête in extremis l’attaque en croisant les bras, mais le choc est rude et elle grimace, trop lente pour contre-attaquer, regardant Jallad s’éloigner d’un autre salto. Il reprend sa pose, un sourire aux lèvres, ce qui agace prodigieusement la jeune femme qui fonce sur lui. Les mouvements gracieux et aériens de son adversaire, accompagnés de salto, deviennent vite un enfer pour la cogneuse qui peine à le toucher et à l’éviter. Un coup lui percute l’épaule et un autre la cuisse, mais elle tient bon. Elle parvient à passer l’allonge de ses jambes et à frapper la jonction de son épaule comme elle le faisait avec l’esclave, mais le coup n’a pas l’air de faire d’effet et elle se replie d’urgence face à un nouvel assaut.

- Un peu faiblarde cette attaque…

Piquée au vif, la jeune femme repart à l’assaut, réussissant à donner un sérieux coup dans les côtes de son adversaire qui grimace et subit un haussement de sourcil moqueur. Il riposte, mais la cogneuse s’y attendait et dévie le coup et en profite. Son coup file et frappe le muscle de l’épaule avec force et précision. Une grimace de douleur et de surprise se peint sur le visage de Jallad lorsque son bras se met à pendre, sans force, sur le côté de son corps. La jeune femme recule d’un bond et observe son adversaire rendu bien moins dangereux. L’effet n’est pas très long et bien vite le combattant peut à nouveau bouger son bras qu’il étire, ouvrant et fermant son poing pour vérifier que tout fonctionne.

- Intéressant…

Il repart à l’assaut et ils échangent une série de coups et de ripostes bien plus du goût d’Eteslë : brutaux et sec, efficaces avant tout. Elle profite d’un coup de pied un peu trop entreprenant pour frapper à nouveau un muscle avec la pointe de sa main. L’effet n’est pas celui escompté, mais force son adversaire à reculer pour ne pas la laisser retenter la chose. Loin de se décourager, la jeune femme attaque à nouveau, épuisant visiblement son adversaire moins endurant. Si elle prend un sacré coup sur son flanc droit, elle parvient à lui coller un joli cochet qui le fait partir en arrière. Profitant de déséquilibre, elle frappe à nouveau. De la pointe de sa main, elle frappe juste au-dessus d’un genou, d’un coup descendant. La jambe s’effondre et le combattant avec et elle le suit pour le mettre au tapis. Il tente bien de frapper de son bras, mais elle frappe à nouveau le muscle de l’épaule et le bras tombe mollement alors que le poing de la jeune femme s’arrête juste au-dessus de nez de Jallad qui lève son bras valide.

- J’ai perdu ! je sais m’avouer vaincu quand il le faut. Impressionnante technique…

Satisfaite, la jeune femme hoche la tête et se redresse avant de lui tendre la main. Jallad la saisit bien vite et se relève après avoir vérifié que sa jambe répondait correctement. Si Eteslë est curieuse concernant l’étrange technique qu’il a utilisée, elle est surtout satisfaite d’avoir maitrisé celle sur laquelle elle travaillait. Comme s’il lisait dans ses pensées, Jallad la retient par le bras alors qu’elle comptait repartir.

- Un échange de technique la prochaine fois ? Je serais ravie d’échanger avec une autre pratiquante des arts de combat.

Elle hoche la tête, récoltant un regard presque enfantin de Jallad qui semble réellement ravi d’apprendre et d’échanger. Elle-même est intéressée après tout, même si elle n’appellerait pas ce qu’elle fait un quelconque art de combat. Elle se contente de taper plus fort que le type en face. Pourtant l’idée lui plaît. Comme une sensation familière dont elle ne trouve pas l’origine. Comme si son corps se souvenait, lui. Alors elle compte bien voir ce que Jallad peut lui offrir. Mais cela attendra, elle a une réunion importante à laquelle assister. Il est grand temps que la pègre reconnaisse son implication dans tout ça, après tout. Elle ne travaille pas gratuitement.
***

Apprentissage de la CC "Frappe Paralysante"

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Eteslë
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Re: L'arène des Mille Lances

Message par Eteslë » dim. 19 sept. 2021 22:30

Jeu de jambes

- Tu devrais te calmer, t’es en train de te pulvériser les mains là.

Eteslë se tourne vers Maître Gorchak, une mèche de cheveux tombant sur son front en sueur. Cela fait un moment qu’elle martyrise le pauvre mannequin de bois et de paille face à elle. Celui -ci est d’ailleurs rougi par endroits et la jeune femme regarde ses poings aux phalanges abimées où la chair est à vif. Elle expire lentement sous le regard à la fois sévère et intrigué du maître de l’arène. Sa rencontre avec cette mystérieuse personne au regard mauve l’a énormément frustrée. Elle a fouillé les rues adjacentes à leur affrontement sans rien trouvé et, de dépit, est venue à l’arène pour se défouler sur le mannequin afin de se vider la tête. Résultat, ses poings sont à vif et elle n’a pas progressé le moins du monde dans le fait de se vider l’esprit. L’envie de comprendre le bordel autour d’elle devient plus important que le fait de cogner mieux, ce qui en dit long sur son état d’esprit.

- M’est avis que tu devrais compter davantage sur tes guiboles. Tu les négliges. Un bon coup de pied donne plus de force et d’allonge qu’un coup de poing.

La jeune femme ne dit rien, mais elle admet être d’accord. Son adversaire n’a que très peu utilisé ses poings, la tenant en respect par ses coups de pied contre lesquels riposter était difficile avec ses bras plus courts. Et les attaques puissantes et explosives n’ont pas aidé. Elle se demande toujours comment elle a pu faire autant de dégâts à la chaussée avec juste un coup de pied. Peut-être une magie à l’œuvre ? Après tout, elle n’y connait rien à ce sujet et avoir vu une créature pulvériser sans difficulté des pans de murs entiers lui fait se dire que la magie pourrait faire ce genre de chose. Et cela ne lui plaît guère, elle qui n’y comprend rien et en est complètement dépourvue. Elle se secoue et se concentre sur son objectif actuel : se préparer pour le mage. La mystérieuse agresseuse viendra après. Pourtant, elle a dans l’idée de se servir de cette rencontre pour trouver un nouveau moyen de combattre le mage. Elle se souvient de son combat contre Jallad et la façon dont il évoluait avec agilité tout en attaquant avec force et précision. La technique était un peu voyante à son goût, mais elle valait le détour.

S’ensuit donc un entrainement basé uniquement sur des coups de pieds. La jeune femme se rend bien compte qu’elle n’a pas la même maîtrise de cette partie de son corps. Les coups sont violents, certes, mais manque de précision et ont souvent comme effet de la faire grimacer de douleur lorsque le bas de sa cheville cogne le mannequin, plutôt que le pied lui-même. Elle a déjà eu l’idée de protéger ses poings, mais elle se dit que faire quelque chose de similaire avec ses pieds pourrait être tout aussi utile. Elle essaie diverses formes contre le mannequin. Coup de pied circulaire, coup de pied fouetté, coup de pied retournée ou en bâton, parfois corrigé par Gorchak qui passe par là. Elle essaie un coup de pied en croissant, censé frapper les côtes et parvient à siffler de douleur en rencontrant le bois avec le haut de son pied nu. Frapper avec le talon lui semble plus simple, mais pas toujours possible. Elle apprécie beaucoup plus le coup de pied arrière, qui va dans ce sens, mais cela l’oblige à user plus de muscles que la plupart des autres formes. Elle en trouve néanmoins rapidement l’intérêt en frappant le mannequin.

En frappant sa cible, elle se rend compte qu’elle peut facilement atteindre un point bien précis avec un peu d’effort : le plexus solaire. Situé juste entre le sternum et el nombril, c’est un endroit particulièrement vulnérable car plus protégé par les côtes et abritant l’estomac, entre autres choses. Un bon moyen d’handicaper son adversaire si elle frappe avec suffisamment de force et de précision, elle l’a déjà constaté en frappant avec ses poings à cet endroit. Parfait pour bloquer la respiration ou forcer son adversaire à reculer. Si elle a besoin de prendre un avantage quelconque ; c’est l’endroit parfait où frapper. Elle s’entraîne donc à frapper de diverses façons à atteindre ce point avec divers coups de pied. Si le coup arrière fonctionne très bien. Un coup direct, de face, est aussi efficace et bien plus brutal selon son impression. Un coup de côté est aussi une option intéressante, le pied se détendant pour atteindre horizontalement la zone. Elle se demande brièvement pourquoi elle n’a jamais pensé à se servir davantage de ses jambes jusque-là, trop habituée qu’elle était à utiliser ses poings.

- Intéressante technique… Tu veux faire gerber ton adversaire ou lui couper le souffle ?

Elle hausse un sourcil à la remarque de Gorchak qui lui fait signe de le suivre. Il enfile des gants matelassés et une tenue du même genre par-dessus son barda de maître de l’arène et fait signe à la jeune femme d’attaquer.

- On va voir si ton idée est faisable et te donner un peu plus de matière que simplement taper sur un mannequin ou un esclave. J’évite de les donner à ceux qui pourraient me les casser définitivement et j’ai vu de quoi tu étais capable. J’ai rien à faire aujourd’hui, c’est ton jour de chance. Allez, attaque !

Ce qu’elle fait, commençant par un coup de pied latéral circulaire qu’il intercepte avec son bras matelassé, faisant une grimace désapprobatrice. Elle recommence, enchainant les coups, circulaire, de face, de côté, ascendant, descendant, sauté, retourné, elle finit par obtenir un hochement de tête approbateur lorsque ses gestes sont plus rapides plus précis. Jamais elle ne passe la barrière de ses bras protégés, mais elle n’essaie pas vraiment. Jusqu’à ce qu’elle tente réellement. Elle attaque avec plus de force, faisant hausser un sourcil à l’entraineur qui affiche un sourire carnassier pendant un quart de seconde. Il ne se contente alors plus d’intercepter ses coups, il les esquive et repousse ses assauts, la forçant à revoir ses positions, ses stratégies d’attaques. Pour la jeune femme, le garzok est un mur intouchable, un colosse d’expérience et de technique qu’elle veut pourtant surpasser. Un coup de pied arrière vise directement son estomac, cherchant à mettre à profit l’entrainement qu’elle a fait contre le mannequin. Il arrête le coup de ses deux mains, mais les bras du garzok ne sont pas aussi immobiles qu’avant. Le coup était brutal et il l’a encaissé avec plus de difficulté que d’habitude. Eteslë lâche un rictus, le garzok hausse un sourcil, lui fait signe de recommencer.

Elle se jette à l’assaut, enchainant les coups. Malgré sa vivacité, elle ne parvient pas à toucher sa cible, mais elle gagne en vitesse et en force, repère les mouvements qu’elle pense les plus efficaces, se prépare à frapper. Ses yeux s’écarquillent un instant lorsque Gorchak se met en action, son mouvement est étonnamment fluide pour un être de sa corpulence, et son pied vient se loger pile dans le plexus de la jeune femme, lui coupant le souffle en la faisant poser un genou au sol pour reprendre de l’air. Elle se redresse, mais titube face au regard moqueur de son entraineur. Il lui tend une main qu’elle rejette par fierté, se remettant debout seule sous un hochement de tête approbateur du garzok. Elle grimace tout de même sous la douleur. Rien de grave, un bleu, tout au plus, mais la leçon qui vient avec ne tarde pas.

- Tu as une bonne technique et je pense que contre quelqu’un d’autre, tu aurais touché, mais tu as oublié deux choses. Premièrement, ton adversaire ne va pas rester immobile à encaisser les coups comme je l’ai fait, il va riposter et tu as négligé ta propre défense. Deuxièmement, utilise tout ton arsenal. Tes poings sont abimés ? Peu importe. Si tu dois survivre, mieux vaut avoir les phalanges en miette que le crâne fracassé sur le sol. Ce sera tout pour aujourd’hui. Libre à toi de t’entrainer encore, mais l’obstination n’apporte rien de bon si elle n’est pas utilisée correctement.

Il la dépasse en lui tapotant l’épaule avec sa main.

- T’as du potentiel. Avec un peu plus d’expérience, tu seras redoutable, alors va pas prendre de mauvaises habitudes. Reviens demain, on reprendra.

Il s’éloigne après le hochement de tête de la jeune femme qui a fini par reprendre son souffle. Elle masse son plexus encore douloureux, mais c’est surtout sa fierté qui est entamée dans cette situation. Elle sait pourtant que le maître entraineur est tout sauf un imbécile avec de belles paroles, alors elle suit son conseil, récupère ses affaires et quitte la salle d’entrainement pour rentrer. Elle reviendra demain.
***
Début apprentissage de la cc "Coupe-souffle"

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