L'Univers de Yuimen

Physiquement, Ehök est un beau produit du Nosveris, haut d’un peu plus de deux mètres et les yeux rouges de son peuple. Il possède une musculature visible sous une petite couche de gras pour lutter contre l’hiver. Ses longs cheveux gris sont rasés sur le côté, le reste étant tressé dans son dos. Il possède également une barbe plutôt petite pour les hommes de sa tribu. Sur son corps, de nombreux tatouages sont présents et si vous n’êtes pas un membre de la tribu, vous ne serez à même d’en comprendre la signification, issues des phases de vie les plus importantes. Si Ehök possède un tatouage qu’il privilégie, c’est bien entendu celui situé à gauche du cœur, là où le nom de sa fille est écrit dans la langue des Phalanges de Fenris.

Ehök est un homme aussi froid que le climat de son village de naissance qu’il n’a jamais quitté. Elevé par son père jusqu’à atteindre l’âge de se débrouiller seul, il a toujours eu l’impression que son père n’était jamais loin, même s’il n’en a jamais eu la certitude. Il ne parvient pas à se remettre de la perte de sa compagne ainsi que de sa fille et ne vit que pour nourrir Gärähm, la nièce de sa défunte femme et Grand’Ma la grand-mère de l’enfant. Anciennement un guerrier émérite, il n’est plus que l’ombre de l’homme qu’il était maintenant que deux êtres dépendent de lui. C’est aussi la raison pour laquelle il ne brigue pas la position de chef du village, mais également parce qu’il se refuse à prendre une autre compagne, symbole de virilité.

Ehök est un digne représentant de l’éducation des Phalanges de Fenris. A l’âge de six ans, il partait déjà chasser le gibier, même s’il ne revenait à cette époque qu’avec le fruit de cueillettes. Il fallut attendre un peu plus pour qu’il obtienne sa toute première prise de chasse et même si les parents laissent leurs enfants livrés à eux-mêmes, Ehök avait toujours cette sensation que son père n’était jamais loin en cas de grand danger.

Plus tard Ehök est devenu un fier guerrier de sa tribu, sans être le meilleur. Usant de longue lance avec la même facilité qu’un oiseau use de ses ailes, il revenait souvent avec une proie suffisamment importante pour nourrir les siens pendant des jours. Brave et solide comme un roc, il n’a pas eu de mal à trouver une compagne et quelle compagne ! Le regard franc et le port altier, Gramäa était de ses femmes avec un caractère si trempé qu’elle pouvait tenir tête à Ehök que ce soit hors de la hutte ou dans la couche. Un profond sentiment amoureux les liait l’un à l’autre. Malheureusement pour eux, il a fallu de nombreux décès avant d’avoir un enfant capable de résister au rude climat du Nosvéris.

Ehökö était un cadeau du dieu Fenris selon Ehök. Après tant de pertes, il s’est évertué à protéger sa fille quitte à rompre avec les traditions de ses paires, délaissant les rixes guerrières pour être un protecteur de cette famille qu’il chérissait tant. La chasse et les exploits contre les bêtes du Nosvéris devenant rapidement un affrontement contre les ronces et les écureuils pour quelques baies et glands.

Les choses ont radicalement changé après la venue du pirate Heartless. Miyash Nùùrg, le chef de l’époque s’est vu perdre son titre au profit de son rival, devenant le nouveau chef. Cependant le pirate, qui s’était lié d’amitié avec Miyash a défié le vainqueur et a remporté le duel. Pourtant, alors qu’il devait recevoir la peau de loup symbolisant le pouvoir dans notre clan, le pirate l’a jeté au feu, partant sans demander son reste et nous laissant désormais sans aucun chef à suivre.

De nombreux hommes se sont entre-déchirés pour la position de pouvoir de notre hameau. Sans chef, l’honneur et la fierté de notre village se sont réduits comme un morceau de viande pendant une famine. Des rixes ont éclaté avec des groupes nomades ainsi qu’avec les hommes du village de Faërlom. C’est une vengeance qui a poussé des hommes armés, dont on ignore encore l’origine, à attaquer le hameau alors que la plupart des guerriers comme chasseurs étaient ailleurs. Dans cette bataille inégale, Ehök a perdu sa compagne et sa fille.

Les phalanges de Fenris délaissent les émotions comme la tristesse car elle affaiblit le corps et émousse l’esprit. Depuis ce jour, Ehök est atteint par un chagrin si grand qu’il a éteint le feu en lui, ne devenant plus que l’ombre du grand et fier guerrier qu’il était. Aujourd’hui il se consacre à veiller sur Gärähm, nièce de sa défunte compagne dont les parents sont morts ce fameux jour de vengeance et qu’il considère désormais comme sa propre fille, ainsi que la grand-mère de l’enfant que tous dans le petit village appelle Grand’Ma, doyenne du clan.

Comme toutes les phalanges de Fenris, Ehök croit en Fenris. Incarnation de toutes choses sur Yuimen. S’il ignore l’existence des autres divinités, il a bien entendu parler d’Oaxaca, cette déesse que ces maudits Garzoks vénèrent.

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