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La Crypte abandonnée
Posté : sam. 31 août 2024 17:28
par Yuimen
La crypte abandonnée
La crypte repose à l'Est du village à flanc de montage. Entourée par des falaises abruptes et des conifères imposants, l'entrée de la crypte est presque invisible, dissimulée par des buissons épineux et des rochers effondrés qui semblent la protéger des intrus.
Devant l'entrée béante de la crypte, une stèle de pierre massive se dresse fièrement, taillée dans le granit sombre de la montagne elle-même. La stèle, rongée par les éléments et couverte de mousse, témoigne d'un ancien respect, une présence silencieuse qui commande à tous les visiteurs de s'arrêter. Sur la surface de pierre, des inscriptions gravées à la main, bien qu'érodées par le temps, peuvent encore être déchiffrées par ceux qui s'approchent assez près.
Les mots gravés racontent l'histoire d'Aaron le Martyr et ses vaillants combattants. La stèle honore leur sacrifice suprême dans une bataille désespérée contre les forces d'Oaxaca Des symboles de boucliers brisés et d'épées croisées entourent le texte, un hommage aux guerriers tombés. En haut de la stèle, une sculpture en relief représente Aaron lui-même, levant une hache brisée vers le ciel, son visage marqué par la détermination et la douleur. À ses pieds, des offrandes déposées par des voyageurs et des pèlerins s'entassent : des fleurs sauvages fanées, des pierres peintes de symboles protecteurs, et des bouts de tissus noués avec des prières écrites.
L'entrée de la crypte est un arc de pierre imposant. Une obscurité impénétrable en émane, comme une bouche grande ouverte prête à engloutir ceux qui osent entrer. Un sentiment de solennité et de tristesse imprègne les lieux, rappelant à tous que, bien que la mort puisse être vaincue par le souvenir, elle attend toujours patiemment dans les profondeurs.
Bien connue par les habitants d'Akinos, dont certains descendent d'Aaron lui-même, elle a connu son lot de visites au fil des décennies. Aujourd'hui lieu de recueillement pour ceux voulant rendre hommage au vaillant défendeur et ses camarades, elle n'en reste pas moins un lieu dangereux. On la dit hantée, truffée de pièges ou encore le repère d'une créature abominable qui dévorerait les curieux assez fous pour s'y aventurer. Légendes, rumeurs ou faits réels, difficile à dire, mais gare à celui qui oserait s'y aventurer, car les ossements qui y reposent ne se trouvent pas exclusivement dans les tombes de pierres contenus dans le cœur de la montagne. Les morts n'aiment guère être dérangés dans leur repos éternel
Re: La Crypte abandonnée
Posté : sam. 31 août 2024 17:44
par Ezak
Je me retrouvai face à la crypte, un lieu de mémoire pour les gens d’Akinos. Au vu des buissons qui en cachaient partiellement l’entrée, peu osaient pénétrer en ces lieux. La rumeur populaire agissait comme une barrière naturelle. Je jetai un regard à la silhouette d’Aaron le Martyr, sculptée en pointe sur la stèle, plus précisément à son casque. Mon histoire allait se joindre à celle d’un autre héros. Sans plus de cérémonie, je pénétrai dans le lieu.
La grotte qui s’offrait à moi semblait avoir été taillée par l’homme. De longs couloirs succédaient à quelques salles creusées dans la roche, où l’on pouvait trouver des tombeaux avec des noms gravés, mais aucun ne portait celui d’Aaron le Martyr. Après ces salles, je découvris un autre couloir avec des statues de héros, armes à la main. Probablement des fidèles morts au combat près de Aaron.
Le lieu semblait avoir été créé avec le même enchaînement : couloir vide, salle de tombeaux, couloir avec des statues, et ainsi de suite. J’avançai encore et encore, étonné par un tel travail. Cela devait faire au moins la dixième, sinon la quinzième fois que je voyais cette formation. Je marchai ainsi encore de longues minutes avant de m’arrêter, râlant à haute voix.
« Mais ce n’est pas possible ! Cette crypte est interminable ! »
Et alors que je disais cela, quelque chose me parvint comme une évidence, un détail. C’étaient toujours les mêmes statues, et les noms sur les tombeaux se ressemblaient... Non… ils étaient identiques. À chaque salle, les mêmes noms. Et il y avait un détail qui me troublait. Un couvercle était mal fermé, à chaque fois sur le même tombeau. Je ne passais donc pas par de nouvelle salle, mais par les mêmes.
Étais-je pris dans une illusion ?
J’opérai alors un demi-tour, et le même manège reprit. Des dizaines de minutes à marcher, et je ne retrouvai pas l’entrée de la grotte.
« Mais bon sang, qu’est-ce que… »
J’étais troublé, mais je ne paniquai pas gardant un sang-froid impeccable, sûrement bien aidé par mon armure. Seuls les sots paniquaient, un homme sage et intelligent savait qu’il fallait trouver une solution.
« Et si… »
Je jetai un œil au tombeau au couvercle mal placé.
Il était inscrit sur sa pierre : Ekkeraïn Méfor, surnommé Brise-Boucl…
Le reste de la phrase s’était estompé avec le temps. En le lisant, j’avais d’abord cru que cela pouvait être "Brise-Bouclier", un surnom de guerrier. Mais n’était-ce pas un indice ? Brise-Boucle ? Briser la boucle ?
Je me jetai sur le couvercle et commençai à pousser. Il était lourd, et je dus y mettre toute ma force. Il commença à bouger quand un énorme choc dans le dos me fit choir avec un cri de douleur.
Je me retournai pour constater, surpris, que l’une des six statues s’était animée et me faisait face. Elle tenait en main une masse de pierre avec laquelle elle venait de me frapper. Je me relevai, encore sonné par l’impact, et dégainai mon épée pour frapper la statue. Mon arme rebondit contre la pierre solide, sans occasionner de dégâts. Je me pris un autre coup de masse, cette fois-ci à l’épaule, qui me projeta contre le mur. La douleur me traversa de part en part, chaque respiration devenant une épreuve.
Face à la pierre il me fallait quelque chose de lourd à même de la casser, comme face à Yuïa-Turé. Je changeai donc rapidement d’arme, aggripant mon marteau de Fenris à deux mains. Je rassemblai toutes mes forces et frappai la statue. Le choc fit vibrer l’air, et la statue se fendit légèrement au niveau du torse. Mais elle ne faiblit pas. Elle avança à nouveau, plus menaçante que jamais, ses yeux de pierre illuminés d'une lueur sinistre.
Elle leva sa masse une fois de plus, et je n’eus que le temps de rouler sur le côté pour éviter un coup qui fracassa le sol où je me tenais une seconde plus tôt. J’étais un peu essoufflé dans ce lieu renfermer. La statue n'était pas un simple adversaire ; elle était infatigable, implacable. Une machine de guerre ancienne, conçue pour protéger ce tombeau contre des intrus comme moi. Et elle accomplissait parfaitement son devoir.
Je me remis debout, le marteau à la main, et me précipitai vers elle, évitant de justesse un autre coup de masse. Je frappai son genou avec le marteau, mais cette fois-ci, la pierre résista. Désespéré, je frappai à nouveau, et encore une fois, jusqu'à ce que finalement, une fissure apparaisse. Une petite fissure, mais c’était un début.
La statue leva son arme pour un autre coup mortel, et je fis un pas en arrière, sur un des tombeaux. Je tombai à la renverse, et la masse s'abattit sur le sol devant moi avec un bruit sourd. J’utilisai ce moment de répit pour me relever frapper à nouveau la fissure sur son genou en donnant un coup colossal. Cette fois, la pierre éclata, et la jambe de la statue se brisa avec fracas.
Elle vacilla, déséquilibrée, mais ne tomba pas. Elle s’appuya sur sa masse pour rester debout et continua à me pourchasser, avançant à cloche-pied avec une lenteur menaçante. J’avais besoin de finir ce combat rapidement.
Je fis un autre mouvement pour frapper son autre jambe, mais la statue, bien que lourdement endommagée, parvint à me donner un violent coup de sa main libre qui m'envoya valser contre l’un des murs de la crypte. La douleur me traversa le dos, et je sentis quelque chose craquer. Je luttai pour me relever, chaque respiration devint un supplice. Je serai les dents, refusant de céder à la douleur. Je devais faire abstraction de la douleur résister.
La statue se dirigea lentement vers moi, traînant sa jambe brisée. Je devais tenter quelque chose de désespéré. Je remarquai alors que son bras, celui tenant la masse, commençait à montrer des signes de faiblesse, la pierre avait craquelée. Avec un dernier effort, je me précipitai et sautai sur la statue, frappant de toutes mes forces l'articulation du bras.
Le marteau de Fenris s’abattit avec un fracas retentissant, et le bras de la statue se détacha de son corps, tombant au sol avec un bruit sourd. Déséquilibrée, la statue s'effondra en avant, s’écrasant lourdement. Je roulai sur le côté pour éviter d’être écrasé. Enfin, le golem de pierre cessa de bouger, ses yeux s’éteignant lentement.
Haletant, je me remis sur mes pieds. La victoire avait été durement gagnée. Mais avant que je ne puisse reprendre mon souffle, un grondement sourd se fit entendre. Je tournai la tête juste à temps pour voir une autre statue commencer à s’animer. La gravité de la situation me frappa de plein fouet. C'était loin d'être terminé.
Je me précipitai de nouveau vers le tombeau au couvercle mal placé. Si briser la boucle pouvait stopper cette malédiction, c’était ma seule chance. Le temps pressait, je pris une profonde inspiration et donnai un coup de pied sur le couvercle, le déplaçant juste assez pour glisser mes mains en dessous.
Avec un cri de douleur et de détermination, je soulevai le couvercle et le laissai tomber lourdement sur le sol. Un frisson glacial traversa l’air, et soudain, le temps sembla se figer. Les statues arrêtèrent de bouger, figées dans des positions menaçantes, et un silence assourdissant s’installa.
De l’intérieur du tombeau, un vent glacé s’éleva, et des murmures étouffés se firent entendre. Une présence oppressante se fit sentir, et je compris que je venais de libérer quelque chose de sombre.
Re: La Crypte abandonnée
Posté : sam. 31 août 2024 17:45
par Ezak
De nombreuses formes fantomatiques commencèrent à émerger autour de moi. Elles n’étaient pas agressives se contentant juste de frôler ma peau, me provoquant des frissons. Desvoix étranges se firent entendre, comme des murmures. Un mélange de voix stridentes, et d’autres plus graves sorties d’outre-tombe. Les ombres m’entouraient, passant devant moi pour disparaître à nouveau dans l’obscurité.
« Faites demi-tour ! Un danger vous guette ! Nous avons essayé nous aussi, et nous avons échoué. Écoutez nos paroles ! »
« Qui êtes-vous ? » lâchai-je, défiant ces esprits invisibles.
« Ceux qui, comme vous, ont essayé. Faites demi-tour ! Vous finirez damnés à errer éternellement dans ces couloirs de mort ! Faites demi-tour ! »
« Il est hors de question que j’abandonne, » répliquai-je, ma voix trahissant ma détermination.
« Alors vous mourrez ! » résonna une voix plus grave, plus sombre.
Je ne répondis pas, me contentant d’attraper une potion à ma ceinture pour l’avaler.
« Non ! Ne faites pas ça ! Ici, c’est un lieu de mort, pas de vie ! Vous vous condamnerez en buvant ceci… »
« Et puis quoi encore ? » grognai-je.
« Écoutez-nous ! Trois combats vous aurez à passer. Aaron a transformé le destin de son peuple. De condamnés à mort, ils ont pu passer à la lumière. Il a lutté sans soin durant des jours. Vous devez être digne de lui ! Si vous buvez cette potion, ce sera pour vous du poison… »
J’hésitai, suspendant mon geste avant de ranger la gourde à ma ceinture. Je ne savais pas si je pouvais croire ces voix. Étaient-elles des alliées ou des ennemies ? Dans le doute, je préférai ne pas prendre de risque. Tout mon corps me faisait terriblement mal, mais j’allais devoir faire avec. Je sortis mon sabre Mongoor et observai sa couleur. Il illuminait indiquant la présence de morts-vivants. J’avais probablement libéré un puissant pouvoir de nécromancie.
Je repris la route, passant devant les statues immobilisées mais dont les expressions avaient changé, devenant haineuses. Leurs regards semblaient me suivre lorsque je passai devant elles. Au bout du couloir, un escalier descendait, menant plus profondément dans la crypte. J’avais donc brisé la boucle.
Je commençai à descendre, marchant durant de longues minutes, et plus j’avançais, plus Mongoor illuminait. Rapidement, je me retrouvai face à un couloir inondé. Tout au bout, je pouvais apercevoir une lueur provenant d'une ouverture menant plus loin. Je commençai à traverser le couloir. L’eau, glaciale, m’arrivait jusqu’au torse. Les premiers mètres se passèrent bien, mais alors que je ne m’y attendais pas, je sentis une main m’agripper la jambe et me tirer violemment sous l’eau. Je me débattais avec toutes mes forces et parvins à remonter à la surface, suffoquant.
Des dizaines de squelettes émergeaient de l’eau sombre autour de moi. Je brandis ma masse dans une main et mon sabre Mongoor dans l’autre, prêt à me défendre. Je frappai avec une fureur désespérée, écrasant le crâne d’un premier squelette. Les autres se rapprochaient, leurs mains osseuses griffant ma peau et essayant de me noyer. L’un d’eux parvint à planter ses doigts griffus dans mon épaule. La douleur était intense, et je faillis lâcher mon arme.
Les voix revenaient, résonnant dans ma tête comme un avertissement :
« Plusieurs jours et nuits Aaron résista, alors trois combats vous aurez à passer. »
C’était donc le deuxième. Il fallait que je sorte de là avant d’être submergé par le nombre.
Je poussai un cri de rage et frappai à nouveau avec ma masse, brisant les os de deux squelettes qui s’écroulèrent dans l’eau. Mais pour chaque squelette que je détruisais, un autre semblait prendre sa place, émergeant des profondeurs obscures du couloir inondé. L’eau glaciale me ralentissait, rendant chacun de mes mouvements plus lourds, plus difficile. Chaque coup que je portais me coûtait de plus en plus d’énergie, et je sentais mes forces diminuer.
L’un des squelettes saisit ma jambe avec une force surprenante, et je perdis l’équilibre, basculant à nouveau sous l’eau. L’eau noire m’envahit, et je luttai pour remonter à la surface, mais les mains squelettiques me retenaient avec une ténacité surnaturelle. Des griffes froides et pointues s’enfonçaient dans ma chair, et je sentais l’air me manquer. Ma vision commençait à se troubler, le monde devenant un tourbillon de formes indistinctes.
Avec un dernier effort désespéré, je me tordis et brandis Mongoor, tranchant dans l’eau aveuglément. Je frappai quelque chose de solide, et la pression sur ma jambe se relâcha légèrement. Je tirai avec toute la force qu’il me restait et remontai à la surface, haletant, crachant l’eau que j’avais avalée.
Il fallait que je me ressaisisse, que je trouve un moyen de sortir de ce piège. Il fallait que je termine cette épreuve avant d'être épuisé.
Je me concentrai, utilisant toute mon énergie restante pour m’élancer vers la lueur au bout du couloir inondé. Les squelettes tentaient de m'agripper, mais je les repoussais ma masse dans une main et Mongoor de l’autre, créant un chemin dans la mêlée. L’eau glaciale semblait se refermer derrière moi, comme pour m’emprisonner à jamais, mais je refusai de céder. À chaque pas, je sentais mes muscles se tendre, mes blessures me brûler, mais je continuai, déterminé à ne pas mourir ici.
Enfin, j’atteignis l’ouverture, et avec un dernier coup de pied, je me propulsai hors de l’eau, m’effondrant sur le sol sec de l’autre côté. Le silence retomba, et les squelettes cessèrent de me suivre, se retirant dans les eaux sombres du couloir. Je restai allongé, haletant, épuisé, mais vivant.
HRP :
-Début d'apprentissage de la posture : Abstraction de la douleur.
Capacité RP du Maître d'Armes : Apprentissage des techniques : Fendu à l'art de la guerre, le maître d'armes apprend rapidement et facilement les techniques de combat. Si bien que les maîtres les lui font payer moitié moins cher que le commun des mortels
Re: La Crypte abandonnée
Posté : sam. 31 août 2024 17:47
par Ezak
Je savais que ce n’était pas encore terminé. Un troisième combat m’attendait. Je me redressai lentement, chaque mouvement un rappel douloureux de mes blessures, et regardai autour de moi, prêt à affronter la prochaine épreuve.
J’étais blessé, épuisé et je devais fournir un effort incommensurable pour résister à la douleur qui semblait se généraliser dans mon corps. Une grande fatigue s’était emparée de moi, et chaque pas que je faisais me semblait être un défi de plus en plus insurmontable. Une vaste salle se présentait devant moi, semblant avoir été taillée naturellement dans la roche. Étonnamment, une lueur provenant de plusieurs centaines de mètres au-dessus de ma tête éclairait cette salle vide... enfin, presque vide.
Sur le sol, de nombreux ossements tapissaient l’endroit. Je m’avançai parmi ces restes, sur mes gardes. Tout autour de moi, des crânes et des fragments d'armures anciennes craquaient sous mes pieds. C’était comme si, de nombreux corps avaient été jetés depuis l’ouverture au-dessus de ma tête. Les murs résonnaient des murmures des âmes piégées ici, et une tension oppressante emplissait l'air. Alors que je m’y attendais le moins, le sol s’écroula sous mes pieds.Il semlait que les nombreux ossements cachaient un trou béant dans lequel je fus emporté. Je fis une chute de quelques mètres et me retrouvai dans une grotte plus sombre et plus petites.
Je me relevai, sentant une douleur cuisante dans l’abdomen. Un des os pointus s’était planté dans ma chair dans la chute. Je ne retin pas un cri de douleur que je relâcha pour tenter d’expier cette douleur profonde et horrible. Cela faisait un mal de chien !
N’en pouvant plus saisis une potion de soin à ma ceinture, ouvris la bouche pour l’ingurgiter et... les voix d’outre-tombe revinrent en un souffle glacial :
« Noooooooon ! »
Mais cette fois, je ne les écoutai pas. Je n’en eus pas le temps. J’agissai par reflexe, si je ne faisais rien j’allais mourir. J’avais complètement éliminé la possibilité que les avertissement prodigués furent vrai. Je laissai le liquide couler dans ma gorge, mais à peine l’avais-je avalé que je ressentis une brûlure intense. Les voix n’avaient pas menti. Je sentis le poison s’insinuer en moi, me brûlant de l’intérieur. Je pouvais même sentir son cheminement dans mes entrailles. Moi qui voulait en finir avec la douleur voilà que sur je venais de l’empirer.
Mais je n’avais pas le temps de m’apitoyer ni même de souffrir. Une silhouette approchait, une figure squelettique et imposante, portant une hache, un bouclier, et le casque d’Aaron, parfaitement conforme au croquis que j’avais pu voir à Kendra-Kâr.
Les voix d’outre-tombe émergèrent à nouveau, plus insistantes :
« Voici Aaron le martyr, dont la dépouille garde ses reliques ! Vous devez le vaincre, mais malheureusement, vous vous êtes condamnés. »
En effet, la douleur s’emparait de plus en plus de moi, et je sentais mes forces me quitter. Quel homme stupide j’avais été. J’allais mourir ici, si près du but, et personne n’en saurait jamais rien. J’étais désespéré, en colère contre moi-même. Que devais-je faire ? Me laisser mourir ? Me battre une dernière fois avant de succomber ?
La silhouette du squelette, Aaron, semblait vibrer d’une énergie malsaine. Il poussa un cri barbare, un hurlement inhumain qui résonna dans la grotte comme un coup de tonnerre. L'écho de son cri fit vibrer les parois rocheuses. Aaron me fixa de ses orbites vides, et je vis un éclat sinistre briller dans les ténèbres de son crâne.
La douleur dans mon abdomen me faisait grimacer, et je savais que je n'avais plus beaucoup de temps avant que le poison ne fasse son oeuvre.
Je pris une profonde inspiration, mon souffle rauque et irrégulier. Les muscles de mes jambes tremblaient, épuisés, mais je savais que je devais me lever. Si je devais mourir ici, je le ferais en combattant. Encore un petit effort… Je devais faire abstraction de la douleur une dernière fois. Je serai la poignée de mon sabre Mongoor et ma massse d’arme pour me donner un dernier souffle de courage.
Aaron chargea avec une rapidité surprenante pour un squelette. Sa hache s’abattit dans un arc puissant, et je roulai sur le côté, évitant de justesse le coup mortel. La douleur de mon abdomen s’intensifiait à chaque mouvement, me forçant à serrer les dents pour ne pas crier. Je me relevai péniblement et parai un second coup avec ma masse, sentant l’impact vibrer dans tout mon bras. Mon corps était à bout, et chaque coup d'Aaron me rapprochait de la fin, tout comme chaque souffle de poison que j’expirais.
Je tentai de riposter avec mon sabre, visant les côtes de la créature, mais il para mon attaque avec une habileté effrayante. Son bouclier claqua contre ma lame, et il me repoussa d'un coup sec, me déséquilibrant. Je chutai lourdement au sol, le souffle coupé par l'impact Si ce squelette avait la moitié des aptitudes passés d’Aaron, il était un monstre de guerrier… Avant même que je puisse réagir, il était sur moi, levant sa hache pour frapper. Je roulai encore une fois, mais la lame de la hache m'effleura le bras, laissant une entaille brûlante.
Je me remis sur pied, haletant, et fis tournoyer ma masse avec toute la force qui me restait. Le coup frappa Aaron à l'épaule, le faisant vaciller, mais il récupéra rapidement, son regard vide toujours rivé sur moi. La douleur dans mon bras était vive, et le poison qui coulait dans mes veines rendait mes mouvements lents et maladroits. Je savais que je ne pourrais pas tenir longtemps à ce rythme.
Aaron changea alors de tactique. Il lança une série d'attaques rapides, cherchant à m'épuiser. Je parais et esquivais tant bien que mal, chaque mouvement m'arrachant une grimace de douleur. Je sentais mes forces diminuer à mesure que le poison faisait son œuvre, mes muscles devenant lourds et mes réflexes plus lents. Un coup de bouclier inattendu me frappa à la mâchoire, me sonnant sur le coup. Je heurtais le sol durement, et le goût métallique du sang emplit ma bouche.
Je me redressai tant bien que mal, la tête bourdonnante et la vision trouble. Cela faisait des années que je combattais et rarement j’avais été mis dans un tel état. Aaron s’approchait lentement, sa hache levée, prêt à porter le coup de grâce. Il n’y avait plus de temps à perdre, ni de force à économiser. Je pris une profonde inspiration, canalisant toute l’énergie qui me restait dans un dernier effort désespéré. Je bondis sur mes pieds et chargeai vers lui, ma masse levée au-dessus de ma tête.
Aaron para le coup avec son bouclier, mais cette fois je ne m'arrêtai pas. Je frappai à nouveau, en m’aidant de mon sabre également et encore, et encore, chaque impact faisait resonner un bruit métallique et sourd dans la grotte autour de nous. Je martelai son bouclier avec une fureur désespérée, ignorant la douleur qui se propageait dans tout mon corps. Le squelette recula sous la force de mes attaques, perdant un peu de son équilibre.
Puis, dans un moment de faiblesse, il ouvrit sa garde. Voyant ma chance, je changeai de direction et abattis ma masse avec tout le poids de mon corps sur son bras porteur. Un craquement sinistre résonna dans la grotte alors que l'os se brisait, et la hache d’Aaron tomba au sol. Il tituba, son bouclier encore levé, mais je ne lui laissai pas le temps de récupérer. Je frappai à nouveau, cette fois de mon épée, au niveau des jambes, et le squelette s’effondra.
Je me tenais au-dessus de lui, haletant, ma vision se brouillant. Le poison avait presque fait son œuvre, et je savais que je ne tiendrais pas longtemps. Aaron leva une dernière fois son bouclier pour se défendre, mais je Mongoor et je frappai vers son cou. La tête alla rouler sur le sol se séparant du casque tendis que le corps du squelette se désintégra en un nuage de poussière et d’os qui s’effondra au sol.
Je m’effondrai à genoux, mon arme glissant de mes mains tremblantes. Le casque d’Aaron gisait devant moi, intact. La douleur était insupportable, et je savais que j’avais peu de temps avant que le poison ne m’emporte. Mais j'avais réussi. J'avais vaincu Aaron le martyr.
Je tendis la main vers le casque, mes doigts effleurant le métal froid. Ma vision se brouillait, et je sentais mes forces me quitter peu à peu. Pourtant, un sourire se dessina sur mon visage. Si c’était la fin, alors je partirais avec la satisfaction d’avoir accompli ma quête. J’avais la mort que j’avais toujours souhaité. J’allais partir en guerrier. Mon seul regret était que personne ne le saurait.Il ne serait pas marqué sur ma tombe émort fièrement au combat » mais disparu au plus profond d’une crypte.
Je tombai sur le sol. Ma vue se brouilla, j’entendis les murmures qui me suivaient jusqu’ici venir.
« Vous nous avez libéré merci ! Il vous reste un dernier à combat à mener contre le poison. Battez vous ! Battez-vous ! »
Des hallucinations ? Je sentis que ma tête allait exploser, et je commençai à vomir, tout ce que j’avais ingurgité. Un liquide noir et sombre comme la mort. Je devais me battre contre ce poison.
La douleur était insupportable, comme si un incendie se propageait lentement dans mes veines. Je sentais le poison se répandre, brûlant tout sur son passage, et ma vision se faisait de plus en plus floue. Les murmures résonnaient dans ma tête, insaisissables et pourtant présents, emplis d'une étrange urgence.
« Battez-vous ! Battez-vous ! » répétaient-ils, insistant de plus en plus fort.
Je m'accrochai à ces mots, utilisant leur cadence comme un ancrage contre la spirale de douleur qui menaçait de m'engloutir. Je savais que je ne pouvais pas me permettre de m'abandonner, pas maintenant. Pas après tout ce que j'avais traversé.
Avec une volonté de fer, je me forçai à respirer profondément. Chaque inspiration était un effort monumental, mais je continuais. Inspirer, expirer, garder le contrôle. Je devais trouver un moyen de purger ce poison de mon corps avant qu’il ne soit trop tard.
Un cri de douleur m’échappa alors que mes nerfs s’enflammaient. Je restai là, secoué de tremblements, alors que mon corps luttait désespérément contre le poison. Les murmures reprirent, mais cette fois, ils semblaient plus doux, plus encourageants. Je sentais que les esprits des guerriers tombés étaient à mes côtés, partageant une petite part de leur force avec moi.
« Ne lâchez pas... vous pouvez encore y arriver... »
Chaque seconde qui passait était un tourment. Ma vision se brouilla complètement, mes yeux roulant dans leurs orbites alors que je basculai à moitié inconscient. Je ressentais des vagues de froid et de chaleur.J’avais ma respiration rapide et saccadée, mes muscles se tétanisant et se relâchant dans un spasme involontaire. Mon esprit vacillait entre conscience et inconscience, les souvenirs d'une vie passée défilant devant mes yeux embués. Mais je ne pouvais pas lâcher. Pas encore. Dans le désespoir, j’attrapai mon outre d’alcool fort et je commençai à le boire à grande gorgée.
La réaction fut immédiate, mon corps le rejeta. Une douleur sourde remonta de mon ventre et je vomis violemment. Tout mon corps se contracta alors que je me vidais, luttant pour expulser le poison de mon système. Chaque spasme me laissait plus faible, mais je sentais le poison quitter mon corps, goutte par goutte, à mesure que le contenu de mon estomac se répandait sur le sol rocheux de la grotte.
Je restai à genoux, plié en deux, reprenant mon souffle, sentant peu à peu la douleur s’estomper. Les forces me manquaient, mais le poison s'affaiblissait également. Je ne savais pas si j'avais gagné ou si j'étais en train de mourir, mais je sentais un poids immense se lever de ma poitrine. Peut-être était-ce le soulagement de ne plus être sous l’emprise du poison ou simplement l’acceptation de la mort qui approchait.
Alors que mes yeux se fermaient lentement, je sentis une douce chaleur m’envelopper. La lumière qui brillait depuis le plafond de la grotte semblait s’intensifier, baignant la salle d’une lueur dorée. Était-ce un signe que j’avais réussi ? Ou bien une hallucination finale avant la fin ?
Les murmures reprirent, doux comme un souffle d’air chaud, et je crus entendre une dernière fois :
« Reposez-vous maintenant, brave âme. Votre bataille est terminée. »
Et dans cette lumière apaisante, je sombrai... C'était Ezak d'Arkasse. Merci pour cette vie de gloire.
HRP :
-tentative d'apprentissage de la posture : Abstraction de la douleur.
-Capacité RP du Maître d'Armes : Apprentissage des techniques : Fendu à l'art de la guerre, le maître d'armes apprend rapidement et facilement les techniques de combat. Si bien que les maîtres les lui font payer moitié moins cher que le commun des mortels
Alors si j’ai bien calculé il me manque deux aptitudes rp. Je vais en choisir deux en rapport avec ces aventures : - pistage (appris avec Freida) et résistance au poison pour ce qui s’est passé sur ce rp çi