Les Trous Sous les Collines (Habitations)

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Yuimen
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Les Trous Sous les Collines (Habitations)

Message par Yuimen » ven. 29 déc. 2017 11:39

Les habitations
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Comme dans tout bon village de hobbits, on retrouve des maisons sous une multitude de petites collines qui jalonnent les environs. De drôles de portes souvent arrondies permettent de pénétrer dans ces demeures sommaires. Bien sûr, les portes sont à l'échelle des hobbits et, à l’intérieur, on trouve généralement une seule et unique grande pièce au rez-de-chaussée, contenant toutes les pièces sauf les chambres se trouvant souvent en sous-sol. Il y a donc évidemment des escaliers descendant plus bas. La propreté de ces lieux est laissée aux soins des hobbites et nul ne sait la quantité de poussière que l'on trouvera dans ces maisons: tout dépend de la petite bonne femme que l'on a choisi !
Une chose est sûre, sur chaque devanture non recouverte d'herbe, il y a de gros plants de lierres qui se sont installés, et plus moyen de les déloger...

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Akihito
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Re: Les Trous Sous les Collines (Habitations)

Message par Akihito » dim. 30 janv. 2022 18:53

Dans le chapitre précédent...

Interarc : Le rempart des innocents.

Chapitre II.3 : Début d'une errance.

De ce qu'il savait, sa mère avait accompagné Frans à Shory, loin de la guerre en préparation. C'est donc tout naturellement qu'il se prépara à traverser tout le continent d'ouest en est, un peu inquiet quand au temps que ça allait durer. Certes, la foudre était rapide, effroyablement rapide. Mais à quel point ?

Au point de traverser ledit continent en à peine une dizaine de secondes. Du moins, c'est la sensation qu'il eut, lui, alors qu'il voyait défiler plaines, forêts et champs sous ses yeux à une vitesse dépassant le sens commun. La notion de temps quand il utilisait une marque du Tonnerre était toujours très floue, puisqu'il avait l'impression que tout était ralenti autour de lui. Fait étrange, cependant, le soleil semblait lui progresser à une vitesse anormale dans le ciel. Cela souleva quantité de questions sur sa réelle nature, sa façon de fonctionner, sur la conception du monde qui l'entourait. Des questions auxquelles il n'avait pas le temps de trouver de réponses ni n'était sûr de les vouloir.

(Et si je te disais que Yuimen était rond ? Comme une boule ?)

(Comment ça serait possible ? Ca voudrait dire que certains ont la tête en bas ? Ou que l'eau coule vers le haut ? Ca n'a pas de sens.)

(Et pourtant. Enfin, vous la découvrirez plus tard, cette vérité.) éluda sommairement la Faëra alors qu’Akihito se trouvait au dessus de ce qui ressemblait à un bras de terre entouré de mer. Ce qui ressemblait vaguement au territoire de Shory selon les brides de souvenirs qu'il avait d'une carte représentant le continent de Nirtim dans son intégralité. Autant dire qu'il était loin d'en être sûr.

Il se rua donc vers le sol avec une violence et une rapidité qui lui était désormais familière, et atterris dans un flash au sommet d'une colline, près de sa mère. Cette dernière poussa un hurlement et lâcha le sac de jute qu'elle tenait par réflexe. S'expliquer n'eut pas vraiment d'importance puisqu'il dut s'aplatir au sol immédiatement pour éviter un éclair fondant sur lui. Frans qui n'était pas loin s'avançait déjà vers le jeune homme, la main crépitante d'énergie. En urgence, l'Ynorien retira son casque.

"Frans ! C'est moi, c'est Akihito !

- Akihito ?! Par Valyus mais, mais, d'où... D'où est ce que tu sors ?!"

Se relevant, l'enchanteur ne choisit pas de répondre tout de suite. Hitomi, pas encore tout à fait remise du choc, s'approchait en tremblant de lui. Elle posa sa main sur sa joue, comme pour s'assurer que c'était bien lui. Silencieux, il la laissa faire avant de la prendre dans ses bras en voyant ses yeux s'embuer de larmes. Les mots... N'étaient pas nécessaire. C'était le soulagement d'une mère retrouvant son fils parti à la guerre. Il l'avait vu assez de fois réagir de la façon quand son père revenait d'une campagne Ynorienne dangereuse. L'être aimé était de retour, sain et sauf; c'était, à ce moment là, tout ce qui importait. Frans, lui, regarda le duo avec un air attendri et s'éclipsa dans une sorte de porte placée à flanc même de la colline sur laquelle ils se trouvaient.

Après de longues minutes sous le soleil et le vent frais Hitomi se sépara finalement, presque à regrets, de son fils.

"Je suis revenu, maman."

De simples mots qui lui firent du bien. Un temps, il oublia le reste. La guerre, les morts, Sa mort, Yliria... Tout ça disparut, remplacé par la chaleur que procurait le soulagement dans les yeux de sa mère. Sous son invitation, Hitomi fit découvrir l'endroit où elle vivait depuis plus de deux semaines, désormais. Les collines qui vallonnaient le paysage étaient autant d'habitations creusées par les Sinaris dont c'était le mode de vie privilégié. Frans était semble-t-il-tombé amoureux du charme atypique des logements de la région et avait élu domicile dans l'une des collines. Les Sinaris n'étaient pas connus comme un peuple belliqueux ou même agressif : tant qu'on les laissait tranquille, ils laissaient les autres tranquilles. Ils avaient donc sans mal accepté le fulguromancien pendant ses longues années, et avaient donc accueillit naturellement l'Ynorienne qui l'avait accompagné : Frans avait fait ses preuves en tant que membre fiable et non perturbateur de Shory.

L'habitation comptait en une grande pièce à vivre avec un coin cuisine relié à l'extérieur où une fosse à feu servait aux cuissons longues. De cette pièces, trois portes menaient à deux chambres confortables et une troisième salle qui faisait office de salle d'eau et autres commodités. En dehors de la propriété, le reste de la zone était vallonné et maintenant qu'il le savait il pouvait déceler de nombreuses fenêtres et portes astucieusement camouflées dans leur environnement.

"Mais maintenant, dis moi, l'apostropha Hitomi après le tour du propriétaire. Qu'est ce qui ne va pas. Qui... Qui a disparu. Yliria..? Anthelia...?"

Le regard soucieux mais malgré tout inquisiteur de sa mère lui fit perdre tout moyen, et il raconta. La séparation avec ses compagnons, la nouvelle équipe en partance pour la Roseraie, son épopée. Et son échec. Puis le retour à Oranan, et sa défense tantôt galvanisée tantôt désespérée. Son nom, trois voir deux syllabes toujours trop douloureuses à prononcer, ne fut jamais évoqué mais toujours sous entendu. L'Ynorienne comprit néanmoins très bien son fils, au même titre qu'elle avait décelé son mal-être dès son arrivée.

"C'est... C'est terrible. Et cette pauvre Yliria, dans tout ça ?

- Elle... Elle va bien. Je crois.

- Comment ça, "tu crois" ? intervint Frans qui jusque là avait silencieusement écouté son apprenti.

- Yli avait l'air de tenir le coup. Autant qu'on le peut après une telle catastrophe."

Il éluda le sujet concernant Yliria, n'étant pas vraiment à l'aise avec depuis leur discussion. Depuis qu'elle l'avait embrassé, sur le dos de Cromax, tout était devenu plus compliqué dans leur relation. Il n'avait jamais songé à la regarder comme elle le regardait, de par son apparence. Elle avait beau avoir deux fois son âge, elle restait une adolescente autant physiquement que mentalement. A ça s'était ajouté leur discussion, ses pleurs solitaires, son départ hâtif... Rien qui n'avait aidé à détendre l'atmosphère entre eux. Akihito ne s'était de toute façon pas senti le coeur à recoller les morceaux... Pas maintenant. Pas alors qu'il L'avait tout juste perdue.

"Je... Je comprends. Ca a pas été facile pour toi non plus.

- Je m'en remettrai. Je n'ai pas le choix, de toute façon, répondit-t-il de manière laconique, amère.

- Je vais nous préparer un repas pour fêter nos retrouvailles. Maintenant que tu es là, plus besoin de partir."

Frans expliqua que la nouvelle de la résolution de la bataille et de la mort du Vicomte de Shory venait tout juste d'arriver. Apprenant le carnage qui avait eu lieu sur place, sa mère était devenue folle d'inquiétude et avait décidée de revenir par les Cynores, et tant pis pour sa peur des machines Sindeldi : celle de perdre son fils unique prenait largement le pas dessus. Elle avait été intraitable et le vieux fulguromancien avait vite compris qu'il ne pouvait même pas espérer la faire attendre une heure de plus, aussi étaient-ils sur le départ quand il était revenu.

"D'ailleurs, comment tu as fais pour revenir ? Un sort qui permet de se déplacer par la foudre, c'est la première fois que j'en entend parler, et je pense pouvoir assurer que j'en connais un rayon sur la fulguromancie.

- Ca... C'est une capacité que j'ai éveillé après avoir été foudroyé."

Il lui expliqua le fonctionnement de la marque du Tonnerre et entendant ça d'une oreille, Hitomi exigea de son fils qu'il en replace une nouvelle sur sa bague, ce qu'il fit sous le regard curieux et intéressé de son mentor. L'envie de le harceler de questions se lisaient dans ses yeux, mais voyant que son apprenti n'avait pas la tête à ça pour le moment, il s'en retint. Du moins, le temps que la situation se décante. L'Ynorienne s'évertua, pendant le repas qui suivit, de redonner le sourire à son fils en lui racontant leur voyage jusqu'à Shory, les péripéties à bord de la Slive, et tout un tas d'anecdotes. Cela eu le mérite de le détendre, mais elle ne parvint pas à le dérider. Il leur raconta à son tour son passage sur l'Ile des dieux, sa rencontre avec ces derniers et bien entendu, son Ordalie. Sans surprise cette nouvelle attira la fierté de Frans de voir que son élève avait passé avec succès cette épreuve et n'en pouvant plus, il passa une bonne partie de l'après midi qui suivit à questionner Akihito : comment il se sentait, comment sa magie s'était développée... Il se perdit dans la discussion avec lui, se laissant aller à oublier un temps les pensées noires qui tourbillonnaient dans sa tête. Puis vint le soir, la nuit et après un sommeil vierge de tout songe, le temps des au revoir.

"Tu pourrais rester quelques jours, tu sais...

- Ils ont besoin de moi, maman. Je ne peux pas rester là.

- Il a raison, Hitomi. Je ne crois pas que l'Ynorie ait vraiment le luxe de pouvoir se priver d’Akihito en ce moment, chaque paire de bras compte. Surtout la sienne.

- Tu pourrais nous emmener alors ? Avec ta marque, là, non ?

- C'est impossible, réfuta l'enchanteur. Je me change en foudre pour voyager, ton corps ne le supporterai pas. Même un mage de foudre comme Frans ne pourrait pas me suivre sans danger. Peut-être quelqu'un qui a accomplit l'Ordalie de Valyus le pourrait. Peut-être."

Il serra une dernière fois sa mère dans ses bras, avant de s'en détacher à regrets. Il serra ensuite la main de Frans.

"Merci d'avoir veillé sur elle. Et de le faire encore.

- J'ai connu pire compagnie."

Cette dernière remarque lui arracha un mince sourire, et il disparut dans un flash de lumière.

(En route, partenaire.)

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