Les Habitations

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Yuimen
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Message par Yuimen » mer. 27 déc. 2017 17:24

Les habitations de Bouhen


Simples maisons modestes en général, il y a de tout, des beaux quartiers, et des endroits plus délabrés, comme dans toutes les grandes villes !

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Xël
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Re: Les Habitations

Message par Xël » dim. 29 mai 2022 14:55

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Je pose le pied devant l’académie militaire de la ville, à la grande surprise des sentinelles qui dardent leurs lances vers moi avant de me reconnaître.

« Almaran ?! Mais t’es pas mort espèce de connard ?! »

Ils baissent leurs lances et m’expliquent que les survivants de la bataille sont revenus il y a quelques jours après avoir assisté aux funérailles du Roi Solennel.

« L’hommage aux soldats aura lieu demain. »

Ajoute l’un d’eux avant de me faire confirmer les rumeurs concernant la bataille. Leurs visages deviennent pâles à chaque fois que je réponds à leurs questions : l’apparition du dragon noir, les armées qui s’effondrent, le dernier combat contre Oaxaca, la disparition de Brytha et enfin la défaite d’Oaxaca. Ils m’interrogent ensuite sur la mort de ses lieutenants, sur mon face à face contre le Juggernaut, la présence d’autres dragons, la présence tolérée de Herle au sein de Kendra Kâr.

« Pardon ? »

Je hausse un sourcil, fronce le second, demandant des précisions sur cette histoire. J’apprends alors que l’ancien Lieutenant d’Oaxaca, créateur de monstruosités comme les goules à deux têtes et les colosses au trésor, est admis à la tour de Thaumaturgie. Un lieu que j’appréciais admirer, abritant une ordure ayant permis de faire déferler les armées de la Reine Noire sur plusieurs mondes. Pire encore, j’apprends que Satina tolère à présent que sa magie se démocratise dans le royaume. Une vieille rancœur s’attise dans ma poitrine et j’ai bien du mal à me contenir. Je me remémore l’Ordalie, les conséquences de la rancune. Je ferme les poings et déclare d’une voix grave:

« J’aimerais voir le Général Bogast. »

« Bogast ? Mais il est plus Général et tu le trouveras pas ici. »

« Il est devenu Comte de Bouhen, il est sans doute chez lui. »

Je vais de surprise en surprise. Bogast Comte de Bouhen et Herle mage de Kendra Kâr. Un garde m’accompagne jusqu’à sa demeure, un petit castel, propice pour abriter un homme qui doit gérer une cité militaire. On me fait entrer et je patiente dans le hall avant qu’un serviteur me guide jusqu’au bureau. Après un court silence, il m’invite à entrer et observe mon bouclier en silence, sans rien dire.

« Alors vous êtes Comte maintenant ? »

Demandais-je hésitant, pas certain du titre que je devais lui donner à présent. Il reste impassible et rétorque laconiquement que c’est le rôle qu’on lui a confié.

« Je ne suis plus sous vos ordres alors ? »

"Je suis également le chef militaire du Comté, par ce rôle. Mais plus général des armées de Kendra Kâr, non."

« Je vois… Quoiqu’il en soit, je suis venu m’excuser de ne pas avoir fait la route avec vous. »

Il secoue la tête, avouant que j’avais bien mieux à faire. Il demande même comment c’est passé mon séjour sur l’île des Dieux. Difficile de faire un résumé de ce que j’ai vécu. Je me contente simplement de dire que j’ai passé l’Ordalie de Rana et qu’elle m’a dissuadé de poursuivre mon désir de vengeance.

« Je suis plus serein maintenant. »

Il fait la moue.

"Hmm. Je n'y connais pas grand chose à toutes ces pratiques divines. Mais elle est sage : la vengeance n'apporte rien, sinon plus de haine."

Je lui confirme que c’est ce qu’elle m’a montré sans lui donner les détails; une armée d’ombres, dévorés par la rancune, prêts à tout détruire jusqu’aux savoirs les plus importants, pour un conflit datant d’assez longtemps pour en oublier l’origine. Il acquiesce avant de demander la raison de ma visite.

« Je voulais également vous demander une permission. J’aimerais me rendre à Gasansary, chez un forgeron capable de travailler la Faerunne. Je voudrais redonner une nouvelle vie à ce bouclier, en l’honneur du Sergent. »

Il me l’accorde, rappelant que Anne Aldchet mérite d’être honorée. J’incline la tête à mon tour avant de poursuivre mes demandes :

« Je vous remercie. J’aimerais aussi savoir, comment je pourrais être utile au royaume ensuite. »

"Vous avez deux choix, je dirais : Rester dans l'armée, monter en grade et donner l'exemple aux recrues qui seront placées sous vos ordres. Ou être un élément indépendant, rattaché à l'armée et au Royaume, mais libre de ses mouvements et de ses décisions, pour peu qu'elles respectent les lois kendranes et parlent en son honneur. Une sorte de chevalier du Royaume, en somme."

Une autre surprise. Moi, Chevalier du Royaume ? Je ne peux pas cacher mon amusement. Le bohémien de Kendra Kâr, la recrue de l’armée, devenant un Ser Xël Almaran. Arborant toujours son air sérieux, Bogast demande pourquoi je ne pourrais pas l’être face à mon étonnement.

« C’est pas un truc de noble normalement ? »

"Noble, on le devient par cette nomination. Mais c'est à chacun de voir comment gérer ce statut. Je suis moi-même... devenu noble en accédant au poste de Comte. Mais cela ne me changera pas."

Je me gratte la tempe, dubitatif, nous rentrons dans des considérations auxquels je ne suis pas habitué, des titres et des rangs. Mais être plus indépendant me permettrait d’agir plus librement sans demander une permission constamment.

« Je… je vais y réfléchir. Mais c’est sûr que ce serait plus utile. Qu’en est-il de Satina. Elle est devenue Reine ? »

Il secoue la tête.

"Loin de là. Bien que le peuple soutienne sa candidature, ça n'est pas le cas de la noblesse, qui ne voit pas d'un bon oeil l'accession au trône d'une femme. L'armée, elle, soutient Robert de Pérussac, ancien Duc de Luminion et proche de feu le roi."

« Je ne pensais pas qu’il y aurait des concurrents… »

"Les lois de succession ne prenaient hélas pas en compte une telle situation"

J’incline la tête. Je ressens sa déception et pourtant quand je lui demande qui il soutient il se contente de répondre qu’il ne les connait pas assez pour affirmer une allégeance et que même si il reconnait que Robert est un bon meneur de troupes il se demande si c’est assez pour être un bon Roi.

« Oh, j'oubliais de vous dire : la noblesse soutient le Comte Ybellinor, lui aussi très proche de feu notre souverain. Son conseiller. »

Ybelinor ? Ce trouduc’ ?

« Celui qui a essayé de s’enfuir avant la fin de la bataille… »

"Lui-même."

Une nouvelle surprise.

« Comment se fait-il qu’il soit encore populaire après ce qu’il s’est passé ? »

"Personne n'est au courant de ses agissements lors de la bataille. Et personne ne saurait lui reprocher d'avoir survécu."

« Peut être que je devrais faire un détour par Kendra Kâr alors. »

"Qui vous écouterait ? La noblesse vous traiterait de diffamateur, et le peuple voit en lui le messager venu les avertir de la tournure de la bataille."

« Je me préoccupe pas vraiment de ce que pense les Nobles de moi… Je suis sûr que certains pourraient me croire. Je pense qu’ils devraient connaître la vérité. Sans compter que c’est par mon portail qu’il a pu rejoindre si vite Kendra Kâr. »

"Et quand bien même certains vous croiraient... Il n'a en rien trahi ni déshonoré son nom. Ce n'est pas un guerrier, pas un soldat."

Dit-il en secouant la tête. Ce n’est pas juste, après avoir démontré sa lâcheté comment ose-t-il seulement prétendre pouvoir mieux gérer le royaume que Satina qui n’a même pas accepté de quitter le champs de bataille alors que tout espoir de victoire était perdu.

« Il n’a pas l’attitude d’un Roi. Contrairement à Satina. »

Lâchais-je finalement.

"Tout dépend de ce que 'roi' veut dire pour vous, j'imagine. Mais la noblesse n'acceptera jamais, ou difficilement, qu'une femme prenne les rênes du Royaume. Libre à vous de mener vos combats, ceci dit."

J’y compte bien. Il est inacceptable qu’elle soit traitée comme une incompétente après avoir été témoin de son courage et de son sens du sacrifice. Je coucherai chaque noble qui osera lui manquer de respect.

« En temps voulu. J’aimerais revoir la Princesse une fois mon voyage à Gasansary terminé. Vous pensez qu’elle acceptera ? »

"Vous êtes un héros de Kochii. Elle acceptera."

J’incline à nouveau la tête et l’interroge ensuite sur ce qui pourrait améliorer les conditions de vie des citoyens de la cité blanche. Je sais qu’avec la récompense confiée par les Ermansis je suis en mesure de monter un projet aussi beau que l’orphelinat. Bogast souhaite une période de paix, ne comprenant pas vraiment ce que je lui demande. Je précise alors que je parle de quelque chose qui peut se financer et malgré des propositions tels que des écoles, des hôpitaux ou d’autres orphelinats il répond qu’il ne peut pas choisir pour eux, que sa priorité est de reconstruire une armée et qu’il a plus besoin d’hommes que de moyens.

« Je comprends. »

"Puis-je encore quelque chose pour vous, soldat ?"

« J’allais vous demander quel est mon statut mais vous venez de le citer. »

Rétorquais-je en souriant. Je suis encore un soldat et la seule chose que je pourrais faire dans cette voie est de grimper les échelons.

« Dans le cas où je souhaiterais avoir plus d’indépendance, ou je deviendrais un … chevalier. Comment ça se passe ? »

"Il vous faudrait rencontrer Satina, régente du Royaume pour ce genre d'affaire. Avec ma bénédiction écrite et votre réputation, elle ne pourra vous le refuser."

« Je vous remercie. »

Je me retourne et alors que je suis sur le point de franchir la porte je me tourne à nouveau vers le Comte, incapable de ne pas aborder le sujet.

« Autre chose. J’ai cru entendre une rumeur concernant Herle Krishok. »

"Une rumeur ?"

« Comme quoi il serait à la tour de Thaumaturgie. Et que sa magie est maintenant tolérée dans le royaume. »

Bogast acquiesce et m’explique, peu enthousiaste, que la Princesse respecte la volonté de son frère mort et après quelques mots j’apprends qu’un traité a été fait avant la bataille entre le Royaume et l’ancien Lieutenant d’Oaxaca. Celui-ci ne se joindrait pas dans la bataille avec ses armées de morts en échange de pouvoir à priori continuer d’exercer sa magie putride au sein du royaume. Je passe une main dans mes cheveux alors qu’une idée me passe par la tête.

« C’est peut être une occasion de savoir où sont les laboratoires des Treize sur le continent ? »

Mais le Comte de Bouhen ne semble pas convaincu, arguant qu’il serait impossible de savoir réellement tant les zones à couvrir sont vastes.

« Espérons qu’il ne prépare aucun mauvais coup. »

Il acquiesce sans rien dire et je prends alors congé alors qu’il me salue avec un sourire qui est rare sur son visage.


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