Corporation des Chasseurs de Trésors

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Yuimen
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Corporation des Chasseurs de Trésors

Message par Yuimen » mer. 27 déc. 2017 16:10

Corporation des chasseurs de trésors
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Dans le quartier adjacent au vieux clocher se trouve la maison de la corporation des chasseurs de trésors. Sur les murs, gravée à même l'enduit, la devise de la corporation : "Vous cherchez, nous trouvons !" Quand vous entrez à l'intérieur, vous serez sans doute accueilli par Aldémire qui vit désormais dans ce lieu. Tel un musée, vous y verrez des parchemins couverts de glyphes, d'illustrations ou de dessins étranges, des objets rares, des reliques entreposées. Certains feront le parallèle avec la boutique de Sephiren et Sephora Aldora, à raison : sans doute parce qu'ils sont parmi leurs meilleurs clients.

Dans cette demeure : demandez un objet rare, ils vous le trouveront ; seul le prix sera négociable et souvent très haut. Si vous cherchez l'aventure, ils vous donneront des missions à la hauteur de vos talents et de votre goût pour la découverte. D'ailleurs, si vous avez de la chance, vous apercevrez passer en coup de vent la meilleure Récupératrice de la corporation, la Virtuose Martial Sara Feliganne.

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Akihito
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Re: Corporation des Chasseurs de Trésors

Message par Akihito » lun. 4 nov. 2019 23:07

Dans le chapitre précédent...

Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre

Chapitre XXXIV : La Corporation des Chasseurs de Trésors

Akihiko avait entraîné avec excitation la jeune femme dans son sillage à travers les rues de la ville. Il s’était rapidement rendu compte que c’était un peu irréfléchi puisqu’il ne savait pas ou aller et la laissa reprendre la direction de leur duo non sans lui faire remarquer la bêtise de son comportement d’un air moqueur. Elle le guida à travers la ville et Akihiko, un peu en retrait, laissa un instant son regard vagabonder sur le doux roulement de ses hanches. Il ne savait pas trop quoi en penser et maintenant que son esprit était clair, il devait se demander pourquoi il en était venu à avoir de telles pulsions. L’astrium ne mentait pas, il ne faisait que faire ressurgir les émotions et la vraie nature des hommes. La façon dont il avait vu Anthelia n’avait rien de factice et était au mieux un peu trop amplifiée.

(Est-ce que j’aimerais Anthelia en fin de compte ?)

C’est une question qu’il avait décidée qu’elle se résoudrait toute seule et que s’il devait ressentir ce genre d’émotions pour elle, ces dernières s’imposeraient naturellement. C’est ainsi qu’il avait toujours conçu l’amour, quelque chose sur laquelle il n’avait aucune emprise. Pouvait-il considérer que ce qu’il avait vécu était considéré comme naturel ?

(Si je me pose la question c’est que c’est non.) finit par se décider l’enchanteur. Anthelia se retourna à ce moment, pour vérifier qu’il suivait toujours sans doute. Le voyant toujours sur ses pas, elle sourit et reprit sa marche. Ce simple sourire avait provoqué la même réaction chez lui, réchauffant son cœur devant une attention aussi simple. Indéniablement, il ne voyait pas Anthelia comme les autres femmes. Alors il attendrait de voir comment tout cela allait se manifester avec le temps, il avait le temps après tout.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant une bâtisse assez imposante, la fameuse Corporation. Sur le fronton situé au-dessus de la porte, une phrase était gravée en caractères nobles et élégants. « Vous cherchez, nous trouvons ! ». Une personne sortit d’ailleurs du bâtiment, rabattit sa capuche et deux énormes gardes du corps sortirent d’une ruelle proche pour l’escorter alors qu’il s’éloignait. Devant ce curieux manège, Akihiko haussa un sourcil et Anthelia se chargea de lui expliquer.

« La Corporation s’occupe aussi des… Récupérations. Quand une personne possède un objet et qu’une autre le veut, les Récupérateurs de la Corporation peuvent s’en charger.

- Mais… c’est du vol !

- Oui. Mais La Corporation est une alternative qui ne fait pas couler le sang. Des nobles sans scrupules engageraient eux des assassins pour se frayer un chemin sanglant chez le détenteur de l’objet de leurs convoitises.

- Ca n’en reste pas moins détestable…

- Je ne cautionne pas cette partie de l’organisation hein, rassure-toi Akihiko. Mais chez les nobles de Kendra-Kâr, c’est presque devenu un… Jeu. Voler et réussir à garder ses biens en assurant leurs protections, c’est un signe d’influence et d’opulence.

- Les personnes aisées ont décidément des goûts bien étranges… Tu crois que pour les Bottes, j’aurais besoin de faire appel à eux ? demanda Akihiko, dubitatif.

- J’en doute. Si les bottes se trouvaient entre les mains d’un des nobles de la ville, tu penses bien qu’il l’aurait crié sur tous les toits. Allez, rentrons. »

Ils passèrent la porte et arrivèrent dans un rôle assez semblable à celui d’Argaïe, dans le sens où un long comptoir se trouvait au fond de la pièce et plusieurs personnes se trouvaient derrière. Dans la partie réservée à la clientèle, plusieurs panneaux et affiches garnissaient les murs entre deux chaises ou fauteuils dans lesquels patientaient çà et là des personnes, pour la plupart richement habillées. Sur la droite, un escalier menait à un étage supérieur pour, Akihiko l’imaginait, des entretiens ou des demandes plus importantes et spécifiques. Voyant Anthelia se placer dans une file allant à un écriteau frappé d’une plume et d’un parchemin, il en profita pour faire le tour des panneaux, curieux de ce qui pouvait bien s’y trouver. Sur le premier panneau, on voyait des dizaines de fiches répertoriant différents membres de la Corporation : Chasseurs, Récupérateurs ou encore Informateurs ; leur domaine d’expertise ; leurs tarifs. Si on voulait embaucher une personne en particulier, c’était ici qu’il fallait se renseigner et au vu des prix de certains, ils devaient être excessivement bons pour réclamer plus d’un millier de yus à chaque intervention. Un deuxième panneau mentionnait lui des annonces de ce que la Corporation avait à vendre : des rubis, des fragments d’os appartenant à des héros du passé, des doses de métaux élémentaires… Il y en avait pour tous les goûts. Là aussi, un prix était assigné à chaque produit et comme il pouvait s’en douter, certains atteignaient des sommes faramineuses. Un morceau d’os du crâne d’un guerrier dénommé « Totok le malin » se vendait par exemple à plus de deux mille yus ! En commentaire, le détenteur de l’objet précisait qu’à petit crâne du Malin, grande rareté d’un morceau d’histoire de Kendra-Kâr. Akihiko se dit qu’il allait en toucher deux mots à Anthelia, curieux de savoir qui pouvait bien être ce Totok.
Le troisième panneau, enfin, concernait les requêtes déposées par des clients. La plupart concernaient des matériaux rares ou difficiles à trouver, comme des doses de mythril ou bien des plantes exotiques. A chacune de ces demandes, là encore, un prix était associé à chaque demande. Une partie de ces prix avaient un prix variable en fonction de la qualité du produit : un diamant bleu était par exemple recherché, et la prime était renseigné comme « Dépendamment de la taille de la pierre ».

« Akihiko ! »

Tirant de ses pensées Akihiko, Anthelia lui fit signe de la rejoindre : elle était presque arrivée au comptoir. Il se hâta donc de la retrouver.

« Tiens, j’ai vu un objet curieux en vente : un morceau de crâne d’un type appelé « Totok le Malin ». Apparemment, c’est un morceau de l’histoire de cette ville, tu sais qui c’est ?

- Totok le Malin ? Bien entendu. Parmi les légendes qui entourent la cité Blanche, c’est peut-être la plus étrange et de loin, la plus hilarante. Mais pour te la faire courte, c’était un homme monstrueusement fort qui n'avait pour ainsi dire rien dans le crâne. Il était connu dans le royaume pour se balader avec son « gourdin » (qui était en fait un marteau, mais lui disait le contraire) et s’amusait à briser des choses avec. Mais comme il était d’une force incroyable, il s’ennuya vite et chercha à casser des choses toujours plus dures. Et puis il arriva à Kendra-Kâr… Là, il vit le château et le trouva incroyablement… Séduisant ? Attirant ? Personne ne savait trop comment il pouvait le trouver. En tout cas, il se fit un devoir de le démolir pierre par pierre, à la vue de tous.

- Mais non ? s'amusa Akihiko, surprit par la stupidité apparente du prétendu « Malin ».

- Et si. Il était si stupide qu’il ne se rendit pas compte que les gardes de la ville lui tiraient dessus ; mais en tout cas, il est mort le sourire aux lèvres, une centaine de flèches plantés dans le dos. Il appréciait tellement casser des trucs qu’il mourut ainsi. Depuis, on chantonne une petite comptine pour les enfants : s’ils ne sont pas studieux et ne font que des bêtises, ils finiront aussi bêtes que Totok.

- Ca a de quoi décourager, sourit-il.

- Suivant ! »

C’était enfin leur tour : Anthelia et Akihiko s’avancèrent vers la personne derrière le comptoir, une jeune hïnionne dotée d’un visage de poupée encadrée par des cheveux d’un blanc immaculé. Elle portait une robe plutôt distinguée où volants et autres froufrous se disputaient à la dentelle. Une robe qui devait valoir son poids en yus, sans l’ombre d’un doute.

« Bonjour Elyë, ça faisait longtemps.

- Tiens, si ce n’est pas Anthelia ! Quel bon vent t’amène ? demanda la jeune elfe en souriant, reconnaissant sa cliente.

- Mon bateau fait une escale ici, alors j’ai décidé de passer. Je voulais savoir si Maître Aldemire était là.

- Non, il est pris en ce moment avec l’identification d’un objet particulièrement retord. Mais je peux lui faire passer un message, si tu veux.

- Non non ne te donne pas la peine, je venais juste le saluer par politesse. Je savais qu’il était proche du vieux Meg’ aussi.

- C’est vrai qu’il nous a quittés… Le temps passe si vite.

- Mais peut-être que tu peux me renseigner. Par hasard, vous auriez retrouvé certaines de ses encres ? Je ne voudrais pas qu’elles soient gâchées tant qu’elles sont encore utilisables…

- Désolé, mais on a donné les dernières à Jack, il a de cela deux mois.

- Je vois… »

La déception se lisait sans mal sur le visage de la tatoueuse, ce qui donna un pincement au cœur de l’enchanteur. Cette annonce était l’ultime clou au cercueil de sa profession. Il passa sa main dans son dos et le frotta en signe de réconfort et il sentir la jeune femme se tendre et se laisser aller contre sa main, acceptant avec gratitude son geste. Elyë remarqua leur manège et s’adressa à Anthelia, un sourire aux lèvres.

« Et qui est ce charmant jeune homme qui t’accompagnes ? Ton fiancé ?

- Akihiko ? Non ! C’est un ami que j’accompagne dans son voyage. Je lui enseigne aussi l’art du tatouage. Il m’a accompagné ici parce qu’il a peut-être à faire avec la Corporation.

- Enchanté, mademoiselle Elyë, dit le concerné en s’avançant au niveau d’Antehlia. Comme l’a dit Anthelia, je suis Akihiko, Akihiko Yoichi.

- Il serait peut-être temps que tu te trouves quelqu’un alors ma chère. Monsieur Yoichi, en quoi la Corporation des Chasseurs de Trésors peut vous être utile ?

- J’imagine que les Bottes de foudre sont des artefacts qui ne vous sont pas inconnus ?

- En effet, opina du chef l’hïnïonne en sortant un épais recueil d’un tiroir.

- Je suis à leur recherche, et je me suis dit que vous auriez peut-être des informations ou des Chasseurs avec qui m’entretenir à ce sujet ?

- C’est le cas. Mais cela fait bien longtemps que l’on n'a pas envoyé de membres sur ces bottes. La dernière fois remonte à… Voyons voir… il y a quatre-vingts ans.

- Oh.

- Mais vous avez de la chance, l’un de nos membres encore en activité a travaillé sur la dernière recherche.

- Qui est-ce ? demanda Akihiko avant que l’elfe ne tende la main, paume ouverte. Euh ?

- Akihiko, ici tout ce paye, même les informations, intervint Anthelia.

- Je vois… Combien ?

- Une trentaine de yus fera l’affaire.

- Tenez.

- Merci, Monsieur Yoichi. Maintenant, que désirez vous savoir ?

- Attendez… Cette personne, c’est vous ?

- Oui. »

(C’est une plaisanterie ?) pensa Akihiko, partagé entre l’incrédulité et la colère devant l’aplomb de l’elfe qui venait de lui extorquer trente yus sans sourciller. Mais constatant le visage impassible de l’elfe et l’absence de réaction d’Anthelia, il se fit à l’idée que c’était une pratique courante ici. Ravalant la réplique cinglante qu’il s’était apprêté à lancer, il s’adressa de nouveau à sa nouvelle informatrice.

« Bon… J’imagine que vous ne les avez pas trouvés. Où ce sont concentrées vos recherches ? Cela m’évitera de chercher à un endroit que vous avez déjà retourné.

- Une excellente question, approuva l’hïnionne. Nous avons essayé de chercher si les bottes ne se trouvaient pas à l’endroit de la mort de Porem, le dernier -et unique- utilisateur des Bottes de Foudre. On a donc essayé de chercher sur le lieu de la bataille qui a vu la mort du jeune héros, mais nous n’avons rien trouvé. Pas une cache secrète, pas de grotte dissimulée, rien du tout.

- Où est-il mort ?

- Dans les plaines entourant la ville de Tulorim. Je ne vous raconte pas la difficulté que nous avons eu pour envoyer des membres de la Corporation sue la Fédération de Wiehl, ça a été un enfer de négociations avec les autorités de la ville.

- Et Silverberg et Trish ? Qu’est ce que vous pouvez me dire sur eux ?

- Pour Trish, Trish Jiilia de son vrai nom, nous avons établis que sa demeure se trouvais à l’extérieur de la ville, dans un petit manoir aujourd’hui en ruine. N’ayant rien pu trouver sur place, nous avons abandonné. Il me semble d’ailleurs que récemment, des malfrats s’y sont établis. La garde a bien tenté de les déloger, mais devant leur résistance, ils ont abandonné. Ils ont bien d’autres choses à faire avec ceux qui sont dans la ville elle-même et ils leur causent bien plus de souci que ces hommes reclus dans un manoir sans propriétaire. Quant à Silverberg… Nous n’avons rien glané d’intéressant à son propos. On a essayé de creuser cette rumeur comme quoi lui et Trish étaient amants, mais nous n’avons pas voulu nous attirer les foudres du clergé de Valyus. Silverberg est une figure emblématique de leur temple, alors ils voient d’un mauvais œil que ce genre d’histoires se répandent.

- Ca se comprend… Rien d’autre ?

- Pas que je sache, dit Elyë en secouant la tête. Si vous trouvez d’autres informations mais que vous ne mettez pas la main sur les Bottes, la Corporation vous les achètera avec plaisir.

- J’en prends note. Merci mademoiselle.

- Je vous en prie. »

Akihiko s’inclina légèrement devant elle et tourna les talons, s’éloignant des deux femmes qui continuèrent à parler. Il entendit une partie de la conversation malgré lui.

« … suis juste pour le plaisir ? A d’autres Anthelia.

- Puisque je te dis que ce n’est pas mon fiancé !

- Alors tu ne m’en voudras pas si-

- Essaye seulement et je… »

Se retournant, Anthelia vit que Akihiko les regardait toutes deux, un air intrigué peint sur le visage. Elyë arbora un large sourire avant qu’Anthelia ne la cache à la vue du jeune homme qui n’entendit plus rien à partir de là. Leur échange ne mit pas longtemps à se conclure et la tatoueuse le rejoignit pour le pousser vers la sortie.

« Je peux savoir de quoi vous discutiez ?

- Eh Akihiko, la curiosité est un vilain défaut.

- Pourtant, j’ai l’impression que vous parliez de moi. »

Pour seule réponse, il eut droit à une tape à l’arrière du crâne alors qu’il sortait plus ou moins de force du quartier général. Un dernier regard en arrière accrocha celui de l’hïnïonne qui lui fit un clin d’œil avant que la porte d’entrée ne se referme.


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Kieran d'adventum
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Re: Corporation des Chasseurs de Trésors

Message par Kieran d'adventum » jeu. 2 avr. 2020 22:01

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C'était encore l'aurore, les rayons du soleil traversèrent le moindre espace nu. La fraîcheur du matin s'était installée dans les rues du quartier. Des gouttes de rosée tombaient des tuiles des maisons. Certaines tombèrent dans le creux du cou de Kieran. Elles coulèrent le long de l'échine du jeune homme. Son corps frissonna tellement qu'il en perdit sa concentration. Parmi tous ses noms de rues,Kieran n'arriva plus à se repérer.

Tous les coins de rue se ressemblèrent. Et en plus, elles fussent désertes à cette heure matinale. Les devantures des échoppes n'étaient pas encore ouvertes. On pouvait juste entendre un vol d'oiseaux qui fendit le ciel azuré. Les bruits des pas de l'humain se répercutèrent sur les murs des maisons. (Bon sang ! Où suis-je) pensa-t-il en essayant de déchiffrer les pancartes de bois. Le jeune homme était plutôt habitué à se repérer dans des endroits insolites telles que des cavernes, des ruines antiques... Alors qu'en ville, son sens de l'orientation ne l'aida guère. Plus Kieran avança dans les ruelles, plus la fraîcheur matinale commença à s'estomper. Elle laissa place à un léger courant d'air chaud. Il arriva à une autre intersection où il tomba nez à nez avec une patrouille de garde.

Un sergent au pourpoint bien serré et au casque rutilant interpella l'homme d'une vingtaine d'année.
« Holà ! Mon grand, où allez-vous de si bonne heure ? »
« Euh... bonjour je me dirige vers la guilde des chasseurs de trésor. » dit-il en tendant le parchemin.

Les yeux du milicien s'approchèrent et essayèrent de déchiffrer l'écriture du père de Kieran. D'un geste incertain, le sergent lui montra la direction. Avant de le rendre à Kieran, il maugréa « Pff ! Encore un aventurier de pacotille... »
Kieran l'entendit, mais ne releva pas cette pique. Il ne voulut pas s'attirer d'ennui alors qu'il était proche de pourvoir partir en expédition. Le jeune homme s'empressa de ne pas demander son reste. Il se dirigea vers la direction donnée. Plus tard, le varockien arriva devant un bâtiment qui se distingua des autres. Des toits d'une couleur bleutée finissant en pointe agrandissait sa démesure. Kieran n'en revenait pas de cette architecture particulière. (Enfin, j'y suis...!)

Un large sourire se dessina sur son visage. L'excitation s'empara de tout son être. Enfin, il va pourvoir répondre à son instinct d'explorateur ; retrouver cette liberté qui l'avait tant chéri lors de son adolescence. L'aventure se trouva derrière ce bâtiment de pierre. Les doigts tremblants, il tourna la poignée et rentra au sein de l'établissement. Une boule se forma dans son ventre; ses yeux s'écarquillèrent à la vue de tous les artefacts qui composaient la pièce. Sa tête n'arrêta pas de tourner dans toutes les directions. Ses souvenirs de jeune insouciant revinrent dans ses pensées; il se revit contempler des vieilles fresques sur des murs délabrés, de toucher des objets datant du passé. Il retrouva cette sensation d'excitation et de nervosité. Un frisson de béatitude parcourut tout son corps. Reprenant peu à peu ses esprits, Kieran s'approcha de la personne qui devait être l'hôte de ces lieux.

« Bonjour, je m'appelle Kieran D'adventum. Fils d'explorateur, je suis ici en quête d'aventures exaltantes, de partir en expédition dans un coin perdu... Mon père m'a conseillé de venir vous voir.» exclama-t-il d'une voix fougueuse.
Modifié en dernier par Kieran d'adventum le jeu. 2 avr. 2020 23:15, modifié 1 fois.

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Gamemaster5
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Re: Corporation des Chasseurs de Trésors

Message par Gamemaster5 » jeu. 2 avr. 2020 23:11

Intervention GMique de guilde pour Kieran d'Adventum

La personne qui te reçoit est un homme qui fait à peu près ta taille, d'une quarantaine d'années. Une large cicatrice barre le côté droit de son visage et semble ancienne, reçue dans sa jeunesse, comme l'attestent ses cheveux poivre et sel. Il lève vers toi un regard perçant à travers le verre de ses montures; ses prunelles vertes t'analysent, te détaillent. Rien ne semble échapper à ses yeux aiguisés.

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Il croise les doigts sur son bureau avant de prendre la parole. Sa voix résonne dans ta poitrine tant elle est profonde.

"D'Adventum, hein... Tu dois être le fils de Géralt dans ce cas. Moi c'est Frederic, j'ai bien connu ton père, dans sa jeunesse. Un Chasseur efficace, y a pas à dire. Et tu souhaites marcher dans les traces de ton paternel ? Fort bien. Inutile que je te parle des risques du métier, il a sûrement dû t'en parler plus que nécessaire : on va économiser du temps. Bon..."

Frederic sort alors un épais registre relié de cuir, qu'il ouvre et où des centaines de noms sont couchés sur le papier au fil des pages. La grande majorité est rayée.

"Bien. On va commencer par t'enregistrer dans le registre des Chasseurs. Alors Kieran d'Adventum... Chasseur... Entrée... Aujourd'hui. Et enfin : Initié. Ne manque plus que ta signature."

Il fait pivoter l'ouvrage et pointe une case à côté de ton nom. Alors que tu te saisi de la plume, il se retourne et hèle quelqu'un.

"Elyë ! Les requêtes pour Initié s'il te plaît !

- Tout de suite Fred' !"

Tu vois une jeune elfe blanche vêtue d'une robe à col haut de mage bordeaux et noir arriver, plus grande que toi et qui pose un tas de papiers sur le bureau. Ses yeux limpides comme deux perles dorées s'arrêtent sur toi alors qu'elle aussi, à son tour, te détaille. Elle se penche sur le registre et lis ton prénom.

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"Kieran... Un nouveau à ce que je vois. Je suis Elyë, la personne en charge des quêtes de Chasseurs. C'est avec moi que tu vas planifier tes missions de la Corporation. Enfin, tes... Si tu survis à la première."

Elle le dit d'un ton neutre, sans animosité. Tu peux même y ressentir une pointe de lassitude ; tu n'es pas le seul à t'être présenté devant elle.

"Enfin, voyons voir ce qu'on a en ce moment... Bon commençons par le plus simple : qu'est ce que tu veux faire ? Ah-ta-ta-ta-ta, je t'arrête tout de suite, c'est ta première mission, alors ne t'attends pas à une épopée épique à travers Yuimen. Il faut d'abord que tu fasses tes preuves, on va pas t'envoyer à une mort certaine juste parce que tu veux faire une mission en particulier. Dis moi ce qui te plairait, et je tâcherai de te trouver quelque chose qui saura te motiver tout en te gardant en un seul morceau."
Allez, viens mon copain ! Si tu as des questions n'hésite pas !



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Kieran d'adventum
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Re: Corporation des Chasseurs de Trésors

Message par Kieran d'adventum » dim. 12 avr. 2020 23:43

L'homme à la coiffure grisonnante fit forte impression au jeune homme. Derrière ce visage balafré, Kieran ressentit un être expérimenté. Par ce dernier, il avait l'impression d'être analysé de la tête aux pieds. Kieran ne bougea pas d'un geste, il préféra laisser parler celui qui le recevait.
Dans ses paroles, il entendit parler de son père. Le varrockien fut surpris, il ne pensa pas qu'il allait rencontrer quelqu'un qui avait connu son paternel plus jeune. Le monde des aventuriers était à la fois aussi vaste que petit. Il se demanda quelles aventures ses parents avaient dues vivre. A son tour, il lui tarda de partir vivre ses propres aventures ; de retrouver cette liberté qu'il avait connue lors de son adolescence.

« Bonsoir messire , oui tout à fait! » répondit-il machinalement.

L'hôte de ces lieux sortit un registre. Il demanda à Kieran d'apposer sa signature afin d'intégrer les rangs de la guilde. Avec une plume aussi légère qu'une brise d'air, il signa sans faire de rature. Sa signature remplit sans dépasser la case prévue à cet effet. Cependant, l'encre noire se colla facétieusement à ses doigts. L'humain d'une vingtaine d'année vit le nombre de gens marqués sur le registre. Sans doute, cela devait être dû à la bonne réputation de cette corporation pour avoir tant de noms inscrits dans ce livre. Néanmoins, Kieran remarqua les noms rayés sur la liste. Il s'interrogea sur cette étrangeté (Qu'est-ce que cela signifie toutes ces rayures! Dois-je m'inquiétais ?) Est-ce qu'un jour, son nom finirait par être rayé comme ceux des autres?

Alors qu'il finit de compléter son 'inscription, Kieran entendit l'homme appelait une autre personne. Le varrockien leva les yeux. Il vit une elfe de haute stature apparaître devant sa personne. Il ne fut pas surpris, ce n'était pas la première fois qu'il en croisait des gens de ce peuple mythique. Plus jeune, Kieran en avait vu lors de ses pérégrinations dans de profondes forêts. Certes, ceux qui l'avait côtoyés n'était pas aussi élégamment habillés. Cependant, ces habitants des bois parurent moins coincé que cette elfe. Son regard croisa les jolies yeux inquisiteurs de la dame. (Qu'est-ce qu'ils ont à me regarder de cette façon, j'ai la sensation de passer un examen.) pensa-t-il en relevant son buste. Kieran ne se sentit pas à l'aise avec ce genre de regard. Il espéra que toutes ces formalités finirent bientôt. A son tour, il plongea son regard dans celui de l'elfe.

« Enchanté, Elyë, ravi de vous rencontrer ! J'imagine que je ne suis pas le premier à me présenter ici. Pour vous répondre, pourquoi pas partir à la découverte d'un lieu antique, à la recherche d'un trésor... Si je dois faire mes preuves, je vais le faire. Mais, il faudra m'en donner l'occasion alors! » répondit-il avec un soupçon de malice.

En attendant la réponse de la dénommée Elyë, ses yeux repartirent voyager sur les objets étranges qui composèrent la décoration de la pièce.

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Gamemaster5
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Re: Corporation des Chasseurs de Trésors

Message par Gamemaster5 » lun. 13 avr. 2020 00:40

Intervention GMique de guilde pour Kieran d'Adventum

L'elfe t'écoute, hochant progressivement la tête alors que tu énonces tes souhaits d'aventures et de découvertes. Elle s'empare de la liasse de feuilles avant de les parcourir une par une, avant d'en sortir trois qu'elle te présente les unes après les autres.

"Tout d'abord tu dois comprendre, mon cher Kieran, que les lieux antiques sont souvent les plus dangereux. Laisse moi donc te faire trois propositions, de la plus simple à la plus difficile. N'hésite surtout pas à me poser autant de questions que tu veux : la préparation d'une Récupération, c'est 50% du travail et des chances de survie.

La première est une mission de récolte. Tu dois aller chercher de la Douce Féerie, mais pas n'importe où. Dans la forêt des Faëras, en Ynorie. On y trouve là bas une variété de cette plante plus puissante que les autres, ce qui est très recherché par certains nobles, dont celui qui nous a fait la commande. Elle rentre dans la combinaison d'une recette alchimique appelée le Plaisir en Bouteille, avec des effets pour le moins... Puissants. La tâche n'est pas difficile en soit, elle va juste te demander du temps. Evidemment, tu n'es pas à l'abri de mauvaises rencontres en chemin, mais c'est tout entendu."


Le premier contrat est agrémenté d'une représentation de la fleur en question, ainsi qu'une carte sommaire montrant le chemin vers la forêt des Faëras. Elle tend ensuite un second contrat qui lui illustre un arbre et un étrange liquide doré.

"Celui là nous vient d'un juriste de Lehber, en Nosvéris. Il souhaite qu'on lui trouve de l'or liquide pour qu'il puisse poursuivre en toute quiétude ses procès. Ce métal, c'est une autre paire de manche : il va falloir que tu t'enfonces dans la forêt au sein du duché de Luminion, la Sylve des Premiers Ages, que tu trouves un de ces arbres de la révélation et que tu extrais l'astrium -le vrai nom de l'or liquide-. Tu vas devoir chercher dans un milieu hostile et périlleux, et y survivre suffisamment longtemps pour trouver un de ces arbres. Une mission qui commence à être assez relevée, mais toujours dans les cordes d'un apprenti."

Lorsqu'elle pousse la troisième feuille devant toi, c'est d'une main hésitante qui assume finalement son choix. Pas de dessin cette fois ci, simplement une carte menant au lac de Hynim, au nord de la principauté.

"Et là... C'est plus un rapport d'activité qu'autre chose. Des locaux auraient découvert une ouverture dans la roche, près du lac Hynim. On ne sait pas ce qu'il y a dedans, peut être rien. mais selon nos sources, ça a tout l'air d'être la planque d'un ancien nécromant. Si tu y vas, ce n'est pas pour l'explorer tout seul, tu te ferais tuer. Non, ce qu'on peut te demander, c'est d'y aller en éclaireur, établir un rapport et revenir. Si il s'avère que c'est bel et bien truffés de morts-vivants et autres créatures de Phaïtos, on enverra une équipe se charger de nettoyer et fouiller cet endroit. Débrouille toi bien et tu pourrais même accompagner cette équipe. Mais encore une fois, attention : c'est de loin la mission la plus dangereuse, car les risques sont inconnus. Tu peux tout aussi bien trouver une banale grotte que tomber sur une liche qui te réduirais en poussière à la moindre erreur."

Elle te jettes un regard avant qu'un mince sourire ne dévoile ses dents blanches.

"Alors, Récupérateur Kieran, que choisis tu ?"
Allez, viens mon copain ! Si tu as des questions n'hésite pas !



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Relonor
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Re: Corporation des Chasseurs de Trésors

Message par Relonor » lun. 5 avr. 2021 20:59

Chapitre 11 - De retour chez l'elfe noire
VI.12 Les enchères


Encerclant la shaakt comme une personne hautement précieuse, la troupe arrive au pied d’un bâtiment, non loin du vieux clocher. Une importante bâtisse sur laquelle est écrit « Corporation des chasseurs de trésors » et le slogan : « Vous cherchez, nous trouvons ! ». L’elfe noir qui sert d’homme de main principale s’écarte du groupe pour leur faire tous face.

"Bien vous savez pourquoi nous sommes ici. Restez à l’extérieur et surveillez le périmètre. Si vous voyez une menace arriver, n’engagez pas le combat. Ezraël !" Appelle Naegrim alors qu’une femme habillée comme une ermite et équipé d’un arc s’avance. "C’est toi qui supervisera le groupe. Tu nous préviendras au moindre problème. A vos postes !"

Tous s’activent et se positionne dans le diverses ruelles autour du bâtiment, tandis que le shaakt vient chercher Relonor et l’emmène à l’intérieur en compagnie de la dame. L’enchanteur ferme la marche et son homologue prenant la tête du groupe, présente des documents qui leur permettent de passer les accès gardés et comme attendu, tous doivent se délester des armes et boucliers potentiellement dangereux. Finalement, les trois individus arrivent à l’étage où les attendent de nombreux autres petits groupes similaires. Nobles et marchands, en plus de leurs gardes personnels, sont présents et n’attendent que l’opportunité de dépenser leurs fortunes pour des broutilles. En plus de ce petit monde, de nombreuses pièces sont exposées comme un crâne avec un orifice unique pour l’œil d’un cyclope, la peau d’un dévoreur des sables, les écailles bleues aux reflets irisés d’un Drakarn et d’autres encore.

"Dame Istavari comme d’habitude vous êtes un ravissement pour les yeux." Déclare un homme à la bedaine bien portante.

"Toujours aussi flatteur comte Erdial !" Lui répond-elle en une révérence qui doit laisser entrevoir une partie de sa poitrine.

D’autres échanges commencent à base de politesses, de compliments, de rires forcés venant d’une blague qui n’a rien de drôle. Tout pue la duperie verbale et les faux semblants des mondanités, une chose que Relonor exècre fortement, au point même où sont homologue à la peau noire le rappelle à l’ordre.

"Hey tu fais quoi là ?" S’énerve-t-il en lui attrapant le bras. "Tu crois peut-être que t’es là à regarder les oiseaux passer ? Tu es censé garantir la sécurité de la dame, ne l’oublie pas !"

(Et si je te coupais la langue, tu ferais comment pour lui lécher les bottes à ta dame ?)

"Heu…oui…désolé. C’est que…" Temporise Relonor alors qu’il refoule l’envie de lui arracher les tripes.

"C’est ta première fois que tu fais office de garde du corps, j’me trompe ?" Interroge Naegrim.

"Je vois que tu es plus perspicace que tu n’en as l’air !" Complimente faussement l’enchanteur.

(Crétin !)

"Il est vrai que je n’ai pas pris la peine de voir tes compétences dans ce domaine." Commence-t-il avant d’expliquer en chuchotant ce qu’on attend de lui et surtout comment il doit procéder. "Bien entendu tu dois toujours rester dans la même pièce que la dame, ça va de sois, mais ce sont les comportements des autres que tu te dois d’observer. Fais attentions aux comportements de chacun individuellement et en groupe. Ceux qui se distinguent de la masse sont soit des assassins amateurs soit des professionnels, la différence se fait sur leurs capacités à ne pas se faire repérer. Tout bon assassin qui se respecte peut se cacher comme un arbre au milieu de la forêt, cependant il n’est pas aussi efficace si la forêt entière est contre lui. Un groupe entier qui se voue à l’élimination d’une cible est d’une efficacité terrible. Chacun à son rôle et pendant que tu observes celui qui fait office de leurre, aidé par le reste du groupe, tu ne remarques pas la véritable menace avant qu’il ne soit trop tard !"

"Pourquoi tout ce blabla ? On ne devrait pas avoir ce problème puisqu’on est limité à deux gardes pour une même personne !" S’étonne Relonor.

"En es tu sûr ?" Ricane son nouveau mentor.

L’enchanteur observe les différents gardes du corps présents avec un regard différent. Les attitudes globales ne révèlent rien de particulier, jusqu’à ce qu’il remarque quelques regards qui s’échangent.

"Ils se sont mis d’accord ?" Demande-t-il, même si en l’état c’est plus une remarque flagrante.

"C’est ce qu’il me semble être, oui. Mais ils n’attaqueront pas maintenant, pas ici. Le bâtiment a une certaine réputation et si des clients venaient à se faire trouer la peau, ça ferait mauvaise publicité !" Répond Naegrim.

"D’où l’intérêt de laisser des hommes dehors." Comprend Relonor.

"Exact ! Dehors ils contrôlent le secteur et nous, on s’occupe de comprendre qui s’est allié à qui et contre qui." Un bruit derrière se fait entendre et un nouvel intervenant fait irruption. "Et merde !" Grogne le garde en chef.

Le nouveau est un homme brun, svelte et richement vêtu. Il est accompagné de deux gardes. L’un est un elfe blanc qui, d’après sa morphologie est un épéiste, tandis que l’humaine qui l’accompagne a la tenue privilégiée des magiciens. Relonor se tourne vers son supérieur pour y voir une contrariété non dissimulée.

"C’est quoi le problème avec ce type ?" Chuchote-t-il.

Alors que riche humain se déplace juste devant les deux elfes noirs, des regards d’amusements pour l’un et de colère pour l’autre s’échange entre l’homme et Naegrim qui reste muet jusqu’à ce qu’il s’éloigne à nouveau.

"Ce type est une plaie !" Commence-t-il. "Il y a une rivalité connue entre la maîtresse et cet homme. Il n’aurait pas dû être là !"

"C’est-à-dire ?" Interroge Relonor. Cependant, pour toute réponse Naegrim pose discrètement son doigt sur son oreille.

(L’hinïon ! Je vois. S’il ne veut pas me répondre et que cet homme ne devrait pas être là, cela peut vouloir dire qu’ils se sont assurés de son absence. Hors, c’est visiblement un échec.)

"Veuillez me pardonnez de mon retard, j’ai eu un léger…contretemps !" Explique-t-il alors que son regard insiste trop sur la shaakt.

"Remerciez le ciel d’être présent ! Vous pourriez bien ne pas avoir cette chance la prochaine fois !" Réplique-t-elle avec un faux sourire aimable.

"N’ayez crainte ! Contrairement à d’autre, je sais m’entourer de personnes compétentes." Dit-il en portant ses yeux sur Naegrim qui reçoit le regard courroucé de sa maîtresse.

L’ambiance devient électrique et un rien pourrait y mettre le feu. Je scrute les gardes alentours et me prépare à me battre à tout moment, mais l’irruption d’un individu stoppe la montée en pression.

"Je vois que la tension est palpable !" Crie fortement un homme pour se faire entendre de tout le monde.

L’humain parait distingué. Bruns, les cheveux courts, il possède une petite barbichette qui lui donne un air de chèvre. Sa veste rouge souligne ses boutons jaunes et or et son pantalon noir colle particulièrement aux jambes. Le tout se termine avec une paire de botte de la même couleur et des gants blancs.

"Puisque tout le monde est présent, nous allons commencer. Veuillez me suivre je vous prie !" Continue-t-il.

Rapidement, moi et Naegrim suivons de près la dame Istavari. Comme moi, je porte un regard particulier sur l’humaine et l’hinïon. Les membres éminents de chaque groupe s’installent tandis que leurs gardent se postent autour d’eux et les enchères commencent enfin. Au début, ce ne sont que des babioles dans valeurs qui sont proposées et quelques-uns profitent de l’occasion pour dégoter ces pièces à bas prix puisque personne n’en veut. Au fur et à mesure du temps qui passe, les enchères prennent de plus en plus de valeurs, faisant monter les prix de plus en plus. Jusque-là, ni la shaakt, ni l’humain n’ont émis la moindre offre.

"Voici notre dernière pièce !" Annonce l’homme qui gère cette séance.

Une femme apporte une boîte en bois qui, lorsque le commissaire-priseur l’ouvre, dévoile un étrange bijou mauve.

"Le talisman d’Azakaël ! Une pièce particulièrement rare ! Vous savez comme moi la réputation de cet objet, sinon vous ne seriez pas là aujourd’hui. Nous commencerons les enchères par…" Explique-t-il avant de se faire interrompre.

"Deux cents yus !" Fait un premier.
"Trois cents yus !" Surenchère un second.
"Cinq cents !", "Mille !"

Les intervenants se passent le relais les uns les autres, espérant obtenir l’objet au meilleur prix. Montant qui ne fait que grimper et alors que ni le riche humain, si la shaakt n’ont fait la moindre offre, celle-ci fait taire tour le monde en proposant un montant ahurissant.

"Cinq mille yus !"

Le silence est pesant. Plus personne n’ose surenchérir de peur de s’endetter pour sept générations. Même le commissaire-priseur peine à cacher sa surprise. Cependant son professionnalisme reprend vite le dessus.

"Une offre à cinq mille yus ! Je pense que nous avons trouvé le nouveau propriétaire pour ce bijou. Pardonnez-moi ma dame, mais je dois néanmoins demander aux autres s’ils souhaitent surenchérir." Triomphante, celle-ci fait un geste de bienveillance de la main à l’intéressé pour lui accorder ce souhait. " Cinq mille yus une fois ? Cinq mille yus deux fois ? Cinq mille yus tr…"

"Dix mille yus !"

La proposition venant du rival de l’elfe noire, est comme coup de tonnerre qui ne cesse de faire échos dans la pièce. La surprise est énorme pour les membres présents et la contrariété palpable pour dame Istavari et son second.

"Quinze mille !" Répond-elle passé un bref moment.

"Dame Istavari, pour une telle somme je me dois de vous demander si vous avez apporté des garanties. Le seigneur Goron a déjà effectué le nécessaire à son arrivée. Qu’en est-il de vous ?" Demande le commissaire-priseur.

La shaakt ne répondant rien, l’humain est obligé de réitérer sa demande.

"Heu…madame ? Avez-vous…"

"Non !" Tonne-t-elle avec un ton ne laissant place à aucune remarque sur ce sujet.

"Dans ce cas. Dix mille yus une fois ? Dix mille yus deux fois ? Dix mille yus trois fois ! Adjugé au seigneur Goron ! Une très belle acquisition que vous venez faire là mon seigneur !" Applaudit l’homme, avec le sourire de celui qui va toucher un beau pourcentage aujourd’hui. "Voilà, les lots d’aujourd’hui sont terminés. Je vous remercie de votre participation et vous invite dans la salle de restauration où des mets ont été disposés à votre attention."

Furieuse, dame Istavari serre les poings sur sa tunique et tente de réprimer ses émotions présentes. Lorsque le seigneur Goron quitte la salle, elle le suit à son tour pour l’interpeller. A sa venue, les gardes de Goron s’interposent immédiatement pour faire barrage.

"Nous avons à parler vous et moi !" Dit-elle avec une froideur dans les yeux qui me glace le sang.

"Je comprends que vous soyez déçu de la tournure des évènements, mais c’est le jeu des enchères, on ne peut pas gagner à tous les c…" Répond-il avant de se faire interrompre.

"Vous savez très bien de quoi je veux parler ! Je suis sûr qu’un…compromis est possible !" Lâche-t-elle avec toute la peine du monde.

"Un accord ? Venant de votre part ? Voilà qui est bien incongru. Pourquoi pas ? Je suis curieux de savoir à quel point vous le voulez ! Pourquoi ne pas nous isoler vous et moi dans une pièce à l’abri des regards et des oreilles ?" Propose-t-il.

Naegrim esquisse un geste dans sa direction, mais la shaakt l’arrête avant que les gardes du seigneur ne s’en occupent.

"Entendu." Accorde-t-elle.

Tous deux s’isolent pendant que nous sommes quatre à nous regarder les uns faces aux autres, jaugeant l’adversaire probable du regard. La discussion dans la chambre se termine vite. Soit aucune des parties n’a accepté de se soumettre à l’autre, soit l’elfe noire s’apprête à payer un lourd tribu. Elle ressort aussi furieuse que précédemment sans attendre que nous la suivions. Naegrim se précipite à sa hauteur et je l’imite, en surveillant nos arrières. Nous quittons le bâtiment et à la vue de l’expression affichée par la dame, nul dehors ne tente le moindre commentaire.

Chapitre 13 - l'usurier.

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