Le Refuge

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Yuimen
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Le Refuge

Message par Yuimen » mer. 27 déc. 2017 15:32

Le Refuge
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Le Refuge est une immense demeure destinée à abriter les démunis et les voyageurs isolés. Située dans les quartiers du centre, mais légèrement excentrée, elle fut pendant longtemps abandonnée à cause de sa localisation, trop loin des quartiers riches pour sa taille et sa prestance, jusqu'à ce qu'une famille noble ne l'achète pour la restaurer, en faisant sa résidence. C'est la fille d'une tailleuse réputée de la ville, Sérénité, qui gère le Refuge en son absence en plus de servir de tailleuse pour repriser les vêtements des résidents les plus pauvres des lieux. Si l'étage sert de logement au personnel et aux propriétaires, l'aile droite est composée de plusieurs dortoirs destinés à accueillir n'importe qui, pour peu qu'il n'ait pas d'autre alternative. Ainsi les voyageurs aisés sont priés de se rendre aux auberges de la ville, tandis qu'il est servi un repas chaud aux plus modestes, avant qu'il ne leur soit proposé de rester pour la nuit et que quelqu'un se charge de laver leurs vêtements. Mais les résidents les plus nombreux de cette aile restent les plus démunis, qu'ils soient d'anciens paysans dépossédés de leurs terres par manque de moyen ou des orphelins sans autre lieu où aller. Ceux-là restent plusieurs semaines, des fois plusieurs mois, en l'absence d'autre possibilité. Il leur est alors demandé d'aider le Refuge en nettoyant, en préparant les repas ou en accommodant les parties encore délabrées du lieu.

Le Refuge est l'une des résidences les plus grandes de la ville : elle est pourvue d'un grand hall d'entrée, maintenant aménagé en salon, au fond duquel une porte mène vers des bains chauds, accessibles uniquement à certaines heures par les femmes puis par les hommes utilisant le refuge. Les ailes de droite sont de grands dortoirs disposant de dizaines de lit, tandis que l'aile de gauche est réservée pour les cuisines, une petite salle d'armes, des salles de rangement et quelques bureaux. L'étage, lui, est interdit au public et est composé d'un petit salon et de chambres pour le personnel et la propriétaire.

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Xël
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Re: Le Refuge

Message par Xël » sam. 22 août 2020 14:10

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C’est à nouveau cette charmante femme aux yeux de deux couleurs qui m’accueille et qui me mène à l’étage dans un bureau où m’attend une femme, belle, de mon âge je dirais, malgré des cheveux décolorés et une mine plutôt morose. Elle m’adresse malgré tout un mince sourire auquel je réponds avec un semblable. Son visage me dit quelque chose, est-ce que je l’ai déjà rencontrée quelque part ?

« Bonjour. Vous venez de rentrer ? »

Sa tête me donne l’impression qu’elle rentre d’un long voyage mais elle m’explique qu’elle est rentrée hier et qu’elle ne voulait pas être dérangée. Elle m’invite à m’asseoir sur un fauteuil face au bureau et me demande ce qu’elle peut faire pour moi. Je m’installe donc, m’affalant presque tant mes jambes fatiguées et douloureuses ont du mal à me tenir tout en dévisageant un peu plus mon interlocutrice, certain de l’avoir déjà aperçu.

« On s’est déjà vu quelque part non ? »

Après un sourire fugace elle répond:

"J'ai brièvement été à Aliaénon, nous nous y sommes croisés. Je ne me doutais pas que vous seriez recommandé par Mikuzuki."

« Ah oui ça y est je me souviens ! Elle m’a dit que vous auriez des pistes sérieuses en ce qui concerne la purification des âmes damnés. »

Son visage s’assombrit et après une longue hésitation elle me demande pourquoi cela m’intéresse. Je me gratte la joue, hésitant à mon tour, je ne souhaite pas passer pour un fou mais c’est sans doute une des seule personne qui peut m’aider et m’en apprendre plus.

« Je cherche un moyen de me débarrasser définitivement des Lieutenants d’Oaxaca et Mademoiselle Mikuzuki pense qu’ils ne peuvent pas revenir si leurs âmes trouvent le repos. »

Pensive, elle ne semble pas plus étonnée que ça. Elle poursuit après un court silence qu’elle pense la même chose que l’Obscurologue et qu’elle est même parvenue à purifier une âme pas plus tard qu’hier soir.

"Tout ce qu'il me faut c'est un accès à cet âme et quelques minutes de calme et de concentration. Si vous pouvez me fournir cela avec les Lieutenants d'Oaxaca, je peux nous en débarrasser définitivement."

« Si par accès à l’âme vous voulez dire mourant alors je ne suis pas en mesure de vous le fournir. Pas pour l’instant en tout cas... »

J’ai encore besoin de temps, d’entraînement, afin d’être certain de faire le poids dans un combat.

"Oui, il faut qu'ils soient à l'agonie ou fraîchement morts, c'est là toute la difficulté. Je n'ai pas d'autre solution à vous offrir hélas."

Je soupire en passant une main dans mes cheveux.

« Ramener un corps à l’agonie ici c’est dans mes cordes... La seule difficulté c’est de battre les Treize... Les deux que j’ai croisé étaient plutôt... »

Je marque une pause, troublé par le souvenir de Vallel et de Crean et de sa masse manquant de m’arracher la tête.

« Impressionnants. »

Le regard grave, elle hoche la tête avant de déclarer qu’elle connaît mes exploits et mes capacités mais qu’elle ne me demande pas de ramener les corps ici. Après une inspiration elle ferme brièvement les yeux.

"Je compte monter sous peu au front ; je doute qu'Oaxaca se contente de ces assauts et je pense que l'on entendra de nouveau parler des Treize d'ici peu de temps. J'imagine que vous êtes d'accord avec cela, et comptez également prendre part aux prochaines batailles, n'est-ce pas ?"

J’acquiesce à mon tour mais précise que je dois d’abord subir un entraînement rigoureux qui a déjà débuté. Elle esquisse un sourire.

"J'espère également être plus puissante lorsque je les affronterai. Mais quoiqu'il en soit nous aurons besoin d'être plusieurs. Ce que je vous propose, c'est d'utiliser vos pouvoirs pour les abattre un par un. Si nous pouvons en isoler grâce à vos portails, personne ne pourra intervenir pour les aider, ni pour m'arrêter lorsque je purifierai leur âme. Tout ce qu'il faudra, si je puis dire, c'est les vaincre."

« C’est un plan intéressant. »

Un silence s’installe, sans doute en songeant aux horreurs qui allaient encore se dérouler et la difficulté de nos intentions. Je soupire en y pensant avant de vouloir changer de sujet, m’intéressant au bâtiment dans lequel nous nous trouvons.

« Alors c’est vous qui avez financé cet endroit ? »

Son sourire revient, elle hoche la tête.

"Effectivement, oui. Je n'utilisais pas vraiment ma fortune personnelle, alors autant qu'elle serve."

« Vous auriez pu me la donner. »

Dis-je en plaisantant avec l’ombre d’un sourire avant de déclarer plus sérieusement.

« Je me suis dit la même chose en donnant mon argent pour construire l’orphelinat. »

Son visage s'assombrit.

"Vous savez, j'ai vécu aveugle à la misère pendant longtemps, persuadée que nous vivions dans un grand Royaume, riche, juste... Alors pourquoi ces gens ont-ils besoin d'attendre la générosité de ceux qui voudront bien la leur donner ? Evidemment il faut combattre Oaxaca et l'Omyrhie mais... N'avez-vous pas parfois le sentiment que nos pays sont hypocrites ?"

Elle se mord la lèvre inférieure, visiblement peinée.

"Oubliez ça."

Je réfléchis à sa question, pointant pendant un instant mon regard vers le plafond.

« Hypocrites ? Non, je dirais qu’ils sont aveugles eux aussi. Ils ne se rendent sûrement pas compte de ce qu’est la misère. Mais vous savez... même sans un sous nous savons comment nous en sortir, en vérité nous attendons peu des riches. Nous savons que nous sommes abandonnés, différents. Malgré les efforts que nous avons fournis, vous et moi pour améliorer la situation des plus démunis, ça ne changera jamais. Il y a de la misère même dans les royaumes en paix. Comment vous avez trouvé la vue ? »

Elle s’affale dans son fauteuil en soupirant qu’il y a assez d’argent, de nourriture et de toits dans le monde pour tout le monde. Selon elle, l’aveuglement est volontaire. Elle poursuit après avoir repris une posture plus digne.

"Je ne sais pas vraiment comment j'ai retrouvé la vue. C'est... Un processus, disons. Je ne saurais même pas dire s'il est totalement terminé. Chaque jour j'ai l'impression de ressentir un peu plus l'absurdité de notre monde... L'absurdité de notre vanité. Et chaque jour je me sens m'éloigner un peu plus de Kendra Kâr. De ses hautes sphères, de sa noblesse... Je ne sais pas comment améliorer réellement la situation, alors je me contente de faire ce que je sais faire : chasser les nécromanciens, soigner les malades..."

Je soupire et essaie de lui remonter le moral en lui expliquant que ce refuge est très utile et que j’aurais pu en être un résident, provoquant un nouveau sourire.

"Ce n'est pas grand chose. J'espère faire plus lorsque cette guerre sera terminée, même si je ne sais pas encore quoi."

« A deux nous trouverons peut être. »

Son sourire s’étire d’avantage jusqu’à être moqueur avant d’ajouter qu’il faudrait avant tout survivre à ce qui va arriver. Je lâche un léger rire, sur le point de dire la même chose.

Nous échangeons ensuite quelques politesses avant que je ne quitte le bureau pour retourner dans les rues de la cité. La nuit n’est pas encore tombée mais tous les commerces ferment leurs portes tandis que les auberges et les tavernes se font plus animées, dévoilant la face nocturne festive de la cité blanche.


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Marcy
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Re: Le Refuge

Message par Marcy » dim. 5 oct. 2025 18:17

Un havre sans paix

Plutôt qu’un vieux sénile, le magicien s’avère être un sacré ronchon qui refuse carrément de lui répondre et lui pointe plutôt un objet qui ferait la traduction pour lui. Si Marcy se fiche pas mal de son caractère merdique – elle a vu bien pire – la voilà toutefois sacrément dubitative en voyant la table de traduction. Elle fixe l’objet quelques instants, puis son regard revient vers le vieil homme qui lui tourne ostensiblement le dos. Un léger tic d’énervement fait bouger sa lèvre supérieure. Elle ne sait pas lire, alors il peut bien se carrer sa table là où elle pense. Enervée, Marcy retourne vers le comptoir et commence à tapoter du doigt de manière agaçante. Un soupir échappe au vieil homme. Puis un second. Et, enfin, il répond. Le caillou est une rune, un genre de caillou divin qui s’appelle foudre et qui peut être incrusté ou utilisé de manière ponctuel. Tout cela passe complètement au-dessus de la tête de Marcy qui n’en comprend pas la moitié mais qui hoche la tête en récupérant sa rune. Elle ne va pas perdre plus de temps ici et s’éloigne du comptoir. La rouquine se fend tout de même d’un petit commentaire avant de sortir.

- Vous donnez pas envie d’acheter chez vous, le vieux !

Sans attendre, elle claque la porte et sort, ignorant l’éventuelle réponse du vieux magicien. Elle est certaine de ne plus jamais être la bienvenue ici, mais elle ne compte pas y retourner de sitôt. Pour l’heure, elle doit, hélas, se rendre au Refuge. Elle en connaît l’emplacement et le chemin pour s’y rendre, mais cela fait longtemps qu’elle n’y a pas mis les pieds. Volontairement. Elle a évité les alentours comme la peste, mais le destin aime visiblement bien lui jouer des tours, ces derniers temps. A croire que quelqu’un tire les ficelles spécifiquement pour lui mettre des bâtons dans les roues. Malgré son peu d’entrain de retourner là-bas, elle a passé un marché avec jean et elle fera ce qu’il faut pour le respecter. Et si elle doit retourner au Refuge, tant pis. Rien ne l’oblige à y dormir, après tout. Elle a toujours sa cachette aménagée. Elle saura se débrouiller.

C’est donc un peu à reculons que Marcy se rend au Refuge. L’endroit, une immense bâtisse autrefois abandonnée, a été réhabilitée par une noble qui souhaitait offrir un refuge aux plus démunis. Du moins c’est l’histoire qu’on a servi à Marcy la première fois qu’elle s’y est rendue. Et il est vrai qu’elle a eu un repas chaud et un endroit où dormir. Mais la réalité est bien différente de l’histoire qu’on essaie de raconter et n’en garde pas un souvenir suffisamment positif. Une fois devant l’immense bâtisse, son regard se porte immédiatement vers l’aile des dortoirs où elle n’a pas pu fermer l’œil, cette nuit-là. Elle aperçoit quelques silhouettes, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Sans doute d’autres sans-toits comme elle. Ou bien les serviteurs de la propriétaire qui vit à l’étage. Peu importe, en vérité. Marcy compte bien se faire discrète et se contenter d’observer pour trouver sa cible, sans trop se soucier du reste.

Elle pénètre dans le bâtiment par la grande porte, entrant dans un grand salon servant de pièce d’accueil. Personne ne semble trop faire attention à elle, pour son plus grand bonheur. Elle furette un temps dans els couloirs, cherchant à repérer la fameuse Eleanore. Ce qui s’avère compliqué, parce qu’il y a plus d’une petite brune dans les parages. Généralement, elle peut deviner les prénoms en écoutant les conversations e aucun ne correspond à celui qu’elle recherche. A défaut de trouver la bonne personne, elle peut au moins éliminer les mauvaises comme ça. Pas plus avancée par ses recherches, elle a tout de même la chance de rester suffisamment longtemps pour que la porte des bains s’ouvre. Quelques petits groupes de femmes s’y rendent et Marcy, après son séjour dans el quartier des tanneurs et son passage sous l’averse, n’est pas contre l’idée d’un bain chaud. Elle hésite un bref instant, puis décide, avec un hochement d’épaule, que ça ne lui fera pas de mal. Bien au contraire.

C’est donc avec un soupir teinté de soulagement qu’elle s’engouffre dans l’eau chaude après avoir laissé ses habits dans un panier à l’entrée des bains. Elle s’est mise à l’écart afin d’observer les têtes présentes, mais elle ne fait que revoir celles vues précédemment. Elle profite donc du moment pour se laver de la tête aux pieds, en insistant particulièrement sur les zones sensibles et sur ses cheveux. Ces derniers, dans un état de plus en plus douteux jusque-là, acceptent avec plaisir le passage d’un savon peu odorant mais bienvenue. La jeune fille a tout le loisir d’observer son corps, d’en noter la maigreur mais aussi les transformations qui ont commencé récemment. Elle a perdu son ventre plus rond de l’enfance pour un plus plat. Ses hanches ont commencé à s’élargir un peu et une poitrine naissante commence peu à peu à prendre de l’ampleur, lui tirant une moue dubitative. Elle aurait préféré grandir davantage plutôt que de voir une poitrine se dessiner de la sorte, mais elle n’y peut hélas pas grand-chose. Une enfant attire moins l’attention qu’une femme, elle en a parfaitement conscience. Une femme peut jouer sur d’autres tableaux, par contre, mais Marcy n’a aucune envie de se lancer là-dedans. Même si elle n’a qu’une vision très vague des choses. Elle sait, en revanche, que les filles de la rue finissent souvent comme prostitués. Mais elle ne finira pas ainsi. Elle est différente. Elle a prouvé ses compétences à Jean, il lui filera du boulot autrement plus valorisant que de faire ce que font les prostitués, quoi que cela puisse être. Elle a des doutes à ce sujet.

En tout cas, une fois propre, elle récupère ses vêtements et, n’ayant pas trouvé celle qu’elle cherchait, prend la direction de la sortie. L’obscurité commence lentement à tomber lorsqu’elle quitte le bâtiment et elle laisse échapper un bâillement avant de s’étirer. Elle a passé une plutôt bonne journée, entre le boulot donné par Jean, le repas de Hugues et, maintenant, le bain gratuit et bienvenue. Il ne manquerait plus qu’un toit au-dessus de sa tête et un lit décent pour qu’elle soit la plus heureuse du monde. Cela lui fait immédiatement penser à l’orphelinat et sa bonne humeur s’éteint. Un sourire et deux petites claques sur ses joues plus tard, elle se reprend. Y penser ne servira à rien. Elle doit rester focalisée sur son objectif du moment. Hélas, le destin ne lui set pas la réponse sur un plateau. Elle est pressée, pourtant et n’a pas envie de décevoir Jean.

Déçue, mais pas démoralisée pour autant, elle quitte le Refuge pour retourner dans sa planque. Mais à peine une rue plus loin, elle entend un bruit de course soudain. Sans avoir le temps d’en comprendre l’origine ou la provenance, on la heurte brutalement. La rouquine choit au sol avec la personne qui l’a percuté, dans un enchevêtrement de bras et de jambes, le tout ponctué par deux cris de surprise teintés de douleur. Le choc au sol est rude, mais, au moins, sa tête ne heurte pas les pavés et Marcy se redresse rapidement. Elle découvre une jeune fille pas plus vieille qu’elle qui essaie tant bien que mal de se relever alors que deux silhouettes plus grandes et clairement masculines, arrivent vers elles à toute vitesse.

- Tu t’échapperas pas, sale peste !

Prise au dépourvue, Marcy comprends pourtant tout de suite que la situation est dangereuse lorsqu’elle perçoit l’éclat d’une lame dans la main d’un des deux hommes qui s’approchent très vite. Celle qui l’a percuté peine à se relever et, bien trop vite à son goût, els deux types les rejoignent. L’un des deux, un balafré aux cheveux longs, empoignent la jeune fille brune par les cheveux et la tire, lui arrachant un cri de douleur alors qu’elle essaie de s’enfuir, en vain.

- Tu nous as donné du fil à retordre, saleté, mais le vent a tourné…

Puis il se tourne vers Marcy qui se relève. Il fronce les sourcils et crache.

- Une autre ? Putain, marre de ces gamines… Hieros, tu t’en occupes.

Le fameux Hieros, un brun aux cheveux coupés en bol et au teint sombre, a un sourire mauvais aux lèvres et tend une grosse main vers Marcy. Il la retire pourtant vivement en sifflant de douleur. La rouquine, sa fidèle dague à la main, lui a entaillé la paume et se tient sur ses deux jambes. La voleuse n’a aucune idée de ce qu’il se passe, mais une chose est sûre, elle ne va pas se laisser faire.

- Me touche pas, sale porc !

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