Rues de la ville

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Yuimen
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Rues de la ville

Message par Yuimen » mer. 27 déc. 2017 14:02

Rues de Kendra Kâr

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Kendra Kâr est une immense cité parsemée de petites rues et allées permettant aux habitants et voyageurs d'atteindre tout endroit sans trop de problèmes. Des patrouilles de soldats les traversent régulièrement, y compris de nuit. Mais attention aux voleurs ! Dépendamment du quartier, les rues sont plus ou moins propres, le summum étant dans le centre bourgeois de la ville, où un tout à l’égout permet de flâner sans risquer de rencontre quelque débris.

L'axe principal de la cité est appelé la Grande Rue. Elle est empruntée par tous les convois marchands. Elle traverse toute la cité en ligne droite, menant des Grandes portes au port en passant par la grande place du Château Royal.

Le bruit et l'agitation sont plus que présents tout le long du trajet et les soldats passent leurs journées à courir après les nombreux voleurs s'en prenant aux voyageurs fortunés.
C'est seulement à la tombée de la nuit, lors de la fermeture des portes, que la rue redevient calme. Seuls quelques gardes patrouillent alors, assurant le couvre-feu. Soyez sage ! La Milice est très présente et n’hésite pas à intervenir !

Si vous vous laisser aller à flâner dans les rues de la partie est, vous tomberez sans doute sur les quartiers les plus pauvres, insalubres et dangereux. Une communauté de Liykors et de Worans continue à y vivre en groupe fermé malgré les efforts des autorités pour les intégrer à la ville. Ces quartiers sont évités par la plupart des citoyens malgré une criminalité relativement stabilisée par les forces de l'ordre.

Humbert Helboldt
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Re: Rues de la ville

Message par Humbert Helboldt » jeu. 3 janv. 2019 11:30

...

L'entrepôt était proprement gigantesque. De hautes caisses s'entassaient, parfois entrouvertes sur des trésors innombrables : elles différaient pourtant à chaque pas, puisque les fournisseurs du Baron étaient aussi nombreux que ses acheteurs – et que ses détracteurs. Des ouvriers s'activaient en petits groupes à déplacer l'ensemble, amenant coffres, tonneaux et caissons à la sortie pour les charger sur des charrettes aux destinations multiples. Et, à mesure que l'entrepôt semblait se vider d'un côté, il se remplissait d'un autre : car, muni de deux larges portes à battants, une à l'arrière et une à l'avant, les marchandises entraient d'un côté et ressortaient de l'autre dès lors qu'on en avait fait le compte précis et qu'on avait déterminé où est-ce qu'on les échangerait contre leur prix en yus.

Mais alors que le professeur allait s'avancer vers l'un des hommes qui étaient là pour lui demander où trouver ses composants, Sullivan l'agrippa brutalement par le bras et l'entraîna dans l'ombre d'un véritable mur de tonneaux de vins. Lançant un regard en arrière, comme pour vérifier que personne ne les avait vus, il continua de tirer Humbert, sans ménagement aucun, en longeant le haut mur jusqu'à arriver au coin. Là, toujours dans l'ombre des entassements, il y avait une petite porte : après l'avoir déverrouillée d'une clé qu'il portait à son trousseau, le laconique gardien fit passer Helboldt devant et referma aussitôt derrière lui.

Ils avaient déboulé dans un escalier étroit qui descendait abruptement sur leur gauche, le long du mur de l'entrepôt, éclairé seulement par une torche en haut des marches. Et, dès qu'ils furent descendus d'un niveau, le sol fut plat à nouveau, un couloir obscur s'étendant sur leur droite. Mais Sullivan lui indiqua la porte de l'autre côté et, par la simple force de son regard, lui intima d'y entrer. Il avait pris à la main la torche du haut des marches et n'était pas prêt à la laisser s'échapper.

La pièce où ils entrèrent était assurément un entrepôt, également, mais le plafond était plus bas et les murs plus proches, petite cachette souterraine. Il y avait là de nombreux coffres et caissons solidement fermés, mais aucune poussière ne semblait s'y accumuler, comme si le passage y était suffisamment fréquent. Sullivan l'emmena vers le fond et ouvrit pour lui plusieurs caisses à l'intérieur desquelles se trouvaient tous les composants dont il avait besoin, répartis petites doses.

Humbert n'avait rien d'autre à faire, à part prendre un sachet ou deux de chaque et le mettre dans son sac. C'était facile, presque trop. D'ailleurs, Sullivan semblait observer précisément tout ce dont le professeur avait besoin, hochant de la tête et marmonnant le nom des différents composés, inscrits sur de minces bouts de papier collés à l'intérieur des caisses. Sans doute vérifierait-on qu'il n'avait pas pris plus que nécessaire...

Une fois son œuvre achevée, son chaperon semblant toujours captivé par la mémorisation de tout ce dont Helboldt avait eu besoin, il en profita pour lancer un regard aux alentours. Et, alors que son regard vagabondait, il eut l'extrême surprise de remarquer plus loin ce qui ressemblait fort aux coffres de la Baronne, entre deux paquets de toiles pour peinture encore vierges.

Aussitôt, Sullivan s'interposa entre lui et son sujet d'observation, le fixant dans les yeux et indiquant la sortie d'un mouvement brusque de la tête.

- Oui, oui, bien sûr...

Sans se faire prier, le précepteur quitta cette caverne fort fermée et regagna l'air libre, raccompagné jusqu'au manoir par son guide et protecteur, toujours aussi muet : un fantôme à ses côtés, une présence aussi pesante et constante qu'un roc.

...

Humbert Helboldt
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Re: Rues de la ville

Message par Humbert Helboldt » jeu. 3 janv. 2019 12:11

...

La vie coulait trop rapidement pour le professeur-alchimiste-apprenti magicien. Il fallait veiller sur les enfants, assurer leur enseignement, être présent et de bonne humeur aux déjeuners et dîner ; parallèlement, il cherchait à parfaire sa maîtrise du sortilège, qu'il n'osait pour autant lancer véritablement, se contentant d'en répéter inlassablement les mouvements jusqu'à les avoir parfaitement intégrés ; il avait promis à la Baronne de nouveaux pigments, qui attendaient toujours, puisqu'il avait oublié de demander au Baron les ingrédients et composants divers qui lui manquaient. Et le Baron s'absentait fréquemment, ce qui n'arrangeait rien : il devait rendre des comptes à l'intraitable vieux Gisors, en particulier lui demander ses gages qui ne lui étaient cédés qu'avec une incroyable réticence.

Cela faisait quelques jours qu'il était remis de ses blessures : l'Ynorien avait été emprisonné par la milice, mis aux cachots, lui avait-on appris. Il attendait son jugement et devait probablement être soumis à quelques séances de torture afin de lui faire expier ses odieux crimes – Humbert était certain que les dames présentes l'autre jour avait déjà fait ce qu'il fallait afin que la sentence finale fût la peine de mort. Cela relevait de la sécurité même de Kendra Kâr, qui devait bien agir ainsi afin de conserver son rang de cité la plus sûre et la plus civilisée de Yuimen.

Il venait de rendre visite au vieux Dôme, à qui il avait rendu le parchemin. Ce dernier lui avait affirmé que ses sarcasmes le perdraient un jour, espérant qu'il n'en ferait part qu'à de vieux amis comme lui : Humbert avait cependant dû le quitter rapidement. Il souhaitait passer à la librairie de Mme Rousselle et n'avait que peu de temps avant le retour des enfants du Temple de Gaïa.

La poussière s'accumulait sur les étagères et sur les bouquins entassés là. Bien que le corps de la vieille dame eût été emporté par les services funéraires de la cité blanche – le précepteur lui avait payé une sépulture avec les modestes fonds de la librairie, pour lui éviter la fosse commune -, il y régnait toujours une atmosphère de mort et de pourriture. Il ne pouvait tenir ce lieu seul, qui lui était tombé dessus d'un seul coup, parce qu'il était le seul qui en avait encore les clefs.

- S'il vous plaît, messire ?

Il se retourna : dans l'embrasure de la porte, un vieil Ynorien, le sourire aux lèvres et le dos voûté, s'approchait.

- Je suis navré, la librairie est fermée...
- Oh, mais je souhaitais seulement me reposer un moment à l'ombre et profiter d'un interlocuteur attentif...

Il n'y avait pas de Soleil dehors : d'épais nuages gris avaient couvert le ciel pendant toute la journée. Mais le vieillard referma la porte derrière lui, la clochette retentissant d'un doux sonnement. Helboldt était sûr d'avoir refermé derrière lui, en entrant, et pourtant il n'avait pas entendu le vieil homme ouvrir... Sur ses gardes, il demanda d'un ton brusqué :

- Que voulez-vous ?

Le vieillard s'approcha lentement d'une rangée de livre, laissant son regard dériver sur les livres. C'était des ouvrages d'auteurs oranais.

- Je suis le grand-père du jeune homme qui vous a agressé l'autre jour, à la Bise d'Ynorie.

Le sang d'Helboldt se glaça. Il ne connaissait pas à ce lieu d'autre sortie que l'entrée même : or, il était prévisible que le vieil homme était donc accompagné d'autres membres de sa famille tout aussi dangereux que le petit-fils emprisonné. D'un ton où transparaissait cette fois une panique vaguement contrôlée, Helboldt répéta :

- Que voulez-vous ?
- Rien de plus qu'une rapide conversation, répondit le vieillard en souriant.

Il n'avait pas l'air agressif, cherchant visiblement à apaiser le professeur par une attitude calme et douce.

- Tout d'abord, mes excuses pour le comportement de mon petit-fils. Il n'aurait pas dû vous viser...
- Mais pourquoi avoir voulu tuer ces dames ? Je ne...
- “Ces” ? Coupa l'Ynorien. Il ne voulait se venger que de votre Baronne Agatha.

Son ton s'était fait bien plus dur pour prononcer ces derniers mots, et son sourire s'était évanoui. Dans les entrailles d'Helboldt, la peur faisait place à une curiosité inquiète.

- Je vous dirai mon nom... Je suis Chikanori, doyen des Koto. Ma famille est une vieille famille d'Oranan... Nous avons possédé, pendant des années durant, ce tableau fameux, ›Le pêcheur dans la tempête‹... Une œuvre que toute la République d'Ynorie nous enviait. Une œuvre que seuls les méritants pouvaient regarder seulement, une œuvre que nous avions promis de protéger face au chaos du monde, en respect pour nos Dieux et nos traditions.

Il baissa la tête : sa courte barbe blanche sembla onduler.

- Rana et Moura nous ont envoyé des signes, lorsque le tableau a été volé. L'opprobre est sur moi et sur toute ma descendance. La seule issue est la vengeance, la récupération, par la force s'il le faut, au prix de la vie des nôtres plutôt qu'au coût de notre honneur, de l'inestimable bien.

Son visage se fendit d'un sourire douloureux.

- Mais vous devez savoir, à présent, pourquoi nous visons Agatha, n'est-ce pas ?

Humbert tenta de reculer : il était déjà acculé contre une rangée de livres.

- C'est... c'est elle ?
- Nous en sommes certains. Elle seule a eu l'immense privilège d'être une Kendrane à pouvoir admirer le tableau, obtenu auprès du Conseil de notre cité par tous les avantages économiques qu'elle leur faisait miroiter, et une vengeance de son mari s'ils refusaient. Elle faisait valoir son expertise en tableau, elle qui a tant voyagé de par le monde pour admirer des peintures de tout Yuimen, et sans doute volé tant de ceux-ci... Elle a pu contempler le tableau, tout autant que repérer les lieux et les protections. La nuit précédant son départ, un intrus s'introduit chez nous et subtilise le tableau, évitant tout les pièges, se rendant directement dans la salle secrète, comme s'il s'y était déjà rendu. Curieux hasard, n'est-ce pas ?

Humbert secoua de la tête.

- Non... C'est une pure coïncidence.
- Une pure coïncidence ? Et pourtant... Notre famille n'a jamais accepté à ce que cette œuvre soit copiée pour des particuliers. C'était une œuvre divine, un tableau de maître, un présent aux dieux ! Mais les Cappique vont mettre fin à notre garde. Ils vont essayer d'en tirer profit.

Les mots sonnaient vrais, trop vrais. Helboldt serra les dents. C'était... Non, il ne fallait pas y croire. Agatha lui avait assuré que les Ynoriens étaient devenus fous après le vol du tableau, peut-être même paranoïaques comme ce vieillard. Il fronça les sourcils et désigna la porte :

- Sortez. Ne répandez plus ces accusations ici... Ou allez les porter devant la milice.

Le vieillard sourit tendrement.

- La milice est impuissante face aux puissants. Ne l'avez-vous pas déjà constaté ? Adieu, messire Helboldt.

Et le vieil Ynorien s'en fut, laissant le précepteur empli d'un doute affreux.

...

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Faëlis
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Re: Rues de la ville

Message par Faëlis » dim. 10 févr. 2019 16:42

Les réactions des gens peuvent être très variables dans une situation donnée. Ici, certains se retournaient pour regarder ce qui ressemblait à un couple en train de se disputer, tandis que d'autres faisaient exprès de regarder ailleurs. Faëlis et Aliéna avaient passé la moitié du voyage à se disputer ou à s'ignorer, et il n'y avait pas de raison que cela change une fois à terre.

« On dirait que tu fais tout pour me contredire ! » protesta l'elfe

« Ce n'est pas ma faute si tu prends systématiquement les mauvaises décisions ! »

« Les marins admiraient mon travail autant que ma beauté naturelle ! »

« Tu parles ! Ils te trouvaient l'air d'une fille qu'ils se seraient bien tapés ! »

« Toi, tu as bien sauté sur le capitaine ! »

« Oh, je comprends ! En fait, tu t'énerves parce que tu es jaloux ! »

« Pas du tout ! Je ne comprends juste pas pourquoi tu t'es intéressée à ce type ! »

« Je vois je vois ! Messire n'est pas content que je n'aie pas succombé à ses charmes ! »

Il eut beau protester que ça n'avait rien à voir, elle ne voulut rien entendre. C'était pourtant vrai ! Elle avait un caractère impossible et n'était en rien attirante ! C'était sûr et certain ! Son corps gracieux et sublime, sa volonté d'acier, ses formes... euh... enfin rien d'attirant pour quelqu'un d'aussi doué pour jauger quelqu'un que Faëlis !

Une minute de silence s'installa tandis qu'ils marchaient dans la rue dans un silence boudeur. Kendra Kâr n'avait pas changé : toujours aussi vaste et crasseuse, si bien que l'elfe s'était empressé de quitter les bas quartiers. Le palais se dressait, au loin, mais impossible d'y aller maintenant : il risquerait de trouver des gens qui le questionneraient sur sa mission et... disons qu'il n'était pas encore prêt à leur faire face. Non, il devait se rendre au temple des plaisir, seul endroit où il pourrait espérer trouver au moins une piste de Cromax. C'était le plus important. Il devait donc arrêter de penser à Aliéna. Ce qui signifiait arrêter de laisser son regard dériver vers elle. En plus, elle avait presque toujours les yeux rivés sur lui lorsqu'il le faisait ! À croire qu'elle anticipait ses mouvements ! Ou qu'elle le regardait tout le temps. Non, cette dernière possibilité était insensée, bien sûr.

Mais alors qu'ils avaient enfin retrouvé un peu de paix, une marchande apporta un bouquet de fleurs en expliquant qu'elles étaient parfaites pour réconcilier les cœurs malheureux. Ils s'arrêtèrent tous deux, sachant pertinemment ce qui allait suivre. La jeune fleuriste semblait pleine de bonne volonté et était sans aucun doute totalement innocente du casus belli qu'elle venait de déclencher après une très aussi récente. Il fallait donc l'éconduire avec délicatesse avant qu'Aliéna ne prenne les devants. Hélas, ils parlèrent en même temps :

« Nous ne sommes pas ensemble, mais merci mademoiselle. »

« Va te les mettre où je pense, tes fleurs, gamine ! »

Et la dispute repartie de plus belle, cette fois sur le sujet de la politesse. Faëlis s’aperçut qu'il n'en était pas totalement mécontent. En effet, il faut toujours regarder quelqu'un quand on lui parle. Donc tant qu'il se disputait avec Aliéna, il pouvait contempler ses superbes, et parfaitement irréels, yeux violets, voir même dériver un peu vers le décolleté de sa robe pourpre.

« Bon, j'en ai marre ! S'exclama-t-elle finalement. Je vais me chercher une chambre à l'auberge de la tortue guerrière et tu n'as pas intérêt à me suivre ! Et je réserve deux chambres séparées ! »

Faëlis se garda bien de faire remarquer qu'il ne servait à rien de réserver deux chambres s'il ne devait pas la suivre. Elle risquerait de vouloir pour de vrai qu'il ne vienne pas. Ils se séparèrent donc dans la foule de la cité blanche, et l'elfe tenta de se convaincre qu'il n'y avait aucun petit vide qui s'était formé en lui dès qu'elle s'était éloignée...

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Faëlis
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Re: Rues de la ville

Message par Faëlis » sam. 9 mars 2019 17:03

Une fois dans les rues, Faëlis n'eut à déambuler que quelques minutes pour finalement voir un oiseau prendre forme humaine à côté de lui. Aliéna affichait une mine cynique :

« Cette ville est... amusante. Ils font de gros efforts pour paraître propre, mais il suffit de gratter un peu pour retrouver la crasse. »

« C'est le cas partout. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas chercher à développer la beauté. » répondit laconiquement l'elfe.

Elle haussa les épaules, murmurant que sa naïveté était touchante mais ridicule, avant de s'enquérir de ce qu'il comptait faire ici.

« Rien, à part prendre quelques provisions et partir en voyage. »

Elle bouscula un passant pour s'approcher, curieuse :

« Et où donc ? »

« En Ynorie. »

Un silence suivit, tandis qu'elle attendait la suite. Ils remontaient la grande rue vers les portes de la ville. Comme il devenait évident qu'il n'en dirait pas plus, elle insista. Néanmoins, il n'était pas sûr de pouvoir lui faire confiance sur cette affaire. Comme l'avait dit l'amante de la rose sombre, des gens paieraient cher pour ces informations. Elle insista et menaça de partir, mais il ne céda pas. Il n'aimait pas l'idée qu'elle s'en aille, mais quelque chose lui disait qu'elle n'en ferait rien. Elle était perdue dans ce royaume de lumière, loin des ténèbres qui l'avaient si longtemps abrité... Il fit donc mine d'être inflexible et peu affecté de ses paroles, malgré la crainte grandissante qu'elle puisse effectivement partir. Il partit acheter des fournitures pour le voyage, puis se dirigea vers la grande porte de Kendra Kâr. Au bout d'un moment, elle se tût, les lèvres pincées. Ce devait être terrible, pour une femme comme elle, de se sentir aussi perdue et dépendante... aussi, il se décida à déclarer :

« Je préférerais que tu m'accompagnes, mais tu es libre de partir. »

Une formule ouverte, qui lui laissait le choix de l'action tout en lui donnant une ouverture pour le suivre sans avoir l'air d'une requérante. Après un instant de réflexion, elle la saisie au vol et décida de le suivre. Il laissa échapper un soupir de soulagement en son fort intérieur. Elle allait probablement lui mener la vie dure pendant tout le voyage, mais c'était toujours mieux que de se retrouver tout seul en pleine nature !

Ils passèrent donc ensemble les portes de Kendra Kâr pour s'engager dans la grande plaine parsemée de champs d'Haenian.

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Oryash
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Re: Rues de la ville

Message par Oryash » dim. 28 avr. 2019 00:11

Lorsqu'elle avait quitté la Kendar-Kâr la dernière fois, elle n'aurait jamais pensé que cela serait pour tant d'années . Au départ c'était pour une simple quête personnelle et puis au final, elle n'était jamais rentrée, préférant retrouver une liberté à laquelle elle semblait avoir renoncé en œuvrant pour le temple.
Elle avait donc sillonné le monde, ivre de liberté, libre de ses choix, sans attaches. Elle avait eut besoin de se retrouver avec elle même, de faire le point et surtout d'accepter le fait qu'elle n'était plus celle qu'elle avait pu être jadis.
Lorsque la magie coulait dans vos veines et qu'elle vous appelait , vous possédait , cela vous changeait. Alors imaginez ce que pouvait ressentir, un humain qui avait toujours rejeté en bloque la magie. C'était une chose qui vous rongeait de l'intérieur tant que vous ne l'acceptiez pas.
Et pour l'accepter elle avait du faire un travail personnel sur elle même, mais pas sans mal. Combien de fois avait-elle perdu le contrôle, mue pas cette envie de tuer ? Combien de fois avait-elle pris du plaisir à la limite de la jouissance en répandant le sang ? Elle n'aurait pu vous répondre et d'ailleurs l'aurait-elle voulu ? Non, elle ne l'aurait pas fait et si vous aviez été trop insistant ,vous ne seriez plus là

Aujourd'hui, elle se tenait devant la porte principale de la cité, juché sur son fidèle destrier , fière. Elle jaugeait le va et vient des passants, ne leur prêtant que peu d'attention. Après quelques minutes d'observations, elle finit par donner un léger coup de talon à sa monture qui s'était mise en marche, forçant les badauds à s'écarter de sa route.

Elle déambulait , sillonnait la cité de long en large comme pour reprendre ses marques. Les senteurs, les bruits, tout lui revenait en mémoire avec plus ou moins de plaisir. Au détour d'une ruelle, elle se souvenait avoir assassiné trois personnes et avoir éprouvé un plaisir peu avouable. Sentir la vie leur échapper alors qu'elle avait absorbé leur substance vitale avait été comme du miel coulant dans ses veines. Un mince sourire s'afficha sur les lèvres à la remémoration de tout ça alors qu'elle poursuivait son chemin, tranquillement.

Un peu plus loin, une charrette à l'essieu cassée, l'obligea à faire un détour. Elle chemina encore quelques instants et se retrouva dans le centre de la cité et plus exactement devant le Temple des plaisirs.



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Oryash
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Re: Rues de la ville

Message par Oryash » dim. 12 mai 2019 13:09

Précedemment: Y'a pas à tergiverser, en route ...


Ainsi donc à peine arrivée, qu'elle reprenait déjà la route. Elle se posa maintes questions quant aux soucis que rencontrait le temple et se demanda si le destinataire du message pourrait la renseigner un peu plus à ce propos, mais chaque chose en son temps. Pour l'heure elle devait quitter la ville et avec le monde sillonnant les rues, ce n'était pas aisé. A croire que tous les habitants de la ville s'étaient donnés rendez-vous sur le trajet de Oryash pour la ralentir.

Une bande de gamins coupa subitement la route de la cavalière dont la monture se cabra subitement, laissant un enfant d'une dizaine d'années terrorisé devant le grand animal qui se dressait devant lui.

Les yeux exorbités de terreur, il se protégea machinalement avec les bras, attendant le moment où le cheval lui assénerait les coups de sabots. C'était sans compter sur la réactivité de la peau blanche qui parvint à dévier l'animal alors que ses pattes retrouvaient le sol dans un bruit sourd.

" Par Fenris! File et ne recroise pas ma route ou ça pourrait bien être la dernière! "

Le regard rouge sang de Oryash fixait le gamin avec colère. Il était évident qu'elle ne plaisantait pas. L'enfant ne demanda pas son reste et déguerpit rapidement .

" Maudits gamins!"

Elle flatta l'encolure de Hérumor tout en lui murmurant à l'oreille.

" Désolé pour tout ça mon vieux. Allez en route."

Des regards avaient assisté à la scène et à présent les murmures allaient bon train. Oryash talonna légèrement sa monture et poursuivit son chemin.

Seulement voilà, la rumeur avait couru qu'une peau blanche était arrivée en ville et un autre Phalange de Fenris voulait savoir s'il s'agissait de son amie. Il faut dire que les membres de ce peuple ne courraient pas les rues de Kendra-Kâr. Oryash arrivait sur la grande rue lorsque Melron sortit de l'ombre et se montrait à la vue de la demoiselle. Oryash tira sur les rennes de son cheval, afin de le stopper. Elle fixa Melron, un peu surprise de le voir encore en ville.

" Et bien si je m'attendais ! Ainsi donc tu vis encore ici ? Contente de te revoir. "

Le jeune homme adressa un sourire à Oryash.

" Content de te revoir également. Tu restes longtemps ? Le temps de boire un verre ? "

Elle oscilla la tête en une négation.

"Malheureusement non. Une autre fois peut-être. "

Sans attendre une éventuelle réponde de Melron, elle se remit en route.

"A bientôt Oryash. "

Elle adressa un simple signe de main au jeune homme.


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Harmonie
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Re: Rues de la ville

Message par Harmonie » mer. 22 mai 2019 19:24

Déçue de ne pas avoir réussi à subtiliser un étalon aux Écuries royales pour faciliter son départ de Kendra-Kâr, Harmonie arpente les rues pavées de la cité Kendrane. Mine abattue quelques instants, elle observe son reflet dans la vitre d’une des différentes enseignes parsemées dans chaque rue. Il était inconcevable de se laisser démoraliser par une telle stupidité. Avec ou sans monture, il fallait quitter ce lieu au plus vite. Cette expédition se ferai à la force de ses longues jambes de jeune femme ! Une préoccupation de moins à résoudre. Cependant, un autre problème et non des moindres subsistait. En effet, avec uniquement 50 yus en poche, il serai difficile d’explorer l’entièreté des royaumes…

Il serai même compliqué de quitter Kendra-Kâr durant plus de 4 jours avec cette somme. Il faudrait réussir à accumuler plus de yus pour pouvoir espérer survivre pendant au moins 7 jours, le temps nécessaire pour trouver des travaux lui permettant de subvenir à ses besoins vitaux par la suite.

L’idée de tenter de voler une bourse à tous ces voyageurs déambulants dans la rue était tentante. Mais se rappelant de son précédent échec et de l’abondance des gardes dans ce secteur, il serai plus judicieux d’y renoncer.

(Et pourquoi pas intégrer une milice par la suite ? Protéger les gens ? Les aider ? Tout cela en voyageant sur le contient au gré des diverses missions confiées ?! Chaque chose en son temps, essayons déjà de sortir de cette ville.)

Harmonie fut sortie de sa rêverie à la vue d’une auberge.

(Bien sûr ! Les aubergistes recherchent toujours un coup de main pour la plonge ou autres travaux de nettoyage ou service en salle. Le voici mon ticket de départ !)

Elle se hâta se rejoindre la rue parallèle et entra d’un pas déterminé dans l’auberge.

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Gaïus Galini
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Re: Rues de la ville

Message par Gaïus Galini » mar. 2 juil. 2019 21:01

<--

Sorti de sa luxueuse maison, Gaïus respira un bon bol d'air pur afin de tenter de dissiper les quelques effets restant de l'alcool, sans succès. Son garde du corps n'était pas présent en journée donc il pouvait faire ce qu'il voulait, sa mère ayant confiance en la densité de miliciens parcourant les rues tant qu'était présente la lumière du jour. La rue en bas de son domicile était large et surtout propre grâce à un système astucieux d'évacuation de l'eau et des déchets, il l'emprunta lentement afin de regarder les autres habitations du quartier riche de la ville. Se côtoyait en ces lieux des nobles de diverses maisons, de riches marchands comme sa famille et des courtisans ne devant leur richesse qu'à leur capacité à flatter les bonnes personnes. Le jeune bourgeois salua le peu de personne qu'il croisait, les nobles ayant fâcheuse tendance à provoquer en duel ou demander réparation à tout manquement à l'étiquette.

(Changement de décor.)

Au bout d'un temps relativement court, le mage néophyte sortit du quartier bourgeois pour se retrouver dans la grande rue principale. Cette dernière était aussi encombrée que les rues qu'il avait traversées précédemment étaient vides et il manqua plusieurs fois de se faire renverser. Gaïus garda sa bourse cachée bien qu'il n'avait pris que le nécessaire vital à une sortie d'après-midi. De fait le contenant valait plus que le contenu et c'était surtout le premier que le jeune homme protégeait. Outre l'affluence, les odeurs et le décor n'étaient pas non plus les mêmes, loin de là. Bien que solides, les bâtiments étaient construits en pierre et sans trop prêter attention à l'esthétique sans compter les nombreux commerces qui occupaient leur rez-de-chaussé. De ces derniers on pouvait voir leur devanture et ce qu'ils proposaient bien que pour un grand nombre d'entre eux on le reconnaissait rien qu'à l'odeur.

(Je mangerai bien un morceau.)

Le jeune homme s'arrêta devant une boulangerie dont l'odeur qui s'y échappait était des plus alléchante et leur prit une bonne grosse brioche bien chaude. Il continua ensuite de descendre la rue jusqu'à sa destination, donnant des morceaux de sa brioche à quelques gamins des rues passant par là pour probablement détrousser les imprudents gardant leur bourse bien en vue. Gaïus se félicita d'avoir opté pour une tenue cachant un peu près son statut, personne ne faisait vraiment attention à un officier subalterne d'un quelconque navire, malgré l'absence de sabre ou d'arme quelle qu'elle soit.

(Le voilà.)

Le fêtard arriva en vue du Temple des Plaisirs mais ne s'approcha pas plus, il lui sembla se rappeler qu'il avait été quelque peu malmené par les gardes la veille. Pour leur défense il était ivre et avait du pas mal insisté pour rentrer malgré leur refus poli et répété. Cette fois-ci le jeune mage se contenta d'observer de loin et de faire une promenade aux alentours afin de débusquer quelques indices sur les rumeurs entendues et l'étrange attitude des gardes la veille.

-->
Modifié en dernier par Gaïus Galini le sam. 3 août 2019 23:49, modifié 1 fois.

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Cromax
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Re: Rues de la ville

Message par Cromax » jeu. 4 juil. 2019 11:36

Message PNJ


Les gardes à livrée rouge ne remarquèrent pas le petit manège du visiteur, toujours flanqués devant cette porte habituellement ouverte, qui depuis quelques jours restait mystérieusement fermée. Pendant son tour des lieux, Gaïus perçut quelques personnes évoquant les rumeurs autour du Temple des Plaisirs. Rien de bien neuf par rapport à ce qu’il avait déjà pu entendre : des messagers retrouvés morts, des affiches proposant une récompense mystérieusement disparues, un nom, présent sur leurs lèvres : Cromax. Un aventurier émérite plutôt connu dans le coin. Mais le consensus était total sur un fait : tout ça n’était sans doute que des rumeurs, et personne ne détenait la vérité. Personne ne s’en targuait, en tout cas.

Puis, dans son dos, une voix retentit. Une voix mâle, qui l’apostropha.

« Citoyen ? »

Le temps de capter son attention, Gaïus put apercevoir un homme à l’armure parée de bleu et de blanc, aux couleurs de la ville… Et de la milice. L’inconnu ne semblait pas être un simple plouc de base, et préservait une certaine prestance.

Image

Il s’approcha de Gaïus et commença à lui parler d’une voix audible d’eux seuls.

« Je vous observe depuis un moment. Vous tournez autour de ce temple. Avez-vous la moindre information sur ce qui s’y passe ? Y êtes-vous lié, d’une manière ou d’une autre ? »

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Gaïus Galini
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Re: Rues de la ville

Message par Gaïus Galini » jeu. 4 juil. 2019 17:55

<--

Pour peu que l'on puisse considérer les recherches de Gaïus comme une enquête, il fallait admettre qu'elle n'avançait pas beaucoup. Les brides de conversations entendues n'apportaient aucune nouvelle fraîche, les mêmes informations tournant entre les différentes personnes. Le jeune homme se posa un moment pour faire le tour du peu qu'il savait à savoir que le Temple des Plaisirs était fermé jusqu'à nouvel ordre, que des personnes avaient été retrouvées mortes alors qu'elles portaient des messages et que des affiches réclamant de l'aide avaient été collées puis arrachées peu de temps après. Ce qui était intriguant par contre et attisait la curiosité du jeune mage était le nom d'un aventurier du nom de Cromax, apparemment relativement reconnu par la ville. Le bourgeois n'y avait jamais prêté attention et il se demandait donc ce qu'il lui avait valu une telle reconnaissance.

(C'est frustrant de ne pas avancer.)

Le temps de sa réflexion le mage néophyte était resté immobile au bord de la rue, le regard fixé sur le Temple et les mains sur les hanches ce qui n'était pas des plus discret. Par ailleurs il avait auparavant fait plusieurs fois le tour du bâtiment et si les gardes de ce dernier remarquèrent quelque chose, il semblait s'en soucier guère. Cependant quelqu'un interpella Gaïus encore en train de faire tourner ses méninges.

« Citoyen ? »

L'invétéré fêtard sortit brutalement de ses pensées et la surprise s'afficha très nettement sur son visage en découvrant la personne qui l'apostrophait. C'était un homme de la milice d'après son uniforme et son armure bien entretenue ainsi qu'une certaine aura d'autorité indiquaient clairement qu'il n'était pas n'importe qui dans la hiérarchie le l'organisation de maintien de l'ordre locale. Le temps de retrouver ses esprits le militaire s'approcha de son interlocuteur afin de lui parler discrètement.

« Je vous observe depuis un moment. Vous tournez autour de ce temple. Avez-vous la moindre information sur ce qui s’y passe ? Y êtes-vous lié, d’une manière ou d’une autre ? »


Gaïus, hormis lorsqu'il faisait la fête et qu'il était ivre, était un citoyen honnête, autant pour préserver sa famille et la source de ses revenus que parce qu'il n'avait aucune raison d'enfreindre la loi de toute manière. Il se décida donc à répondre en toute bonne foi à l'agent de la cité.

« Pour les informations à vrai dire je ne pense pas en savoir plus que vous si jamais vous avez pu écouter les rumeurs de ces derniers jours. Quand à ma liaison avec ce lieu disons que je le fréquentais avec plaisir de temps à autre. »

Le jeune bourgeois avait émis l'hypothèse que l'homme était intelligent et connaissait déjà son affaire si bien que le mage n'avait pas besoin de décrire ce qu'il pouvait bien faire dans ce lieu à la renommé sulfureuse.

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Modifié en dernier par Gaïus Galini le sam. 3 août 2019 23:47, modifié 1 fois.

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Re: Rues de la ville

Message par Cromax » dim. 7 juil. 2019 11:33

Message PNJ

Le milicien fait la moue en entendant tes réponses, mais n’a le temps de répondre que quelque chose attire son attention vers l’entrée du Temple des Plaisirs. Il peste un juron incompréhensible entre ses lèvres et, se tournant vers ladite entrée pour s’y rendre à pas pressés, te somme de le suivre :

« Venez avec moi, nous n’en avons pas fini. »


[HJ : Suite dans le sujet du Temple des Plaisirs avec Kerenn et Kassar]

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Ulric
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Re: Rues de la ville

Message par Ulric » ven. 23 août 2019 23:42

Le port

L’aube commençait à gagner petit à petit du terrain sur la nuit lorsqu’Ulric parvint devant les portes du port, et le ciel s’éclaircirait déjà. Les habitants de Kendra Kâr ne tarderaient plus à sortir de chez eux pour reprendre leurs activités quotidiennes.

La porte était gardée de deux gardes, comme il était coutume en cette heure-ci. D’avantages viendraient les épauler plus tard dans la matinée, quand le trafic en provenance du port se ferait plus intense mais, pour l’instant, Ulric espérait pouvoir passer sans trop attirer l’attention. Il tenta de dissimuler du mieux qu’il pouvait son grimoire dans sa cape. Se faire prendre en possession de ce genre d’ouvrage était un bon moyen de se retrouver à la milice pour un interrogatoire musclé, ou directement en geôle pour pratique de magie illicite, ce qu’Ulric préférait éviter.

L’apprenti mage s’avança, espérant que ses défroques de mendiants lui donneraient un air inoffensif. Les deux gardes le regardèrent approcher avant que l’un d’eux, un trentenaire à la barbe rousse dont le ventre tendait la cotte de maille, trahissant un certain relâchement dans son entrainement ces derniers temps, ne l’interpelle :

« Alors, on s’en va mendier de bon matin, mon gars ? »

Le second garde, un brun qui semblait un peu plus jeune -et plus en forme, lança un regard désapprobateur à son collègue, avant de lancer d’un ton plus professionnel :

« Veuillez approcher, nous allons juste vous poser quelques questions. »

Avec un peu d’appréhension, Ulric s’approcha, serrant d’avantage son grimoire dissimulé derrière sa cape. Il espérait que ce serait vite terminé.

Malheureusement, le plus gros sembla s’apercevoir qu’il tentait de dissimuler quelque chose. Sans ménagement, il plongea ses mains sous la cape d’Ulric pour lui arracher son grimoire.

« Laisse-moi voir ça ! »

Le jeune mage ne pu laisser sortir qu’un « Eh ! » de protestation. Si le garde en examinait le contenu, il n’aurait plus qu’à courir retourner se terrer dans les docks, où ses anciens compagnons le retrouveront tôt ou tard pour lui faire la peau. Et il ne pouvait pas abandonner son grimoire ici, aux mains d’un garde ! Il avait attendu des années avant d’enfin trouver quelque chose qui lui apprendrait comment maitriser ses fluides, il ne laisserait pas passer cette occasion, et surtout pas maintenant qu’il avait dû tuer pour cela !
Le garde, cependant, n’ouvrit même pas l’ouvrage. L’air déçu, il s’exclama :

« Juste un gros bouquin ? Et quoi, tu te torches le cul avec les pages ? »

Ulric se crispa : il s’était construit une carapace épaisse avec les années et peu de choses le touchaient. Cependant, laisser entendre que le seul usage qu’il trouverait à un livre serait de se « torcher le cul avec » était probablement l’une des pires insultes qu’on pouvait lui faire.

« Ce n’est qu’un bouquin, oui. Alors, rendez-le-moi ! »

Le second garde prit le volume des mains du premier et l’examina un instant, sans non plus chercher à en lire le contenu, avant de s’adresser à Ulric :

« Savez-vous lire, jeune homme ? »

« Bien sûr ! Qu’est-ce que je ferais avec un livre, sinon ? »

« Eh bien, c’est une chance que tout le monde ne partage pas », lui répondit le garde.

Ulric n’avait pas envisagé que les deux gardes puissent, effectivement, ne tout simplement pas savoir lire, ce qui expliquerait qu’aucun des deux ne se soit intéressé au contenu. Le garde reprit :

« Eh bien, si ce que vous dites est vrai, j’imagine mal comment vous vous êtes retrouvé dans cet état. Si vous savez également écrire, vous ne devriez pas avoir de mal à trouver un emploi quelque part. »

Le garde rendit son grimoire à Ulric. Le jeune mage le récupéra, soulagé. Ça aurait pu facilement mal tourner, dans d’autres circonstances !

« Ecoutez, rendez-vous au Refuge, dans le centre de la ville. Ils y repriseront vos vêtements. Ensuite, cherchez un emploi. Il y a toujours quelqu’un qui a besoin de personne sachant lire, si vous en êtes vraiment capable. Faites-quelque chose de votre vie ! »

Là-dessus, il lui fit un signe lui signifiant qu’il pouvait entrer. Ulric passa rapidement la porte, non sans entendre le garde bedonnant lui lancer un :

« C’est ça ! Et fais attention à ce que tu fais, ou tu auras affaire à nous ! »

Le plus jeune le reprit ensuite sur le fait que leur première mission était « d’être au service du citoyen », « qu’elle que soit sa condition ».

Le mépris du gros l’avait mis hors de lui, mais la bienveillance du second lui était insupportable. Se trouver un petit boulot, faire les comptes dans une petite boutique minable comme celle de sa mère ? Jouer au scribe pour un bourgeois trop paresseux pour écrire ses messages lui-même ? Pah ! Hors de question ! Il caressa la couverture de son grimoire du pouce : non, il avait d’autres projets, à présent. Il avait un objectif : apprendre. Développer ce dont qu’il possède mais que la vie lui a interdit de développer jusqu’à présent, car tous ceux qui l'entourent ont trop peur de la magie des ombres.

L’énervement laissa place à l’excitation dans l’esprit du jeune mage. Il allait enfin pouvoir commencer la longue voie qui le mènerait vers la maitrise de ses fluides ! Il avait juste besoin d’un endroit tranquille pour commencer à étudier. L’auberge de la tortue guerrière était proche. Il n’y était jamais allé, mais elle n’était pas trop chère, de ce qu’il avait entendu. Il pourrait y louer une chambre deux ou trois jours avec les quelques yus qu’il avait dans sa bourse. Ensuite, il aviserait.

Ulric continua à marcher sur la Grand-Rue. Il repéra bien vite l’enseigne de l’auberge : l’image absurde d’une tortue en armes accueillait les voyageurs de passage.

(Ridicule.), pensa Ulric, (Où ont-ils été cherché un nom pareil ?)

Le jeune mage en haillons pénétra dans l’auberge. Il pourrait bientôt répondre à des questions bien plus intéressantes.

Vers l'auberge de La Tortue Guerrière
Modifié en dernier par Ulric le lun. 15 févr. 2021 14:37, modifié 1 fois.

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Re: Rues de la ville

Message par Ulric » mer. 28 août 2019 23:12

L'auberge de la Tortue Guerrière

Le plus logique restait d’aller jeter un coup d’œil au marché. Ulric y trouverait bien un stand vendant des vêtements pour pas trop cher. L’apprenti mage soupesa sa bourse qui se vidait, lentement mais surement. Il n’avait jamais été riche, loin de là, ni n’avait cherché à l’être, mais il avait toujours eu de quoi se payer le minimum. Durant les jours où il battait la campagne avant d’arriver à Kendra-Kâr, il pouvait toujours s’installer dans une grange contre quelques menus services pour le propriétaire -ou en s’invitant incognito. Ici, il fallait de l’argent pour tout. Et il étriperait la prochaine personne qui lui parlerait de ce « refuge ». Il préférait encore ne pas manger pendant trois jours que de dépendre de la bonne volonté de quelqu’un d’autre.

Il se demanda un instant s’il ferait mieux de couper par les ruelles ou continuer sur la Grand Rue et traverser les quartiers bourgeois du centre. Le simple était de continuer sur la Grand Rue, mais Ulric n’avait pas spécialement envie de se faire remarquer par les citoyens aisés de la cité. Il opta cependant pour cette option : ce serait le plus rapide et il avait des choses plus importantes à faire.

Le principal axe de la ville grouillait d’activité : de nombreux badauds circulaient en tous sens, n’hésitant pas parfois à se frayer un chemin entre les nombreuses charrettes transportant des marchandises vers ou en provenance du marché. Dans la plupart des cas, il ne s’agissait que denrées du quotidien : fruits, légumes, tonneaux de salaisons… Rien qui ne releva l’attention d’Ulric. Il vit aussi passer quelques litières, transportant quelques riches citoyens trop nantis pour marcher comme tout le monde.

Au fur et à mesure qu’il approchait du centre de Kendra-Kâr, les maisons se faisaient plus luxueuses. Les colombages cédèrent la place à d’élégantes façades de marbre sculpté. Les demeures les plus luxueuses affichaient de grandes baies vitrées en témoignage de la richesse de leurs occupants.

Ulric longea le parc ynorien qui se dressait au milieu de la cité, et il dut bien admettre que l’odeur des fleurs qui s’en échappait changeait agréablement de l’air salin qui régnait sur le reste de Kendra-Kâr, mais il n’avait pas le temps de s’arrêter pour aller papillonner au milieu des cerisiers. Il arriva bientôt sur la place qui s’étendait au pied de l’imposant château royal. Ici, les passants semblaient tous appartenir aux classes supérieures, et de nombreux gardes patrouillaient dans la zone. Il sentit quelques regards méfiants se poser sur lui.

Le marché était à présent en vue quand il entendit une voix l’interpeller derrière lui :

« Jeune homme ! Attendez ! »


Ulric se retourna, inquiet à l’idée de se retrouver face à un garde mais fut surpris de se retrouver face à face avec une vieille femme courbée sur sa canne et qui ne devait pas dépasser 1m50, même en se tenant droite. Comme la plupart des personnes sur la place, elle portait des vêtements de qualité et un épais châle de laine couvrait ses épaules. Elle prit la main d’Ulric et lui dit :

« Oh, vous êtes si pâle ! Vous devez être malade ! Tenez, prenez ceci. »

Et alors qu’elle disait cela, elle lui glissa une pièce dans la main. Cette fois-ci, c’en était trop pour Ulric : qu’on le prenne pour un mendiant, ça passait encore, mais qu’on vienne le voir pour lui faire la charité, non ! Il jeta la pièce avant de cracher par terre.

« Je me passerais de votre aide. », grogna-t-il.

Là-dessus, il fit volte-face à nouveau et repris son chemin en pressant le pas, non sans entendre moults « petit sacripant ! » et « la jeunesse n’est plus ce qu’elle était ! ». Il avait attiré l’attention de deux gardes en patrouille ainsi que de plusieurs passants, mais ceux-ci semblaient trouver la scène amusante plus qu’autre chose.

Il n’eut plus qu’à traverser quelques mètres et il arriva enfin sur le marché.


Vers le marché

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Re: Rues de la ville

Message par Ulric » ven. 30 août 2019 15:57

Le marché

Ulric suivit le petit homme hors du marché, toujours pas confiant, mais du moins intrigué. Il s’attendait à ce qu’il le mène dans une petite ruelle obscure pour une embuscade, ainsi garda-t-il une distance raisonnable entre eux deux. Mais, finalement, il s’arrêta dans la rue, dès qu’il vit qu’il y avait moins de badauds. Ulric scruta les environs à la recherche de complices embusqués, mais ne vit rien de suspect. Il se rapprocha alors, un peu rassuré.

« Alors, je te disais que j’avais remarqué deux choses chez toi. La première, … », il se racla la gorge, « c’est que tu pues les docks ! »
Est-ce qu’il l’avait emmené jusqu’ici juste pour se moquer de lui ? Si c’était le cas, il repartirait avec le nez en sang. Ulric avait des choses plus intéressantes à faire que de divertir les nabots.

« Oh, je dis ça sans vouloir te vexer, tu sais. L’air marin, le poisson, le chien mouillé… Ce sont de bonnes odeurs, tout ça ! Enfin, peut-être pas le chien mouillé… Mais ce n’est pas le sujet !
Parce que, tu vois, il y a trois types de personnes dans les docks ; les dockers, bien sûr. Mais tu n’en es pas un, parce qu’ils sont toujours tout raplati à force de charger les bateaux, les décharger, les recharger, les… Enfin, tu vois.
Et toi, tu es haut et bien droit, comme la tour des thaumaturges. Je suis tellement jaloux ! »


« Et tout ce blabla pour… ? »

« Un instant, j’y viens ! On est en bonne compagnie, on peut parler tranquillement.
Alors, la deuxième catégorie, ce sont les putes ! Mais celle-là est facile, parce que tu n’es pas assez maquillé pour être une pute…
Ce qui nous emmène à la troisième catégorie. »


Le petit homme baissa la voix, chuchotant presque, bien que personne ne se trouvait à proximité.

« Les voleurs ! Et étant donné que tu attends d’être en loques pour aller te racheter des vêtements, je dirais même que tu n’en es pas un très bon. Ai-je tort ? »

« Ce n’est pas exactement ça… ».

Ulric n’avait pas envie non plus d’admettre avoir bossé pour des contrebandiers pendant la majeure partie de son temps en ville, ainsi il ne donna pas plus de détails.

« Et tout cela nous emmène quelque part, ou tu aimes juste t’entendre parler ? »

« Le genre impatient, eh ? Encore un instant, j’arrive à la deuxième chose, c’est-à-dire cette jolie cape que tu portes. La plupart verrait juste une vieille cape grise, mais j’ai l’œil pour ce genre de chose, et je sais reconnaitre une cape elfique. Ce n’est clairement pas une très bonne, mais c’est toujours pratique pour se dissimuler, hein ? Et tu dois admettre que ça confirme mon premier point, parce qui voudrait se cacher dans cette charmante citée, si ce n’est une personne pas tout à fait honnête ? »

Cette discussion commençait à trainer en longueur, et Ulric ne savait toujours pas où il voulait en venir, mais il devait bien admettre que le petit homme avait réussi à capter son attention. Mais comme il trouvait toujours plus sage de ne rien confirmer, il choisit de ne rien dire et de le laisser continuer sur sa lancée.

« Donc, maintenant que nous sommes tous les deux d’accord sur le fait que nous ne sommes pas vraiment des citoyens modèles, j’ai peut-être une proposition à faire… »

Ce qui voulait dire que le blabla était enfin fini !

« Je t’écoute. »

Ulric était tout de même curieux de voir où tout cela allait le mener.

« J’ai une, euh… « pêche » prévue en ville dans deux jours, et je pourrais bien avoir besoin d’une paire de mains supplémentaire. Tu auras ta part, bien sûr. »

« Une « pêche » ? Tu n’as rien de plus précis ? »

« Je ne peux pas donner trop de détails pour l’instant, tu comprends. On commence juste à se connaitre, après tout. Mais tu ne dirais pas non à quelques yus ? Surtout que ça ne te ferait pas de mal… »

Ulric ne releva pas la petite attaque, surtout que le petit homme n’avait pas tort. Il préfèrerait se consacrer à son grimoire que de se relancer dans des combines, mais, justement, s’il voulait pouvoir se concentrer sur sa magie, il aurait besoin d’assez d’argent pour pouvoir vivre peinard sans avoir à toujours courir après. Et ses réserves ne lui tiendraient plus très longtemps, de toute façon.

« On parle de combien ? »

« Je ne peux encore le dire. Mais je vais quand même t’éclairer un peu : on devra juste se faufiler quelque part, prendre un truc, en déposer un autre, et c’est tout. Rien de compliqué, tu vois ? »

« Et disons que j’accepte, je te retrouverais où ? »

« Ah, je savais qu’on aurait un accord ! Aux sept sabres. Devant, pas dedans ! Ne me cherche pas, je viendrais te trouver. Ensuite, on ira chercher les autres. »

« Les autres ? on sera combien ? »

« Sur place, les détails. Dans deux jours, devant les Sept Sabres, après le crépuscule. Okay ? »

Là-dessus, le petit homme partit d’un pas pressé. Il se retourna seulement une fois pour crier :

« N’oublie pas, hein ? »

Cette rencontre avait été assez étrange, mais intéressante. Ulric reprit sa route, privilégiant les ruelles plutôt que les grands axes cette fois-ci, se demandant toujours dans quoi il avait bien pu s’embarquer. Mais ce n’était pas comme s’il n’avait pas l’habitude des gens un peu louches.

Qui plus est, deux jours lui laisseraient sans doute le temps de s'entrainer à maitriser son sort. Peut-être que çà lui servirait sur place ? Il verrait bien où ça le mènera, tant que ce n’est pas dans une geôle.

En chemin, Ulric prit le temps de s’arrêter dans un petit cul-de-sac à l’abris des regards. Il enfila sa nouvelle tenue. Elle était un peu trop courte pour son grand corps, mais il n’allait pas faire la fine bouche. Il arrêterait enfin de passer pour un mendiant aux yeux des gens.

Il abandonna sa vieille tunique derrière lui, les rats s’en feront un nid, si ça leur chante, et reprit ensuite sa route vers l’auberge.


Vers l'auberge de la tortue guerrière
Modifié en dernier par Ulric le lun. 15 févr. 2021 15:28, modifié 5 fois.

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Xël
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Re: Rues de la ville

Message par Xël » mar. 1 oct. 2019 13:50

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“Tenez. Voilà pour vous.”

Sheeala me remercie avant de prendre la sucrerie que je lui tends. Un simple beignet qu’un stand fourni sur la place du marché. Si nous étions attendus pour le repas du soir, nous n’avions toujours rien mangé au repas du midi mais ce petit en-cas devrait suffire. Tout en grignotant, nous parcourons les allées qui se sont dessinées entre les chariots. Bijoux, vêtements, fruits, légumes, poteries, viandes, poissons, armes, armures, tout peut se trouver ici et même si nous ne sommes pas là pour faire des achats, Sheeala semble impressionnée par la foule qui parcourt cette place et les nombreuses acquisitions que l’on peut y faire. De loin, je lui montre l’arène d’où les clameurs de la foule s’élèvent. Il y a d’ailleurs beaucoup d’agitation à l’extérieur, sans doute un tournoi en préparation. Je peux apercevoir des grandes cages s’agiter, recouvertes d’une toile sombre qui sont transportés avec précautions vers le passage menant au sous-sol de l’immense bâtiment sous les ordres d’un Varrockien qui beuglent à tout va de faire attention.

Je traverse ensuite la cité en empruntant une rue assez large mais moins fréquentée que la Grande Rue. Nous passons devant la Grande Forge d’Argaie et le temple de Meno que je lui explique être le Dieu des forges, du feu et des métaux. Si l’ancienne Reine m’avoue être impressionnée par le bâtiment je lui promets qu’elle le sera encore plus en le revoyant ce soir. Nous continuons notre marche tranquillement, je jette de temps en temps quelques regards que j’espère discret vers elle. J’observe son doux visage montrer parfois de l’admiration devant les maisons modestes mais bien entretenues en pierres blanches où des fleurs de saisons garnissent les fenêtres, de l’étonnement en croisant les nombreuses races qui vivent dans la cité cosmopolite ou même de la joie quand une troupe de gamins viennent jongler et faire quelques acrobaties devant elle en échange de quelques pièces ou encore en écoutant des bardes et troubadours aux coins des rues jouer de la musique entrainante pour gagner leurs vies. Je l’invite à bifurquer vers le sud dans une rue plus étroite au bout de laquelle nous pouvons apercevoir l’hippodrome.

“Qu’est-ce que c’est ?” demande elle.

“Vous allez voir. “

Nous approchons de l’immense bâtiment ovale à l’architecture à couper le souffle quand un son de trompette en émane.

“ Ça commence ! Venez vite ! “

J’attrape la main de Sheeala pour prendre une cadence plus rapide, courant comme un enfant qui ne veut surtout pas manquer un spectacle de marionnettes. A proximité du bâtiment je pointe mon regard vers son sommet et concentre mes fluides en une poignée de secondes, un portail s’ouvre devant moi et j’y pénètre en emmenant la harpie avec moi pour me retrouver sur le toit de l’hippodrome d’où nous avons une vue spectaculaire sur les chevaux qui s’élancent à pleine vitesse en tirant leurs chars sous les clameurs enivrantes de la foule venue assister à la course par dizaines de milliers.

“Regardez ! Regardez !” Dis-je tout excité à celle que j’accompagne.

La piste ovale est titanesque et les chevaux lèvent un nuage de poussière qui s’élève vers les cieux. Un des coureurs négocie mal son virage en bout de ligne droite et percute le pilier central qui fait exploser son char de bois en mille morceaux, provoquant chez Sheeala un léger cri de surprise. D’ici nous apercevons à travers la poussière le monteur de char se relever pour se mettre à l’abri tandis que le cheval continue sa course comme si de rien n’était en traînant ce qu’il reste de son attelage. Sheeala couvre une bouche de sa main avant de la redescendre vers sa poitrine avec un soupire rassuré puis se permet un léger rire que j’accompagne. J’encourage ensuite le reste des participants d’un cri tandis que l’ancienne reine se laisse aller à quelques applaudissements. Enfin, je peux la voir s’amuser un peu, oublier qu’elle n’a plus accès à son monde et son peuple. Nos regards se croisent et reste accrochés l’un à l’autre une poignée de secondes. Je sens mon cœur s’accélérer, j’ai envie de l’embrasser, encore, et mon regard descend vers sa fine bouche avant de remonter vers ses yeux. Je m’apprête à faire un pas vers elle quand l’acclamation de la foule et le son de la trompette sonnant la fin de la course me ramène à la raison. Je dois absolument me raisonner, la nuit que j’ai passé avec elle n’avait rien à voir avec de la passion, encore moins avec de l’amour. Ce n’était qu’un besoin instinctif, peut-être même primal mais rien chez moi n’attirait cette femme. Je l’invite d’un geste à profiter de la hauteur pour contempler le gigantesque port de la cité au sud-ouest. Les quais blancs où accostent des navires du monde entier, les eaux brillantes et l’horizon dégagé de cette journée magnifiquement ensoleillée. Je me concentre ensuite et nous ouvre un portail pour nous ramener en bas.

Nous empruntons le chemin le plus rapide vers le château royal, passons devant la cour des Duels, une des plus vieille construction de la cité qui tombe désormais en ruines. Nous entrons ensuite dans le parc de La Bise d’Ynorie où je ralentis le pas pour laisser Sheeala profiter du jardin aux tons émeraudes, nimbés d’arabesques de fleurs colorées. Nous nous détendons en suivant les sentiers qui accompagnent le courant des ruisseaux d’eaux claires qui traversent le parc. L’endroit est calme, il y règne une ambiance forestière, comme si les feuilles des arbres nous préservaient du tumulte du reste de la cité tandis que les nombreuses odeurs de fleurs nous emplissent les poumons pour nous faire oublier l’odeur de la poussière, de la nourriture et de la foule. Sheeala brise le silence tranquille pour avouer que l’endroit est magnifique. Nous échangeons ensuite quelques mots tout en nous promenant. Sur la cité, sur elle, sur moi, sur l’orphelinat et sur mon passé, sur Aliaénon. Nous parvenons finalement aux arches arc en ciel et leurs cloches argentines délimitant la fin du parc et nous le quittons avec un air nostalgique et alangui pour continuer la visite de la cité.

Nous approchons désormais du château royal de Kendra Kâr où réside le roi. Un bâtiment qui démontre la richesse et la grandeur du royaume. Les murs sont richement décorés de sculptures de marbres blanc et les portes sont sérieusement gardés. Au sommet des tours gigantesques s’agitent les étendards bleus et blancs. Comme il est impossible d’y rentrer sans invitation nous ne nous y attardons pas plus que nécessaire et continuons notre chemin vers un autre bâtiment de pierres blanches d’un style épuré surmonté d’une tour.


“C’est le temple des Plaisirs. Mais j’ai l’impression qu’il est fermé c’est étrange.”

Elle me répond que ce n’est pas grave et nous continuons la visite en pénétrant dans les quartiers est pour terminer la visite par la tour de Thaumaturgie qui s’élève si haut qu’on n'en distingue pas le sommet et qui est gardé par d’étranges automates.

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Modifié en dernier par Xël le mar. 1 oct. 2019 13:57, modifié 1 fois.

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Xël
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Re: Rues de la ville

Message par Xël » mar. 1 oct. 2019 13:57

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La visite de la cité nous a pris le reste de la journée et l’heure du repas commence à approcher. Nous décidons de rentrer et je l’invite à me suivre à travers les rues et ruelles plus étroites pour gagner du temps. C’est au détour de l’une d’elle que j’entends quelqu’un se faire agresser. Les quartiers est ne sont pas les plus sûres et nous décidons d’intervenir. Nous trouvons assez rapidement l’origine des plaintes. Il s’agit d’une fille que je connais, orpheline comme moi bien qu’elle possède une histoire différente de la mienne. Elle se relève, la joue violacée, pour faire face à trois balourds qui se marrent comme des baleines. Si deux d’entre eux me sont inconnus je reconnais sans peine le troisième. Grand, costaud, un visage carré qui a visiblement connus plusieurs bagarres. Garvus a toujours été réputé comme étant la brute parmi les enfants des rues et même pour les enfants plus aisées qui devaient régulièrement lui laisser leur argent de poche pour ne pas se faire cogner. Loin d’être solidaire, il s’est toujours comporté comme le chef d’un gang de bandit, position qu’il prenait à la force de ses poings. La fille se nomme Alena, courageuse voir téméraire elle lui a toujours tenue tête et en a souvent subie les conséquences, c’est encore le cas aujourd’hui.

“Tiens. Tiens. Tiens.“

Déclare la brute en me voyant débouler dans la ruelle.

" Voici venir le héros de Kendra Kâr. J’ai entendu les applaudissements aux portes de la cité. Ridicule. S'ils savaient à quel point tu es un lâche, tu as passé toute ton enfance à courir pour m’échapper. J’ai toujours été plus fort que toi. "

" Et moi j’ai toujours été plus beau. Qu’est-ce que tu lui as volé cette fois ? Nous ne sommes plus des enfants désormais, tu devrais peut-être commencer à te conduire comme une personne responsable. "

Il agite fièrement une bourse de cuir et une épée courte, ce qui fait bondir Alena qui tente de récupérer ses biens. Son agresseur réagit à la vitesse de l’éclair et l’envoie valser contre un mur d’un revers du bras.

" Ça suffit ! Rends-lui ça ! "

" Le sauveur d’Aliaénon m’ordonne de rendre ce que j’ai pris ! J’ai peur ! Qu’il vienne le chercher lui-même. "

Rétorque-il hilare tout en provoquant des gloussements à ses potes qui semblent encore plus stupide que lui. Je m’avance vers lui.

“Ne m’oblige pas...”

“ Xël ! Attends ! “

S’écrie Alena en me faisant signe de m’arrêter. Mais il était trop tard, j’aperçois le sourire satisfait de Garvus juste avant qu’un pilier de terre surgisse du sol pour me percuter l’estomac. Je suis propulsé en arrière et ce n’est que grâce à Sheeala qui me rattrape que je ne percute pas le sol pavé avec mon crâne. Les trois brutes sont fières d’eux, amusés. Garvus poursuit :

" Tu pensais être le seul à avoir des fluides magiques et à avoir un peu voyagé ? Je te le répète, j’ai toujours été plus fort que toi. Présente-moi plutôt ton amie, elle est ravissante. "

Sheeala m’aide à me relever et se redresse pendant que je reprends mon souffle. Elle s’avance d’un pas pour se mettre entre moi et le mage de terre.

" Oui approche. Je vais pouvoir faire de toi ce que je veux. "

Un filet de terre s’élève d’entre les pavés pour grimper le long des jambes de la harpie. Elle ne réagit pas, elle jette à peine un regard à ses jambes qui de recouvrent d’une coque de terre qui se transforme en boue sous les rires gras de Garvus et ses acolytes. Sheeala saisit soudain la prison de terre qui l’enserre désormais jusqu’aux hanches et l’arrache sans aucun effort, faisant cesser instantanément les rires. Sous les regards médusés des brutes elle brise le reste du sort en faisant un pas de plus sans même un gémissement d’effort. Sheeala continue d’avancer et aide Alena à se redresser avant de darder son regard vers le balourd arborant une face décomposée. Les trois brutes reculent d’un pas avant que leur chef déclare en tentant de ne pas perdre contenance, sans lâcher l’ancienne reine de Treoof du regard.

“Si tu veux récupérer ses affaires Xël tu n’as qu’à venir m’affronter. Demain commence un tournoi à l’arène. Inscris-toi, arrive assez loin pour m’affronter et me battre et alors je jure que je lui rendrais tout ce que je lui ai volé. Enfin... ce que je peux encore lui rendre. "

Il dirige vers Alena un regard pervers avec une grimace qui m’inspire du dégoût, j’ignore de quoi il parle mais mon amie d’enfance détourne son regard de honte sous le poids de celui du balourd qui ajoute:

"Ainsi tout le monde pourra s’apercevoir que tu n’as aucun cran et aucune compétence magique, que tu n’as eu que de la chance. "

Il fait ensuite signe à ses gros bras de le suivre et ils disparaissent au détour de la ruelle juste avant que la milice n’arrive.


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Modifié en dernier par Xël le ven. 17 avr. 2020 13:30, modifié 1 fois.

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Akihito
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Re: Rues de la ville

Message par Akihito » dim. 27 oct. 2019 18:42

Dans le chapitre précédent...

Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre

Chapitre XXXII.1 : La visite de Kendra-Kâr

Kendra-Kâr était une expérience nouvelle pour Akihiko. Là où la ville d’Oranan était composée de multiples axes principaux qui partaient des différents accès de la ville et ne suivait pas de tracé particulier, c’était différent ici. Une large, très large avenue partait du port et remontait en ligne droite et en pente douce jusqu’au château. Il avait vu cette longue allée depuis le bateau mais se retrouver dedans, c’était tout de suite plus imposant. Des dizaines et des dizaines de caravanes montaient et descendaient la rue pour rejoindre ou quitter le port et par moments, certaines d’entres elles quittaient l’axe principal pour s’engouffrer dans l’une des artères qui partaient de part et d’autre de la route. A mesure que leurs pas les éloignaient du port, les pavés, les murs se firent plus clairs ; les maisons, insalubres et miséreuses près du port, montaient progressivement en qualité et en propreté. Akihiko se faisait la réflexion qu’indéniablement, lorsque l’on a une ville aussi immense, la présence de quartiers ou de secteurs plus pauvres que d’autres était inévitable. Même à Oranan, ceux proches du port et au nord de la ville étaient indéniablement plus miséreux. Par moment, il voyait des gardes de la ville, dans leur livrée blanche et azur, s’entretenir avec un habitant devant la porte de sa demeure littéralement enfoncée. L’insécurité était elle aussi présente, malgré le nombre incroyable de patrouilles de la milice que Akihiko et Anthelia avaient croisé jusqu’alors. Elles semblaient partout, surveillant et veillant au maintien de l’ordre. L’une d’elles les interpella même, regardant d’un regard circonspect l’attirail de l’ynorien. Il laissa Anthelia désamorcer la situation et expliquer qu’ils étaient des voyageurs de passage dans la ville et qu’ils allaient voir de la famille. La profusion de détails qu’elle donna sur l’emplacement et la profession vaguement entendue de Jack convainquit le soldat qui menait la patrouille et les laissa sans plus de question continuer leur route. Akihiko salua les soldats qui reprirent également leur route, avant de s’adresser à Anthelia.

"Eh bien, les gardes ici ont l’air très concerné par leur métier.

- Oui, c’est le cas de la plupart des patrouilles. Bien qu’il y ait comme partout des brebis galeuses dans leurs rangs, continua la tatoueuse en contournant une charrette dont la monture refusait d’avancer plus loin, la milice de Kendra-Kâr prend très à cœur la protection des habitants. Le souci, c’est qu’avec une population aussi démesurée, les petites frappes et autres criminels sont inévitables. Mais elle fait de son mieux pour endiguer au maximum la criminalité, même dans les quartiers les plus pauvres, comme ceux à l’est de la ville.

- J’imagine bien. Et cette fameuse forge où tu m’emmènes, où elle se trouve ?

- Nous nous rendons à la "Grande Forge" d’Argaïe, je te laisse imaginer où elle peut bien se trouver," lui répondit avec un clin d’œil la jeune femme.

Les deux jeunes gens continuèrent de marcher et au fur et à mesure qu’ils s’approchaient du centre de la ville, les chariots se faisaient peu à peu remplacer par une foule nombreuse de badauds, commerçants, coursiers et autres citoyens. Ils passèrent devant une immense bâtisse circulaire, d’où une clameur s’élevait. Anthelia lui présenta le bâtiment comme l’Arène de la ville, un lieu où les gens se rassemblaient pour assister à des combats entre de puissants combattants et des bêtes féroces. Le bâtiment en lui-même était presque aussi grand que le bâtiment du Conseil d’Ynorie, si ce n’était plus. Ses arches de pierres blanches qui encerclaient le bâtiment étaient autant d’entrées gardés par des hommes en armure, chargés de contrôler les personnes entrant ou sortant de son enceinte. Au moment où Akihiko et Anthelia passaient, une violente exclamation vint de l’intérieur de l’arène alors qu’une tornade de feu dépassait la hauteur déjà impressionnante du bâtiment. La foule, certainement nombreuse, commença à scander un nom que la distance et le bruit déforma bien avant que cela n’arrive aux oreilles de l'ynorien. Le scieur des tasses ?

(Soit le combattant à un drôle de nom de scène, soit -et c’est ce qui est plus probable, j’ai mal entendu.)

(Tu imagines un gros malabar avec une épée dentelée, en train de découper des armures en forme de tasse ?)

(Voilà qui serait des plus ridicules.)

Avec la drôle d’image en tête, Akihiko poursuivit son exploration de la ville avant d’enfin arriver devant une forge imposante d’où de multiples tintements de métal sortaient.


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Akihito
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Re: Rues de la ville

Message par Akihito » lun. 28 oct. 2019 00:44

Dans le chapitre précédent...

Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre

Chapitre XXXII.3 : La visite de Kendra-Kâr

Loin de lui dire qu’il allait prendre plusieurs jours pour lui confectionner son armure, Argaïe lui dit qu’il pouvait la lui faire pour le lendemain même, ce qui surprit grandement Akihiko. Mais après tout, il semblait être le meilleur forgeron de Kendra-Kâr, ses capacités ne devaient pas être prises à la légère. Empochant les écailles, il s’en retourna dans la forge, laissant Phanie seule avec lui.

"Bien… Pour le règlement, nous vous ferons payer le tout à la réception de votre armure. Pourriez-vous me donner votre nom ? demanda dans un sourire Phanie.

- Bien sûr. Akihiko Yoichi.

- Akihiko… O’… Fall. Très bien, monsieur. SI ce n’est pas indiscret, pourquoi êtes vous de passage à Kendra-Kâr ?

- Je fais route vers Shory depuis Oranan, et notre bateau fait une escale pendant quelques jours ici. Alors j’en profite pour faire quelques achats.

- Un aventurier ! Je vois. Et vous savez dans quelle auberge vous allez dormir ? ajouta-t-elle dans un sourire qui se fit plus enjôleur.

- Euhm, je ne sais pas encore. Pourquoi cette question ? C’est pour me faire livrer mon armure ?

- Mmmh non, c’est pour moi et…" subitement, la voix de la vendeuse mourut et son teint devint blanc comme un linge. Elle semblait regarder derrière l’enchanteur et il se retourna pour voir ce qui pouvait bien flanquer une telle terreur à la femme. Pourtant, derrière lui se trouvait juste Anthelia, qui le regardait simplement, son habituel sourire au coin des lèvres. Perplexe, il regarda de nouveau la Phanie.

"Excusez-moi, je n’ai pas bien entendu. Vous vouliez savoir mon auberge pour quoi ?

- Pour rien ! Pour rien ahah, j’avais confondu avec quelque chose d’autre. Voilà alors euh monsieur Yoichi, vous pourrez venir demain un peu après midi. Si vous voulez bien m’excuser…"

Sous le regard interloqué de Akihiko, la jeune vendeuse se leva de son siège et elle partit dans l’arrière-boutique faire il ne savait quoi. N’ayant rien à faire de plus sur place, il se tourna vers Anthelia.

"Elle a agi bizarrement, qu’est-ce qui lui a pris ?

- Va savoir." répondit la tatoueuse en haussant les épaules toujours en souriant.

Une fois sortis de la forge, les deux compagnons avait repris la route. Quittant la grande avenue principale, ils s’étaient rapidement enfoncés dans un dédale de ruelles calmes et propres. Anthelia lui raconta que petite, elle y avait passé des journées entières à jouer avec ses amis d’enfance avant que l’adolescence ne les fasse prendre des voies professionnelles toutes différentes. Elle évoquait avec tendresse cette période bénie où après avoir connu l’enfer sur les routes d’Imiftil, elle avait enfin pu retrouver une enfance simple et insouciante. C’était d’ailleurs à cette époque qu’elle avait éveillé ses dons de magicienne, ce qui n’avait pas manqué de démultiplier les possibilités de jeux avec ses amis.
Leurs pas les guidèrent à une petite enseigne où une aiguille et une plume se croisaient derrière un encrier, ce qui était sans l’ombre d’un doute l’échoppe des parents adoptifs d’Anthelia. Elle toqua à la porte, et un homme mince dans la quarantaine lui ouvrit la porte, ses cheveux noirs se dégarnissant à vue d’œil mais avec un regard brun vif surplombant une moustache élégamment entretenue. Akihiko vit alors Anthelia sourire comme il ne l’avait jamais vu faire. Un sourire chaud, étincelant, irradiant d’une affection débordante alors qu’elle serrait dans ses bras son père adoptif.

"Jack, ça fait tellement longtemps !

- Anthelia ! Quel plaisir de te revoir ma chérie, comment vas-tu ?

- Bien, lorsque j’ai appris pour la mort du vieux Meg’, j’ai décidé qu’après avoir utilisé ses dernières encres, je passerai vous voir.

- Je me doutais bien que tu allais venir dans les prochaines semaines. Mais si tu me présentais ton ami ? demanda le kendran en jetant un regard curieux à Akihiko, resté en retrait.

- Jack, je te présente Akihiko Yoichi, un ami d’Oranan. J’ai décidé de l’accompagner pendant quelque temps et comme nous sommes de passage à Kendra-Kâr, j’en ai profité pour venir.

- Enchanté Monsieur Jack. Anthelia ne tarit pas d’éloges à votre égard, surtout lorsqu’il s’agit de tatouage.

- Oui ! Akihiko à décidé d’apprendre l’art du tatouage et crois moi, il est doué.

- Oh, un futur collègue alors, répondit Jack en souriant et en tendant la main, que l’enchanteur serra.

- Ca ne te dérange pas si je laisse mes affaires ici ? Je dois encore montrer des endroits à Akihiko, dont la Corporation.

- Bien sûr ! Donne-moi ton sac, dit-il en récupérant ses affaires.

- Merci, je rentre pour le dîner ! Akihiko, on y va ! "

Akihiko s’inclina poliment dans la direction de l’homme avant de partir au pas de course retrouver Anthelia. Elle s’était débarrassée de son poids et était déjà partie comme une flèche après avoir déposé un baiser sur la joue mangée de barbe de son père. Souriant à cette vue pleine de vitalité et enfantine, il la rejoignit et s’enfonça une fois de plus dans Kendra-Kâr.


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Xël
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Re: Rues de la ville

Message par Xël » ven. 1 nov. 2019 11:36

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Rapidement il dépose ma commande sur le comptoir et m'annonce le prix après une dernière vérification. 2180 yus dit-il en précisant que c'est une jolie somme mais que ça vaut le coup. J’acquiesce en comptant l'argent que je dépose sur le comptoir pendant que l'elfe inspecte mes runes. L'une est une rune Vi, une rune d'action qui signifie Attaquer. La seconde, une rune Tao qui signifie Magie. Je le remercie et range le tout à ma ceinture avant de laisser la place à un autre client qui tient un jeune garçon dans ses bras. Je lui adresse un sourire qu'il me rend avant de sortir dans les rues.

Je dépoussière mes épaules du reste de sable, inspecte ma tenue usée par les combats et vérifie que mes dernières acquisitions sont bien accrochées à ma ceinture. Les guérisseurs se sont occupés de mes blessures, même si je ressens encore une légère gêne dans mon bras. J'ai fais mes adieux, il est temps de repartir.

Je me met à l'écart, dans une petite ruelle déserte et je me concentre sur la ville de Luminion. Maintenant que je sais de quoi je suis capable, je suis prêt à affronter les troupes d'Oaxaca et l'empêcher de détruire un autre monde. Mon portail s'ouvre et je m'y engouffre d'un pas décidé.

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Akihito
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Re: Rues de la ville

Message par Akihito » mar. 5 nov. 2019 00:12

Dans le chapitre précédent...

Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre

Chapitre XXXVI.1 : Un Nouvel Elu

C’était à prévoir, mais Anthelia avait littéralement explosé de colère en découvrant le lendemain le visage tuméfié de Akihiko. Et c’était vrai qu’il faisait peine à voir : une ecchymose jeune ornait sa joue alors que son œil droit était à un peu fermé et gonflé, ne laissant de pleinement ouvert que son unique œil bleu.

« D’abord, je vais incendier cet enfoiré qui pense que parce que sa ville est la plus importante du continent, cela lui donne le droit de prendre tout le monde de haut. Ensuite, je m’occuperai de toi. Qu’est-ce qui t’as pris de te laisser te faire frapper autant ? Là franchement tu m’exaspères, Akihiko.

- Bah… Je me suis retenu. Je voyais bien que j’étais plus fort que lui, je ne voulais pas le blesser gravement pour si peu alors qu’il était rond comme une queue de pelle…

- Un jour, je vais vraiment finir par te frapper.

- Eh, n'oublie pas que c’est moi l’innocent dans cette histoire ! »

Anthelia n’en démordit pas et continua de sermonner Akihiko pendant cinq bonnes minutes, avant qu’un silence ne s’installe entre eux. Finalement, elle sortit un mouchoir de sa poche, le mouilla à l’aide de sa gourde et arrêta Akihiko dans sa marche pour lui coller sur son œil enflé.

« Fait au moins plus attention la prochaine fois, d’accord ? dit-elle d’une voix plus douce.

- Oui, promis.


- Bon. Et où allons-nous ? Je suis surprise déjà que tu aies pu retrouver le chemin de ma maison pour commencer. Enfin, ma maison, on se comprend.

- J’ai une bonne mémoire des itinéraires, il faut dire. Comme je savais que j’aurais à revenir chez Jack, j’ai retenu sa position approximative. Alors ensuite, quand j’ai retrouvé la rue que l’on avait emprunté dans l’avenue principale, ma mémoire a fait le reste.

- Je ne sais pas si je serais capable de faire aussi bien...

- Boh, la mémoire cela s’entraîne. Allez, on y va. »

Pour en avoir parlé tout deux, leur premier arrêt pour chercher des informations sur les bottes allaient être le temple de Valyus. C’était la piste qui avait été négligée par les Chasseurs de la Corporation, donc la plus susceptible d’avoir une information à côté de laquelle ils étaient passés. Anthelia savait approximativement dans quelle partie de la ville il était, mais elle n’y était en toute logique jamais aller. Cela ne l’empêcha pas de le guider dans les quartiers ouest de la ville, où les temples dédiés aux divinités étaient majoritairement rassemblés. Ils passèrent ainsi devant le temple flamboyant de Meno et celui, plus discret mais tout aussi impressionnant, de Moura. Akihiko jeta un œil pour voir s’il apercevait par hasard le capitaine du navire, mais il n’aperçut aucun membre de l’équipage. Rien de bien étonnant.

« Tiens mais j’y pense, tu ne m’as jamais parlé de tes pouvoirs. Tu ne penses pas que ta magie vient de Moura ou de Meno ? »

Après avoir tapoté son menton pendant une petite dizaine de secondes, la tatoueuse trouva les mots qu’elle cherchait. Pour elle, les fluides étaient une partie d’elle-même et les dieux, où qu’ils pouvaient être, n’avaient jamais daigné s’occuper d’elle quand sa famille se faisait massacrer pour avoir tenté de survivre. Elle n’était pas en colère contre eux, mais elle était de ceux qui pensaient que les dieux ne s’intéressaient pas aux mortels. Ces pouvoirs n’étaient donc que le fruit de la chance qu’elle avait eu à la naissance, à la grande loterie de la vie. Akihiko comprenait son point de vue, bien qu’il ne le partageât pas. Pour lui, Valyus était plus une forme de guide spirituel par la loi qu’il observait, mais aussi par ses pouvoirs qu’il ne voyait pas autrement que comme un don. Mais il ne s’en préoccupa pas plus que cela et continua sa route en compagnie de la jeune femme. Ils arrivèrent finalement devant le temple recherché et à sa vue, la mâchoire endolorie de Akihiko se décrocha. Anthelia observa sa réaction du coin de l’œil et sourit.

« Ah oui, j’avais oublié de te dire que parmi tous les temples de Kendra-Kâr, celui de Valyus à la réputation d’être l’un des plus impressionnants. »


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Faëlis
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Re: Rues de la ville

Message par Faëlis » sam. 21 déc. 2019 14:30

Une fois dans la rue, Madoka, qui le regardait étrangement depuis tout à l'heure, se décida à lui demander ce qui n'allait pas. Allons, il faudrait bien lui annoncer...

« J'aurais aimé vous accompagner, mais cela m'est impossible. J'ai reçu une lettre étrange... Je pense que ceux qui nous ont attaqués dans les montagnes n'étaient pas des hommes de la Rose. Il y a quelqu'un d'autre... quelqu'un d'autre qui a capturé Aliéna. Elle a besoin de moi et il est hors de question de la laisser en danger. »

Après quelques secondes de silence, elle répondit :

« Les mystères et les ennuis ne vous laissent aucun répit. Je comprends votre décision, j'espère que vous trouverez les coupables, les vrais cette fois, et qu'enfin vous en soyez débarrassés. Vous êtes un être bien particulier, Faëlis Nyris'Kassilian de Cuilnen, j'espère avoir l'opportunité de vous revoir ... et, qui sait, de vous comprendre. »

Elle conclut par une révérence digne, à laquelle il répondit :

« Vous parlez de mystère, Madoka, mais vous êtes à mes yeux bien plus étrange. Une soi-disant simple guide aux talents exceptionnels, indubitablement liée aux Amants de la Rose Sombre... Le poids d'un lourd passé pèse sur vos épaules, je le sens bien. Peut-être un jour vous en ouvrirez-vous. »

Il lui adressa un clin d’œil :

« Peut-être avec moi ? Je vous proposerais bien vos mystères contre les miens, mais j'ai le net sentiment que ce serait vous arnaquer ! Que le soleil brille pour vous, où que vous alliez. Et, qui sait, jusqu'à notre prochaine rencontre... »

Et il tourna le dos, le cœur un peu lourd. Il avait bon espoir de la revoir, mais il soupçonnait fort que cette femme, aussi insaisissable qu'une anguille, ne reparaisse pas à volonté !

Bon, il lui fallait maintenant se préparer à retourner vers les duchés. Il ne savait pas trop ce qu'il ferait une fois là-bas, mais cette fois-ci, il serait sans compagnons, aussi avait-il intérêt à être aussi paré que possible ! Il pris donc le chemin de la boutique de son vieil ami Moboutou.

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Henry Günar
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Re: Rues de la ville

Message par Henry Günar » lun. 30 déc. 2019 22:41

C'était une grande-première parmi les premières, pour Henry. Il avait passé tant d'années à devoir travailler en tant que simple bandit des rues pour le compte de sa guilde, dans l'espoir qu'un jour il puisse faire autre chose que du vol à l'étalage ou autre délice de ce genre. Ce jour était enfin arrivé. Notre protagoniste allait enfin découvrir de nouvelles façons de pratiquer son métier favori, même si en apparence il en donnait l'air désintéressé. C'était un trait caractéristique chez lui ; son désintérêt apparent provoquait souvent de mauvaises réactions chez ses interlocuteurs. Heureusement pour Henry, l'homme qu'il devait rencontrer ce jour-là ne tenait pas rigueur de ce genre de comportement.

Il allait rapidement comprendre pourquoi. C'était sa première mission en tant qu'agent direct du chef de sa guilde. Cette dernière n'était pas grande ni connu ... À vrai dire, c'était là tout son intérêt. Dans le milieu on l'appelait simplement "la guilde". Tous les truands et mafieux de Kendra Kâr étaient susceptibles d'avoir au moins une fois enquit les services de ses bandits pour diverses raisons. Jamais rien de bien faramineux. Il s'agissait la plupart du temps de service à but lucratif ... D'emprunt d'argent ou prêt sur gage. Inutile de préciser également que la nature de cet argent était, systématiquement, obscure. Les clients le savaient, mais l'adage consistait à fermer les yeux et faire comme si de rien n'était, car tant que la milice ne s'y retrouvait pas mêlée, chaque partie y trouvait son compte.

Pour Henry tous ces détails importaient peu ; il était uniquement là pour gagner son pain et avoir sa dose d'aventure. Ce jour-là il devait partir à la rencontre d'un autre brigand de sa modeste guilde et devait avec lui rendre visite à un client mauvais payeur. Henry ne s'était toujours pas fait à l'idée qu'il allait devoir faire équipe avec cet homme presque systématiquement à partir de ce jour. Cependant, il dut accepter la réalité quand fatalement, la rencontre survint enfin. Bien qu'en plein jour, ce fut dans une rue banale de la capitale qu'il croisa enfin son binôme de la journée. Caché au grand jour, c'était l'un des meilleurs moyens de passer inaperçu après tout.

Le jeune homme ne parvenait guère à ressentir un trop-plein d'excitation. Pourtant il avait attendu ce moment pendant très longtemps. Sa soif d'aventure était intacte, mais il avait généralement du mal à penser que lesdites aventures puissent changer son quotidien comme il le désirait. C'était une façon de penser critiquable et critiquée par les siens, mais ce n'était pas comme s'il était le genre d'homme à prêter oreille aux autres. En ce jour néanmoins, il paraissait un peu plus motivé à l'idée de faire autre chose que du bête larcin. Un brin d'excitation s'était emparé de lui, mais sans plus.

Henry approcha l’homme. Celui-ci était plutôt petit mais pourtant avait bonne carrure. Barbe taillée, cheveux en arrière, air de vieux baroudeur aigri, le descriptif fourni par son contact au sein de la guilde correspondait en tout point. L’homme, adossé contre un mur quelconque, finit par remarquer la présence du protagoniste et tourna son regard en sa direction. Henry ne pipa mot et décida de s’adosser également contre le mur, aux côtés de son tout nouveau partenaire de mission, sans établir un contact visuel pour autant. Il ne savait pas quel genre de personne cet homme était. Henry restait calme d’apparence, placide voire blasé, un trait de caractère très présent en lui-même en ces circonstances.

« "La Castagne" je présume ? dit-alors Henry tout en continuant d’observer la foule.
Ouais ... Peut-être. C’est l’patron qui t’envoie c’est ça ? Tu dois être le loustic qui met enfin les mains dans l’camboui. C’pas trop tôt tu sais ... Tu vas avoir un sacré baptême avec notre client d’aujourd’hui.
À ce qu’il parait oui. Je suis censé t’aider à rappeler à un "client" qu’il nous doit de la maille. Je ne sais pas si ça vaut le coup d’être un baptême mais, enfin ... Faut croire qu’aller racketter un vieux chnoque qui se chie dessus en dormant est une aventure que tout le monde rêve de vivre ! » répliqua Henry, croisant ses bras, l’air et la voix blasé. La Castagne, simple pseudonyme, se gratta la barbe puis esquissa une grimace en fronçant légèrement ses sourcils.

« Je vois. On m’avait prévenu que t’étais un petit trou d’cul mais je ne m’attendais pas à voir un trou d’cul cynique de surcroit. Je sens qu’on va s’entendre toi et moi, mon con ! Aller tu vas voir c’pas si terrible, notre vieux fou ne s’attend pas à notre visite de toutes façons. On va le surprendre chez lui et il n’aura autre choix que de nous filer le grisbi cet espèce d’abruti. Ca sera une affaire vite réglée ! » expliqua l’homme, finissant par une tape virile dans le dos d’Henry qui allait sans doute lui laisser une marque rouge.

« C’est à trois pâtés de maisons d’ici, on y va tout de suite. conclut-il avant d’emboîter le pas.
*Soupir* Passe devant, je suis juste derrière. » souffla Henry, se mettant alors à suivre son camarade bandit. Ils allaient donc rendre une petite visite à un client mauvais payeur et la rencontre promettait d’être très intéressante.

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Akihito
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Re: Rues de la ville

Message par Akihito » jeu. 2 avr. 2020 02:03

Dans le chapitre précédent...


Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre

Chapitre LIV.1 : Rencontre impromptue.


Si Akihiko avait l’habitude d’être reconnu dans les rues d’Oranan pour la Kizoku à sa ceinture, c’était loin d’être le cas dans les rues de Kendra-Kâr les Bottes de Foudre au pied. Leur légende était bien moindre que pouvait être la lame pour les Ynoriens, aussi à part quelques regards en biais, Akihiko restait incognito pendant la traversée de la ville. Il n’avait pas été spécialement bavard jusqu’à leur retour en ville, quelque peu déçu de la rune « Coffre » qu’il avait obtenu et se demandant ce qu’il allait bien pouvoir en faire.
Il était passé à autre chose après être passé récupérer ses affaires à l’auberge de la tortue guerrière. Il n’allait pas se morfondre pour si peu et devait déjà être heureux d’en avoir trouvé une, si situationnelle pouvait-elle être. Amy ne se priva pas de l’embêter un brin à ce sujet, avant de le laisser tranquille. En traversant une rue proche de la maison des parents d’Anthelia, ils croisèrent par hasard ces derniers. Une brève discussion sur leur départ imminent s’engagea, ainsi que sur l’avenir de Akihiko en temps que tatoueur, ce qu’Anthelia s’empressa de mettre en avant, arguant une nouvelle fois que son doigté était aberrant pour quelqu’un apprenant le tatouage depuis un mois. Et avec l’obtention des aiguilles prismatiques c’en devenait presque frustrant selon elle. Elle incita son compagnon à montrer le tatouage sur lequel il travaillait et il sortit de sa sacoche sous son insistance une peau de porc relativement fine sur laquelle un vase était grossièrement dessiné. Le tatouage était encore bien loin d’être d’un niveau suffisant pour que quiconque accepte de le porter à vie sur sa peau, même complètement aviné. Mais de l’avis de Jack, c’était déjà très impressionnant, ce qui toucha beaucoup le jeune homme. Il avait eu peur qu’Anthelia ne se montre pas très objective avec lui en chantant ses louanges. Sa mère adoptive, une kendrane rousse qu’il voyait pour la première fois, le détailla de la tête aux pieds avant de s’arrêter sur ces derniers. La femme eu un discret sourire, comme l’était sa personnalité.

« Jolies bottes. »

Akihiko hocha la tête en souriant, sans en dire plus. Vint le moment de se dire au revoir et une fois encore, Akihiko resta en retrait pour lui permettre de profiter de ses parents une dernière fois, avant un long moment. Il fut néanmoins attrapé dans l’accolade de Jack qui lui demanda, très sérieusement, de bien veiller sur sa fille. Ce qui fit rire cette dernière, déclarant que c’était presque l’inverse la plupart du temps. Lui ne dit rien puisque d’une part elle n’était pas dans le faux, mais surtout parce qu’il n’avait pas besoin qu’on lui demande de prendre soin d’Anthelia pour qu’il le fasse. Dans un signe de la main, elle leur fit un dernier au revoir avant de les diriger vers la Corporation des Chasseurs de Trésors, ayant promis à Elyë de venir la voir pour lui dire ce qu’il en était du Golem. L’enchanteur décida d’attendre devant la porte, préférant ne pas entrer dans un bâtiment où on reconnaîtrait sans mal les Bottes. Cela pouvait donner de mauvaises idées à certains… Surtout s’il sortait le Cœur de Golem, comme il le faisait désormais devant une Hinïonne très impressionnée.

« Eh bien… Pour être franche, je ne vendais pas cher l’état du Cœur en laissant un parfait novice s’occuper de son extraction. Mais là, vous me bluffez, honnêtement. Et en plus, vous avez mis la main sur les bottes de Porem. Je ne sais pas si vous avez une chance insensé ou si vous êtes réellement doué.

- Vu ce qui me tombe dessus régulièrement… Je serai plus pour le talent.

- Ah ça oui, s’il avait de la chance, la moitié de ses galères ne nous seraient pas tombés dessus, approuva Anthelia en lui tapant dans les côtes du coude.

- Bien, parlons affaires maintenant… Un tel joyau vaut au moins à un millier de yus. En examinant de plus près sa pureté, vous pourriez en tirer plus. J’estime que vous monteriez à mille cinq cents yus, au bas mot. Ça vous intéresse ?

- Mille cinq cents ? C’est une sacrée somme… hésita Akihiko avant de secouer la tête. Mais je pense le garder pour l’instant, désolé dame Elyë.

- Pas besoin de vous excuser, je l’aurais gardé pour moi aussi si j’étais dans votre situation. Mais si d’aventure vous changiez d’avis… Ou si vous souhaiteriez travailler pour nous… N’hésiter pas à revenir. La Corporation est toujours à la recherche d’hommes de votre trempe.

- J’en prend bonne note. Prenez soin de vous.

- De même, répondit l’elfe avant de se tourner vers Anthelia. Ravie de t’avoir revu Anthelia.

- Moi aussi Elyë. On n’a malheureusement pas eu le temps de remettre notre pari en jeu, mais la prochaine fois sans faute.

- Y a intérêt. Allez, pars donc avec ton bellâtre. »

La concernée enroula son bras autour de celui de Akihiko dans un sourire satisfait et tout deux rejoignirent la rue principale avant que l’enchanteur ne pose la question qui lui brûlait les lèvres.

« Quel pari ?

- Oh ça mon cher, tu ne veux pas le savoir. Peut être la prochaine fois qu’on la recroisera. »

Il arqua un sourcil étonné et ne rajouta rien. Il avait compris que si son amante avait décidé de garder quelque chose pour elle, insister ne ferait que l’agacer. Ils descendirent donc plus en avant les rues de la ville, pénétrant dans le port assombris par les nuages d’orage qui couvraient la mer.


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Gamemaster6
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Re: Rues de la ville

Message par Gamemaster6 » dim. 23 août 2020 17:10

Intervention pour Xël

La cité change de visage tandis que le soleil amorce son inexorable course vers l'horizon. Les commerçants ferment boutique alors que les clameurs emplissent peu à peu les auberges qui s'éclairent. Les rues se font moins fréquentées et les regards plus suspicieux du moindre être traînant encore dans les rues. Et tandis que Xël sort du refuge, une silhouette se détache d'une rue proche et tourne la tête vers l'aéromancien. Son visage est caché par une épaisse capuche, mais c'est une voix indubitablement masculine qui sort de sous le tissu. Une voix claire, quoique légèrement froide.

- Vous êtes bien Xël Almaran ?

Il approche et deux yeux rouges fixent avec intensité le mage. Nul doute que cette personne est armée, une forme déformant le dos de sa longue cape, mais son visage reste caché par un foulard couvrant jusqu'à son nez.

- J'aurais besoin de votre aide pour une affaire urgente. Mais pas ici, cependant, pouvez-vous me retrouver à la bise d'Ynorie ? Ce sera plus tranquille.
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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