Le signe sous la pluie
Le ventre plein, une piste en tête et un sourire aux lèvres, Marcy quitte la maison de Hugues en remerciant ce dernier. Après un dernier – et très court – duel de regard avec le chien, Marcy prend la direction de l’avenue principal. Elle a l’espoir de passer par les boutiques de vêtements dont a parlé Hugues, avant de se rendre au Refuge. Elle aimerait ne pas avoir à mettre les pieds là-bas, mais elle doute d’obtenir suffisamment d’informations de la part des commerçants. Elle doute même qu’ils la laissent entrer dans leurs boutiques. Elle n’a jamais volé au cœur d’un commerce en dur, préférant de loin la disponibilité et l’ouverture d’un marché, mais elle reste une orpheline. Ses vêtements de seconde main sales et sa silhouette ne trompe pas vraiment. Et si voler un peu d nourriture ou quelques yus est assez simple, voler des habits neufs est une autre paire de manche. Beaucoup plus difficile pour un intérêt dont elle doute.
Néanmoins, tout de même prête à quelques sacrifices pour sa mission, elle ouvre sa petite bourse de cuir. Les pièces d’étain se mêlent au cuivre et à son unique pièce d’argent durement acquise. Elle aurait assez de yus pour acheter un habit, mais elle reste dubitative à ce sujet. Elle referme la bourse, se disant qu’elle aviserait en temps voulu. Elle s’écarte du mur près duquel elle s’était cachée pour compter son argent, et repart en direction de l’avenue principale, bien décidée à découvrir quelque chose d’utile pour son enquête. Avec une brève description et un prénom relativement commun, elle doute d’aller très loin, mais il lui semble avoir aperçu une petite brune lors du casse de la boutique proche du marché. Reste à savoir si elle serait capable de la reconnaître si elle l’avait en face d’elle.
Si elle peut choisir, il est clair que retrouver Eleanore avant de se rapprocher du refuge l’arrangerait. Pour avoir déjà dormi sur place, Marcy sait à quoi ressemble l’endroit. Un lieu pour donner bonne conscience aux nobles, là où on prend soin des démunis. Elle se souvient surtout de l’odeur, des pleurs dans la nuit et des voix étouffés de deux filles qu’on essayaient d’agresser. Même si ces dernières se sont défendues, Marcy n’a plus jamais remis les pieds là-bas, après ça. Elle est tombée sur l’orphelinat par chance, quelques semaines après, mais elle s’est jurée de ne jamais devoir dépendre du refuge. Et la voilà, obligée d’y remettre les pieds si aucune information valable ne se murmure à ses oreilles. Cette perspective est loin de l’enchanter. C’est donc avec une motivation renouvelée et sans faille qu’elle accélère le pas vers la rue commerçante.
Marcy n’a jusqu’à aujourd’hui jamais vraiment prêté attention aux boutiques de vêtements, mais leur nombre est ahurissant, à ses yeux. Il y en a même plus que les lieux où acheter des choses plus utiles pour vivre, comme la nourriture. Si on omet le marché, en tout cas. Mais même là, les vendeurs de friperies ne sont pas rares. Et si elle admet que pouvoir se changer avec des affaires propres est un plaisir, cela reste un luxe qu’elle ne peut pas vraiment se permettre. Mais en voyant les tenues présentées à travers les vitres transparentes des boutiques, elle est certaine de ne jamais être capable de posséder quelque chose de ce genre. Les robes trop longues, les manteaux en tissu de qualité et en cuir travaillé par des experts, le tout à un prix exorbitants, très peu pour elle. Elle préfère le fonctionnel. Plus c’est discret, mieux c’est. Il lui reste cependant un adversaire de taille.
L’averse qui s’abat subitement la prend complètement par surprise et, faute d’un manteau, elle se retrouve vite trempée, à essayer de s’abriter grâce à la toiture d’une boutique. Pestant contre sa malchance et ses vêtements désormais trempés, elle patiente, bras croisés et frissonnante, que l’averse passe. Nombre de passants, eux aussi pris par surprise, s’éparpillent en courant sur les pavés glissant de la rue, manquant parfois de peu de finir sur le sol. Un de ces passants se rattrapent de justesse e repart en courant, sans apercevoir l’objet tombé de sa poche. Une pierre qui roule jusqu’à Marcy. Celle-ci, intriguée, la ramasse et l’examine d’un œil curieux. Un simple caillou, certes, mais gravé d’un étrange symbole qu’elle n’a jamais vu auparavant. Elle el fait rouler dans sa paume. D’ordinaire, elle aurait jeté un pareil caillou, mais, sans trop savoir pourquoi, elle décide de garder celui-là. Il y a quelque chose qui l’intrigue à son sujet et qui la pousse à le garder, sans en comprendre la raison.
Pendant ce temps, l’averse continue, poussant la jeune fille à s’installer aussi confortablement que possible sous son abri de fortune. Bien vite, elle s’ennuie ferme. Sa dextre joue avec le caillou reposant dans sa poche. Elle retire vivement sa main lorsqu’elle ressent une sensation étrange à force de tripoter el caillou. Le même genre que lorsqu’elle passe sa main sur un objet métallique par temps d’orage. Sourcils froncés, elle ressort la pierre, prudemment. L’envie de balancer la pierre se fait plus forte, mais quelque chose retient sa main, comme si elle devait garder cette pierre sortie de nulle part. Pierre qui n’a absolument pas changé et n’a pas l’air de faire quoi que ce soit, mais Marcy est certaine qu’elle est responsable de ce qu’elle a ressenti. Serait-ce un genre de pierre avec du métal à l’intérieur ? Malgré toutes ses observations et les hypothèses farfelues qu’elle émet, comme celle d’un caillou tombé d’un orage ou un porte-bonheur de magicien, elle n’est pas plus avancée pour autant.
Lorsque la pluie s’arrête, elle range le caillou dans sa poche et se remet en route d’un pas plus prudent qu’avant, pour ne pas glisser sur les pavés. Elle examine quelques boutiques, sans voir la moindre brunette qui correspondrait à la fameuse Eleanore. Mais alors qu’elle s’écarte soigneusement de la boutique de magicien qui vend des baguettes, elle repère une petite tête brune à l’intérieur. Une tête brune qui lui tourne le dos. Incapable d’en savoir plus depuis l’extérieur et malgré sa méfiance de la magie et de tout ce qui y touche de près ou de loin, elle pousse la porte de la boutique qui fait sonner une clochette annonçant son entrée. La mission avant tout. Mais ça ne veut pas dire qu’elle est spécialement enchantée d‘entrer là-dedans…
Néanmoins, tout de même prête à quelques sacrifices pour sa mission, elle ouvre sa petite bourse de cuir. Les pièces d’étain se mêlent au cuivre et à son unique pièce d’argent durement acquise. Elle aurait assez de yus pour acheter un habit, mais elle reste dubitative à ce sujet. Elle referme la bourse, se disant qu’elle aviserait en temps voulu. Elle s’écarte du mur près duquel elle s’était cachée pour compter son argent, et repart en direction de l’avenue principale, bien décidée à découvrir quelque chose d’utile pour son enquête. Avec une brève description et un prénom relativement commun, elle doute d’aller très loin, mais il lui semble avoir aperçu une petite brune lors du casse de la boutique proche du marché. Reste à savoir si elle serait capable de la reconnaître si elle l’avait en face d’elle.
Si elle peut choisir, il est clair que retrouver Eleanore avant de se rapprocher du refuge l’arrangerait. Pour avoir déjà dormi sur place, Marcy sait à quoi ressemble l’endroit. Un lieu pour donner bonne conscience aux nobles, là où on prend soin des démunis. Elle se souvient surtout de l’odeur, des pleurs dans la nuit et des voix étouffés de deux filles qu’on essayaient d’agresser. Même si ces dernières se sont défendues, Marcy n’a plus jamais remis les pieds là-bas, après ça. Elle est tombée sur l’orphelinat par chance, quelques semaines après, mais elle s’est jurée de ne jamais devoir dépendre du refuge. Et la voilà, obligée d’y remettre les pieds si aucune information valable ne se murmure à ses oreilles. Cette perspective est loin de l’enchanter. C’est donc avec une motivation renouvelée et sans faille qu’elle accélère le pas vers la rue commerçante.
Marcy n’a jusqu’à aujourd’hui jamais vraiment prêté attention aux boutiques de vêtements, mais leur nombre est ahurissant, à ses yeux. Il y en a même plus que les lieux où acheter des choses plus utiles pour vivre, comme la nourriture. Si on omet le marché, en tout cas. Mais même là, les vendeurs de friperies ne sont pas rares. Et si elle admet que pouvoir se changer avec des affaires propres est un plaisir, cela reste un luxe qu’elle ne peut pas vraiment se permettre. Mais en voyant les tenues présentées à travers les vitres transparentes des boutiques, elle est certaine de ne jamais être capable de posséder quelque chose de ce genre. Les robes trop longues, les manteaux en tissu de qualité et en cuir travaillé par des experts, le tout à un prix exorbitants, très peu pour elle. Elle préfère le fonctionnel. Plus c’est discret, mieux c’est. Il lui reste cependant un adversaire de taille.
L’averse qui s’abat subitement la prend complètement par surprise et, faute d’un manteau, elle se retrouve vite trempée, à essayer de s’abriter grâce à la toiture d’une boutique. Pestant contre sa malchance et ses vêtements désormais trempés, elle patiente, bras croisés et frissonnante, que l’averse passe. Nombre de passants, eux aussi pris par surprise, s’éparpillent en courant sur les pavés glissant de la rue, manquant parfois de peu de finir sur le sol. Un de ces passants se rattrapent de justesse e repart en courant, sans apercevoir l’objet tombé de sa poche. Une pierre qui roule jusqu’à Marcy. Celle-ci, intriguée, la ramasse et l’examine d’un œil curieux. Un simple caillou, certes, mais gravé d’un étrange symbole qu’elle n’a jamais vu auparavant. Elle el fait rouler dans sa paume. D’ordinaire, elle aurait jeté un pareil caillou, mais, sans trop savoir pourquoi, elle décide de garder celui-là. Il y a quelque chose qui l’intrigue à son sujet et qui la pousse à le garder, sans en comprendre la raison.
Pendant ce temps, l’averse continue, poussant la jeune fille à s’installer aussi confortablement que possible sous son abri de fortune. Bien vite, elle s’ennuie ferme. Sa dextre joue avec le caillou reposant dans sa poche. Elle retire vivement sa main lorsqu’elle ressent une sensation étrange à force de tripoter el caillou. Le même genre que lorsqu’elle passe sa main sur un objet métallique par temps d’orage. Sourcils froncés, elle ressort la pierre, prudemment. L’envie de balancer la pierre se fait plus forte, mais quelque chose retient sa main, comme si elle devait garder cette pierre sortie de nulle part. Pierre qui n’a absolument pas changé et n’a pas l’air de faire quoi que ce soit, mais Marcy est certaine qu’elle est responsable de ce qu’elle a ressenti. Serait-ce un genre de pierre avec du métal à l’intérieur ? Malgré toutes ses observations et les hypothèses farfelues qu’elle émet, comme celle d’un caillou tombé d’un orage ou un porte-bonheur de magicien, elle n’est pas plus avancée pour autant.
Lorsque la pluie s’arrête, elle range le caillou dans sa poche et se remet en route d’un pas plus prudent qu’avant, pour ne pas glisser sur les pavés. Elle examine quelques boutiques, sans voir la moindre brunette qui correspondrait à la fameuse Eleanore. Mais alors qu’elle s’écarte soigneusement de la boutique de magicien qui vend des baguettes, elle repère une petite tête brune à l’intérieur. Une tête brune qui lui tourne le dos. Incapable d’en savoir plus depuis l’extérieur et malgré sa méfiance de la magie et de tout ce qui y touche de près ou de loin, elle pousse la porte de la boutique qui fait sonner une clochette annonçant son entrée. La mission avant tout. Mais ça ne veut pas dire qu’elle est spécialement enchantée d‘entrer là-dedans…